Paul Sugy sur les Corans brûlés au Danemark : «Il y a un débat extrêmement compliqué sur les limites dans lesquelles peut s'exercer la liberté d'expression dans un pays démocratique»
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00:00 Alors ça a fait tâche d'huile et ce mouvement s'est répandu au Danemark,
00:02 où on a assisté de nouveau à des manifestations de ce type,
00:06 assez régulièrement en étant le fait là encore de personnalités
00:09 proches de la droite nationaliste ou de l'extrême droite.
00:12 Et ici, au Danemark, ça rejoint finalement une histoire
00:15 ou un débat politique particulier à ce pays, puisque en 2017,
00:20 quelqu'un qui s'appelle M. Rasmussen, qui était à l'époque
00:23 Premier ministre libéral au Danemark, on va le voir,
00:25 il a aujourd'hui un rôle clé à nouveau dans cette affaire de Coran brûlé,
00:28 avait demandé et obtenu l'abolition d'une clause interdisant le blasphème.
00:33 En d'autres termes, il avait finalement dépénalisé le blasphème au Danemark.
00:38 Donc ça, il y a six ans, ce qui selon les juristes à l'époque,
00:41 finalement rendait possible des actes de profanation,
00:44 tels que le fait d'uriner sur les textes sacrés, de les brûler, de les piétiner.
00:47 Et bien, à la suite de ça, des personnalités proches de l'extrême droite
00:51 ont voulu tester au fond la possibilité de procéder à ces blasphèmes en public.
00:58 Et c'est maintenant ce même M. Rasmussen, qui étant aujourd'hui
01:01 en charge des affaires étrangères, se retrouve confronté à la crise diplomatique
01:04 que cela ouvre entre son pays, le Danemark, et un certain nombre de pays arabo-musulmans.
01:09 Ce qui pousse maintenant le gouvernement à envisager, d'une manière ou d'une autre,
01:12 d'essayer d'empêcher de nouveau ces actions de se produire.
01:15 Mais ça crée bien sûr un débat extrêmement compliqué sur la question des limites
01:20 dans lesquelles peut s'exercer la liberté d'expression
01:23 dans un pays démocratique comme le Danemark.
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