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  • 11/09/2023
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Transcription
00:00 Bienvenue et merci de nous rejoindre pour ce nouveau numéro de C'est-à-dire.
00:08 La jeunesse ivoirienne s'est engagée dans une nouvelle tendance alarmante.
00:13 Kadhafi, un nouveau trend TikTok qui incite à la consommation de la drogue surnommée
00:19 de 125, pomme ou encore péril rouge.
00:22 Les consommateurs de ce stupéfiant se retrouvent dans un état de somnolence profond, voire
00:27 même d'immobilité pendant plusieurs heures.
00:30 Regardons cette vidéo.
00:31 On est où ?
00:38 (Propos inaudibles)
01:02 (Propos inaudibles)
01:30 (Propos inaudibles)
01:36 Alors le contenu de cette tendance inquiète beaucoup, soulève de nombreuses préoccupations.
01:42 Comment en est-on arrivé là ?
01:44 Monsieur Valentin Zahoui, sociologue, est avec nous sur ce plateau.
01:47 Avec lui, nous ferons un tour d'horizon sur la question.
01:50 Bienvenue, monsieur Zahoui.
01:52 Merci.
01:53 Merci de m'avoir accepté de répondre à nos questions.
01:55 Avec grand plaisir.
01:56 Alors on l'a vu, ces jeunes paraissent zombifiés, mais qu'est-ce qui peut pousser la jeunesse à cet extrême ?
02:03 Ce qui pousse la jeunesse à cet extrême, il y a plusieurs paramètres à considérer.
02:09 Quand vous avez un pays qui a été meurtri par de diverses crises militares ou politiques, comme on en a connu,
02:17 ça porte des dysfonctionnements en termes de dérégulation de nos familles,
02:23 en termes de vulnérabilité des populations.
02:27 Ce sont des parents qui n'ont plus forcément tous les leviers pour encadrer efficacement leurs enfants.
02:32 À cela, si vous ajoutez des concepts d'immaturité,
02:36 où sur les réseaux sociaux, on passe le clair du temps à faire croire aux jeunes que la vie est facile,
02:42 ils n'ont plus de repères, en tout cas pas assez pour les structurer.
02:48 Si à cela, vous ajoutez des jeunes qui vont plus s'investir dans tout ce qui est superflu par rapport à ce qui est essentiel,
02:57 bref, quand vous avez tout ça, à la fin, on arrive à des situations dramatiques,
03:02 comme ce qu'on constate sur les réseaux sociaux.
03:06 C'est vraiment dommage pour le pays et il faut vraiment qu'on puisse réagir par rapport à ça.
03:13 On a les parents qui ont démissionné, la jeunesse qui s'adonne à tout vent de choses.
03:18 On a même un challenge qui en a découlé.
03:21 Je veux voir Kadhafi, je veux consommer ma drogue, des vidéos qui sont reproduites, partagées,
03:27 likées partout sur les réseaux sociaux.
03:30 Quel est votre sentiment lorsque vous regardez ces choses ?
03:33 Pourquoi Kadhafi ? Ça me fait sourire parce que je suppose, j'avoue que je n'ai pas approfondi la réflexion,
03:42 mais Kadhafi c'est quand même l'ex-guide libyen, qui était connu pour être un caïd.
03:46 En tout cas, il avait peut-être beaucoup de qualités, mais ce n'était pas le plus grand démocrate de la Terre.
03:51 Donc oui, on joue au caïd, c'est à celui qui est le plus fort,
03:57 mais il y a d'autres moyens pour montrer sa force, pas cette façon de faire, pour se détruire sans même le réaliser.
04:06 Quelques décennies plus tôt, les jeunes d'il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans, avec d'autres challenges…
04:11 Ils étaient plus conscients aussi au moins ?
04:13 Exactement, c'était à l'école, je l'ai eu 15, mon ami a eu 17, demain il faut que je fasse mieux que lui.
04:18 Des challenges, de réussite ?
04:20 Mais de réussite, vous l'avez dit, mais pour des choses qui font avancer,
04:25 ou qui sont, j'allais dire, des choses productives pour la communauté humaine,
04:28 la communauté nationale, pas des choses pour détruire.
04:32 Donc oui, c'est vraiment triste quand on arrive là.
04:36 Et ce qu'il faut espérer, c'est justement que chacun des acteurs concernés prenne conscience.
04:45 Il y a le rôle des parents, comme on l'a dit, il y a aussi les jeunes eux-mêmes.
04:49 Justement, à qui la faute ? Les parents, je pense, ou le gouvernement comme d'habitude ?
04:54 Le gouvernement, oui, mais il n'y a pas que le gouvernement.
04:59 À différents stades de la société, on a parlé des parents déjà,
05:03 il se trouve que certains parents ont complètement démissionné,
05:08 de façon volontaire ou involontaire.
05:12 C'est la course à la montre aujourd'hui, on n'a plus le temps de se couper des enfants, par exemple,
05:16 de communiquer sur ce genre de sujet avec nos enfants.
05:20 Oui, parce qu'on a mis l'argent au centre de la société,
05:23 donc plus on en a, plus on est respecté, ce qui est malheureux.
05:26 Aujourd'hui, on considère la voix, pas l'être.
05:29 C'est complètement opposé à nos valeurs traditionnelles.
05:33 C'est d'abord l'être humain qui est important.
05:36 Donc il y a ça. Certains parents n'ont plus, d'après eux, le temps de se consacrer à leurs enfants.
05:42 Mais je trouve que c'est une excuse qui ne tient pas,
05:45 parce que ce qu'on a de plus riche dans la vie, c'est les enfants, quand on en a.
05:50 Donc il y a cet aspect des choses.
05:53 Il y a aussi la situation de l'école.
05:57 Les efforts sont faits, mais malheureusement, depuis trois décennies, c'est connu.
06:02 Le système éducatif a pris un coup et ça a les conséquences que ça a.
06:07 Parce que l'éducation, c'est instruit, mais c'est aussi éduqué.
06:10 C'est ce qu'on parle d'éducation nationale.
06:12 Et les enseignants sont des modèles, doivent montrer le bon exemple.
06:16 Malheureusement, aujourd'hui...
06:17 On a des modèles ?
06:20 Alors, vous savez, je ne suis pas du genre nostalgique,
06:25 mais on peut quand même reléver que sous le président Foboyni,
06:28 donc des années 60 jusqu'à 80,
06:33 l'école a occupé une place essentielle, avec des investissements conséquents.
06:39 Donc l'enseignant avait un prestige.
06:43 Est-ce qu'aujourd'hui c'est le cas ? Malheureusement, non.
06:47 Mais ça aussi a des conséquences sur la société.
06:49 Donc, s'il n'y a plus de repères pour les jeunes, même s'il n'en a pas assez,
06:53 à la fin, eux-mêmes, ils sont perdus.
06:56 Ce n'est pas une excuse, parce que ce n'est pas forcément tous les jeunes qui agissent de la sorte.
07:01 Donc, il y a le rôle des parents, il y a le rôle de l'école, des enseignants,
07:07 mais aussi les jeunes eux-mêmes, parce qu'il s'agit d'abord et avant tout de leur vie.
07:12 Donc, c'est à eux d'être conscients.
07:15 C'est eux l'avenir de demain.
07:16 Exactement. C'est la Côte d'Ivoire de demain.
07:19 Donc, il faut qu'ils fassent attention aux actes qu'ils posent aujourd'hui,
07:22 qui pourraient avoir des conséquences négatives dans leur vie,
07:25 dans 10 ans, dans 20 ans, enfin dans 30 ans.
07:28 Donc, il faut faire attention. Voilà.
07:30 Alors, M. Zahwi, selon nos recherches, cette drogue, Kadhafi,
07:33 est donc un cocktail de médicaments, de comprimés pharmaceutiques, d'alcool et de boissons énergisantes,
07:39 ce qui soulève malheureusement l'épineuse question de ces produits contrefaits vendus aujourd'hui sur nos marchés.
07:46 Est-ce qu'on ne devrait pas aussi se pencher de plus près là-dessus ?
07:50 C'est tout à fait normal parce que...
07:53 La question, c'est comment ces produits contrefaits arrivent à traverser nos frontières
07:58 jusqu'à se retrouver sur les marchés sans que personne n'en soit interpellé ?
08:01 Très bonne question. Malheureusement, je n'ai pas une boule de cristal dont je serais en mieux de vous dire.
08:04 Mais non, plus sérieusement, c'est un État, il y a ce qu'on appelle les fonctions régaliennes de l'État.
08:11 La sécurité, la sécurisation des populations, les trafics qui s'opèrent de façon illicite ou illicite,
08:19 il appartient à des salutes dédiées de veiller à ce que ce qui n'est pas autorisé par la loi ne se fasse pas.
08:25 En 2018, en octobre 2018, il y a le journal français Le Monde qui a fait une enquête
08:30 et qui révélait qu'on parlait de 400 tonnes sur deux années.
08:34 Et malheureusement, la tendance n'est pas à la baisse.
08:38 Donc c'est un fléau, c'est un fléau vraiment important qui doit être traité de façon conséquente.
08:46 Ça c'est le travail du gouvernement. Donc en termes de responsabilité,
08:50 les efforts doivent continuer à être faits pour que ces médicaments contrefaits ne rentrent pas dans le pays.
08:59 Parce qu'après c'est des marchés à ciel ouvert, le système arroxi c'est connu.
09:03 Et justement, nos jeunes, encore dans une pharmacie, j'allais dire homologué,
09:08 il faut une donnande pour se faire servir, c'est un médicament.
09:11 Là-bas, non, non, il n'y a pas besoin de donnande médicale.
09:14 Donc voilà, c'est un problème qu'il faut vraiment prendre à bras le corps
09:19 et puis essayer de trouver des solutions idoines.
09:21 Alors avec toutes ces dérives, lorsque vous vous projetez par exemple dans deux ans, trois ans, quatre ans,
09:25 même dans dix ans, comment est-ce que vous voyez l'avenir ?
09:29 Alors moi de nature, je suis optimiste.
09:32 Mais c'est vrai qu'une fois qu'on a fini de dire ça, à la réalité des faits,
09:38 on peut avoir de quoi être inquiet.
09:43 Mais je parle du principe que nous sommes une société organisée, il y a des responsabilités.
09:47 Il faut que les personnes concernées assument leurs responsabilités.
09:53 Parce que tout ça est fait avec l'assurance du contribuable.
09:56 Et dans un pays, c'est important que tout ça soit géré, j'allais dire avec parcimonie,
10:03 en tout cas comme il faut.
10:07 Nous avons un pays à construire.
10:09 La Côte d'Ivoire a des ressources et des ressorts de qualité.
10:13 Chacun à son niveau doit faire ce qu'il a fait.
10:17 Parce que comme j'aime souvent le rappeler, dans notre hymne national,
10:20 il est dit "fiers adtisants, nous devons travailler à la grandeur de la Côte d'Ivoire".
10:24 Et c'est à chacun de jouer le rôle qui est le sien.
10:27 Et un V ?
10:29 Ben oui, il n'y a pas à désespérer.
10:33 Si chacun à son niveau, les parents comprennent le rôle essentiel qu'est le leur
10:38 dans l'éducation de leurs enfants, parce qu'il ne s'agit pas de les élever.
10:41 Il est bien d'un enfant se donner à manger, le soigner quand il est malade.
10:44 Éduquer un enfant, c'est tout autre chose.
10:47 C'est lui inculquer des valeurs humaines.
10:49 Le respect de lui-même, de son corps, le respect des autres,
10:51 le goût de l'effort, la tolérance, l'humilité, et tout ça,
10:54 ce sont des vertus humaines qui permettent à un enfant d'être un citoyen intégral
10:58 et de savoir se comporter en société.
11:00 Il y a des valeurs intellectuelles et civiques.
11:03 C'est pourquoi il est important d'inscrire un enfant à l'école.
11:06 Parce qu'il va recevoir l'instruction, apprendre à lire et écrire,
11:10 mais c'est aussi savoir comment raisonner,
11:13 le respect des lois de la République avec le civisme.
11:15 Donc ça c'est essentiel.
11:17 Et surtout que les parents, quand l'enfant est inscrit,
11:19 il ne faut pas qu'ils oublient le chemin de l'école pendant neuf mois.
11:22 De temps en temps, aller voir les enseignants pour voir comment l'enfant se comporte.
11:25 Parce qu'un enfant peut avoir un comportement irréprochable à la maison,
11:28 c'est une forme de schizophrénie, comme disent les spécialistes.
11:31 Donc ça c'est important.
11:32 Et puis il y a un dernier niveau qu'on appelle les valeurs spirituelles,
11:35 qui n'est pas la religion.
11:36 Quand on est religieux, oui, on peut inculquer,
11:38 mais spirituel, c'est juste de dire que la nature a ses règles.
11:41 C'est de dire que quand je souris à dix personnes,
11:43 il y a au moins neuf qui vont me sourire,
11:44 il y a peut-être un qui ne va pas le faire.
11:46 Donc c'est tout ça qui fait l'éducation d'un enfant,
11:48 qui le formate et qui fait que quand il est dehors,
11:51 papa n'est pas là, maman n'est pas là,
11:53 mais ça, je ne peux pas le faire parce que ça ne va pas plaire à papa,
11:55 ça ne va pas plaire à maman.
11:56 Il y a les valeurs qui le suivent, avec ses valeurs.
11:58 Exactement, qui le déterminent et qui l'encadrent dans ses comportements,
12:01 partout où il se trouve.
12:02 Alors, selon vous, quelle solution est-ce qu'on devrait adopter aujourd'hui
12:06 pour éviter ou pour mettre fin à cet hécatombe ?
12:09 Les solutions, il faut reprendre là où ça pose problème,
12:12 pour apporter ce qui est apporté.
12:14 Donc là où ça pose problème, c'est ses parents, qui n'éduquent plus,
12:16 donc ils doivent reprendre en main l'éducation de leurs enfants.
12:19 C'est vrai que, comme Emma le dit,
12:22 une des aînées que j'ai en grande estime, Dr Eliane Ekra,
12:25 avoir un piano chez soi dans un séjour,
12:27 ça fait pas de vous un pianiste.
12:29 Pour dire qu'on peut avoir un enfant,
12:31 mais est-ce qu'on sait comment on éduque un enfant ?
12:33 Aujourd'hui, il y a aussi des spécialistes qui accompagnent,
12:36 dans ces parents qui ont des difficultés de chercher les personnes
12:39 qui peuvent les aider, dans l'éducation de leurs enfants.
12:41 Il n'y a aucune honte à cela, on ne finit jamais d'apprendre dans la vie.
12:44 Donc l'éducation, elle est essentielle,
12:47 aussi bien au niveau des enfants à la maison,
12:49 mais que l'école aussi essaie de prendre le relais et de bien le faire.
12:53 L'autre élément, c'est le rôle du gouvernement, on l'a dit,
12:57 sur les produits contrefaits,
12:59 parce que quand on parle de faux médicaments,
13:01 on ne parle pas du placebo, qui est un médicament neutre ou sans actif,
13:05 on parle de médicaments contrefaits,
13:07 donc des médicaments qui rentrent dans notre pays,
13:09 qui ne respectent aucune norme,
13:10 telle que c'est défini au niveau des standards internationaux,
13:13 c'est des dangers pour notre population.
13:15 Il faut faire l'effort, le travail,
13:19 et l'état du Côte d'Ivoire a les ressources qu'il faut pour ça.
13:21 Donc je pense qu'il y a une volonté gouvernementale
13:23 qui doit s'affiner, qui doit aller plus loin,
13:26 pour que ce fluo là, on puisse, à défaut d'y mettre un terme,
13:29 en tout cas diminuer au maximum.
13:32 Et en cela, il y a le travail qui est fait de façon importante par des ONG,
13:40 qui méritent aussi d'être accompagnés.
13:43 Je ferai le même avec l'argent du contribuable aussi,
13:47 parce que malheureusement, celui-là, pour des financements,
13:50 elles vont voir les chancelleries sur la place,
13:53 elles vont voir des organismes internationaux qui sont ici,
13:56 et le gouvernement, dans notre cas, s'il est bien compris,
14:00 ne finance pas ces ONG-là.
14:02 Elles font un travail d'utilité publique.
14:05 Donc je pense que ça aussi,
14:07 ça prouve aussi que nos législateurs doivent faire ce qu'il faut en la matière,
14:11 parce que c'est important qu'on suit un pays,
14:15 c'est la feuille de nous tous.
14:17 Donc chacun à son niveau doit jouer son rôle de la meilleure façon qui soit
14:20 pour une Côte d'Ivoire grande, moderne et modèle.
14:24 Monsieur Zahoui, merci pour votre analyse sur la question.
14:27 Il est essentiel de souligner l'importance de l'éducation
14:31 et de la sensibilisation des jeunes aux dangers liés à la consommation de la drogue,
14:36 retenant que chacun de nous a la responsabilité de s'opposer fermement
14:41 et franchement à son emprise insidieuse sur la jeunesse ivoirienne.
14:45 Mesdames et messieurs, c'est la fin de cet entretien.
14:47 Merci de nous avoir suivis.
14:49 L'actualité continue sur cette info et sur cetteinfo.ci.
14:52 Merci.

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