David Gaudu et Thibaut Pinot invités sur le plateau

il y a 2 ans

David Gaudu et Thibaut Pinot sont les invités de Vélo club. Les deux coéquipiers de la Groupama-FDJ, reviennent sur leur Tour de France 2023. En ce qui concerne Thibaut Pinot, pour sa dernière participation, le Vosgien dresse un bilan de sa carrière sur la Grande Boucle.

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00:00 Thibaut Pinot et David Goddus sont nos invités. Thibaut aura l'honneur de tourner la roue pour son dernier Tour de France.

00:05 J'espère que vous allez tomber sur vous.

00:07 On en sait déjà beaucoup sur Thibaut Pinot.

00:11 Oui c'est vrai mais ça serait bien quand même.

00:13 Les derniers secrets de Thibaut Pinot, on a envie de les partager.

00:16 C'est ça, on va revenir, c'est vrai que c'est votre dernier Tour de France.

00:20 Mais d'abord c'est vrai que vous étiez très en colère hier.

00:22 Thomas nous a vraiment expliqué ce qu'il était sur la moto, qu'il n'a pas pu repartir.

00:28 Il ne savait pas que c'était Thomas.

00:30 Mais c'est vrai que c'est une situation invraisemblable ce qui s'est passé.

00:35 Oui c'était quand même impressionnant parce qu'il y avait un sacré bordel.

00:41 Et puis derrière on sentait que ça bourrait aussi.

00:43 Tout le monde bourrait un peu tout le monde alors que c'était complètement bloqué.

00:45 Mais il y avait tellement de pentes aussi, c'était compliqué pour les motos de repartir.

00:49 Donc après c'est la faute à pas de chance.

00:52 Mais c'est sûr c'est dommage.

00:54 Heureusement que ça arrive à un échelon où on ne joue pas la victoire.

00:57 Ça met du stress quand même de vivre ça.

00:59 Ça ne met pas spécialement de stress mais c'est vrai que des fois on sent que c'est un peu le bazar.

01:04 Entre les voitures qui doublent les coureurs dans l'école, les motos.

01:08 Ça arrive assez souvent dans l'échelon juste derrière la gagne.

01:12 Thibaut ça fait quoi de se dire que c'est mon dernier Tour de France après tout ce que vous avez vécu ?

01:18 Il y a beaucoup d'émotions.

01:21 Je repense à beaucoup de choses depuis plus de 10 ans.

01:24 J'ai commencé en 2012 le Tour de France.

01:27 Il s'est passé beaucoup de choses.

01:29 Ça me rappelle des souvenirs, des bons et des mauvais.

01:33 Mais en tout cas je pense que j'ai vraiment fait le tour de la question.

01:37 Je suis content de finir le Tour à un bon niveau.

01:40 Justement tu as souvent été dur envers toi-même à quelques mois de ta retraite sportive.

01:45 Tu es quand même fier de ta carrière parce que nous tu nous as fait vibrer.

01:48 Je suis fier c'est sûr.

01:50 Elle aurait pu être encore mieux avec des petites choses qui ne m'auraient pas fragilisé.

01:58 Tout simplement moins malade, moins blessé.

02:01 Ça aurait été une autre carrière.

02:03 Mais ça fait partie de moi et je vis plutôt bien maintenant.

02:06 Tu repenses au Tour 2019 avec un peu de nostalgie ?

02:09 Ou c'est classé, c'est archivé pour vous ?

02:11 C'est souvent les gens qui me le rappellent souvent.

02:15 Mais c'est sûr que ça restera quand même une cicatrice.

02:18 On ne saura jamais la fin de l'histoire.

02:20 Pour tout le monde je pense que c'est un petit truc qui manque.

02:24 Mais dans ce Tour 2019, ça fait 4 ans, jour pour jour, il y a ce souvenir inoubliable au Tourmalet.

02:32 Derrière, Steven Kroos, Valentin Gagnardin.

02:35 Thibaut Pinot toujours en tête.

02:37 Allez Thibaut allez ! Allez mon grand !

02:40 Allez mon grand !

02:42 T'es grand aujourd'hui ! T'es grand !

02:45 T'es le dragon ! Allez mon grand !

02:47 Ouais mec ! Ouais mec ! Ouais !

02:50 Ouais ! Ouais ! Tu l'as fait ! Tu l'as fait !

02:54 L'histoire de Thibaut Pinot au Tourmalet.

02:56 Ouais !

02:58 Yeah !

03:01 Victoire Tourmalet !

03:03 Avec Marc Magnot et toute votre équipe en folie, c'est un des plus beaux moments de votre carrière ?

03:09 C'est un des plus beaux moments, mais ce n'est pas le moment qui pour moi restera grave.

03:14 On va dire que le lendemain après Dalbi, ça a été le plus fort pour moi.

03:17 Parce que là j'ai vraiment montré que j'étais le plus fort du Tour.

03:20 Quand j'ai lâché Bernal de la Rousse, là je me suis dit vraiment que je peux aller gagner le Tour.

03:25 Pour moi, il y a la victoire du Tourmalet, mais le lendemain c'était quand même un tournant dans ma carrière.

03:33 Et puis la Thibaut Mania, parce que c'est vrai que le public sur le bord des routes,

03:38 même je crois à votre hôtel, devant votre hôtel tous les soirs, ça vous surprend ou non ?

03:45 Ouais, ça me surprend c'est sûr.

03:47 Parce que comme je l'ai toujours dit, je ne suis pas un grand champion,

03:50 je suis juste un bon coureur de ma décennie on va dire.

03:53 Mais je pense que j'incarne une génération et je pense que cette génération là,

03:57 ils ont grandi à mes côtés depuis 2012, depuis 2010 même que je suis passé pro.

04:03 Donc voilà, je pense que c'est une génération où j'ai peut-être fait aimer le vélo aussi.

04:09 Donc je suis fier de ça.

04:10 David, ça va être triste la vie sans Thibaut ?

04:14 Ouais, c'est sûr que ça va être très triste.

04:16 Parce que Thibaut dans un groupe, c'est quelqu'un qui amène énormément de bonne humeur,

04:19 qui rigole toujours, qui est toujours la tête haute.

04:23 C'est quelqu'un qui sur le Tour de France, franchement le soir,

04:27 on parle absolument presque pas de vélo et c'est ça qui fait énormément de bien aussi.

04:31 Et de quoi vous parlez justement avec Thibaut le soir ?

04:33 Le gaming !

04:34 Ça, ça reste entre nous ça.

04:36 Non mais on a revu les images du Tourmalet quand Thibaut tu gagnes

04:41 et que David t'avais fait un gros travail.

04:43 Est-ce que c'est du coup un peu ton mentor Thibaut dans cette équipe ?

04:47 Ouais, j'ai eu de la chance déjà.

04:50 Ma première victoire chez les pros, elle m'a été offerte sur un plateau

04:53 de la part de Thibaut sur le Tour de Lens.

04:56 Et derrière, il y a eu ce fameux Tour en 2019.

04:58 J'ai vraiment été observateur de ce que Thibaut faisait sur le vélo, en dehors,

05:02 avec ses équipiers et comment il agissait dans un peloton.

05:05 Et je pense que j'ai eu une formation accélérée presque de trois semaines

05:09 et du coup ça m'a énormément servi pour la suite.

05:12 Est-ce que tu comptes faire comme Thibaut, être fidèle à Marc Maggio ?

05:16 Parce que c'est le cas de beaucoup de coureurs de cette équipe Burupama FDJ

05:19 qui restent toute leur carrière finalement avec Marc.

05:21 À part toi.

05:22 À part moi.

05:23 Oui, dans tous les cas, pour l'instant, je suis encore en contrat dans l'équipe de Marc.

05:27 Après, où l'avenir va m'amener, je ne sais pas.

05:30 Mais dans tous les cas, pour l'instant, je suis encore en contrat avec Marc.

05:33 Je me sens bien dans l'équipe, donc il n'y a pas de raison pour que ça change.

05:36 Vous avez un peu tous prolongé, je crois, non ? Un peu dans l'équipe ?

05:39 Il y a Valentin qui vient de prolonger.

05:41 Après, je n'ai pas forcément fait trop attention à qui avait prolongé.

05:46 Alors, c'est vrai qu'on vous retrouve souvent dans le vélo club, en réaction, etc.

05:50 Vous l'avez dit, il y a cette frustration.

05:53 Vous êtes dixième au classement général, David.

05:55 Quatrième, on s'en souvient, l'année dernière.

05:57 Est-ce qu'on attendait trop de vous ou non dans ce tour ?

06:02 Je pense que de base, quand on est arrivé au tour,

06:05 on était, je pense, peut-être légitime d'essayer de viser un podium.

06:10 En tout cas, après avoir fait quatrième du tour l'an passé,

06:13 d'être monté sur le podium de Paris-Nice,

06:15 je pense que ce n'était pas un objectif fou, dans tous les cas.

06:19 Après, derrière, actuellement, j'étais au maximum de ce que j'étais.

06:24 Les autres sont plus forts que moi et ont été plus forts sur le reste du tour.

06:28 Donc, il y a l'objectif de départ.

06:30 Peut-être qu'à l'heure actuelle, il était trop élevé,

06:32 mais je pense qu'il n'était pas non plus trop élevé au tout départ du tour.

06:36 Est-ce que vous avez le sentiment, David, de ne plus subir la course

06:38 que l'an dernier, quand vous avez terminé quatrième ?

06:41 Subir ? De toute façon, on l'a subi toujours.

06:44 L'an passé aussi, je la subissais.

06:45 Après, oui, je pense qu'on l'a subie plus que l'an passé.

06:49 Dès qu'on lâche, c'est parce qu'on est à fond.

06:53 L'an passé, il y avait des étapes comme Monde,

06:55 où j'ai réussi à aller un petit peu de l'avant.

06:58 Il y a des étapes comme Autakam,

06:59 où on avait réussi à mettre une stratégie en place dans le final.

07:03 Donc, c'était des étapes un peu complètement différentes de cette année,

07:06 où le niveau, comme je l'ai dit, n'a jamais été aussi élevé,

07:09 surtout dans le fond.

07:10 Et quel est votre regard à tous les deux sur ces deux extraterrestres,

07:14 Vingegaard et Pogacar, si proches pendant deux semaines ?

07:18 Alors bon, Pogacar a craqué ces deux derniers jours,

07:21 mais quand on voit leur force, ça met un coup au moral, en fait ?

07:26 Un coup au moral, non, je ne pense pas.

07:28 Après, je pense que chaque époque a ses têtes d'affiche, on va dire.

07:34 Moi, j'ai connu la domination Sky, j'ai connu chaque période.

07:38 Il y a toujours une période où il y a des dominations.

07:41 Et en ce moment, on est avec Vingegaard et Pogacar,

07:44 donc je pense que combien de temps ça va durer, on ne sait pas.

07:47 Mais en tout cas, on est partis pour un sacré duel.

07:49 Ils sont impressionnants, David.

07:51 Oui, ils sont impressionnants.

07:53 Et puis, c'est surtout leur force de caractère de ne jamais lâcher le morceau.

07:57 Quand on voit que Pogacar perd à 10 secondes un jour,

07:59 il est capable le lendemain de tout mettre pour essayer de reprendre 30 secondes.

08:02 C'est ça qui est vraiment impressionnant.

08:05 Et puis, bravo à eux d'être comme ils sont, parce qu'il faut pouvoir le faire,

08:09 mais il faut aussi le faire.

08:11 Donc, bravo à eux pour leur tempérament.

08:13 Laurent ?

08:14 Oui, puis il y a Remco Evenepoel qui va faire ses débuts sur le tour un jour

08:18 et qui va les croiser aussi.

08:19 Donc, ça va être un troisième Larron, qui est à peu près du même niveau

08:22 sur les courses de trois semaines.

08:24 Et ça va encore hausser le niveau vers le haut.

08:26 Et est-ce que, Thibaut, tu te reconnais, toi, dans le cyclisme moderne ?

08:28 Tu sens qu'il y a une vraie évolution depuis que tu es passé pro

08:31 avec le cyclisme de maintenant ?

08:33 Tu le sais très bien.

08:35 Oui, ça ne veut pas dire que c'est même deux métiers différents.

08:39 Quand je suis arrivé en 2010, quand tu vois maintenant tout ce qui est mis en place,

08:43 tout ce qui est avec la nutrition, on a nos matelas qui nous suivent.

08:47 Je pense que si, il y a 14 ans, on avait commencé avec ce...

08:52 On aurait fait aussi notre carrière, je pense.

08:55 Donc, forcément que ça roule plus vite, heureusement, avec le vélo,

08:58 le matériel qui a évolué, tout ce qui est à côté, tout a évolué,

09:02 tout a été optimisé.

09:04 Donc, forcément que ça roule plus vite et heureusement qu'on bat des records de montée.

09:07 Et alors, avec le recul, c'était mieux avant ?

09:09 C'était mieux avant ?

09:11 Oui, largement.

09:13 C'était plus marrant, on rigolait beaucoup plus.

09:17 Même autour de France, on passait beaucoup plus de temps au village départ.

09:21 Il y avait toujours presque la moitié du peloton tous les matins au village départ.

09:24 Il n'y a plus personne, maintenant.

09:26 Je pense qu'il n'y a même plus un coureur qui va au village départ.

09:28 C'est trop sérieux, trop encadré ?

09:30 Oui, c'est devenu trop sérieux et je pense que les coureurs aussi se prennent trop au sérieux.

09:34 Et quand on voit certains reportages où les coureurs vivent vraiment comme des moines,

09:39 maintenant, dehors, en stage, tout ça,

09:42 j'ai l'impression qu'ils se sentent obligés de vivre comme ça, alors que je ne suis pas sûr, en fait.

09:46 Thibaut, qu'est-ce que vous ferez le 9 octobre, après le tour de Lombardie,

09:49 votre dernière course ?

09:51 Je pense que je vais profiter, tout simplement, déjà.

09:54 De ne pas mettre de réveil, de ne pas partir à l'entraînement,

09:57 de ne pas être pressé toute la journée.

09:59 Et juste de profiter de la vie un peu pendant quelques mois.

10:03 Et au Tour de France l'année prochaine ?

10:05 Sûrement, mais je pense que je serai avec les copains au bord de la route.

10:10 Le vélo, c'est depuis tout petit.

10:12 Mon cher Thibaut Saikière, nous avions un invité sur ce plateau, Richard Virenque,

10:16 que je crois que vous aimiez beaucoup quand vous étiez gamin.

10:19 Regardez.

10:21 Quel est ton coureur préféré ?

10:22 Virenque !

10:23 Comme moi !

10:25 Passez fait.

10:27 Voilà.

10:28 Sympa.

10:29 Oui, c'est sympa.

10:30 Et je me suis toujours demandé comment c'était possible de retomber sur ce genre de vidéo.

10:34 Et oui, c'est super sympa.

10:36 Et c'est vrai que j'étais un grand fan de Richard.

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