La Caméra Invisible, la 1ère émission

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00:00 La séquence que nous allons vous présenter maintenant est en quelque sorte une expérience que nous avons voulu faire, à savoir, l'homme de la rue est-il réellement observateur ?
00:11 Pour ce faire, nous avons dissimulé notre caméra dans notre voiture piège installée à l'angle de la rue Galilée et de l'avenue Marceau.
00:20 Jean Francel, 1m85, par-dessus sombre et toque de fourrure, va demander son chemin au passant. A l'aide de deux ouvriers portant un tableau, une grande pancarte, un grand calico,
00:34 il va disparaître à un certain moment pour faire place à Jacques Legras qui n'a pas du tout les mêmes proportions, qui fait lui 1m72, qui n'est pas habillé de la même manière, qui porte un chapeau et des lunettes.
00:44 Les gens interrogés vont-ils s'apercevoir de la substitution des personnages ? C'est ce que nous allons savoir immédiatement.
00:50 Pardon monsieur, s'il vous plaît, rue Boissieu, 6e arrondissement, près de Tour Eiffel, près de Tour Eiffel, grande tour. Oui ?
01:07 Oui. Il faut que vous traversiez là-bas, traversiez l'avenue Vienna. Quelle avenue ? Vienna, c'est là. C'est pas par là. Non, c'est pas.
01:24 Pour déjeuner, j'allais où ? Avenue Vienna d'abord. Vienna d'abord. Près de Tour Eiffel, n'est-ce pas ? Oui. Rue Boissieu.
01:35 Oui, je sais. Vous allez à l'avenue Vienna. Vous traversez, vous arrivez à l'avenue Cleber. Cleber, oui. General Cleber.
01:45 Vous descendez l'avenue Cleber vers la Tour Eiffel et vous trouverez la rue Boissieu. Rue Boissieu, 6e arrondissement. Merci beaucoup.
01:54 Madame, s'il vous plaît, pour rue Boissieu. Dans le 16e arrondissement, n'est-ce pas ? Parce que je ne suis pas français.
02:08 Oui, oui, oui, attendez. Il faut aller par là.
02:14 Quel endroit ? C'est par là, alors ? Venez, je vais vous conduire un peu. Non, j'ai rendez-vous ici, je dois partir. Vous dites où c'est, à peu près ?
02:28 Ah, peut-être par là, attendez. C'est par ici. Parce que avenue Marceau. Oui. Avenue Marceau, ça c'est l'avenue Cleber. Rue Boissieu. Alors, c'est par ici, monsieur.
02:42 Dites-moi, vous ne trouvez rien de normal ? Pardon ? Vous ne trouvez rien de normal ? Anormal ? Oui. Mais c'est juste.
02:51 Je vous ai demandé où était la rue Boissieu. C'est moi qui vous ai demandé, n'est-ce pas, où était la rue Boissieu. Mais pourquoi ? Mais bien sûr, monsieur.
02:59 Alors, écoutez, vous allez traverser là. Non, mais je voulais vous conduire jusque là et vous montrer. Mais vous êtes bien sûre que c'est moi qui vous ai demandé la rue Boissieu ?
03:06 Bien sûr. Vous êtes sûre de ça ? Mais je suis pas bonne, monsieur. Mais vous souriez, c'est très bien, c'est pour la caméra insolite. Pardon ?
03:16 C'est pour la caméra insolite. Vous êtes filmée actuellement. Oh, mais c'est l'état où je suis. Mais non.
03:27 Pardon, madame, s'il vous plaît, pour aller rue Boissieu, près de Tour Eiffel, 16e arrondissement. Rue Boissieu. Boissieu. Rue Boissieu, c'est ? Boissieu. Oui. Pardon.
03:44 Voilà, monsieur, ça va bien vous renseigner ? La rue Boissieu. Non, Boissieu. La rue Boissieu, à la rue.
03:56 Près de rue Boissieu. Près de rue Boissieu. Près de rue Boissieu. Près de Tour Eiffel, 16e arrondissement. Oui.
04:06 Moi, pour le Burgandisme, je ne parle pas très bien le français, n'est-ce pas ? Bien sûr. Mais c'est pour aller rue Boissieu ou bien ? Rue Boissieu, près de Tour Eiffel.
04:15 Alors, pour la près de la tour ? Le 92, non ? Le ? Attendez, l'autobus 92 ?
04:29 Oui, oui, avenue Marceau. Avenue Marceau. Ah oui.
04:39 Près de rue Boissieu. Non, non, pas pour la tour Eiffel. Près de Tour Eiffel, n'est-ce pas ?
04:52 Autobus. Autobus. 16e arrondissement ici, oui. Très bien, madame, ne vous en allez pas sur le tour. Restez, madame. Caméra insolite. C'est un test psychologique. Venez, madame.
05:03 Car vous venez d'assister à une expérience, madame. C'est la radio-télévision française. Alors, écoutez, vous m'avez bien eue. Pourquoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a eu ? Qu'est-ce qu'il y a eu ?
05:11 Qu'est-ce qui vous a paru bizarre ? Restez là, restez là. N'ayez pas peur. Je vous assure. Pourquoi ? Alors, moi, je ne voulais pas vous en rougir. Vous m'avez bien eue.
05:18 Je ne voulais pas vous en rougir. Mais non. Pourquoi ? Car nous sommes filmés en ce moment, madame.
05:23 Nous avons recommencé l'expérience une dizaine de fois et en tout et pour tout, une dame, une seule dame s'est aperçue de la substitution. Encore cette dame, quand nous lui avons demandé par quel subterfuge ces personnages avaient-ils changé, nous a répondu.
05:39 J'ai pensé qu'il y avait une trappe qui était pratiquée dans le trottoir. Vous vous souvenez tous du sketch de Fernand Reynaud qui s'intitulait « Les croissants ». Dans ce sketch, un monsieur s'obstinait à demander à un garçon de café des croissants que ce garçon de café ne possédait pas.
05:54 Eh bien, nous avons repris ce principe en essayant de mettre en valeur la gentillesse et la patience proverbiale du commerçant français. Nous avons changé le café. Nous avons fait une boutique de fleuristes.
06:09 Les croissants sont devenus des camélias et Fernand Reynaud lui-même a accepté de rejouer son sketch dans la vie. Nous l'avons un petit peu maquillé. Nous lui avons mis une moustache. Nous l'avons affublé d'une casquette et d'une blouse de livreur et vous allez voir ce que ça va donner.
06:36 - Madame, vous avez des petites fleurs là. - À voir poussé. Tenez, voilà une avec un bibi.
06:46 - Vous avez des camélias ? - Ah non, j'en ai pas. Ça c'est de la Jacinthe, à voir poussé. J'ai pas de camélias. C'est trop cher le camélia.
07:00 - On m'avait parlé des petites camélias. - Ah non, on en a pas.
07:07 - Donnez-moi alors un bout de fleur là. - Une flotte d'alimone. - Non, c'est des croissants. - Des alimones.
07:13 - Combien ça coûte ça ? - 1 franc 50.
07:17 - Quelque chose de plus joli alors. Donnez-moi alors un... - C'est pour offrir. - Comment ?
07:24 - C'est pour offrir. Venez dans la rue, on n'entend pas dans la rue. C'est pour offrir. C'est pour vous l'offrir à quelqu'un.
07:34 - Oui, mais je voulais des camélias. - Ah mais j'ai pas de camélias.
07:39 - Donnez-moi alors un bout de fleur. - Ça, ça vaut 9 francs si vous voulez.
07:43 - Ah ben ça va. C'est des tulipes ça. - C'est des tulipes hollandaises.
07:47 - Donnez-moi une botte de tulipes alors avec des camélias. - J'ai pas de camélias. J'en ai pas de camélias.
07:54 - J'ai des tulipes là, des tulipes hollandaises très belles. Ça vaut 9 francs.
07:59 - Bon alors, c'est des violettes ça ? - C'est des violettes, oui. - Donnez-moi des violettes alors.
08:05 - Pas ça alors. Ça vous n'en voulez pas. - Non, non. Donnez-moi des violettes avec des camélias.
08:11 - Combien ça coûte ? - Ça, ça vaut 2 francs 50.
08:17 - Avec un camélia au milieu. - Mais je n'en ai pas. - Comment ? - Du camélia, je n'en ai pas.
08:25 - Alors, mais donnez-moi alors... - Alors, il y aurait mieux value que vous preniez ça.
08:29 - Qu'est-ce que c'est ces fleurs jaunes là-bas ? - Du frésia. - Comment ? - Du frésia.
08:35 - Donnez-moi du frésia alors, avec un camélia au milieu. - Mais je n'ai pas de camélia. - Comment ?
08:41 - Je vous dis que je n'ai pas de camélia. - Donnez-moi ça alors. - Ça ? - Oui, combien ça coûte ça ?
08:47 - 4 francs. - Venez ici, vous m'attardez pas bien. - 4 francs.
08:56 - 4 francs ? - Oui. - Avec un camélia au milieu. - Mais je n'ai pas de camélia. - Ah bon ?
09:00 - La 10 fois que je vous dis que je n'ai pas de camélia. - Ah, mais je croyais que vous aviez des camélias.
09:03 - Non, non, non, j'en ai pas. - Très bien, alors donnez-moi alors une autre chose.
09:07 - Voilà. Ça vaut 2 francs. - C'est ça. - Combien ça coûte ça ? - 9 francs. - 2 francs ?
09:12 - Non, 9. 5 et 4, 9. - 9. Ce sont des camélias ça ? - Non, c'est des tulipes. - Ah bon ?
09:21 - C'est des tulipes hollandaises. - Hollandaises. - Hollandaises. C'est très beau.
09:26 - Oui, très bien. - Pour offrir. Vous voulez ça ? - Je voudrais un camélia au milieu. - Mais je n'ai pas.
09:31 - Alors ça va aller alors. Donnez-moi ce que vous avez. Je veux pas vous embêter. Donnez-moi ce que vous avez là.
09:39 - Non, non, pardon.
09:43 - Ah, il y a des camélias. Je m'en souviens, il y avait des camélias.
09:54 - C'est pas la saison. - Comment ? - C'est pas la saison. - C'est pas la saison ?
09:59 - C'est pas la saison. Mais donnez-moi ce que vous avez. Moi je suis pas embêtant moi. - Mais non.
10:06 - Comment ? - Mais non, vous n'êtes pas embêtant.
10:10 - Oui mais alors, on voit rien là. - Mais quand vous allez le donner à la dame, ça se verra. Elle va se le payer maintenant.
10:21 - Oui mais on voit rien. Où c'est qu'il y a le camélia ? - Mais je vous dis que je n'ai pas de camélia.
10:27 - Ah bon ? Alors donnez-moi. Vous n'avez quand même donné que 2 camélias alors.
10:32 - Vous le faites exprès ? - Mais non monsieur. - Moi je vais vous payer. Moi je n'ai rien. - Mais d'accord, mais je n'ai pas de camélia.
10:39 - Ah bon ? Eh bien alors donnez-moi ça alors. - Eh bien voilà. - Avec un camélia. - Et vous, vous ne clorez pas de camélia.
10:45 - Vous m'avez dit que vous en aviez. - Mais non. - Vous m'avez dit que c'est la saison.
10:50 - Non, je vous ai dit justement, ça n'est pas la saison du camélia. - Ah bon ? C'est pas la saison ?
10:56 - Mais non. Mais ça c'est très joli. - Oui mais on voit rien.
11:00 - Moi je vais bien vous le payer mais je veux le voir. - Bon.
11:04 - Alors donnez-moi le papier. Venez ici.
11:08 - Ah ben bon sang, alors, vous voyez j'ai des camélias. Moi je vais payer, je suis banquier, je suis pas en bétail.
11:14 - Mais il n'y a pas de camélia. - Comment ? Je n'entends pas. Venez, approchez.
11:17 - Ah bon, il n'y a pas de camélia. - Je ne comprends pas ce que vous dites.
11:20 - Ah bon ? - Venez ici, venez ici madame.
11:23 - Mais... Oh non, je vais m'en aller, je m'excuse.
11:27 - Vous ne pouvez pas me le venir. - Ah, là je le vois.
11:31 - Mais qu'est-ce qu'elle a dit la dame ? Elle ne voulait pas me vendre de camélia qu'elle a dit.
11:34 - Mais non, je vous ai dit qu'on n'en a pas. - Ah bon ?
11:37 - On n'en a pas. - Je croyais que vous ne vouliez pas me vendre de camélia.
11:39 - Mais si, si on en avait, on vous en vendrait. - Alors, bon, combien ça coûte ça ?
11:42 - 9 francs. - Ce sont des camélias ?
11:45 - C'est pas ça. - Alors combien je vous dois ?
11:47 - 9 francs. - 9 francs ? - Oui.
11:49 - Avec un camélia au milieu. - Je n'ai pas de camélia.
11:53 - Vous n'avez pas de camélia ? - C'est des belles tulipes ça.
11:56 - Ah bon ? - Oui.
11:58 - Moi, je ne suis pas un béton moi. - Mais non, vous n'êtes pas.
12:00 - Non mais je ne suis pas, je suis un client, vous avez des fleurs.
12:02 - Non, mais si j'avais eu des camélias il y a longtemps, je vous aurais dit, j'en ai et je vais vous en donner.
12:06 - Ah, vous en avez ? La dame est morte alors.
12:09 - Et cela dura encore quelques minutes.
12:12 Cette dame va-t-elle finir par se fâcher ?
12:15 Assistons à la suite des événements.
12:17 - Je vous dis que je n'ai pas de camélia.
12:19 - Je suis client, je vais vous acheter ça moi.
12:21 - Et bien, achetez-moi ça s'il vous plaît. - Et bien, je vous l'achète.
12:23 - Et bien non, 9 francs et vous l'avez. - Et je l'ai.
12:26 - Voilà, ben donnez-moi 9 francs. - Mais donnez-moi mon camélia.
12:29 - Je l'ai pas. - Non, vous m'avez dit que vous en aviez.
12:32 - Mais non, mais vous ne comprenez pas, vous me faites enrager.
12:40 - Non. - Bon, eh bien, je vous ai dit, je n'ai pas de camélia.
12:44 - Vous n'avez pas de camélia ? - Non.
12:46 - Et tout à l'heure, vous avez dit que vous en aviez, la dame, elle a déjà un camélia.
12:48 - Mais non, je vous ai dit, si j'en avais eu, si j'en avais eu, il y a longtemps...
12:52 - Ah, si vous en avez eu.
12:54 - Eh bien, il y a longtemps que je vous aurais dit, j'en ai et je vais vous en vendre.
12:57 Mais je n'en ai pas. - Écoutez, madame...
12:59 - Vous comprenez le français. - Je comprends le français.
13:02 - Bon. - Et je vous dirais même mieux, c'est que vous êtes très gentille.
13:05 - Eh bien alors. - C'est que...
13:07 - Je suis patiente.
13:09 - C'est la caméra insolite tout de suite. Je me présente, Fernand Reynaud.
13:13 Vous êtes formidable parce que vous avez gardé le patient jusqu'à la fin.
13:17 Vous êtes extraordinaire. Vous êtes formidable, madame.
13:20 Et je vous ai acheté et vos violettes, et vos camélias, et vos tulipes et tout.
13:24 Vous êtes formidable. Je vous embrasse.
13:27 Vous êtes formidable.
13:29 C'est la caméra insolite. Bravo, vous êtes formidable.
13:32 - Vous voyez que j'ai eu de la patience.
13:35 - Et moi, je m'excuse, hein.
13:37 C'est ça que tu voulais ? - C'est ça.
13:39 - Non, je m'excuse. Il y avait la télévision qui vous filmait en même temps.
13:42 - C'est rigolo, hein.
13:44 - La séquence que vous allez voir maintenant s'est déroulée dans ce café.
13:48 La caméra était dissimulée derrière l'étagère à bouteilles.
13:52 Jacques Legras, au comptoir, Jacques Legras, qui sous le personnage du patron,
13:56 de M. Émile, va vendre à des comédiens qu'on perd
13:59 des billets de 1 000 francs, de 1 000 francs anciens.
14:03 Mais tenez-vous bien, il va les vendre, ces billets, pour la somme exorbitante
14:07 de 500 francs, c'est-à-dire exactement à moitié prix.
14:11 Je précise, pour la bonne compréhension de la séquence,
14:14 qu'il ne vend que des billets nouveaux à l'effigie de Voltaire.
14:18 Prétexte, la Banque de France veut faire de la publicité pour ces billets
14:24 parce que les gens n'y tiennent pas tellement,
14:27 les gens sont un peu rebutés par ces billets,
14:29 et la Banque de France a décidé de faire une campagne de publicité.
14:32 Au bar, au comptoir, vous allez voir un monsieur qui est un fournisseur de la maison
14:37 et qui ignore tout encore de la scène dont il va être le témoin.
14:41 Comment va-t-il réagir devant cette vente insolite ?
14:44 C'est ce que la caméra invisible va nous dire immédiatement.
14:47 Madame, je vais demander un petit service, je suis très embêté,
14:51 j'ai un ami de régiment qui a Huitbourges, qui vient de débarquer à Paris,
14:55 il veut absolument que je passe la journée avec lui,
14:58 qu'on passe voir les monuments, qu'on aille dans les boîtes de nuit,
15:01 alors moi ça ne m'intéresse pas, je suis marié,
15:03 et je ne sais pas comment m'en défaire.
15:06 Alors, vous pourriez me rendre un service,
15:08 je lui dirais que je viens de rencontrer ma tante,
15:10 je viens de rencontrer ma tante Jeanne,
15:12 et qu'il me demande d'aller chez elle, on ne s'est pas vus depuis très longtemps,
15:15 on ne s'est pas vus depuis très longtemps,
15:17 et elle aimerait que j'aille chez elle un petit peu,
15:21 et à cause de ça je ne peux pas aller avec toi,
15:24 alors il est en train de téléphoner, il ne va pas tarder sûrement,
15:27 on peut se tutoyer, ça sera plus plausible, n'est-ce pas ?
15:30 Je crois que ça se mettrait bien,
15:32 je vous dis, c'est un cas, ce personnage, vraiment.
15:35 - Qu'est-ce que vous voulez que je fasse, moi ?
15:37 - Il ne va pas tarder maintenant à sortir.
15:39 - Ça y est, je l'ai pris.
15:41 Je n'ai pas pu avoir bouche, je n'ai pas libre en ce moment.
15:43 - Je suis nabri, je vous présente ma tante.
15:45 - Bonjour Madame. - C'est ma tante Jeanne.
15:47 - Vous avez été vu tôt ? - Oui, Monsieur.
15:49 - Je viens de la rencontrer. - Par hasard.
15:51 Nous on s'est rencontrés ce matin.
15:53 - Je ne pourrais pas aller avec toi, malheureusement,
15:55 je ne pourrais pas aller chez ma tante qui ne m'a pas vu depuis longtemps.
15:57 - C'est dommage, j'avais prévenu.
15:59 Denise peut être là ce soir à 5 heures.
16:01 On aurait été au Folies-Berger.
16:03 - La petite blonde, la Denise ? - Non, la grande.
16:05 Non, la petite blonde, c'est verte.
16:07 - Malheureusement, je ne pourrais pas, tu vois.
16:09 Qu'est-ce que tu en penses, ma tante ?
16:11 - Il y a si longtemps que je ne l'ai pas vue.
16:13 - Nous, on ne s'est pas vu, ça fait combien qu'on ne s'est pas vu ?
16:15 Ça fait 5 ans à peu près. - Je l'ai attrapé au vol.
16:17 - Vous l'avez attrapé au vol ? - Au vol.
16:19 - Ah oui ? Moi, je ne l'avais pas reconnu.
16:21 Je passais à côté et puis elle me dit, tiens,
16:23 Jacques, qu'est-ce que tu fais là ?
16:25 - J'ai été attrapé au vol. - Ah oui ?
16:27 Comment va tonton Henri ? - Il va bien, merci.
16:29 - Il va bien ? - Oui, bien.
16:31 Vous me demandez de vous envoyer, vous ne saviez pas ce que vous étiez devenu.
16:33 - Ben oui, fatalement, moi, je n'ai pas...
16:35 Tu sais que je n'écris pas facilement. - Vous ne vous voyez pas souvent ?
16:37 - Ben non. - Non, c'est par hasard.
16:39 - Oui, ça fait, je ne sais pas combien, ça fait bien 2 ans
16:41 qu'on ne s'est pas vu, non ? - Plus.
16:43 - Plus que ça, hein ? C'est bien ce qui me semblait.
16:45 Ah oui, ah oui. Et comment va Kiki ?
16:47 - Ils vont tous très bien.
16:49 - Le petit chien, il va bien toujours ?
16:51 - Comme ci, comme ça. - Ah bon ?
16:53 Qu'est-ce qui ne va pas ? - Tout ne va pas.
16:55 - Tout ne va pas ? - Ah oui.
16:57 - Mais pourquoi ?
16:59 - Je deviens vieille, non ? - Oh, dis pas ça !
17:01 - Pourquoi ? - Oh, écoute.
17:03 - Ben dis donc, il faut qu'on y aille un peu. - C'est passé parce que je ne t'ai pas reconnu.
17:05 - Mais il faut qu'on y aille, Jacques, parce qu'on va être en retard.
17:07 - Je ne peux pas, je ne peux pas. - Tu ne peux pas, pourquoi ?
17:09 - Il va venir chez moi, maintenant. Il va venir.
17:11 - Oui, mais alors on va être en retard. Combien de temps ?
17:13 Vous me le prenez longtemps ?
17:15 - Mais je le garde, moi. - Longtemps ?
17:17 - Pour la journée, oui. Je ne le lâcherai pas.
17:19 - Mais on a des rendez-vous, alors tu sais, je ne peux pas tout décommander maintenant.
17:21 - Ben si, si, malheureusement. - Je ne le lâche pas, il n'y a rien à faire.
17:23 - Ben tu vois, c'est... - Vous habitez loin, non ?
17:25 - Assez loin. Enfin, mais il viendrait avec moi.
17:27 - Ah bon, ah bon, c'est ça.
17:29 Oui, mais je ne pourrais pas rester longtemps, aussi.
17:31 Ça, je ne pourrais pas rester longtemps, moi.
17:33 Je peux rester avec vous une heure ou deux, pas plus.
17:35 - Ah ben non, non, malheureusement, on ne peut pas.
17:37 - Une heure ou deux, pas plus, quoi.
17:39 - Ah, il ne peut pas venir. - Ah, parce que vous déjeunez ensemble ?
17:41 - Oui. - Ah bon.
17:43 - Ça, il ne peut pas venir, autrement, ça aurait été avec plaisir.
17:45 - Ah ben écoute, moi, je vais chercher un biftec,
17:47 et on va manger ensemble. - Non, non, non.
17:49 - Mais si, je vais... - Ça ne va pas, ça ne va pas.
17:51 - Mais si, je vais... - Ça ne va pas pour payer.
17:53 - Mais c'est pas pour payer. - Ah bon ?
17:55 - Non. - Ah, ça me faisait plaisir de te rencontrer, là.
17:57 - Non, non, c'est pas... - Une autre fois,
17:59 on a un rendez-vous une autre fois.
18:01 - Une autre fois, mais alors, aujourd'hui...
18:03 - Je repars demain à Bourges, mon vieux.
18:05 - Une autre fois, quand tu reviendras à Paris. - Oui, oui.
18:07 - Mais pour l'instant, on ne peut pas. - Non, c'est pas possible.
18:09 - D'ailleurs, si tu sais, chez Donjean, c'est très joli,
18:11 mais très simple, c'est... Il n'y a pas suffisamment de place.
18:13 - Non, non.
18:15 Nous sommes déjà quatre, et toi, cinq, alors...
18:17 - Alors, cinq, ah oui, ah oui. - Vous êtes une famille, non ?
18:19 - Plus les petits loulous, tout ça. - Non, pas ça.
18:21 - Ah oui. - C'est pas à table, pas à faire.
18:23 - Ah oui.
18:25 - Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
18:27 - Eh bien, écoute, je vais aller avec toi. - On va y aller.
18:29 - Non, c'est la vraie, mon vieux, je suis obligé de te quitter.
18:31 - Je vais te l'accompagner. - Non, non, tu sais, parce que j'ai à parler avec Donjean,
18:33 on a un tas de choses à se dire, très important, vraiment.
18:35 - C'est secret. - Au revoir, monsieur.
18:37 - Bon, j'irai le chercher à quelle heure, là ? - Oui, c'est ça.
18:39 - Mais pas aujourd'hui, non ?
18:41 - Tu vas aller le chercher dans la pédé, non ? - Mais non, non, non, pas aujourd'hui.
18:43 - Je ne peux pas. - Aujourd'hui, je le garde, je ne le lâche pas.
18:45 - Tu me rappelles ce soir, alors ? - Mais non, je ne peux pas.
18:47 - Je pense que ça aurait été si simple.
18:49 - Mais Donjean n'a pas téléphone. - Moi, je viens vous inviter au restaurant, si vous voulez.
18:51 - Mais c'est pas cette question-là, on a des choses à se dire dans la famille, tu sais bien.
18:53 - Mais non, monsieur. - Ah oui, ah oui.
18:55 - Mais non, monsieur, mais non.
18:57 - Ah, je comprends ça.
18:59 - Et la cousine Germaine, comment va-t-elle ? - Elle va bien.
19:01 - Elle va bien ? - Elle va bien.
19:03 - Ses enfants ? - Aussi, tout le monde.
19:05 - Ah bon, je te vois plus tard. - Au revoir, monsieur.
19:07 - Dites-moi... - Au revoir, madame.
19:09 - Dites-moi, madame... - Je ne peux pas aller avec vous.
19:11 - Dites-moi... - Au revoir.
19:13 - Je voulais vous dire... - Je vous regarde ce soir.
19:15 - Oui, à ce soir, d'accord. - Je ne peux pas, là.
19:17 - Vous souriez, c'est très gentil de votre part.
19:19 - Je vous en prie.
19:21 - Parce que vous êtes dans la caméra insolite.
19:23 - C'est pour la télévision française.
19:25 - Et vous êtes filmé actuellement.
19:27 - Pas possible. - Oui.
19:29 - Vous aussi.
19:31 - Oui. - J'ai la télévision chez moi.
19:33 - Savez-vous où est la caméra ?
19:35 - Je ne sais pas, c'est là-bas, dans cette boîte-là.
19:37 - Eh bien, peut-être, vous voyez.
19:39 - Eh bien, vous avez deviné.
19:41 - Il est de connu, moi.
19:43 - Vous êtes vraiment très gentil. - Vous les salbettes.
19:45 - Venez nous voir un petit peu. - Les salbettes des salbettes des salbettes.
19:47 (rires)
19:49 - Vous avez été très aimable, vraiment.
19:51 - Et un mensonge de plus, je dis,
19:53 enfin, ben, venez, il y a à manger.
19:55 Venez, je vous invite tous les deux.
19:57 (rires)
19:59 - Allez, madame. - Écoute, maintenant, mes salbettes...
20:01 - Comment ça va, madame ?
20:03 - Vous êtes là, venez manger. Alors, il y a de quoi manger, là.
20:05 - Chiche ! - Ah non, non, je ne peux pas.
20:07 - Ça ne fait rien. - C'est la caméra insolite,
20:09 comme vous voyez, n'est-ce pas, qui nous a pris ?
20:11 - Écoutez, ça ne fait rien. Venez manger.
20:13 - Dans cette conversation, il y a de quoi manger.
20:15 - Non, non, c'était vraiment... - Il y a des pâtes et anglais.
20:17 - Venez, venez.
20:19 - Vous êtes vraiment très gentille. - C'est le plus grand plaisir.
20:21 - Nous avons encore beaucoup à travailler, on ne peut pas manger, madame.
20:23 - Oh, les salbettes des salbettes des salbettes.
20:25 (rires)
20:27 (musique)
20:29 (musique)
20:31 (musique)
20:33 [SILENCE]

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