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  • il y a 2 ans
Depuis le sommet de sa mairie, Bernard Jamet observe tranquillement Sannois (Val-d'Oise), sa ville. Ce « donjon », comme il le surnomme avec humour, lui permet d’observer les tirs de mortier ou les fumées, pour mieux les dénoncer à la police. Cela lui donne, surtout, une vue imprenable sur d’éventuels émeutiers qui voudraient s’en prendre à son hôtel de ville, comme ils l’ont fait dans la nuit du 29 au 30 juin.

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Transcription
00:00 Rentre, rentre, rentre !
00:02 Tiens ça, tiens ça !
00:04 Allez, met le dans les murs !
00:06 Tu vas le tuer le m*rde !
00:08 Voilà, tu le m*rde !
00:10 C'est surtout une vigilance.
00:18 Après c'est vrai que là qu'on est pro on fera pas grand chose.
00:20 Mais on peut faire de la vigilance, on peut prévenir.
00:22 Ça peut m'arriver à moi d'aller jeter un coup d'œil dans d'autres villes.
00:24 Ça libère un peu la police, tu vois ce que je veux dire.
00:26 Là ce soir nous avons commencé à 22h.
00:28 Et on va aller jusqu'à 1h, 1h30.
00:30 Pas ce soir, mais ce qu'on a vu les autres soirs,
00:32 c'est qu'il y avait des gens qui venaient pour repérer.
00:34 Quand ils ont vu qu'on était présents,
00:36 ils ont fait demi-tour.
00:38 Du coup vous êtes obligés de rentrer par cette entrée un peu secrète ?
00:46 Ah bah pour l'instant oui.
00:48 Parce que toutes les autres entrées sont bloquées de façon hermétique.
00:50 Là il y a du monde déjà ?
00:56 Ah bah oui il y a du monde.
00:58 Bonsoir !
01:00 On essaie de se chouchouter un peu quand même
01:06 pour tenir moralement.
01:08 C'est quand même une période difficile.
01:10 C'est important qu'on se mobilise
01:12 pour défendre les habitants
01:14 puis défendre nos bâtiments publics.
01:16 Aujourd'hui on a décidé de venir
01:18 à 23h et on reste
01:20 jusqu'à vers 3h du matin.
01:22 Peut-être que dans deux jours ça va être plus compliqué
01:24 parce qu'on reprend le travail demain
01:26 effectivement.
01:28 Mais s'il faut on fera, on conjuguera le travail.
01:30 Et on se reliera.
01:32 Vous avez de quoi tenir là du coup ensemble.
01:34 Un siège !
01:36 C'est vrai qu'il y a une bonne ambiance.
01:38 On essaye de faire en sorte
01:46 de savoir où sont les uns les autres.
01:48 Certains aussi veulent aller au rez-de-chaussée
01:50 pour surveiller qu'il n'y ait pas
01:52 de potentielles intrusions.
01:54 Et quand un groupe part, il prévient,
01:56 on vérifie que tout le monde est bien sorti.
01:58 Et quand un groupe arrive, pareil,
02:00 on y va à deux pour aller les récupérer au cas où.
02:02 Je crois que le fait que je sois intervenu l'autre jour
02:10 ça a bousculé les esprits.
02:12 Je pense que ce sont les adjoints entre eux
02:14 qui se sont dit "on va se solidariser".
02:20 On a une esplanade dehors
02:22 qui nous permet de voir un peu ce qui se passe.
02:26 Vous avez une vue un peu sur toute la ville, c'est ça ?
02:32 Oui, tout à fait.
02:34 Pour revenir sur l'événement qui a eu lieu l'autre jour,
02:38 vous étiez où déjà quand ça s'est passé ?
02:40 J'étais chez moi.
02:42 En fait, j'habite juste à côté de la mairie.
02:44 Le président Bouedeck m'appelle
02:46 et me dit qu'il y a des émeutiers
02:48 devant la mairie.
02:50 Je chausse mes ténis, je lui ai encore...
02:52 Il se passe quand même
02:54 bien 3-4 minutes
02:56 entre le moment où les émeutiers
02:58 défoncent la porte et le moment où j'arrive.
03:00 Il était temps, parce qu'ils avaient mis de l'essence
03:02 un peu partout.
03:04 Vous leur avez dit quoi ?
03:06 "Pas la mairie, pas la mairie, on ne touche pas un édifice,
03:08 un emblème républicain."
03:10 En criant, évidemment.
03:12 La porte qui était là,
03:14 c'était le sas d'entrée.
03:16 C'était cassé.
03:18 On l'a remplacé par une charpente.
03:20 Il y avait de l'essence par terre,
03:22 sur les portes, sur les murs.
03:24 Les émeutiers avaient
03:26 fait tomber tous les bureaux.
03:28 Et si ça avait cramé,
03:30 ça partait. Ça va d'étage en étage.
03:32 C'était inquiétant.
03:34 Très inquiétant. Maintenant, on est sereins.
03:36 D'abord, on est soudés.
03:38 Et quand on est soudés, ça rend serein.
03:40 Et puis, je vais vous dire un truc, on a les agents avec nous
03:42 comme ils n'ont jamais été avec nous.
03:44 Les gens, ils te serrent la main.
03:46 Tu sens qu'il y a de l'émotion.
03:48 Et pour ça que je ne suis pas
03:50 en crainte
03:52 d'une déstabilisation nationale,
03:54 il y a quand même...
03:56 La France est solide.
03:58 [Musique]
04:00 [Musique]

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