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  • il y a 2 ans
Gangsters Les Diables De L Amérique S01E06 Luis Felipe Alias king blood

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00:00 Il faisait pratiquement l'objet d'un culte.
00:04 Il est devenu emblématique.
00:07 Il était sans pitié.
00:10 Tous ceux qu'il considérait comme ennemis devaient mourir.
00:13 Il pensait que c'était le meilleur moyen d'unir les latinos.
00:19 Les latin kings n'étaient pas mûs par l'argent.
00:23 On ne demandait pas "on a un meurtre ?" mais "combien ?"
00:28 Il y avait des fusillades en pleine rue.
00:32 C'était fou.
00:34 Les membres de gang étaient eux-mêmes tués d'une balle derrière la tête.
00:37 C'était sa majesté des mouches avec des armes automatiques.
00:40 La police de New York n'avait pas connaissance des lettres.
00:44 Il envoyait une lettre et quelqu'un était abattu.
00:48 Il a tout fait en prison. Qu'est-ce que ça aurait été s'il avait été dehors ?
00:52 Il a juste écrit des lettres. Il n'a jamais essayé de tuer personne.
00:56 Dans le groupe, seul King Blood a été jugé.
01:00 C'était lui qu'il voulait. Les autres étaient des lampistes.
01:04 L'aura ou l'illusion s'est évaporée et les gens ont compris que c'était fini.
01:09 Il risquait la perpétuité. C'est comme ça qu'on casse les gens.
01:13 Les écrits de King Blood seront toujours là.
01:16 Quand il y aura des latin kings à New York, ça continuera.
01:21 Arrêtez ! Arrêtez !
01:24 [Générique]
01:36 Aujourd'hui dans Les Diables de l'Amérique, Louis Philippé alias King Blood.
01:50 2 novembre 1993.
01:52 Rudolph Giuliani bat David Dinkins dans l'une des compétitions électorales
01:57 les plus serrées pour conquérir la mairie de New York.
02:00 Dès le lendemain matin, l'ancien procureur se rend à Harlem
02:05 pour proclamer le mot d'ordre de son mandat.
02:09 Si vous regardez nos gens et si vous écoutez ce qu'ils nous disent,
02:13 ils nous disent la même chose.
02:16 S'il vous plaît, aidez-nous à réduire le crime.
02:19 Quand Giuliani et son équipe sont arrivés, tout a changé dans la manière d'assurer l'ordre.
02:25 C'était la tolérance zéro et chacun devait répondre de ses actes.
02:29 En cet hiver 1993, Giuliani et ses collaborateurs trouvent une ville minée par le crime.
02:37 New York, New York, New York
02:41 Le taux de criminalité était 4 à 5 fois supérieur à ce qu'il est maintenant.
02:47 À l'époque, quand on arrivait au boulot, on ne demandait pas "on a un meurtre ?"
02:53 mais "combien ?"
02:55 Certains jours, il y en avait jusqu'à 7.
02:58 La police était submergée de meurtres aux quatre coins de la ville.
03:06 Outre les braquages sanglants et la violence liée à la drogue,
03:09 les autorités sont confrontées à une série de meurtres inhabituels
03:12 dont les victimes sont toutes jeunes et d'origine latino-américaine.
03:16 Certains individus qui étaient des membres de gangs
03:23 étaient tués d'une balle derrière la tête,
03:26 souvent le long d'une route, sous un tunnel ou sur un toit.
03:30 Bizarrement, dans plusieurs cas, les victimes étaient en train d'uriner quand elles ont été tuées.
03:35 C'était des meurtres vraiment étranges.
03:38 Le crime le plus brutal a eu lieu dans un appartement de Boston Road, dans le Bronx.
03:43 La police a trouvé un corps calciné et décapité dans un tapis abandonné dehors.
03:51 C'était dur de savoir ce qui s'était passé, même s'il y avait des rumeurs.
03:57 On a fait des photos de la scène de crime.
04:00 Il avait été étranglé et on l'avait découpé dans une baignoire.
04:03 Ils avaient coupé ses mains et ses pieds, je crois.
04:06 Ils l'avaient aspergé d'alcool à brûler avant de craquer une allumette.
04:10 Les pompiers sont arrivés et avec la police, ils ont découvert le corps.
04:19 Il y a une dimension rituelle quand on regarde les images.
04:25 C'est une histoire presque incroyable.
04:27 Le gangster à l'origine de ce crime atroce, l'homme qui se trouve derrière tous ces meurtres mystérieux,
04:33 est déjà derrière les barreaux.
04:35 Lorsque Louis Philippé est déclaré coupable d'homicides multiples,
04:42 de tentatives de meurtre et d'associations de malfaiteurs,
04:45 il a déjà passé un tiers de sa vie en prison.
04:49 Le chef de gang, connu comme King Blood, possède de nombreux effervents adeptes.
04:54 C'était un leader charismatique et vénéré.
05:05 Que ce soit justifié ou non, c'est une autre histoire.
05:09 Mais il faisait pratiquement l'objet d'un culte en tant que leader des loups.
05:14 Il était le parrain de son gang.
05:16 J'étais le king, King Blood.
05:19 Les gens étaient touchés par ses mots et suivaient ses ordres.
05:23 Il n'épargnait personne.
05:25 Tous ceux qu'il considérait comme ennemis devaient mourir.
05:28 Louis Philippé n'a pas tué ces jeunes gens, mais il est coupable d'avoir donné l'ordre.
05:35 C'est un crime.
05:37 Il n'était pas un saint.
05:39 Il était un homme.
05:41 C'est un crime.
05:43 Il n'était pas un saint, mais il n'était pas le diable.
05:46 On a voulu en faire le diable, mais ce n'était pas ce qu'il était.
05:50 Immigré cubain, Louis Philippé a débarqué aux Etats-Unis dans l'anonymat
05:56 et s'est imaginé leader d'un vaste gang communautaire.
06:00 Il était déjà roi.
06:03 Il avait déjà l'idée incrustée dans la tête quand il est arrivé.
06:06 Il devait penser que c'était le meilleur moyen d'unir les latinos.
06:11 C'est de là que vient l'idée des Latin Kings de New York.
06:14 Il a fondé le gang en 1986 dans la prison de Collins,
06:22 lors d'un conflit avec le Five Percent Nation, un groupe noir.
06:26 Il purge alors une peine de 10 ans pour avoir tué sa petite amie
06:30 en tirant à travers la porte de leur appartement.
06:33 Philippé a plaidé à un accident lié à l'alcool.
06:36 La justice, un meurtre non prémédité.
06:40 Derrière les barreaux, il commence à écrire un manifeste
06:43 inspiré du code des Latin Kings,
06:45 un gang de Chicago formé dans les années 1940.
06:48 Le principal objectif de ce groupe est de montrer au monde
06:53 que nous sommes égaux et que tous unis,
06:56 nous pouvons exiger le respect qui nous est dû en tant qu'êtres humains.
07:00 Ils sont devenus un gang de prison pour les latinos
07:03 qui se défendaient contre la domination des détenus noirs et des gardiens.
07:08 En deux mois, 70 détenus rejoignent les Latin Kings à Collins.
07:13 Au bout d'une semaine, nous avions 9 frères.
07:16 Charlie Rock, qui est devenu mon bras droit,
07:19 Chico, la première couronne.
07:21 Durant l'hiver 1986, Philippé recrute deux membres.
07:25 C'était comme un groupe d'autodéfense pour lui.
07:28 L'accès au téléphone, l'arrêt des mauvais traitements, etc.
07:32 À cette époque, la population carcérale commençait à se défendre.
07:37 De plus en plus de latinos allaient en prison.
07:40 De 1983 à 1990,
07:43 le nombre de détenus dans les prisons de l'État de New York
07:46 est presque multiplié par deux.
07:48 Quand une émeute éclate dans le pavillon 2 de la prison de Collins
07:55 entre les Latin Kings de Philippé et les Black Muslims,
07:58 les autorités carcérales décident de déplacer les premiers vers différents sites
08:02 pour les protéger.
08:05 Ils ont déplacé les premiers vers différents sites pour briser le gang.
08:08 Le gang s'est infiltré partout dans le système pénitentiaire
08:14 et s'est développé.
08:16 En réalité, ça a essaimé le groupe dans le réseau de prison,
08:20 ce qui lui a permis de proliférer.
08:22 Lorsque certains sortaient de prison,
08:26 ils étaient des leaders dans la rue
08:28 et reproduisaient les groupes formés en prison,
08:30 mais à l'extérieur cette fois.
08:33 On a vite grossi.
08:35 On s'est développé et en deux ou trois ans,
08:37 on était l'un des principaux gangs de l'État de New York.
08:40 Presque du jour au lendemain, ils étaient partout.
08:45 En 1989, King Blood sort de Collins et s'installe à Manhattan.
08:55 Un an plus tard, il viole sa liberté conditionnelle en volant une voiture.
08:59 Il ne quittera plus la prison.
09:03 Il est devenu emblématique, un héros,
09:06 un défenseur de la communauté latino.
09:08 King Blood va donc diriger les siens,
09:11 non avec un glaive, mais avec un stylo.
09:14 Les Kings agiront avec bienveillance et amour.
09:17 Nous relèverons ceux des nôtres qui sont tombés.
09:20 Il y a bien des manières de prouver sa valeur.
09:22 Il n'est pas toujours utile de mourir pour devenir l'un de nos héros.
09:25 Répandez la parole.
09:27 Il y avait un très grand fan du gang.
09:30 Il y avait un très grand souci des conditions sociales,
09:34 des questions liées à la famille,
09:36 le sens du devoir,
09:38 apprendre à respecter sa femme,
09:40 apprendre à respecter son mari.
09:42 Dans ce type de sous-culture,
09:46 les enfants sont en quête de figures héroïques,
09:49 de guides, d'exemples à suivre,
09:51 de quelqu'un qui inspire le respect.
09:53 Personne n'a vu Jésus,
09:56 mais on a une idée de qui il est parce qu'il est dans la Bible.
09:59 Et c'est ce à quoi les gens adhèrent.
10:01 C'était pareil avec King Blood.
10:03 C'était sa majesté des mouches avec des armes automatiques.
10:08 Ses propres mots seront des armes contre lui.
10:12 Nous sommes faits à l'image de Dieu.
10:15 Nous possédons la puissance de Dieu comme les étoiles,
10:18 les arbres et les fleuves.
10:20 Il est évident qu'il était très perturbé.
10:24 Ses lettres contenaient beaucoup d'instructions pour assassiner des gens,
10:28 pour tuer des gens à vue.
10:30 Ces gens étaient hors de contrôle.
10:35 Une poignée d'hommes avait le pouvoir de décider
10:38 qui allait rester en vie et qui allait mourir.
10:41 En 1990,
10:48 l'un des chefs de gang les plus puissants d'Amérique,
10:51 Luis Felipe, est devenu le détenu le plus craint
10:54 dans tout le système carcéral de l'État de New York.
10:58 Ils n'aiment pas du tout
11:00 quand les détenus sont capables de s'unir,
11:03 de s'organiser, de s'informer mutuellement sur leurs droits
11:06 et sur la manière de contester le système politique.
11:09 Ils n'aiment pas ça. Je l'ai vécu moi-même en prison.
11:15 Le père Luis Barrios, prêtre épiscopalien et enseignant,
11:21 a passé 60 jours en détention pour désobéissance civique.
11:26 Formé à la psychologie médico-légale,
11:28 l'homme d'église connaît bien la dureté de la vie carcérale.
11:31 J'ai passé moi-même trois semaines à l'isolement.
11:35 Il y a un moment où on perd ses repères,
11:38 où on a besoin de prendre l'air, de parler,
11:40 de discuter avec quelqu'un.
11:42 Luis Felipe se tourne vers l'écriture.
11:46 A l'époque, ses notes et ses lettres sont graves et prolifiques.
11:50 Nous devons nous rappeler d'où nous venons.
11:54 Lentement, nous apprenons des écrits.
11:56 Si vous aimez les vôtres, vous mourrez pour eux,
11:59 et c'est ce qui compte.
12:01 Au début des années 1990, son gang, The Latin Kings,
12:07 se développe de jour en jour, à l'intérieur comme à l'extérieur
12:10 des prisons de l'État de New York.
12:12 Felipe écrit un manifeste pour les femmes
12:14 et rebaptise le gang The Almighty Latin King and Queen Nation,
12:18 les tout-puissants rois et reines latino.
12:22 Je suis loyale envers mes frères, mes sœurs, mon roi et ma communauté.
12:26 Je fais respecter et respecte notre loi du silence.
12:29 Toute trahison est une menace pour la communauté.
12:33 Il a donné aux reines leur propre histoire,
12:37 leurs propres enseignements,
12:39 leur liberté de vivre comme nous.
12:41 C'est bien.
12:48 En 1993, son gang et son aura ne cessant de grandir,
12:52 Felipe est transféré de Collins au centre pénitentiaire Supermax d'Atica.
12:57 Mon frère, les tiens te donnent le pouvoir quand ils choisissent de te suivre.
13:05 Dans la prison où il a été placé, des détenus se sont révoltés
13:09 lors d'une des mutineries les plus sanglantes de l'histoire américaine.
13:14 Le 9 septembre 1971, 33 membres du personnel pénitentiaire ont été pris en otage.
13:20 Quatre jours de négociations sur les conditions de détention se sont conclues
13:24 par un assaut de la police d'une rare violence.
13:27 Le rétablissement de l'ordre a coûté la vie à 43 personnes,
13:32 parmi lesquelles 11 surveillants.
13:34 C'est là qu'ils ont eu peur de Luis Felipe.
13:38 Ils ont eu peur de voir se rejouer les meutes d'Atica.
13:42 Il avait une incroyable capacité à fédérer.
13:45 Il a été le premier à unir ses frères,
13:48 même si dans le manifeste des Latin Kings, aucun noir ne peut rejoindre le gang.
13:53 Ce qui est une contradiction, puisque Felipe est en partie noir.
14:08 L'homme connu comme King Blood est issu de la Havana, à Cuba.
14:12 Il n'a pas connu son père, sa mère était une prostituée.
14:18 Il avait eu des ennuis à Cuba vers 17-18 ans.
14:21 Il y a fait de la prison.
14:23 En 1980, Fidel Castro tente d'expulser les indésirables de l'île.
14:28 Luis Felipe est forcé à l'exil.
14:31 Il n'y a pas seulement les faibles et les miséreux de Cuba,
14:35 mais aussi les meurtriers, les voleurs, les violeurs.
14:38 Castro a fait expulser 125 000 déviants, les indésirables de Cuba.
14:44 Il les a forcés à quitter le pays pour Miami.
14:48 Je me suis senti prisonnier de la mer.
14:52 On ne sait pas si on survivra à la nuit.
14:55 Ça a été un traumatisme psychosocial pour chaque cubain arrivé avec l'exode de Marielle.
15:04 Les Mariellitos ont été largement méprisés par la population de Miami.
15:09 Ils étaient les déviants.
15:11 Les autres Cubains de Miami étaient les bons.
15:14 Ils n'avaient pas de point de référence pour trouver leur place dans la société.
15:19 Ils ne savaient pas dans quelle direction aller.
15:22 Au début des années 1980, Luis Felipe rejoint Chicago.
15:31 Il obtient un travail à Arlington Park, dans la banlieue de la ville.
15:36 Au sein de la communauté immigrée du Midwest,
15:40 il trouve un substitut de foyer, un gang de rue appelé "The Latin Kings".
15:45 Si on regarde l'histoire des gangs n'importe où,
15:48 Chicago est le berceau des gangs.
15:50 Ça s'appelait au départ "The Latin Angels".
15:56 Ils savaient que les gangs étaient des gangs.
15:59 Ils s'appelaient "The Latin Angels".
16:01 Et ça avait été créé par un certain Lord Gino.
16:04 Au fil des siècles d'immigration dans ce pays, il y a toujours une lutte.
16:09 L'union, le rassemblement de la communauté latino,
16:12 a commencé à se faire avec les Kings de Chicago.
16:15 Les Latin Kings donnent à Luis Felipe une discipline et une histoire.
16:22 Notre religion, c'est le "Kingism".
16:26 C'est une croyance ou Dieu en qui tu crois,
16:28 qui fait de toi une personne meilleure,
16:30 qui te permet de mieux comprendre les choses.
16:32 On accepte ça comme du "Kingism".
16:35 Ce groupe s'appelle "The Almighty Latin King and Queen Nation".
16:40 On accepte toute croyance, toute religion.
16:45 Tu peux très bien être musulman.
16:47 Du moment que tu respectes nos règles et nos lois,
16:51 il n'y a pas de problème.
16:53 Les cinq points du manifeste renvoient aux cinq pointes de la couronne.
16:57 Honneur,
17:02 obéissance,
17:04 sacrifice,
17:06 droiture,
17:08 amour.
17:10 La structure même de commandement du gang,
17:21 les cinq chefs représentant les cinq pointes de la couronne,
17:24 était très formalisée et codifiée.
17:27 Ce n'est pas comme ça généralement dans un gang de rue.
17:31 Quand un membre fait le salut à un autre membre,
17:34 il doit toujours être rendu.
17:36 Notre salut dit qu'on est prêts à mourir les uns pour les autres.
17:40 On dit "Amor del rey", "Amour du roi".
17:44 Quand on se salue, on fait le geste de brandir la couronne,
17:47 et on finit par une accolade.
17:50 Ils vivent dans une sous-culture spécifique,
17:53 avec des lois, des pratiques et des rituels qui leur sont propres.
17:57 Au sein des Latin Kings de Chicago,
18:00 Louis Philippé se forge une identité.
18:02 C'était un gang.
18:05 On tirait sur des gens et on en tuait.
18:08 Je me suis fait tirer dessus et j'ai tué.
18:10 C'est à Chicago qu'on lui a donné son nom, King Blood.
18:14 Dans le nord de l'état de New York,
18:18 Philippé fonde son propre royaume.
18:20 En quelques mois, son manifeste se diffuse dans toutes les prisons de la région.
18:25 Et jusque dans les rues de Manhattan.
18:31 Ils ont commencé à s'emparer de certaines zones de Brooklyn,
18:37 du Bronx et de Manhattan,
18:39 à une époque où les barrios, les quartiers ghettos,
18:42 étaient largement contrôlés par les gangs du crack.
18:46 Dans les années 1989-1990,
18:49 du côté de Washington Square Park ou à Bushwick,
18:52 on vendait de la drogue à ciel ouvert.
18:54 Ils ont pris des territoires aux dealers de l'époque.
18:57 Quand j'étais gamin, c'était fou.
19:00 Il y avait des fusillades en plein jour et en pleine rue.
19:03 C'était fou.
19:04 New York, c'était la jungle.
19:06 C'était dingue.
19:07 Le gang n'a jamais été organisé.
19:11 autour du trafic de drogue.
19:13 Mais ils ont pris des territoires aux trafiquants et aux dealers de rue.
19:17 Dans ce climat volatile de trafic de drogue et de guerre de territoire,
19:22 Philippé devient celui vers qui on se tourne pour trancher.
19:25 Les lettres arrivaient, on lui demandait des conseils sur tout et n'importe quoi.
19:31 Tu ne sais pas ce qui se passe dans la rue si on ne te le dit pas.
19:35 Beaucoup de gens vous laissent faire des choses.
19:37 King Blood commence à imposer sa loi.
19:40 Il n'est pas mon frère. Il faut l'éliminer.
19:45 TOS, c'est tuer à vue.
19:48 BOS, battre à vue.
19:50 Avec un BOS, tu te fais tabasser dès qu'on te choppe.
19:55 Avec un TOS, tu te prends une balle dans la tête.
19:58 Tu es un homme, tu es un homme.
20:01 Tu es un homme, tu es un homme.
20:03 Avec un TOS, tu te prends une balle dans la tête.
20:07 Maussi était un latin king de Brooklyn.
20:12 À Halloween, dans un HLM de Brooklyn, ils l'ont coursé et ils lui ont tiré dessus dans les couloirs.
20:18 En 1994, une série de meurtres étranges visant de jeunes latinos
20:27 défie la politique anticriminalité du maire de New York.
20:32 Un corps sans tête dans un tapis, un autre sur un toit, avec un tatouage arraché.
20:37 Dans le nord de l'État, les autorités carcérales possèdent les éléments pour reconstituer le puzzle.
20:43 Il écrivait sur l'éducation, sur la libération de sa communauté, sur la question des femmes.
20:51 Il disait ce qu'il fallait faire contre les traîtres.
20:54 Il émettait des TOS, Terminate On Site, ce qui veut dire tuer à vue telle personne.
21:01 Ce sont des mouchards hypocrites. Il faut émettre un TOS.
21:06 Souvent on ne savait pas de quelle prison ça venait, parce que les lettres étaient envoyées à quelqu'un de l'extérieur.
21:19 Avec des instructions disant de réexpédier la lettre sans l'enveloppe à quelqu'un dans une autre prison.
21:26 De cette manière, on ne pouvait pas savoir d'où ça venait et à qui ça se rattachait.
21:31 À la prison d'Attica, King Blood navigue entre l'isolement et les cellules ordinaires, pour organiser les détenus contre les gardiens.
21:41 Les autorités carcérales ont estimé qu'il fallait mettre en place une surveillance de son courrier et en faire des copies.
21:51 Les lettres étaient codées. Ils ne demandaient presque jamais d'aller tuer quelqu'un.
21:56 Ma préférée disait "Donne à Moussey ses cadeaux d'anniversaire".
22:01 On a su plus tard qu'un type dont le surnom était King Moussey avait été tué dans une fête à Brooklyn.
22:19 King Moussey était un latin king de Brooklyn. Il pensait qu'il allait prendre la place de Philippé à la tête du gang.
22:26 Ils ont essayé de le tuer à Halloween pendant les festivités. Dans un HLM de Brooklyn, ils l'ont courcé et ils lui ont tiré dessus dans les couloirs.
22:35 Rafael González, alias King Moussey, est touché lors de la fusillade. Mais il s'en sort vivant.
22:42 Son beau-frère, Victor Hirschman, n'aura pas cette chance.
22:47 Le latin king qui a reçu la lettre ordonnant de tuer Moussey est William Cartagena, alias King Little Man.
22:55 Lorsque King Blood apprend que ce dernier a échoué dans sa mission d'éliminer King Moussey, il émet un nouveau TOS pour l'exécution de King Little Man lui-même.
23:10 Tout king croisant Little Man devait impérativement le tuer. S'il ne le faisait pas, il pouvait lui-même être tué.
23:17 Quand William Cartagena disparaît, les kings se tournent vers sa reine.
23:22 Ils sont allés chez la compagne de Little Man. Vers 3 ou 4 heures du matin, ils ont arrosé la cage d'escalier d'essence et ils ont mis le feu.
23:36 Elle s'en est sortie indemne, mais deux autres résidents ont été brûlés.
23:40 Little Man a compris qu'il ne plaisantait pas. Il a appelé l'un des kings au téléphone et il lui a dit qu'il voulait revenir pour se racheter de sa faute.
23:51 Alors, ils l'ont embobiné.
23:57 Ils ont trouvé un stratagème pour le faire revenir. Ils lui ont dit "Bon, tu peux revenir, mais tu devras recevoir une correction de 5 minutes, un BOS. Une fois que tu auras reçu ta correction, tout sera oublié."
24:12 Il est donc revenu dans l'appartement. Ils l'ont fait se déshabiller, puis y asseoir en sous-vêtements pour attendre sa correction.
24:23 Quelqu'un est entré derrière lui et a passé une ceinture autour de son cou.
24:27 "Little Man est un traître, pour moi et pour les nôtres. Vous connaissez mes ordres à son égard."
24:34 Ils respectaient les règles du manifeste. Little Man les avait enfreintes, ils devaient payer.
24:42 King Blood a désigné King Teardrop pour mener à bien l'exécution.
24:49 "Ils avaient deux instructions pour ce meurtre. King Teardrop voulait une preuve de la mort, donc il voulait son tatouage et sa tête."
24:57 Après avoir incendié le corps sans tête dans la baignoire, les tueurs prennent la fuite.
25:05 "Ils ont fait signe à un taxi clandestin qui passait et ils lui ont dit "Combien pour Arthur Avenue et East Tremont Avenue?" Le chauffeur a répondu "Un dollar par tête."
25:18 Ils ont gloussé entre eux parce qu'ils avaient la tête de Little Man dans un sac.
25:22 La seule preuve reliant le crime à King Blood réside dans ses écrits.
25:27 La police de New York enquêtait sur les meurtres, mais ils n'avaient pas connaissance des lettres.
25:36 Les autorités carcérales possédaient les preuves dans une bonne centaine de lettres.
25:41 Le FBI est intervenu, mais ils ne connaissaient pas bien le milieu des rues de New York.
25:48 Au printemps 1994, les trois entités coopèrent, lorsque King Blood émet une sentence de mort à l'encontre d'un autre King détenu à Rikers Island, la prison centrale des cinq arrondissements de New York.
26:00 "Philippe avait réussi à faire passer un ordre à King Blaze, le chef des Latin Kings à Rikers."
26:10 King Blood donne son feu vert pour faire éliminer un détenu du nom de Pedro Rosario, alias Pit Rock, en représailles d'une série d'attaques au couteau perpétrées contre les Latin Kings de Rikers.
26:20 "Si ma mémoire est bonne, ils ne l'ont pas seulement tailladé, ils ont gravé LK sur lui pour indiquer que c'était les Latin Kings qui avaient fait ça."
26:31 "Ils l'ont lacéré à coups de rasoir jusqu'à le laisser pour mort. C'était assez atroce."
26:39 "Ils ne l'ont pas tué, je crois que King Blaze a dit 'on l'a assez taillé'."
26:43 "Il voulait en rester là, mais Philippe a ordonné qu'ils retentent de le tuer."
26:47 Pit Rock échappe finalement à la mort car King Blaze refuse d'obéir à l'ordre de son chef et commence à coopérer avec les forces de l'ordre.
27:03 "On a découvert l'existence des lettres et on a commencé à les examiner sous toutes les coutures."
27:09 Les autorités carcérales possèdent des copies des lettres et des registres de visite.
27:14 "Ils avaient la trace des visites de ceux qui étaient venus prendre leurs ordres de King Blood et d'autres Kings dans les prisons."
27:23 En quelques mois, les enquêteurs reconstituent le puzzle et relient les lettres de King Blood au meurtre jusqu'alors inexpliqué.
27:33 "Pour atteindre un gang de ce type là, il faut arrêter un maximum de membres."
27:37 "Lors de cette première série d'inculpations, on a visé les grands chefs des latin kings des différents secteurs de New York."
27:45 "On a commencé à tous les arrêter."
27:48 "King Assassin, King Epic, King Blaze, King Teardrop."
27:55 Déjà derrière les barreaux, King Blood est arrêté le 21 juin 1994 et inculpé de meurtre, de tentative de meurtre et de complicité de meurtre.
28:04 "Il a juste écrit des lettres. Il a jamais essayé de tuer personne."
28:09 "Il a tout fait en prison. Qu'est-ce que ça aurait été s'il avait été dehors ?"
28:19 Au printemps 1994, un gangster connu comme King Blood est inculpé de meurtre et de complicité de meurtre.
28:25 La police arrête également 28 de ses complices, tous ceux qui commettent des méfaits sur ses ordres.
28:32 "Les journaux parlaient tous du procès des latin kings qui approchait."
28:45 "Les latin kings étaient autorisés à tenir leur réunion dans une église de Harlem."
28:49 Ils se rassemblent une fois par mois dans l'église épiscopalienne Sainte-Marie, sur la 126ème rue ouest à Harlem, où officie le père Luis Barrios.
28:59 "Il y avait les kings, les queens, les petits bouts de choux qui couraient partout."
29:05 "L'église était un refuge car la police ne pouvait y entrer."
29:11 "J'y suis allé. Tous les hommes et les femmes étaient habillés en noir et or."
29:15 "Il y avait surtout des hommes, mais aussi des enfants qui marchaient en direction de l'église."
29:20 "C'était l'équipe noir et or. Et à droite, il y avait l'équipe bleue, les policiers."
29:26 L'église est à seulement 15 mètres du 26ème poste de police.
29:37 "C'est en face d'un énorme poste de police. Les policiers étaient là."
29:41 "Avec des jumelles, ils surveillaient ce qui se passait dans l'église où des centaines de personnes se rassemblaient."
29:46 "C'était une fois par mois. On appelait ça des universels."
29:50 "On organisait ça à la face des flics, de l'autre côté de la rue. C'était super."
29:55 "C'était quelque chose d'étonnant."
29:58 "Bien blanc rentré, c'était un choc pour lui et pour tous. C'était suspect. C'est un flic."
30:06 "C'était là que se faisaient les annonces de la communauté."
30:09 "Une personne du centre anti-viol disait, si l'une des sœurs a des problèmes, qu'elle vienne me trouver."
30:15 "Un gars du syndicat des Charpentiers disait qu'il avait besoin de recruter pour des chantiers."
30:21 "Il disait que les chantiers étaient confisqués par les Italiens. Il fallait changer ça."
30:26 Les réunions sont dirigées par King Tom, un jeune homme qui reprend le flanc droit.
30:33 Un jeune homme qui reprend le flambeau de King Blood.
30:36 Quelques kilomètres plus au sud, à Manhattan, le grand leader des Latin Kings de New York apparaît pour la première fois dans le box des accusés, devant ses plus fervents adeptes.
30:49 "Je l'ai vu quand on l'a amené dans la salle."
30:54 "J'étais le procureur en charge quand on a arrêté les 20 principaux dirigeants du gang."
31:02 "Quand on s'apprêtait à les présenter à la cour, ils étaient dans une cellule en retrait."
31:06 "King Blood leur a ordonné de se jeter par groupe de cinq contre les grilles avant de la cellule."
31:11 "C'était la première fois que ça arrivait à ma connaissance."
31:16 "La porte commençait à sortir de ses gompes, ce qui aurait pu ouvrir la cellule."
31:21 "On a entendu un énorme vacarme."
31:26 "Les marshalls tentaient de maîtriser les Latin Kings qui étaient déchaînés."
31:31 "Un des marshalls a passé sa tête par la porte et ils ont déchiré sa chemise."
31:34 "Il saignait au visage et il a dit au juge, donnez-nous quelques minutes avant qu'on fasse entrer les accusés."
31:41 L'accusation entend juger les chefs des Latin Kings dans le cadre de la loi RICO.
31:48 Adoptée en 1970, cette législation vise à réprimer les organisations de type mafieux, en poursuivant les membres présumés de gangs criminels.
32:00 Cette loi avait notamment servi contre la mafia, mais jamais contre des gangs de rue.
32:05 "Les Latin Kings n'étaient pas mus par l'argent, contrairement à bien d'autres gangs."
32:13 "Ils étaient différents à cet égard."
32:16 "Ils étaient centrés sur ce qu'ils considéraient comme leur héritage et leur identité ethnique."
32:21 "On a commencé à débattre de jusqu'où on pouvait exploiter les lois sur le crime organisé."
32:29 "Il fallait d'abord prouver qu'il existait bien une organisation appelée The Latin Kings."
32:33 En se réunissant devant le tribunal tous les jours, les disciples de King Blood étayent la thèse de l'organisation structurée.
32:42 "Tous les Kings et les Queens de New York étaient dehors en train de crier, libérez King Blood."
32:53 "On était des milliers et on était sûrement entourés par tous les flics de la ville."
32:58 "Il y avait un sentiment d'unité."
33:00 "Ça nous a été profitable."
33:07 "C'était impressionnant au début, mais ça s'est tassé après une semaine de procès."
33:11 "Et ça a soutenu l'idée qu'il s'agissait d'un groupe très organisé."
33:15 Pour les 28 accusés, désormais séparés de leurs frères par des barreaux,
33:25 la démonstration de force n'est pas assez dissuasive pour les empêcher de lâcher leur chef.
33:29 "Au départ, un certain nombre de membres du gang n'étaient pas prêts à coopérer."
33:36 "Et puis ils ont arrêté Alex Figueroa avec une arme."
33:41 "On savait qu'il faisait partie du gang, sans doute à un niveau élevé."
33:45 "On a trouvé des correspondances balistiques entre les meurtres."
33:51 "Les balles venaient de la même arme."
33:53 "On a pu établir que celle-ci avait été utilisée pour le meurtre du Bronx, pour celui de Brooklyn et pour celui du Queens."
34:00 "C'était une preuve solide qu'ils étaient impliqués ensemble."
34:03 "Le bureau du procureur a mis la pression sur les accusés."
34:08 "Ils leur ont dit, ou bien vous prenez 25 ans ou la perpétuité, ou bien vous coopérez et vous ne faites que 3 ans."
34:16 "C'est comme ça qu'ils divisent les gens."
34:20 Un latin king appelé King Assassin a coopéré.
34:24 Il s'appelait Francisco Soto.
34:27 "C'était un type extrêmement intelligent, mais il était sans pitié."
34:33 "Il était le dernier dont on aurait pu penser, contrairement à ce que son nom indiquait, qu'il coopérait."
34:42 "Cet homme, King Assassin, a été le dernier à coopérer."
34:48 "Cet homme, King Assassin, a avoué sans hésitation être impliqué dans au moins une douzaine de meurtres."
34:54 "On lui a dit, pourquoi vous témoignez ?"
34:59 "Alors il a raconté qu'ils s'étaient tous retrouvés sur le toit de la prison."
35:04 "Là où les prévenus s'aèrent dans le centre de détention de la cour fédérale de Manhattan."
35:08 "Ils se tenaient tous en rond autour de King Blood."
35:12 "L'un des latin kings a demandé à King Blood, c'est quoi la suite ?"
35:17 "On a tous des chefs d'accusation fédéraux sur la tête, on va prendre perpète."
35:21 "Et King Blood a eu un regard détaché."
35:24 "Il a dit, la suite, c'est qu'on sèche les audiences et on fait perpète."
35:29 "King Assassin lui a dit, non, c'est quoi le plan pour s'en sortir ?"
35:36 "Il s'attendait à ce que l'autre lui réponde, on tue les témoins, on menace le juge."
35:41 "Il s'attendait à un vrai plan."
35:44 "Mais King Blood a répété, on sèche le procès et on fait perpète."
35:48 "King Assassin est redescendu du toit et à la première occasion il a appelé son avocat."
35:56 "Il avait avalé beaucoup de choses tordues, mais ça, il n'en voulait pas."
36:01 "L'aura ou l'illusion s'est évaporée et les gens ont compris que c'était fini."
36:07 Tous les accusés finiront par coopérer avec la justice.
36:13 Tous au fin.
36:14 "Dans le groupe, seul King Blood a été jugé."
36:18 "Pourquoi il aurait coopéré ? C'était les autres qui avaient tué de leurs mains."
36:24 "Ils ont bénéficié du programme de protection des témoins et ils s'en sont tirés à bon compte."
36:31 "C'était lui qu'ils voulaient, les autres étaient des lampistes."
36:35 "Ils voulaient le cerveau du groupe et ils l'ont eu."
36:41 En octobre 1996, Louis Philippé, alias King Blood, est jugé à New York pour meurtre et complicité de meurtre.
36:49 Ses coprévenus ayant obtenu un accord en plaidant coupable, il est le seul à devoir répondre de ses actes dans une ambiance électrique.
36:57 "La salle des pas perdus était remplie de Latin Kings en noir et or."
37:04 "Quand King Blood est entré, au moins 60, 70 Latin Kings se sont levés et ont crié à l'unisson 'A mort del Rey' leur salut."
37:14 "Et ils se sont tous assis."
37:16 "C'était comme ça chaque jour du procès."
37:20 "Je n'imagine pas revoir ça un jour."
37:23 Le procès dure cinq semaines.
37:27 Deux ex-Latin Kings témoignent contre leur ancien chef.
37:32 Mais des preuves matérielles sont également présentées.
37:35 "C'était accablant. On avait les lettres. Je crois que c'était toute sa vie qui était résumée là."
37:41 "S'il avait plaidé coupable, ça aurait voulu dire qu'il reconnaissait les faits."
37:45 "Il ne pouvait pas. Il avait trop d'orgueil pour ça."
37:50 "La défense nous a laissé perplexes."
37:55 "La première plaidoirie de son avocat a consisté à dire qu'il était un combattant de la liberté."
38:01 "Et qu'il s'agissait d'un procès politique."
38:04 "En entrant dans la salle, j'ai vu des Marshalls partout."
38:08 "Ils étaient alignés contre les murs autour de nous."
38:12 "Et le verdict est tombé."
38:16 Coupable sur les 18 chefs d'accusation.
38:22 "Philippe s'est tourné vers nous. Il a secoué la tête et on l'a fait sortir."
38:28 "On a entendu derrière nous un grondement amplifié par l'écho."
38:36 "Qu'on n'a pas l'habitude d'entendre dans une salle de tribunal."
38:40 "Je dirais que c'est le moment du procès qui a été sans doute le plus perturbant pour moi."
38:45 Le 14 février 1997, le juge John Martin condamne Louis Philippe pour ses crimes
38:55 de réclusion criminelle à perpétuité incompressible, assorti d'une mesure d'isolement carcéral.
38:59 "Je n'avais jamais entendu un juge proposer puis prononcer la réclusion à perpétuité avec mesure d'isolement."
39:09 "Il a dit qu'il ne croyait pas à la peine de mort, mais que si ça avait été possible, il aurait rendu ce verdict sans hésitation."
39:19 "Il a été le seul prévenu dans une instance fédérale à avoir une telle sentence depuis la Deuxième Guerre mondiale."
39:25 "Personne d'autre n'a eu ça, pas même les terroristes du 11 septembre ou les mafieux qui avaient tué 35 personnes."
39:31 "C'était inédit."
39:33 "Vous me condamnez à mourir jour après jour."
39:37 "Personne ne peut m'écrire, m'envoyer de l'argent ou s'occuper de moi désormais."
39:41 "Ça nous a fait plus de mal qu'à lui."
39:45 "Il savait qu'il devait payer pour ce qu'il avait fait."
39:48 "Mais je crois que ce qui lui a fait le plus mal, c'est l'idée de comment il allait décliner."
39:52 "Philippe est envoyé dans une prison fédérale ultra-moderne, à Florence, dans le Colorado."
39:59 "Elle abritait des gens comme Ted Kaczynski, alias Una Bomber, Timothy McVeigh, Ramsey Youssef et d'autres sinistres meurtriers."
40:10 "Le pire du pire."
40:16 "Il a admis qu'il était là pour toujours."
40:18 "Il en sortirait dans une boîte."
40:20 "À sa mort, il l'avait accepté."
40:23 "Il a dit aux gangs."
40:26 "Vous voyez comme ils nous craignent et comme ils nous détestent ?"
40:30 "Quand il a été condamné, c'est là que King Tone a pris les rênes et a complètement transformé le groupe en un mouvement social."
40:41 "On ne veut pas venir ici pour causer la guerre."
40:43 "On veut sauver ces rues, on veut sauver ces projets."
40:46 "On veut les remplir d'amour, pas de haine."
40:48 En quelques mois, King Tone et son mouvement organisent le nettoyage des quartiers.
40:54 La collecte de nourriture pour les démunis et rédige des pétitions réclamant des terrains de sport.
41:00 "Quand Tone est arrivé, on s'est engagé plus politiquement à New York."
41:04 "Après, petit à petit, de plus en plus de frères sont allés à l'école."
41:09 "Ils ont essayé de devenir médecins, professeurs, policiers."
41:12 "Comme les autres, on devait s'intégrer dans la société."
41:16 "Pour une grande part, ces jeunes étaient privés d'espoir."
41:21 "Ils recherchaient des débouchés positifs qu'ils ne trouvaient nulle part ailleurs."
41:25 "Le gang est donc devenu une sorte de solution pour eux, dans des circonstances très difficiles."
41:31 "Il a comblé un vide dans leur vie."
41:36 "J'aurai la patience d'un roi et ne cèderai pas au désespoir."
41:39 "Il y a un temps pour se reposer et un autre pour frapper."
41:43 "Quand on donne une idée à une communauté, quand on leur dit 'nous devons nous défendre'..."
41:49 "Je veux dire, beaucoup de latinos étaient maltraités."
41:52 "Ca oblige à se soulever."
41:55 "Si on s'en prend à eux, au final, on s'en prendra à moi."
41:59 "Ils remplaçaient la famille."
42:04 "L'organisation devenait leur famille."
42:06 "Cette élite secrète est faite de grands hommes d'honneur, de courage, d'audace, de respect de soi, de fierté et surtout de silence."
42:17 "Les écrits de King Blood seront toujours là."
42:20 "Si je le voyais maintenant, je lui dirais qu'il n'est pas tombé pour rien."
42:24 "On est toujours là, on se bat toujours et on perpétue l'esprit qu'il nous a insufflé."
42:30 "Tant qu'il y aura des Latin Kings à New York, ça continuera."
42:34 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
42:37 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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