120 Minutes Info (Émission du 26/08/2023)

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L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo

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00:00:00 Bonjour à tous, bonjour à toutes, ravi de vous retrouver pour 120 minutes info en direct sur CNews, nos débats avec nos invités qui sont déjà là bien sûr.
00:00:09 Patrick Bonin, bonjour, ravi de vous accueillir, bienvenue sur le plateau. Kevin Bossuet, bonjour, bienvenue également dans 120 minutes info.
00:00:16 Et David Corsero nous a rejoint, bonjour, soyez le bienvenu également.
00:00:19 Les débats qui commencent dans quelques instants, mais d'abord un point sur l'actualité avec Adrien Spiteri, bonjour.
00:00:24 Bonjour Lionel et bonjour à tous, on commence ce journal avec ce drame dans le Lotte-Garden, un adolescent de 12 ans a perdu la vie dans un accident de minibus hier soir.
00:00:34 Quatre enfants sont en urgence absolue, le véhicule transporté dans le village de Houyelles des enfants d'un centre de vacances.
00:00:41 Le conducteur a été placé en garde à vue, Jérôme Rampenaud a suivi une conférence de presse en présence notamment du procureur d'Agen et les nouvelles ne sont pas bonnes Jérôme.
00:00:51 Effectivement lors de la conférence de presse, le secrétaire général de la préfecture ainsi que le procureur n'ont malheureusement pas donné de bonnes nouvelles.
00:00:58 Ils nous ont appris que l'un des enfants qui était hospitalisé à l'hôpital de Bordeaux était malheureusement décédé dans la nuit.
00:01:04 Ils nous ont aussi appris qu'il restait encore deux enfants en urgence absolue à l'hôpital de Bordeaux ainsi que deux autres à Toulouse et deux jeunes aussi en urgence relative à Marmande.
00:01:14 Le chauffeur lui est sorti de soins dans la nuit, il a aussitôt été mis en examen. C'est un jeune homme de 26 ans qui n'est pas du tout connu des forces de police.
00:01:23 Il a été mis en examen pour trois chefs d'accusation dont homicide involontaire par conducteur à véhicule à moteur.
00:01:30 Il va falloir maintenant nous expliquer le procureur réussir à entendre tous les témoins, tous les jeunes qui étaient dans ce bus, tous les jeunes qui étaient dans le bus,
00:01:38 tous les gens qui suivaient ainsi que les voitures qu'ils ont pu croiser. C'est une enquête qui risque d'être très longue.
00:01:44 Ils ne veulent négliger aucune possibilité. Un objet rencontré sur la route, de l'alcool, le téléphone au volant.
00:01:50 Vous voyez, on nous a donné beaucoup d'exemples. Pour l'instant, aucune piste n'est privilégiée mais l'enquête risque d'être assez longue.
00:01:56 Dans le reste de l'actualité, ce refus d'obtempérer a rocambolesque entre Rennes et Nantes.
00:02:02 En début de semaine, un homme a volé deux véhicules dont une voiture de gendarmes pour échapper aux forces de l'ordre.
00:02:07 L'individu a finalement été interpellé. Retour sur les faits avec Michael Cheyot.
00:02:12 L'épopée rocambolesque débute par un refus d'obtempérer sur la nationale 137 entre Rennes et Nantes.
00:02:18 Le conducteur alcoolisé ne tient pas compte des injonctions des gendarmes. Il repart à bord de sa 307.
00:02:24 15 kilomètres plus loin, il tombe en panne, appelle le garagiste le plus proche à qui il vole le véhicule utilitaire pour poursuivre son périple.
00:02:33 Le voilà sur les routes départementales de l'Or atlantique. Quand il percute une voiture par l'arrière, les gendarmes sont alertés.
00:02:40 Sur la commune de Blins, il perd le contrôle. Un gendarme dans une voiture banalisée s'arrête pour porter secours.
00:02:46 Là encore, le chauffard en profite pour lui dérober son véhicule. Mais la C3 est géolocalisée.
00:02:52 Le mouchard permettra l'interpellation du chauffard dans son appartement de Nantes, dont il avait fracturé une vitre car il n'avait pas ses clés.
00:02:59 Déjà connu pour des infractions aux codes de la route, l'individu incriminé fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français.
00:03:06 Emmanuel Macron précise son initiative politique d'ampleur. Elle avait été annoncée au milieu de l'été.
00:03:15 Le président a officiellement invité les partis politiques représentés au Parlement à une réunion mercredi.
00:03:20 Objectif notamment bâtir des textes législatifs communs et éviter les blocages à l'Assemblée cette année.
00:03:27 Et justement en cette rentrée politique, les syndicats appellent à nouveau à manifester le 13 octobre prochain.
00:03:34 La principale revendication est l'augmentation des salaires pour faire face à l'inflation.
00:03:39 Les leaders des huit principaux syndicats français se sont retrouvés hier matin. Ils veulent continuer à se montrer unis.
00:03:46 Dans le reste de l'actualité, un traitement préventif de la bronchiolite sera disponible à partir de mi-septembre.
00:03:52 Il est destiné aux nouveau-nés. Pour l'obtenir, il faudra se rendre dans les établissements de santé ou passer commande en pharmacie.
00:03:58 En France, la bronchiolite touche chaque hiver près de 30% des nourrissons de moins de deux ans.
00:04:04 En Espagne, Luis Rubiales suspendu provisoirement par la FIFA.
00:04:09 Il était au centre d'une polémique après son baiser forcé sur la joueuse Jenny Hermoso en finale du Mondial.
00:04:15 De son côté, la Fédération espagnole de football défend son président. Elle assure que ce geste était consenti.
00:04:22 Et puis au Niger, l'agent militaire au pouvoir expulse l'ambassadeur français.
00:04:27 Elle lui donne 48 heures pour partir. Une décision rejetée par Paris.
00:04:31 Selon l'État français, les pouchistes n'ont pas autorité pour le faire.
00:04:35 Le régime militaire accuse Paris de vouloir intervenir militairement dans le pays pour remettre au pouvoir Mohamed Bazoum.
00:04:42 Voilà c'est la fin de ce journal. La suite de 120 minutes info avec vous Lionel.
00:04:46 Merci Adrien Spiteri. A tout à l'heure, 16h pour un prochain point sur l'actualité.
00:04:50 Les débats commencent avec cette actualité qui nous emmène à Marseille encore une fois.
00:04:54 Un homme connu pour affaire de stupéfiants a été tué la nuit dernière dans une cité des quartiers nord de Marseille.
00:05:00 L'enquête a été confiée à la police judiciaire. Il s'agit du 38e mort sur fond de trafic de stupéfiants.
00:05:05 Les détails avec Sarah Fenzari.
00:05:08 Dans la nuit de vendredi à samedi à Marseille, aux alentours de 4h du matin, un jeune homme de 17 ans est décédé par balle dans la cité des Rosiers, dans le 14e arrondissement.
00:05:18 L'individu était connu des services de police pour trafic de stupéfiants et extorsions.
00:05:24 Il avait même été déjà visé par des tirs en avril dernier.
00:05:28 La cité des Rosiers est souvent le théâtre de violences avec arme.
00:05:32 Le 21 août, un homme d'une trentaine d'années y a été blessé.
00:05:36 En début de mois, un homme y est même décédé du même mode opératoire.
00:05:41 Ce mois d'août est particulièrement meurtrier dans la cité phocéenne avec 8 individus qui ont été tués dans des règlements de comptes.
00:05:50 Selon nos informations, 35 personnes en lien avec le trafic de stupéfiants sont décédées depuis le début de l'année.
00:05:58 On ira à Nîmes évidemment dans quelques instants qui a été sous les projecteurs de l'actualité avec ses affaires de trafic de drogue et des morts.
00:06:05 Notamment un enfant de 10 ans.
00:06:07 Mais on reste sur Marseille qui reste malheureusement en tête de ce classement morbide des règlements de comptes.
00:06:12 Et force est de constater Patrick Bonin que même si les projecteurs sont braqués sur les trafics où cela se passe,
00:06:18 les dealers ne tiennent pas compte de ce contexte-là et continuent dans un monde parallèle finalement,
00:06:24 soit à vendre de la drogue, soit à échanger des tirs et à régler des comptes, à tuer des gens.
00:06:29 Oui, c'est exactement ce que vous êtes en train de dire.
00:06:32 Il y a deux sujets différents. Il y a le trafic de drogue qui demande une réponse importante de la part de l'État
00:06:37 et derrière la violence que cela génère qui, elle, a des conséquences sur la population.
00:06:41 Alors évidemment le trafic de drogue a des conséquences sur la population,
00:06:44 mais ce trafic de drogue dépend d'une offre, d'une demande.
00:06:48 Il y a de toute façon la réglementation en France sur ces drogues.
00:06:52 Et donc ce sont deux sujets différents.
00:06:54 Et on le voit bien d'ailleurs entre les sujets de Nîmes et de Marseille,
00:06:57 les sujets de comment on peut lutter contre les trafics de drogue avec les services de l'État
00:07:02 et très probablement les services plutôt centralisés de l'État sur comment lutter contre ce trafic.
00:07:06 Et sans doute en France, on ne met pas les moyens nécessaires pour lutter contre ce trafic de drogue.
00:07:11 Et de l'autre côté, des forces de police, un intervenant tout à l'heure sur le plateau l'expliquait bien,
00:07:16 sont entre des tirs qui sont souvent des tirs ultra dangereux
00:07:19 et qui nécessiteraient non pas des forces de police, de police municipale ou des polices dites classiques,
00:07:24 mais des forces d'élite, le GIGN, le RAID, pour aller combattre cette ultra violence.
00:07:30 La question qui était posée en effet était est-ce que les policiers peuvent intervenir
00:07:33 quand il y a des règlements de compte comme ça s'est passé il y a quelques heures la nuit dernière à Marseille.
00:07:37 En effet, notre expert disait, il n'est pas conseillé qu'ils se retrouvent sous les tirs de feu nourris,
00:07:42 car ils se retrouveront en difficulté.
00:07:44 C'est ça qui est très inquiétant et très alarmant tout de même,
00:07:46 parce que les dealers sont redoutables et bien armés.
00:07:50 Ils sont devenus ultra armés et du coup là il s'agit de protéger la population sur place
00:07:55 et au fond pas forcément d'intervenir directement sur ces règlements
00:07:58 parce que malheureusement les forces de police se retrouveraient dans des situations complètement inextricables.
00:08:02 Donc il convient d'essayer de protéger la population.
00:08:05 Après clairement il y a un enjeu de moyens.
00:08:07 On voit bien que quel que soit le point de deal qu'on essaiera de démonter, il se remontera à côté.
00:08:12 Et donc très probablement les services de l'État, et M. Darmanin d'ailleurs sur ce sujet
00:08:16 et d'un silence parfois troublant, il convient de différencier vraiment la question de lutte,
00:08:21 de la lutte contre le trafic de drogue, de la violence que cela génère,
00:08:25 qui sont deux sujets différents et qui malheureusement dans l'actualité de ces dernières heures se rejoignent,
00:08:30 que ce soit à Marseille, à Nîmes, mais malheureusement dans des centaines de villes en France
00:08:35 qui sont soumises à ce débat.
00:08:37 Et pas uniquement les grandes villes, les villes moyennes aussi, c'est le cas de Nîmes.
00:08:40 Force est de constater que quelles que soient les mesures prises qu'Évide-Mossué,
00:08:43 cela ne fonctionne pas à Marseille où la CRS 8 est présente,
00:08:47 à Nîmes aussi, on l'a vu avec des renforts qui ont été renforcés,
00:08:52 il y a une autre vie, celle des dealers qui continuent leur marché,
00:08:56 mais qui surtout continuent à tirer à balles réelles.
00:08:58 Mais évidemment cela ne fonctionne pas, les dealers vivent dans une forme de société parallèle,
00:09:03 les dealers ont leur propre règle, il y a une hiérarchie spécifique au trafic de drogue,
00:09:10 il y a des règles spécifiques et moi ce qui me marque c'est l'augmentation de la violence
00:09:14 avec des adolescents de plus en plus jeunes.
00:09:19 C'est une véritable économie parallèle, par exemple à Marseille,
00:09:24 les tribunaux marseillais jugent régulièrement des trafiquants de drogue,
00:09:30 il y en a 40% qui sont extérieurs à Marseille.
00:09:34 Pourquoi ? Parce que les têtes de réseau recrutent à l'extérieur,
00:09:38 avec une violence qui est endémique.
00:09:40 Je me souviens qu'en 2019, il y avait un jeune qui avait fugué d'un centre social de Chartres,
00:09:46 qui s'était retrouvé en train de dealer à Marseille, il a été brûlé au chalumeau.
00:09:50 Il y a quelques mois, en décembre 2022, il y a un jeune qui a eu peur pour sa vie,
00:09:55 qui a fui, qui s'est retrouvé dans un bus en disant qu'on voulait l'enlever pour le séquestrer.
00:10:01 Il y a des méthodes violentes de séquestration, de torture,
00:10:05 il y a aussi un phénomène qui apparaît, qui est le phénomène de la jambisation,
00:10:09 c'est-à-dire que les trafiquants de drogue essayent de rendre le concurrent handicapé
00:10:15 pour en faire un symbole.
00:10:17 Donc tout est permis, on tue, on n'accepte pas finalement la concurrence entre dealers,
00:10:24 c'est-à-dire c'est celui qui aura le meilleur marché possible,
00:10:27 et tout ça est économique, parce qu'un point de deal ça rapporte environ 20 à 25 000 euros par jour,
00:10:32 et à Marseille il y a des points de deal qui rapportent jusqu'à 80 000 euros par jour.
00:10:36 Là j'entendais le manque de moyens, mais il y a aussi une question,
00:10:40 ce sont les consommateurs, parce que s'il y a un trafic de drogue,
00:10:43 ça veut dire qu'il y a des consommateurs, donc on a inventé l'amende forfaitaire,
00:10:47 sauf qu'on se rend compte qu'environ 30 à 40 % seulement des amendes forfaitaires sont payées.
00:10:53 Donc à un moment c'est quelque chose qui n'est pas possible,
00:10:55 peut-être qu'il faut inventer des peines beaucoup plus lourdes,
00:10:57 et pourquoi pas des peines de prison,
00:11:00 on n'arrivera pas à résoudre le trafic de drogue si on ne tape pas chez les consommateurs.
00:11:06 Faut-il chasser en priorité, David Corsero, les consommateurs ?
00:11:09 Justement, s'il n'y a plus de clients, il ne peut plus y avoir de trafic, il ne peut plus y avoir de vente.
00:11:13 Encore une fois, championne d'Europe de la consommation, ça il ne faut pas avoir peur de le dire.
00:11:17 Ça c'est la vraie difficulté, c'est une question d'offres et de demandes.
00:11:21 S'il n'y a pas de demandes, il n'y a pas de dealers.
00:11:23 Ça c'est le premier point, mais je pense qu'entre les deux interventions qu'on vient d'avoir,
00:11:26 on voit qu'il y a une question de moyens, de moyens de police sur place.
00:11:30 J'entends dire qu'on développe et on met des moyens supplémentaires sur place.
00:11:34 Vous l'avez bien dit, qu'il ne soit pas A, il sera A, B ou A, C.
00:11:39 Ça c'est le vrai problème, et je pense qu'on doit revoir notre politique sur la drogue, très clairement.
00:11:45 Sur le fait qu'on ait une vraie politique pour combattre ce fléau,
00:11:49 et de l'autre côté, une vraie politique sur ce que l'on fait des consommateurs.
00:11:53 Il faut aussi voir l'autre côté des choses.
00:11:56 Il y a des consommateurs qui sont habitués, et qui participent à ce réseau.
00:12:01 Donc s'il n'y a pas de consommateurs, il n'y a pas de réseau.
00:12:03 La vraie question, c'est que vous voyez bien, il y a une vraie question qui tourne autour de l'Allemagne,
00:12:06 qui vient de dire qu'eux aujourd'hui, pour légaliser le cannabis, il faut avancer.
00:12:11 La vraie question, c'est qu'aujourd'hui, il faut peut-être poser les choses sur la table.
00:12:14 Légaliser le cannabis, ce serait une piste. Il y a d'autres produits.
00:12:16 Il n'y a pas que le cannabis dans le trafic de drogue.
00:12:19 Mais ça pourrait paupériser en tout cas la vente de cannabis.
00:12:22 Je pense juste qu'il faut aujourd'hui avoir une vraie politique pour combattre ce fléau
00:12:27 et reconquérir ces quartiers qui demandent aujourd'hui que d'avoir plus de sécurité.
00:12:32 C'est le symbole classique de ces quartiers.
00:12:36 Parce qu'aujourd'hui, quand on est dans ces quartiers, qu'on habite ces quartiers,
00:12:39 malgré tout, et qu'on subit cela, je pense que ce n'est pas plaisant,
00:12:42 ni pour ceux qui habitent et ni pour ceux qui le subissent.
00:12:45 Un mot de Patrick Baudin, et après on sera en ligne avec un juge pour enfants à Marseille, justement,
00:12:49 parce qu'il y a beaucoup de victimes et de trafiquants qui sont mineurs.
00:12:52 C'est assez intéressant de l'entendre. Vous vouliez apporter un complément peut-être ?
00:12:55 Juste un point sur la notion de cannabis.
00:12:57 Le cannabis, notamment si on reprend les chiffres qu'on évoquait à l'instant,
00:13:00 le cannabis est une partie très faible de ses montants.
00:13:03 C'est d'ailleurs sans aucun doute un des points de trafic qui a des points dans énormément d'autres lieux.
00:13:10 Donc la partie de cannabis pur et dur est une partie très faible de ses montants.
00:13:14 Malheureusement, ce sont des drogues beaucoup plus dures
00:13:16 qui ont nécessité de se vendre encore plus sous le manteau.
00:13:20 Des drogues qu'on retrouve parfois, et on l'a vu d'ailleurs dans certains journaux,
00:13:23 dans des boîtes de nuit, avec ce qui provoque énormément de choses,
00:13:28 notamment ces drogues de synthèse, qui ont des prix,
00:13:30 que ce soit la cocaïne, l'héroïne ou des drogues de synthèse,
00:13:33 des prix qui permettent d'arriver à ces fameux 30, 40, 50 000 euros de points de deal.
00:13:39 Donc la partie du cannabis, et elle existe, donc évidemment il faut la traiter,
00:13:43 c'est pas parce que demain on légaliserait le cannabis en France qu'on résoudrait ce problème.
00:13:48 Ça resterait malheureusement marginal.
00:13:50 Un petit mot de David Corcero.
00:13:52 Sauf que souvent le cannabis c'est le point de rentrée.
00:13:55 C'est le produit d'appel.
00:13:56 Exactement, vous l'avez bien résumé.
00:13:57 Sans cannabis, il n'y aurait pas ces points de deal systématiquement.
00:14:00 Oui, non, un petit mot quand même.
00:14:02 Moi je n'en peux plus d'entendre le débat autour de la légalisation du cannabis.
00:14:07 Je pense que dans une société civilisée, il faut mettre en avant des règles.
00:14:11 Le cannabis c'est une drogue, point final.
00:14:13 Et puis moi je le vois, les effets du cannabis sur les adolescents en tant qu'enseignants.
00:14:18 Souvent les gamins qui utilisent du cannabis ne dorment pas la nuit,
00:14:23 arrivent en classe, n'ont plus envie de travailler, c'est le début de l'échec scolaire.
00:14:27 Les accidents de la route provoqués par le cannabis sont également très importants.
00:14:31 Et surtout chez les adolescents, il y a l'interdit.
00:14:33 À partir du moment où on va légaliser le cannabis,
00:14:38 peut-être que les adolescents vont se tourner vers d'autres drogues comme la cocaïne.
00:14:42 Donc attention à ça.
00:14:43 Toute la question des mineurs justement.
00:14:45 Eric Mangin, juge des enfants au tribunal de Marseille, est avec nous.
00:14:48 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:14:50 En effet, j'imagine que notamment à Marseille, puisque c'est l'actualité,
00:14:53 avec la mort de cet homme de 17 ans,
00:14:56 vous devez avoir entendre en tout cas énormément de personnes autour du trafic de drogue.
00:15:02 Est-ce qu'il est possible d'établir une statistique sur la fréquentation,
00:15:06 malheureusement, des tribunaux et de votre bureau, monsieur le juge ?
00:15:10 Alors, ce qui est marquant, puisque moi j'ai exercé à Marseille,
00:15:14 et j'ai exercé à Nouvea et à Avignon,
00:15:18 c'est combien à Marseille, parmi les interactions qu'on a à juger,
00:15:22 le trafic de cannabis est prégnant.
00:15:27 Alors ça, c'est assez impressionnant.
00:15:29 Ailleurs, on était plutôt sur des vols, sur des esproqueries ou autre.
00:15:33 Il est prégnant à la fois en termes de délinquance,
00:15:37 mais aussi en termes de protection de l'enfance,
00:15:39 puisqu'on a énormément de familles dans lesquelles on a des grands frères, par exemple,
00:15:43 qui peuvent être impliqués, et grands frères qui sont néanmoins mineurs,
00:15:45 puisque je suis juge des enfants,
00:15:48 et des petits frères qui sont, eux, en danger,
00:15:51 parce que, évidemment, le risque est que les grands frères
00:15:55 aient des fréquentations, on va dire inquiétantes.
00:15:59 Ça produit un appel pour le reste de la fratrie.
00:16:03 Moi, j'ai le sentiment, notamment pour tous ces mineurs,
00:16:07 que, effectivement, certains sont hôteurs,
00:16:09 mais c'est surtout et avant tout des petites mains qui sont victimes
00:16:12 et qui sont utilisées par des réseaux,
00:16:14 qui repèrent des enfants en difficulté, en difficulté scolaire,
00:16:18 en difficulté d'insertion, en difficulté familiale,
00:16:20 et qui les attirent dans le trafic, où leur vie est en danger.
00:16:25 Éric Mangin, bien souvent, les victimes, mais également les dealers ou les trafiquants,
00:16:29 sont des mineurs, ils sont jeunes, en tout cas,
00:16:31 la dernière victime, s'il en est, avait 17 ans.
00:16:35 Comment juge-t-on quand ils sont appréhendés,
00:16:37 parce que la police interpelle, elle le fait à Marseille,
00:16:39 elle le fait à Nîmes, elle le fait partout.
00:16:41 Comment arrive-t-on à juger et à établir une forme de répression, justement,
00:16:46 pour que ces jeunes ne se retrouvent pas de nouveau, rapidement,
00:16:50 dans un quartier pour continuer à dealer ?
00:16:54 Alors, il y a toute une échelle des peines, qui part de mesures éducatives,
00:16:58 pour ceux qui sont peu impliqués, dont c'est la première fois,
00:17:02 et qui sont avant tout victimes parce qu'ils sont en difficulté chez eux.
00:17:05 On a des structures d'accueil éloignées, pour essayer d'éviter qu'ils reviennent à Marseille.
00:17:10 Pour ceux qui sont plus largement impliqués ou qui sont réitérants,
00:17:14 on a aussi, évidemment, la possibilité de les incarcérer.
00:17:17 On a une prison qui s'appelle l'EPM à Marseille,
00:17:20 et il est aussi possible de les incarcérer.
00:17:23 L'incarcération, c'est un coup d'arrêt,
00:17:25 mais ce qui est important, c'est de préparer la réinsertion ensuite,
00:17:28 parce que si à la sortie, ils reviennent dans les mêmes conditions,
00:17:32 dans le même quartier, aussi peu insérés,
00:17:35 ils retomberont mécaniquement aux mains des trafiquants,
00:17:38 surtout que les trafiquants, c'est un peu un trafic d'êtres humains aussi,
00:17:42 pour ces jeunes. Ils organisent des dettes, c'est-à-dire que,
00:17:45 à partir du moment, et ça c'est vraiment le message que je veux faire passer à tous les jeunes,
00:17:48 que j'essaie de faire passer à tous les jeunes,
00:17:50 à partir du moment où vous mettez la main dans le trafic,
00:17:53 si vous faites confisquer par exemple du produit qui vous a été confié pour le vendre,
00:17:56 même par l'autorité de la police,
00:17:58 eh bien, ils vont considérer que vous êtes en dette,
00:18:00 et ils vont vous attendre à la sortie,
00:18:02 voire mettre la pression sur les parents, sur la famille, en disant,
00:18:05 il faut qu'ils payent sa dette.
00:18:08 Donc, quand bien même ils veulent, eux, s'en éloigner,
00:18:11 il y a des menaces importantes, enfin, on sait,
00:18:14 ce qui s'est passé aujourd'hui, je n'en sais pas plus que vous,
00:18:17 vous en savez même plus que moi, je n'ai pas à l'analyser,
00:18:19 mais en tout cas, il y a une espèce de cercle de pression,
00:18:22 qui fait d'ailleurs que dans les jeunes trafiquants,
00:18:24 on a de plus en plus de jeunes qui ne sont pas des Marseillais,
00:18:27 parce que je pense que les Marseillais sont avertis,
00:18:29 et puis, il y a aussi que si il y a des mesures de rétention trop importantes,
00:18:35 la famille qui est sur place peut quand même essayer de s'interposer,
00:18:38 donc, je ne crois pas dire de bêtises,
00:18:40 mais on est au moins à 40% aujourd'hui de jeunes trafiquants,
00:18:43 qui viennent d'autres villes de France,
00:18:47 voire de l'étranger, voire j'ai eu des Suisses, j'ai eu des Belges,
00:18:50 évidemment, il y a aussi des jeunes qui arrivent d'autres pays,
00:18:52 et qui sont en difficulté, on a affaire à des prédateurs,
00:18:55 qui repèrent des jeunes en difficulté,
00:18:57 toutes sortes de difficultés, pour les faire travailler dans leur trafic,
00:19:01 et sont débarrassés, voire régler les comptes,
00:19:04 s'ils ne respectent pas les règles du trafic.
00:19:06 Éric Mangin, beaucoup d'observateurs, beaucoup d'acteurs,
00:19:08 également, qui travaillent pour interpeller,
00:19:11 notamment dans le cadre du trafic de drogue,
00:19:13 parce que parfois la justice est trop lente,
00:19:15 ou pas suffisamment sévère,
00:19:17 pour éviter que ces actes répréhensibles ne se reproduisent.
00:19:21 Qu'en pensez-vous ? Quel est votre point de vue, votre regard ?
00:19:25 Moi, ce que j'entends, c'est l'inquiétude,
00:19:27 c'est l'inquiétude que je partage et qui est légitime.
00:19:30 Rapide, c'est-à-dire que les jeunes nous sont déférés,
00:19:33 alors là, aujourd'hui, ce n'est pas là-dessus,
00:19:35 mais je vous parle du tribunal, on est samedi, c'est week-end,
00:19:38 et un jeune va nous être déféré,
00:19:40 et on apporte des réponses immédiates.
00:19:43 Après, la question de la sévérité.
00:19:47 La prison est la peine ultime.
00:19:51 Souvent, la peur de la prison est plus disprésive que la prison elle-même,
00:19:55 parce que quand une fois qu'ils y ont été,
00:19:57 c'est plus compliqué de leur dire "attention, la prison, certains, hélas, prennent leur marque".
00:20:01 Et puis, c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
00:20:03 la prison, ça peut être un coup d'arrêt indispensable,
00:20:05 et ça, j'en suis persuadé,
00:20:06 quand le minin n'arrive pas à entendre, il faut marquer ce coup d'arrêt.
00:20:10 Mais la question, c'est la question de l'insertion.
00:20:12 Que va-t-on faire d'eux à la sortie ?
00:20:14 Et autant des peines de prison courtes, à mon avis, peuvent être efficaces,
00:20:18 parce qu'ils n'ont pas le temps de s'habituer,
00:20:20 et ils ont peur, parce qu'effectivement, c'est quand même la prison qui s'est confortable,
00:20:25 c'est ci, c'est ça, mais moi, comme je leur dis "retrouvez-vous",
00:20:28 alors ça, c'est pour les majeurs, pour les minins, c'est un peu mieux,
00:20:30 à 3 ou 4, dans une cellule exiguë,
00:20:33 avec d'autres jeunes adultes qui ont fait des choses parfois bien pires,
00:20:38 et il va falloir vivre avec eux, les surveillants ne peuvent pas être à tout le temps,
00:20:41 ça, c'est quand même extrêmement difficile.
00:20:43 Donc, il faut trouver le juste temps de prison pour qu'ils aient suffisamment peur,
00:20:48 mais pas qu'ils s'habituent,
00:20:49 et ensuite, essayer de faire en sorte qu'ils aient d'autres perspectives à la sortie.
00:20:53 Sinon, le risque, effectivement, c'est qu'ils retombent dans le même cycle,
00:20:56 et que la prison fasse partie du cycle.
00:20:58 Merci Eric Mangin, merci d'être intervenu sur l'antenne de CNews dans 120 Minutes Info.
00:21:02 Aujourd'hui, c'était très instructif.
00:21:04 En effet, on reste dans le cadre de ces affaires de trafic de drogue.
00:21:07 De Marseille à Nîmes, il y a une distance relativement courte,
00:21:10 et le quartier Pise 20 qui a été, effectivement,
00:21:12 sous les projecteurs médiatiques tout au long de la semaine,
00:21:15 au lendemain de la visite et des annonces de Gérald Darmanin,
00:21:17 après la mort d'un homme de 18 ans et surtout d'un enfant de 10 ans,
00:21:20 vous le savez, sur fond de trafic de drogue.
00:21:22 Le calme est-il revenu ?
00:21:24 On tente de le constater avec Thibault Marchoteau, qui est sur place.
00:21:27 Thibault.
00:21:31 Effectivement Lionel, on peut dire que le calme est revenu dans cette cité de Pise 20.
00:21:36 Il y a une voiture de police qui vient de passer à l'instant devant nous,
00:21:39 ce qui symbolise un petit peu ce retour au calme.
00:21:42 Il y a d'ailleurs une image qu'on voulait absolument vous montrer avec Sacha Robin,
00:21:45 c'est cette chaise.
00:21:46 Alors cette image peut paraître un petit peu anodine,
00:21:48 mais cette chaise, elle était occupée depuis au moins le début de la semaine,
00:21:51 puisque nous sommes ici depuis le début de la semaine avec Sacha Robin, Fabrice Elsner.
00:21:54 Cette chaise, elle était occupée par des getters
00:21:57 qui alertent les trafiquants de drogue une fois que la police rentre dans ce quartier.
00:22:03 Vous le voyez, cette chaise, elle est inoccupée depuis maintenant deux jours.
00:22:07 Il y a de nombreuses voitures de police et de patrouilles
00:22:10 qui sont à l'intérieur de cette cité Pise 20.
00:22:12 Ces patrouilles ne sont plus alertées par ces getters.
00:22:16 Il n'y a plus de cris et elles peuvent progresser à l'intérieur de cette cité sans aucune difficulté.
00:22:22 Il y a également une deuxième image qu'on souhaitait vous montrer.
00:22:25 C'est cette banderole qui a été placardée à l'entrée de la cité.
00:22:29 Je vais vous la dire, il faut que cessent les armes et les larmes des maires dans le quartier.
00:22:34 Cette banderole, elle a été déposée par plusieurs habitants hier
00:22:37 qui se sont rassemblés spontanément à 18h30 pour témoigner évidemment de leurs émotions,
00:22:43 mais également de leur colère concernant la situation sécuritaire,
00:22:47 mais également les conditions de vie à l'intérieur de ce quartier.
00:22:50 Alors oui, pour l'instant, le calme est revenu à l'intérieur de cette cité.
00:22:53 Combien de temps beaucoup d'habitants sont inquiets concernant la durée de cette présence policière
00:22:59 en nombre ici au quartier de Pise 20 à Nîmes ?
00:23:02 Thibault Marcheteau en direct de Nîmes avec Sacha Robin.
00:23:05 Les habitants partagés, assez perplexes malgré la présence de Gérald Darmanin
00:23:09 et les annonces du ministre de l'Intérieur, Dervis de Corsero.
00:23:12 Est-ce que cela peut suffire ?
00:23:14 On a l'impression qu'on n'a pas de garantie pour l'avenir.
00:23:16 C'est très bien qu'il y ait des forces de police 24h sur 24 à Nîmes,
00:23:19 mais elles ne vont pas rester ad vitam aeternam.
00:23:22 On l'a vu, l'histoire de la chaise vide, l'image est quand même assez symbolique.
00:23:26 Ce siège, il sera sans doute occupé ou déplacé ailleurs
00:23:30 dans quelque temps quand la police ne sera plus là.
00:23:32 Vous l'avez résumé, il y a un temps des annonces,
00:23:34 il y a la mise en place des annonces,
00:23:36 et après il faut que dans la durée, il y ait un territoire qui soit maintenu.
00:23:40 Il y a la création d'un commissariat qui a été annoncé,
00:23:42 avec la mise en place d'effectifs.
00:23:44 Il faut que ce commissariat, c'est un lieu qui n'existait pas.
00:23:47 Vous savez, la chance d'avoir un commissariat,
00:23:49 c'est un lieu où on peut se rendre, où on peut aller rencontrer un policier,
00:23:53 où les policiers mènent des enquêtes autour de cette zone aussi.
00:23:56 Ça ne peut donner qu'un plus sur une zone où il n'y en avait pas.
00:23:59 C'est quand même assez surréaliste qu'il n'y en ait pas eu avant.
00:24:02 C'est ça aussi qui est quand même incroyable.
00:24:05 Ça, vous le savez aussi.
00:24:06 Dans une commune très populaire,
00:24:08 où il y a 70% de pauvreté depuis une trentaine d'années, bien sûr.
00:24:12 On ne crée pas un commissariat dans chaque cité.
00:24:14 La question, c'est qu'il y a des effectifs de police.
00:24:16 Je rappelle que créer un commissariat, c'est aussi, il faut le dire,
00:24:20 c'est une hausse du coût de l'impôt,
00:24:22 parce que c'est tous les contribuables qui le payent.
00:24:24 Donc, c'est aussi ça.
00:24:26 Donc, après, moi, je suis pour qu'il y ait plus de commissariats.
00:24:29 Si tout le monde veut payer plus d'impôts, il n'y a aucun souci.
00:24:32 Ça éviterait peut-être d'envoyer des compagnies de CRS un petit peu partout,
00:24:35 en les laissant plusieurs semaines.
00:24:37 Ce n'est pas le même travail que les compagnies de CRS.
00:24:39 Vous savez, avoir un commissariat dans un quartier,
00:24:41 c'est quelque chose qui permet aussi de se dire que,
00:24:43 quand il y a un individu qui est menacé,
00:24:45 il peut avoir un endroit où il peut se réfugier.
00:24:47 C'est aussi un endroit où on peut ouvrir un dialogue avec des jeunes,
00:24:49 où il peut y avoir plein de choses.
00:24:51 Il ne faut pas voir que le côté négatif.
00:24:53 Les CRS, c'est une mission temporaire dans cette cité.
00:24:55 C'est deux choses différentes.
00:24:56 Il nous reste 20 secondes, Patrick Bonin,
00:24:58 peut-être sur cette idée du commissariat implanté dans tous les quartiers,
00:25:02 où c'est nécessaire en tout cas.
00:25:04 Mon voisin a été un élu, donc il connaît évidemment beaucoup mieux
00:25:06 que moi la situation technique.
00:25:08 Mais ce qu'on sait tous, c'est que s'il y a un commissariat de proximité,
00:25:11 de toute façon, il y a un lien de proximité qui se crée avec la population.
00:25:14 Et donc oui, effectivement, le propos qui est de se dire
00:25:16 pourquoi il n'y aurait pas des commissariats dans toutes les cités sensibles,
00:25:19 oui, je suis désolé, c'est une vraie...
00:25:21 Je pense que les téléspectateurs qui ont entendu cette phrase,
00:25:23 ils se disent pourquoi effectivement dans bon nombre de cités...
00:25:27 - Pour un travail de fond. - Exactement.
00:25:29 - Pour essayer d'établir une relation. - En quelques secondes.
00:25:32 - Je suis d'accord, mais le degré de terreur et le degré de peur
00:25:36 est tellement important dans ce quartier
00:25:39 que je ne suis pas certain que les habitants se rendent au commissariat.
00:25:42 Je me souviens, il y a quelques mois, d'un témoignage d'une habitante de Saint-Ouen
00:25:48 qui s'était rendue dans un commissariat parce que sa voiture avait été dégradée.
00:25:53 Quand elle est revenue, les dealers lui ont demandé ce qu'elle avait été faire au commissariat.
00:25:57 Et elle a dit une chose, "je n'irai jamais plus".
00:25:59 Voilà ce que c'est qu'aujourd'hui la vie dans certains quartiers.
00:26:02 - C'est une vraie problématique, en effet.
00:26:03 On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants avec nos invités.
00:26:06 D'autres débats autour de l'actualité dans "Cinema Minute Info".
00:26:09 A tout de suite.
00:26:10 - Toujours en direct sur CNews avec "120 minutes Info"
00:26:17 et nos invités bien sûr pour commenter l'actualité, analyser et notamment
00:26:21 cette nouvelle information, le convoi de l'eau qui rassemble
00:26:24 des centaines de manifestants à vélo, notamment opposés à la création de méga-bassines
00:26:28 sont arrivés à Paris.
00:26:30 Ces militants sont arrivés à Paris, des militants anti-bassines
00:26:32 qui espèrent faire revenir le gouvernement sur la création de ces réserves en eau utiles
00:26:37 à quelques agriculteurs.
00:26:38 D'ailleurs, hier, ils avaient aussi à Orléans bloqué l'agence de l'eau.
00:26:42 Ils ont traversé cinq départements.
00:26:44 Apparemment, Kevin Bossuet, jusqu'à présent, n'a pas eu d'informations
00:26:48 comme quoi il y aurait eu des violences.
00:26:49 On se souvient de ce qui s'était passé à Saint-Sauline.
00:26:51 C'est issu à peu près de la même veine parmi ces militants.
00:26:55 Pensez-vous qu'ils sont dans leur bon droit en manifestant ainsi
00:27:00 et en essayant de faire infléchir le gouvernement ?
00:27:04 Non, mais ces militants se disent pacifiques alors qu'ils sont tout sauf pacifiques.
00:27:09 Souvenons-nous, il y a quelques jours, ceux qui appartiennent à ce convoi ont attaqué un golfe.
00:27:16 Je crois que c'était dans le Hautonjou où ils sont allés au niveau du golfe
00:27:23 où ils ont détérioré complètement le green avec des inscriptions.
00:27:28 Souvenons-vous également de ce qui s'était passé à Saint-Sauline.
00:27:31 La lutte contre l'émigré de Gabacine s'est d'abord déroulée à Saint-Sauline.
00:27:35 On a vu des scènes de guerre, des gens qui s'en prenaient aux gendarmes et à la police.
00:27:41 Souvenons-nous de Lyon-Turin, le projet ferroviaire.
00:27:46 Il y a eu également des exactions et des violences.
00:27:49 D'ailleurs, il y a quelque chose à constater.
00:27:51 Ils ne respectent pas l'interdiction de manifester.
00:27:55 Donc déjà, ils se mettent très clairement hors la loi.
00:27:58 Il y a quelque chose que je ne comprends pas, c'est qu'ils se prétendent écolos.
00:28:02 Mais ils luttent contre les mégabassines.
00:28:05 Les mégabassines, ça permet aux agriculteurs de stocker de l'eau.
00:28:10 Comme ça, pendant l'été, quand ils ont besoin d'arroser les cultures,
00:28:13 ils ne puissent pas dans les nappes, mais ils utilisent l'eau des mégabassines.
00:28:16 C'est tout à fait écolo.
00:28:18 Souvenez-vous du projet Lyon-Turin qui est contesté.
00:28:22 Qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
00:28:24 On est en train de construire un réseau ferroviaire qui va permettre de transporter des marchandises.
00:28:29 Non pas avec des camions qui polluent beaucoup plus, mais avec le train.
00:28:34 On sait que des camions de marchandises polluent neuf fois plus que le train.
00:28:37 Donc voyez bien que derrière ça, il y a une volonté de s'en prendre au capitalisme,
00:28:41 une volonté de s'en prendre aux riches.
00:28:43 De toute façon, on ne vise pas un terrain de golf si on n'a pas cette idéologie derrière.
00:28:47 Même si les mégabassines, Kevin Bossuet, auraient une incidence sur le changement climatique.
00:28:52 C'est aussi ça qui est pointé du doigt par ces militants écologistes.
00:28:55 Il y a effectivement la méthode, la forme, mais il y a aussi le fond,
00:28:58 puisqu'il semblerait que ces mégabassines accentuent la pression sur les ressources en eau
00:29:01 et qu'elles nuisent à la biodiversité.
00:29:03 C'est ça qui est mis en question.
00:29:05 Oui, mais d'accord, je suis d'accord avec vous.
00:29:07 Mais les agriculteurs, on a négocié avec les agriculteurs la construction de mégabassines
00:29:12 en échange d'une agriculture beaucoup plus biologique, beaucoup plus respectueuse du climat.
00:29:17 Donc il y a des choses qui sont faites.
00:29:19 Non, la vérité, c'est que ce sont des gens qui sont arcs boutés dans leur idéologie.
00:29:24 Et en fait, ils s'en prennent aux agriculteurs parce qu'ils détestent la culture productiviste agricole d'aujourd'hui.
00:29:30 Il y a une augmentation de l'agribachine.
00:29:32 D'ailleurs, il y a beaucoup d'agriculteurs qui ont peur, qui se font insulter,
00:29:36 qui se font dans l'espace public complètement dénigrés.
00:29:41 Ces militants, moi, je le dis, sont dangereux.
00:29:44 Ce sont des doctrinaires, ce sont des idéologues.
00:29:46 Et les exactions de violences, il y en a.
00:29:49 Patrick Bonin, la cause est-elle noble, la cause de ces militants,
00:29:52 si tant est qu'ils n'exercent pas de violence, bien sûr, comme ça a été le cas parfois,
00:29:56 à Sainte-Solide, on l'a dit, ou dans d'autres situations.
00:29:59 Ce qui est déjà hyper intéressant, c'est qu'aujourd'hui, sur un plateau comme le nôtre,
00:30:02 on parle de la ressource en eau et de comment on la gère en France.
00:30:05 Donc le fait de mettre le sujet dans l'actualité qui est la nôtre est un sujet intéressant.
00:30:09 Et donc oui, ils ont raison de porter la réflexion autour de l'eau.
00:30:13 Et donc ça, oui, il y a des vrais enjeux, à la fois agricoles,
00:30:17 mais également de ressources naturelles.
00:30:19 Donc le sujet, ils font bien de le porter sur la place publique.
00:30:22 Mais là où je ne suis pas nécessairement d'accord avec la démarche,
00:30:25 c'est évidemment la manière dont ils le font.
00:30:27 Et surtout, effectivement, un côté d'idéologue sur "nous avons les solutions".
00:30:32 En réalité, derrière ce sujet, il y a un sujet de l'exploitation,
00:30:35 de comment on fournit à manger à l'ensemble des Français, à l'ensemble des Européens.
00:30:39 Et donc, est-ce que les mégabassines ont des défauts ?
00:30:42 Oui, le dispositif de mégabassines a nécessairement des défauts.
00:30:45 Est-ce que ce n'est pas la moins mauvaise des solutions ?
00:30:48 Clairement, c'est la moins mauvaise des solutions.
00:30:50 D'ailleurs, tous les dialogues qui ont eu lieu sur ces sujets,
00:30:53 en local comme en national d'ailleurs,
00:30:55 ont montré que c'était sans doute la moins mauvaise des solutions.
00:30:58 Là, le sujet, c'est la manière dont ils font ces actions
00:31:02 et dont ils mettent le sujet sur la place publique.
00:31:04 Donc un bon point, au moins ils mettent le sujet de l'usage de l'eau en France
00:31:08 sur le terrain médiatique.
00:31:10 Non, c'est inadmissible de faire de cette manière-là.
00:31:13 D'ailleurs, sans aucun doute, en termes de pure communication,
00:31:17 ça leur fait énormément de mal,
00:31:20 puisque beaucoup de gens seraient peut-être prêts à entendre
00:31:23 et à écouter la discussion, mais mettre la discussion de cette manière-là...
00:31:27 D'ailleurs, vous avez passé, je crois, à l'antenne des moments
00:31:30 où certains préfets, certaines préfètes d'ailleurs,
00:31:32 ont pris des positions sur "oui, nous sommes prêts à discuter,
00:31:35 mais nous ne discuterons pas avec des gens qui, par principe,
00:31:38 sont dans les locaux de l'État en renversant les poubelles
00:31:41 et en nous insultant". La discussion n'est pas possible.
00:31:43 Il y a vraiment une dichotomie entre le fond et la forme, David Corsero, c'est ça ?
00:31:47 C'est-à-dire que, autant l'idée, on peut débattre et on peut essayer de discuter,
00:31:51 mais il semble que ces militants, c'est ce qu'ils disent en tout cas,
00:31:54 ne sont pas entendus. Voilà pourquoi ils utiliseraient la force.
00:31:58 Vous savez, il y a un principe qui serait de mettre un moratoire tout de suite.
00:32:04 C'est-à-dire qu'on ne construit plus de méga-vaccines et qu'on ouvre le dialogue
00:32:09 sur celles qui ont été faites et comment elles fonctionnent et comment on les utilise.
00:32:13 Et surtout, qu'est-ce que ça apporte aux agriculteurs et avec des scientifiques
00:32:17 qui pourraient étudier s'il y a vraiment une perte dans les nappes phréatiques ?
00:32:21 Je pense que ce serait un point intéressant. Et après, ce qui les a un petit peu énervés,
00:32:24 si j'ai un peu tout suivi, c'est la création de nouvelles méga-vaccines
00:32:27 qui ont été annoncées. Et donc, c'est aussi ça.
00:32:30 Et la création d'une ZAD aussi à Sainte-Soline. Voilà.
00:32:34 Et tout ce décorum effectivement qui a été très impactant.
00:32:36 Je pense qu'il faut apaiser le débat. Il faut pouvoir se mettre autour d'une table et discuter.
00:32:41 Après, je ne suis pas convaincu que les gens qui sont tous sur le champ de Mars à Paris
00:32:46 sont prêts à discuter parce qu'ils utilisent des méthodes qui sont contre-productives.
00:32:52 Parce que je lisais une interview où ils parlaient de la préfète de Bretagne.
00:32:56 Ce n'est pas des mots qu'on peut entendre. Je pense qu'il faut respecter les gens avec qui on dialogue.
00:33:01 Il faut respecter les gens qui prennent une décision.
00:33:03 Et quand on leur demande de partir et qu'on n'est pas très respectueux avec l'autorité,
00:33:07 qui est la première autorité qui est l'État, on a aussi ce que l'on sème.
00:33:11 Donc le fait d'arriver à Paris, je ne sais pas ce qu'ils cherchent à obtenir.
00:33:14 En tout cas, ce qui est sûr et certain, c'est que le champ de Mars…
00:33:16 C'était une marche. Voilà. Toute la semaine, ils ont traversé cinq départements.
00:33:19 Et voilà, arriver à Paris, c'est symbolique.
00:33:22 Oui, ça fonctionne. Le bien commun qui est l'eau, je suis d'accord pour qu'on puisse ouvrir un vrai débat.
00:33:27 D'ailleurs, c'était un combat qui a beaucoup été mis en place sur la présidentielle dernière.
00:33:33 On en parle de plus en plus. La vraie question, c'est qu'aujourd'hui, c'est quelque chose
00:33:36 sur lequel il faut arriver, de se poser tous ensemble et trouver des solutions.
00:33:41 Parce qu'agir comme on l'a, ça ne réglera pas la question.
00:33:44 Il y a eu exactement la même chose sur le nucléaire.
00:33:46 Donc c'était on ne veut plus de centrales nucléaires.
00:33:47 Et puis après, en fait, on se rend compte que le nucléaire, ce n'est pas si mal.
00:33:49 Il y a eu le même sujet et au passage, certains d'entre eux sont les mêmes
00:33:52 qui ont lutté contre l'enfouissement des déchets radioactifs à bure.
00:33:55 En réalité, il y a le fait qu'à long terme, il y a une vraie discussion à avoir
00:33:58 et effectivement, sans doute, un consensus national sur des grandes pratiques.
00:34:01 Et puis après, on ne peut pas dire à l'État, vous ne faites rien.
00:34:04 Quand l'État fait quelque chose, vous le faites mal ou vous devriez faire autrement.
00:34:07 Alors qu'au passage, il propose...
00:34:09 C'est toujours comme ça quand on est élu.
00:34:10 Quand on fait quelque chose, on se le fait reprocher.
00:34:12 Quand on ne fait rien, on se le fait reprocher.
00:34:14 Sauf que là, il y a la question de qu'est-ce qu'il propose.
00:34:16 En réalité, cette marche va à l'encontre de ce qui est fait n'est pas bien fait.
00:34:19 Et quand on leur demande qu'est-ce que vous proposeriez,
00:34:22 effectivement, c'est souvent là où l'État est en difficulté pour discuter avec eux
00:34:26 parce qu'en réalité, il ne propose pas grand-chose.
00:34:30 Cela veut dire aussi, Kévin Boussuet, qu'il faut donc laisser, en résumé,
00:34:33 le gouvernement gouverner.
00:34:35 Voilà.
00:34:36 Il n'y a pas besoin d'y être installé.
00:34:37 Mais bien sûr.
00:34:38 Les experts aussi.
00:34:39 Même s'il y a un désaccord.
00:34:41 C'est sûr que vous n'êtes pas d'accord.
00:34:43 C'est sûr.
00:34:44 Vous avez posé la question à la banque personnelle.
00:34:47 Parce qu'il n'est jamais d'accord avec plein de choses.
00:34:49 Apparemment, il veut être entendu.
00:34:52 Et la vérité, c'est qu'ils sont entendus.
00:34:54 Sauf qu'on est dans une démocratie et ces gens sont ultra minoritaires.
00:34:58 Nous avons besoin de ces méga-bassines pour que les agriculteurs puissent continuer à travailler,
00:35:04 pour qu'on puisse nourrir la population française,
00:35:08 pour qu'on puisse exporter pour faire tourner notre économie.
00:35:11 La vérité, encore une fois, ces militants ne veulent pas discuter.
00:35:15 Ce sont des radicaux.
00:35:17 Ils sont finalement dans la remise en cause d'un système capitaliste qui nous dépasse ici tous.
00:35:23 Et les violences, je suis désolé, elles sont verbales,
00:35:27 elles peuvent être physiques.
00:35:29 Et rien que le fait, finalement, de braver une interdiction de manifester,
00:35:34 ça fait tout simplement de ces militants des délinquants.
00:35:38 Et de manière plus générale, l'écologie c'est quelque chose d'important.
00:35:41 Il y a évidemment un problème de réchauffement climatique.
00:35:43 Mais on ne fera pas aimer l'écologie aux Français avec ce genre de choses.
00:35:49 Ou en s'enchaînant à des portes, ou en balançant de la soupe sur des oeuvres.
00:35:57 Ou en bloquant les autoroutes, ou en collant sa main bêtement sur le béton pour se faire remarquer.
00:36:03 Mais dans l'autre sens, la sanction ne fonctionne pas non plus.
00:36:07 Parce que je vois toutes les mesures, par exemple les zones à faible émission,
00:36:11 ou la nécessité pour les propriétaires de renover énergiquement leur logement.
00:36:17 Et ça, on le fait sous la contrainte.
00:36:19 La contrainte ne marche pas, ces exactions ne marchent pas.
00:36:22 Si on veut véritablement aller vers plus d'écologie, il faut de la pédagogie.
00:36:26 Autre sujet à présent sur l'antenne de CNews, l'immigration et les passages irréguliers en Méditerranée centrale
00:36:32 qui ont bondi de 115% en un an.
00:36:35 Le nombre de clandestins en France et dans les autres pays européens atteint des sommets.
00:36:39 Les détails avec Sarah Barny.
00:36:41 Au cours des 7 premiers mois de l'année, le flux migratoire clandestin en direction de l'Union Européenne a augmenté.
00:36:48 Plus 13%, soit plus de 176 000 passages irréguliers détectés par Frontex.
00:36:54 La principale voie migratoire reste la Méditerranée centrale.
00:36:57 Le nombre de traversées irrégulières y a plus que doublé.
00:37:00 Plus 115% par rapport à l'an passé sur la même période, soit près de 90 000 passages détectés.
00:37:07 Un itinéraire qui représente plus de la moitié des traversées irrégulières vers l'Europe
00:37:11 alors que les autres routes migratoires ont-elles diminué en 2023.
00:37:15 Le seul mois de juillet a atteint des chiffres records.
00:37:18 Près de 42 700 passages clandestins ont été détectés aux frontières extérieures de l'Union Européenne.
00:37:24 Soit une hausse de 19% sur un an, le plus élevé depuis mars 2016.
00:37:29 Face à cette hausse du flux migratoire, les contrôles se multiplient
00:37:33 et les préfets locaux demandent des effectifs supplémentaires.
00:37:36 Près de 2800 officiers permanents et membres du personnel de Frontex
00:37:40 sont déjà mobilisés aux frontières extérieures de l'Union Européenne.
00:37:44 La Méditerranée est la route migratoire la plus meurtrière au monde.
00:37:48 Plus de 1800 personnes ont péri depuis janvier dans des naufrages en Méditerranée centrale
00:37:53 selon les Nations Unies, soit plus du double de l'an dernier.
00:37:56 Une pression migratoire accrue sur cette route qui, selon Frontex,
00:38:00 pourrait persister dans les mois à venir.
00:38:03 La résonance internationale sur l'immigration, on va en parler avec Harold Eman,
00:38:07 qui nous a rejoints sur ce plateau, mais d'abord un tour de table avec nos invités
00:38:10 sur ce sujet, sur ces chiffres, sur ces statistiques,
00:38:13 et aussi par rapport à l'immigration, les récentes déclarations d'Emmanuel Macron.
00:38:17 La situation, je le cite, que nous connaissons n'est pas tenable
00:38:20 et nous devons réduire significativement l'immigration, à commencer par l'immigration illégale.
00:38:28 Est-ce que c'est tenable, effectivement, David Clorcero ?
00:38:32 Je pense qu'aujourd'hui, sur ce sujet-là, tout le monde pourra vous le dire,
00:38:35 qu'aujourd'hui, ça ne fonctionne pas, puisqu'on continue à avoir des bateaux passés,
00:38:40 on continue à avoir des morts, donc c'est pas acceptable et pas tenable.
00:38:44 Il n'y a rien à me dire sur ça.
00:38:46 Il faut trouver une solution et je pense que c'est la France et toute l'Europe
00:38:50 et tous les pays autour qui doivent se mettre autour de la table pour trouver une solution,
00:38:54 parce qu'aujourd'hui, ça ne fonctionne pas.
00:38:56 Et tant qu'on aura des morts, ce ne sera pas acceptable, en tout cas.
00:38:58 Ça passera forcément par une loi, la fameuse loi immigration,
00:39:01 qui a été décalée, reportée, mais qui est très attendue ?
00:39:04 Ça passera forcément par une loi, mais ça passera forcément par une loi européenne,
00:39:08 puisque de toute façon, on parle de la Méditerranée,
00:39:11 on parle de zones qui sont partagées par plusieurs pays,
00:39:14 plusieurs pays qui ont des lois et des philosophies sur l'immigration bien différentes.
00:39:18 On parle ici de la France, de l'Italie, de la Grèce, de tout le pourtour méditerranéen.
00:39:24 Et donc, ça demande une coordination européenne,
00:39:27 ça demande une négociation entre l'Europe et les pays dont viennent ces personnes.
00:39:32 Et donc, il y a la détresse humaine et qu'il faut évidemment mettre les moyens nécessaires
00:39:37 pour pouvoir gérer cette détresse humaine, mais il y a des notions diplomatiques
00:39:41 qui ne peuvent pas être faites juste par un pays,
00:39:44 parce que si la France fait quelque chose, mais que nos voisins européens
00:39:47 ne mettent pas les mêmes choses en place, c'est l'argent qui sera là, par contre,
00:39:50 jeté par la fenêtre, et si des négociations diplomatiques, techniques,
00:39:55 et même administratives ne sont pas mises en place entre ces pays
00:39:59 et les pays dont viennent ces personnes, alors rien ne pourra changer.
00:40:03 Donc, quand on entend certains dirigeants actuels dire
00:40:06 "Est-ce qu'on présente des listes communes pour les européennes ?
00:40:09 Qu'est-ce qu'on fait pour les européennes ?"
00:40:11 Ça, c'est un sujet qui doit être traité au niveau de l'Union européenne,
00:40:15 et certains partis qui présentent des candidats aux élections européennes
00:40:18 sont les premiers à ne pas discuter de ces sujets au Parlement européen.
00:40:22 Il conviendra sans doute que certains partis politiques
00:40:25 assument les prises de position qu'ils ont en France,
00:40:28 qui ne sont pas du tout les mêmes que celles que ces mêmes partis
00:40:31 prennent dans l'hémicycle européen.
00:40:33 Est-ce que cela doit impérativement passer par le prisme européen ?
00:40:36 La situation aujourd'hui, on l'a vu récemment, notamment l'été dernier,
00:40:39 les tensions, les dissensions qu'il y a eues entre l'Italie, notamment,
00:40:43 avec Mme Melloni et le gouvernement français,
00:40:46 pour l'accueil de migrants.
00:40:48 Oui, mais s'ils n'arrivent pas à s'entendre, c'est bien ça toute la problématique de l'Europe.
00:40:51 Ils n'arrivent pas à s'entendre, déjà, avant même de créer une loi.
00:40:55 Ils ne peuvent pas ne pas s'entendre, parce qu'en réalité,
00:40:58 ils sont confrontés à un problème de moyens.
00:41:00 Chacun va y mettre des moyens et se rend compte que l'opinion publique
00:41:03 leur dit "Mais les moyens que vous y mettez ne servent à rien".
00:41:05 Et donc, à un moment, le seul moyen, c'est de confronter,
00:41:08 de mettre en commun des moyens et de le faire de manière coordonnée.
00:41:11 Sinon, à chaque fois, on y mettra des moyens et le petit voisin ne le fera pas
00:41:14 et donc ça ne marchera pas.
00:41:16 Donc, il faut que l'Europe se saisisse du sujet et il faut que les représentants
00:41:19 des différents pays se mettent d'accord.
00:41:21 Et moi, je pense, et je crois que ça peut être faisable,
00:41:24 encore faut-il que l'urgence soit reconnue de tous les côtés,
00:41:27 ce qui n'est pas nécessairement le cas.
00:41:29 Kevin Bossuet, ça peut durer très très longtemps.
00:41:31 Non mais si le gouvernement, par exemple, n'agit pas de manière locale,
00:41:34 puisqu'on voit bien la déclaration d'Emmanuel Macron,
00:41:37 il y a un caractère d'urgence, il y a des chiffres qui sont là,
00:41:40 faut-il donc attendre une loi européenne ?
00:41:43 Un conseil européen sur l'immigration pour antider tout cela ?
00:41:48 Non mais là, nous venons d'assister à une leçon d'européisme BA.
00:41:55 Cela fait des années que les peuples européens attendent
00:41:58 que la solution vienne de Bruxelles, sauf que Bruxelles est profondément
00:42:02 immigrationniste et ça ne viendra pas de là.
00:42:05 D'ailleurs, quand vous regardez en Europe, ceux qui s'en sortent le mieux,
00:42:08 c'est parce que soit ils bénéficient d'un régime dérogatoire,
00:42:11 comme c'est le cas avec le Danemark, ou soit tout simplement
00:42:13 parce qu'ils ne respectent pas les règles de l'Union européenne,
00:42:16 quitte à payer des amendes, c'est le cas de la Hongrie
00:42:19 et c'est le cas en Pologne.
00:42:20 Et pour aller souvent en Hongrie et en Pologne, je peux vous dire,
00:42:22 il n'y a pas tous ces problèmes migratoires et les problèmes d'insécurité
00:42:26 liés à l'immigration.
00:42:28 Ensuite, il faut être tout simplement ferme et je pense que la France
00:42:32 doit retrouver sa souveraineté.
00:42:34 C'est ce que propose d'ailleurs Éric Ciotti, puisqu'il a clairement dit
00:42:37 qu'il fallait déroger aux règles européennes
00:42:40 et il faut être beaucoup plus ferme.
00:42:42 - Fermez les frontières ?
00:42:44 - Non, les contrôler.
00:42:45 Par exemple, il faut des quotas, ça je trouve que c'est important.
00:42:49 Il faut que les demandes d'asile se fassent aux frontières
00:42:51 et que les migrants qui entrent en France sans y être autorisés
00:42:55 ne peuvent plus prétendre à la demande d'asile.
00:42:58 Il faut évidemment restreindre le regroupement familial.
00:43:02 Tous ceux qui ont commis par exemple des fraudes documentaires,
00:43:05 qui ont été en prison, qui sont sous OQTF,
00:43:07 ne doivent plus pouvoir finalement prétendre au regroupement familial.
00:43:12 Il faut arrêter également la pompe aspirante.
00:43:14 Vous prenez quelque chose comme l'AME, c'est devenu un beau moyen
00:43:18 d'attirer toute la misère du monde.
00:43:20 Peut-être qu'il faut restreindre l'AME et se tourner vers un service
00:43:23 d'urgence pour les pathologies qui sont graves.
00:43:26 De toute manière, cela fait des années qu'on entend
00:43:29 cette vulgate européiste et le résultat, c'est que la droite de la droite
00:43:33 est en train de progresser en Europe.
00:43:35 Parce que les populations ne veulent plus d'immigration,
00:43:38 ça génère de l'insécurité, aussi bien la vraie insécurité
00:43:41 que de l'insécurité culturelle.
00:43:44 Il suffit de voir ce qui se passe en Europe du Nord,
00:43:46 il suffit de voir ce qui se passe en Europe de l'Est,
00:43:48 ou en Europe centrale, ou même en Italie.
00:43:51 De toute façon, les peuples voteront de plus en plus
00:43:54 pour des gens qui sont contre l'immigration.
00:43:57 Et même au Denmark, dernière chose, c'est quand même la gauche
00:44:00 qui a été élue tout simplement parce qu'elle a décidé
00:44:03 de faire de l'immigration un combat.
00:44:06 C'est le point de vue que vous partagez bien sûr avec vous-même, Kevin.
00:44:09 Le but n'est pas de vous mettre d'accord, mais de pouvoir débattre.
00:44:12 On est bien d'accord et d'avoir cette liberté d'expression.
00:44:16 Mais pour mieux comprendre encore ce phénomène migratoire
00:44:20 et notamment les migrants à Roldiman qui, pour partie,
00:44:23 viennent d'Afrique, est-ce que justement la situation en Afrique
00:44:26 avec les nombreuses guerres ou les tensions militaires qui y résident
00:44:29 peuvent favoriser cette immigration ?
00:44:34 Indubitablement, en Afrique, ce qui pousse à l'immigration,
00:44:37 les migrations donc, est de trois ordres.
00:44:41 Vous avez bien sûr les guerres.
00:44:43 Il y en a de plus en plus dans tout le Sahel.
00:44:46 Donc il y a des zones où on ne peut plus vivre normalement
00:44:49 sans être rançonné nuit et jour par des djihadistes.
00:44:52 Ensuite, vous avez des réfugiés climatiques.
00:44:56 C'est-à-dire que le désert s'étend de plus en plus vers le sud.
00:45:00 Donc il y a des zones où on ne peut plus pêcher dans les rivières,
00:45:04 on ne peut plus cultiver.
00:45:06 Donc ça aussi, ça pousse à l'immigration.
00:45:08 Et ensuite, vous avez une immigration qui est opportuniste.
00:45:12 C'est-à-dire que des clans entiers se mettent ensemble
00:45:15 ou des familles très étendues.
00:45:17 Et ils élisent un d'entre eux comme le candidat au départ.
00:45:22 Et ils le suivent avec des téléphones
00:45:24 jusqu'à ce qu'il arrive à la Méditerranée,
00:45:26 il traverse en Italie et lui devient une espèce de conduit
00:45:31 à envoyer des remises, envoyées par Western Union
00:45:34 ou d'autres compagnies, RIA, etc.
00:45:36 Donc il y a ces trois phénomènes qui se combinent.
00:45:39 Et dans tout ça, les réfugiés politiques purs,
00:45:42 une toute petite partie maintenant.
00:45:44 Et donc plus ça se déstabilise en Afrique,
00:45:47 et plus vous aurez ça.
00:45:49 Et puis bien sûr, on ne parle même pas du Moyen-Orient
00:45:51 qui vit à peu près la même chose.
00:45:53 En Syrie, la Syrie a eu une crise agricole gigantesque
00:45:56 avant la guerre qui a éclaté en 2011.
00:45:59 Donc tout se conjugue pour être de pire en pire.
00:46:04 Donc évidemment, il faut de l'aide au développement,
00:46:06 mais l'aide au développement devrait conduire
00:46:09 à une amélioration interne du pays,
00:46:12 tant dans les institutions que dans l'agriculture,
00:46:14 pour que les gens ne partent pas.
00:46:16 Donc vous voyez, la tâche est colossale
00:46:19 si on le voit sous l'angle géopolitique.
00:46:22 Et j'ajouterais juste une chose,
00:46:24 ça m'a toujours étonné, deux facteurs.
00:46:27 Pourquoi il y avait si peu de monde
00:46:29 qui faisait la police aux frontières ?
00:46:31 Ce n'est pas énorme les chiffres de Frontex,
00:46:34 quand on parle de 2800 personnes
00:46:36 qui contrôlent la Méditerranée,
00:46:38 en plus des douanes locales.
00:46:40 Les Britanniques qui sont censés être
00:46:42 super anti-immigrationnistes,
00:46:44 enfin contre l'immigration clandestine,
00:46:47 et qui ont voté le Brexit en partie pour ça,
00:46:50 ils ne sont pas capables de lever
00:46:53 une force de policiers à la frontière,
00:46:56 capables de bloquer.
00:46:59 C'est comme si embaucher 1000 policiers de plus,
00:47:02 c'était le bout du monde en Angleterre.
00:47:04 Donc ils disent c'est à la faute à la France
00:47:06 qui elle va embaucher quelques centaines de plus.
00:47:09 Là je me demande où sont les milliers,
00:47:11 puisque c'est si grave pour tout le monde
00:47:13 et personne ne veut payer.
00:47:15 Et autrefois, l'Italie, je termine là-dessus,
00:47:17 ils avaient le programme MarinoStrom
00:47:19 qui était financé par l'Union Européenne,
00:47:21 suivi du programme Triton de l'Union Européenne.
00:47:23 Et ça a été assez efficace pour bloquer les bateaux,
00:47:26 et ensuite on a arrêté de les financer,
00:47:28 et ça c'est une question parlementaire politique,
00:47:31 dès 1927.
00:47:33 Donc finalement, l'Europe pourrait fonctionner
00:47:35 si on voulait que ça fonctionne.
00:47:37 - Le nominateur commun, David Corsero,
00:47:39 c'est encore une fois l'argent.
00:47:41 Mais il y a aussi peut-être une différence plus affinée
00:47:45 à faire entre l'immigration illégale
00:47:47 et l'immigration choisie,
00:47:49 que ce soit en France ou dans les autres pays européens.
00:47:51 - C'est pour ça que l'intervention qui vient d'avoir lieu
00:47:53 est très intéressante.
00:47:55 Quand on parle d'immigration de guerre,
00:47:57 de réfugiés, c'est pas la même chose.
00:48:00 Et la question, il y a eu un amalgame avant.
00:48:03 On met immigration, délinquance tout de suite.
00:48:05 - Oui. - Non, je suis désolé.
00:48:07 Non, ce n'est pas le cas.
00:48:09 Dans les événements qui viennent de se passer,
00:48:11 quand on vient là, on ne parle pas d'immigrants.
00:48:15 C'est bien là le problème.
00:48:17 Il n'y a qu'une seule manière de faire fonctionner les choses,
00:48:19 et on l'a bien résumé,
00:48:21 c'est l'Europe et les pays qui doivent pouvoir s'entendre
00:48:24 et trouver une solution commune.
00:48:26 Il y avait des programmes où ça fonctionnait,
00:48:29 on les a arrêtés pour une question financière.
00:48:31 Mais c'est toujours pareil.
00:48:33 La question, c'est combien de temps on peut le financer ?
00:48:35 C'est toujours ça, c'est la vraie question.
00:48:37 C'est au bout de combien de temps on continue à le financer ?
00:48:40 Et ça, aujourd'hui, on n'a pas la clé,
00:48:42 puisqu'on arrête tout du jour au lendemain.
00:48:44 Et donc, on ouvre une voie, et quand cette voie est ouverte,
00:48:46 on recommence à zéro.
00:48:47 - D'autant que l'immigration coûte très cher.
00:48:49 Vous l'avez peut-être remarqué, Patrick Bonin,
00:48:51 dans un rapport récent, l'immigration en France
00:48:54 coûte plus cher qu'elle ne rapporte.
00:48:56 Là, je ne parle pas de l'immigration illégale.
00:48:58 On a les chiffres qui sont là sur les dépenses.
00:49:00 Il y a un gap d'environ 50 milliards,
00:49:02 ce qui est astronomique.
00:49:04 - Oui, encore une fois, là, on parle d'une partie
00:49:06 de l'immigration illégale.
00:49:07 - Oui, mais c'est pour ça que je disais tout à l'heure,
00:49:09 il faut arriver à faire un distinguo
00:49:11 et la différence entre les deux,
00:49:12 et savoir où se positionner.
00:49:13 Il y a un curseur, véritablement.
00:49:15 - Les images qui sont en ce moment à l'écran
00:49:17 sont des images notamment en Méditerranée,
00:49:19 de bateaux qui partent dans des conditions affreuses,
00:49:22 et qui, la plupart du temps, n'arrivent parfois pas à bon port
00:49:25 avec des situations humaines dramatiques.
00:49:27 Il y a deux solutions, et je pense que tous nos téléspectateurs
00:49:30 peuvent le comprendre.
00:49:31 Soit le bateau ne part pas, soit le bateau est contrôlé
00:49:34 à l'arrivée.
00:49:35 Or, contrôler l'intégralité des côtes françaises,
00:49:38 italiennes et espagnoles, c'est techniquement très compliqué.
00:49:42 Je pense que tout le monde peut le comprendre.
00:49:44 Donc, oui, il y a deux manières d'agir.
00:49:46 Comment on peut, notamment Frontex,
00:49:49 faire qu'ils voient les bateaux arriver
00:49:51 et savoir où ils arrivent, et effectivement,
00:49:53 la même chose que les Britanniques,
00:49:54 essayer de raisonner ces bateaux et de les arraisonner
00:49:57 pour éviter qu'ils arrivent, et surtout,
00:49:59 faire que le pays duquel partent ces bateaux
00:50:01 soit conscient qu'il faut informer sur le départ de ces bateaux
00:50:04 et tout faire pour éviter qu'ils partent.
00:50:06 Il n'y a que deux solutions très techniques,
00:50:07 mais oui, seule l'Europe pourra résoudre ce problème.
00:50:10 On marque une pause, nos débats reviennent
00:50:11 avec nos invités dans quelques instants.
00:50:13 Merci à Errol Dieman.
00:50:14 A tout de suite sur CNews.
00:50:16 Ravi de vous retrouver pour une nouvelle partie
00:50:21 de 120 minutes info avec nos débats,
00:50:23 Patrick Bonin, Kevin Bossuet, David Corsero,
00:50:26 Thomas Bonnet du service politique de CNews
00:50:28 qui nous a rejoints.
00:50:29 Nous allons effectivement parler de politique
00:50:30 dans quelques instants, mais d'abord,
00:50:31 un point sur l'actualité avec Adrien Spiteri.
00:50:34 Et on commence ce journal Lionel avec ce drame
00:50:37 dans le Lot-et-Garonne.
00:50:38 Un enfant de 12 ans a perdu la vie
00:50:40 dans un accident de minibus hier soir.
00:50:43 Quatre autres enfants sont en urgence absolue.
00:50:46 Le véhicule transportait dans le village de Houyelles
00:50:48 des enfants d'un centre de vacances.
00:50:50 Le conducteur a été placé en garde à vue.
00:50:52 Jérôme Rampenau a suivi une conférence de presse
00:50:55 en présence notamment du procureur d'Agen.
00:50:57 Les nouvelles ne sont pas bonnes.
00:50:59 Jérôme.
00:51:00 Effectivement, lors de la conférence de presse,
00:51:02 le secrétaire général de la préfecture
00:51:04 ainsi que le procureur n'ont malheureusement
00:51:05 pas donné de bonnes nouvelles.
00:51:07 Ils nous ont appris que l'un des enfants
00:51:08 qui était hospitalisé à l'hôpital de Bordeaux
00:51:10 était malheureusement décédé dans la nuit.
00:51:12 Ils nous ont aussi appris qu'il restait encore
00:51:14 deux enfants en urgence absolue à l'hôpital de Bordeaux
00:51:17 ainsi que deux autres à Toulouse
00:51:19 et deux jeunes aussi en urgence relative à Marmande.
00:51:22 Le chauffeur, lui, est sorti de soins dans la nuit.
00:51:25 Il a aussitôt été mis en examen.
00:51:28 C'est un jeune homme de 26 ans
00:51:29 qui n'est pas du tout connu des forces de police.
00:51:32 Il a été mis en examen pour trois chefs d'accusation
00:51:35 dont homicide involontaire par conducteur
00:51:37 à véhicule à moteur.
00:51:39 Il va falloir maintenant nous expliquer.
00:51:40 Le procureur réussit à entendre tous les témoins,
00:51:43 tous les jeunes qui étaient dans ce bus,
00:51:45 tous les jeunes qui étaient dans le bus,
00:51:46 qui suivaient ainsi que les voitures
00:51:48 qu'ils ont pu croiser.
00:51:50 C'est une enquête qui risque d'être très longue.
00:51:52 Ils ne veulent négliger aucune possibilité.
00:51:55 Un objet rencontré sur la route,
00:51:57 de l'alcool, le téléphone au volant.
00:51:59 Vous voyez, on nous a donné beaucoup d'exemples.
00:52:01 Pour l'instant, aucune piste n'est privilégiée
00:52:03 mais l'enquête risque d'être assez longue.
00:52:05 Dans le reste de l'actualité, Emmanuel Macron précise
00:52:08 son initiative politique d'ampleur.
00:52:10 Elle avait été annoncée au milieu de l'été.
00:52:12 Le président a officiellement invité les partis politiques
00:52:15 représentés au Parlement à une réunion mercredi.
00:52:18 Objectif, notamment, bâtir des textes législatifs communs
00:52:21 et éviter les blocages à l'Assemblée nationale cette année.
00:52:24 Toujours dans l'actualité politique,
00:52:26 Elisabeth Borne se rendra demain à Tourcoing
00:52:29 à la réunion de rentrée de Gérald Darmanin.
00:52:31 Pour rappel, le ministre de l'Intérieur souhaite réunir
00:52:34 des gens du Nord et parlementaires amis
00:52:36 pour réfléchir aux attentes des classes populaires.
00:52:39 Pour rappel, Gérald Darmanin est un ancien maire de Tourcoing.
00:52:43 Les entrées irrégulières dans l'Union européenne
00:52:46 sont en hausse selon les derniers chiffres
00:52:48 publiés par Frontex.
00:52:50 La principale voie migratoire est la Méditerranée centrale.
00:52:53 Les explications dans ce sujet de Sarah Varni.
00:52:56 Au cours des 7 premiers mois de l'année,
00:53:00 le flux migratoire clandestin en direction de l'Union européenne
00:53:03 a augmenté.
00:53:04 Plus 13%, soit plus de 176 000 passages irréguliers
00:53:07 détectés par Frontex.
00:53:09 La principale voie migratoire reste la Méditerranée centrale.
00:53:12 Le nombre de traversées irrégulières y a plus que doublé.
00:53:15 Plus 115% par rapport à l'an passé sur la même période,
00:53:19 soit près de 90 000 passages détectés.
00:53:22 Un itinéraire qui représente plus de la moitié
00:53:24 des traversées irrégulières vers l'Europe,
00:53:26 alors que les autres routes migratoires
00:53:28 ont-elles diminué en 2023.
00:53:30 Le seul mois de juillet a atteint des chiffres records.
00:53:33 Près de 42 700 passages clandestins ont été détectés
00:53:36 aux frontières extérieures de l'Union européenne,
00:53:39 soit une hausse de 19% sur un an,
00:53:42 le plus élevé depuis mars 2016.
00:53:44 Face à cette hausse du flux migratoire,
00:53:46 les contrôles se multiplient et les préfets locaux
00:53:49 demandent des effectifs supplémentaires.
00:53:51 Près de 2800 officiers permanents et membres du personnel de Frontex
00:53:55 sont déjà mobilisés aux frontières extérieures de l'Union européenne.
00:53:59 La Méditerranée est la route migratoire la plus meurtrière au monde.
00:54:03 Plus de 1800 personnes ont péri depuis janvier
00:54:06 dans des naufrages en Méditerranée centrale,
00:54:08 selon les Nations unies, soit plus du double de l'an dernier.
00:54:11 Une pression migratoire accrue sur cette route
00:54:14 qui, selon Frontex, pourrait persister dans les mois à venir.
00:54:18 Et en cette rentrée politique,
00:54:20 les syndicats appellent déjà à se mobiliser le 13 octobre prochain.
00:54:24 La principale revendication est l'augmentation des salaires
00:54:27 pour faire face à l'inflation.
00:54:28 Les leaders des huit principaux syndicats français
00:54:31 se sont retrouvés hier matin.
00:54:33 Ils veulent continuer à se montrer unis.
00:54:36 Et puis dans l'actualité internationale,
00:54:37 Luis Rubiales, suspendu provisoirement par la FIFA,
00:54:41 était au centre d'une polémique après son baiser forcé
00:54:44 sur la joueuse génie Hermoso en finale du Mondial de foot féminin.
00:54:48 De son côté, la Fédération espagnole de football défend son président.
00:54:52 Elle assure que ce geste était consenti.
00:54:55 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:54:56 La suite de 120 minutes info avec vous Lionel et vos invités.
00:55:00 Et à tout à l'heure, à tout à l'heure Adrien Spiteri
00:55:02 pour un prochain point sur l'actualité sur l'antenne de CNews.
00:55:04 La page politique à présent comme promis dans 120 minutes info
00:55:07 avec Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise,
00:55:10 hier a vivement critiqué Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
00:55:13 qui, je le cite et vous allez l'entendre,
00:55:15 présente comme le candidat commun de la jonction de la droite
00:55:18 avec l'extrême droite pour 2027.
00:55:20 Jean-Luc Mélenchon a désigné celui qu'il juge
00:55:22 comme l'un des principaux adversaires de son camp pour l'élection,
00:55:25 donc en 2027. On l'écoute.
00:55:28 Le candidat commun de l'espace idéologique
00:55:31 que représente l'urbanisme français,
00:55:35 la jonction de la droite avec l'extrême droite,
00:55:38 c'est monsieur Darmanin.
00:55:40 C'est lui que nous aurons à affronter,
00:55:43 car c'est lui qui porte le discours de la jonction.
00:55:47 Et les autres finiront comme ont fini
00:55:50 tous leurs comparses dans tous leurs pays,
00:55:52 en qualité de bagages accompagnés.
00:55:54 Ils se regrouperont, vous le verrez.
00:55:59 C'est lui qui a mis en scène dans la parole officielle
00:56:02 l'insulte islamo-gauchiste.
00:56:05 C'est lui qui, avec Mme Borne, a dit
00:56:09 "La France insoumise ne se positionne pas dans le champ républicain".
00:56:13 Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon,
00:56:16 Thomas Bonnet, alors je sais qu'on est toujours
00:56:18 dans la communication politique,
00:56:20 quel que soit le temps d'ailleurs,
00:56:22 et la période, ou bien le timing,
00:56:24 mais deux angles intéressants.
00:56:26 Déjà, ça officialise à travers Jean-Luc Mélenchon
00:56:28 la candidature de Gérald Darmanin,
00:56:30 alors que lui-même, pour l'instant, ne l'a pas fait.
00:56:32 Et puis cela occulte complètement aussi
00:56:35 la probabilité ou la propension de Marine Le Pen
00:56:37 d'être également l'adversaire de El-Effi.
00:56:40 Oui, vous avez dit, Jean-Luc Mélenchon critique Gérald Darmanin,
00:56:42 et c'est vrai, on peut aussi dire qu'il la double,
00:56:44 d'une certaine manière, Gérald Darmanin.
00:56:46 Il pose déjà les bases d'un duel en 2027
00:56:49 avec, d'un côté, Gérald Darmanin,
00:56:51 et de l'autre, sans doute, Jean-Luc Mélenchon.
00:56:53 Notons quand même que Gérald Darmanin a fait à peu près
00:56:55 la même chose en disant que la victoire de Marine Le Pen
00:56:57 en 2027 était assez probable.
00:56:59 Là encore, c'était l'occasion pour lui de poser les bases
00:57:01 d'un éventuel duel qu'il pourrait avoir face à
00:57:03 celle qui pourrait être la candidate du Rassemblement National.
00:57:07 Gérald Darmanin incarne pour Jean-Luc Mélenchon,
00:57:09 évidemment, une opposition idéologique,
00:57:11 d'autant plus que Gérald Darmanin,
00:57:13 et on en a parlé dans le cadre de sa rentrée politique
00:57:15 qui aura lieu demain à Tourcoing,
00:57:16 vise un espace politique quelque peu différent.
00:57:18 Il veut s'adresser aux classes populaires,
00:57:20 tout en parlant des enjeux sécuritaires,
00:57:22 et de cet aspect-là, il devient un rival féroce,
00:57:25 peut-être, pour Jean-Luc Mélenchon.
00:57:27 Notons aussi, un dernier mot, que dans la Voix du Nord,
00:57:29 cette semaine, Gérald Darmanin dit
00:57:31 "Je suis d'accord avec une partie des analyses de François Ruffin".
00:57:35 Et François Ruffin, c'est sans doute le principal concurrent
00:57:38 de Jean-Luc Mélenchon dans la course à l'élection présidentielle.
00:57:41 Un sondage, au printemps, disait même que les électeurs de gauche
00:57:44 préféraient peut-être François Ruffin que Jean-Luc Mélenchon.
00:57:46 Et Gérald Darmanin qui dit que Marine Le Pen peut gagner également.
00:57:49 Voilà pourquoi il faut la combattre.
00:57:51 Ce qui voudrait dire qu'il s'engagerait sur la route de l'Elysée.
00:57:55 Je vous parlais de Gérald Darmanin ?
00:57:57 Oui, c'est probable. En tout cas, il place ses pions pour.
00:58:00 Et la rentrée politique qui aura lieu demain
00:58:02 nous donne quand même quelques indices.
00:58:04 On voit maintenant que même la Première ministre va se rendre à Tourcoing,
00:58:07 sans doute pour essayer de cantonner le ministre de l'Intérieur
00:58:09 et de limiter peut-être l'espace politique
00:58:11 qu'il est en train de chasser avec cette rentrée politique à Tourcoing.
00:58:14 "Parler aux classes populaires", c'est ce qu'il dit.
00:58:16 On sait que ça a provoqué d'ailleurs des critiques de l'aile gauche
00:58:19 du parti présidentiel qui ne voit pas forcément d'un très bon oeil
00:58:22 l'essor du ministre de l'Intérieur.
00:58:24 David Cancero, est-on dans un jeu de dupe ?
00:58:26 C'est-à-dire que Gérald Darmanin n'a encore rien dit,
00:58:28 même si ses actions ou sa communication laissent supposer qu'en revanche,
00:58:33 ses adversaires ou le monde politique a déjà établi
00:58:36 qu'il serait un candidat à l'élection présidentielle.
00:58:39 Alors ça, c'est quatre ans.
00:58:41 Quatre ans, c'est très long. Il faut traverser.
00:58:44 Et je pense que Gérald Darmanin...
00:58:45 Se déclarer maintenant, c'est très tôt.
00:58:47 Moi, j'ai plutôt entendu qu'aujourd'hui,
00:58:49 on pouvait compter sur Jean-Luc Mélenchon, candidat en 2027.
00:58:52 C'est plus que j'ai entendu.
00:58:54 C'est plus que j'ai compris qu'il était prêt pour le combat.
00:58:58 Je ne fais pas de plan sur la comète.
00:59:01 Quatre ans, c'est très long.
00:59:02 Je serai demain à Tourcoing, comme je vous l'ai dit,
00:59:04 avec Gérald Darmanin.
00:59:05 C'est l'occasion d'échanger, de pouvoir avoir un dialogue
00:59:08 avec un ministre qui est un très bon ministre,
00:59:10 qui tient ses engagements, en tout cas quand il vient sur le territoire.
00:59:13 Je pense qu'il ne faut pas attendre plus que ça.
00:59:15 C'est une rentrée politique pour un ministre qui est en place
00:59:18 et qui veut certainement avoir un peu le pouls
00:59:22 de ce qui se passe sur les territoires.
00:59:23 Ferait-il un bon candidat à la présidentielle ?
00:59:25 À mon avis...
00:59:26 C'est un bon ministre, mais ferait-il un bon candidat à la présidentielle ?
00:59:28 Je pense que pour pouvoir juger, il faudrait être sûr
00:59:31 d'avoir des candidats qui sont contre lui.
00:59:33 Donc là, moi, je trouve qu'aujourd'hui, c'est un bon ministre, en tout cas.
00:59:36 Et je peux leur dire que sur la durée de mon mandature,
00:59:38 il a tenu les engagements qu'il avait pris sur mon territoire, en tout cas.
00:59:42 Donc je n'ai pas de difficultés à dire que c'était un très bon ministre.
00:59:44 Kevin Bossuet, il ne faut pas qu'il se déclare trop tôt.
00:59:46 Que ce soit Gérald Darmanin ou d'autres, d'ailleurs.
00:59:49 Et en effet, on ne sait pas si Jean-Luc Mélenchon,
00:59:52 on avait l'impression que ce ne serait pas le cas,
00:59:54 se représenterait à la présidentielle
00:59:56 ou peut-être défend-il le futur candidat LFI.
01:00:00 Mais véritablement, là, on est dans un temps, dans un timing
01:00:04 qui est extrêmement précoce pour déclencher une stratégie présidentielle.
01:00:09 Mais bien sûr, ils font de la politique.
01:00:11 Je veux dire, M. Mélenchon avance ses pions,
01:00:13 comme M. Darmanin avance ses pions.
01:00:15 Mais en fait, on est là sur une question de cible électorale.
01:00:19 Pourquoi M. Mélenchon cible M. Darmanin ?
01:00:22 Tout simplement parce que M. Darmanin
01:00:24 incarne la droite populaire,
01:00:26 incarne la droite sécuritaire,
01:00:28 incarne tous ses employés et ses ouvriers
01:00:30 qui ont quitté la gauche
01:00:32 pour aller soit à droite, soit à l'extrême droite.
01:00:35 Pendant que la gauche s'est vautrée dans une forme d'islamo-gauchisme,
01:00:39 draguant la jeunesse islamisée des quartiers,
01:00:43 draguant les bobos des centres urbains convertis au waukisme.
01:00:48 Donc c'est ça qui se joue derrière.
01:00:51 Et quand j'entends M. Mélenchon nous raconter
01:00:54 qu'islamo-gauchisme serait une insulte
01:00:57 et qu'il ne supporterait pas le fait
01:00:59 qu'on ne le range pas dans le camp républicain,
01:01:01 mais dans ce cas-là, il faut peut-être
01:01:03 qu'il demande des comptes à ses amis et à lui-même.
01:01:06 Qui a participé à une manifestation avec des islamistes en 2019 ?
01:01:10 Évidemment M. Mélenchon.
01:01:13 Qui a reçu Jérémie Corbyn, un antisémite notoire,
01:01:16 La France Insoumise ?
01:01:18 Qui fait les yeux doux actuellement à Médine ?
01:01:21 Qui produit des tweets antisémites ?
01:01:23 Évidemment La France Insoumise.
01:01:25 Et moi qui enseigne en banlieue,
01:01:27 je vois l'œuvre de l'extrême gauche
01:01:29 qui joue sur l'antisionisme,
01:01:31 qui n'est que le fauné de l'antisémitisme.
01:01:33 La vérité, c'est que l'extrême gauche
01:01:35 est dans une stratégie électorale.
01:01:37 Elle est prête à sacrifier par exemple les juifs.
01:01:40 C'est eux qui jettent de l'huile sur le feu.
01:01:42 C'est eux qui produisent les fractures identitaires
01:01:44 de la société française.
01:01:46 Et Gérald Darmanin a cette capacité à la fois
01:01:48 d'incarner une forme de droite républicaine
01:01:50 et de parler au milieu populaire
01:01:52 comme le faisait Nicolas Sarkozy.
01:01:54 Parce que si Nicolas Sarkozy a gagné,
01:01:56 c'est parce qu'en 2007,
01:01:58 il a séduit les catégories populaires,
01:02:00 notamment avec le "travailler plus pour gagner plus".
01:02:03 Les catégories populaires ne sont pas toutes
01:02:05 adeptes des allocations sociales.
01:02:07 Ils aiment aussi le mérite,
01:02:09 la méritocratie.
01:02:11 Et moi j'en fais partie.
01:02:13 Mes parents m'ont toujours appris le mérite,
01:02:15 le fait de faire des efforts pour avoir
01:02:17 quelque chose au bout.
01:02:19 Et ça, c'est la droite qu'ils incarnent aujourd'hui.
01:02:21 Et si Jean-Luc Mélenchon avait raison,
01:02:23 Patrick Bonin, c'est-à-dire si Gérald Darmanin
01:02:25 était vraiment l'adversaire le plus redoutable
01:02:27 et le plus populaire pour la gauche
01:02:29 ou pour une union de la gauche dont on va parler
01:02:31 dans un instant avec les européennes et Ségolène Royal.
01:02:33 D'abord sur le cas des présidentielles.
01:02:35 - Il faut être, à mon sens, très transparent.
01:02:37 Jean-Luc Mélenchon, il sait très bien
01:02:39 qu'aujourd'hui, dans l'actualité des 48-72
01:02:41 dernières heures, M. Darmanin
01:02:43 fait parler. Donc on fait parler.
01:02:45 Il est plus simple d'attaquer
01:02:47 la personne qui est au cœur médiatique
01:02:49 parce que du coup, on revient au milieu du jeu médiatique
01:02:51 plutôt que de ne pas en parler parce que
01:02:53 sinon, on passe à côté. Donc je pense qu'il y a déjà
01:02:55 un petit calcul très pragmatique.
01:02:57 Il vaut mieux parler de M. Darmanin, c'est dans l'air du temps,
01:02:59 donc ça ne coûte pas cher.
01:03:01 - Le deuxième sujet de M. Mélenchon,
01:03:03 il est un sujet d'existence médiatique
01:03:05 parce qu'effectivement, il est pris entre
01:03:07 plusieurs feux. Mme Royal,
01:03:09 d'autres candidats
01:03:11 chez LFI, une situation un peu délicate.
01:03:13 Quant à M. Darmanin et l'élection présidentielle,
01:03:15 alors M. Darmanin, et quand bien même
01:03:17 il serait candidat à l'élection présidentielle, qu'il ne va pas se déclarer demain matin,
01:03:19 ce serait une faute politique majeure.
01:03:21 Aucune personne ne s'est annoncée
01:03:23 quatre ans avant, ou les rares qui l'ont fait
01:03:25 ont connu leur destin politique.
01:03:27 Donc ça, c'est sûr qu'il ne le fera pas.
01:03:29 Pour pouvoir être un candidat à une élection présidentielle
01:03:31 et un candidat crédible,
01:03:33 encore faut-il avoir un parti.
01:03:35 Ce que, aujourd'hui,
01:03:37 M. Darmanin n'a pas nécessairement
01:03:39 puisque La République en Marche a un patron,
01:03:41 plusieurs, et qui aura éventuellement,
01:03:43 si ça venait à être le cas, une primaire
01:03:45 avec peut-être Bruno Le Maire,
01:03:47 avec peut-être le maire du Havre.
01:03:49 C'est très tôt pour. Par contre,
01:03:51 quand on est dans la situation de M. Mélenchon,
01:03:53 il est plus simple de désigner un adversaire unique
01:03:55 et comme ça de venir sur un
01:03:57 combat médiatique avec une sorte de
01:03:59 "punching ball" que serait M. Darmanin
01:04:01 plutôt que d'essayer de viser
01:04:03 d'autres personnes qui seraient beaucoup moins médiatiques.
01:04:05 Donc, en réalité, M. Mélenchon
01:04:07 fait du Mélenchon, en réalité.
01:04:09 Ce qu'il fait, d'ailleurs, très bien.
01:04:11 Il est redevenu dans l'actualité alors qu'en réalité
01:04:13 il n'avait pas grand-chose à dire.
01:04:15 Eh bien voilà, on parle de lui alors qu'en fait
01:04:17 il n'avait rien à dire. - Il utilise ses qualités
01:04:19 de tribun. Et d'ailleurs, pour nous,
01:04:21 aujourd'hui, il est un peu le pouvoyeur de l'actualité politique
01:04:23 puisqu'il s'est exprimé hier soir en parlant
01:04:25 de Gérald Darmanin et aujourd'hui, interrogé
01:04:27 chez nos confrères de TF1,
01:04:29 il a répondu à ce que Ségolène Royal
01:04:31 a annoncé pour les Européennes.
01:04:33 Ségolène Royal souhaite conduire une liste
01:04:35 d'union de gauche avec LFI.
01:04:37 Elle est favorable donc à cette liste commune pour
01:04:39 les élections européennes.
01:04:41 La réaction de Jean-Luc Mélenchon.
01:04:43 - Nous sommes, nous, les insoumis,
01:04:45 des unionistes, des unitaires.
01:04:47 Nous sommes partisans d'une liste
01:04:49 commune puisque nous avons
01:04:51 un programme partagé commun à propos
01:04:53 de l'Europe qu'on a signé il y a à peine un an.
01:04:55 Donc, toutes les bases sont là pour le faire.
01:04:57 Alors, Ségolène Royal
01:04:59 fait preuve d'audace, de courage
01:05:01 et elle sait très bien qu'elle n'aura
01:05:03 pas que des compliments. Mais moi, je veux
01:05:05 approuver son initiative,
01:05:07 sa contribution à la bataille
01:05:09 pour l'union et j'invite
01:05:11 tous ceux qui pensent que c'est le choix de la raison
01:05:13 à intervenir pour dire
01:05:15 qu'ils veulent l'union et pas attendre
01:05:17 qu'on sache de quel côté le vent va souffler.
01:05:19 - Thomas Bonnet, cette annonce,
01:05:21 ce vœu de Ségolène Royal, c'est un caillou
01:05:23 dans la chaussure de Jean-Luc Mélenchon,
01:05:25 dans la chaussure de l'union de la gauche ?
01:05:27 - Ça peut aussi l'arranger
01:05:29 parce que pour lui, c'est aussi, on l'entend
01:05:31 dans ce qu'il vient de dire, une manière habile de faire reposer
01:05:33 maintenant sur les autres formations politiques
01:05:35 de la NUPES la responsabilité ou non
01:05:37 d'aller dans cette fameuse alliance.
01:05:39 La France Insoumise avait déjà fait savoir qu'elle pouvait
01:05:41 ne pas occuper la tête de liste
01:05:43 d'une éventuelle union
01:05:45 à l'élection européenne. Ils avaient même proposé
01:05:47 que ce soit Marie Toussaint la tête de liste d'Europe Ecologie-Les Verts.
01:05:49 Bon, maintenant, il y a une nouvelle personnalité
01:05:51 qui est plus proche peut-être encore de leurs idées
01:05:53 donc évidemment, ça les arrange.
01:05:55 Dans les faits, ça risque d'être compliqué.
01:05:57 Au sein de la France Insoumise, il y avait une forme
01:05:59 de surprise hier au moment où Ségolène Royal annonce
01:06:01 cette initiative. Éric Ocrel
01:06:03 parle d'abord d'un poisson d'avril, puis maintenant
01:06:05 il nous dit que c'est une proposition intéressante.
01:06:07 Visiblement, il y a sans doute eu des consignes en interne pour
01:06:09 faire preuve de clémence avec
01:06:11 Ségolène Royal. Ce que l'on sait,
01:06:13 c'est que, que ce soit les écolos
01:06:15 ou les socialistes, ne voient pas forcément d'un très
01:06:17 bon oeil le fait de faire une union, d'autant
01:06:19 moins avec Ségolène Royal en tête de liste.
01:06:21 Beaucoup ont encore en mémoire ces propos sur la
01:06:23 Russie dans le cadre du conflit en Ukraine et ça,
01:06:25 c'est un point de blocage évident pour les écolos
01:06:27 ou pour le parti socialiste.
01:06:29 Merci Thomas Bondé du service politique de
01:06:31 CNews. Tout autre chose à présent avec
01:06:33 encore dans l'actualité
01:06:35 cette affaire, cette histoire des écoles
01:06:37 dégradées. La rentrée scolaire est compliquée
01:06:39 pour beaucoup de communes après les
01:06:41 émeutes, notamment pour la commune de la Verrière dans
01:06:43 les Yvelines, où deux écoles
01:06:45 incendiées lors de ces émeutes de
01:06:47 juin seront fermées, les élèves seront accueillis dans
01:06:49 d'autres établissements et le montant des réparations
01:06:51 est colossal. On va en parler tous ensemble
01:06:53 et avec notre invité dans quelques instants
01:06:55 qui représente notamment les parents d'élèves, mais regardez
01:06:57 d'abord le reportage de Régine Delfour
01:06:59 et de Florian Paume.
01:07:01 À quelques jours de la rentrée, cette école
01:07:03 élémentaire à la Verrière dans les Yvelines
01:07:05 est inaccessible.
01:07:07 Des scellés sont posés, une enquête
01:07:09 judiciaire est en cours.
01:07:11 L'école maternelle, à une centaine
01:07:13 de mètres, est également fermée.
01:07:15 Au total, près de 250
01:07:17 élèves sont concernés.
01:07:19 Le 28 juin dernier, lors des
01:07:21 émeutes, après la mort de Naël,
01:07:23 les deux établissements ont été
01:07:25 incendiés. Le montant des réparations
01:07:27 est faramineux.
01:07:29 On en a pour 15 à 17
01:07:31 millions d'euros, ce qui est colossal
01:07:33 pour une petite commune comme la nôtre. On a
01:07:35 un budget de seulement 12 millions d'euros à l'année,
01:07:37 donc c'est mission impossible
01:07:39 nous seuls de reconstruire.
01:07:41 Donc il va falloir mobiliser les partenaires,
01:07:43 le département, la région,
01:07:45 l'intercommunalité, l'État,
01:07:47 pour trouver les financements
01:07:49 adaptés. Mais en attendant la reconstruction
01:07:51 qui devrait durer trois ans,
01:07:53 les élèves vont pouvoir faire leur
01:07:55 entrée dans deux autres établissements
01:07:57 à la Verrière. La région nous a
01:07:59 aidés énormément pour accueillir
01:08:01 les 180 élèves de cette école
01:08:03 dans un établissement à une trentaine
01:08:05 de minutes à pied du bois de l'Étan.
01:08:07 Des navettes seront mises en place
01:08:09 pour emmener les enfants. Malgré
01:08:11 le chamboulement, ce chef d'établissement
01:08:13 voit le côté positif de cette
01:08:15 expérience inédite. Ça représente
01:08:17 sept classes qui vont arriver, donc
01:08:19 des classes du CP au CM2, deux écoles
01:08:21 dans une, avec deux directions.
01:08:23 Je pense que ça va être très intéressant
01:08:25 et un modèle à suivre à mon avis.
01:08:27 Les enfants de l'école maternelle seront,
01:08:29 quant à eux, accueillis dans l'autre maternelle
01:08:31 du quartier.
01:08:33 250 établissements scolaires qui ont été
01:08:35 dégradés tout de même lors de ces émeutes,
01:08:37 ont suivi, vous le savez, la mort du jeune
01:08:39 Naël. Cinq d'entre eux
01:08:41 ne pourront pas rouvrir en septembre. Il y a
01:08:43 trois écoles maternelles qui sont concernées,
01:08:45 en Seine-et-Loire, en Seine-Maritime,
01:08:47 et puis les deux écoles dont nous venons de parler
01:08:49 dans les Yvelines notamment. Voilà pourquoi
01:08:51 Valérie Dezouch, présidente de l'UNAP,
01:08:53 qui, Île-de-France, qui représente
01:08:55 les parents d'élèves, est avec nous.
01:08:57 Le fait que des écoles ne puissent pas rouvrir
01:08:59 et qu'elles ne puissent pas rouvrir avant
01:09:01 à un bon moment, et que cela coûte très très cher,
01:09:03 même si les élèves pourront
01:09:05 trouver un point de chute néanmoins,
01:09:07 c'est une situation qui semble
01:09:09 totalement inacceptable.
01:09:11 C'est une situation
01:09:13 dans laquelle un certain nombre d'acteurs
01:09:15 ont tous relevé leurs manches pour trouver
01:09:17 la solution la plus
01:09:19 adéquate pour la rentrée. Sur
01:09:21 les cinq établissements qui ne rouvrent pas,
01:09:23 on a des situations qui sont complètement
01:09:25 différentes. En Alsace,
01:09:27 parce qu'il y a aussi une école à
01:09:29 Cronenbourg qui est touchée,
01:09:31 l'école rouvrira à la Toussaint.
01:09:33 Sur l'école du petit Kevilly,
01:09:35 la décision n'est pas encore prise
01:09:37 de savoir ce qui va se passer,
01:09:39 puisque c'est une école qui avait
01:09:41 vocation de toute façon à être
01:09:43 fermée d'ici trois ans.
01:09:45 Sur la Verrière,
01:09:47 effectivement, là on nous annonce
01:09:49 des travaux qui pourraient durer trois ans,
01:09:51 donc il a fallu trouver
01:09:53 une solution pérenne également.
01:09:55 Toute cette
01:09:57 situation a surtout
01:09:59 déclenché une très grande stupéfaction
01:10:01 chez les parents fin juin,
01:10:03 chez les enfants également,
01:10:05 et je pense que l'ensemble
01:10:07 de la communauté éducative,
01:10:09 les associations de parents localement,
01:10:11 les équipes enseignantes, les collectivités
01:10:13 territoriales, tout le monde
01:10:15 a relevé
01:10:17 ses manches pour trouver vraiment, je pense, la
01:10:19 meilleure solution possible. Les
01:10:21 enfants néanmoins, les parents d'élèves également
01:10:23 qui les accompagnent, mais les enfants peuvent-ils
01:10:25 être perturbés, notamment
01:10:27 autour de ces cinq écoles, même si
01:10:29 ils trouvent un point de chute, je le disais tout à l'heure,
01:10:31 dans une rentrée qui sera très particulière ?
01:10:33 Ils sont peut-être encore très
01:10:35 choqués par ce qu'il s'est passé dans
01:10:37 leur école il y a
01:10:39 quelques semaines maintenant ?
01:10:41 Tout à fait, c'est certain qu'ils
01:10:43 ont pu voir des images choquantes,
01:10:45 qu'ils ont été certainement
01:10:47 en plus témoins
01:10:49 de la
01:10:51 manière dont les locaux se sont retrouvés.
01:10:53 Aujourd'hui,
01:10:55 je pense qu'il va falloir
01:10:57 les accompagner sur cette rentrée,
01:10:59 les accompagner
01:11:01 à la fois dans l'accueil,
01:11:03 dans les nouveaux locaux,
01:11:05 dans la
01:11:07 reconstitution de groupe classe, c'est-à-dire
01:11:09 qu'ils aient plaisir à retrouver leurs camarades,
01:11:11 même si ce n'est pas dans les mêmes locaux,
01:11:13 qu'ils aient plaisir à retrouver
01:11:15 leurs enseignants. Je remarque
01:11:17 que partout, ce sont quand même les
01:11:19 mêmes équipes enseignantes qui vont pouvoir retrouver
01:11:21 les élèves. Donc, on a
01:11:23 des perspectives
01:11:25 où il faut pouvoir
01:11:27 rassurer, à mon avis,
01:11:29 les enfants, les familles,
01:11:31 se dire que
01:11:33 les équipes
01:11:35 également de l'Éducation nationale
01:11:37 au-delà de l'école vont envoyer
01:11:39 des équipes pour accompagner
01:11:41 les enfants à la rentrée, ce sera nécessaire.
01:11:43 De la même manière,
01:11:45 là où c'est nécessaire, il faudra
01:11:47 peut-être prévoir de l'accompagnement dans les bus,
01:11:49 puisque à la verrière, par exemple,
01:11:51 ils nous prévoient des navettes.
01:11:53 Comment les enfants seront-ils
01:11:55 accompagnés dans ces navettes ?
01:11:57 Pour d'autres situations,
01:11:59 on sait où des écoles sont déplacées dans d'autres
01:12:01 situations, les trajets en bus ne sont
01:12:03 pas toujours les éléments les plus faciles.
01:12:05 Donc, que ces enfants soient accompagnés,
01:12:07 ça paraît être une nécessité.
01:12:09 Avec la pénurie notamment de chauffeurs de bus,
01:12:11 on en parlera tout à l'heure, il manque énormément
01:12:13 de postes, 6 000 postes
01:12:15 de chauffeurs de bus en France. Et donc, pour
01:12:17 que les enfants puissent se déplacer
01:12:19 et puissent aller à l'école,
01:12:21 c'est aussi compliqué sur ce point de vue
01:12:23 et sur ce paramètre. Juste, Valérie Desouches,
01:12:25 pour une toute dernière question,
01:12:27 les enfants, parmi les plus jeunes,
01:12:29 sont-ils encore choqués ? Comprennent-ils
01:12:31 véritablement ce qu'il s'est passé au mois de
01:12:33 juin ? Et arrivent-ils à interpréter, à mettre
01:12:35 des mots sur le fait que, pour certains,
01:12:37 ils ne retournent pas dans leur
01:12:39 école initiale ?
01:12:41 En tout cas,
01:12:43 je ne doute pas un instant
01:12:45 que leurs enseignants
01:12:47 trouveront les mots.
01:12:49 Les enseignants sont habitués
01:12:51 à travailler avec les élèves,
01:12:53 ils trouveront les mots. Si
01:12:55 certains enseignants ont de la peine ou de la
01:12:57 difficulté à trouver des mots, je pense qu'ils
01:12:59 trouveront de la ressource avec des équipes
01:13:01 mobiles au sein de l'Éducation nationale.
01:13:03 Les parents eux-mêmes ont
01:13:05 mis des mots et les collectivités
01:13:07 ont aidé en informant
01:13:09 relativement tôt les familles
01:13:11 que les écoles
01:13:13 ne rouvriraient pas. Donc,
01:13:15 on peut espérer qu'il y aura eu du temps de
01:13:17 journée et qu'on va pouvoir
01:13:19 accompagner ces enfants sur la rentrée.
01:13:21 Merci Valérie Dezouches, merci de nous avoir
01:13:23 accompagnés. Pour clore sur cette
01:13:25 thématique, on le sait, Kevin Bossuet, vous êtes
01:13:27 enseignant, alors ce n'est pas l'école élémentaire,
01:13:29 c'est le collège, c'est le lycée, en effet,
01:13:31 mais à la rentrée,
01:13:33 vous allez aborder ce sujet ? Ce sujet
01:13:35 des émeutes et des dégradations
01:13:37 notamment des édifices publics
01:13:39 et des établissements scolaires ?
01:13:41 On va naturellement l'aborder
01:13:43 parce que les élèves ont des questions, ils
01:13:45 demandent évidemment des réponses et tout simplement
01:13:47 parce que ça rejoint les questions de citoyenneté,
01:13:49 ça rejoint les questions
01:13:51 de République, ça rejoint les questions
01:13:53 de vivre ensemble parce que là, on s'intéresse
01:13:55 aux conséquences des émeutes et
01:13:57 la scolarité est obligatoire. Heureusement
01:13:59 que tous les élèves seront
01:14:01 scolarisés à la rentrée,
01:14:03 mais il faut peut-être s'interroger aux causes
01:14:05 et moi je n'en peux plus d'entendre
01:14:07 toujours l'excuse sociale
01:14:09 en disant "ce sont des pauvres enfants,
01:14:11 des oeuvrés qui s'en sont pris à des écoles,
01:14:13 à des collèges et des lycées et parfois
01:14:15 à des écoles dans lesquelles ils sont
01:14:17 allés". Non, la vérité... - Où leurs frères et soeurs
01:14:19 vont. - Où leurs frères et soeurs vont.
01:14:21 La vérité c'est que le problème est identitaire.
01:14:23 C'est-à-dire que ces jeunes
01:14:25 qui s'en sont pris à des écoles n'aiment pas
01:14:27 la République, n'aiment pas la France
01:14:29 et je crois que Gabriel Attal
01:14:31 semble l'avoir compris puisqu'il a
01:14:33 dit en effet qu'il insisterait
01:14:35 sur les valeurs républicaines à
01:14:37 transmettre et que le but de l'école c'était
01:14:39 de faire des petits républicains. Donc moi,
01:14:41 j'ai plutôt espoir en ce nouveau ministre.
01:14:43 - Quelques mots pour conclure. Patrick Bonin sur ce sujet,
01:14:45 pour répondre peut-être à Kevin Bossuet. - Justement,
01:14:47 alors moi je ne suis pas plus enseignant, je suis un ancien enseignant mais
01:14:49 en tout cas une chose est sûre, le
01:14:51 propos que vient de tenir Madame montre que
01:14:53 quand les différents services de l'État, les conseils
01:14:55 régionaux, les ex-conseils généraux,
01:14:57 les mairies, les systèmes de l'éducation
01:14:59 nationale se mettent en branle pour trouver
01:15:01 une solution en deux mois,
01:15:03 ils y arrivent. On a beaucoup
01:15:05 glosé ces dernières heures et notamment
01:15:07 sur ces plateaux sur l'inefficacité de l'État
01:15:09 qu'on a pu noter à de nombreux égards.
01:15:11 Donc il n'y a pas de discussion sur le fait que l'État n'est pas toujours
01:15:13 très efficace. Là en tout cas, Madame vient de
01:15:15 préciser que sur des situations très précises,
01:15:17 on a réussi à trouver des solutions
01:15:19 ce qui est quand même un signal assez positif.
01:15:21 - Une pause, on se retrouve dans quelques
01:15:23 instants pour débattre encore, faire le point sur
01:15:25 l'actualité sur CNews. A tout de suite.
01:15:27 La dernière partie de 120 minutes Info en direct
01:15:33 sur CNews avec
01:15:35 un sujet particulièrement concernant,
01:15:37 une grande partie d'ailleurs de celles et ceux
01:15:39 qui nous regardent, si vous êtes propriétaire
01:15:41 bien sûr, la taxe foncière
01:15:43 ne va pas tarder à arriver et à tomber.
01:15:45 Cette année, la facture s'annonce particulièrement
01:15:47 salée puisqu'il y a une augmentation de plus
01:15:49 de 50% à Paris, notamment dans la capitale.
01:15:51 C'est assez conséquent aussi dans d'autres
01:15:53 villes. La hausse touche
01:15:55 les villes moyennes de plein fouet.
01:15:57 Explication et on en parlera ensemble bien sûr
01:15:59 d'abord de Dunia Tengour.
01:16:01 - En cette rentrée,
01:16:03 la taxe foncière connaît une hausse
01:16:05 spectaculaire, la plus forte
01:16:07 depuis plus de 30 ans, avec
01:16:09 une augmentation qui s'élève à 7,1%
01:16:11 cette année, contre 3,4%
01:16:13 l'année dernière.
01:16:15 Cette hausse s'explique notamment par
01:16:17 la suppression de la taxe d'habitation.
01:16:19 - Les mairies n'ont plus que la taxe foncière,
01:16:21 donc les propriétaires, sur lesquels
01:16:23 aller prélever un impôt. Donc quand vous
01:16:25 diminuez les prélèvements
01:16:27 sur une catégorie de la population, à savoir
01:16:29 les locataires, puisque tout le monde payait cette taxe d'habitation,
01:16:31 vous avez une assiette
01:16:33 pour aller prélever de l'impôt qui diminue.
01:16:35 - Si la taxe foncière varie selon
01:16:37 les différentes villes de France, certaines
01:16:39 connaissent une augmentation significative
01:16:41 comme Paris avec 51,9%,
01:16:43 Grenoble avec
01:16:45 24,4% ou encore
01:16:47 Lyon avec 9%.
01:16:49 La taxe foncière reste toutefois plus élevée
01:16:51 dans les villes moyennes.
01:16:53 - Paris est une des taxes foncières la moins élevée de France
01:16:55 aujourd'hui. Pour un même bien,
01:16:57 vous allez payer 700 euros à Paris
01:16:59 de taxe foncière quand vous allez payer
01:17:01 1000 euros dans une ville moyenne.
01:17:03 Et pourquoi ? Parce que justement dans ces villes moyennes,
01:17:05 vous avez moins d'entreprises installées,
01:17:07 donc moins de taxes liées aux entreprises.
01:17:09 - Si dans les grandes villes, la taxe foncière
01:17:11 peut sembler assez faible, la
01:17:13 compensation s'effectue par un coût
01:17:15 du crédit immobilier qui reste
01:17:17 quant à lui très élevé.
01:17:19 - Pour en parler avec nous, Christophe Demerson,
01:17:21 le directeur de 25 millions
01:17:23 de propriétaires, nous a rejoint. Merci
01:17:25 d'avoir accepté notre invitation. La taxe
01:17:27 foncière qui progresse considérablement,
01:17:29 qui augmente considérablement à Paris,
01:17:31 mais dans d'autres villes aussi, on va parler, pouvez-vous nous expliquer
01:17:33 pourquoi ? Et c'est sans doute
01:17:35 un mauvais signal pour le marché
01:17:37 immobilier ou pour celles et ceux qui souhaiteraient
01:17:39 acquérir un bien
01:17:41 quand on voit qu'une taxe foncière comme celle-ci
01:17:43 est imputable aux propriétaires.
01:17:45 - Bonjour Lionel Rousseau. Effectivement,
01:17:49 on peut dire que c'est une mauvaise nouvelle, j'irais même dire
01:17:51 une très mauvaise nouvelle pour les propriétaires.
01:17:53 Déjà pour les propriétaires occupants,
01:17:55 pour les propriétaires investisseurs, pour les propriétaires
01:17:57 bailleurs, et puis aussi,
01:17:59 ce qu'on peut voir à côté de ça, c'est qu'il y a toujours
01:18:01 la taxe d'habitation
01:18:03 pour les résidences secondaires, donc
01:18:05 tout ça accumulé, ça fait beaucoup d'argent,
01:18:07 donc au global, on peut dire que c'est un mauvais
01:18:09 signal, j'allais dire un très mauvais signal
01:18:11 pour le marché, et quand vous parliez
01:18:13 du néos, on peut même dire que c'est
01:18:15 une explosion, parce que
01:18:17 j'ai coûté 52% à Paris, c'est vrai,
01:18:19 mais Grenoble, je dirais
01:18:21 plutôt que c'est 33%, et Mulhouse,
01:18:23 17%, Lyon, 16%, parce que
01:18:25 dans votre sujet de présentation, on parlait
01:18:27 de 7,1%, mais
01:18:29 7,1%, il faut être précis,
01:18:31 c'est le minimum pour une
01:18:33 ville, c'est-à-dire que si un maire
01:18:35 déclare à ses
01:18:37 administrés de faire zéro
01:18:39 d'augmentation,
01:18:41 l'administré recevra
01:18:43 plus 7,1%, donc
01:18:45 voyez, 7,1%, c'est le minimum,
01:18:47 minimum, minimum, donc on peut dire
01:18:49 globalement aussi que c'est une très mauvaise
01:18:51 nouvelle pour les investisseurs,
01:18:53 et puis en filigrane, ce qu'on peut dire,
01:18:55 c'est que demain, ça sera une
01:18:57 mauvaise nouvelle pour les locataires, puisque
01:18:59 tout de suite, ils ont vu
01:19:01 la taxe d'habitation supprimée, ces locataires
01:19:03 Maël Bernier de Meilleur Taux en parlerai,
01:19:05 mais ce qu'on peut dire, c'est qu'on le voit déjà,
01:19:07 c'est que c'est une attrition de l'offre locative,
01:19:09 puisque tous les investisseurs se
01:19:11 découragent, et on va se retrouver
01:19:13 avec une pénurie de logements
01:19:15 à louer. Cela veut donc dire que cela
01:19:17 va perturber considérablement,
01:19:19 peut-être pas dans l'immédiat, mais assez
01:19:21 rapidement, le marché immobilier
01:19:23 aujourd'hui, que ce soit dans le domaine
01:19:25 de l'acquisition ou
01:19:27 de la location, tout simplement.
01:19:29 Vous savez, Lionel
01:19:31 Rousseau, le marché, on peut dire qu'il est
01:19:33 déjà perturbé, parce que l'immobilier,
01:19:35 c'est le temps long, et un investisseur
01:19:37 il a besoin de quoi ? Ou un propriétaire, aujourd'hui,
01:19:39 il a besoin de quoi ? Il a besoin d'une stabilité
01:19:41 législative, et il a besoin d'une
01:19:43 stabilité fiscale.
01:19:45 Si on regarde un tout petit peu en arrière,
01:19:47 si on prend même sur 10 ans seulement ce qui est peu
01:19:49 à l'égard de l'immobilier, puisque je rappelle que
01:19:51 les plus-values, c'est 22 ans
01:19:53 et la CSGRDS sur les
01:19:55 plus-values, c'est 30 ans. Donc l'immobilier, c'est
01:19:57 le temps long. Et si on regarde même seulement sur 10
01:19:59 ans, on voit que l'explosion
01:20:01 de la taxe foncière, c'est 3 fois, je dis bien
01:20:03 pratiquement 3 fois l'inflation
01:20:05 et 3 fois l'augmentation des
01:20:07 loyers qui a eu lieu pendant ces 10 ans.
01:20:09 Est-ce que cela peut inciter certains propriétaires
01:20:11 à vendre leurs biens si
01:20:13 la taxe foncière continue à augmenter
01:20:15 de cette manière, et si finalement
01:20:17 les taxes et les impôts continuent
01:20:19 d'augmenter ?
01:20:21 Alors vendre, j'en sais rien pour le moment
01:20:23 parce que si vous regardez attentivement
01:20:25 ce qui se passe un petit peu partout dans les villes en France,
01:20:27 particulièrement dans les
01:20:29 villes étudiantes et dans les métropoles,
01:20:31 on voit que les propriétaires attendent pour
01:20:33 savoir ce qui se passe parce que ces mauvaises
01:20:35 nouvelles sur la taxe foncière, elles sont
01:20:37 conjuguées à un calendrier sur les DPE
01:20:39 et sur les interdictions de loyer.
01:20:41 Donc ce qu'on voit tout de suite, c'est que
01:20:43 les gens ne louent plus, les gens attendent.
01:20:45 Donc on va regarder ce qui va se passer sur la
01:20:47 taxation, on va regarder les
01:20:49 taxations des logements BAC 1, et puis
01:20:51 on va regarder le cumul de ça,
01:20:53 ce que ça va donner, mais en tout
01:20:55 état de cause, ce qu'on peut dire, dans tous les cas
01:20:57 on peut déjà le dire, c'est que ça va être extrêmement
01:20:59 compliqué de se loger à la rentrée.
01:21:01 On l'a constaté avec vous, merci Christophe
01:21:03 de Merson, merci de nous avoir accompagnés, directeur
01:21:05 de 25 millions de propriétaires.
01:21:07 On en dit encore quelques mots avec vous
01:21:09 et également David Corsero, ça va être compliqué
01:21:11 pour les propriétaires parce que c'est un nouvel impôt
01:21:13 en quelque sorte, et ça met un peu à mal le discours
01:21:15 récent du gouvernement et
01:21:17 notamment du ministre de l'économie, même
01:21:19 de la Première ministre, qui ont annoncé qu'il n'y
01:21:21 n'aurait pas d'augmentation
01:21:23 d'impôts sur le revenu, d'impôts sur les entreprises,
01:21:25 mais la compensation
01:21:27 elle est là, c'est-à-dire que
01:21:29 les taxes augmentent dans d'autres secteurs.
01:21:31 Alors moi je ne connais personne qui est content de payer
01:21:33 plus, je préfère vous le dire tout de suite.
01:21:35 C'est vrai, moi non plus. Voilà, ça c'est vraiment important.
01:21:37 Les 7,1% sont liés à l'inflation.
01:21:39 Aujourd'hui les villes, elles vont subir
01:21:41 une hausse du gaz, une hausse
01:21:43 de l'électricité. Ce sont deux budgets
01:21:45 qui sont très importants pour les villes.
01:21:47 Ça c'est deux points importants. Mais comme votre
01:21:49 reportage l'a bien résumé, chacun
01:21:51 pourra voir l'effort que le maire
01:21:53 a choisi de faire, parce que le conseil municipal
01:21:55 vote à une hausse du taux
01:21:57 ou pas. Donc, on pourra
01:21:59 voir sur sa feuille d'impôt si on est à
01:22:01 plus de 7,1, c'est qu'il y aura une hausse
01:22:03 automatiquement du conseil municipal.
01:22:05 Donc 53% à Paris,
01:22:07 la mairie de Paris n'a fait aucun effort.
01:22:09 On sait très bien qu'aujourd'hui Paris est
01:22:11 beaucoup plus endettée qu'avant, donc la mairie
01:22:13 va chercher directement
01:22:15 une hausse d'impôt. Par contre, je voudrais juste
01:22:17 signaler quelque chose, c'est qu'avant, on payait
01:22:19 la taxe foncière + la taxe d'habitation,
01:22:21 aujourd'hui on n'en payera qu'une, donc il y a toujours
01:22:23 un gain pour la personne qui est propriétaire,
01:22:25 que moi je prends mon cas à moi, avant
01:22:27 je payais l'équivalent de 6 000 euros, aujourd'hui je vais
01:22:29 payer l'équivalent de 2 500 euros. Donc j'ai toujours
01:22:31 un gain de réaliser.
01:22:33 Mais je peux comprendre qu'aujourd'hui pour certains, c'est
01:22:35 un peu plus compliqué, parce que payer plus, je l'ai dit
01:22:37 au début, on n'est toujours pas d'accord pour le faire.
01:22:39 Et ça c'est la vraie difficulté,
01:22:41 c'est qu'aujourd'hui les communes n'ont pas forcément le choix,
01:22:43 après il y a des maires qui continuent, eux,
01:22:45 à ne pas augmenter, et qui resteront
01:22:47 à 7,1. - Ce qu'on se dit, spontanément,
01:22:49 en tout cas, c'est que ceux qui nous regardent, Patrick Bonin,
01:22:51 y ont pensé forcément,
01:22:53 c'est que l'État, le gouvernement
01:22:55 envoie un message d'un côté
01:22:57 et récupère un peu
01:22:59 d'argent de l'autre, c'est
01:23:01 sans doute beaucoup plus compliqué,
01:23:03 mais c'est ce que beaucoup sont en train de penser
01:23:05 en nous regardant aujourd'hui. - En termes de communication
01:23:07 au grand public, effectivement, c'est très simple,
01:23:09 on parle d'impôts et de taxes, et on dit
01:23:11 que l'un ne baisse pas alors que l'autre augmente,
01:23:13 et on peut faire de la pédagogie, sans doute
01:23:15 que les profs de sciences économiques, à la rentrée,
01:23:17 feront une explication à leurs élèves sur la différence
01:23:19 entre une taxe et un impôt,
01:23:21 mais oui, clairement, le message renvoyé, il est celui-ci.
01:23:23 Quand même, il faut juste préciser que les
01:23:25 cibles de ces impôts, de ces taxes, ne sont
01:23:27 pas les mêmes. Tout le monde n'a pas la chance,
01:23:29 en France, d'être un propriétaire foncier,
01:23:31 et donc l'objectif aussi est d'essayer
01:23:33 d'aller chercher plus
01:23:35 d'argent, parce qu'effectivement, il y a de l'inflation,
01:23:37 parce qu'effectivement, tous les sujets précédents,
01:23:39 je rappelle quand même que tous les sujets que nous avons traités précédemment,
01:23:41 ont abouti à la conclusion de "il manque
01:23:43 des moyens". - Qui fait plus d'argent ?
01:23:45 - Et qui va payer aussi, notamment pour les dégradations ?
01:23:47 - Effectivement, c'est forcément nos impôts
01:23:49 qui éveillent, là, il n'y a pas d'autre solution.
01:23:51 Donc oui, ça c'est une évidence. Et l'autre sujet,
01:23:53 c'est, oui, qui on cherche à toucher.
01:23:55 Le gouvernement, en l'occurrence
01:23:57 Emmanuel Macron, depuis le début, a préféré dire
01:23:59 "je vais arrêter la taxe d'habitation pour
01:24:01 essayer de soulager le portefeuille
01:24:03 des locataires pour que
01:24:05 leur pouvoir d'achat augmente",
01:24:07 ce qu'il a fait, quand même, puisque les taxes d'habitation ont été
01:24:09 supprimées pour les résidences principales.
01:24:11 Et de l'autre côté, la taxe foncière,
01:24:13 et cette taxe foncière ne touche pas les mêmes publics,
01:24:15 clairement, ce sont des gens qui ont
01:24:17 eu les moyens d'investir dans le foncier,
01:24:19 cette taxe augmente. Pas nécessairement,
01:24:21 c'est sûr, mais il y en a quand même.
01:24:23 Et enfin, oui, c'est évident,
01:24:25 de toute façon, il y a un problème d'inflation,
01:24:27 et il faut aller chercher des ressources
01:24:29 pour financer la police, l'école
01:24:31 et l'éducation nationale qui manquent de moyens,
01:24:33 je suis sûr que... - Non, il ne manque pas de moyens,
01:24:35 on a assez de moyens dans l'éducation nationale,
01:24:37 il n'y a pas de répartition,
01:24:39 mais on peut toujours
01:24:41 de répartition des moyens,
01:24:43 on n'a pas besoin de plus,
01:24:45 on prend la somme que l'on a,
01:24:47 et on répartit davantage. Non mais moi, je suis
01:24:49 éberlué par ce discours, je vais prendre
01:24:51 mon cas personnel, je suis propriétaire à Paris,
01:24:53 un petit propriétaire, on m'avait dit
01:24:55 "on va supprimer la taxe d'habitation,
01:24:57 on n'a pas du pouvoir d'achat en plus".
01:24:59 Si, quand je vais recevoir la taxe foncière,
01:25:01 la différence équivaut à la taxe d'habitation
01:25:03 qu'on m'a supprimée,
01:25:05 je ne vois pas l'intérêt
01:25:07 de ce genre de choses. En outre, il y a
01:25:09 beaucoup de propriétaires qui ne roulent pas sur l'or,
01:25:11 l'accès à la propriété,
01:25:13 c'est aussi l'investissement d'une vie,
01:25:15 et de manière générale. Il y a dans ce
01:25:17 pays une haine féroce
01:25:19 des propriétaires.
01:25:21 Je veux dire, il suffit de voir
01:25:23 à quel point, finalement, les locataires
01:25:25 sont surprotégés, puisque
01:25:27 par exemple, un locataire
01:25:29 qui ne paye pas son loyer, pour le
01:25:31 récupérer quand vous êtes propriétaire,
01:25:33 c'est quelque chose. Donc forcément, les propriétaires
01:25:35 se protègent, demandent des garants
01:25:37 de plus en plus importants, et ce sont les plus
01:25:39 pauvres qui trainguent, parce qu'ils ne peuvent pas
01:25:41 avoir accès au logement. Et regardez
01:25:43 ce qui est en train de se passer pour des raisons
01:25:45 écologiques, c'est-à-dire qu'on va forcer
01:25:47 les propriétaires à rénover
01:25:49 énergiquement leur
01:25:51 logement pour pouvoir les louer
01:25:53 et sans les aider
01:25:55 forcément. Donc il va y avoir des dépenses
01:25:57 supplémentaires, et il y a quand même une proposition
01:25:59 de loi qui m'a profondément choqué,
01:26:01 qui est venue d'un député
01:26:03 Renaissance, un député macroniste
01:26:05 Guillaume Viltet, qui disait
01:26:07 que même pour les propriétaires
01:26:09 occupants, il faudra
01:26:11 qu'ils fassent ces
01:26:13 rénovations énergétiques, sinon on leur prendrait
01:26:15 leur logement momentanément,
01:26:17 et on leur ferait payer un loyer
01:26:19 le temps qu'ils financent
01:26:21 les travaux en cours. Donc là,
01:26:23 je suis désolé, moi j'appelle ça du marxisme-léninisme.
01:26:25 En tout cas,
01:26:27 pour les propriétaires,
01:26:29 compliqué actuellement, et pas dans
01:26:31 toutes les villes. Notons le Met à Paris,
01:26:33 vous avez concédé que vous étiez un petit
01:26:35 propriétaire, et ça tombe sur
01:26:37 Kevin Bossuet, notamment.
01:26:39 Il est sans doute
01:26:41 en train d'écrire un message à Madame Hidalgo
01:26:43 pour se prendre de cette situation.
01:26:45 Je pense qu'elle n'écoute plus depuis longtemps.
01:26:47 Peut-être faut-il rester locataire,
01:26:49 ça n'encourage pas en tout cas, à l'acquisition.
01:26:51 Évidemment. Pour terminer
01:26:53 cette émission, on va voyager un tout petit peu,
01:26:55 on va partir notamment en Espagne. On a déjà évoqué
01:26:57 ce sujet, mais il est en train
01:26:59 d'enfler, de se densifier véritablement
01:27:01 ce baiser forcé du président
01:27:03 de la Fédération de football espagnol,
01:27:05 le baiser forcé de Luis Rubalies
01:27:07 à la joueuse Jenny Hermoso
01:27:09 après le titre mondial de foot décroché
01:27:11 en Australie, qui a suscité de
01:27:13 vives réactions jusqu'au sommet de l'État,
01:27:15 en Espagne, les joueurs,
01:27:17 les joueuses, d'ailleurs les 23 championnes
01:27:19 du monde ont décidé de ne plus répondre
01:27:21 à l'appel de la sélection
01:27:23 s'il ne se passait pas quelque chose
01:27:25 et surtout si le président n'était pas
01:27:27 sanctionné. Celui-ci d'ailleurs a refusé
01:27:29 hier de démissionner, applaudi
01:27:31 par un comité exécutif
01:27:33 extrêmement masculin. Ça aussi
01:27:35 c'est un signe avant-coureur
01:27:37 d'une situation qu'il faut
01:27:39 régler en effet. Et là,
01:27:41 aujourd'hui, c'est la FIFA qui prend rarement
01:27:43 ce genre de décision, qui a décidé de
01:27:45 sanctionner et de suspendre provisoirement
01:27:47 ce président.
01:27:49 Ce qui est peut-être finalement une bonne
01:27:51 nouvelle pour celles et ceux qui défendent
01:27:53 à la fois la parité mais surtout le respect
01:27:55 des femmes et qui
01:27:57 veulent commenter cette actualité.
01:27:59 Aurélie Bresson est avec nous,
01:28:01 présidente de la fondation Alice Mia
01:28:03 qui promeut le football féminin.
01:28:05 Vous êtes déjà intervenue sur cette antenne, mais on
01:28:07 voulait vous entendre de nouveau déjà pour avoir
01:28:09 votre regard. On a le sentiment
01:28:11 que les instances, véritablement,
01:28:13 prennent désormais
01:28:15 les bonnes décisions. Si la FIFA,
01:28:17 ce qui est vraiment un signe, est très très fort,
01:28:19 a décidé de sanctionner
01:28:21 aujourd'hui, cela veut dire que
01:28:23 très vraisemblablement, le président Rubialès
01:28:25 sera acculé.
01:28:27 Oui, effectivement,
01:28:29 cette nouvelle est une vraie
01:28:31 prise de décision. Ça montre clairement
01:28:33 que le football est politisé
01:28:35 et ça ouvre le champ des possibles au niveau
01:28:37 des droits des femmes. C'est enfin
01:28:39 sanctionnable. On ne minimise
01:28:41 plus cette action.
01:28:43 C'est vraiment une prise en compte
01:28:45 de la problématique
01:28:47 de la femme.
01:28:49 Et surtout,
01:28:51 je mettrais
01:28:53 un petit bémol dans cette prise
01:28:55 de décision. C'est que
01:28:57 oui, enfin, ça déclenche quelque chose.
01:28:59 Mais on a quand même,
01:29:01 si on regarde un petit peu en France,
01:29:03 Noëlle Le Grette, qui avait
01:29:05 été accusée de violences
01:29:07 sexistes et sexuelles, qui est à la FIFA.
01:29:09 Donc, on peut dire
01:29:11 qu'en fait, certains se protègent encore.
01:29:13 On peut dire que voilà, ça bouge
01:29:15 par cette prise de décision de la FIFA.
01:29:17 Mais il va falloir faire encore plus
01:29:19 pour que les choses bougent au niveau de la gouvernance
01:29:21 dans le sport au niveau national,
01:29:23 mais aussi au niveau international.
01:29:25 Cela veut dire, Aurélie Bresson, en effet,
01:29:27 que le chemin est encore long, mais que pour l'instant,
01:29:29 ça se décante. Vous faisiez allusion
01:29:31 effectivement à la Fédération française de football
01:29:33 et l'affaire Noëlle Le Grette, dont on reparlera sur ce plateau
01:29:35 tout à l'heure. Mais en Espagne,
01:29:37 il y a des comportements également
01:29:39 qui sont répréhensibles et c'est sans doute
01:29:41 le cas dans d'autres pays, car c'est vrai
01:29:43 que les instances sont aussi extrêmement
01:29:45 masculines et peut-être dans un comportement
01:29:47 d'un autre temps.
01:29:49 Et finalement, ce qui arrive
01:29:51 avec cette affaire du baiser
01:29:53 volé, c'est presque un mal pour un bien.
01:29:55 C'est-à-dire qu'il faut arriver à des extrémités
01:29:57 pour que les choses chancent
01:29:59 véritablement et qu'on en parle d'ailleurs dans les médias,
01:30:01 comme on le fait aujourd'hui.
01:30:03 Exactement. Il faut un déclencheur.
01:30:05 Après, malheureusement, ça occulte
01:30:07 la performance, ça occulte
01:30:09 que la Coupe du monde, c'était l'Espagne
01:30:11 les championnes et qui a eu une magnifique
01:30:13 audience. Mais ça met aussi
01:30:15 le doigt et ça permet aussi d'avoir un déclic
01:30:17 pour une vraie transformation sociale
01:30:19 et sociétale. La Coupe du monde féminine
01:30:21 de football en 2019 en France,
01:30:23 on se rappelle beaucoup plus de
01:30:25 l'engouement et de la ferveur populaire
01:30:27 que finalement
01:30:29 de la performance et de
01:30:31 ce que ça a donné
01:30:33 en termes de résultats.
01:30:35 Le sport féminin est égal à un effet social
01:30:37 et sociétal. Là, c'est
01:30:39 un vrai message qui est envoyé et comme
01:30:41 vous l'avez dit, il y a encore du travail
01:30:43 dans les instances, mais ça envoie quelque chose.
01:30:45 Ça montre par exemple qu'avec l'Assemblée
01:30:47 générale, qui a eu extraordinaire
01:30:49 sur la Fédération espagnole,
01:30:51 140 membres de la
01:30:53 Fédération espagnole, sur 140 membres,
01:30:55 il n'y a que 6 femmes. En fait,
01:30:57 tout un système est avec
01:30:59 son président et finalement,
01:31:01 c'est un vrai scénario
01:31:03 en fait, entre la stratégie de victimisation,
01:31:05 les applaudissements,
01:31:07 la quasi standing
01:31:09 ovation. Ça montre que le
01:31:11 problème dépasse largement
01:31:13 ce cas actuel.
01:31:15 C'est vraiment un cas d'école. On peut même dire
01:31:17 que ce n'est pas un problème, c'est un
01:31:19 symptôme de tout un
01:31:21 dysfonctionnement de la gouvernance.
01:31:23 Ce que vous nous dites Aurélie Bresson, c'est que cette
01:31:25 affaire va peut-être faire évoluer les
01:31:27 choses, mais que ça ne fait pas la publicité,
01:31:29 la promotion du sport féminin
01:31:31 en général.
01:31:33 Non, mais ça fait clairement
01:31:35 avancer les droits des femmes
01:31:37 et ça fait clairement aussi avancer
01:31:39 le débat public sur la
01:31:41 question des violences, des violences
01:31:43 sexistes et sexuelles. C'est une
01:31:45 continuité de MeToo. Ce n'est pas un MeToo,
01:31:47 puisqu'ici, ce n'est pas qu'un débat de femmes,
01:31:49 mais c'est un vrai débat de société.
01:31:51 Et ça montre aussi que si au niveau
01:31:53 international, il n'y a pas une
01:31:55 sanction et que les instances
01:31:57 n'interviennent pas, ça veut dire
01:31:59 qu'au niveau des clubs, tout est permis.
01:32:01 Évidemment. Et ça, c'est inconcevable.
01:32:03 Évidemment. Merci Aurélie Bresson,
01:32:05 merci pour ces propos. Je renvoie
01:32:07 aussi celles et ceux qui nous regardent au magazine La Sportive
01:32:09 que vous animez
01:32:11 évidemment et la promotion du
01:32:13 sport féminin. Merci de nous avoir accompagnés. Quelques minutes
01:32:15 encore avec vous pour évoquer ce sujet.
01:32:17 Je sais que, Patrick Bonin,
01:32:19 vous êtes très au fait des
01:32:21 affaires du football et notamment
01:32:23 en France récemment avec Noël Legret,
01:32:25 qui lui a été
01:32:27 finalement démissionné ou qui a démissionné de lui-même.
01:32:29 On ne va pas revenir sur l'affaire et sur
01:32:31 tout ce qui a été dit, sur le harcèlement sexuel
01:32:33 dont il a été accusé.
01:32:35 Mais aujourd'hui, en effet, comme le disait Aurélie Bresson,
01:32:37 il siège toujours à la
01:32:39 FIFA et M. Rubiales,
01:32:41 la FIFA le suspend, mais le suspend
01:32:43 provisoirement. Ça ne veut pas
01:32:45 dire qu'il sera banni
01:32:47 des instances.
01:32:49 S'il est jugé coupable, puisque lui, il estime que
01:32:51 c'est une cabale et qu'il n'est pas coupable.
01:32:53 Ce qui est très surprenant, c'est que la Fédération
01:32:55 espagnole, elle, continue de défendre
01:32:57 son patron. Et effectivement, on a pu connaître
01:32:59 en France un temps où la structure
01:33:01 fédérale protégeait son patron.
01:33:03 On l'a vu d'ailleurs dans d'autres fédérations,
01:33:05 pas qu'au football, où parfois c'était même les fédérations
01:33:07 qui payaient l'avocat du président
01:33:09 de la fédération. - Sport de glace, notamment.
01:33:11 - Oui, il y a aussi des sports avec des ballons plus
01:33:13 ovales, par exemple. Et donc, ça
01:33:15 a existé encore en France.
01:33:17 En France, depuis plusieurs mois maintenant,
01:33:19 quelques années, on a tenté, la ministre des
01:33:21 Sports, notamment, a tenté de lutter et
01:33:23 tente au quotidien de lutter contre
01:33:25 les violences sexistes et sexuelles faites
01:33:27 aux femmes dans l'intégralité de ces fédérations
01:33:29 pour changer les mentalités. Alors d'abord,
01:33:31 les mentalités ne se changent pas
01:33:33 rapidement, mais il faut que
01:33:35 organiquement, ces fédérations changent
01:33:37 de l'intérieur. Et là, on le voit, la fédération
01:33:39 espagnole n'a pas changé, puisqu'elle continue
01:33:41 encore, à laquelle on parle, de défendre
01:33:43 son président contre la sanction
01:33:45 prise par la FIFA. Et ça,
01:33:47 c'est clairement inadmissible. Il faut
01:33:49 que, et on le voit, de nombreux joueurs de foot,
01:33:51 vous l'avez annoncé dans le lancement de votre sujet, de nombreux joueurs,
01:33:53 de nombreuses structures, de nombreux ministres,
01:33:55 notamment français, se sont exprimés pour
01:33:57 défendre la joueuse qui continue à
01:33:59 affirmer, elle, qu'elle n'a pas souhaité
01:34:01 cet élément. Et donc, on voit bien
01:34:03 ces structures fédérales sont,
01:34:05 pardonnez-moi du terme, mais pourries
01:34:07 de l'intérieur par des comportements
01:34:09 d'un autre temps et d'une autre époque.
01:34:11 Alors qu'il faut condamner pédalement, mais parfois,
01:34:13 la rapidité de la justice est telle, qu'il faut, par contre,
01:34:15 condamner politiquement et
01:34:17 socialement pour que, du coup, comme on le voit là,
01:34:19 ce soit le micro, enfin, le macro...
01:34:21 le volet macroéconomique
01:34:23 qui soulève ce président
01:34:25 parce que si on attend que la Fédération espagnole
01:34:27 suspende son président,
01:34:29 on risque d'attendre un moment.
01:34:31 Donc oui, là, on montre aussi que le débat
01:34:33 en Espagne sur la parité,
01:34:35 sur le rôle du football féminin
01:34:37 est au cœur des préoccupations
01:34:39 et que, sans doute, la France,
01:34:41 sur ce coup-là, a un petit temps d'avance
01:34:43 sur une partie de ses voisins, ce qui est pas plus mal.
01:34:45 Mais oui, c'est très dommage qu'on ne parle pas
01:34:47 du foot féminin, du succès
01:34:49 populaire, du succès technique.
01:34:51 On a vu des actions formidables, des buts extraordinaires
01:34:53 marqués depuis l'extérieur et la surface
01:34:55 et qu'on parle de ce genre de choses qui est
01:34:57 profondément inadmissible. - Mais David Poirseau, pour conclure,
01:34:59 les défenseurs du président Rubiales,
01:35:01 du président de la Fédération espagnole, disent, d'ailleurs,
01:35:03 en son temps, comme pour Noël Legret,
01:35:05 il a un bon bilan. Comme si son...
01:35:07 Non, mais comme si son bilan dédouanait,
01:35:09 excusait le geste
01:35:11 qui a été le sien. - C'est inaudible.
01:35:13 - Bien sûr. - C'est clair.
01:35:15 - C'est la défense de Rubiales.
01:35:17 - C'est un bilan. Cet acte déplacé
01:35:19 à des championnes du monde après une victoire,
01:35:21 écoutez, moi, je peux que soutenir ces joueuses
01:35:23 qui ont démissionné. Je peux dire qu'aujourd'hui,
01:35:25 dans le chemin du foot, j'ai l'impression qu'il reste encore
01:35:27 beaucoup de chemin à parcourir. - Oui. Même Louis Sénériqué,
01:35:29 l'entraîneur du PSG, masculin,
01:35:31 dit qu'il a un bon bilan. Donc, finalement, c'est pas si grave.
01:35:33 - Oui, mais entre le bilan et les actes...
01:35:35 - Louis Sénériqué parlait du bilan du football espagnol
01:35:37 et pas du bilan du président de la Fédération.
01:35:39 - Mais de fait, c'est la même chose.
01:35:41 - Ah non, c'est pas ce que t'as fait. Il n'a pas soutenu l'homme.
01:35:43 - Il n'a pas soutenu l'homme. - D'accord.
01:35:45 - Mais c'est pas parce que quelqu'un a un bon bilan...
01:35:47 - Le travail de l'homme.
01:35:49 - Vous pouvez avoir quelqu'un qui a un bon bilan,
01:35:51 ça ne veut pas dire que ça a fait quelqu'un de bien.
01:35:53 Je pense qu'il y a un acte, aujourd'hui, que tout le monde a vu,
01:35:55 que tout le monde le juge coupable, et aujourd'hui,
01:35:57 il doit démissionner, et je pense qu'aujourd'hui,
01:35:59 il n'y a pas d'autre mot que c'est "démission".
01:36:01 - À la Fédération, le président de la Ligue Espagnole a eu également des comportements qui n'étaient pas du tout admissibles,
01:36:06 donc heureusement qu'en France, on a été un peu plus loin.
01:36:09 - Merci de nous avoir accompagnés dans un instant Punchline
01:36:11 avec Thierry Cabane et cnews.fr.
01:36:13 Pour nous retrouver, bien sûr, à très bientôt.
01:36:15 à très bientôt.
01:36:16 ♪ ♪ ♪

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