Du lundi au jeudi, rendez-vous, dès 6h30 avec Thomas Sotto et Marie Portonalo. Et du vendredi au dimanche, c'est au tour de Damien Thévenot et Maya Lauqué de dynamiser le réveil.
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00:00 On est très heureux de la recevoir aujourd'hui sur le plateau de Télématin,
00:02 Arielle Dombal qui n'a jamais fini de nous surprendre.
00:05 Bonjour Arielle Dombal, merci beaucoup d'être avec nous.
00:08 Vous êtes venue nous présenter les secrets de la princesse de Cadignan,
00:12 d'après la nouvelle d'Honoré de Balzac,
00:14 film que vous avez réalisé et qui sort aujourd'hui au cinéma.
00:17 Vous êtes un peu stressée, vous m'avez dit.
00:18 Exactement, enfin stressée, vous savez c'est un grand jour tout de même.
00:22 Et je dois dire que je suis pleine de bonheur parce que
00:26 cette princesse va enfin vivre sur des grands écrans.
00:30 Et c'est un film qui est très spectaculaire et qui est fait pour le grand écran.
00:34 J'espère qu'il sera fait aussi pour le petit.
00:37 Mais c'est un film qui mérite le grand écran pour ça.
00:44 Ce n'est pas un petit film intimiste.
00:46 C'est elle qui ressemble à Arielle Dombal ou c'est Arielle Dombal qui ressemble à la princesse ?
00:50 Parce que je trouve que vous avez des points communs,
00:52 vous êtes un peu perchées toutes les deux.
00:54 Vous êtes étonnante, surprenante, là où on ne vous attend pas.
00:58 Pourquoi elle vous a plu cette princesse ?
00:59 Qu'est-ce que vous avez envie de mettre en lumière cette princesse ?
01:02 En réalité, c'est assez lointain comme histoire parce que
01:05 quand Romère a fait ce film qui s'appelait "La collectionneuse",
01:09 moi je n'étais même pas encore arrivée en France, etc.,
01:12 il m'avait parlé, il m'avait dit "tu dois lire Balzac".
01:15 Parce que pour comprendre vraiment les êtres et comprendre la sociologie
01:22 et entrer dans une très grande littérature et un système littéraire,
01:26 il faut lire Balzac.
01:27 Et j'avais lu "La Duchesse de Langers" et j'avais lu "Le lys dans la vallée".
01:32 Et puis là, le grand scénariste Jacques Fieschi,
01:37 qui a été tellement couronné de ses arts pour "Les illusions perdues", m'a dit
01:42 "je suis tombée sur cette nouvelle, tu dois lire ça, c'est fait pour toi".
01:47 Et donc j'ai été passionnée, déjà que dans la comédie humaine,
01:53 existe, comme dit Balzac,
01:56 le secret de la princesse de Cavignan, c'est le joyau de la couronne,
02:00 existe cette nouvelle avec ce portrait de femme tellement moderne.
02:06 Et vous avez eu envie de la mettre à l'écran justement,
02:09 on va regarder une bandane.
02:10 Oui.
02:12 La princesse de Cavignan.
02:14 C'est une femme dangereuse.
02:15 Qu'est-ce qu'une femme dangereuse ?
02:16 Elle tue, elle empoisonne.
02:18 Pire.
02:19 Je veux voir votre album.
02:22 Oh, Rastignac !
02:24 Vous savez qu'il est devenu secrétaire d'État ?
02:26 Celui-là aussi, vous l'avez eu ?
02:28 Savent-ils qu'il soit assez classé comme un catalogue dans un musée ?
02:33 On ne le regarde pas.
02:39 « Je fais des folies, je l'ai aimée, adorée même,
02:43 mais je ne l'ai pas aimée. »
02:45 On est en 1839, « j'ai fait des folies, mais je ne l'ai pas aimée »,
02:50 elle est dure cette phrase quand même.
02:52 En réalité, c'est ça qui est tellement étonnant,
02:55 c'est que Balzac est très féministe.
02:59 Et le récit est extraordinairement moderne,
03:05 dans le sens qu'il pense qu'une femme n'est pas finie à l'âge de 35 ans,
03:12 ce qui était le cas à l'époque.
03:15 Et qu'on peut être une diablesse,
03:18 parce que c'est quand même le cas de cette princesse,
03:20 c'est quelqu'un qui n'a pas voulu entrer dans le joug,
03:25 dans la cage dorée de l'autonomie.
03:26 Elle est indépendante, elle est puissante, elle est croqueuse d'hommes,
03:28 elle a plein de caractéristiques qui ne vont pas forcément aux femmes de cette époque,
03:32 enfin qui ne sont pas facilement acceptées.
03:33 Mais non, elle se libère.
03:34 Vous savez qu'à l'époque, le mariage d'amour n'existait pas,
03:38 les femmes étaient mariées.
03:39 Vous imaginez l'offense d'être possédée par quelqu'un que vous n'avez pas choisi.
03:44 Donc c'est le cas de la princesse.
03:47 Et elle va se libérer, elle va venger les femmes.
03:51 Elle s'appelle Diane, c'est une chasseresse, c'est une vengereuse.
03:55 Et elle va, d'où la collectionneuse, la référence de Romère,
04:02 elle va réellement utiliser les hommes comme des objets.
04:06 Et elle a un cahier des erreurs, elle appelle ça un cahier des erreurs.
04:10 Elle se venge sur les hommes et elle se venge en prenant une liberté
04:15 qui était absolument bannie à l'époque.
04:18 Mine de rien, vous avez quand même pas mal de points communs avec cette princesse.
04:21 Vous, vous avez toujours été aussi très féminine,
04:24 toujours perché sur des talons.
04:26 Ça vous est venu d'où ? Parce qu'on a une photo de vous.
04:29 Apparemment, quand vous étiez petite, vous marchiez sur la pointe des pieds
04:32 pour paraître plus grande, pour avoir une stature.
04:35 - Ah oui, oui, une prestance. - Regardez, c'est vous là.
04:37 Oui, c'est vrai, c'est moi au château de Chintray.
04:40 - Donc comme quoi ? - Oui, c'est un...
04:43 Comme quoi, oui, c'est vrai, j'étais sur la pointe des pieds.
04:46 Mais non, la princesse me ressemble dans le sens que elle venge les femmes
04:54 et elle s'insurge contre les offenses qui leur sont faites, la difficulté d'être.
04:59 Les femmes n'avaient aucune forme et aucun pouvoir à l'époque.
05:04 Et ce qui est très beau, c'est l'idée qu'à l'aurore du crépuscule de sa vie,
05:10 on peut trouver l'amour et que l'amour n'est pas quelque chose
05:14 qui est réservé à la prime jeunesse.
05:16 - Et la princesse, oui. - Oui.
05:18 Et que la princesse est quelqu'un qui va absolument séduire les hommes,
05:29 les manipuler et elle va se rendre compte avec que la grande aventure de la vie,
05:38 qui est l'amour, la grande mystique de l'amour, elle ne l'a pas connue.
05:43 - En tout cas, c'est un film étonnant.
05:45 On peut être un peu déstabilisé même par sa réalisation.
05:46 Il y a un petit côté suranné.
05:48 C'est une volonté de vraiment d'avoir une touche, une pâte...
05:50 - C'est surtout un film historique en costume
05:53 et puis avec une précision stylistique très, très grande.
05:56 C'est-à-dire qu'à l'époque, en 1839, on vivait dans un faste extraordinaire
06:05 et j'ai eu la chance de pouvoir tourner dans des châteaux.
06:09 Et ce que la France aime, c'est tout de même cette beauté,
06:18 cette beauté du patrimoine. - Oui, les décors.
06:21 - Et là, cette beauté se souffle.
06:26 Et puis, la vie que l'on menait à l'époque, c'est-à-dire on allait à l'opéra,
06:33 il y a des ballets, des opéras, des balles.
06:37 - Vous êtes intarissable à cette époque.
06:39 On va quand même marquer une petite branche de pub, si ça ne vous embête pas.
06:41 - Ah bon ? - On vous en retrouve juste après.
06:43 On va partir avec une musique qui s'appelle "Kouroukou, Kouroukou, Paloma".
06:47 - "Kouroukou, Kouroukou, Paloma".
06:49 - Il paraît que c'est votre chanson préférée.
06:51 - C'est-à-dire que je l'ai beaucoup chantée.
06:53 - Et bien maintenant on va l'écouter.
06:54 - Bon d'accord !