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  • 06/07/2023
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Gilles Artigues, ancien adjoint à la mairie de Saint-Etienne, victime d'un chantage à la sextape, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00 - Europe 1.
00:02 - Europe 1, 7h12, Dimitri Pavlenko, vous recevez l'ancien premier adjoint à la mairie de Saint-Etienne, Gilles Hartig.
00:07 - Bonjour Gilles Hartig. - Bonjour.
00:09 - Bienvenue sur Europe 1, ancien député de la Loire, également votre histoire Gilles Hartig,
00:14 c'est celle de l'affaire de chantage à la sextape à la mairie de Saint-Etienne.
00:18 Elle éclate dans la presse l'été dernier, Mediapart révélait fin août que depuis 8 ans,
00:24 vous vivez sous la menace de la révélation d'une vidéo tournée à votre insu dans un hôtel à Paris en 2014.
00:30 Cette vidéo vous montre en compagnie d'un homme prostitué qui vous a fait des avances.
00:35 C'était un piège, c'était un piège qu'ont vous attendu, Gilles Hartig, pour vous faire chanter
00:40 et vous dissuader de toute ambition politique.
00:43 Alors l'enquête a avancé, votre statut de victime a été reconnu,
00:46 ça vous donne aujourd'hui la force de vous exprimer sur Europe 1, Gilles Hartig, et je vous en remercie.
00:51 Première question, comment allez-vous ?
00:53 Écoutez, je ne vais pas très bien, je vais mieux qu'au moment où l'affaire a éclaté, c'est évident,
00:59 mais je suis toujours sous traitement et je suis dans une phase où effectivement,
01:04 il me semble nécessaire de m'exprimer, de dire des choses,
01:08 parce que comme vous l'avez très bien évoqué, maintenant l'affaire est posée,
01:13 il y a eu des mises en examen, mon statut de victime est vraiment reconnu.
01:18 J'ai envie de parler parce que le maire de Saint-Etienne continue à me salir,
01:24 il ne se contente pas de ce qu'il m'a fait subir pendant toutes ces années,
01:28 mais il dit qu'il y a une autre histoire, une autre vérité,
01:32 et ça pour moi c'est quelque chose qui est insupportable.
01:36 Alors vous dites qu'on vous a piégé, que votre histoire c'est celle d'un compromat à la française,
01:41 le compromat c'est cette pratique des services secrets russes justement
01:45 de mouiller les gens par des scandales sexuels pour les contrôler.
01:49 Alors d'abord, qui accusez-vous de cette opération et dans quel but, clairement Gilles Hartig ?
01:54 Ce dont je me suis aperçu, c'est que dès le lendemain de notre élection en 2014,
02:00 alors que Gaël Pedrillo n'aurait jamais été élu si je ne m'étais pas uni à lui,
02:05 il a réfléchi avec son directeur de cabinet à la meilleure manière de m'éliminer,
02:10 et avec la complicité d'un autre élu adjoint à l'éducation et de son compagnon,
02:16 ils ont pensé qu'ils pouvaient me tenir avec cette menace de diffuser ces images,
02:22 cette menace d'envoyer aussi tout cela aux parents des enfants qui sont dans la même classe que les miens.
02:31 Donc j'ai vécu sous cette emprise-là pendant toutes ces années,
02:36 je n'ai rien dit à ma famille parce que j'avais peur qu'on ne me croit pas,
02:41 et je pensais avoir cette épée de Damoclès au-dessus de la tête jusqu'à la fin de mes jours,
02:47 jusqu'au moment où un des protagonistes a tout dit à Mediapart et que l'affaire a éclaté.
02:56 Mais justement, comment ça se passe cette révélation, comment sort cet article ?
03:00 Non, ce n'est pas vous qui brisez le silence finalement ?
03:04 Non, pas moi, je ne voulais pas que cette affaire éclate,
03:08 je pensais que j'allais vivre sous cette menace tout le temps,
03:12 mais c'est un des protagonistes qui s'est fâché avec les trois autres et qui a expliqué ce qu'il avait fait.
03:20 Il se définit lui-même comme le barbouzeur de l'affaire.
03:23 Et il va voir Mediapart, il va voir le journal à ce moment-là ?
03:26 Oui, il se définit comme le lanceur d'alerte et à ce moment-là il dit tout ce qui s'est passé.
03:32 Bien sûr que moi je fais en sorte, en étant en contact avec le journaliste de Mediapart,
03:38 que ça ne sorte pas, je discute avec lui et puis je comprends que de toute façon il va publier l'affaire.
03:44 Vous souhaitez à ce moment-là…
03:46 En dehors de ça, il y a aussi du détournement d'argent,
03:48 il y a une suspicion de détournement d'argent très forte.
03:52 Comment vous évoluez, Gilles Hartig, pendant ces huit années de calvaire
03:56 où l'on vous tient, où l'on vous dit qu'on vous contrôle totalement grâce à cette vidéo ?
04:01 Qu'est-ce qu'ils vous disent et qu'est-ce que vous êtes forcés de faire ? Racontez-nous.
04:07 Écoutez, pour tous les sujets finalement, c'est tous les lundis dans le bureau du maire
04:11 avec le directeur de cabinet que sur tous les sujets, dès que j'exprime un avis divergent
04:17 ou que je veux prendre une initiative, on me dit que ce n'est pas possible.
04:20 On me rappelle bien sûr cette vidéo, on me prononce le prénom de l'escorte Théo,
04:25 Théo, comment va Théo dans les couloirs.
04:28 Pour moi, c'est terrible, si vous voulez.
04:31 J'ai des idées noires, je pense à mettre fin à mes jours
04:35 et je me dis que si je commets cet acte irréparable,
04:40 il faudra que je puisse laisser une trace à ma famille
04:43 et c'est à ce moment-là que j'enregistre dans le bureau du maire des conversations
04:48 où les menaces sont vraiment très claires.
04:51 Alors, l'affaire a avancé, je le disais, une ancienne du cabinet du maire de Saint-Etienne
04:55 a admis en garde à vue en janvier avoir prêté la caméra.
04:58 Le directeur de cabinet de Gaël Perdriot lui a été placé en détention proviseure fin juin.
05:04 Il y a plusieurs facettes dans votre histoire, finalement, Gilles Hartig.
05:09 Mais quelles conséquences ça a eu aussi sur le fonctionnement de la ville de Saint-Etienne ?
05:14 Parce qu'on imagine que ça laisse des traces, malgré tout, une affaire comme la vôtre.
05:18 Tous les Stéphanois sont choqués, si vous voulez.
05:20 Nous sommes dans une ville de tradition ouvrière où c'est la solidarité, la fraternité qui est la priorité.
05:27 Cette affaire, elle est folle.
05:30 Je veux dire que ce n'est plus de la politique.
05:32 Quand on cherche à détruire un homme, une famille, ça dépasse tout.
05:36 Donc les conseils municipaux se passent très mal, ils sont souvent envahis.
05:41 Les Stéphanois demandent la démission du maire qui s'accroche toujours.
05:45 Donc ça a des conséquences, oui, bien sûr, sur les financements du département de la région
05:49 qui n'arrivent plus.
05:51 Le maire devrait laisser sa place, c'est évident.
05:55 Mais il a encore le soutien d'un petit noyau de personnes.
05:58 On peut imaginer que Gaël Perdriot leur fait des promesses ou des menaces.
06:03 On parle beaucoup de cyberharcèlement.
06:05 C'est aussi un phénomène de société, finalement, Gilles Hartig, dont vous êtes un exemple.
06:11 S'il y a une leçon à tirer de votre histoire, Gilles Hartig, vous diriez que c'est laquelle ?
06:15 J'aimerais que mes souffrances que j'ai endurées puissent servir à d'autres.
06:20 C'est la raison pour laquelle j'ai lancé une plateforme qui s'appelle
06:23 "Lutte contre le chantage à l'image intime", L2C2I.fr, LCCII.fr,
06:31 pour recueillir des témoignages, pour apporter une aide, pour dire qu'il ne faut pas céder au chantage,
06:36 pour faire évoluer aussi certainement la loi.
06:39 Il faudrait que la justice soit plus rapide, soit plus sévère.
06:43 Il y a beaucoup de choses qui ont été faites pour les jeunes ados
06:46 qui sont prises avec les dangers des réseaux sociaux, c'est très bien.
06:50 Mais pour les personnes plus âgées, je pense qu'il y aurait besoin de faire quelque chose
06:54 sur ce qu'on appelle la sextortion, parce que je suis sûr que dans tous les milieux de pouvoir,
06:59 politiques bien sûr, mais aussi économiques, dans le sport, dans la culture, dans les médias,
07:03 il y a certainement des gens qui peuvent subir les mêmes menaces et vivre cette torture.
07:09 Donc j'ai envie de les aider, c'est mon nouveau combat.
07:12 - Merci beaucoup de votre témoignage sur Europe 1 ce matin, J.Lartigue, et de votre courage, on le souligne.
07:17 Merci à vous, on vous souhaite une excellente journée. 7h19.

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