L'interview de Nadine Morano

  • l’année dernière
La députée européenne LR, Nadine Morano, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcript
00:00 Bonjour Nadine Morano, on est tous sous l'émotion,
00:02 évidemment après avoir entendu Vincent Jambras.
00:06 Au-delà de ce cas personnel, dramatique,
00:09 c'est aussi les élevés de la République qui ont été visés.
00:11 C'est un signe que notre société va mal ?
00:14 C'est un signe que notre société va mal
00:15 parce que Vincent a été visé d'une manière terrifiante,
00:20 lui, sa famille, ses enfants,
00:22 mais combien de parlementaires ont eu leur permanence dévastée ?
00:26 Le mal s'est aggravé parce que ce qui est le plus terrifiant,
00:29 c'est les démissions que nous avons chez nos forces de sécurité.
00:33 On a chez nos forces de sécurité une hausse de 33% en 4 ans de démission.
00:41 Chez les policiers, 10 840 départs, Laurence Ferrari.
00:44 10 840 départs.
00:46 Chez les gendarmes, 15 078 départs.
00:51 Ça veut dire quoi ?
00:52 Ça veut dire que la manière dont est maltraitée la police,
00:57 dont elle n'est pas soutenue, d'ailleurs par le pouvoir en place.
01:00 J'étais très contente de voir Emmanuel Macron se déplacer cette nuit.
01:03 Il nous a fait dur en même temps.
01:05 Il est allé visiter des policiers, dans une caserne et à la préfecture.
01:09 Chez vos confrères de Brut, il avait reconnu les violences policières,
01:13 donc il n'avait pas soutenu la police.
01:15 Là, lorsqu'il y a eu l'affaire du jeune Nahel,
01:18 il dit "c'est inexplicable et inexcusable",
01:21 bafouant ainsi la présomption d'innocence,
01:24 lâchant un policier dont on ne sait pas encore...
01:28 D'ailleurs, il n'est pas jugé pour l'instant.
01:29 L'enquête est en cours ?
01:30 Il est mis en examen, il est mis en détention provisoire,
01:34 mais il n'est pas jugé, donc il est présumé innocent.
01:37 En France, c'est la justice qui rend la justice.
01:40 Ce n'est pas le tribunal médiatique, qui est souvent manipulateur.
01:43 Ça n'est pas la rue.
01:45 Et donc, les propos qui ont été tenus sont des propos irresponsables
01:51 et qui n'ont pas atténué une certaine colère,
01:55 une forme d'émeute inacceptable dans notre pays.
01:56 Qui l'a même accéléré ?
01:57 C'est ce que vous dites, que les propos du président ont été...
01:59 Pour moi, ce qui est inacceptable et excusable,
02:03 ce sont les refus d'obtempérer,
02:05 le refus d'obéir à la police qui vous demande de vous arrêter,
02:10 en uniforme, avec un véhicule sérigraphié,
02:15 avec des motos marquées "police" dessus.
02:17 C'est un refus d'obéissance.
02:20 Et en cela, le jeune Nahel avait fait cinq fois des refus d'obtempérer.
02:26 Et la réponse à un acte comme celui-là n'est pas adaptée aujourd'hui.
02:33 De ce que j'ai vu, il était convoqué au mois de septembre seulement,
02:37 sur un fait d'obtempérer.
02:38 Cela n'explique pas le geste du policier en année toute l'été.
02:40 Non, mais le geste du policier,
02:42 moi, je ne suis pas en capacité de dire quoi que ce soit.
02:45 C'est la justice qui le dira.
02:46 Absolument.
02:47 Le procureur l'a déjà dit.
02:48 C'est l'enquête qui le dira.
02:50 Je dis simplement que s'agissant des refus d'obtempérer,
02:53 où vous avez en France 26 000 refus d'obtempérer par an,
02:57 à toutes les 20 minutes,
02:58 comment voulez-vous que les policiers fassent correctement leur travail ?
03:01 Donc, ce n'est plus possible.
03:02 Il faut renforcer le dispositif de sanction vis-à-vis de ces refus d'obtempérer.
03:07 Il faut que les mesures de courte peine soient effectivement appliquées.
03:12 Nous avions proposé, et Frédéric Péchenard avait fait cette proposition,
03:16 de pouvoir avoir une forme d'emprisonnement.
03:22 Mais encore, faut-il avoir des places de prison ?
03:24 Oui, mais les places de prison,
03:26 ça fait longtemps qu'on demande à ce que nous,
03:28 on construise des places de prison.
03:29 Mais il y a, au-delà de ce plan de construction de places de prison,
03:33 il y a aussi, pour les courtes peines, d'une semaine, de deux semaines,
03:38 on peut avoir des bâtiments adaptés et facilement à mettre en œuvre,
03:44 rapidement, surtout, pour pouvoir les faire.
03:47 Quand il n'y a pas de sanctions, ça recommence en permanence.
03:50 Et ça n'est pas tolérable.
03:52 Quand il y a une demande d'un policier ou d'un gendarme de s'arrêter,
03:56 il faut obtempérer. Il faut répondre à ça.
03:59 C'est la base de la règle en société.
04:01 Vous parlez de la responsabilité du chef de l'État,
04:03 il y a aussi la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise,
04:07 qui n'ont, en tout cas pour lui, pas appelé au calme.
04:10 Est-ce que là aussi, vous dites qu'il y a une forme de responsabilité politique ?
04:15 Mais tout à fait.
04:16 Je pense que Jean-Luc Mélenchon tient des propos.
04:20 J'ai dit que c'était un tribun maléfique.
04:27 Un tribun maléfique.
04:29 Je trouve que Jean-Luc Mélenchon a le talent d'exciter les gens contre la France.
04:35 Contre la France.
04:37 Il diffuse une forme de haine de la France, de nos institutions, de notre République,
04:43 de la police, de la gendarmerie.
04:45 La police tue.
04:46 Mais enfin, il ne faut pas oublier que ce policier qui a été mis en cause
04:50 dans l'affaire de Nahel est un ancien militaire qui a fait la guerre en Afghanistan
04:55 et qui a été médaillé plusieurs fois.
04:57 Je pense que le matin où est arrivé ce drame, parce que c'est un drame,
05:01 il n'y a pas de drame plus important dans une vie que de perdre un enfant.
05:04 En cela, tout le monde peut ressentir de l'empathie et de la solidarité vis-à-vis de la famille.
05:09 Mais je ne pense pas que ce policier, quand il s'est levé ce matin,
05:12 le matin du drame, il a pensé à ce qui allait lui arriver, à ce drame qui allait survenir.
05:20 Je pense qu'il n'a pas voulu ça.
05:22 À un moment, je pense qu'il faut faire en sorte que nos policiers
05:26 qui font des missions très difficiles se sentent mal payés
05:30 au regard des risques qu'ils prennent pour notre sécurité,
05:33 qu'ils soient soutenus et sans faille, de manière sans faille.
05:38 Ce qui est frappant à travers du profil des 3 900 interpellés, c'est énorme.
05:43 C'est la jeunesse de certains d'entre 30 % sont mineurs,
05:46 60 % ne sont pas connus des services de police.
05:49 Est-ce que la réponse est forcément et uniquement sécuritaire ?
05:52 La droite a beaucoup de propositions sur la sécurité, la répression,
05:55 et évidemment, il faut des sanctions.
05:58 Est-ce qu'on n'a pas oublié le volet prévention ?
06:01 Il y a aussi la situation de ces jeunes mineurs
06:03 qui traînent dans la rue à 12, 13, 14 ans.
06:05 - Moi, je me pose... - 9 ans, 11 ans aussi, pour le Havre et Aubert.
06:08 On parle souvent des familles monoparentales.
06:10 Je me demande où sont les pères,
06:11 parce qu'à un moment, c'est bien de parler toujours des mères.
06:14 Moi, j'aimerais savoir où sont les pères aussi,
06:16 et la responsabilité des pères.
06:18 Il y a aussi la problématique...
06:19 Il y en a qui sont allés chercher leurs enfants par les oreilles.
06:21 Oui, mais c'est bien.
06:23 Il y a aussi la problématique de la polygamie.
06:25 Nous avions mis en place les conseils pour les droits et devoirs des familles
06:30 qui étaient obligatoires.
06:31 Nous avions créé ça en 2007,
06:33 dans les municipalités de plus de 30 000 habitants.
06:36 Ils sont devenus facultatifs,
06:38 ces conseils pour les droits et devoirs des familles,
06:39 qui sont présidés par les mères,
06:41 avec l'ensemble des autorités,
06:42 justement pour répondre aux difficultés des familles,
06:46 avec un responsable de l'Éducation nationale,
06:48 un responsable du secteur judiciaire,
06:51 un responsable des associations pour permettre à un enfant,
06:53 par exemple, de faire un peu plus de sport.
06:55 Donc, il y avait des réponses
06:57 que nous avions introduites dans nos dispositifs
06:59 qui sont maintenant devenus facultatifs.
07:01 Donc, vous parlez prévention,
07:02 nous, on avait mis en place des dispositifs
07:04 qui permettaient de répondre à des difficultés rencontrées par les familles.
07:07 Eh bien, la gauche, dès qu'elle arrive au pouvoir,
07:09 elle supprime tout ça.
07:10 Nous avions, et il y en avait à peu près 130,
07:13 des conseils pour les droits et devoirs des familles en 2011.
07:16 Franchement, il faut renforcer nos dispositifs sur ces sujets-là.
07:20 C'est important.
07:21 Les centres éducatifs fermés.
07:22 Il n'y en a pas assez.
07:23 Il n'y en a pas assez, on le sait.
07:24 Alors que c'est une réponse.
07:26 Là aussi, c'est nous qui avions créé les centres éducatifs fermés.
07:29 Il y en a 51 aujourd'hui.
07:30 Il faudrait au moins doubler les capacités
07:33 de ces centres éducatifs fermés.
07:35 Ensuite, il y a la question migratoire.
07:36 Excusez-moi, mais on ne peut plus intégrer en France
07:40 des pays qui viennent de l'étranger,
07:43 de ceux qui viennent de l'étranger.
07:44 On ne peut plus.
07:45 On est sous une forme de saturation.
07:46 Moi, je rentre de Lampedusa.
07:48 J'ai vu tous ceux qui arrivent par bateau sur cette île
07:52 avec un hotspot d'une capacité de 385 personnes.
07:56 Il y en a 1 200 qui arrivent par jour.
07:58 Ils y restent un ou deux jours
08:00 et ensuite, ils sont renvoyés en Italie.
08:01 Puis après, ils arrivent évidemment par grand nombre en France.
08:05 Ce sont en majorité que des jeunes hommes.
08:08 Vous m'entendez ? Que des jeunes hommes.
08:10 80% de ceux qui sont dans ces hotspots
08:13 ne sont que des jeunes hommes qui arrivent en plus de pays
08:16 qui ne partagent pas notre mode de vie.
08:19 Je vous rappelle que dans un pays comme l'Erythrée,
08:22 Djibouti et d'autres pays d'Afrique subsaharienne,
08:25 90% des femmes subissent des mutilations génitales.
08:30 Quels sont leurs rapports à la femme ?
08:33 Et tout cela, personne n'en parle, ne dit rien.
08:36 Vous avez dans notre pays des difficultés aujourd'hui
08:40 d'intégration, d'assimilation,
08:42 parce qu'on n'y arrivera plus.
08:43 On n'y arrive plus.
08:44 La dernière question, elle porte sur la facture des dégâts.
08:46 C'est un sujet aussi extrêmement important.
08:47 Évidemment.
08:48 1 milliard d'euros de dégâts, estimation du MEDEF.
08:50 Qui va payer ? L'État ?
08:51 C'est nous qui allons payer.
08:52 Est-ce que les Français n'en ont pas marre ?
08:54 En plus, le consensus à l'impôt.
08:57 Moi, je vois dans le quartier où j'ai grandi,
09:00 où j'ai grandi vraiment très bien,
09:03 tout se passait bien à l'époque.
09:05 Et là, ils ont brûlé la mairie de quartier.
09:08 Pourquoi ?
09:09 Pourquoi brûler la mairie de quartier ?
09:10 Là où on peut aller faire ses démarches administratives.
09:12 Ils ont brûlé cette mairie de quartier.
09:14 Donc, on va la reconstruire.
09:15 Mais qui va payer ?
09:16 C'est nous, les contribuables, qui allons payer.
09:18 C'est ceux qui bossent qui vont payer.
09:20 C'est ceux qui payent leurs impôts qui vont payer.
09:23 Mais à un moment, je veux dire...
09:25 Mais sinon qui ?
09:26 Sinon qui ?
09:28 D'abord, je pense que la circulaire du ministre de la Justice
09:31 a eu raison de mettre en cause les parents,
09:33 parce qu'ils sont...
09:34 La responsabilité des parents.
09:35 La responsabilité des parents.
09:37 Mais aussi la responsabilité des parents
09:38 d'un point de vue pénal,
09:40 pas d'un point de vue civil uniquement.
09:41 Mais quand il y a des faillances
09:42 et quand ils n'assurent pas correctement l'éducation
09:45 et qu'ils sont livrés à eux-mêmes,
09:47 donc qu'ils ne sont pas entourés de la sécurité
09:49 qui leur serait nécessaire.
09:50 Et qu'à 10 ans, 11 ans ou 12 ans, ils sont dehors,
09:54 je suis désolée, mais oui,
09:55 des peines lourdes et financières pour les parents.
09:58 Il faudra qu'ils les assument.
09:59 Ce n'est pas aux contribuables à payer à un moment.
10:02 Merci Nadine Morano d'être revenue ce matin
10:03 dans les matinales de CNews.
10:04 À vous, Romane Édard, pour la suite.
10:06 (Générique)

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