7 MINUTES POUR COMPRENDRE - La justice examine aujourd'hui le maintien en détention du policier soupçonné d'avoir tiré au LBD sur Hedi

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Ce jeudi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix en Provence doit se prononcer sur la détention du policier soupçonné d'avoir tiré sur Hedi la nuit du 1er au 2 juillet.

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00:00 -Bonjour. Sur le plateau de Première édition, il est 8h20.
00:02 Cette question, ce matin, le policier est soupçonné d'avoir tiré au LBD sur Eddy
00:06 dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille.
00:08 Restera-t-il en détention provisoire ?
00:10 Son appel est examiné ce matin à Aix-en-Provence.
00:13 7 minutes pour comprendre les enjeux de cette audience.
00:16 -On en parle avec Mélanie Véqueux du service Police, Justice et BFM TV.
00:24 Bruno Bartocchetti, bonjour.
00:26 Vous êtes sur l'étér national délégué de la zone sud de l'unité SGP Police FO.
00:31 Et Adélaïde Malaveau, bonjour.
00:34 Vous êtes à Aix-en-Provence. L'audience doit commencer dans quelques minutes.
00:37 -Tout à fait. C'est une audience particulièrement scrutée
00:42 et pour cause parmi la quinzaine de dossiers
00:44 qui devraient être traités aujourd'hui par la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
00:47 Il y a celle de l'un des 4 policiers accusés d'avoir passé à tabac le jeune Eddy, 21 ans,
00:52 dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille.
00:55 Pour le moment, le policier est placé en détention provisoire.
00:58 C'est justement de cette décision qu'il doit faire appel.
01:01 Le policier devrait être présent a priori aujourd'hui.
01:04 En tout cas, tout a été mis en place pour qu'il le soit.
01:06 Sa demande peut être soit validée, soit rejetée par la cour d'appel.
01:10 Pour le moment, on n'a pas beaucoup d'informations sur comment ça devrait se dérouler.
01:14 A priori, la décision pourrait être rendue aujourd'hui.
01:17 Mais comme on vous l'a dit, on n'a aucune certitude,
01:19 notamment parce que c'est une affaire particulièrement sensible,
01:21 notamment à cause de sa médiatisation.
01:23 Mélanie Vecchio, la décision de le placer en détention provisoire
01:26 avait été prise conformément aux réquisitions du parquet de Marseille.
01:29 Sur quoi, sur quels éléments, la cour d'appel aujourd'hui va-t-elle pouvoir se baser pour statuer ?
01:35 Alors en fait, la cour d'appel, déjà, elle va examiner les faits.
01:38 En tout cas, il va y avoir un rappel des faits en tout début d'audience.
01:40 C'est la norme, c'est la tradition.
01:43 Les magistrats qui ont pris connaissance du dossier vont aussi se baser,
01:47 et c'est ça qui est important aujourd'hui,
01:49 non pas sur le fond du dossier, mais sur vraiment la détention.
01:52 Est-ce que cette détention, elle est nécessaire ? Est-ce qu'elle est obligatoire ?
01:55 Parce que je rappelle qu'en France, la détention, c'est quand même l'exception.
01:58 Le principe, c'est la liberté.
02:00 Donc ils vont se fonder sur un article du Code de procédures pénales,
02:03 c'est l'article 144, qui définit, il y a sept critères de détention.
02:08 Eux, ils vont en jauger six, parce que le septième, c'est sur tout ce qui est aspect criminel.
02:14 Là, on n'est pas dans une affaire criminelle, on est au correctionnel.
02:16 Donc ce sont des critères comme, si par exemple, il venait à sortir,
02:20 est-ce qu'il peut exercer une pression sur les témoins ?
02:22 Est-ce qu'il peut se concerter avec les autres acteurs du dossier ?
02:25 Est-ce qu'il peut y avoir également des destructions de preuves ?
02:29 Également des risques de fuite ?
02:31 Donc un ensemble de garanties qui vont être explorées par les trois magistrats,
02:35 parce qu'ils sont trois, un président et deux assesseurs
02:38 de cette chambre de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
02:41 En garde à vue, ce policier n'avait pas été très coopératif.
02:44 Est-ce qu'il sera interrogé aujourd'hui ?
02:46 Est-ce qu'il a la possibilité de changer les choses, de parler ?
02:49 Est-ce que ça peut jouer ?
02:50 Oui, c'est comme un petit procès, parce qu'évidemment Adelaide nous l'a rappelé,
02:54 il y a une quinzaine d'affaires, une vingtaine d'affaires qui vont être audiencées.
02:57 Donc il va y avoir en premier lieu la partie civile qui va pouvoir s'exprimer,
03:05 l'avocat dédié peut être amené à s'exprimer,
03:07 lui peut aussi être à s'exprimer en toute fin.
03:10 Le parquet général va aussi pouvoir requérir,
03:13 savoir s'il choisit, requiert la détention provisoire,
03:16 ou justement un contrôle judiciaire, c'est aussi une possibilité.
03:19 Mais lui va bien évidemment pouvoir s'exprimer,
03:22 tout comme son avocat, pour se justifier et pour notamment apporter des garanties
03:26 et pour indiquer que finalement pour lui la détention provisoire n'est pas une bonne solution.
03:31 Bruno Bartuccietti, on s'en souvient très bien,
03:33 il y a eu une fronde des policiers dans les commissariats
03:36 après cette décision de détention provisoire.
03:39 Vos collègues vont regarder très attentivement ce qui va se passer ce matin
03:42 avec Saint-Provence et avec cette audience, vous imaginez ?
03:45 Oui bien sûr, on va regarder de très près ce qui va se passer ce matin.
03:51 Nous espérons bien sûr sa libération à titre humain,
03:55 nous voulons qu'il retrouve sa famille, qu'il retrouve la liberté bien évidemment.
03:59 Mais notre position elle est sage, j'ai envie de dire,
04:02 puisque de toute façon nous n'avons pas appelé à manifester devant la Cour d'appel
04:06 ou devant le palais de justice, nous respectons le travail de la justice.
04:11 Toutefois, comme vous le savez, notre position c'est celle de faire évoluer la loi
04:14 et notamment sur la détention provisoire d'un policier dans l'exercice de ses fonctions.
04:18 C'est pour cette raison qu'aujourd'hui, j'ai envie de dire,
04:21 peu importe la décision qui va être prise, nous restons sur notre ligne de conduite.
04:25 Nous allons porter et continuer à porter nos revendications
04:29 auprès des parlementaires très très rapidement.
04:31 D'ailleurs c'est un sujet et un travail que nous exerçons depuis pas mal de mois,
04:36 beaucoup plus médiatisé aujourd'hui au vu de l'actualité,
04:39 mais c'est vrai que nous restons sur cette ligne de conduite.
04:42 En tout cas, c'est clair que nous continuons à travailler dans ce sens.
04:45 La mobilisation des policiers est en baisse cette semaine dans les commissariats,
04:49 il y a moins d'arrêts maladie.
04:50 Est-ce qu'elle pourrait repartir si ce policier reste en détention provisoire ?
04:54 Quelles sont vos remontées de terrain ?
04:56 Alors, je n'ai pas de retour.
05:00 Vous savez, sur les arrêts maladie, déjà nous les commentons deux
05:03 parce que nous sommes sur le mouvement du 562,
05:05 c'est-à-dire on n'a pas travaillé sur initiative.
05:07 Sur les arrêts maladie, c'est difficile déjà de parler de chiffres
05:13 puisqu'on a été dans l'incapacité de donner le nombre d'arrêts maladie.
05:16 Combien de policiers ont repris ?
05:17 Il semblerait que voilà, pas mal de policiers ont repris le travail,
05:21 mais ça reste encore un chiffre très élevé,
05:24 notamment en zone sud, concernant ces arrêts maladie.
05:27 Je n'ai pas de réponse à vous donner précise là-dessus,
05:32 sur le nombre d'arrêts maladie et surtout sur le volume
05:35 qui pourrait augmenter en cas de décision,
05:38 contraire à ce que nous attendons.
05:41 Et ce que nous attendons, bien sûr, c'est à titre humain,
05:43 comme je vous l'ai dit, la libération de notre collègue.
05:45 Bruno Tocchetti, mais juste vous personnellement,
05:47 qu'est-ce que vous en pensez ?
05:49 Est-ce que vous pensez que très clairement, on pourrait assister,
05:51 comme le disait Ashley, à quelque chose de très concret
05:54 et de nouveau, un retour de ces arrêts maladie dont on parlait ?
05:58 Très concrètement, ne m'en veuillez pas sur les arrêts maladie,
06:04 je vous dis bien, je ne ferai pas de commentaire.
06:07 Nous ne sommes pas derrière les arrêts maladie.
06:09 Tous les policiers qui se sont arrêtés ont de bonnes raisons de l'avoir fait.
06:13 Et aujourd'hui, quel est l'état moral des policiers ?
06:18 Il est très sombre, il est très difficile aujourd'hui
06:21 de pouvoir vous répondre à cette question,
06:23 parce que nos collègues sont très très fatigués,
06:25 physiquement et moralement.
06:27 Donc j'insiste bien, c'est très difficile pour moi
06:30 de répondre à cette question.
06:31 En revanche, ce que je peux vous dire, il y a une mobilisation,
06:33 j'insiste là-dessus, qui est très forte et qui va perdurer,
06:37 c'est le fameux code 562.
06:40 On a vu l'avocat de ce policier arriver au tribunal à Aix-en-Provence.
06:47 L'audience devrait s'ouvrir à 8h30.
06:51 Merci d'avoir répondu à nos questions ce matin.
06:54 Tout de suite, c'est l'écho.

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