120 Minutes Info (Émission du 11/07/2023)

  • l’année dernière
L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo

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00:00:00 Bonjour et bienvenue sur notre antenne.
00:00:02 120 minutes info débute juste après le rappel des titres.
00:00:05 Il est signé Mathieu Devese aujourd'hui.
00:00:07 Bonjour Mathieu.
00:00:07 Bonjour chère Nelly.
00:00:08 Bonjour à tous.
00:00:09 Malgré d'importants moyens mobilisés,
00:00:11 Emile n'a toujours pas été retrouvé.
00:00:13 Le dispositif de recherche a donc été adapté aujourd'hui
00:00:16 après l'arrêt des battus.
00:00:17 Les recherches sont désormais plus ciblées
00:00:19 avec notamment le ratissage du Hameau.
00:00:22 Le petit garçon de 2 ans et demi a disparu samedi au Vernet,
00:00:25 un village des Alpes de Haute-Provence.
00:00:27 De leur côté, les habitants souhaitent retrouver la sérénité.
00:00:30 On écoute l'un d'entre eux.
00:00:32 C'est assez pénible pour nous.
00:00:34 On a du mal à s'en remettre.
00:00:36 Donc, ce qu'on espère, c'est de retrouver la sérénité.
00:00:39 Et donc, si les gens peuvent éviter de venir s'arrêter ici,
00:00:45 parce qu'il n'y a rien à voir.
00:00:47 Des députés de gauche seront-ils sanctionnés
00:00:49 après avoir participé au rassemblement interdit,
00:00:52 en mémoire d'Adama Traoré ?
00:00:54 C'est en tout cas la demande des trois groupes
00:00:55 de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale.
00:00:58 Mais selon le député socialiste Arthur Delaporte,
00:01:00 aucune règle dans le règlement ne prévoit
00:01:03 de sanctionner la participation à une manifestation.
00:01:07 Je suis atterré face à la fois à une méconnaissance totale
00:01:12 du règlement de l'Assemblée nationale.
00:01:14 Le rappel à l'ordre, c'est l'ordre quand on trouble
00:01:16 finalement les débats dans l'hémicycle.
00:01:18 Ce n'est pas quand on a une action à l'extérieur de l'Assemblée.
00:01:21 La France a livré des missiles longues portées à Kiev.
00:01:24 Ils permettent notamment des frappes d'une très grande précision.
00:01:27 Au premier jour du sommet de l'OTAN en Lituanie,
00:01:29 Emmanuel Macron souhaite ainsi montrer l'unité de l'organisation
00:01:33 et envoyer un message de soutien à l'Ukraine.
00:01:35 On écoute le président de la République.
00:01:38 Nous avons décidé de livrer de nouveaux missiles
00:01:42 permettant des frappes dans la profondeur à l'Ukraine.
00:01:46 Ce sera donc déployé conformément aux engagements
00:01:50 que nous avons pris avec eux.
00:01:52 Ce sera l'événement de cette fin de semaine.
00:01:54 Le défilé du 14 juillet.
00:01:55 Les préparatifs ont d'ailleurs déjà commencé.
00:01:57 Chaque geste, chaque mouvement doit se régler au millimètre.
00:02:01 Je vous propose un petit avant-goût du défilé aérien
00:02:03 des hélicoptères de l'armée de terre.
00:02:05 On écoute un pilote au sein du 3e régiment d'hélicoptères de combat.
00:02:09 Le but, c'est vraiment d'être parfait.
00:02:11 D'être parfait pour que l'image qu'on envoie à nos concitoyens
00:02:14 qui, eux, viennent admirer les armées, soit parfaite.
00:02:17 On n'a pas le droit à l'erreur.
00:02:18 Il faut que le défilé soit vraiment hyper précis, hyper calé
00:02:22 pour que, tout simplement, ça soit parfait le jour J pour nos concitoyens.
00:02:25 Merci beaucoup.
00:02:27 Et l'actualité en ce mardi nous conduit directement dans l'hémicycle
00:02:30 avec les questions au gouvernement.
00:02:31 C'est parti.
00:02:32 Ma question s'adresse à Christophe Béchy,
00:02:35 le ministre de la Cohésion des Territoires.
00:02:36 Monsieur le ministre,
00:02:38 entre le 27 juin et le 6 juillet,
00:02:40 il y a eu de très nombreuses dégradations, de violences
00:02:44 très fortes dans ce pays.
00:02:45 Et nous les avons quasiment unanimement condamnées.
00:02:49 Je regrette que quelques amis de monsieur Mélenchon ne l'aient pas fait.
00:02:53 Ces violences, elles faisaient suite, vous le savez, à la mort de Ségé de Nahel.
00:02:56 Et ces violences, elles ont touché des symboles de la République,
00:03:00 des écoles, des bibliothèques, des mairies,
00:03:03 même un bus médicalisé.
00:03:05 Ces violences sont inacceptables parce que
00:03:08 elles sont le fait de certains qui veulent le chaos,
00:03:10 mais il n'y a pas de place pour le chaos.
00:03:13 Alors, monsieur le ministre,
00:03:15 j'ai été également indigné de voir que le week-end dernier,
00:03:17 des députés insoumis étaient présents à une manifestation interdite
00:03:21 parce que lorsqu'on vote la loi en semaine,
00:03:23 on la respecte le week-end.
00:03:25 Alors, monsieur le ministre,
00:03:29 monsieur le ministre, il s'agit maintenant
00:03:32 de reconstruire ces symboles de la République,
00:03:35 de faire en sorte que ces bâtiments publics,
00:03:37 ces lieux d'accueil, on soit capables demain
00:03:40 de montrer que ce n'est pas l'impuissance qui est au rendez-vous,
00:03:43 mais au contraire, l'efficacité.
00:03:45 Qu'allons-vous faire en matière d'urbanisme pour simplifier les procédures ?
00:03:48 Qu'allez-vous faire en matière de financement pour les fluidifier ?
00:03:52 Qu'allez-vous faire en matière de règles de marché public
00:03:55 pour rendre possible ce qui est nécessaire, car l'urgence est là,
00:03:59 sans oublier les copropriétés où on est souvent réduit à l'impuissance ?
00:04:03 Monsieur le ministre, d'ailleurs, ce texte,
00:04:05 ce qui est important, c'est de montrer que la République est là,
00:04:08 que la République ne lâchera pas,
00:04:10 qu'il n'y a pas de place pour le chaos,
00:04:12 et que cette République, elle exige
00:04:14 que chacun respecte les lois et que chacun aide
00:04:17 celles et ceux qui, comme les maires, sont en première ligne
00:04:20 et ont été exemplaires, comme le soulignait encore
00:04:22 le président Mattei la semaine dernière.
00:04:24 J'attends vos réponses. Merci, monsieur le ministre.
00:04:26 (Applaudissements)
00:04:27 - Merci beaucoup, mon cher collègue.
00:04:29 La parole est à monsieur Christophe Béchu,
00:04:32 ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
00:04:35 (Applaudissements)
00:04:37 - Madame la Présidente, mesdames et messieurs les députés,
00:04:41 recevant les maires des plusieurs centaines de communes
00:04:45 touchés par les dégradations, par les incendies,
00:04:50 par les démolitions d'une partie des bâtiments,
00:04:51 le président de la République a pris un engagement.
00:04:54 Celui que nous puissions évoquer un texte d'urgence
00:04:58 pour accélérer cette reconstruction.
00:05:01 Le Parlement sera soumis d'un projet de loi d'habilitation
00:05:05 sur ordonnance qui sera présenté au Conseil des ministres,
00:05:09 qui comprendra trois articles.
00:05:10 Un pour accélérer sur l'aménagement,
00:05:13 un pour faciliter les règles en termes de commandes publiques
00:05:16 et le troisième pour poser la question des financements.
00:05:19 D'abord sur la reconstruction.
00:05:21 Faire en sorte que dès qu'on fait une déclaration préalable de travaux,
00:05:24 on puisse commencer ces travaux.
00:05:26 Faire en sorte, si le bâtiment a été totalement détruit,
00:05:29 que la reconstruction à l'identique puisse se faire,
00:05:31 même si entre temps il y a eu une modification du PLUI.
00:05:34 Et faire en sorte que le silence de l'administration
00:05:37 vale approbation dans le cadre d'avis qui serait rendu obligatoire.
00:05:41 Ensuite, en termes de commandes publiques,
00:05:42 favoriser jusqu'à un million d'euros sans publicité,
00:05:47 mais avec comparaison des offres.
00:05:49 Le fait de pouvoir accélérer la commande de travaux
00:05:52 pour qu'en particulier les dizaines d'écoles
00:05:54 qui ont été incendiées par les émeutiers puissent réaccueillir,
00:05:57 dès la rentrée, les enfants qui étaient habituellement accueillis dans ces écoles.
00:06:02 Enfin, faire en sorte, d'un point de vue budgétaire,
00:06:04 de faire deux choses attendues par les maires.
00:06:07 Que le fonds de compensation de la TVA puisse être récupéré dès cette année
00:06:10 pour éviter qu'il y ait des avances de trésorerie,
00:06:12 et supprimer la nécessité qu'il y ait au moins 20% de reste à charge
00:06:16 pour les collectivités pour pouvoir imaginer qu'entre les assurances,
00:06:20 les conseils régionaux, les conseils départementaux et l'Etat,
00:06:23 on puisse aller vers un reste à charge zéro.
00:06:26 Ce qui va se passer dans les prochaines semaines,
00:06:29 M. le député Vigier, c'est précisément un rendez-vous.
00:06:33 Un rendez-vous pour faire en sorte que nos condamnations
00:06:35 soient quasi unanimes dans cet hémicycle de ces violences.
00:06:38 Elles s'accompagnent par les moyens concrets de pouvoir permettre aux maires
00:06:42 de restaurer les services publics le plus vite possible.
00:06:44 Merci beaucoup M. le ministre.
00:06:47 La parole est à M. Julien Audoul pour le Rassemblement National.
00:06:53 Merci Mme la Présidente.
00:06:54 Ma question s'adresse à Mme la Première Ministre.
00:06:58 Des émeutes de Vau-en-Velin en 1990,
00:07:00 à l'embrasement des banlieues en 2005,
00:07:03 tout le monde pouvait prévoir ce qui allait se passer.
00:07:06 Tout le monde, sauf Emmanuel Macron.
00:07:08 Même votre ami Gérard Collomb vous avait averti
00:07:11 à son départ du ministère de l'Intérieur en déclarant
00:07:14 « Aujourd'hui, on vit côte à côte.
00:07:16 Je crains que demain, on vive face à face ».
00:07:19 Demain, c'est aujourd'hui, avec près de 24 000 feux sur la voie publique,
00:07:23 plus de 12 000 véhicules incendiés,
00:07:25 2 500 bâtiments en flamme ou dégradés,
00:07:28 plus de 7 000 policiers et gendarmes blessés.
00:07:30 En Guyane, un homme innocent est mort,
00:07:33 tué sur son balcon par une balle de 9 mm,
00:07:36 tirée par un émeutier qui visait les policiers.
00:07:38 La victime s'appelait Karl Tarrad.
00:07:41 Je veux lui rendre hommage.
00:07:43 Alors que vous aviez promis 100 jours d'apaisement,
00:07:51 les Français ont subi 5 nuits de chaos et de terreur.
00:07:55 Face à l'ampleur de ce déchaînement de violence,
00:07:57 votre gouvernement a choisi de sortir l'artillerie de Carnaval
00:08:01 et la matraque de Guignol.
00:08:02 Avec la rédaction d'un flayer à destination des parents,
00:08:05 la restriction des réseaux sociaux
00:08:07 ou encore l'interdiction de la vente de mortiers d'artifice pour le 14 juillet.
00:08:12 Les Français en ont assez de votre déni de réalité
00:08:15 et de votre impuissance chronique.
00:08:17 65% des Français demandent des sanctions
00:08:20 contre les parents de mineurs multiréceptivistes
00:08:22 avec la suspension des allocations.
00:08:24 Qu'attendez-vous pour agir ?
00:08:26 69% des Français demandent la suspension de l'excuse de minorité
00:08:30 pour les mineurs qui participent aux émeutes.
00:08:32 Qu'attendez-vous pour agir ?
00:08:34 74% des Français considèrent qu'il y a trop d'immigrés en France.
00:08:38 Qu'attendez-vous pour agir ?
00:08:39 Madame la Première Ministre,
00:08:41 qu'attendez-vous pour écouter les Français ?
00:08:43 (Applaudissements)
00:08:45 Je vous remercie.
00:08:46 La parole est à M. Olivier Véran,
00:08:48 porte-parole du gouvernement et ministre en charge du Renouveau démocratique.
00:08:52 (Applaudissements)
00:08:54 Merci Madame la Présidente,
00:08:56 Mesdames et Messieurs les députés,
00:08:57 Monsieur le député Julien Audoul.
00:08:59 Nous n'avons pas attendu pour agir.
00:09:01 45 000 forces de l'ordre déployées dans toutes les villes du territoire national.
00:09:05 Par contre, Monsieur le député,
00:09:08 vous n'attendez jamais pour commenter,
00:09:10 pour généraliser, pour calomnier,
00:09:12 pour faire de la petite politique, Monsieur le député.
00:09:15 Et c'est à ça qu'on vous reconnaît.
00:09:17 Quand vous parlez de guignols et de carnaval,
00:09:21 en parlant des 45 000 forces de sécurité intérieure,
00:09:24 en parlant des pompiers,
00:09:26 en parlant de toutes les personnes qui se sont déployées sur le territoire,
00:09:30 qui ont rétabli et qui ont maintenu l'ordre dans les quartiers,
00:09:33 nuit après nuit,
00:09:34 en évitant de faire des victimes collatérales,
00:09:36 Monsieur le député,
00:09:37 exprimez-vous mieux, parce que je crois que tout le monde a compris,
00:09:39 comme moi ici.
00:09:41 Tout le monde a compris.
00:09:41 Que vouliez-vous, Monsieur le député ?
00:09:43 Qu'on réunisse le Parlement ?
00:09:44 Qu'on dote Mme Le Pen des pleins pouvoirs ?
00:09:46 Ne rêvez pas, ça n'arrivera pas.
00:09:49 Votre réaction,
00:09:50 votre réaction du groupe Rassemblement national
00:09:52 montre bien ce qu'est la dernière de votre question, Monsieur le député.
00:09:55 Nous cherchons l'unité de la nation.
00:09:56 Nous cherchons l'ordre.
00:09:58 Nous cherchons des responsabilités.
00:09:59 Et nous cherchons à sanctionner tous ceux qui doivent l'être.
00:10:02 Oui, nous parlons de responsabilité parentale.
00:10:04 Et nous avons raison de parler de responsabilité parentale,
00:10:07 parce que si nous ne le faisions pas,
00:10:08 nous passerions à côté d'un problème sociétal grave,
00:10:10 qui fait que des enfants de 12 ans,
00:10:12 ou parfois plus au milieu de la nuit,
00:10:13 des soirs d'émeute,
00:10:14 se baladaient avec des briquets ou des armes à la main
00:10:17 pour aller dégrader les bâtiments publics.
00:10:19 Oui, nous parlons de la circulaire pénale
00:10:21 pour que la justice ait pu être rendue de manière efficace,
00:10:24 y compris les dimanches,
00:10:25 avec des dizaines de comparutions immédiates
00:10:27 et à la clé des peines de prison ferme.
00:10:29 C'est l'exemple qui a été aussi envoyé à ces jeunes,
00:10:31 à ces émeutiers,
00:10:32 et qui les a aussi dissuadés de continuer.
00:10:34 Monsieur le député, nous nous battons ici pour l'ordre.
00:10:37 Au fond, vous vous battez pour le désordre,
00:10:39 parce que c'est votre beurre, c'est votre miel.
00:10:41 Les Français ne sont pas dupes.
00:10:42 - Merci beaucoup, Monsieur le ministre.
00:10:44 Monsieur Audoul.
00:10:46 - Quelle indigence, Monsieur Véran.
00:10:48 Très clairement, les Français n'attendent et n'attendrant rien de vous.
00:10:52 Vivement 2027.
00:10:55 - Je vous remercie.
00:10:57 La parole est à Monsieur Jérôme Gage, pour le groupe socialiste.
00:11:02 - Merci, Madame la Présidente.
00:11:04 Ma question s'adresse à vous, Madame la Première Ministre.
00:11:08 À en croire les journaux, et certains de vos ministres,
00:11:11 c'est peut-être la dernière fois que vous vous pliez à cet exercice
00:11:14 des questions au gouvernement.
00:11:16 À vrai dire, les Français s'en fichent.
00:11:18 Ce n'est pas le casting qui compte,
00:11:20 mais le récit et les actes que vous posez.
00:11:23 Nous les cherchons en vain.
00:11:25 Après la désastreuse adoption au farceps
00:11:27 de la contre-réforme des retraites,
00:11:29 vous avez donc bricolé avec le président Macron les 100 jours.
00:11:33 Nous y voilà.
00:11:35 Pour quel résultat ?
00:11:37 Vous vouliez gagner du temps pour vous-même,
00:11:39 vous en avez fait perdre aux pays et aux Français.
00:11:42 Alors, vous nous dites, on a délivré,
00:11:44 on a délivré, reprenant la novlangue managériale
00:11:47 de vos chers cabinets de conseil.
00:11:49 Mais vous avez délivré quoi, au juste,
00:11:52 ce qui change la vie des gens,
00:11:54 pour reprendre vos propres mots.
00:11:56 Vous promettiez aux Français 100 jours d'apaisement,
00:11:59 vous les avez plongés un peu plus dans l'épuisement.
00:12:02 Épuisement face à l'inflation et à la crise du pouvoir d'achat.
00:12:06 Épuisement social, évidemment, après la réforme des retraites.
00:12:09 Épuisement face à la crise des services publics,
00:12:12 de la police à l'hôpital,
00:12:14 où dans les deux cas, vous refusez de questionner
00:12:16 les moyens, les méthodes d'intervention,
00:12:18 l'organisation, alors même que la mort de Naël,
00:12:21 comme la fermeture des urgences,
00:12:23 devrait vous obliger à repenser ces services publics.
00:12:26 Évidemment, épuisement de nos ressources,
00:12:29 de notre biodiversité, de notre qualité de vie
00:12:32 face à l'inaction climatique.
00:12:34 Comme si cela ne suffisait pas,
00:12:36 vous avez ajouté un épuisement démocratique,
00:12:38 toujours plus de verticalité,
00:12:40 et la promesse enterrée de légiférer autrement,
00:12:43 refusant par exemple nos propositions transpartisanes
00:12:47 sur les déserts médicaux avec Guillaume Garraud,
00:12:49 sur EDF avec Philippe Brun,
00:12:51 ou sur le grantage.
00:12:53 Et à la place, toujours plus de 49.3.
00:12:55 Épuisement républicain enfin, avec votre obsession
00:12:58 à délivrer des brevets et à rabourguer l'arc républicain.
00:13:01 Alors la seule question qui vaille,
00:13:03 pour vous madame, bien plus que pour vous,
00:13:05 mais pour les Français, y a-t-il une vie heureuse
00:13:07 après les 100 jours ?
00:13:09 Merci beaucoup, mon cher collègue.
00:13:11 La parole est à monsieur Olivier Véran,
00:13:13 porte-parole du gouvernement et ministre en charge
00:13:15 du Renouveau démocratique.
00:13:17 Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs,
00:13:19 Les députés, Monsieur le député Jérôme Gage,
00:13:22 J'ai envie de dire cher Jérôme,
00:13:24 (Huées)
00:13:26 Eh oui, parce que,
00:13:28 (Rires)
00:13:30 Il se trouve qu'aujourd'hui,
00:13:32 il se trouve qu'aujourd'hui,
00:13:34 il me revient d'avoir de la mémoire pour nous deux.
00:13:36 Il me revient de me souvenir des temps malheureux
00:13:38 où nous étions assis sur ce banc derrière,
00:13:40 guettant mois après mois cette courbe du chômage
00:13:42 qui n'en finissait pas de ne pas s'inverser.
00:13:44 Monsieur le député,
00:13:46 au bout des 100 jours,
00:13:48 le plein emploi, vous dites qu'il prend quelques progrès pour les Français,
00:13:50 plus de mobilité professionnelle,
00:13:52 plus de pouvoir d'achat, du meilleur emploi,
00:13:54 le bon emploi qui va avec le plein emploi.
00:13:56 Monsieur le député, j'ai de la mémoire pour nous deux.
00:13:58 Nous étions sur ces banques,
00:14:00 où nous votions des budgets de 2 ou 3 milliards
00:14:02 pour la rénovation thermique.
00:14:04 La première ministre vient d'annoncer ce dimanche
00:14:06 7 milliards supplémentaires qui s'ajoutent aux 25 milliards
00:14:08 déjà engagés dans le cadre de la planification écologique.
00:14:10 Vous et moi aurions,
00:14:12 je le dis,
00:14:14 vous vous en souvenez parce qu'au fond, vous avez de la mémoire,
00:14:16 nous aurions salué ce type d'annonce
00:14:18 en disant que ça allait dans le bon sens.
00:14:20 Que vous est-il arrivé, monsieur le député, pour ne plus pouvoir le reconnaître ?
00:14:22 Est-ce que c'est la nupécisation
00:14:24 qui vous a rendu aveugle au progrès pour les Français ?
00:14:26 Je me pose la question.
00:14:28 Vous parlez de l'hôpital,
00:14:30 monsieur le député, nous étions dans la même commission.
00:14:32 Le budget annuel
00:14:34 accordé à l'hôpital était de 18 milliards de moins
00:14:36 que ce qu'il est aujourd'hui.
00:14:38 Avec Emmanuel Macron, reconnaissez les progrès.
00:14:40 Le dédoublement des classes,
00:14:42 bientôt l'extension des horaires de cours.
00:14:44 Vous y étiez favorable, je me souviens des discussions que nous avions
00:14:46 l'un et l'autre sur ces sujets.
00:14:48 Que vous est-il arrivé, monsieur le député Guetz ?
00:14:50 Ouvrez les yeux, rejoignez,
00:14:52 rejoignez cette majorité, il n'est jamais trop tard.
00:14:54 Nous portons des progrès pour les Français.
00:14:56 Vous auriez tout intérêt à vous en rendre compte.
00:14:58 Quand vous regardez sur votre gauche,
00:15:02 ce qu'il y a à voir ne fait pas au vieux Français.
00:15:04 Je suis sûr que vous ne vous êtes pas oublié.
00:15:06 Merci beaucoup, monsieur le ministre.
00:15:10 La parole est à madame Émilie Chandler pour le groupe Renaissance.
00:15:12 Ma question s'adresse à monsieur Darmanin,
00:15:14 ministre de l'Intérieur.
00:15:16 Monsieur le ministre,
00:15:18 depuis le 27 juin,
00:15:20 notre pays a connu des nuits de trouble et d'affrontement.
00:15:22 Des nuits durant lesquelles nous avons été nombreux
00:15:24 sur les bancs de cet hémicycle à appeler au calme,
00:15:26 à appeler au respect de la loi et de la République.
00:15:28 Durant ces nuits,
00:15:30 les policiers, les gendarmes, les policiers de la police
00:15:32 ont été en colère.
00:15:34 Les policiers de la police ont été en colère.
00:15:36 Les policiers de la police ont été en colère.
00:15:38 Durant ces nuits, les policiers, les gendarmes
00:15:40 et les sapeurs-pompiers et l'ensemble des services de l'Etat
00:15:42 se sont mobilisés
00:15:44 et ont répondu avec le plus grand professionnalisme
00:15:46 et indévouement exemplaire
00:15:48 à des situations tendues et violentes.
00:15:50 Je tiens à saluer leur engagement et leur travail.
00:15:52 Ils ont fait leur devoir,
00:15:54 protéger les Français.
00:15:56 808 policiers et gendarmes
00:15:58 ainsi que 35 sapeurs-pompiers
00:16:00 ont été blessés durant les heures.
00:16:02 Autant de blessures qui marqueront nos forces de l'ordre
00:16:04 et de secours,
00:16:06 si sûrement que les images de violences
00:16:08 dont nous avons été témoins
00:16:10 et qui ont marqué notre pays.
00:16:12 Pourtant, au sein de notre hémicycle,
00:16:14 certains députés font peu de cas
00:16:16 du travail immense pour ramener le calme dans nos rues.
00:16:18 Ces élus soufflent les braises
00:16:20 en participant à des manifestations
00:16:22 interdites par les services de l'Etat
00:16:24 en écharpe tricolore.
00:16:26 Quand certains chantent "Tout le monde déteste la police",
00:16:28 lorsque le préfet du Val-d'Oise,
00:16:30 mon département,
00:16:32 a décidé de s'opposer
00:16:34 à la tenue d'une marche
00:16:36 en mémoire d'Adama Traoré à Beaumont-sur-Oise et à Persan,
00:16:38 qu'une autre organisée à Paris
00:16:40 a-t-elle aussi été interdite ?
00:16:42 Ils ont considéré qu'y participer
00:16:44 n'était pas illégal.
00:16:46 Un comble pour des élus dont la fonction
00:16:48 est de construire la loi.
00:16:50 À croire que nos collègues cherchent à n'assumer
00:16:52 aucune responsabilité.
00:16:54 Ils cherchent à faire monter la tension,
00:16:56 à soutenir la violence.
00:16:58 C'est oublier que la mairie de Persan a été incendiée,
00:17:00 son centre communal d'action sociale
00:17:02 et son poste de police municipale saccagé.
00:17:04 C'est une commune meurtrie
00:17:06 qui a besoin de penser ses plaies,
00:17:08 pas des nouvelles échoues fourrées.
00:17:10 La vérité, monsieur le ministre,
00:17:12 c'est que des mouvements d'ultra-gauche
00:17:14 instrumentisent l'émotion légitime
00:17:16 que nous avons tous ressentie.
00:17:18 Ma question est donc simple, monsieur le ministre.
00:17:20 Comment le gouvernement compte-t-il concrétiser
00:17:22 la reconnaissance et le soutien à apporter
00:17:24 à nos forces de l'ordre ?
00:17:26 - Laëtitia Saint-Paul: Merci beaucoup, ma chère collègue.
00:17:28 La parole est à monsieur Gérald Darmanin,
00:17:30 ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:17:32 - Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
00:17:34 - Merci, madame la présidente.
00:17:36 Mesdames et messieurs les députés,
00:17:38 madame la députée,
00:17:40 je crois que les Français, dans leur ensemble,
00:17:42 ont été extrêmement choqués
00:17:44 que des parlementaires en écharpe
00:17:46 puissent défiler au son de "Tout le monde déteste la police".
00:17:48 (Applaudissements)
00:17:50 (...)
00:17:52 (...)
00:17:54 (...)
00:17:56 (...)
00:17:58 Et je veux dire que ceux qui ont défilé au son de "Tout le monde déteste la police",
00:18:02 sans s'écarter,
00:18:04 sans faire un tweet,
00:18:06 sans regretter,
00:18:08 ne déshonorent pas la police nationale,
00:18:10 mais déshonorent leur mandat
00:18:12 et la vie de femmes et d'hommes politiques.
00:18:14 (Applaudissements)
00:18:16 (...)
00:18:18 (...)
00:18:20 (...)
00:18:22 (...)
00:18:24 Alors, madame la députée,
00:18:26 plutôt que de donner publicité à des extrémistes
00:18:28 qui crachent sur la tombe des policiers morts,
00:18:30 je voudrais ici, depuis trois ans,
00:18:32 vous lire,
00:18:34 et j'espère vous faire applaudir,
00:18:36 dans l'ensemble de cet hémicycle,
00:18:38 tous les policiers morts en service
00:18:40 et qui laissent des veufs, des veufs,
00:18:42 des orphelins.
00:18:44 (Applaudissements)
00:18:46 Franck Laboie,
00:18:48 Éric Bonroi,
00:18:50 Frédie Hallard,
00:18:52 Romain Boulange,
00:18:54 Vincent Martinez,
00:18:56 Stéphane Le Meur,
00:18:58 Amaury Lagroix de Croute,
00:19:00 Stéphanie Montfermé,
00:19:02 Éric Masson,
00:19:04 Wilfried Farron,
00:19:06 Stéphane Créblac,
00:19:08 Manon Raud,
00:19:10 Paul Médéros.
00:19:12 Vive la République
00:19:14 et vive la police nationale !
00:19:16 (Applaudissements)
00:19:18 (...)
00:19:20 - Je vous remercie,
00:19:22 monsieur le ministre.
00:19:24 La parole est à madame...
00:19:26 S'il vous plaît !
00:19:28 (Applaudissements)
00:19:30 S'il vous plaît,
00:19:32 un peu de silence.
00:19:34 La parole est à madame
00:19:36 Marianne Maximi, pour la France insoumise.
00:19:38 (Applaudissements)
00:19:40 - Merci,
00:19:42 madame la présidente.
00:19:44 Ma question s'adresse à madame la première ministre,
00:19:46 mais avant ça, monsieur Darmanin,
00:19:48 quelle instrumentalisation et quel honneur
00:19:50 vous avez mené à nous faire.
00:19:52 (Applaudissements)
00:19:54 Vous affirmez que nous serions sortis
00:19:56 de l'arc républicain.
00:19:58 Madame la première ministre,
00:20:00 que reste-t-il
00:20:02 de l'arc républicain ?
00:20:04 Des législatives,
00:20:06 vous l'avez détruit quand vous avez appelé
00:20:08 à faire barrage contre nous,
00:20:10 face au Rassemblement national.
00:20:12 Pourtant, au second tour
00:20:14 de la présidentielle, vous avez pu compter
00:20:16 sur les électeurs de gauche,
00:20:18 pour vous, contre l'extrême droite.
00:20:20 Ce jour-là, ils étaient républicains.
00:20:22 Que s'est-il passé ?
00:20:24 La réponse est simple.
00:20:26 La nulpes a mis votre parti en minorité.
00:20:28 Elle vous inquiète plus que 89 députés
00:20:30 du Rassemblement national,
00:20:32 car nous représentons une alternative
00:20:34 crédible à votre politique,
00:20:36 une rupture face au libéralisme
00:20:38 autoritaire.
00:20:40 Le Rassemblement national est une arnaque sociale.
00:20:42 Il ne contestera jamais
00:20:44 vos musures néolibérales.
00:20:46 Il ne va pas se faire encore
00:20:48 avec les conservateurs.
00:20:50 Il ne va pas se faire encore avec
00:20:52 les conservateurs.
00:20:54 Il ne va pas se faire encore avec
00:20:56 les conservateurs.
00:20:58 Tout est bon pour fracturer la nulpes,
00:21:00 même renié des décennies de lutte
00:21:02 contre l'extrême droite.
00:21:04 Est-ce antirépublicain de vouloir
00:21:06 une police sans racisme ?
00:21:08 L'ONU est antirépublicaine.
00:21:10 Vous donnez des leçons,
00:21:12 mais qui menace de couper
00:21:14 l'intérêt de l'ensemble des citoyens ?
00:21:16 C'est ce que nous voulons.
00:21:18 C'est ce que nous voulons.
00:21:20 C'est ce que nous voulons.
00:21:22 C'est ce que nous voulons.
00:21:24 C'est ce que nous voulons.
00:21:26 C'est ce que nous voulons.
00:21:28 C'est ce que nous voulons.
00:21:30 C'est ce que nous voulons.
00:21:32 C'est ce que nous voulons.
00:21:34 C'est ce que nous voulons.
00:21:36 C'est ce que nous voulons.
00:21:38 C'est ce que nous voulons.
00:21:40 C'est ce que nous voulons.
00:21:42 C'est ce que nous voulons.
00:21:44 C'est ce que nous voulons.
00:21:46 C'est ce que nous voulons.
00:21:48 C'est ce que nous voulons.
00:21:50 C'est ce que nous voulons.
00:21:52 C'est ce que nous voulons.
00:21:54 - Laëtitia Saint-Paul: Merci.
00:21:56 La parole est à monsieur Olivier Véran.
00:21:58 - Olivier Véran: Merci.
00:22:00 Mesdames et messieurs les députés,
00:22:02 madame la députée, vous posez cette question pour vous faire passer
00:22:04 pour des victimes.
00:22:06 Vous cherchez à vous faire passer pour des victimes
00:22:08 parce que vous vous rendez compte que vous êtes un homme
00:22:10 qui a été assassiné.
00:22:12 Vous vous rendez compte que vous n'avez pas été à la hauteur
00:22:14 de la situation.
00:22:16 En disant que la police tue, en parlant d'une loi
00:22:18 comme d'un permis de tuer, en affirmant que certains
00:22:20 bâtiments ne sont pas à détruire, mais peut-être en excluant
00:22:22 éventuellement d'autres bâtiments, en participant avec l'écharpe
00:22:24 tricolore républicaine autour du cou à des manifestations
00:22:26 interdites par les préfets de la République.
00:22:28 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:30 qui a été assassiné.
00:22:32 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:34 qui a été assassiné.
00:22:36 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:38 qui a été assassiné.
00:22:40 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:42 qui a été assassiné.
00:22:44 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:46 qui a été assassiné.
00:22:48 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:50 qui a été assassiné.
00:22:52 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:54 qui a été assassiné.
00:22:56 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:22:58 qui a été assassiné.
00:23:00 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:23:02 qui a été assassiné.
00:23:04 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:23:06 qui a été assassiné.
00:23:08 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:23:10 qui a été assassiné.
00:23:12 Vous vous rendez compte que vous avez été un homme
00:23:14 qui a été assassiné.
00:23:16 - Richard Ferrand: La parole est à monsieur Philippe Gosselin.
00:23:18 - Philippe Gosselin: Ma question s'adresse à monsieur
00:23:20 le ministre de l'Education nationale.
00:23:22 Quel ministre êtes-vous donc? Dans des dizaines de villes
00:23:24 et même dans des villes moyennes, alors épargnées par les émeutes
00:23:26 et les violences urbaines, on a pillé et on a incendié.
00:23:28 Plus de 2500 bâtiments publics ont été touchés.
00:23:30 Plus de 1000 commerces, des mairies, plus de 250
00:23:32 établissements d'enseignement.
00:23:34 Et on ne vous a pas entendu, monsieur le ministre.
00:23:36 Des universitaires, des intellectuels,
00:23:38 des étudiants même, démoncent l'entrisme,
00:23:40 l'idéologie woke
00:23:42 et la culture comme celle qui se développe.
00:23:44 Et on ne vous entend toujours pas,
00:23:46 monsieur le ministre. Vous demandez des efforts
00:23:48 de mixité sociale aux établissements scolaires privés
00:23:50 et vous avez sans doute raison,
00:23:52 mais vous mettez vous-même vos enfants
00:23:54 à l'école alsacienne, temple de l'entre-soi.
00:23:56 On ne vous entend pas bien,
00:23:58 monsieur le ministre.
00:24:00 Le niveau de nos élèves recule, les fondamentaux
00:24:02 sont en souffrance, mais vous ne faites
00:24:04 toujours rien et aucun de nos concitoyens
00:24:06 n'a vraiment entendu ce que vous souhaitiez faire.
00:24:08 On vous entend très mal, monsieur le ministre.
00:24:10 En revanche,
00:24:12 vous démontrez tous vos talents d'idéologue.
00:24:14 Vous vous placez en arbitre
00:24:16 des élégances de la pensée, d'ailleurs évidemment
00:24:18 souvent uniques, distribuer bons
00:24:20 et mauvais points, jeter les anathèmes
00:24:22 contre certains médias.
00:24:24 Vous méprisez, ce faisant, les journalistes
00:24:26 et des équipes qui y travaillent
00:24:28 et des millions
00:24:30 de nos concitoyens qui les regardent
00:24:32 et les écoutent. Bien sûr, j'évoque
00:24:34 ici la polémique de ce
00:24:36 week-end avec CNews et Europe 1.
00:24:38 Là, monsieur le ministre,
00:24:40 on vous entend vraiment trop.
00:24:42 Alors, plutôt que de vous immiscer
00:24:44 dans le fonctionnement des médias,
00:24:46 quand allez-vous vraiment prendre la mesure
00:24:48 de vos fonctions, de votre tâche
00:24:50 pour notre éducation nationale,
00:24:52 notre jeunesse, quid des abayas,
00:24:54 de la laïcité,
00:24:56 du harcèlement scolaire ?
00:24:58 Là, monsieur le ministre, on voudrait
00:25:00 vraiment vous entendre.
00:25:02 Merci beaucoup, mon cher collègue.
00:25:04 La parole est à monsieur
00:25:06 Papendia, ministre de l'Éducation nationale
00:25:08 et de la Jeunesse.
00:25:10 Merci, madame la présidente.
00:25:16 Mesdames et messieurs les députés,
00:25:18 monsieur le député Gosselin.
00:25:20 Je vous dirai un mot
00:25:22 à propos des questions scolaires.
00:25:24 Je suis d'ailleurs auditionné à cet égard
00:25:26 dans quelques heures.
00:25:28 Si vous avez un quelconque intérêt
00:25:30 pour ces questions, apparemment pas,
00:25:32 vous assisterez à l'audition.
00:25:34 Je vais vous répondre
00:25:36 sur la deuxième partie
00:25:38 de votre propos.
00:25:40 Vous faites partie d'un groupe
00:25:42 qui a une tradition républicaine
00:25:44 égaliste, qui a longtemps combattu
00:25:46 l'extrême droite.
00:25:48 Et je m'étonne donc
00:25:50 que vous vous étonniez
00:25:52 des constats, somme toute banale,
00:25:54 que je fais sur l'évolution
00:25:56 d'une chaîne de télévision.
00:25:58 Il y a la liberté de la presse,
00:26:00 monsieur le député.
00:26:02 Il y a aussi la liberté d'expression.
00:26:04 Ce sont deux fondamentaux
00:26:06 de la démocratie.
00:26:08 Il ne s'agit de censurer
00:26:10 ni l'une ni l'autre.
00:26:12 Ma collègue Rima Abdoulmalak
00:26:14 a déjà rappelé ici
00:26:16 les obligations qui s'imposent
00:26:18 aux chaînes à travers
00:26:20 la loi de 1986.
00:26:22 Et vous le savez,
00:26:24 l'Arkhom a mis en garde
00:26:26 et mis en demeure plus d'une vingtaine de fois
00:26:28 la chaîne de télévision
00:26:30 que vous mentionnez. Je ne suis pas le seul
00:26:32 à faire ce constat.
00:26:34 Ai-je invité à boycotter ?
00:26:36 Ai-je pointé du doigt
00:26:38 tel journaliste ? Non.
00:26:40 Je n'ai fait que commenter
00:26:42 de manière banale la ligne politique
00:26:44 d'une chaîne de télévision.
00:26:46 Ce qui est
00:26:48 mon droit le plus strict,
00:26:50 c'est de commenter.
00:26:52 Je suis le député
00:26:54 et je tiens à ce droit,
00:26:56 comme vous avez le droit,
00:26:58 de commenter ce que j'ai pu dire
00:27:00 lors d'une interview.
00:27:02 Merci beaucoup.
00:27:04 Monsieur le ministre.
00:27:06 Monsieur Gosselin.
00:27:08 Un peu de silence, s'il vous plaît.
00:27:10 Oui, monsieur le ministre.
00:27:12 On attend un ministre pleinement concentré
00:27:14 sur ses fonctions gouvernementales
00:27:16 de ministre de l'Éducation nationale.
00:27:18 Je vous remercie.
00:27:20 Monsieur le ministre.
00:27:22 (Propos inaudibles)
00:27:24 (...)
00:27:26 (...)
00:27:28 Permettez-moi
00:27:30 simplement de vous répondre
00:27:32 par cette citation du président
00:27:34 Jacques Chirac en 2007
00:27:36 qui me semble être d'actualité, ô combien
00:27:38 "Ne composez jamais avec l'extrémisme,
00:27:40 le racisme, l'antisémitisme,
00:27:42 le rejet de l'autre.
00:27:44 Tout dans l'âme de la France
00:27:46 à l'extrémisme."
00:27:48 Je vous remercie, monsieur le ministre.
00:27:50 (Applaudissements)
00:27:52 (...)
00:27:54 (...)
00:27:56 (...)
00:27:58 (...)
00:28:00 Merci beaucoup.
00:28:02 La parole...
00:28:04 Odieuse citation et amalgame
00:28:06 à l'instant avec Papendiaïe
00:28:08 qui répondait à nouveau
00:28:10 à l'issue de cette longue passe d'armes
00:28:12 à Philippe Gosselin.
00:28:14 - Merci, M. le Président.
00:28:16 Cette dernière question nous concerne
00:28:18 évidemment au Premier chef.
00:28:20 Philippe Gosselin qui, en somme,
00:28:22 dit à Papendiaïe
00:28:24 "Quel genre de ministère êtes-vous ?
00:28:26 Vous n'êtes pas vraiment acquitté
00:28:28 de vos fonctions.
00:28:30 Votre Marocain, on se demande encore
00:28:32 à quoi il a pu servir
00:28:34 pendant toutes ces années.
00:28:36 En revanche, lorsqu'il s'agit
00:28:38 de commenter l'actualité
00:28:40 d'un média en particulier,
00:28:42 en gros, Papendiaïe persiste et signe
00:28:44 tout en se retranchant vers la citation
00:28:46 d'un Jacques Chirac. - Nous pouvons être sereins.
00:28:48 Nelly, justement, lorsque j'entends Papendiaïe
00:28:50 citer Jacques Chirac, je suis désolé
00:28:52 mais je ne me reconnais pas dans cette citation.
00:28:54 Et je suis d'accord avec Papendiaïe
00:28:56 lorsqu'il cite Jacques Chirac.
00:28:58 Nous devons bien évidemment lutter contre
00:29:00 l'extrémisme. Mais
00:29:02 aujourd'hui, qui est extrémiste ?
00:29:04 Voici une question
00:29:06 qu'on pourrait se poser, c'est-à-dire qui est extrémiste ?
00:29:08 Qui, dans le contexte actuel,
00:29:10 alors que des journalistes doivent,
00:29:12 pour couvrir les manifestations
00:29:14 depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:29:16 et j'en ai couvert des manifestations depuis le début
00:29:18 du quinquennat d'Emmanuel Macron, doivent sortir
00:29:20 avec deux
00:29:22 personnes qui doivent
00:29:24 assurer leur sécurité ?
00:29:26 Voici le contexte actuel dans lequel nous
00:29:28 travaillons. Qui met aujourd'hui
00:29:30 une cible dans le dos de certains
00:29:32 journalistes ? La question est posée.
00:29:34 Et je crois que malheureusement, le ministre n'y a pas répondu.
00:29:36 - Et un ministre qui passe en plus
00:29:38 la moitié de sa réponse à envoyer des messages
00:29:40 subliminaux,
00:29:42 à nouveau sur l'Arkom, sur les mises en
00:29:44 demeure, qui reprend les propos de la
00:29:46 ministre de la Culture à l'époque. On voit bien
00:29:48 quelle est l'intention derrière, William Tay ?
00:29:50 - Moi, je vois deux grands problèmes
00:29:52 sur ce que fait Papandieri. Si Papandieri
00:29:54 considère qu'il faut réguler la presse, à ce moment-là,
00:29:56 il faut réguler toute la presse. À ce moment-là, tout.
00:29:58 Parce que, est-ce qu'on peut dire que des
00:30:00 chaînes ont des lignes politiques ? Non.
00:30:02 Est-ce que des chaînes ont des lignes éditoriales ? Oui.
00:30:04 À ce moment-là, pourquoi il n'y a jamais eu de critique sur le fonctionnement
00:30:06 des chaînes publiques qui appartient à l'État et qui
00:30:08 relèverait éventuellement de la compétence d'un gouvernement ?
00:30:10 Moi, c'est le premier problème que je vois. Le deuxième
00:30:12 problème que je vois, c'est que Papandieri a
00:30:14 faux sur tout. Je ne vais pas revenir
00:30:16 sur ses missions de l'éducation nationale, mais sur
00:30:18 le propos qu'il tient et les propos qui ont été tenus à la fois
00:30:20 aujourd'hui et lors de sa précédente interview.
00:30:22 Lorsqu'il dit que CNews est une chaîne d'extrême droite,
00:30:24 moi, de ce que je vois, et j'ai une expérience
00:30:26 particulière avec toutes les chaînes de télévision,
00:30:28 j'ai vu et j'ai rencontré différentes opinions.
00:30:30 Même sur ce plateau, il y a différentes opinions
00:30:32 qui sont retranscrites. Et au fil du temps,
00:30:34 et au fil des saisons,
00:30:36 on voit bien que le paysage
00:30:38 médiatique se radicalise.
00:30:40 Et Papandieri, qu'est-ce qu'il fait ? Comme vous l'avez rappelé,
00:30:42 il extrémise et il pointe
00:30:44 les médias d'une cible. Or,
00:30:46 qu'est-ce que doit faire un média ?
00:30:48 Un, il doit retranscrire une certaine pluralité
00:30:50 d'opinions. Donc, si par cas, il y avait des
00:30:52 lignes éditoriales différentes, il est normal
00:30:54 que des chaînes et des
00:30:56 médias écrits retranscrivent
00:30:58 des thèmes et des lignes différentes
00:31:00 et des thématiques différentes pour retranscrire la pluralité
00:31:02 des Français. Le deuxième point,
00:31:04 c'est qu'une chaîne doit assurer la diversité d'opinions.
00:31:06 - Nous l'avons toujours respecté et nous ne sommes pas épinglés.
00:31:08 - Et c'est ce qui est toujours fait.
00:31:10 Et je pense que, malgré tout,
00:31:12 quand il cite sa collègue de
00:31:14 ministre de la Culture, il y a quand même une volonté
00:31:16 du gouvernement de pointer certains
00:31:18 médias qui ne seraient pas forcément compatibles
00:31:20 ou soumis au gouvernement.
00:31:22 C'est là où c'est préjudiciable, parce que le gouvernement
00:31:24 ne traite pas la diversité de la presse
00:31:26 mais veut imposer une presse à ses ordres, ce qui est problématique.
00:31:28 - Et André Ancipel,
00:31:30 qui nous a rejoint également, j'aimerais vous entendre aussi sur cette question
00:31:32 parce qu'on vous invite régulièrement.
00:31:34 Est-ce que vous souscrivez
00:31:36 à l'analyse de William T.
00:31:38 à l'instant sur la diversité d'opinions qu'on peut entendre ?
00:31:40 Je pense que votre simple présence
00:31:42 peut en attester.
00:31:44 - Je vais vous faire part de mon point de vue.
00:31:46 Il est très simple.
00:31:48 J'étais assez en désaccord avec
00:31:52 ce qu'a pu dire Papendiaï,
00:31:54 même si je peux comprendre
00:31:56 les qualificatifs.
00:31:58 Ça me semblait un peu caricatural,
00:32:00 s'agissant de la réalité
00:32:02 du traitement de l'information
00:32:04 à CNews.
00:32:06 Et puis, je pense en plus
00:32:08 que c'est compliqué pour un ministre
00:32:10 de dire des propos
00:32:12 comme ça. Il est libre de le dire,
00:32:14 j'ai apprécié sa réponse, au moins il précise un peu
00:32:16 sa liberté d'expression.
00:32:18 C'est dans ce cadre qu'il fixe les choses.
00:32:20 Mais je pense que quand on est ministre,
00:32:22 c'est difficile ensuite de défendre
00:32:24 une position qui peut apparaître comme caricaturale
00:32:26 qui englobe toute une rédaction.
00:32:28 Il y a bien une ligne éditoriale
00:32:30 sur CNews.
00:32:32 - Comme sur les autres chaînes.
00:32:34 - Absolument, et c'est bien
00:32:36 la responsabilité de chaque chaîne d'en avoir une.
00:32:38 Chacun est aussi
00:32:40 en mesure de la qualifier.
00:32:42 Quand je viens, je rencontre souvent
00:32:44 ou quand je suis spectateur de votre chaîne,
00:32:46 il y a souvent des thématiques
00:32:48 qui peuvent être conservatrices.
00:32:50 Mais j'ajoute deux choses qui me paraissent importantes
00:32:52 parce que c'est la condition,
00:32:54 y compris pour que je vienne.
00:32:56 D'une part, j'observe toujours, pour ma part,
00:32:58 la pluralité, c'est-à-dire
00:33:00 une représentation équilibrée de toutes les positions
00:33:02 des forces politiques dans le pays.
00:33:04 Et d'autre part, et surtout, c'est la condition
00:33:06 qui me permet de venir,
00:33:08 je suis libre de dire ce que j'ai à dire
00:33:10 et je suis libre de pouvoir
00:33:12 à chaque fois exprimer.
00:33:14 Et c'est la seule condition que je fixe
00:33:16 pour la participation à un média.
00:33:18 Je n'ai refusé, dans toute mon expérience politique,
00:33:20 ces dernières années,
00:33:22 qu'une seule chaîne de télévision
00:33:24 sur laquelle j'ai systématiquement refusé d'y être.
00:33:26 - Une chaîne qui a été fermée entre-temps ?
00:33:28 - RT...
00:33:30 Je me rappelle mieux.
00:33:32 - RT France.
00:33:34 - RT France, donc la chaîne
00:33:36 du pouvoir au Kremlin en Russie.
00:33:38 Ça, parce que je comprenais bien
00:33:40 quelle était l'idéologie.
00:33:42 Moi, je crois que ce qui est important,
00:33:44 et j'y viens ici,
00:33:46 pour ne pas toujours subir
00:33:48 les thématiques qui peuvent être
00:33:50 dans la ligne éditoriale de votre chaîne,
00:33:52 ce qui est votre droit,
00:33:54 je viens pour apporter mon point de vue
00:33:56 et je crois qu'on a besoin d'accepter la confrontation.
00:33:58 On peut être dur dans la confrontation politique
00:34:00 tout en respectant l'autre,
00:34:02 sans dépasser les limites,
00:34:04 et je crois que c'est ce qu'on a besoin
00:34:06 de retrouver dans le climat politique national.
00:34:08 - C'est important que vous disiez ça,
00:34:10 parce que, à ceux qui nous critiquent
00:34:12 sur le soi-disant non-pluralisme d'opinion sur le plateau,
00:34:14 je précise quand même
00:34:16 que vous avez eu des invitations à toutes les formations,
00:34:18 y compris au-delà des partis politiques,
00:34:20 aux syndicats aussi,
00:34:22 aux partenaires sociaux de notre pays,
00:34:24 et que beaucoup refusent de même de venir débattre.
00:34:26 - Je suis pas seul à gauche à venir.
00:34:28 Je venais quand j'étais encore
00:34:30 membre du Parti Socialiste,
00:34:32 j'ai quitté le Parti Socialiste,
00:34:34 le territoire de progrès qui est à partie de gauche
00:34:36 de la majorité présidentielle.
00:34:38 J'y viens, mais je ne suis pas le seul.
00:34:40 Julien Dré vient souvent chez vous,
00:34:42 qui est un ami et qui, franchement,
00:34:44 vient de l'extrême-gauche.
00:34:46 Pardon, Lapsus vient de l'extrême-gauche,
00:34:48 c'est pas quelqu'un qui n'a jamais...
00:34:50 - On pourrait en citer beaucoup.
00:34:52 - J'ai vu encore ce midi la porte-parole
00:34:54 du Parti Socialiste, la mia et la rage.
00:34:56 C'est très personnel,
00:34:58 si vous voulez, dans la classe politique à gauche.
00:35:00 Il y a ceux qui veulent ne pas venir,
00:35:02 c'est leur droit. Ils ne se sentent pas à l'aise,
00:35:04 on ne vient pas. Moi, j'y viens
00:35:06 et je tiens ma ligne et je suis dans ma constance
00:35:08 et ma cohérence. Et quand ça sera changé,
00:35:10 ça, je ne viendrai plus, mais c'est pas encore,
00:35:12 c'est la situation que je reçois.
00:35:14 - En tout cas, si boycott, il y a, il n'est certainement pas
00:35:16 de notre fait, mais de ceux à qui on lance
00:35:18 les invitations et qui, d'eux-mêmes,
00:35:20 refusent tout débat et toute confrontation,
00:35:22 pour reprendre votre terme, confrontation d'idées,
00:35:24 cela va de soi. Où veut-il en venir
00:35:26 avec tout cela ?
00:35:28 - Moi, je pense que c'est...
00:35:30 On tourne en rond avec Papendiaïe,
00:35:32 parce que c'est toujours le même problème.
00:35:34 C'est qu'il agite
00:35:36 des chiffons rouges
00:35:38 pour faire oublier systématiquement son bilan.
00:35:40 Moi, ce que je constate, c'est que Papendiaïe
00:35:42 est un ministre d'éducation nationale
00:35:44 paresseux au sein de son ministère,
00:35:46 où les efforts
00:35:48 qu'il a pu déployer, finalement,
00:35:50 se limitent à pas grand-chose, et paresseux
00:35:52 dans ses explications, dans ses offensives,
00:35:54 notamment à l'égard de CNews
00:35:56 et des chaînes qu'il a pu viser,
00:35:58 parce que l'argumentaire
00:36:00 qu'il défend,
00:36:02 qu'il déroule,
00:36:04 se tient en trois mots
00:36:06 de considérer, comme si c'était
00:36:08 entendu par tout le monde, que la chaîne serait raciste,
00:36:10 extrémiste, honnêtement...
00:36:12 - Et il ajoute que c'est un constat banal,
00:36:14 c'est-à-dire qu'il n'étaye même pas son propos, en fait.
00:36:16 D'où il sort ça ? - Non, mais c'est jamais étayé,
00:36:18 et ça suffit comme argumentation pour
00:36:20 finalement clore un débat, comme si tout le monde
00:36:22 devait se ranger
00:36:24 sur le rang de l'évidence
00:36:26 à ses propos qui sont, mais, nullissimes.
00:36:28 Donc, c'est un ministre paresseux,
00:36:30 et c'est un piètre politique qui fait de la politique,
00:36:32 il citait Jacques Chirac,
00:36:34 mais comme du temps de Jacques Chirac, avec toujours les mêmes
00:36:36 éléments de langage, pour
00:36:38 finalement faire que
00:36:40 les gens soient dans l'incapacité de penser
00:36:42 la complexité du monde. - Alors voilà, ça c'était pour la séquence
00:36:44 question au gouvernement, il y a eu un certain nombre avant
00:36:46 cela qui nous intéressait aussi,
00:36:48 avec Florian, on va y revenir et on va détailler
00:36:50 tout cela, un exécutif quand même mis à rude épreuve,
00:36:52 à la fois sur les 100 jours,
00:36:54 et sur la reconstruction à venir
00:36:56 à l'issue des 6 Nuits des Meutes,
00:36:58 et puis aussi des députés LFI, on ne l'oublie pas,
00:37:00 qui sont dans le viseur de plusieurs députés
00:37:02 renaissants. Je vous propose de commencer avec
00:37:04 les craintes
00:37:06 sans doute, comment dire,
00:37:08 justifiées à l'approche du
00:37:10 14 juillet, au point que de nombreuses
00:37:12 communes ont décidé de modifier
00:37:14 le programme de cette journée, ça a été le cas
00:37:16 de Neilly-sur-Mer, dont on sait qu'elle a été
00:37:18 très touchée par les émeutiers,
00:37:20 alors on y maintient des animations,
00:37:22 mais on annule, pour des raisons
00:37:24 assez évidentes, le feu d'artifice.
00:37:26 Regardez, le reportage est signé
00:37:28 Mathieu Devesse, Corentin Briau, et Charles Bagé,
00:37:30 on en discute ensemble ensuite.
00:37:32 Une journée qui sera moins festive
00:37:34 que prévue. À Neuilly-sur-Mer,
00:37:36 le maire a décidé d'annuler le feu d'artifice
00:37:38 du 14 juillet, après les émeutes
00:37:40 qui ont touché la commune il y a quelques jours.
00:37:42 On a subi de lourds dégâts,
00:37:44 on a perdu les 7 véhicules de la police
00:37:46 municipale qui ont été incendiés dès le premier
00:37:48 soir des émeutes, on a
00:37:50 les locaux de la police municipale qui ont été
00:37:52 endommagés, le personnel de la police
00:37:54 municipale a été atteint, c'est
00:37:56 absolument intolérable, et moi j'en veux
00:37:58 beaucoup à cet État qui nous met
00:38:00 dans cette situation de devoir renoncer.
00:38:02 Pour les habitants, malgré
00:38:04 la déception, cela est une décision
00:38:06 raisonnable. Le 14 juillet,
00:38:08 il me fait peur. C'est les grandes réunions,
00:38:10 les grandes réunions,
00:38:12 il y en a toujours avec la boisson,
00:38:14 ils cherchent la bagarre,
00:38:16 il n'y a pas à dire. C'est encore tôt
00:38:18 pour justement
00:38:20 faire ce genre d'événement. Dans la commune
00:38:22 de Lailerose, où le domicile du maire
00:38:24 a été attaqué, on a décidé de
00:38:26 maintenir les festivités, ce qui ne
00:38:28 ravit pas tous les habitants de la ville.
00:38:30 C'est plus comme avant,
00:38:32 cette jeunesse,
00:38:34 tout est différent, non, tout a
00:38:36 changé, moi je suis dépassée.
00:38:38 Ça peut être une occasion rêvée pour les émeutiers,
00:38:40 donc il faut vraiment faire attention.
00:38:42 Les mortiers d'artifice sont
00:38:44 interdits à la vente et au transport pour les particuliers,
00:38:46 jusqu'au 15 juillet, surtout le
00:38:48 territoire. C'est assez triste,
00:38:50 au fond, de gâcher ainsi la fête
00:38:52 Edouard Daud en quelques secondes.
00:38:54 Oui, c'est triste. C'est un moment
00:38:56 de cohésion nationale, généralement, le 14 juillet.
00:38:58 C'est un moment de fête populaire nationale,
00:39:00 c'est un moment de fête, et moi j'ai
00:39:02 envie de croire au pouvoir de la fête, au pouvoir de l'amour,
00:39:04 et j'ai envie de dire à tous ces jeunes, je l'ai déjà
00:39:06 dit ici, faites-vous plaisir,
00:39:08 c'est votre fête à vous,
00:39:10 libérez vos émotions d'une manière
00:39:12 positive, sympa,
00:39:14 joyeuse, c'est le 14
00:39:16 juillet, plutôt que d'aller libérer des
00:39:18 pulsions violentes qui n'ont aucun
00:39:20 but, si ce n'est la destruction.
00:39:22 Je comprends les maires
00:39:24 qui décident
00:39:26 de ne pas faire le feu
00:39:28 d'artifice, de limiter la fête, de les annuler.
00:39:30 Et je crois que ça doit s'apprécier
00:39:32 au cas par cas, aucune parole
00:39:34 d'en haut général n'aurait
00:39:36 de sens dans cette affaire. Chaque maire est en situation
00:39:38 d'apprécier si les conditions de sécurité sont
00:39:40 réunies
00:39:44 ou pas, et je pense
00:39:46 qu'il y aura partout la fête,
00:39:48 et je pense que si on veut
00:39:50 libérer des émotions, si on est stressé,
00:39:52 je crois que c'est un moment de fête nationale.
00:39:54 Ça doit servir à ça.
00:39:56 - Raphaël Stainville, 45 000,
00:39:58 on le rappelle, le dispositif policier
00:40:00 sera à la hauteur
00:40:02 de tout ce qu'on a vécu ces derniers temps.
00:40:04 C'est dire à quel point
00:40:06 l'exécutif est sur les dents, alors que
00:40:08 je le dis encore, ça devrait être un événement
00:40:10 bon enfant, face aux Etats-Unis,
00:40:12 on fait des barbecues, on ne se pose même pas la question.
00:40:14 Ici, on a l'impression
00:40:16 qu'on va être encore dans un climat quasi
00:40:18 insurrectionnel. - Ça va bien se passer dans les casernes
00:40:20 comme du contenant. - Mais au-delà de la tristesse
00:40:22 de voir que la plupart des feux d'artifice
00:40:24 et de festivités sont annulés,
00:40:26 et ce faisant,
00:40:28 un certain nombre
00:40:30 de personnes vont subir la double peine,
00:40:32 parce que non seulement ils ont eu les émeutes, mais ils n'auront pas
00:40:34 après, dans leur quartier,
00:40:36 la possibilité de faire
00:40:38 la fête. Il y a quelque chose que je trouve
00:40:40 intéressant, c'est qu'on va voir
00:40:42 à travers ces différentes dispositions
00:40:44 et ces mairies qui annulent leurs festivités,
00:40:46 sous nos yeux,
00:40:48 la France partitionnée,
00:40:50 entre ceux qui communient
00:40:52 encore à ce grand destin national
00:40:54 qu'on évoquait à l'instant,
00:40:56 et ceux, finalement, et nous serminières,
00:40:58 pour beaucoup, ils le subissent, mais c'est
00:41:00 parce que c'est dans les quartiers difficiles, où on a
00:41:02 assisté au plus fort
00:41:04 des émeutes. En fait, on assiste
00:41:06 à des... Je crois que c'était François Puponi
00:41:08 qui avait écrit un livre
00:41:10 "Les émirats des banlieues",
00:41:12 mais c'est quelque chose de cet ordre-là, où on a
00:41:14 soit des califas, soit des
00:41:16 caïdas, qui,
00:41:18 dans un certain nombre de lieux,
00:41:20 empêchent de faire France
00:41:22 et de célébrer la France.
00:41:24 François Puponi, qui a été donc maire
00:41:26 en Seine-Saint-Denis à Sarcelles, écoutez aussi
00:41:28 dans ce même... Pardon ?
00:41:30 Valdoise. Valdoise, désolé.
00:41:32 Dans ce même département, la maire
00:41:34 d'Aubervilliers.
00:41:36 On s'est réunis très régulièrement
00:41:38 et là, nous avons décidé de
00:41:40 maintenir, tout en ayant
00:41:42 un dispositif de sécurité
00:41:44 évidemment
00:41:46 renforcé, et puis des mesures
00:41:48 aussi au cas où
00:41:50 il devait y avoir des événements.
00:41:52 Donc tout est sous contrôle et pour nous, voilà.
00:41:54 On a eu des jours très difficiles, avec
00:41:56 des équipements
00:41:58 d'intérêt public touchés. Les premières
00:42:00 victimes étaient avant tout
00:42:02 les habitants d'Aubervilliers et moi, j'avais
00:42:04 absolument pas envie
00:42:06 de les priver de ce moment de fête
00:42:08 et de rassemblement qu'est notre fête nationale.
00:42:10 Donc il était hors de question que les émettiers gagnent.
00:42:12 Voilà, on voit
00:42:14 Florian Tardif, évidemment, là
00:42:16 j'ai fait une petite confusion, mais c'est absolument
00:42:18 Aubervilliers, Sétang-Seine-Saint-Denis
00:42:20 et Sarcelles dans le Valdoise.
00:42:22 Avant de me faire tacler sur Twitter.
00:42:24 Florian Tardif, on voit
00:42:26 bien que les mairies...
00:42:28 Les mairies,
00:42:30 évidemment, n'adoptent pas
00:42:32 la même attitude, mais bon,
00:42:34 après c'est un petit peu en fonction de la sensibilité de chacun
00:42:36 et de la connaissance qu'on pense avoir
00:42:38 de ses administrés aussi. Vous faites du préventif
00:42:40 comme les maires, puisque c'est
00:42:42 bien de cela dont il s'agit
00:42:44 aujourd'hui. Malheureusement, suite aux
00:42:46 nombreuses nuits d'émeute qui sont
00:42:48 venues secouer l'ensemble du pays
00:42:50 et plus précisément, à plus de
00:42:52 200 communes de manière assez
00:42:54 virulente, on peut comprendre que certains maires
00:42:56 prennent des dispositions
00:42:58 et acceptent
00:43:00 peut-être à contre-cœur,
00:43:02 en tout cas c'est le sentiment qu'on a
00:43:04 lorsqu'on les entend, de
00:43:06 renoncer à un certain nombre d'activités dans le cadre
00:43:08 justement de cette fête
00:43:10 nationale, célébrée soit le 13 juillet, soit le 14.
00:43:12 - Alors, parlons aussi de
00:43:14 Thibaud de Montbrial qui était chez nous ce matin, l'excellente
00:43:16 avocat qui est revenu sur le
00:43:18 dispositif que j'évoquais d'ailleurs, et puis je vous
00:43:20 ferai à Jérôme Williameté.
00:43:22 - On a quand même été assez surpris
00:43:24 par la façon dont après une montée
00:43:26 en puissance très intense pendant 4 ou 5 jours,
00:43:28 les émeutes
00:43:30 en quasiment
00:43:32 48 heures se sont arrêtées presque partout.
00:43:34 Il n'y a pas d'explication
00:43:36 complètement rationnelle, bien sûr il y a eu
00:43:38 une réponse policière qui a
00:43:40 été efficace, bien sûr les
00:43:42 caïds dans les quartiers avaient intérêt à une
00:43:44 forme de retour au calme pour que le business reprenne
00:43:46 et que la police s'en aille.
00:43:48 Il va y avoir un dispositif que le ministère de l'Intérieur
00:43:50 va annoncer dans les prochaines heures. - Sans doute très
00:43:52 important, vous allez à l'entour 45 000
00:43:54 forces de l'ordre déployées. - Et si
00:43:56 on fait un pas de côté, c'est quand même
00:43:58 sidérant qu'en 2023, on soit obligé
00:44:00 de mobiliser 20% de nos forces de sécurité
00:44:02 intérieure rien que pour fêter notre fête nationale.
00:44:04 Moi c'est ça qui me frappe beaucoup,
00:44:06 j'espère que ça va bien se passer, j'en suis pas complètement sûr
00:44:08 mais on verra de toute façon,
00:44:10 nos forces de sécurité s'adapteront. Mais le simple
00:44:12 fait qu'on se pose cette question et que cette
00:44:14 tension soit ressentie partout,
00:44:16 aussi bien dans les municipalités
00:44:18 qu'à l'échelon gouvernemental, montre que la
00:44:20 France va vraiment mal. - Alors oui, c'est
00:44:22 vrai que c'est triste mais 45 000 policiers
00:44:24 et gendarmes mobilisés c'est peut-être aussi
00:44:26 parce qu'on a aussi minimisé
00:44:28 sur une partie de l'échiquier
00:44:30 politique, le nombre d'émeutiers qu'il y avait
00:44:32 réellement. C'est-à-dire qu'on s'est tellement focalisé
00:44:34 sur le nombre d'interpellations qu'on a peut-être perdu
00:44:36 de vue la capacité de frappe que
00:44:38 beaucoup avaient, on parle de plusieurs dizaines, voire
00:44:40 plus d'une centaine de milliers d'émeutiers.
00:44:42 - Oui, on n'aura pas le chiffre exact de toute
00:44:44 façon mais on remarque plusieurs choses.
00:44:46 La première c'est que si les mairies doivent
00:44:48 renoncer à faire des feux d'artifice, doivent s'adapter
00:44:50 dans le cadre du 14 juillet, donc dans le cadre
00:44:52 de notre fête nationale, c'est-à-dire que c'est
00:44:54 pas la loi de la République qui s'applique en France, c'est la loi
00:44:56 des émeutiers. C'est eux qui dessinent maintenant
00:44:58 si par cas vous avez le droit de faire des feux d'artifice ou pas
00:45:00 donc c'est une inversion des valeurs. C'est eux qui gagnent
00:45:02 et c'est eux qui décident dans certaines villes quelles règles
00:45:04 s'appliquent et quelles règles ne s'appliquent pas.
00:45:06 Le deuxième point que moi je vois, c'est en termes de sécurité,
00:45:08 c'est que de toute façon le 14 juillet a
00:45:10 toujours été sensible, comme le 25 décembre
00:45:12 et comme le jour de la fête de l'an.
00:45:14 De toute façon, les forces de l'ordre sont obligées
00:45:16 de s'adapter. Dans les stations-service, on n'est pas
00:45:18 le droit de vendre d'essence dans des bidons
00:45:20 la veille et le jour d'après parce que vous avez
00:45:22 toujours des voitures qui sont brûlées. Donc c'est toujours des jours
00:45:24 qui sont sensibles. Là, nous avons un contexte spécifique
00:45:26 avec les émeutes. Mais est-ce que pour autant,
00:45:28 la France doit reculer de nouveau ?
00:45:30 Est-ce que la France doit toujours être forte contre les faibles
00:45:32 et faible contre les forts ? Ou est-ce qu'au contraire
00:45:34 on doit affirmer notre cadre de vie,
00:45:36 notre modèle de vie, nos valeurs dans le cadre
00:45:38 de notre fête nationale et dire quoi qu'il arrive,
00:45:40 qu'importe les menaces, nous fêterons notre fête nationale,
00:45:42 qu'importe ce que veulent les types en face,
00:45:44 qu'importe les menaces, on sera en capacité de tenir
00:45:46 donc de déployer des forces de l'ordre nécessaires
00:45:48 pour pouvoir contrer les difficultés,
00:45:50 les émeutiers ou dans les quartiers difficiles
00:45:52 pour pouvoir assurer l'ordre républicain
00:45:54 et faire s'y arriver la loi de la République française.
00:45:56 Important de reprendre la main dans ces conditions,
00:45:58 comme il le dit Edouard Doré en Sipel ?
00:46:00 Oui. Oui, nous reprendrons la main.
00:46:02 L'État, la France, les pouvoirs publics
00:46:06 feront tout ce qu'il faut pour garantir
00:46:10 la tranquillité publique.
00:46:12 Il y a un moment de tension ces derniers jours,
00:46:15 même si nous sommes dans un moment de descente
00:46:18 et même d'incalmie par rapport aux émeutes
00:46:20 qu'on a pu connaître les semaines d'avant.
00:46:22 Il y a une vigilance de la part des maires,
00:46:24 encore une fois, je crois que ça s'apprécie au cas par cas,
00:46:26 c'est eux qui savent le mieux s'il faut maintenir ou pas.
00:46:29 On peut comprendre qu'ils soient dans une position de prudence,
00:46:33 mais moi je connais les forces du pays.
00:46:36 Il y aura du 14 juillet, il y aura de la fête populaire
00:46:38 même dès le 13 juillet, sur la circonscription
00:46:41 où j'étais député, il y en avait tout le temps,
00:46:43 à Torcy, à Bussy-Saint-Georges, un peu partout.
00:46:45 Je crois que ce sont des choses qui vont pouvoir se réaliser
00:46:48 et que les gens sachent saisir la fête.
00:46:51 Les casernes seront là, les balles populaires seront là.
00:46:54 Je veux éviter toute forme de panique morale
00:46:58 à l'occasion de cette fête qui est un peu plus sensible
00:47:01 que d'autres en raison des émeutes qui l'ont précédée.
00:47:03 – Parlons de la facture à présent, si vous le voulez bien.
00:47:06 Éric, on vous a fait venir pour ça.
00:47:08 On va regarder d'abord un reportage, parce que les dégradations,
00:47:10 on le sait maintenant, vont coûter 650 millions aux assureurs,
00:47:13 c'est-à-dire plus du double des 280 millions d'euros
00:47:17 qui avaient été anticipés encore la semaine dernière.
00:47:20 Clémence Barbier, et puis on viendra faire le calcul avec vous.
00:47:24 – Marseille, Lyon ou Paris, dans toutes ces grandes villes,
00:47:27 des dizaines de commerces pillés, des bâtiments municipaux saccagés
00:47:31 lors des émeutes qui ont suivi la mort de Naël.
00:47:34 Coup de ces dégradations aux assurances,
00:47:36 650 millions d'euros, soit plus du double des 280 millions d'euros
00:47:41 anticipés la semaine dernière.
00:47:43 Selon la Fédération France Assureur, 3900 biens des professionnels
00:47:47 et des collectivités locales ont été touchés.
00:47:50 – Sur 4 boutiques, en fait, on en a 3 qui ont été touchés.
00:47:53 On a eu un départ de feu dans une,
00:47:56 et qui a été circonscrit directement par des commerçants qui étaient en face
00:48:01 et un membre de mon bureau aussi, qui se trouvait sur les lieux.
00:48:05 – Une situation alarmante, notamment pour les commerçants,
00:48:08 qui avait poussé Bruno Le Maire à réagir auprès des assureurs.
00:48:12 Le ministre de l'Économie avait demandé le prolongement des délais de déclaration,
00:48:16 de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels
00:48:20 victimes des émeutes.
00:48:21 Message entendu par certains, comme Covea ou Massif.
00:48:25 – Le corollaire et ce qui risque de se passer,
00:48:27 c'est que, là, vu l'ampleur des sinistres,
00:48:29 c'est que les primes d'assurance l'année prochaine vont augmenter
00:48:32 pour les personnes qui ont été touchées.
00:48:34 Et c'est un peu en effet ce qui se passe malheureusement de manière assez récurrente.
00:48:38 – Au total, la Fédération décompte 11 300 déclarations de sinistres liées aux violences.
00:48:45 – Alors Éric, pour qu'on comprenne quand même,
00:48:48 je crois avoir entendu Geoffroy Roux de Bézieux
00:48:50 parler d'un milliard d'euros la semaine dernière,
00:48:53 le président sortant, enfin, qui a fini son mandat au MEDEF.
00:48:58 Là, on nous parle de 650 millions,
00:49:00 ça concerne a priori donc les assurances, les commerces,
00:49:03 quel chiffrage pour les bâtiments publics ?
00:49:05 Est-ce qu'on en a même un ?
00:49:06 – Oui, alors vous prenez les 650 millions d'euros,
00:49:09 vous prenez 55%, c'est pour les professionnels,
00:49:12 commerces, entreprises, et je ne compte pas dedans la perte d'exploitation,
00:49:16 j'en parlerai après, et ces 650 millions d'euros,
00:49:18 vous prenez 35% précisément, et là vous avez les collectivités.
00:49:23 Donc vous voyez, c'est une somme considérable,
00:49:25 il y a à peu près la moitié qui est due à la casse urbaine,
00:49:29 des biens professionnels, des commerçants,
00:49:31 vous voyez les vitrines cassées, les pharmacies qui ont pris feu
00:49:34 et qui ont été détruites comme Montargis,
00:49:36 et puis le reste, eh bien pas le reste, 35%,
00:49:38 parce qu'il y a aussi toute une partie de privés,
00:49:40 vous avez des voitures qui ont brûlé,
00:49:42 qui ne seront jamais remboursées lorsque vous avez une assurance autiaire,
00:49:45 par exemple, et ça peut encore se reproduire,
00:49:47 ça fait un coût considérable, mais vous savez, ça va très vite.
00:49:50 Je lisais qu'il y a 200 locaux de police et de gendarmerie
00:49:53 qui ont été détruits, 200 en France.
00:49:56 Vous avez des médiathèques, vous avez un millier de bâtiments
00:49:59 qui ont été incendiés, des bâtiments publics.
00:50:01 Ça représente une somme considérable,
00:50:03 et si j'en viens maintenant à la partie commerciale,
00:50:05 vous avez des entreprises, à Marseille d'ailleurs, on le sait,
00:50:07 puisque le président de la Chambre de commerce a dit
00:50:09 que ce serait 100 millions d'euros de pertes pour l'activité,
00:50:11 des pertes d'exploitation, parce que là, il y a un flou énorme.
00:50:14 Les commerçants ont beau être assurés,
00:50:16 lorsqu'ils sont obligés de fermer leurs vitrines
00:50:18 et de ne plus pouvoir exercer leur métier,
00:50:20 ils perdent du business, ils ne peuvent plus travailler.
00:50:22 Et là, c'est le point d'interrogation,
00:50:24 et donc Bruno Le Maire dit, ne vous inquiétez pas,
00:50:26 il y aura un geste pour vous, mais est-ce que ça veut dire
00:50:28 qu'il va y avoir un quoi qu'il en coûte
00:50:30 qui va revenir dans ce domaine ?
00:50:32 Est-ce que l'État va compenser cette perte de banque à gagner ?
00:50:35 Moi, je voudrais aussi dire un point important,
00:50:37 c'est qu'au final, il y aura un payeur.
00:50:40 Ça va être le contribuable, ça c'est sûr.
00:50:42 D'ailleurs, vous n'avez qu'à regarder les prochaines
00:50:44 augmentations de la taxe foncière qui concerne
00:50:46 les propriétaires de biens, puisque la taxe d'habitation
00:50:48 a disparu, mais là, les collectivités qui ont du mal
00:50:51 vont devoir payer et donc répercuter sur les habitants.
00:50:55 Ça veut dire taxe foncière ?
00:50:56 Oui, taxe foncière plus haute.
00:50:57 La taxe des locaux vacants, on a déjà dit qu'elle allait
00:50:59 augmenter de 30%, c'est quand vous avez un local
00:51:01 qui n'est pas occupé ou un logement, 30% d'augmentation
00:51:03 l'année prochaine, et puis le reste, ce sera quoi ?
00:51:06 Ce sera le contribuable qui payera, c'est-à-dire
00:51:09 la réforme qui était promise par Bruno Le Maire,
00:51:12 d'alléger les impôts des ménages jusqu'à 2027,
00:51:16 sera revise en cause.
00:51:18 Raphaël Stainville, c'est vrai qu'Emmanuel Macron,
00:51:20 qui avait quand même pour ambition,
00:51:22 lors de ce quinquennat, de s'atteler à alléger
00:51:25 un peu la facture des classes moyennes,
00:51:28 on voit mal comment il va pouvoir faire.
00:51:30 On est déjà un peu à l'os, donc là, ça veut dire
00:51:32 que ce sont ces mêmes classes moyennes
00:51:33 qui vont devoir régler, passer à la caisse.
00:51:35 Fatalement, c'est comme ça.
00:51:37 On peut dire bye bye aux allègements des classes moyennes.
00:51:39 C'est comme ça que ça va se passer.
00:51:41 Mais si je peux compléter ce que vient de dire Eric,
00:51:44 c'est-à-dire que dans le coût de ces émeutes,
00:51:49 il y a aussi tout le financement de la sécurité à venir.
00:51:54 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les assureurs vont demander,
00:51:56 notamment aux magasins, d'avoir des systèmes de sécurité,
00:52:00 des vitres plus épaisses.
00:52:02 Donc, ça va aussi avoir un coût.
00:52:03 C'est-à-dire que là, pour l'instant, on est sur le passif
00:52:05 de tout ce qui a été cassé pendant ces émeutes.
00:52:09 Mais il va falloir non seulement réparer,
00:52:11 mais en plus, avoir des choses beaucoup plus conséquentes.
00:52:14 Et ne parlons pas, sans parler des premiums,
00:52:16 mais des cotisations qui vont augmenter.
00:52:19 Ils vont augmenter.
00:52:20 De toute façon, à chaque fois, dans le système français,
00:52:22 il y a toujours les mêmes perdants.
00:52:23 C'est le tiers Etat, c'est la classe moyenne et les commerçants.
00:52:25 Ceux qui ne sont pas assez riches pour pouvoir optimiser leur revenu
00:52:28 et ceux qui ne sont pas assez pauvres pour pouvoir bénéficier
00:52:30 des aides de l'Etat.
00:52:31 Vraisemblablement, de toute façon, comme vous l'a rappelé,
00:52:33 soit par le biais des assurances, par l'augmentation des cotisations,
00:52:35 soit par le biais des impôts de fiscalité sur les entreprises,
00:52:38 soit par le biais des impôts de fiscalité sur le ménage,
00:52:40 ils vont payer l'impôt.
00:52:41 Ce ne vont pas être les émeutiers qui vont payer, contrairement à ce que j'en dis,
00:52:44 parce que de toute façon, ils ne sont pas solvables,
00:52:45 leurs parents n'ont pas un rond.
00:52:46 Et les autres personnes ne vont pas payer.
00:52:48 Donc, de toute façon, soit à travers l'Etat, soit à travers les assurances,
00:52:50 ça va être toujours les mêmes qui vont payer.
00:52:52 Et je n'exclus pas que des gens décident de se rebeller,
00:52:54 comme il y a eu avec les émeutes, des bonnets rouges,
00:52:56 et comme au moment des gilets jaunes, en disant "il y en a marre,
00:52:59 on se fait matraquer, on ne bénéficie pas de services publics,
00:53:01 on se fait cracher dessus par les pouvoirs publics,
00:53:03 et en plus, on est obligé de payer à la caisse à chaque fois qu'il y en a un qui gueule,
00:53:06 ou à chaque fois qu'il y en a un qui n'est pas content,
00:53:07 et c'est toujours nous qui payons, il y en a marre".
00:53:09 Une sorte de révolte dans la révolte.
00:53:11 Merci beaucoup, on s'interrompt quelques secondes,
00:53:13 et puis on reviendra, merci beaucoup Eric pour votre passage,
00:53:15 on reviendra aux demandes de sanctions contre les députés LFI
00:53:18 qui étaient à la marche du comité Adama Traoré.
00:53:21 Il y en a eu trois, députés Renaissance, au premier rang desquels Aurore Berger,
00:53:26 on prendra connaissance peut-être d'une partie de ce communiqué,
00:53:29 et des raisons qui sont invoquées pour pouvoir éventuellement envisager ces sanctions avec vous.
00:53:34 Florian, à tout à l'heure.
00:53:35 Presque 16h sur notre antenne, nous allons reprendre bien sûr le débat,
00:53:42 120 minutes d'info juste après le JT de Mathieu Dewez à nouveau.
00:53:45 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:53:47 On débute ce journal avec l'hommage de Gérald Darmanin au policier décédé.
00:53:51 Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé à l'Assemblée
00:53:53 lors de la traditionnelle séance des questions au gouvernement.
00:53:56 Il était interrogé sur la manifestation interdite en mémoire d'Adama Traoré
00:54:00 et regardait cet échange entre la députée nuppes Marianne Maximi et le ministre de l'Intérieur.
00:54:06 La vérité, monsieur le ministre, c'est que des mouvements d'ultra-gauche
00:54:10 instrumentisent l'émotion légitime que nous avons tous ressentie.
00:54:13 Ma question est donc simple, monsieur le ministre.
00:54:15 Comment le gouvernement compte-t-il concrétiser la reconnaissance
00:54:18 et le soutien à apporter à nos forces de l'ordre ?
00:54:20 Alors madame la députée, plutôt que de donner publicité à des extrémistes
00:54:25 qui crachent sur la tombe des policiers morts, je voudrais ici depuis trois ans
00:54:29 vous lire, et j'espère vous faire applaudir dans l'ensemble de cet hémicycle,
00:54:35 tous les policiers morts en service et qui laissent des veufs, des veufs, des orphelins.
00:54:40 Franck Laboie, Éric Bonroi, Frédie Hallard, Romain Boulange,
00:54:50 Vincent Martinez, Stéphane Le Meur, Amaury Lagroix de Croute,
00:54:55 Stéphanie Montfermé, Éric Masson, Wilfried Farron, Stéphane Créblac, Manon Rau.
00:55:06 La SNCF décide d'interrompre plusieurs lignes TER en Auvergne-Rhône-Alpes.
00:55:11 C'est l'une des conséquences des violents orages qui pourraient frapper la région.
00:55:15 Les lignes qui relient Lyon à Mâcon, Saint-Étienne et Rouen sont notamment concernées.
00:55:20 C'est une étape clé dans la reconstruction de Notre-Dame.
00:55:23 La charpente est arrivée ce matin sur le chantier.
00:55:26 Il s'agit de la colonne vertébrale de l'édifice,
00:55:28 une opération suivie par de nombreux badauds depuis les quais de Seine.
00:55:31 Jean-Luc Thomas.
00:55:33 Peu avant 10h, la première pièce en chaîne de 12 mètres de long et 10 de haut
00:55:37 s'envole vers les hauteurs de Notre-Dame.
00:55:40 Les 7 tonnes prennent leur place définitive au-dessus des voûtes de la cathédrale.
00:55:45 C'est le premier levage des fermes des Transcept,
00:55:49 qui ont été assemblées sur le port d'Ivry.
00:55:52 Des assemblages très traditionnels, comme ça a été fait à l'époque.
00:55:55 C'est vraiment une reconstruction à l'identique.
00:55:57 Le long des quais de Seine, touristes et parisiens sont ébahis.
00:56:00 C'est très très émouvant.
00:56:02 On ne verra plus jamais ça, c'est historique.
00:56:04 J'ai pris plein de photos pour pouvoir les montrer à mes enfants.
00:56:08 C'est une renaissance, parce que Notre-Dame c'est quand même un symbole de plus de 800 ans.
00:56:14 C'est toute notre histoire.
00:56:16 C'est une étape symbolique du chantier de restauration.
00:56:19 C'est un pas important vers la reconstruction et la réouverture de la cathédrale.
00:56:24 On a déjà fermé les voûtes qui avaient été détruites dans la Nef et dans le Chœur.
00:56:33 On a déjà ramené l'orgue que nous remontons, on ramène les vitraux.
00:56:39 L'ouverture totale de Notre-Dame de Paris est toujours prévue pour décembre 2024.
00:56:44 Ce sera bien sûr l'événement de cette fin de semaine, le défilé du 14 juillet.
00:56:50 Les préparatifs ont d'ailleurs déjà commencé.
00:56:53 Ces news y étaient.
00:56:54 Chaque geste, chaque mouvement doit se régler au millimètre.
00:56:57 Alors je vous propose un petit avant-goût du défilé aérien des hélicoptères de l'armée de terre.
00:57:01 On écoute un pilote au sein du 3e régiment d'hélicoptères de combat.
00:57:06 Le but c'est vraiment d'être parfait, d'être parfait pour que l'image qu'on renvoie à nos concitoyens
00:57:10 qui eux viennent admirer les armées, elle soit parfaite.
00:57:13 On n'a pas le droit à l'erreur.
00:57:15 Il faut que le défilé soit vraiment hyper précis, hyper calé,
00:57:19 pour que tout simplement ça soit parfait le jour J pour nos concitoyens.
00:57:22 Au total on sera donc en trois box.
00:57:24 Il y aura un box école, un box opération d'envergure et un box opération future avec le H160.
00:57:30 Et il y aura entre 14 et 19 appareils.
00:57:32 Et avant de retrouver Nelly Denac et ses invités, la chronique sport avec aujourd'hui une star mondiale de l'Ultra Trail.
00:57:39 Vous regardez votre programme avec la machine à café Groups Intuition.
00:57:50 Certains ont des chemins tout tracés vers la gloire, d'autres empruntent des routes détournées.
00:57:57 Courtenay de Walter, professeur de science, découvre l'Ultra Trail à 28 ans.
00:58:01 Arrivée tardive sur le circuit, mais aujourd'hui une domination sans limite.
00:58:06 L'américaine de 38 ans, traileuse ultime, les quatre monuments de la discipline remportée,
00:58:26 seule Kilian Jornet l'avait réalisée avant elle, avec à chaque fois des records pulvérisés.
00:58:31 Le dernier en date fin juin lors de la Western States en Californie.
00:58:35 160 km en près de 15h30, plus d'une heure sous l'ancienne marque.
00:58:40 En 2022, pour sa première participation à la Diagonale des Fous, Do Walter termine au pied du podium,
00:58:46 hommes et femmes confondus, elle est même maintenant habituée à courir dans les mêmes temps que les meilleurs concurrents masculins.
00:58:52 Un mental irréprochable qui détonne dans sa préparation, pas de coach, ni programme d'entraînement ou nutritionnel,
00:58:59 le cerveau comme principal moteur.
00:59:02 Les souvenirs et les exploits Courtenay de Walter devraient encore les accumuler.
00:59:06 Dans la fatigue, la souffrance et la beauté, l'américaine trace sa route.
00:59:20 120 minutes d'info, toujours en compagnie de William Tay, Edouard Dorian-Sipel, Raphaël Stainville et Florian Tardif pour le service Pôle de CNews.
00:59:28 On a beaucoup suivi le début de la séance de questions au gouvernement tout à l'heure.
00:59:31 Il a été question notamment de ces députés LFI qui étaient présents, Florian, à la marche du comité Adama Traoré.
00:59:40 Manifestation interdite, on le rappelle, par la préfecture, c'était samedi dernier.
00:59:45 Et désormais, trois députés Renaissance demandent des sanctions contre plusieurs de ces députés LFI pour la plupart qui ont été identifiés, ciblés.
00:59:54 La raison invoquée, c'est qu'il y a quelque chose, on a cet extrait, dans le règlement de l'Assemblée qui prévoit que tout membre prenant part à des manifestations troublant l'ordre public
01:00:03 peut faire l'objet de mesures disciplinaires.
01:00:06 Et évidemment, la circonstance aggravante, c'était des députés certis de leur écharpe tricolore.
01:00:11 C'est l'article 70 aléna 2 du règlement de l'Assemblée nationale.
01:00:15 Ce sont trois députés, pas n'importe quel député, puisque ce sont les présidents de groupes de la majorité.
01:00:21 Vous avez notamment cité tout à l'heure Orberger, qui est la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, qui est le parti présidentiel.
01:00:29 Oui, ils ont écrit à la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Bruno-Pivet.
01:00:33 Ce qu'on a pu apercevoir à l'écran, c'est ce courrier qui a été envoyé à la présidente de l'Assemblée nationale,
01:00:39 qui explique qu'en vertu de l'article 70 aléna 2 du règlement de l'Assemblée nationale, ces députés peuvent "subir" des sanctions disciplinaires
01:00:51 qui peuvent être décidées par le bureau de l'institution.
01:00:56 A voir si des sanctions seront prises. Ces mêmes députés avaient fait de même lors de la manifestation à l'automne dernier pour lutter contre les bassines à Sainte-Sauline.
01:01:07 Il y avait d'ores et déjà eu la présence de députés, et notamment de députés de la France insoumise.
01:01:12 Et effectivement, il n'y avait pas eu à l'époque de sanctions disciplinaires qui avaient été décidées à leur encontre.
01:01:16 Qu'est-ce qu'il faut faire pour activer cette sanction ? C'est la prérogative de la présidente de l'Assemblée ?
01:01:20 Oui, c'est ce qui doit réunir le bureau de l'Assemblée nationale. Après, elle-même peut décider d'un certain nombre de sanctions.
01:01:27 Pas de toutes, mais il y a plusieurs sanctions, procès verbal, etc. Je ne vais pas vous faire le listing de l'ensemble des sanctions.
01:01:34 Il s'agit en général de sanctions à l'égard des députés qui peuvent être amputés d'un quart, voire de la moitié de leur indemnité parlementaire.
01:01:44 Ça a déjà été fait, d'ailleurs, dans cette législature ?
01:01:46 Oui, bien sûr, en fonction des infractions commises par certains députés.
01:01:50 Doit-il être sanctionné à ce titre, Raphaël Stainville ?
01:01:53 Ce que je pense, plus que des sanctions disciplinaires décidées par le bureau de l'Assemblée nationale,
01:02:00 je pense que si des sanctions doivent y avoir, ce sont les électeurs qui seront appelés à trancher sur ces députés qui ont pris part à cette manifestation interdite.
01:02:11 Je pense que c'est d'abord comme ça que ça doit se trancher.
01:02:16 Je pense que les députés de la France Insoumise et quelques députés, notamment Europe Écologie et Les Verts,
01:02:21 qui ont participé à cette manifestation, ont finalement mis hors de l'arc républicain pour prendre des propos assez convenus.
01:02:31 Ce sont eux les factueux, ce sont eux les déliquieux.
01:02:36 Les électeurs, lors des prochaines élections, seront appelés à se prononcer notamment sur ces personnalités-là.
01:02:44 Je pense que c'est d'abord le peuple français qui doit les sanctionner, si sanction il doit y avoir.
01:02:49 Bien évidemment, j'y suis favorable.
01:02:50 Oui, M.T, vous êtes politologue.
01:02:52 Quand on voit ce à quoi on vient d'assister, effectivement, l'appel de certains à des sanctions par les urnes,
01:02:59 alors qu'on est quand même encore à un an d'une échéance majeure électorale,
01:03:03 on ne va pas prendre en compte tellement les sénatoriales, mais plutôt se projeter vers les européennes,
01:03:08 est-ce que les électeurs ont la mémoire courte ou est-ce que là, vraiment, ce qu'on a vécu va sans doute créer quelque chose de l'ordre du séisme électoral ?
01:03:16 Pour Mélenchon, malheureusement, la réponse est négative.
01:03:19 Il n'y aura pas de sanctions pour plusieurs raisons.
01:03:22 La première, c'est que Jean-Luc Mélenchon, historiquement, lorsque vous preniez les deux derniers quinquennats,
01:03:26 il a toujours été très bas en début de quinquennat et en milieu de quinquennat.
01:03:29 Il a toujours fini à 20 % des électeurs.
01:03:31 Tout simplement, ça se pique parce que les électeurs de gauche n'ont pas d'offre alternative.
01:03:37 Les électeurs de gauche sont plus disciplinés que les électeurs de droite.
01:03:39 Les électeurs de droite ne font pas de vote utile ou ils font très peu de vote utile, un tout petit peu.
01:03:43 Alors que les électeurs de gauche, quand vous prenez Benoît Hamon en 2017 et actuellement les autres candidats comme Ani Dalgo et Yannick Jadot en 2022,
01:03:50 ils ont perdu plus de 80 % de leur offre politique et leur poids politique au début de l'élection présidentielle en moins d'un an,
01:03:56 pour que Jean-Luc Mélenchon atteigne les 20 %.
01:03:58 Donc, historiquement, Mélenchon a raison de faire ça.
01:04:01 Et c'est ça qui est dramatique dans la vie politique française et par rapport à ce que disait Raphaël Stainville,
01:04:05 c'est que si on demande une sanction électorale, Jean-Luc Mélenchon sera récompensé de ses mauvaises actions.
01:04:10 Il est normal qu'il continue ça parce que ses électeurs veulent ça.
01:04:13 Ils veulent un affrontement avec les électeurs macronistes, avec le gouvernement, qu'il soit le plus dur possible.
01:04:19 Parce que c'est une sociologie qui est spécifique.
01:04:21 C'est-à-dire, historiquement, ça s'appelle la gauche révolutionnaire.
01:04:23 Ça existe depuis la SFIO de 1905, la séparation en deux des deux forces de gauche.
01:04:27 Donc, il y a toujours une tendance révolutionnaire de gauche.
01:04:29 Mais la gauche révolutionnaire, c'est 20 % des électeurs.
01:04:31 C'est 20 % de la France.
01:04:32 C'est un socle à 20 %.
01:04:33 C'est un socle à 20 %. Les commis sont toujours faits 20 %.
01:04:35 La gauche de la gauche, avant Mitterrand, faisait toujours 20 %.
01:04:37 C'est Mitterrand, en fait, qui a réduit l'offre de la gauche de la gauche.
01:04:40 Non, pour reprendre ce qu'a dit Raphaël Stainville, je pense qu'il y a trois sanctions qui sont possibles.
01:04:44 Une sanction par les urnes, mais de toute façon, les électeurs de gauche n'ont qu'une offre mélenchoniste
01:04:48 et ils ne vont pas se reporter vers le PS de Olivier Faure ou le G20 de Sandrino Busso.
01:04:52 Donc, ça ne fonctionnera pas.
01:04:54 Les deux autres sanctions qui sont possibles, c'est la sanction disciplinée financière,
01:04:57 celle qu'a évoquée Frédéric Tardif par le bureau de l'Assemblée nationale,
01:05:00 et une dernière sanction qui est une sanction pénale par les juges,
01:05:04 comme ce qu'a eu Mélenchon en 2019 pour sédition et pour crimes,
01:05:08 notamment d'incitation à la haine contre la République française.
01:05:10 Parce que lorsqu'il participe à des manifestations illégales,
01:05:12 est-ce que ce ne sont pas des factieux ? Est-ce qu'il ne se rebelle pas contre l'autorité de l'État ?
01:05:15 Et donc, il y a un ensemble de sanctions qui doivent être disponibles.
01:05:18 Et je pense que le juge a trop souvent favorisé ou été laxiste en faveur d'une certaine catégorie d'élus.
01:05:24 Vous êtes d'accord pour dire, Édouard Dorian-Sipel,
01:05:27 que d'une certaine manière, Jean-Luc Mélenchon a tué le reste de la gauche
01:05:31 et qu'il n'est plus que la seule alternative,
01:05:32 et que même ceux qui, peut-être, n'approuveraient pas ses propos outranciers,
01:05:36 lui en tiendront par rigueur ?
01:05:38 Jean-Luc Mélenchon incarne cette gauche radicale qui étouffe tout le reste de la gauche,
01:05:43 qui est dans son seuil maximal de 20%.
01:05:46 Ça veut dire qu'en réalité, il est capable d'être le leader de la gauche,
01:05:51 mais jamais capable de se qualifier pour un second tour de l'élection présidentielle.
01:05:54 Précisément, ce qu'a fait François Mitterrand pour redresser le Parti socialiste à partir des années 70,
01:06:00 qui lui a permis de gagner en 1981 et de passer devant un parti communiste
01:06:05 qui, à l'époque, représentait ces 20% que pèse aujourd'hui Mélenchon,
01:06:08 c'était précisément de canaliser la radicalité vers un projet de société qui rassemble la gauche.
01:06:14 Ce qui manque à cette gauche, qui est quand même puérile, immature,
01:06:19 dans une sorte de position d'adolescent permanent,
01:06:23 qui sont en révolte et en colère contre tout, mais sans but précis,
01:06:27 cette gauche-là, elle est une gauche puérile et immature.
01:06:32 Qu'est-ce qu'un député de la République, un homme ou une femme qui fait la loi,
01:06:37 va faire dans une manifestation interdite par la loi ou par la décision de l'État ?
01:06:43 Je trouve que c'est compliqué.
01:06:46 En plus, pour entendre des slogans aussi puérils que faux,
01:06:51 "tout le monde déteste la police", on crie ça quand on a 12 ou 13 ans,
01:06:54 moi je partage la douleur de la famille Traoré qui a perdu son frère,
01:07:00 mais je ne partage pas la façon dont ils ont mené leur combat.
01:07:04 Je pense que c'est difficile pour un député.
01:07:06 Je peux comprendre qu'un élu de la République, à un moment donné,
01:07:10 s'insurge contre des décisions illégitimes ou injustes qui proviennent de l'État.
01:07:14 Par exemple, quand la France faisait la guerre d'Algérie,
01:07:17 là, il y avait de quoi manifester et braver un certain nombre de décisions de l'État.
01:07:23 Mais dans le respect de la démocratie, quel est le problème de Mélenchon
01:07:26 et de cette gauche qui devient puérile, avec un inconscient et un imaginaire politique révolutionnaire ?
01:07:31 C'est qu'elle veut la révolution permanente.
01:07:34 Et vous savez ce que la gauche doit promouvoir ?
01:07:36 Selon moi, la démocratie permanente.
01:07:38 Parce que la démocratie qui aujourd'hui est fragilisée,
01:07:40 elle suppose un parachèvement permanent.
01:07:43 Il faut en permanence travailler pour la démocratie.
01:07:46 Donc moi, je voudrais retrouver une gauche qui soit mature, adulte,
01:07:49 c'est-à-dire en capacité de rassembler les Français pour gouverner un jour.
01:07:53 Sur l'interdiction de manifester, visiblement, Mathilde Panot n'a pas très bien compris
01:07:57 ce qu'on reprochait à la NUPS. Écoutons.
01:08:00 Ce qui s'est passé samedi avec une double interdiction
01:08:04 est une provocation parce que, je le rappelle,
01:08:07 le droit de manifester est garanti dans ce pays.
01:08:10 Et qu'il devrait continuer d'être garanti.
01:08:12 Vous avez des gens qui, à juste titre, lors des révoltes, ont dit
01:08:16 « Mais les jeunes ont quand même d'autres moyens d'exprimer leur colère. »
01:08:19 Ah bon, lesquels ?
01:08:20 Si une marche organisée pacifique qui se passe depuis sept ans est interdite.
01:08:25 Si le droit de manifester, ce qui se passe dans toutes les démocraties,
01:08:28 le droit de pouvoir aller dire sa colère ou ses revendications dans la rue
01:08:32 n'existe plus dans ce pays. Rendez-vous compte ?
01:08:36 Bon, Florian Tardif, c'est marrant parce que dans la gestuelle,
01:08:39 elle se mélanchonise, je trouve, Mathilde Panot.
01:08:42 Oui, elle a pris la place.
01:08:43 Elle a, elle a, elle a, dans les...
01:08:45 L'homme est un animal mimétique.
01:08:46 Il y a même des tics de langage.
01:08:47 Autant que le politique disait déjà Aristote.
01:08:49 Beaucoup de mimétisme.
01:08:50 Je pense, vous avez raison, je prends deux secondes la parole là-dessus,
01:08:52 parce que je pense que c'est le problème principal.
01:08:53 Ils sont dans le mimétisme politique.
01:08:55 Plus personne n'a une capacité d'invention, de création politique.
01:08:58 Personne n'a le sentiment, j'ai le sentiment, de réfléchir.
01:09:01 Et on est là, on a mimé ses leaders.
01:09:03 Et j'ai connu ça au Parti socialiste, comment les jeunes mimaient les élus,
01:09:07 comment les collaborateurs d'élus faisaient comme les élus.
01:09:09 Et on reste dans une répétition, on reste dans une compulsion,
01:09:12 compulsion de répétition mimétique.
01:09:14 Et ça s'enraye, ça ne marche pas.
01:09:16 Ce qui est intéressant, c'est qu'elle dit la colère,
01:09:18 si on ne l'exprime pas comme ça, comment peut-on l'exprimer ?
01:09:20 Alors qu'on s'entend avec des mots, de la parole, du langage et des idées.
01:09:23 Soyons simples.
01:09:24 Oui, et elle semble étonnée, alors même que ce sont les députés,
01:09:28 notamment de la France insoumise, qui ne font plus que souffler sur les braises,
01:09:32 qui allument carrément parfois le feu.
01:09:34 Bien évidemment, je ne dis pas qu'ils allument le feu dans la rue,
01:09:37 c'est une métaphore, mais par leur discours, ils entretiennent ce climat.
01:09:42 Et d'ailleurs, ça a été une stratégie qui a été théorisée
01:09:45 par Jean-Luc Mélenchon lui-même il y a une dizaine d'années.
01:09:47 C'est la théorie de la conflictualité.
01:09:50 Et effectivement, à chaque fois qu'il y a un sujet potentiellement
01:09:53 où il peut y avoir un conflit entre plusieurs individus,
01:09:56 par exemple entre ses sympathisants, donc à la famille d'Adama Traoré,
01:10:00 et la police, je pourrais citer d'autres conflits lors de ces soulèvements
01:10:07 autour du projet de bassines à Sainte-Sauline,
01:10:11 entre des écologistes, notamment les soulèvements de la terre,
01:10:15 et des policiers, à chaque fois, effectivement,
01:10:18 ils ont un discours qui vient alimenter la conflictualité
01:10:22 entre plusieurs catégories de la population,
01:10:26 tout simplement parce que Jean-Luc Mélenchon a compris
01:10:30 qu'il n'arriverait pas, puisque c'est son souhait, au pouvoir grâce aux urnes,
01:10:34 et donc il espère aujourd'hui arriver au pouvoir grâce à la rue.
01:10:37 N'oublions jamais que ce que souhaite Jean-Luc Mélenchon,
01:10:40 c'est un changement de régime, c'est que nous passions
01:10:43 de la Vème République à la VIème République,
01:10:45 et il a compris qu'il ne pouvait pas le faire grâce aux urnes,
01:10:48 il souhaitait le faire grâce à la rue, et donc il souhaite une révolte
01:10:51 dans le pays, et c'est pour cela qu'on en arrive à voir des discours
01:10:54 comme celui tenu à l'instant par Mathilde Panot.
01:10:57 - La situation c'est dangereux, Raphaël Stainvillet,
01:10:59 si on en vient vraiment à ça, là on est dans une forme d'extrémisme.
01:11:03 - Il a raison, mais c'est aujourd'hui la stratégie de Jean-Luc Mélenchon,
01:11:07 qui à défaut de pouvoir être élu Premier ministre,
01:11:10 ne désespère pas que la rue, le chaos, l'amène au pouvoir.
01:11:14 Mais pour rebondir sur ce que disait Mathilde Panot,
01:11:17 à l'entendre, on a l'impression que le droit de manifester
01:11:20 est remis en cause, mais elle feint d'ignorer les raisons
01:11:23 qui ont poussé la préfecture à prendre cet arrêté
01:11:27 interdisant ces manifestations.
01:11:29 C'est qu'il y a eu des précédents.
01:11:30 La manifestation, je crois que c'était du 2 juin 2020,
01:11:33 avait dégénéré, et c'était les mêmes participants,
01:11:37 les mêmes personnalités, le même gang traoré
01:11:41 qui agite les foules, et donc a raison,
01:11:44 et parce que les forces de l'ordre sont épuisées,
01:11:48 que cette interdiction avait été prononcée.
01:11:51 - Edouard Do.
01:11:52 - Moi, vous savez, je suis très sensible au langage,
01:11:55 aux mots et à la façon dont les gens se nomment eux-mêmes.
01:11:59 Jean-Luc Mélenchon, c'est la France insoumise.
01:12:02 C'est quand même curieux pour un parti politique
01:12:05 de s'appeler insoumis, quand on veut viser le pouvoir,
01:12:09 la responsabilité d'État de rassembler les Français.
01:12:11 Mais est-ce qu'on réfléchit deux secondes là-dessus ?
01:12:13 Est-ce que mes amis à gauche et le peuple de gauche,
01:12:15 toi qui votes à gauche, est-ce que tu peux te réfléchir là-dessus ?
01:12:19 Insoumis à quoi ? Insoumis tout le temps ?
01:12:22 Une fois qu'on est au pouvoir, on est insoumis à soi-même ?
01:12:24 - Ils sont toujours insoumis.
01:12:25 - Mais je pense qu'ils sont prisonniers de cet imaginaire.
01:12:28 Je crois malheureusement qu'il y a là beaucoup,
01:12:31 beaucoup d'imaginaires, de choses qui ne sont pas très conscientes
01:12:34 et qui bloquent la possibilité pour des tas de gens
01:12:37 qui peuvent avoir des bonnes idées à gauche,
01:12:38 y compris à la France insoumise, d'essayer d'avancer ensemble.
01:12:41 On ne peut pas, à un moment donné,
01:12:42 quand on est un adulte en politique, si vous voulez,
01:12:44 et qu'on aspire à gouverner les Français,
01:12:46 être simplement dans l'identification à une insoumission.
01:12:49 - Merci. Heureusement que c'était un anathème très court.
01:12:53 J'aimerais qu'on parle de cette députée renaissance
01:12:56 qu'on ne connaît pas très bien,
01:12:58 elle s'appelle Anne-Laurence Pétel.
01:13:00 Elle parle de Nahel comme d'un délinquant,
01:13:03 c'est ce qu'elle a fait sur Twitter
01:13:05 pour faire le contrepoint au terme "petit ange"
01:13:07 qui a été employé par Guylian Mbappé,
01:13:11 pour ne pas le nommer, qui a beaucoup été repris dans les médias.
01:13:15 Mais elle l'a fait sur Twitter, que n'avait-elle dit ?
01:13:17 Regardons.
01:13:18 - Deux semaines après la mort de Nahel,
01:13:22 c'est une sortie qui fait grand bruit.
01:13:24 Interrogée samedi dans les colonnes de la Provence,
01:13:27 la députée renaissance Anne-Laurence Pétel,
01:13:29 qualifiée le jeune de 17 ans de délinquant.
01:13:32 Des propos qu'elle précise aujourd'hui.
01:13:34 - Je ne l'appelle pas uniquement le délinquant,
01:13:36 mais je ne l'appellerai pas le petit Nahel ou l'ange.
01:13:39 Je sais faire la part de celui qui est l'enfant de sa mère,
01:13:43 mais qui, au regard de la société, a un comportement délictuel.
01:13:47 Quand la police se met en chasse d'un chauffard
01:13:50 qui est au volant d'une voiture de sport,
01:13:54 qui se trouve être quelqu'un qui a 17 ans,
01:13:56 donc qui n'a pas le permis,
01:13:58 ça s'apparente à un comportement délinquant.
01:14:00 Et le fait de ne pas nommer les choses,
01:14:02 c'est une forme de perte de repère.
01:14:05 - Une prise de position, loin du discours plus équilibré
01:14:08 des membres de la majorité, est condamnée par la NUPES,
01:14:11 de l'écologiste Sandrine Rousseau au socialiste Arthur Delaporte.
01:14:15 - Si votre fils avait été tué à l'âge de 17 ans,
01:14:18 vous auriez parlé d'un enfant, vous auriez dit
01:14:20 combien il était drôle et gentil, qu'il était tout pour vous.
01:14:23 Vous auriez détesté qu'on salisse sa mémoire
01:14:25 avec des qualificatifs abjects comme "petit ange parti trop tôt".
01:14:28 - On devrait se faire preuve d'un peu de retenue.
01:14:30 Parce qu'aujourd'hui, ce qui pose problème,
01:14:32 ce n'est pas que le jeune Nahel était un délinquant ou non.
01:14:34 Parce que dire ça, c'est dire qu'il aurait mérité de mourir.
01:14:37 Or, aujourd'hui, personne ne mérite de mourir
01:14:39 dans les conditions dans lesquelles ça s'est passé.
01:14:41 Côté Renaissance, les propos d'Anne-Laurence Pétel
01:14:43 ne sont pas jugés choquants.
01:14:45 Et la députée des Bouches-du-Rhône reste soutenue par sa majorité.
01:14:49 - Évidemment, dans le contexte où il y a la météo,
01:14:50 on ne peut plus rien dire à propos des antécédents,
01:14:52 d'un tel ou un tel, à partir du moment où on est mort,
01:14:55 ça nous absout de tout ce qu'on a pu réaliser dans notre vie.
01:14:58 Mais ça, c'est vrai pour tout le monde.
01:15:00 - Ce n'est pas uniquement vrai pour tout le monde.
01:15:01 Moi, ce que j'ai observé depuis le début des émeutes,
01:15:03 c'est qu'il y avait une dissolution très forte
01:15:05 entre ce que pensaient les Français
01:15:06 et ce que pensaient une grande partie des élites,
01:15:09 des élites intégrées mondialisées.
01:15:10 Quand vous regardez tous les sondages d'opinion,
01:15:12 vous pensez, au début de la crise,
01:15:14 que la position d'Mbappé était partagée par 60-70 % des Français.
01:15:17 Or, ce que montre le sondage, c'est que 70 % des Français
01:15:20 reprochent à Mbappé sa prise de position.
01:15:22 Quand vous interrogez dans les quartiers populaires,
01:15:24 dans tous les quartiers, ils vous disent
01:15:26 comment c'est possible qu'un jeune de 17 ans roulait en Mercedes ?
01:15:28 Comment c'est possible qu'un jeune de 17 ans roulait en voiture ?
01:15:31 Comment c'est possible qu'un jeune de 17 ans puisse louer une voiture
01:15:33 comme celle-ci alors que la plupart des gens
01:15:35 ne peuvent pas se payer une voiture comme ça ?
01:15:37 C'est toutes les questions que les Français se posent.
01:15:39 Et si par cas elle a commis quelques erreurs de langage,
01:15:41 parce qu'est-ce qu'il a été condamné pour l'instant ? Non.
01:15:43 Mais en abus, il y a une différence entre ce que pensent les Français
01:15:46 et le vrai véritable problème juridique.
01:15:48 Lorsque vous dites, la personne n'est pas délinquante,
01:15:50 mais la personne a une présomption de délinquance maintenant.
01:15:52 Donc, il y a un tribunal médiatique et un tribunal qui est réel.
01:15:55 Et je pense que toutes ces questions ont amené,
01:15:57 la députée a amené une position qui est partagée
01:15:59 par une très grande large majorité des Français.
01:16:01 Regardez à nouveau le tweet de Sandrine Rousseau,
01:16:03 vous avez aperçu dans le reportage, parce qu'on s'est regardé à ce moment-là,
01:16:06 en lisant la dernière phrase.
01:16:08 "Vous auriez détesté qu'on salisse sa mémoire
01:16:10 avec des qualificatifs abjects comme "petit ange parti trop tôt"".
01:16:14 Il y a là un énorme contresens, bien sûr.
01:16:16 Elle a peut-être récrit.
01:16:18 Elle dégainait un peu trop vite ses tweets.
01:16:20 Parfois, tout n'est pas forcément perceptible.
01:16:23 Honnêtement, j'ai l'impression qu'elle s'est pris les pieds dans le tapis.
01:16:26 Elle a peut-être dégainé un peu trop vite,
01:16:28 elle ne s'est pas relue avant de le poster.
01:16:30 Alors, 10 secondes, vous avez 10 secondes.
01:16:32 - Non, mais oui, j'ai 10 secondes et je vais dire un truc très simple.
01:16:34 Nahel est un jeune homme mort.
01:16:36 D'accord ? C'est ça, en fait, qui devrait, je crois,
01:16:38 être entendu et compris par tous.
01:16:40 Il n'y a plus de délinquants, il n'y a plus de "petit ange",
01:16:42 il n'y a plus d'enfants, il n'y a plus de garçons à la dérive.
01:16:46 C'est terminé, il est mort par un tir policier,
01:16:48 qui, à mon sens, est d'après les premiers éléments
01:16:50 du procureur même de la République,
01:16:52 puisqu'il est poursuivi pour homicide volontaire,
01:16:54 n'avait pas à tirer.
01:16:56 Donc, moi, je crois que ça demande, pour le moins,
01:16:58 je dis, ça demande, pour le moins, un minimum de retenue.
01:17:00 Et moi, je peux même dire que...
01:17:02 - Personne n'est contraire, en fait.
01:17:04 - Je sais très bien ce qu'il a fait, apparemment,
01:17:06 il a fait des bêtises, il n'avait pas à le faire.
01:17:08 Ça me met même en colère parce que j'en ai marre
01:17:10 que des jeunes se mettent en danger bêtement
01:17:12 pour se faire arrêter par des policiers
01:17:14 qui peuvent, d'une manière ou d'une autre, les braquer.
01:17:16 Il faut arrêter tout ça, maintenant.
01:17:18 À un moment donné, il faut que des adultes parlent
01:17:20 et qu'on parle comme des adultes.
01:17:22 Il ne faut pas mettre de l'huile sur le feu.
01:17:24 Après, moi, je suis le premier à pouvoir nommer les choses.
01:17:26 Mais donnant du temps au temps,
01:17:28 le pays, il est tendu, il y a des émeutes.
01:17:30 Moi, c'est le seul appel que je voudrais faire
01:17:32 parce que les dirigeants politiques qui s'agitent
01:17:34 dans tous les sens, ça ne contribue pas à la paix civile.
01:17:36 - Merci. Allez, on s'interrompt à nouveau
01:17:38 et puis on reviendra pour parler de Sainte-Soline,
01:17:40 puisque la Ligue des droits de l'homme
01:17:42 a publié un rapport sur ce qui s'est passé
01:17:44 et qui détaille,
01:17:46 minute par minute,
01:17:48 le déroulé des événements.
01:17:50 Et selon eux, la police a fait un usage
01:17:52 disproportionné de la force.
01:17:54 Tiens, tiens, on en parle là tout de suite.
01:17:56 Nous entamons la dernière partie de notre émission
01:18:02 et vous le savez, les heures passent
01:18:04 et Emile, deux ans et demi,
01:18:06 n'a toujours pas été retrouvé dans la région
01:18:08 du Vernet, dans ce petit hameau
01:18:10 du Haut-Vernet des Alpes de Haute-Provence
01:18:12 où il a disparu. L'inquiétude grandit,
01:18:14 le dispositif de recherche, lui, a été
01:18:16 adapté, d'ailleurs, à compter d'aujourd'hui.
01:18:18 Sandra Buisson, il y a une nouvelle
01:18:20 communication officielle qui est prévue aux alentours
01:18:22 de 18h. On espère en savoir plus
01:18:24 mais, pour l'instant,
01:18:26 vous, vous avez pu vous entretenir
01:18:28 avec un membre de la famille, aujourd'hui.
01:18:30 Oui, effectivement, nous avons pu joindre
01:18:32 la grand-mère de ce petit garçon
01:18:34 qui n'était pas sur place
01:18:38 au moment des faits. C'est l'autre grand-mère.
01:18:40 Ce sont les autres grands-parents qui, eux, étaient
01:18:42 au Vernet. Elle, elle est en région
01:18:44 parisienne. Alors, effectivement,
01:18:46 quand on lui a parlé, elle était sous le choc
01:18:48 de ce qui s'est passé. Elle a préféré
01:18:50 ne pas descendre au Vernet
01:18:52 pour ne pas ajouter,
01:18:54 effectivement, à la tension
01:18:56 qu'il y a sur place. Donc, la famille
01:18:58 la tient au courant. Et puis, elle décrit
01:19:00 ce petit garçon qu'elle connaît
01:19:02 comme étant un
01:19:04 enfant qui aime crapahuter, qui est assez
01:19:06 aventureux. Et puis, on a évoqué
01:19:08 aussi cette question des témoins qui l'avaient vu
01:19:10 descendre la rue
01:19:12 du Hameau. Et
01:19:14 elle comprend, en un sens, que sur
01:19:16 un petit village comme ça, où il y a eu 25
01:19:18 habitants, c'est assez familial.
01:19:20 Et bien, qu'ils n'aient pas pensé à mal
01:19:22 tout de suite en le voyant partir
01:19:24 et descendre
01:19:26 cette rue. On a beaucoup parlé
01:19:28 de dispositif adapté. C'est le terme
01:19:30 qui avait été utilisé hier. C'est quoi
01:19:32 un dispositif adapté ? Alors, adapté, ça veut dire que ça
01:19:34 se passe différemment. Hier, c'était des opérations
01:19:36 de secours sous la main du préfet, avec, effectivement,
01:19:38 beaucoup de forces en renfort
01:19:40 du côté des gendarmes, mais surtout
01:19:42 du côté des bénévoles, puisqu'il y a eu 800 personnes
01:19:44 depuis le début des
01:19:46 recherches qui se sont mobilisées.
01:19:48 Là, c'est resserré. C'est-à-dire que
01:19:50 plus de bénévoles ne peuvent
01:19:52 accéder au lieu et au Hameau que
01:19:54 les forces de l'ordre et les membres des équipes
01:19:56 de recherche. En France, il y a plus
01:19:58 de gendarmes mobilisés. On était à 60 hier,
01:20:00 il y en a 80 aujourd'hui,
01:20:02 qui passent au peigne fin, ce petit Hameau.
01:20:04 80 gendarmes, dont des spécialistes
01:20:06 de haute montagne. Vous savez que
01:20:08 l'endroit est assez escarpé.
01:20:10 Il y a des recoins difficiles d'accès,
01:20:12 à tel point que dix militaires de l'armée
01:20:14 de terre spécialisés dans le débroussaillage
01:20:16 ont aussi été sollicités
01:20:18 pour voir s'ils pouvaient
01:20:20 déblayer des endroits où il a pu tomber
01:20:22 ou essayer de se mettre à l'abri.
01:20:24 L'hélicoptère, les équipes synophiles sont toujours
01:20:26 là en alerte si jamais il y a besoin
01:20:28 d'en faire usage.
01:20:30 Du côté de l'enquête, on est toujours
01:20:32 sur une quinzaine de gendarmes
01:20:34 qui croisent notamment les données des téléphones
01:20:36 pour voir si des individus ont pu borner
01:20:38 dans la zone à ce moment-là, ou si des appels
01:20:40 ont été passés et vers quels
01:20:42 interlocuteurs. Ils poursuivent
01:20:44 aussi les auditions. Vous le savez, elles ont
01:20:46 continué ce matin, comme elles avaient lieu
01:20:48 hier. Un gendarme me disait tout à l'heure
01:20:50 que c'est vraiment une affaire particulière, parce qu'en l'État,
01:20:52 et c'est ce qu'a confirmé le procureur ce matin,
01:20:54 il n'y a aucun élément qui pointe
01:20:56 vers une piste ou une autre.
01:20:58 Aucun signe qui
01:21:00 aille vers une hypothèse
01:21:02 d'enlèvement, d'homicide
01:21:04 ou d'accident de voiture.
01:21:06 Vraiment, il n'y a pas d'élément qui leur permette d'aller
01:21:08 dans un sens ou dans un autre. C'est pour ça que les enquêteurs
01:21:10 continuent d'investiguer
01:21:12 toutes ces hypothèses. - Et on en saura,
01:21:14 on l'espère, un petit peu plus
01:21:16 aux alentours de 18 heures. Merci pour toutes ces précisions
01:21:18 et donc pour ce témoignage
01:21:20 de première main avec
01:21:22 une des grands-mères d'Émile.
01:21:24 Cette curiosité autour du Hameau,
01:21:26 elle commence à devenir un petit peu
01:21:28 gênante pour ceux qui vivent sur place,
01:21:30 et qui ne veulent pas, évidemment, que ça entrave
01:21:32 le travail des enquêteurs. C'est ce que
01:21:34 nous a confié un résident du Auvergne.
01:21:36 Écoutez.
01:21:38 C'est assez pénible pour nous,
01:21:40 on a du mal à s'en remettre.
01:21:42 Donc, ce qu'on espère, c'est de retrouver
01:21:44 la sérénité.
01:21:46 Et donc, si les gens
01:21:48 peuvent éviter
01:21:50 de venir s'arrêter ici,
01:21:52 parce qu'il n'y a rien à voir. - Voilà, je ne vais pas vous faire
01:21:54 commenter cette actualité. Évidemment, il y a
01:21:56 un consensus autour du fait
01:21:58 qu'on espère avoir
01:22:00 un dénouement très, très rapidement maintenant
01:22:02 pour la famille, aussi, pour arrêter
01:22:04 cette insupportable attente.
01:22:06 J'aimerais qu'on revienne à ce que je vous disais
01:22:08 juste avant la pause,
01:22:10 sur la Ligue des droits de l'homme,
01:22:12 qui épingle, on peut le dire ainsi,
01:22:14 la police française, puisqu'elle dit,
01:22:16 en somme, qu'elle a fait un usage
01:22:18 disproportionné de la force au moment
01:22:20 de la manifestation de Sainte-Soline,
01:22:22 qui avait largement
01:22:24 dégénéré, avec ces scènes de bataille rangées.
01:22:26 On s'en souvient, regardons,
01:22:28 rafraîchissons-nous la mémoire
01:22:30 de Vincent Farandèche.
01:22:32 Dans ce rapport sur les événements de Sainte-Soline,
01:22:34 rendu public hier,
01:22:36 la Ligue des droits de l'homme estime que
01:22:38 les forces de l'ordre auraient eu recours
01:22:40 à un usage disproportionné de la force.
01:22:42 L'Etat manque
01:22:44 à son obligation première,
01:22:46 qui est de garantir l'exercice
01:22:48 du droit de manifester dans des conditions
01:22:50 de sécurité.
01:22:52 Le rôle d'une police républicaine,
01:22:54 on ne le répétera jamais assez,
01:22:56 est de protéger les citoyens
01:22:58 et non de les violenter.
01:23:00 Ce n'est pas la première fois que les critiques
01:23:02 fusent entre la Ligue des droits de l'homme
01:23:04 et le gouvernement. En avril dernier,
01:23:06 la Première ministre pointait du doigt
01:23:08 l'organisation face aux sénateurs.
01:23:10 J'ai beaucoup de respect
01:23:12 pour ce que la LDH a incarné.
01:23:14 Je ne comprends plus
01:23:16 certaines de ses prises de position.
01:23:18 Cette incompréhension
01:23:20 n'est pas nouvelle.
01:23:22 Elle s'est fait jour
01:23:24 dans ses ambiguïtés face à
01:23:26 l'islamisme radical
01:23:28 et elle s'est confortée depuis quelques mois.
01:23:30 Elisabeth Borne
01:23:32 fait ici référence à l'appel
01:23:34 de la Ligue des droits de l'homme à participer
01:23:36 à la très controversée marche contre l'islamophobie
01:23:38 en 2019.
01:23:40 Est également reproché
01:23:42 à l'organisation, ses critiques
01:23:44 et son implication dans l'opération
01:23:46 Wambushu, initiée par Gérald Darmanin
01:23:48 à Mayotte en avril dernier.
01:23:50 Le ministre de l'Intérieur,
01:23:52 qui a par ailleurs déclaré qu'il souhaitait
01:23:54 s'inquiéter sur les subventions de l'Etat
01:23:56 accordées à la Ligue des droits de l'homme.
01:23:58 Raphaël Stainville,
01:24:00 une Ligue des droits de l'homme qui semble être un peu jugée partie
01:24:02 et qui, comme le rappelait le reportage,
01:24:04 s'est quand même fourvoyée par le passé
01:24:06 dans des manifestations où elle n'aurait pas dû être.
01:24:08 Il y a un combat incertain.
01:24:10 Je pense qu'Elisabeth Borne, dans ses attaques
01:24:12 à l'époque, avait raison.
01:24:14 Entre la LDH
01:24:16 de l'origine et les combats qu'elle a pu mener
01:24:18 et la dérive que l'on peut constater
01:24:20 jour après jour,
01:24:22 il y a matière à s'inquiéter.
01:24:24 Pour tous ceux qui ont pu être témoins,
01:24:26 soit physiquement,
01:24:28 en étant sur place
01:24:30 en tant que reporter, ou derrière leur poste de télévision
01:24:32 au moment des événements de Seine-Solide,
01:24:34 il était compliqué de voir
01:24:36 que l'agressivité,
01:24:38 la violence,
01:24:40 était du côté des forces de l'ordre.
01:24:42 Ils ont été agressés pendant des heures
01:24:44 par des militants
01:24:46 d'extrême gauche
01:24:48 qui étaient armés,
01:24:50 qui ont lancé
01:24:52 des cocktails Molotov,
01:24:54 et on a vu, à l'image,
01:24:56 un camion en feu.
01:24:58 C'est ça, la réalité.
01:25:00 Ils ont beau jeu de parler
01:25:02 d'un usage disproportionné de la force,
01:25:04 mais aujourd'hui, j'ai l'impression
01:25:06 que les forces de l'ordre,
01:25:08 en permanence, à mesure que
01:25:10 la société se monte
01:25:12 de plus en plus violente,
01:25:14 eux, à l'inverse,
01:25:16 on essaye de minimiser
01:25:18 leurs moyens d'action
01:25:20 face à ces militants
01:25:22 de plus en plus violents.
01:25:24 - Comme s'il fallait qu'ils soient d'une passivité
01:25:26 à toute épreuve, qu'ils encaissent sans rien faire.
01:25:28 À partir du moment
01:25:30 où vous répliquez pour vous défendre,
01:25:32 que vous maintenez l'ordre,
01:25:34 qui est juste votre mission première,
01:25:36 vous êtes ces sujets à caution.
01:25:38 - Ils sont empêchés aujourd'hui,
01:25:40 et un certain nombre de responsables syndicaux
01:25:42 le disent et l'expriment
01:25:44 au nom de toutes les forces de l'ordre.
01:25:46 Leurs grenades
01:25:48 de désencerclement
01:25:50 ont des charges
01:25:52 beaucoup moindres pour répondre
01:25:54 à la pression d'un certain nombre
01:25:56 d'associations, à commencer par
01:25:58 les LDH qui mettent en cause
01:26:00 leur agissement. Et aujourd'hui,
01:26:02 ça empêche les forces de l'ordre
01:26:04 de faire régner
01:26:06 la paix civile sur un certain nombre de territoires,
01:26:08 notamment sur ce genre de manifestation.
01:26:10 - Certains veulent remettre en cause l'utilisation de l'LBD.
01:26:12 Edouard Dorian s'y pèle.
01:26:14 Quelle est votre réaction à cette "condamnation"
01:26:16 de l'LDH ?
01:26:18 - La Ligue des droits de l'homme
01:26:20 fait son travail, elle établit son rapport
01:26:22 sur cette situation.
01:26:24 Moi, je ne suis pas un professionnel
01:26:26 du maintien de l'ordre, mais je voudrais
01:26:28 observer deux choses.
01:26:30 Elle fait son travail et ça peut toujours
01:26:32 être utile. Mais j'ai aussi vu des images
01:26:34 où la Ligue des droits de l'homme était un peu mal à l'aise
01:26:36 dans cette conférence de presse
01:26:38 pour répondre à des questions
01:26:40 qui voulaient traiter
01:26:42 de la violence venant du côté
01:26:44 des manifestants. Parce qu'il y a eu,
01:26:46 moi j'ai pu en voir comme d'autres,
01:26:48 des jets de productifs extrêmement lourds qui peuvent
01:26:50 fracasser les hommes et les femmes
01:26:52 qui sont en charge du maintien
01:26:54 de l'ordre. Je pense que ça peut être aussi utile
01:26:56 que la LDH à laquelle
01:26:58 on est malgré tout attaché, surtout
01:27:00 quand on vient de la gauche républicaine,
01:27:02 puisse aussi dire ce qu'elle pense d'un certain
01:27:04 nombre de pratiques de manifestations violentes.
01:27:06 Comment elle aussi, peut-être par
01:27:08 des rapports sur ces questions, peut aider
01:27:10 à concourir à la paix
01:27:12 civile et à une expression
01:27:14 pacifique de la contestation
01:27:16 sociale. Je crois que la LDH
01:27:18 dépend d'une seule chose,
01:27:20 des gens qui la composent.
01:27:22 Et moi j'appelle les amis qui sont
01:27:24 des républicains convaincus et confirmés
01:27:26 à s'investir à la Ligue des droits de l'homme.
01:27:28 Parce que j'ai été surpris,
01:27:30 choqué, qu'en 2019, ils aient appelé
01:27:32 à une manifestation, en effet,
01:27:34 qui ne
01:27:36 ne participe pas, si vous voulez, de l'histoire
01:27:38 de la LDH, de ses combats,
01:27:40 de ses fondations, de ses fondements
01:27:42 politiques et
01:27:44 civils. Je crois que...
01:27:46 Est-ce que la LDH est encore républicaine, Edouard Dau ?
01:27:48 Moi je ne ferai pas de procès, je pense que
01:27:50 la Première Ministre... Mais vous avez partiellement
01:27:52 répondu en disant qu'en 2019 c'était problématique.
01:27:54 Avant c'était mieux, quoi.
01:27:56 Je pense que la LDH peut, je crois,
01:27:58 se réorienter vers
01:28:00 ses combats habituels. William T,
01:28:02 un acronyme aussi prestigieux
01:28:04 soit-il, tel qu'il le décrit,
01:28:06 connu et noble
01:28:08 soit-il, peut-il conduire
01:28:10 aussi à des outrances
01:28:12 circonstancielles dans le constat ?
01:28:14 J'ai l'impression que parfois on n'a pas vu les mêmes images
01:28:16 ce jour-là. Je pense qu'ils ont perdu
01:28:18 leur âme et leur raison d'être. Tout simplement,
01:28:20 ils ont dérivé comme une grande partie de la gauche, c'est-à-dire que c'est plus
01:28:22 la Ligue des droits de l'homme, on a l'impression que c'est la communication
01:28:24 de propagande de la France insoumise.
01:28:26 Ça aurait pu être Mathilde Panot qui disait la même chose,
01:28:28 c'est exactement les mêmes mots et les mêmes faits
01:28:30 qui sont reprochés. Or, ils n'habitent
01:28:32 pas et ils n'ont pas vu les mêmes images
01:28:34 que les policiers. Moi, je pense plutôt que les
01:28:36 policiers ont eu des consignes qui étaient très défensives
01:28:38 à Sainte-Sauline. Ils n'ont pas eu les consignes
01:28:40 d'aller interpeller de nombreuses personnes,
01:28:42 ils ont plutôt eu la consigne de défendre une position.
01:28:44 En conséquence, je ne vois pas comment les faits
01:28:46 ont pu être reprochés, pour plusieurs raisons. La première,
01:28:48 c'est que la douterie du maintien de l'ordre depuis la mort de Malik Oussé,
01:28:50 qui est donc 86, est sur une tactique défensive
01:28:52 et non pas offensive. C'est le premier élément.
01:28:54 Le deuxième point, c'est que très souvent,
01:28:56 la police française est plébiscitée dans le monde
01:28:58 entier, justement pour ses méthodes d'intervention,
01:29:00 qui est qu'elle conduit très rarement à des morts
01:29:02 en France. C'est quand même inédit. Et donc,
01:29:04 la Ligue des droits de l'homme doit rester concentrée sur d'autres pays
01:29:06 où les interventions des forces de l'ordre
01:29:08 conduisent à plus de dégâts, notamment sur le plan matériel
01:29:10 et sur le plan humain. Et le dernier point,
01:29:12 et je pense qu'il faudra revenir sur le débat
01:29:14 qu'avait lancé Gérald Damanin,
01:29:16 il est temps d'arrêter, que le contribuable
01:29:18 arrête de subventionner des associations
01:29:20 qui n'arrêtent pas de cracher à longueur
01:29:22 de temps sur la France, sur l'État français
01:29:24 et ses représentants. Il ne faut pas
01:29:26 oublier pour la Ligue des droits de l'homme que le seul
01:29:28 pays qui dispose du monopole de la violence légitime
01:29:30 c'est l'État et ce n'est pas les terroristes,
01:29:32 l'ultra-gauche et les black blocs.
01:29:33 Je conclurai cette partie en disant simplement que le sondage
01:29:35 que vous a montré hier et qu'on aurait pu
01:29:37 remontrer à cette occasion avec votre dégagement,
01:29:39 William, montre
01:29:41 que 73% des Français font confiance
01:29:43 à la police. Voilà. On déplaise
01:29:45 à la LDH et aux autres
01:29:47 organismes que vous avez cités.
01:29:49 On s'interrompt et puis on reviendra pour parler des
01:29:51 États généraux de la presse,
01:29:53 mais qu'Esaco, Florian Tardif,
01:29:55 en tout cas c'est l'arlésienne, ça fait des années
01:29:57 qu'on nous en parle sans qu'on sache vraiment ce que ça revêt
01:29:59 comme ambition.
01:30:01 Et qui en prendra la tête ?
01:30:03 A tout à l'heure.
01:30:05 120 minutes, info, la suite
01:30:09 est presque fin. J'aimerais qu'on parle des
01:30:11 États généraux de la presse.
01:30:13 Alors vous me direz, qu'est-ce que c'est que cela ?
01:30:15 Dans le débat
01:30:17 sur la bonne presse, la mauvaise presse
01:30:19 qu'on a encore abordé aujourd'hui,
01:30:21 ça ne me paraissait pas tout à fait idiot
01:30:23 de l'évoquer avec vous, Florian Tardif.
01:30:25 Comme dirait
01:30:27 Papendiaïe, qui a décidé d'être celui
01:30:29 qui dit ou pas si un média
01:30:31 est fréquentable ou pas. En tout cas, ces États généraux
01:30:33 permettront peut-être de débroussailler
01:30:35 tout cela, sauf que c'est un peu l'arlésienne,
01:30:37 c'est un peu nébuleux, on ne sait pas quand ça prendra
01:30:39 forme, qui le chapeautera.
01:30:41 Il y a bien quelques noms qui circulent.
01:30:43 On commence à avoir des éléments. Effectivement, c'est une
01:30:45 promesse de campagne d'Emmanuel Macron
01:30:47 lors de sa campagne de 2022,
01:30:49 je précise, des États généraux du droit
01:30:51 à l'information qui devraient se tenir
01:30:53 selon nos informations.
01:30:55 À l'automne prochain, ils ont été
01:30:57 plusieurs fois annoncés, y compris l'année
01:30:59 dernière, c'était Rima Abdul-Malak,
01:31:01 la ministre de la Culture, qui avait
01:31:03 expliqué à l'été 2022
01:31:05 qu'il y aurait très certainement
01:31:07 au mois de novembre
01:31:09 le lancement de ces États généraux
01:31:11 du droit à l'information, des États
01:31:13 généraux qui seraient similaires
01:31:15 à ce qui avait été fait, notamment avec
01:31:17 la justice, c'était en 2021-2022.
01:31:19 Alors le but, ce serait de voir
01:31:21 comment donner un meilleur accès
01:31:23 aux citoyens à une presse
01:31:25 indépendante et de qualité. D'ailleurs,
01:31:27 sur le programme d'Emmanuel Macron, on peut lire
01:31:29 que cette mesure, je cite, "viserait
01:31:31 à lutter contre toutes les tentatives
01:31:33 d'ingérence et à donner aux journalistes
01:31:35 le meilleur cadre pour remplir leur mission essentielle".
01:31:37 Bon, on ne sait pas trop
01:31:39 pour l'heure à quoi cela va-t-il
01:31:41 ressembler au mois
01:31:43 de novembre, octobre-novembre,
01:31:45 mais ce que je sais, c'est que cela
01:31:47 sera chapeauté, en tout cas, par le
01:31:49 ministère de la Culture, et vous évoquiez
01:31:51 à l'instant, effectivement,
01:31:53 le nom de la personne
01:31:55 qui serait en charge, donc,
01:31:57 de ces États généraux du droit
01:31:59 à l'information, nom donné
01:32:01 par la ministre de la Culture, il y en a eu
01:32:03 plusieurs, et le dernier nom
01:32:05 qui est donné,
01:32:07 en tout cas, dans la presse,
01:32:09 par nos confrères du journal
01:32:11 Le Point, c'est celui
01:32:13 de Christophe Deloire. Alors, sauf que
01:32:15 cela nous a un petit peu interpellés, parce que Christophe Deloire,
01:32:17 récemment, il a dit
01:32:19 ceci à propos
01:32:21 de Vincent Bolloré,
01:32:23 regardez ce qu'il a tweeté,
01:32:25 "Là où Vincent Bolloré passe,
01:32:27 le journalisme trépasse."
01:32:29 Tiens, tiens.
01:32:31 - Le Point, pourquoi pas de Papendiaïe ?
01:32:33 - Ah, ben voilà, vous avez fait le lien direct.
01:32:35 Non, mais est-ce que cela doit
01:32:37 nous interpeller, quand même, si ce choix
01:32:39 devait se porter sur ce monsieur ?
01:32:41 - Ben, c'est un
01:32:43 journaliste qui est connu,
01:32:45 mais c'est vrai qu'il est clivant.
01:32:47 Et la manière, c'est-à-dire qu'on peut
01:32:49 reprendre ses propos
01:32:51 et interroger la neutralité
01:32:53 de celui qui est censé
01:32:55 - Chapoter les États généraux, quand même.
01:32:57 - Chapoter les États généraux, c'est un peu problématique.
01:32:59 Donc, à tout le moins.
01:33:01 - Ça va loin.
01:33:03 Enfin, je veux dire, voilà, les écrits
01:33:05 restent toujours.
01:33:07 Si le choix devait se porter sur cette personne,
01:33:09 ça n'aurait rien de bon
01:33:11 pour ce qui va se dire de nous,
01:33:13 j'imagine, pour la suite.
01:33:15 Edouard Dorian, si pas, il peut faire la synthèse
01:33:17 avec Pape Ndiaye. - Non, mais moi, je veux bien
01:33:19 que CNews fasse sa ligne éditoriale,
01:33:21 c'est votre liberté, mais je ne pense pas
01:33:23 que vous ferez celle des États généraux
01:33:25 de la presse, à laquelle vous serez
01:33:27 bien entendu convié.
01:33:29 Moi, je n'ai pas de portée de jugement là-dessus, je suis un dirigeant politique,
01:33:31 porte-parole d'un parti politique.
01:33:33 Les États généraux de la presse, c'est fait pour que vous puissiez
01:33:35 discuter en toute liberté,
01:33:37 en toute indépendance. Je ne vais pas
01:33:39 commencer à m'immiscer sur des débats
01:33:41 de personnalités qui pourraient
01:33:43 ou qui ne pourraient pas. Je vous laisse
01:33:45 libre, tous ensemble,
01:33:47 journalistes que vous êtes, de décider
01:33:49 indépendamment et de dire si ça vous convient ou pas.
01:33:51 - Pour l'instant, on ne va pas se transformer, on ne sait pas
01:33:53 si c'est lui qui héritera de cette
01:33:55 casquette, mais bon, disons que ça n'a aucun...
01:33:57 rien de bon pour
01:33:59 ce qu'il va penser de nous pour la suite,
01:34:01 William Teck. - Moi, je pense que ça pose pas mal
01:34:03 de questions, c'est en ligne avec les déclarations de
01:34:05 Pape Ndiaye, c'est en ligne avec les déclarations de la ministre
01:34:07 de la Culture, et la question qui se pose,
01:34:09 c'est est-ce que c'est une ligne individuelle ou est-ce que
01:34:11 c'est la ligne gouvernementale d'Emmanuel Macron et de sa
01:34:13 première ministre, Elisabeth Borne ? Et si c'est le
01:34:15 cas, ça inaugure rien de bon sur les états généraux
01:34:17 de la presse. Les enjeux des états généraux de la presse,
01:34:19 c'est quoi ? C'est la question du service public,
01:34:21 est-ce que notre service public est viable ou pas ? Est-ce qu'on peut atteindre
01:34:23 une BBC à la française et un média
01:34:25 d'information de qualité, capable de rayonner
01:34:27 avec la francophonie dans le monde entier, et également
01:34:29 assurer l'accès de l'information
01:34:31 aux citoyens et le pluralisme de toutes
01:34:33 les tendances de la société française ?
01:34:35 Actuellement, le modèle de la presse
01:34:37 n'est pas viable économiquement,
01:34:39 du égard au développement de nouvelles technologies, de l'information,
01:34:41 de la communication. Et je pense que
01:34:43 des grands patrons ont eu le courage
01:34:45 d'investir à perte, parce que c'est difficile,
01:34:47 c'est difficile, c'est quasiment une activité
01:34:49 philanthropique d'investir dans des médias
01:34:51 et donc de redresser des groupes,
01:34:53 économiquement, c'est difficile,
01:34:55 c'est difficilement viable. Pourquoi viser lui
01:34:57 et pas les autres ? Il y a d'autres grands patrons, moi ?
01:34:59 D'abord, il n'y en a pas beaucoup,
01:35:01 ils sont quatre ou cinq, et qu'à détirent trois ou quatre
01:35:03 ou cinq groupes, ils détiennent la France en 15 ans.
01:35:05 Comment l'État assure le pluralisme ?
01:35:07 L'État ne doit pas décider qui a le droit
01:35:09 de penser quoi, il ne doit pas décider quelle est
01:35:11 la liberté d'expression, ou créer un délit.
01:35:13 Ils doivent faire en sorte
01:35:15 de pouvoir assurer le pluralisme.
01:35:17 Moi, je crois notamment à des questions,
01:35:19 à des médias notamment, qui n'ont pas accès
01:35:21 à certaines d'aides, alors que d'autres médias ont accès
01:35:23 à des aides. Est-ce qu'il ne faut pas tout remettre à plat
01:35:25 pour pouvoir assurer un média d'information
01:35:27 de qualité, viable pour tous les Français ? Je pense que c'est le sujet.
01:35:29 Je pense que nous avons de très beaux services
01:35:31 publics, moi je suis fan,
01:35:33 et ils ont vraiment fait le bon tournant numérique.
01:35:35 Et vous trouvez que le pluralisme
01:35:37 sur le service public est super ?
01:35:39 Je pense qu'ils ont aussi une ligne éditoriale
01:35:41 et qu'ils sont libres de la déterminer comme nous.
01:35:43 Elle n'est pas du tout la vôtre.
01:35:45 C'est le service public.
01:35:47 Heureusement.
01:35:49 Mais nous en avons aussi
01:35:51 pu souffrir pendant...
01:35:53 Nous, on paye.
01:35:55 Non, je ne suis pas
01:35:57 très... Je pense que
01:35:59 moi, je m'abreuve beaucoup de France Inter, des émissions
01:36:01 de France Culture,
01:36:03 de certaines émissions. Ce soir, par exemple,
01:36:05 il y a une très belle émission sur la France, sur le service public
01:36:07 à la télévision, sur le relief dans la longue
01:36:09 durée en France. Non, je n'en fiche pas.
01:36:11 C'est des belles choses. Il y a le Tour de France.
01:36:13 Je pense qu'on a un super service public
01:36:15 et on devrait le fortifier.
01:36:17 Ce soir, il y a des super émissions sur CNews qu'on vous encourage
01:36:19 à regarder. Merci beaucoup.
01:36:21 Bonne après-midi à tous les
01:36:23 quatre. Merci Florian Mamart et Pauline.
01:36:25 Dans un instant, on passe le relais à Laurence Ferrari.
01:36:27 Fin de la lecture.
01:36:28 ...

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