Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des moyens mis en place pour assurer la sécurité lors des festivités du 14 juillet.
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00:00 Rennes, on l'évoquait avec Rodimana, il y a des unités d'élite qui sont déployées.
00:03 Le GIGN, bien sûr, le groupe d'intervention des gendarmes de la Mairie nationale, la BRE
00:08 et le Rennes.
00:09 Est-ce que c'est leur travail de faire du maintien de l'ordre et des interpellations ?
00:11 Ils sont avant tout policiers et gendarmes.
00:14 J'aimerais vous dire ça parce qu'effectivement, ils sont plutôt entraînés pour des spectres
00:22 de haut niveau, comme on dit dans la police nationale et dans la gendarmerie nationale.
00:26 Mais aussi, ils peuvent prêter...
00:28 Ce sont des unités de service, c'est-à-dire qu'ils peuvent prêter leurs moyens et leurs
00:33 qualités humaines à des services de police et à des services de maintien de l'ordre.
00:41 À condition qu'ils soient utilisés en dernier recours, en dernier ressort dans des situations
00:46 bien particulières, ce qui a été le cas jusqu'à présent.
00:48 Ils ont aussi des moyens blindés, je le rappelle, qui permettent de faire en sorte que les CRS,
00:54 les gendarmes et les autres policiers vont pouvoir cheminer à l'abri derrière, sans
00:59 prendre un mortier d'artifice, dont on espère qu'au 14 juillet, ils seront plus verticaux
01:06 que horizontaux.
01:07 Espérons que ça soit dans le ciel et pas dans la tête des policiers et gendarmes.
01:11 Il y a le GIGN aussi, je le disais ce matin.
01:13 Christian Rodrigues, le patron, le directeur général de la Gendarmerie nationale, était
01:18 mon invité.
01:19 Écoutez ce qu'il dit à propos de la devise du GIGN.
01:22 Ils sont là pour prévenir, ils sont là pour rassurer, ils sont là pour dissuader.
01:25 Ensuite, ce sont des spécialistes de l'interpellation.
01:28 Et être spécialiste de l'interpellation, c'est permettre d'interpeller dans des meilleures
01:32 conditions de sécurité pour la personne interpellée, comme pour ceux qui interpellent.
01:36 Donc je pense qu'aujourd'hui, et c'est aussi quelque chose… Certains auront une
01:40 autre lecture, mais quand je vois le niveau de violence que l'on a observé, et finalement,
01:46 les blessés graves, il y en a eu, mais finalement très peu, quand on regarde ce qui a pu se
01:51 passer dans d'autres pays étrangers ces dernières années, c'est aussi parce que
01:54 les gens qui ont interpellé sont des gens qui sont équipés, formés, et qui le font
01:59 dans les meilleures conditions de sécurité pour les uns et pour les autres.
02:02 Vous parlez de Louis Dragnel, ça c'est pour vraiment impressionner ceux qui seraient
02:05 tentés de mettre le bazar.
02:07 Absolument, ça dissuade.
02:08 J'ai eu des gendarmes du GIGN et des policiers du RAID au moment des émeutes qui m'ont
02:13 aussi dit que ça attirait.
02:14 Parce qu'il y avait aussi des jeunes qui disaient "regardez ce qui se passe, le RAID
02:19 est venu jusqu'à chez moi".
02:20 Et ça les fascinait.
02:22 D'ailleurs, regardez le nombre de vidéos qu'il y a sur les réseaux sociaux de jeunes
02:26 qui publiaient "regardez, il y a une antenne RAID avec des policiers qui étaient sur un
02:31 quad à côté d'un véhicule blindé".
02:34 Ça impressionnait tout le monde.
02:35 Mais globalement, ça permet de montrer quand même les muscles, ça impressionne, ça dissuade.
02:41 Ensuite, je rejoins vraiment ce que disait Jean-Michel Fauvert, il faut vraiment veiller
02:46 à ce que ce soit utilisé en dernier recours parce que des policiers du RAID ou des gendarmes
02:51 du GIGN ou des policiers de la BRI ont aussi des équipements beaucoup plus lourds que
02:56 ceux des CRS ou des gendarmes mobiles.
02:58 J'ai eu plusieurs personnes qui m'ont dit "quand même, nous on a des gilets pare-balles,
03:03 votre gilet pare-balles lourd, je crois qu'il fait 15-20 kilos".
03:06 Oui, un tout petit peu plus.
03:08 Rien que le gilet pare-balles avec des casques, je ne sais pas si vous avez vu l'épaisseur
03:11 des visières.
03:12 C'est monstrueux.
03:13 Vous êtes des unités de très haut du spectre, donc c'est pour des échanges à l'arme
03:20 de guerre.
03:21 Sauf que sur ces interventions-là, ils n'aident pas d'entrer ces équipements lourds.
03:27 Ils ont besoin d'être mobiles et d'être plus rapides, justement pour faire les interpellations
03:35 dont parlait Rodriguez.
03:37 Ils sont très bons sur les interpellations.
03:39 C'est une réalité qu'évoquait le directeur général, le gendarme.
03:42 L'exécutif joue gros sur ces deux soirées.
03:46 On le disait, quelques enclabs lures de la Coupe du monde de rugby, les JO ne sont pas
03:50 longtemps.
03:51 Si on se rate sur la fête nationale, ça va être compliqué.
03:55 Oui, effectivement, il y a un défi sécuritaire propre à ces deux soirées, celle du 13 et
03:59 du 14 juillet.
04:00 On l'a vu avec un dispositif de sécurité particulièrement important, similaire à
04:04 celui qui a été déployé durant les plus fortes nuits d'émeute que l'on a connues
04:08 récemment.
04:09 Mais il y a aussi un défi, un tout autre défi qui lui peut être un peu plus politique,
04:14 c'est-à-dire d'être à la hauteur de tels événements, alors même qu'effectivement,
04:18 on va devoir organiser, c'est dans quelques semaines à peine, la Coupe du monde de rugby.
04:22 C'est un événement important qu'ensuite, quelques mois plus tard, nous organiserons
04:27 les Jeux olympiques.
04:28 Autre événement extrêmement important.
04:30 Et si nous ne sommes pas capables de sécuriser pendant quelques nuits, on parle de deux
04:36 nuits en l'occurrence aujourd'hui, le pays.
04:40 Comment allons-nous pouvoir sécuriser le pays pendant plusieurs semaines ?
04:44 Puisque que ce soit la Coupe du monde de rugby ou les Jeux olympiques, on parle de semaines.
04:49 C'est vrai qu'il y a plusieurs enjeux autour de ce 14 juillet réussi en matière de tranquillité
04:57 publique.
04:58 D'abord, il y a la tranquillité publique et la sécurité des Français qui voudront
05:02 festoyer.
05:03 Ça, c'est quand même l'acte 1.
05:04 L'acte 2, c'est l'impact sur l'image du pays.
05:07 On a quand même des images qui ont circulé sur la scène internationale et qui ne sont
05:10 quand même pas très réjouissantes pour notre capacité à contraindre les émeutiers,
05:18 les délinquants.
05:19 Au Stade de France, à la finale de la Champions League, je vous rappelle quand même ce qui
05:23 s'était passé aussi.
05:24 Ces images font du mal à notre pays.
05:26 Elles font du mal à notre pays dans un double impact économique.
05:29 D'abord avec le tourisme.
05:30 On est quand même un pays très visité.
05:32 Et si l'idée qu'en France, on n'est plus en sécurité circule et rentre dans les
05:37 esprits, notre pays sera peut-être moins visité, ce qui aura un impact pour nos commerces,
05:42 pour notre économie nationale.
05:43 Et puis le deuxième, c'est notre capacité à organiser les grands événements.
05:46 Effectivement, il ne faut pas qu'on doute de la France dans notre capacité à organiser
05:51 les grands événements.
05:52 On a la Coupe du monde de rugby, 9 sites en France.
05:54 La Coupe du monde de rugby, dès le 8 septembre.
05:56 Pendant deux mois, ça va durer, 8 semaines.
05:59 Et derrière, les JO, les JO événements planétaires par excellence.
06:02 Donc si le 14 juillet se passe bien, on va avoir un affichage politique disant qu'on
06:07 a repris la main et qu'on maîtrise la situation.
06:09 Si ça se passe mal, certaines diront le contraire.
06:11 Jean-Michel Pauvre, vous voulez rajouter quelque chose ?
06:13 Oui, alors quitte à avoir un argument contraire, je ne suis pas très inquiet, moi, sur la
06:19 Coupe de rugby.
06:20 D'abord parce que le public est tout à fait différent.
06:21 Le public rugby est différent.
06:23 Et ensuite parce qu'on a l'habitude aussi de sécuriser des grands événements.
06:29 Je pense à l'Euro 2016 en particulier, au milieu d'événements qui sont particulièrement
06:35 perturbants, dangereux, mortifères dans notre pays.
06:40 Donc ça fait quelque temps que ça dure.
06:42 Et on sait, et Rudi Manal disait, la police nationale, l'agenda de la Réunion nationale,
06:47 les autres forces de sécurité que vous disiez, c'est-à-dire la police municipale et les
06:51 services privés de sécurité, savent maintenant travailler ensemble pour sécuriser l'ensemble
06:57 de ces événements-là et ont une certaine technicité dans ce domaine-là.
07:00 Donc, à voir, effectivement, il faut voir ce qui se passe ces deux prochains jours.
07:05 Mais sur la Coupe du monde de rugby, on verra si j'ai tort.
07:09 Non, mais ça va bien se passer.
07:11 C'est le rugby, c'est les gentlemen, les rugbymen.
07:14 Exactement.
07:15 Et le public, pareil.
07:16 Naïma Infadel ?
07:17 Non, mais moi, je pense qu'on ne peut pas, excusez-moi de le dire comme ça, se satisfaire
07:22 de devoir déployer des dispositifs aussi importants, c'est-à-dire le GIGN, le RAID,
07:30 l'ABRI, l'SRS8, pardon, pour qu'on puisse passer des moments de festivité.
07:38 Ce n'est pas normal.
07:39 Et c'est pour ça que j'espère que, passé ce moment, on va avoir vraiment un questionnement
07:46 approfondi et enfin qu'on mette vraiment les choses, encore comme je le disais tout
07:50 à l'heure, à place, sans tabou.
07:51 Parce que c'est vraiment, je vous le dis comme je le ressens, parce que je vais vous
07:56 dire, Laurence, j'ai très, très mal vécu ce qui s'est passé.
07:58 Parce que ça fait longtemps que je travaille sur ces questions-là, j'ai vu des émeutes,
08:01 j'ai vu des problèmes et tout.
08:02 Et là, je me suis dit, c'est extrêmement grave ce qui s'est passé parce que c'est
08:07 vraiment une guérilla urbaine.
08:08 Et là, je me dis que si on ne fait rien, mais encore une fois, vraiment pour apaiser,
08:14 pour qu'on soit vraiment dans une cohésion.
08:15 - On ne parle pas que sur l'aspect sécuritaire, vous nous parlez.
08:16 - Non, oui, oui.
08:17 - On est d'accord.
08:18 - On ne parle pas que sur l'aspect sécuritaire, bien évidemment, parce qu'on a un problème
08:22 de cohésion nationale, de vivre ensemble, d'appartenance commune.
08:26 Cette notion de faire peuple ensemble, elle est belle en fait, parce qu'on s'agrège
08:31 un peuple de France, quelles que soient nos origines.
08:34 Et ce peuple, moi, je sais qu'il est majoritairement généreux pour nous accueillir.
08:40 Et comment on fait peuple ensemble ? Et aujourd'hui, moi, pour être honnête avec vous, je ne
08:45 veux pas.
08:46 Je veux que l'État, aujourd'hui, prenne toute l'importance de son rôle pour aujourd'hui
08:50 faire en sorte de donner des signes forts à ces enfants de France, qu'ils sont des
08:53 enfants de France.
08:54 Et que cette transmission de l'école, elle doit revenir, je rejoins tout à l'heure
08:58 ce qu'a dit Karim, effectivement, l'école, les parents doivent jouer leur rôle, mais
09:02 l'école doit aussi jouer son rôle.
09:04 - Et il faut aider les professeurs à jouer son rôle.
09:06 - Exactement, il faut leur redonner leur autorité.
09:08 - Parce qu'eux aussi, ils sont en première ligne et ils sont tous seuls en première
09:10 ligne, je l'ai déjà dit et je le maintiens.