La mission de la Cédéao quitte Niamey, la junte promet une "riposte immédiate" à "toute agression" au Niger

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00:00 On va également l'évoquer tout de suite avec notre invité. Bonjour Androul Ebovitch.
00:05 Bonjour.
00:06 Merci d'être avec nous. Vous êtes chercheur également doctorant en histoire africaine et spécialiste du Sahel.
00:12 Merci d'être avec nous. Comment interpréter selon vous ce changement de ton de l'agente qui d'une certaine manière
00:18 donc durcit le ton et se montre beaucoup plus agressif d'une certaine manière ?
00:22 C'est clair qu'à chaque étape, l'agent de la CNSP, ils ont choisi la possibilité d'une accélération de l'acté
00:31 et aussi, comme vous l'avez évoqué, un dorsissement du ton.
00:35 Et clairement, ils ont pris la décision de rejeter les possibilités de négociation avec la CDI.
00:41 Par exemple, il ne faut dire quand même que la CDI et aussi la communauté d'intervention ont pris un ton qui était aussi dur avec eux.
00:50 Mais c'est clair, c'est assez clair que l'agent, ils ont pris la décision claire entre eux de garder ce ton et même d'approfondir ce positionnement
01:02 contre les puissances régionales, contre la ligne de la communauté internationale.
01:08 Et en faveur, il faut dire, du modèle de la ligne qui a été pris, mais plus lentement, par le Mali et aussi par le Burkina Faso.
01:17 D'une certaine manière, vous l'évoquiez sur la CDAO. Quelle crédibilité désormais donnée à la CDAO ?
01:23 On a bien vu l'échec de cette mission de ces ambassadeurs envoyés à Niamey pour tenter de négocier avec l'agent.
01:28 Ils ne sont même pas sortis de l'aéroport d'une certaine manière. Quel pouvoir a-t-elle encore, cette CDAO ?
01:34 Il ne reste pas beaucoup de crédibilité aux tentatives de la CDAO. Il faut dire malheureusement qu'on se trouve dans une situation
01:44 où je crains un peu que la force va apparaître comme la seule possibilité pour certaines, même si ce sera extrêmement difficile
01:56 de procéder à une intervention militaire au Niger, parce qu'avec cet échec des tentatives plus ou moins diplomatiques,
02:05 et si la CDAO ne va pas changer un peu les sanctions qui ont été mises en place, s'ils vont pas changer le deadline qui a été mis en place
02:17 pour la libération du président Basile, il n'y aura pas beaucoup d'options qui vont rester, malheureusement.
02:25 Selon vous, une intervention militaire menée par la CDAO est crédible ou il faudrait peut-être s'attendre à une intervention militaire
02:35 plutôt occidentale ?
02:38 C'est assez difficile à dire, parce que pour nous, pour les chercheurs, pour les autres, pour les gens qui suivent de près la situation,
02:45 ça sera difficile à imaginer comment va fonctionner peut-être une intervention militaire avec les moyens de surplace.
02:53 Ça sera très difficile pour la CDAO de le faire.
02:56 Ça sera aussi très peu crédible, même s'il y a certaines qui vont soutenir une intervention,
03:02 mais en particulier pour les États-Unis et pour la France, ça sera très difficile à imaginer,
03:08 parce qu'en ce moment, quand la gente essaie de se ranger l'application contre cette intervention,
03:17 ça va clairement apparaître dans notre centre d'ingérence bien colonial, si la France en particulier aide une opération militaire contre la gente.
03:27 Positionnement difficile, on l'aura compris.
03:29 Donc pour la France, vous évoquiez un petit peu plus tôt dans notre entretien cette forme d'alignement, de rapprochement entre les trois gentes de la région.
03:37 Cette nouvelle est désormais en place au Niger, mais également au Burkina Faso et aussi au Mali.
03:42 Est-ce que ces trois gentes pourraient d'une certaine manière agir de concert et également se rapprocher,
03:47 comme c'était le cas pour les deux précédentes au Niger, de la Russie et en particulier de Wagner ?
03:53 Dès presque les premiers heures du coup d'État, le Mali en particulier a essayé de s'approcher au Niger, le Burkina Faso aussi.
04:03 Donc c'est quelque chose qui était à l'œuvre presque dès le début.
04:08 Donc on voit déjà cet alignement à la fois.
04:12 Il faut dire qu'on ne peut pas constater par exemple une unité d'action entre les trois.
04:17 Ça reste un peu différent.
04:19 Il y a des contextes qui sont différents dans les trois pays.
04:22 Et pour Wagner, même s'il y a une possibilité que Wagner va venir se mettre en scène,
04:31 si on peut dire, on n'a pas d'indice pour le moment.
04:35 On n'a pas de preuve, comme certains nous ont évoqué, que par exemple Wagner a été à la sorte du coup d'État.
04:41 Mais c'est certainement une opportunité pour eux.
04:44 Et pour ces trois pays-là, c'est clair qu'avec l'isolement qui a été mis en place par la CIDIAO et par la Figure internationale,
04:52 il reste ces trois presque les seuls partenaires dans la région qui sont là.
04:58 Donc il faudra certainement s'appuyer sur les autres pays, comme le Mali, comme le Berkouna.
05:05 – Dernier mot avec vous, Koel, quelle sortie de crise envisagez-vous pour cette situation au Nigeria ?
05:11 Est-ce que vous pensez que la junte va désormais se maintenir au pouvoir ?
05:14 Ce qui paraît probable.
05:15 Vous évoquiez également les nombreuses sanctions, notamment de l'approvisionnement électrique,
05:19 qui a été coupé, qui vient en grande partie du Nigeria.
05:22 Est-ce que cette situation est tenable dans la durée ?
05:25 Est-ce que ça ne va pas d'une certaine manière forcer la junte à reculer selon vous ?
05:30 – C'est ça un peu la question, parce que même si pour le moment on ne peut pas dire,
05:34 c'est impossible de dire ce qui va arriver avec ce comportement de la junte,
05:39 mais aussi avec le temps très dur de la CIDIAO et les partenaires.
05:44 À la fois, comme vous avez évoqué, il y a des leviers qui sont très importants au Niger,
05:51 mais pas seulement l'électricité, mais aussi le fait que presque 40% du budget national
05:57 vienne directement de la Banque mondiale, des États-Unis, de la France, du européen.
06:03 Donc il y aura des conséquences très importantes si les sanctions aussi sont maintenues,
06:10 mais à la fois pour le moment on ne peut pas constater un désir de la junte
06:17 de paisser le temps, de se mettre à la table pour négocier avec la CIDIAO.
06:24 Donc on s'en pense bien plus sur la crise.
06:29 – Merci beaucoup Andrew Lebovitch d'avoir répondu à nos questions aujourd'hui sur France 24.

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