Les colères de Collard - Pas de parloir : le pays de la démesure !

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00:00 [Générique]
00:14 Chers amis de l'été, bonjour et bienvenue dans cette colère.
00:20 Aujourd'hui je suis en colère parce que j'ai appris que le policier qui a été mis en examen
00:26 est incarcéré pour avoir ouvert le feu et tué Naël, ce jeune homme qui commettait à l'évidence
00:39 un refus d'obtempérer caractérisé après avoir commis de petites infractions routières.
00:46 J'ai appris que ce policier non seulement est en détention mais qu'il n'a toujours pas obtenu
00:50 ce qu'on appelle le parloir, c'est-à-dire le droit de rencontrer sa femme, ses enfants.
00:55 Il est donc dans une sorte d'isolement aggravé. Pourquoi ? Pourquoi ?
01:03 Il est présumé innocent. Sa détention déjà est scandaleuse quand on compare son sort
01:12 au sort qui a été réservé à Palmade par exemple. On n'arrive pas à comprendre que le comédien
01:18 ait été libéré tout de suite, placé sous contrôle judiciaire alors que le policier
01:23 dont on ne peut absolument pas affirmer qu'il est coupable d'un acte volontaire
01:29 est toujours en prison. Et pire, qu'on lui refuse le droit de rencontrer sa femme et ses enfants.
01:36 La suppression du parloir, je l'ai vécue dans ma carrière, elle est le fait du grand banditisme,
01:41 elle est le fait de la criminalité inquiétante quand on a peur que des messages passent à l'extérieur,
01:47 quand on a peur que des proches facilitent la manipulation de l'instruction.
01:56 Mais là, ça ne peut en aucun cas être l'objet d'une interdiction de parloir.
02:03 Donc on a l'impression vraiment que le policier est traité beaucoup plus mal que certains délinquants.
02:09 J'en ai vu beaucoup dans ma carrière et je peux vous garantir que lorsque le juge refuse le parloir,
02:15 c'est qu'on a affaire à une criminalité organisée, le grand trafic de drogue,
02:20 une criminalité de groupe, d'épande, ou alors la grande criminalité financière
02:26 et qu'on a peur que par le truchement de celui ou de celle qui rendra visite,
02:31 des informations circulent, des ordres de pression soient donnés,
02:35 en fait que l'enquête soit compromise. Mais en aucun cas, ce ne peut être le fait de ce policier.
02:41 On attend finalement pour savoir exactement ce qu'il s'est passé,
02:45 que l'ensemble des éléments d'expertise reviennent et que la reconstitution enfin ait lieu
02:51 parce que c'est elle qui permettra de revivre de l'intérieur et de l'extérieur ce que le policier a vécu.
02:58 En tout cas, sa détention au regard de la loi, justifiée paraît-il par le trouble à l'ordre public, est un scandale.
03:07 On a peur que sa remise en liberté fasse hurler la foule des pilleurs, des voleurs, des saccageurs.
03:15 Donc c'est la rue voleuse, la rue pilleuse qui dicte sa loi au juge.
03:20 Mais non seulement on ne le met pas en liberté ce policier, mais en plus on le prive du droit de voir sa famille,
03:26 sa femme, ses enfants, c'est-à-dire qu'on le précipite dans une détresse qui est inimaginable.
03:33 Pourquoi ? Quel est l'intérêt de l'instruction d'empêcher ce mis en cause de voir sa femme, de voir ses enfants ?
03:41 Aucun ! Je n'en vois aucun ! Si ce n'est qu'il faut là encore éviter de mécontenter qui que ce soit
03:49 de cette bande collective qui a pillé la France à tel point qu'il faut une loi de réparation
03:59 pour remettre en état les villes qui ont été saccagées.
04:04 La vérité, et une syndicaliste l'a dit, elle a raison, les policiers en ont marre
04:09 parce qu'ils ont l'impression d'être plus maltraités que le pire des délinquants.
04:12 Et c'est vrai, aujourd'hui quand on voit Palmade qui n'est même pas allé en détention libre
04:19 et qu'on voit ce policier détenu, on se dit il y a deux poids, deux mesures,
04:24 mais c'est parce qu'on est maintenant dans le pays, je vous le dis, de la démesure.
04:28 [Musique]

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