webinaire retour expérience sensibilisation violences partie 2 club

Fédération Française de Hockey

Parte d'expérience d'une action de sensibilisation dan sun club de Hockey

Transcript

00:00 Nous poursuivons ce webinaire sur le partage d'expérience,

00:06 comment sensibiliser dans le cadre de la lutte contre les violences dans le sport,

00:09 y compris les violences sexuelles,

00:11 et nous allons maintenant aborder le témoignage de Patrick Chiny

00:17 sur une action au niveau d'un club.

00:19 Donc Patrick, qui est à l'initiative de cette sensibilisation

00:29 et comment as-tu eu cette idée ?

00:31 Je fais partie de la commission anti-violence de la Fédération

00:37 et j'ai récupéré des documents que j'ai affichés au club,

00:43 anti-bisuitage, anti-violence,

00:46 et j'ai décidé de sensibiliser les jeunes de moins de 12 et moins de 10 à ce problème.

00:55 D'accord, donc en fait c'est ce type d'affiche,

00:58 là j'ai mis un peu celle qui était téléchargeable,

01:02 et donc tu encadres un groupe de jeunes,

01:05 tu as affiché les affiches au club, c'est ça ?

01:08 Oui, c'est ça exactement, et je les ai réunis.

01:13 Et à la fin d'un entraînement, c'est ça, tu as réuni les jeunes ?

01:16 C'est ça, à la fin d'un entraînement je les ai réunis

01:18 et je leur ai parlé de ces problèmes,

01:22 mais surtout de ne pas hésiter à en parler,

01:27 de ne pas hésiter à dire s'il y avait des soucis.

01:31 D'accord, et sur le coup, quelle a été la réaction des jeunes ?

01:35 Ils ont été très réceptifs, ils ont été très réceptifs,

01:38 et ils ont posé quelques questions auxquelles j'ai répondu avec mes mots à moi,

01:43 mais je pense qu'ils ont compris.

01:50 D'accord, et si des clubs souhaitent de la même manière

02:00 mettre en avant des affiches pour être comme support de discussion,

02:09 déjà pour que les jeunes les voient, les jeunes et les moins jeunes les voient,

02:12 mais aussi pour pouvoir parler autour de ces affiches,

02:17 j'ai mis le lien vers le site de la fédération où il y a l'ensemble de ces affiches,

02:22 et sachant que, à partir de la rentrée,

02:27 l'affiche du 119 et celle du 30-18 sera obligatoire

02:32 dans toutes les infrastructures sportives.

02:35 Très bien.

02:37 Et alors, moi ce qui me semblait intéressant dans ton témoignage,

02:42 c'est de pouvoir dire, voilà, c'était, alors j'allais dire une action simple,

02:47 assez simple à mettre en place, même si ça demandait un certain courage,

02:51 de mettre ces affiches et d'oser en discuter avec les jeunes,

02:55 mais est-ce que tu peux nous dire quel impact ça a eu quelques mois après ?

03:01 Eh bien oui, quelques mois après, le grand-père d'un des joueurs vient me voir,

03:07 il me dit « Patrick, j'ai mon petit-fils qui reçoit un appel d'un des joueurs de hockey,

03:13 qui est désespéré parce qu'il est harcelé ».

03:16 Alors ce n'était pas un harcèlement au niveau du club, pas du tout,

03:20 c'était un harcèlement moral près de chez lui,

03:27 et donc le petit-fils en question était affolé

03:31 parce que l'autre menaçait de mettre fin à ses jours,

03:35 tellement c'était important.

03:37 Oui.

03:38 Alors Fichtre, quand on reçoit…

03:41 Oui, ce n'est pas facile à se voir.

03:43 Quand on reçoit une telle conversation, c'est très difficile de réagir comme il faut,

03:50 et j'ai pris le parti d'appeler le service de la mairie,

03:56 qui s'occupe justement de ce genre de choses,

03:58 et après plusieurs interventions,

04:03 je suis tombé sur une psychologue qui m'a très bien éclairé

04:11 sur les paroles qu'il fallait que je prononce vis-à-vis de cet enfant

04:15 qui était encore à l'entraînement.

04:17 Donc j'étais revenu chez moi,

04:19 et à la suite de cette conversation avec cette psychologue,

04:23 je suis vite retourné au club,

04:27 et je me suis entretenu avec ce gamin que je connais très bien

04:31 et j'ai commencé à m'entraîner.

04:33 Il y a une relation de confiance que nous avons entre nous,

04:38 et à la suite de ça, il m'a plutôt rassuré en me disant qu'effectivement,

04:44 il y avait eu des problèmes, mais que ça s'était calmé.

04:48 D'accord.

04:50 Mais du coup, d'après ce que tu m'as dit quand on a échangé

04:56 en préparant ce webinaire,

04:58 c'est que l'intervention que tu avais faite en présentant ces affiches,

05:04 le jeune qui a parlé finalement à l'autre jeune,

05:08 ça a permis de libérer la parole et qu'ils aillent se tourner finalement vers…

05:14 les autres se tournaient vers un adulte,

05:16 alors que le jeune, lui, ne l'avait pas fait au départ.

05:19 Exactement, c'est exactement ça.

05:21 Tu as bien résumé la situation.

05:23 Voilà.

05:25 C'est grâce au petit-fils du copain.

05:30 Oui, et du coup, on peut se dire que le fait…

05:34 ça peut paraître, on va dire, assez simple,

05:40 de juste montrer les affiches, etc.,

05:42 mais en fait, on ne peut pas savoir les conséquences que ça peut avoir,

05:46 puisqu'on ne connaît pas la situation des jeunes,

05:48 et donc, chaque petit pas est important pour que la parole puisse se libérer.

05:55 Et pour toi, justement, pour que justement là, ça a fonctionné,

05:59 ça a permis à un jeune de parler,

06:01 pour toi, quelles sont les conditions de réussite ?

06:04 Je pense que les conditions de réussite,

06:07 c'est une confiance envers la personne qui porte la parole,

06:12 c'est-à-dire qu'il y a une confiance vraiment établie

06:17 entre les jeunes et l'interlocuteur.

06:21 D'accord.

06:23 Et que… parce qu'il y a des mots aussi à employer ou à ne pas employer,

06:31 qui sont… voilà.

06:33 Oui. Alors, par rapport à ça, justement, dans les points d'attention,

06:39 comme on dit, voilà, toi tu fais partie de la commission,

06:44 de la Fédération sur la lutte contre les violences,

06:47 donc tu avais déjà été sensibilisé,

06:50 on peut dire que c'est un peu comme si tu avais suivi,

06:53 par exemple, la formation qu'ont suivi les éducateurs en Pays de la Loire,

06:59 mais du coup, effectivement, dans les points d'intention,

07:02 quand on fait ce type de sensibilisation,

07:05 où on montre ces affiches, on incite à libérer la parole,

07:08 il faut être prêt quelque part à savoir comment l'accueillir.

07:12 Donc, par rapport à ça, il y a notamment un replay,

07:16 hop là, un replay qui a été… je mettrai le lien,

07:20 où un webinaire a été fait sur comment accueillir la parole,

07:24 justement, quoi faire quand on reçoit…

07:26 là, ça ne va pas être l'objet de ce webinaire,

07:29 mais c'est important, voilà, quand on met une action de sensibilisation

07:32 en place auprès de jeunes,

07:34 eh bien, d'être prêt et de savoir comment accueillir la parole.

07:38 Est-ce que tu veux ajouter autre chose, Patrick,

07:43 sur ce témoignage, sur ce partage d'expérience ?

07:46 Eh bien, je trouve, si tu veux, après ça,

07:51 j'ai pensé que ça serait bien de faire venir un psychologue

07:56 ou quelqu'un pour justement parler à ces jeunes,

08:01 avoir des mots convenables,

08:03 mais je me suis heurté à des grosses difficultés

08:08 par rapport aux associations que j'ai contactées,

08:11 il faut faire une convention, il faut ceci, il faut cela,

08:15 c'est très lourd, alors que nous, on a besoin que,

08:19 d'une demi-heure, trois quarts d'heure,

08:20 que quelqu'un vienne parler aux enfants,

08:22 et puis voilà, c'est tout.

08:24 On peut bien les rétribuer, mais de là à rentrer

08:27 dans des parcours administratifs, c'est lourd.

08:31 Voilà.

08:32 D'où l'intérêt, du coup, d'avoir une ligue

08:36 ou un comité départemental qui puisse mettre en place

08:39 des actions, peut-être les mutualiser,

08:41 comme l'a dit tout à l'heure Manuela,

08:43 dans le témoignage de la ligue,

08:45 essayer de voir sur des associations locales

08:49 pour essayer de trouver le bon interlocuteur.

08:54 Voilà.

08:55 Exactement, tu as tout à fait raison.

08:57 Merci. Est-ce qu'il y a des questions pour Patrick

09:01 avant qu'on arrête l'enregistrement

09:05 et qu'on passe à l'enregistrement du comité départemental ?

09:08 En tous les cas, merci Patrick pour ce témoignage

09:13 qui montre, et c'est pour ça que je trouvais

09:17 important de le ralater, c'est-à-dire que

09:20 c'est une action qui met en avant des affiches,

09:24 qui passe des messages et qui a eu une action

09:27 directe sur les jeunes pour libérer la parole.

09:31 Pour moi, c'est une action vraiment positive.

09:33 Donc, merci pour cette mise en place d'action.

09:37 Merci à toi.

09:39 [SILENCE]

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