Koke, le footballeur devenu gérant d'un réseau de trafic de drogues

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Transcript

00:00 [Musique]

00:08 La vie, elle est un peu compliquée, tu vois.

00:12 Y'a tant pour re-rentrer en prison parce que je suis allé 200 ans en prison.

00:19 Il faut payer quand tu fais des conneries.

00:22 Et il faut finir avec ça le plus vite possible.

00:29 On est ici chez toi, à Marbella.

00:31 C'est un moment un peu spécial de ta vie.

00:34 Pourquoi et comment t'es devenu trafiquant de drogue

00:38 alors que t'étais un joueur de très haut niveau ?

00:41 C'est pas aussi facile d'être joueur de foot.

00:43 On a la chance de gagner beaucoup d'argent.

00:46 J'ai gagné peut-être un million d'euros à l'année.

00:49 On pense pas qu'un jour ça va plus rentrer autant d'argent

00:54 que quand tu joues au foot.

00:56 Dans l'autre business, peut-être en deux mois tu gagnes tout ce que tu as gagné en année au foot.

01:01 Mais tu risques ta vie au foot, tu te lèves à 9h du matin,

01:05 tu vas déjeuner, tu t'entraînes 2h et voilà.

01:08 T'as voulu continuer à garder le train de vie d'un footballeur après ta carrière, c'est ça ?

01:13 À mon avis, ça c'est que tous les joueurs qui sont en train de jouer et qui comprennent pas,

01:18 c'est quelque chose qu'il faut vraiment penser maintenant.

01:22 C'est la première fois que tu racontes ton histoire.

01:24 Pourquoi t'as pas attendu jusqu'à aujourd'hui ?

01:26 Parce que maintenant ça y est, c'est quelque chose qui s'est passé déjà pour moi,

01:30 et donc j'ai plus rien à gâcher.

01:33 Comment t'es passé de star du foot à trafiquant international de drogue en quelques années ?

01:39 La vérité, je suis dans un quartier ici de Malaga,

01:42 je vais pas dire que c'est un truc normal, mais tu as les opportunités ici.

01:48 Tous mes amis sont mes amis de l'enfance,

01:52 donc eux, peut-être qu'ils sont en prison, ils vont sortir, ils vont rentrer avec moi aussi,

01:57 c'est dans mon entourage tous les jours.

01:59 J'ai beaucoup de contacts partout, c'est pas quelque chose que j'ai choisi,

02:03 c'est quelque chose que j'ai trouvé dans ma vie.

02:05 Je suis pas Pablo Escobar non plus, tu vois.

02:07 Quand t'entends trafiquant international, putain, tu te dis "qu'est-ce qu'il a fait ?"

02:12 Moi, j'étais dans un procès de cannabis.

02:17 Quelle quantité ?

02:18 Non, c'était beaucoup, c'était beaucoup.

02:20 Des tonnes ?

02:22 Oui, des tonnes, voilà.

02:23 Mais quand tu fais les choses mal, tu le sens que ça va venir, tu vois.

02:30 Mais ça, c'est le minimum que tu vas faire, rentrer en prison.

02:34 Le pire, c'est de se faire tuer ?

02:35 Ah oui, ici, on n'est pas en France.

02:38 En France, tu peux te faire tuer très rapidement.

02:40 Ici, oui, tu peux te faire tuer, mais j'ai pas peur de ça.

02:44 Mais voilà, la prison, elle est ouverte pour les gens qui font les cons.

02:49 Tu risquais 16 ans de prison, tu as été condamné à 6 ans, et tu vas y retourner pour...

02:55 On sait pas combien, j'ai 6 ans de condamnation, j'ai jusqu'à 2027.

03:01 Comment ça s'est passé, les 21 mois de prison ? Est-ce que t'as joué au foot en prison ?

03:06 Est-ce que ton statut de joueur, ça t'a aidé avec d'autres prisonniers ?

03:10 Je suis rentré en prison à Malaga, donc je connais presque tout le monde.

03:14 Mais mon statut de footballeur, ça change rien en prison.

03:19 Donc voilà, je jouais au foot presque tous les jours.

03:22 Il y avait plein de gens de tout le monde, il n'y avait pas que des Espagnols, il y avait beaucoup de Français, même des Marseillais.

03:27 Et il y en avait en prison ?

03:29 Oui, il y en avait, tout le temps. J'ai vu plein de maillots de l'OM en prison.

03:32 Et ils te connaissaient tous, ils t'ont reconnu ?

03:34 Oui, après, oui, au début, ils me disaient "je te connais de quelque chose", je sais pas.

03:39 Et après, quand ils ont vu que j'étais ancien joueur de l'OM, tout ça, voilà.

03:44 Est-ce que t'as des regrets ? Est-ce que tu t'en veux de quelque chose ?

03:48 Si je pouvais être joueur de foot, c'est ça dans ma vie, garder de l'argent, faire tout pour avoir un bon avenir.

03:55 Si je pouvais, je changerais ça. Mais voilà, les choses sont venues comme ça.

04:00 Marseille est aussi connue pour le trafic de drogue. Est-ce que tu l'avais senti à l'époque ?

04:05 Oui, bien sûr. En plus, j'ai fait des amis aux trafiquants, aux voleurs.

04:12 À Marseille, à l'époque ?

04:14 À Marseille, mais j'étais le seul joueur qui habitait en ville. Tous les joueurs avaient peur d'habiter en ville.

04:20 Donc je sais pas si j'ai choisi les mauvais amis à Marseille. Pour moi, c'était les bons.

04:27 Donc la justice française t'avait quand même interrogé à l'époque ?

04:31 Putain, plein de fois. Ils pensaient que j'étais raquetté ou quoi.

04:37 Ce qui arrive souvent en France, hein ?

04:40 Oui, mais pas avec moi, parce que je suis quelqu'un de normal.

04:43 Les gens m'aimaient pour que j'étais comme ça. Je m'étais jamais fait voler à Marseille.

04:48 Jamais, rien du tout. Il y avait des joueurs qui se sont fait voler, ils m'ont demandé à moi.

04:52 Je me suis fait voler la voiture. Est-ce que tu peux me la trouver ?

04:55 Et tu l'avais retrouvée, la voiture ?

04:57 Non, mais voilà, ils m'ont demandé quand même.

05:00 Est-ce que tu fais des liens entre ces deux milieux ?

05:02 À mon avis, les fautes aujourd'hui, il n'y a que des banditismes.

05:07 Donc à la fin, où il y a l'argent, il y a le banditisme.

05:10 Et aujourd'hui, dans le foot, il y a plus de trafiquants que de trafiquants.

05:16 C'est pour ça que je ne suis pas dans le foot.

05:18 T'as préféré le milieu du banditisme au milieu du foot ?

05:20 Parce que c'est plus réel, c'est plus vrai.

05:23 C'est des hommes. Dans le foot, il n'y a pas d'hommes.

05:27 C'est des hommes.

05:28 C'est des hommes.

05:29 [SILENCE]

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