- il y a 2 ans
Le porte-parole de SICP Police, Matthieu Valet, était l’invité de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 Édition spéciale sur CNews après cette nuit de pillage, nuit à des meutes, scène de chaos.
00:06 On accueille ce matin Mathieu Vallée. Merci Mathieu Vallée d'être avec nous.
00:09 Ce matin, commissaire de police, porte parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
00:16 Vous étiez sur le terrain cette nuit, c'est pour ça que je voulais vous avoir ce matin.
00:19 Merci beaucoup d'avoir accepté d'être venu. Tout simplement, racontez-nous votre nuit.
00:23 Qu'est-ce que vous avez vu ? Qu'est-ce que vous avez pu faire ?
00:25 Sur quel type d'intervention vous êtes allé ? Pour que les Françaises et les Français comprennent bien,
00:31 on vit des moments d'intensité unique dans l'histoire de notre République.
00:35 Moi, j'ai 19 ans de police et dans la nuit de mercredi à jeudi, on avait vécu des événements de haute intensité
00:43 comparable aux émeutes de 2005 suite au décès de Zédeboulin.
00:47 Et la nuit dernière, c'était des scènes non plus d'insurrection mais d'apocalypse.
00:52 On fait face à des émeutiers très déterminés qui veulent tuer du policier avec des cocktails Molotov,
00:57 qui pour la première fois dans mon parcours de policier, qui est quand même pas peut-être aussi long qu'on pourrait l'espérer,
01:03 Vous avez 20 ans, vous êtes policier. Vous connaissez le métier.
01:06 Qui viennent dans les commissariats avec des policiers qui sont dedans et qui viennent pour brûler des commissariats,
01:10 qui viennent pour brûler des policiers. Et c'est bien là ce qui nous inquiète,
01:14 c'est qu'aujourd'hui, ces émeutiers qui n'ont rien à voir avec l'affaire de Nanterre
01:18 sont déterminés à s'en prendre à nos institutions de la République.
01:21 Tous les bâtiments y passent, les mairies, les crèches, les écoles, les centres municipaux, les commissariats,
01:27 tout ce qui représente notre République est à abattre pour ces individus.
01:30 On le voit, ils sont déterminés, ils sont organisés, les réseaux sociaux jouent un rôle absolument important
01:35 et c'est vrai que c'est très très inquiétant pour l'avenir.
01:38 Ce que vous me décrivez, c'est une insurrection.
01:40 On est sur des scènes insurrectionnelles.
01:42 Moi, hier par exemple, sur des communes comme Choisy-le-Roi ou Alentour,
01:49 on a des smear-mort qui sont volés et qui sont dépouillés en temps réel.
01:53 On a un smear-mort qui transportait du gaz, qui a été victime d'une tentative de vol pour que les individus mettent le feu.
01:59 On voit qu'aujourd'hui, on est face à des émeutiers qui n'ont plus peur de rien,
02:02 donc plus rien ne les arrêtera et c'est bien là que c'est bien ce qui nous inquiète.
02:07 Vous dites qu'ils sont organisés.
02:09 Vous pensez qu'il y a une organisation, que ce n'est pas uniquement le fait du hasard et l'occasion qui fait le larron ?
02:18 Non, les profils s'organisent.
02:20 On le voit sur les réseaux sociaux, il y a des appels à des rassemblements,
02:23 il y a des appels à s'organiser pour piller des boutiques, pour incendier des bâtiments.
02:27 Et on voit qu'ils sont cachés, ils sont gantés, ils ont tout l'équipement nécessaire pour ne pas être identifiés.
02:33 On voit qu'ils sont très mobiles, qu'ils s'adaptent à la réponse policière, à la réponse sécuritaire.
02:37 Et malgré ça, on a des policiers, des gendarmes qui, au péril de leur vie,
02:40 et les mots sont faibles, sont déterminés aussi à les interpeller.
02:45 Mais on a tellement de magasins pillés, on a tellement d'institutions, de bâtiments dégradés,
02:50 qu'on n'arrive pas à répondre à toutes les sollicitations, notamment des appels police-secours,
02:54 parce qu'aujourd'hui, l'intensité de l'engagement de nos forces est supérieure à ce qu'on peut apporter en termes de réponse sécuritaire.
03:00 C'est d'ailleurs pourquoi le ministre de l'Intérieur, en moins de deux nuits, a augmenté de 2000 à 40000 au niveau national,
03:05 les forces de sécurité intérieure qui étaient engagées.
03:07 On va aller sur vos capacités.
03:11 Déjà sur les consignes, est-ce qu'elles sont claires ? Quels sont les consignes du ministère de l'Intérieur ?
03:16 Soyons honnêtes, lors de la première nuit, l'idée, c'était pas de rajouter du feu au feu, si j'ose dire, ou de mettre le feu aux poudres.
03:25 Et on nous demandait de faire preuve de plus d'unanimité, de sécuriser les bâtiments institutionnels,
03:30 d'intervenir pour assister les pompiers ou quand il y a des événements de haute intensité.
03:34 Hier, les consignes ont changé.
03:36 Il fallait interpeller, il fallait aller au contact des casseurs, des émeutiers.
03:39 Il fallait empêcher par tout moyen la possibilité qu'ils avaient d'incendier des bâtiments publics.
03:43 Et effectivement, vous le voyez, on est à plus de 600 interpellations ce matin,
03:47 ce qui n'était pas du tout le chiffre d'il y a deux jours lorsqu'on était engagés sur le terrain.
03:52 Gérald Darmanin dit qu'il y avait une consigne qui a été donnée aux policiers de mener des interventions systématiques aux forces de l'ordre.
04:01 Ça veut dire quoi, mener des interventions systématiques aux forces de l'ordre ?
04:06 La consigne est claire, il faut intervenir systématiquement, c'est ça ?
04:09 Il faut intervenir systématiquement, mais sur des scènes de guérilla urbaine.
04:13 Vous avez des émeutiers déterminés qui nous accueillent à coups de cocktail molotov,
04:16 de puits de projectiles, de tirs de mortier.
04:18 C'est très intense.
04:18 Moi, hier, sur plusieurs interventions dans les cités du Val-de-Marne,
04:21 on a été pris sous le feu de tirs de mortier qui peuvent nous brûler grièvement.
04:24 Et donc, c'est vrai qu'on a fait beaucoup d'interpellations.
04:27 Elles sont très difficiles et c'est pour ça que moi, je rends hommage aux policiers et aux gendarmes.
04:32 Vous savez que dans notre institution, tout le monde est sur le pont.
04:34 Les commissaires, les officiers, les gradés et gardiens de la paix.
04:37 Il y a beaucoup de policiers qui reviennent sur leur repos.
04:39 Il y a beaucoup de volontaires qui viennent épauler leurs collègues dans les commissariats.
04:42 Il y a un moment de fraternité, de solidarité dans les policiers et gendarmes qui est unique,
04:45 sachant qu'aujourd'hui, on est en première ligne et on est leur premier objectif pour ces émeutiers,
04:50 je vous l'ai dit, ceux de tuer du flic et du gendarme.
04:52 40 000 policiers et gendarmes mobilisés, plus la BRI, plus le GIGN.
04:56 Est-ce qu'on est, hier soir, au maximum de nos capacités ?
04:58 Ce qui est inquiétant, mais à la fois, ce qui nous permet d'être appuyés sur le terrain,
05:02 c'est qu'on a le RAID, on a la Brigade de recherche et d'intervention de la police judiciaire,
05:05 on a dans le secteur gendarmerie le GIGN, qui sont engagés,
05:09 d'abord parce qu'il y a un risque d'usage d'armes à feu par des individus
05:11 pour blesser, voire tuer des policiers, ça, c'est un vrai risque.
05:15 En 2007, lors des événements de Villers-le-Bel, ces émeutes qui étaient intervenues
05:18 à la suite du décès de Moussinine Harami, qui avait été percutée par un véhicule de police,
05:22 on avait eu des individus qui avaient voulu tuer des policiers en tirant avec un fusil à pompe.
05:27 Là, on a la BRI qui, hier soir, par exemple, à Nanterre, a permis d'évacuer les barricades,
05:31 a permis d'accompagner la progression des forces de sécurité à l'intérieur de son terrain,
05:35 et on voit que c'est efficace, ça impressionne dans un premier temps,
05:37 et d'ailleurs, quand ces forces se retirent,
05:39 on voit que nos collègues sont beaucoup plus exposés qu'ils sont présents.
05:43 À quoi sert un camion blindé de la BRI ?
05:45 On l'a vu à Nanterre, notamment, je me suis posé la question dans ce cas des meutes de pillage.
05:51 C'est impressionnant.
05:53 Bien sûr, tout à fait, à dégager les routes, à dégager les accès,
05:56 à faire bouger les carcasses de véhicules,
05:58 à faire bouger tout ce qui peut servir de barricade et de projectiles.
06:01 Et d'ailleurs, on l'avait fait pour les Gilets jaunes,
06:03 les véhicules blindés à roues de la gendarmerie, par exemple,
06:06 seraient très utiles pour pouvoir faire progresser les forces,
06:10 parce qu'on voit que ces émeutiers organisés,
06:12 par exemple, moi je l'ai vu hier soir à Valenton, dans le Val-de-Marne,
06:14 ils avaient voulu incendier la mairie, et pour nous gêner dans notre progression,
06:17 d'abord, on avait des émeutiers qui étaient en embuscade pour nous tendre un guet-apens,
06:20 avec des mortiers, avec des cocktails Molotov et des jets de projectiles.
06:23 Et on a eu du mal à progresser parce qu'il y avait des carcasses de véhicules
06:27 du centre technique municipal, donc qui étaient volés et brûlés,
06:30 pour nous empêcher d'arriver rapidement sur la mairie,
06:32 que les émeutiers tentaient d'incendier avec un véhicule blindé.
06:34 C'est beaucoup plus simple de progresser, d'être protégé et d'évacuer le chemin
06:37 qui permet d'aller à l'objectif qui nous est assigné.
06:40 Mathieu Vallée, ce qui frappe, c'est la jeunesse des émeutiers, des pillards.
06:44 Ils ont, nous dit-on, et vous allez me le confirmer, entre 14 et 18 ans.
06:49 C'est ce que vous avez constaté, où ils sont un peu plus vieux, un peu plus jeunes ?
06:52 Tout à fait, et les profils sont très très jeunes.
06:54 D'ailleurs, on se demande ce que font...
06:55 Essentiellement des mineurs ?
06:56 Tout à fait, beaucoup de mineurs. On se demande ce que font les parents.
06:58 Tous ces gamins qui sont dans la rue et qui s'adonnent à des comportements d'émeutiers,
07:01 avec pour certains des instincts criminels,
07:03 puisqu'ils veulent s'en prendre à des policiers et des gendarmes
07:06 en jetant des armes de guerre, que sont les cocktails Molotov.
07:08 Et vous savez, j'entendais certaines voix dire que lorsque on n'était pas d'accord
07:12 sur la réponse pénale et qu'on avait le malheur de critiquer
07:14 ceux qui sont censés rendre la justice aux yeux du peuple français,
07:16 on faisait du populisme.
07:17 Mais aujourd'hui, les faits me donnent raison.
07:19 C'est que la justice, en tout cas les magistrats qui sont censés
07:22 prendre des décisions de justice, pour certains,
07:25 la culture de l'excuse qui a remplacé la culture de la sévérité,
07:28 font qu'aujourd'hui, ont une grande responsabilité dans la bannisation
07:31 des atteintes aux forces de l'ordre, des atteintes aux institutions
07:33 et dans les refus d'autant pérer.
07:34 Si on a des émeutiers aujourd'hui qui vont dans la rue et qui n'ont plus peur de rien,
07:37 ni d'aller affronter dans les commissariats les policiers pour les brûler,
07:40 ni d'aller sur le terrain pour piller des magasins et s'en prendre aux personnes,
07:43 au bien, avec un tel niveau que vous décrivez depuis deux jours sur vos antennes,
07:47 c'est bien parce que la réponse pénale, elle est quasi absente
07:49 sur des délinquants qu'on connaît que trop bien
07:51 et aujourd'hui qui entraînent des primes aux délinquants, y compris les plus jeunes.
07:54 Est-ce que vous craignez un dérapage ?
07:57 Chaque nuit, depuis deux nuits, Romain Désart,
07:59 où j'y suis avec mes collègues, on frôle le drame.
08:02 On a à tout moment...
08:03 Chaque nuit, on frôle le drame ?
08:04 Chaque nuit, on frôle le drame.
08:06 On a des policiers et des gendarmes qui sont exposés,
08:08 qui ne comptent pas leur heure, qui ne comptent pas leur engagement,
08:10 qui ne comptent pas la possibilité de ne pas rentrer à la maison
08:13 sur leurs dogeons avec leur intégrité physique et revoir leur famille.
08:15 Et c'est grâce au professionnalisme, au sang-froid,
08:18 à l'engagement des policiers et des gendarmes
08:20 qu'on voit que notre République aujourd'hui,
08:21 elle tchin debout parce que c'est ces femmes et ces hommes
08:24 qui ont embrassé la carrière du pays, embrassé le drapeau
08:28 pour protéger la veuve et l'orphelin et protéger autrui.
08:31 Les habitants d'ailleurs, et les citoyens français,
08:33 voient que chaque nuit, ceux qui sont en première ligne,
08:35 ce n'est pas ceux qui font des promesses,
08:36 c'est ceux qui agissent et qui font vivre notre République au quotidien.
08:39 On a entendu qu'il y avait des manques de moyens,
08:42 des manques de munitions dans certains commissariats.
08:44 Qu'en est-il ? Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est faux ?
08:47 Alors dans certains départements comme par exemple
08:49 les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis,
08:50 le niveau d'intensité est tellement intense.
08:53 Les policiers, pour se protéger, pour disperser les assaillants
08:56 et pour progresser à travers les différents éléments
08:59 de violences urbaines que sont les incendies mobiles et urbains,
09:01 les véhicules, les carcasses, etc., utilisent rapidement
09:04 toutes les munitions qui sont mises à disposition
09:06 par l'administration.
09:07 Il y a des ravitaillements sur le terrain qui sont faits,
09:08 vous voyez, on est quasiment sur du langage de guerre.
09:11 Et derrière, c'est vrai que sur certains secteurs,
09:13 on peut manquer de munitions et donc l'utilisation
09:16 de cet armement intermédiaire qui permet de protéger les policiers,
09:19 d'interpeller les délinquants et d'une certaine manière
09:21 de ne pas basculer dans un climat totalement insurrectionnel
09:25 où on ne maîtriserait plus rien, parfois font défaut
09:26 dans certains secteurs effectivement.
09:28 Non pas parce qu'on ne veut pas nous fournir,
09:29 mais parce qu'en fait, le tel niveau d'engagement est intense
09:32 et qui n'était pas prévisible, que effectivement,
09:34 c'est un niveau sur lequel il va falloir progresser.
09:36 C'est une guerre de haute intensité,
09:37 c'est du maintien de l'ordre de haute intensité.
09:39 C'est des violences urbaines de très haute intensité.
09:42 Moi, je vous ai dit, je n'ai jamais vu ça.
09:44 Il y a effectivement...
09:45 En 20 ans de terrain, vous n'avez jamais vu ça ?
09:47 Non, il y a une réponse politique effectivement
09:49 qui devra être attendue et de manière beaucoup plus forte
09:52 parce que ce qu'on va se demander aujourd'hui,
09:53 c'est combien de temps ça va durer ?
09:55 On a un temps qui est très clément,
09:56 on a des conditions qui sont réunies pour que ça continue.
09:59 On a le 14 juillet qui va vite arriver.
10:01 Vous avez vu toutes ces dégradations, ces incendies,
10:04 ces atteintes qui ont été perprétées depuis 48 heures seulement.
10:07 Et c'est la condition de la durée qui va être primordiale.
10:11 Et c'est peut-être là où le politique devra s'interroger
10:13 sur quel cadre légal on donne aux forces de l'ordre
10:15 pour permettre de rétablir définitivement le calme.
10:17 Réunion de crise à la mi-journée, à 13h,
10:20 convoquée par le président de la République.
10:22 Qu'est-ce que vous en attendez ?
10:24 Il va falloir des mesures fortes.
10:26 On voit bien que...
10:27 L'état d'urgence ?
10:28 Alors, l'état d'urgence, on l'a connu lors des émeutes de 2005,
10:31 qui est intervenu quasiment près de 15 jours
10:34 après le démarrage des violences urbaines.
10:36 Moi, je pense que lorsque on a des difficultés
10:39 à assurer toutes les interventions,
10:40 lorsqu'on a des difficultés à rétablir l'ordre
10:42 parce qu'il y a un niveau d'intensité extrême,
10:44 il faut réfléchir à des mesures où, par exemple,
10:46 on limite les déplacements des personnes,
10:48 on limite le fonctionnement de la vie en société.
10:50 Parce que chaque nuit, c'est de plus en plus compliqué,
10:53 c'est de plus en plus rude, c'est de plus en plus intense.
10:55 Et on verra ce que donnera cette soirée,
10:57 on verra ce que donneront les prochaines soirées.
10:59 Mais en tout cas, il ne faut écarter aucune piste
11:01 parce que dehors, ça urge et c'est très difficile sur le terrain.
11:05 Un détail, mais qu'il n'en est pas un,
11:07 en 2005, ça s'était passé pendant l'automne.
11:10 Tout à fait.
11:11 Là, c'est l'été.
11:12 Exactement.
11:12 Qu'est-ce que ça change ?
11:13 Ça change qu'on a des émeutiers qui sont très rudes
11:17 et très rugueux.
11:18 Ils restent très longtemps.
11:19 Vous avez vu, par exemple, hier en Seine-Saint-Denis,
11:21 les dernières violences se sont stoppées
11:22 un peu avant 5h du matin, comme dans les Hauts-de-Seine.
11:25 En province, vous avez toutes les villes qui sont touchées,
11:27 y compris Marseille.
11:28 Marseille qui, en 2005, n'avait quasiment pas été impactée
11:30 par les violences urbaines, notamment liées au trafic de stupéfiants.
11:33 On voit bien qu'aujourd'hui, plus aucun territoire n'est épargné,
11:36 plus aucun secteur n'est oublié par ces émeutiers.
11:39 Et en réalité, ils n'ont plus aucune limite.
11:42 Vous avez vu des engins de chantier qui ont été dérobés
11:44 pour dégrader des magasins, pour piller des magasins,
11:47 pour attaquer des bâtiments institutionnels.
11:49 On voit bien qu'aujourd'hui, il y a un vrai sujet de sécurité
11:53 sur ces événements qu'on n'avait quasiment jamais rencontrés
11:56 dans cette intensité aussi forte, que ce soit en mai 68,
11:59 que ce soit en 2005, que ce soit en 2007.
12:01 Là, avec les réseaux sociaux, avec des profils de plus en plus jeunes,
12:05 on voit bien qu'on va devoir s'adapter en permanence.
12:07 Il va falloir tenir sûrement dans le temps.
12:09 Et c'est bien ça qui nous inquiète, parce que quand c'est sporadique,
12:12 quand c'est une fois, par exemple, comme les Gilets jaunes de Barcelone,
12:14 où ce n'était pas du tout le même niveau d'intensité,
12:16 ça pouvait s'organiser.
12:17 Là, on constate que malheureusement, depuis le début de la semaine,
12:20 depuis mardi soir, avec une augmentation très forte,
12:23 ça ne faiblit pas, au contraire, ça s'intensifie.
12:25 Quand on a des responsabilités, qu'elles soient médiatiques, policières, politiques,
12:31 on doit faire attention à ce que l'on dit.
12:34 La France Insoumise ne veut pas appeler au calme.
12:36 Et Jean-Luc Mélenchon, qui n'est plus élu,
12:38 mais qui est le leader charismatique de la France Insoumise,
12:43 avec ses troupes, parle de policiers meurtriers.
12:46 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
12:47 Ça m'inspire qu'ils mettent de l'huile sur le feu.
12:50 On a besoin de l'unanimité de la classe politique
12:53 pour maintenir la République debout.
12:54 C'est ça aujourd'hui qui est en jeu.
12:56 Et que lorsqu'on veut nous faire croire que ces émeutiers s'insurgent
12:58 contre le décès d'un conducteur âgé de 17 ans
13:01 dans le cadre d'une opération de police,
13:03 c'est encore une fois ces partis politiques
13:05 qui font le lit de la haine anti-flic, leur fond de commerce.
13:09 Et qu'en réalité, ils n'ont rien à voir avec la cause qu'ils prétendent défendre.
13:12 Ils viennent pour faire de l'argent facile, pour se faire du flic,
13:15 pour défier nos institutions.
13:17 Et finalement, quand on constate que ces profils majoritairement issus
13:20 des quartiers difficiles, ça donne à ces exactions,
13:23 à ces violences, à ces pillages,
13:25 ça n'a rien à voir avec une cause quelle qu'elle soit.
13:27 Au contraire, ils la dévoient.
13:29 Et en tout cas, ce n'est pas la France que moi j'aime,
13:31 puisque la France que j'aime, c'est celle qui est fraternelle,
13:34 c'est celle qui respecte les femmes et les hommes
13:36 qui s'engagent pour la protéger.
13:37 C'est celle qui respecte les lois qui font qu'on puisse vivre ensemble.
13:40 Parce que là, aujourd'hui, le vrai sujet politique,
13:42 parce qu'à mon sens, on rentre dans une crise politique,
13:44 c'est celui du vivre ensemble et du respect qu'on a pour notre République,
13:48 parce que c'est celle qui fait tenir tout notre système debout
13:50 et qui nous permet de vivre en liberté.
13:52 - Des commissariats ont été attaqués, c'est ce que vous nous disiez tout à l'heure.
13:55 Combien de commissariats déjà ?
13:58 - On les comput Romain-des-Abres, dans chaque département,
14:01 que ce soit en Ile-de-France, que ce soit en Provence.
14:03 - Plusieurs dizaines, plusieurs centaines.
14:04 - Hier à Reims, vous avez un commissariat qui a été ravagé
14:06 avec des tenues de police qui ont été volées,
14:08 avec des équipements, notamment des casques de match-and-learn,
14:10 avec des tenues qui ont été dérobées.
14:12 Mais à Goussaville, dans le Val-d'Oise, c'est pareil.
14:15 En fait, tout le territoire n'est plus épargné.
14:17 Dès qu'ils peuvent avoir l'occasion, en préméditant leur attaque,
14:21 de s'attaquer à des commissariats à coups de coquettes et des molotovs,
14:22 hier par exemple, au Crémin-Blissette, dans le Val-de-Marne,
14:25 on a des individus qui sont allés jusqu'à l'accueil dans le commissariat,
14:28 qui ont aspergé d'essence la partie du commissariat,
14:30 qui ont essayé d'y mettre le feu.
14:32 Et c'est encore une fois l'intervention rapide de nos collègues
14:34 qui a permis de pouvoir éviter un drame.
14:37 - Dans quel état d'esprit sont vos collègues dans les commissariats, justement ?
14:40 - Ils sont admirables. Ils sont courageux.
14:43 Quand j'entends les déclarations, notamment de ce policier qui est mis en examen,
14:47 notamment l'exécutif, le président de la République, la première ministre,
14:50 qui ont méconnu la présomption d'innocence,
14:53 je pense qu'aujourd'hui, ils se rendent compte que les femmes et les hommes
14:56 qui ont l'honneur de diriger et qui servent la République
14:59 sont ceux aujourd'hui qui sont la colonne vertébrale de notre République.
15:03 Et en réalité, moi, je suis très admiratif de voir qu'ils sont,
15:06 je le dis toujours là, pour les gens et non pas pour l'argent,
15:08 et qu'ils ne pensent à aucun moment à leur petite personne
15:11 et qu'ils pensent au bien-être commun et au faité que toutes les Françaises
15:14 et les Français puissent être protégés contre l'arbitraire,
15:16 la loi du plus fort et la loi du talion.
15:19 Parce que si on a une République, si on a une société,
15:21 c'est pour que vous, moi, les mamies, les gens les plus faibles,
15:24 ceux qui n'ont pas la chance de payer une sécurité privée,
15:26 puissent vivre en toute tranquillité, en toute sécurité,
15:29 parce que la sécurité, c'est la première des libertés.
15:31 S'il n'y a pas de sécurité, il n'y a pas de vie en société,
15:34 il n'y a pas de vie commerciale, rien n'est possible.
15:37 Mathieu Vallée, commissaire de police, était avec nous ce matin.
15:39 Merci d'être venu sur le plateau de la matinale de CNews,
15:43 porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police.
15:45 Merci beaucoup d'être venu ce matin.
15:47 La suite.
15:48 Sous-titrage ST' 501
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