La colère de Mano Solo chez Thierry Ardisson

  • l’année dernière

Category

📺
TV
Transcript
00:00 Non, ce que tu dis toi, c'est que t'es artiste avant d'être CD1
00:02 et que chaque fois on te ressort ça, quoi. Voilà.
00:03 -Alors Solo, bonsoir.
00:10 Alors, vous avez déclaré à longueur d'onde
00:14 "J'aime pas la télé, mais j'adore y aller.
00:17 C'est vrai que je peux pas y passer sans faire le zapping
00:20 parce que finalement, la télé est faite pour ne rien dire.
00:23 Et moi, j'ai toujours quelque chose à dire."
00:25 Donc, voilà.
00:26 -J'ai dit ça sur l'an, mais aujourd'hui, je sais pas si...
00:30 Si c'est arrivé comme ça, à début tombant.
00:32 -Dany Bouy, il a mis 20 minutes, un petit peu.
00:34 -Alors aujourd'hui, ce que vous avez à dire, Mano Solo,
00:37 c'est que vous sortez un disque, votre huitième album depuis 1993.
00:42 Ça s'appelle "Les Animales".
00:44 Alors, au départ, la moitié des morceaux étaient destinés à Juliette Gréco,
00:47 mais l'affaire ne s'est pas faite et c'est vous qui les chantez.
00:50 -C'est vrai. -Voilà.
00:51 Alors, Gréco, vous dites, quand on vous dit qu'il y a du sexe
00:56 et de la sueur dans votre album...
00:58 -C'est Gréco qui voulait ça. -Voilà.
00:59 -C'est Gréco qui trouvait un peu mignon ce qu'on lui avait fait
01:04 jusque là où elle en était rendu dans sa production.
01:07 Elle a dit "Bon, bah tiens, ouais, fais-moi du sang, du sexe et de la sueur."
01:11 -Rappelons que c'était la même Juliette qui dominait Sacha Distel.
01:13 -Oui, absolument. Absolument, oui.
01:15 On s'est rendu compte ce soir, faut vous le dire quand même,
01:18 que Sacha Distel, en fait, était dominé.
01:20 Nous, on le prenait pour un playboy, voire gigole-pince un peu.
01:24 Pas du tout, en fait, que ce soit Juliette Gréco, Jeanne Moreau
01:27 ou Brigitte Bardot, elles le dominaient et elles l'ont planté.
01:31 Et il était très malheureux. Sacha Distel était un sentimental.
01:34 Voilà ce qu'on a appris ce soir.
01:35 Malheureux, malheureux avec les femmes, Sacha Distel.
01:38 -Comme un chanteur malheureux. -Un petit peu comme un chanteur malheureux.
01:40 Voilà. Alors, à part ça, votre album est un album assez apaisé.
01:44 Vous hurlez moins qu'avant, non ?
01:46 -C'est parce que c'était pour Juliette. -Ah, voilà.
01:48 -C'est des chansons qui sont dans une tonalité que j'avais fait pour elle.
01:51 J'ai bien travaillé quand même pour sa grosse voix chaude,
01:54 qui n'est pas vraiment la mienne.
01:56 Donc là, je suis obligé de chanter comme je n'ai pas l'habitude.
01:59 Ça me fait du bien.
02:00 Je n'ai pas le droit de gueuler parce que j'en ai marre de ne pas écouter mes disques,
02:04 en fait, parce qu'il me saoule le mec qui chante.
02:06 -Mais il y a aussi une chose, c'est peut-être que vous êtes devenu plus sociable.
02:09 -Ah ça, c'est sûr. Depuis 10 ans, bien sûr, évidemment.
02:12 Il faut être con quand même quand t'as que des...
02:16 un bon retour, quoi.
02:19 De rester aigri, il faudrait vraiment être con.
02:21 -C'est quoi qui vous a appris à vivre ?
02:24 -La réussite, enfin le contact avec les gens,
02:27 -La reconnaissance, le contact avec le public, oui.
02:29 -Oui, que la salle soit pleine, en fait, c'est ça qui est important.
02:32 Les disques, ils sont là pour ça.
02:34 Ce qui est important, c'est que pendant deux heures,
02:36 vraiment, je m'éclate comme un gamin,
02:39 comme en pleine liberté.
02:41 Ça, c'est précieux.
02:43 -Il y a un morceau qui s'appelle "Savanne" où vous dites
02:45 "Je n'ai plus ce sentiment si violent, si méchant".
02:47 -Non, c'est vrai qu'au début, je montais sur scène,
02:50 j'en avais absolument rien à foutre de ce qu'on pouvait penser de moi.
02:54 J'avais juste une envie, c'était de mettre mes chansons
02:58 dans la gueule des gens, en vérité.
02:59 C'était un peu...
03:01 Effectivement, en cours de route,
03:02 mon plaisir de monter sur scène, il a complètement évolué.
03:06 Là, j'ai le plaisir de monter sur scène parce que je vais me feindre
03:09 de la gueule avec des gens qui n'attendent que ça de moi.
03:11 C'est complètement différent.
03:13 Je n'ai plus du tout envie de leur faire du mal.
03:15 -Alors, il y a un morceau où vous êtes attaqué à la trinité
03:18 "Travaille, famille, Sarkozy".
03:20 -Ouais. -Ça vous inquiète, Sarkozy ?
03:22 Vous pensez que... -Quand même, je ne sais pas.
03:25 Je n'arrête pas de penser à tous ces gens avant les élections
03:27 qui étaient persuadés que la droite et la gauche, c'était la même chose.
03:32 On voit depuis quand même quelques temps que franchement,
03:35 ce n'est pas la même chose.
03:35 Quand on voit des gens qui déboulent au pouvoir et qui s'attaquent à qui ?
03:39 Aux gitans.
03:41 Ils ont stigmatisé les gitans.
03:42 Il y avait même eu des députés pour dire "oui, on se demande bien
03:44 comment ils payent leur bagnole".
03:46 Je trouve qu'ils n'ont fait que ça, d'essayer de trouver des têtes de Turcs.
03:51 Comme ils ont fait avec les intermittents aussi.
03:53 C'est-à-dire que nous, les intermittents, on génère de l'emploi
03:57 bien plus qu'on est parasite, comme Sélire a voulu le faire croire.
04:01 Je trouve ça grave quand même qu'on ait un Sarkozy à l'économie
04:04 et puis un Sarkozy au MEDEF.
04:06 -Ca fait quand même... -C'est son frère, Sabon.
04:08 Je ne suis pas moi un type engagé, simplement,
04:12 quand on a la chance comme moi d'être un artiste et de rien foutre de ses journées,
04:17 on ne peut pas ne pas assister à ça et avoir envie de le dire
04:21 d'une manière ou d'une autre.
04:22 Il serait peut-être temps
04:23 qu'on se réveille, qu'on arrête de moutonner.
04:27 Maintenant,
04:30 c'est encore une fois une chanson à mi-figue, mi-raisin,
04:34 parce que je dis que je me fais mon petit grand soir, c'est ridicule.
04:36 Je suis tout seul à délirer sur ma chanson
04:39 avec laquelle je m'endormais quand j'étais gamin, "Le chant des partisans".
04:42 C'est un peu pathétique, d'ailleurs.
04:45 -Benjamin Biolay, Benabar, Yann Thiersen, ce n'est pas trop votre...
04:51 -On ne les entend pas, si tu veux.
04:52 C'est des mecs qui susurrent, pour les vieilles,
04:53 ils sont là "j'ai, j'ai, j'ai, j'ai..."
04:55 Des histoires complètement consensuelles,
04:57 qui ne mangent pas de pain, des petites historiettes.
05:00 Je ne sais pas, moi,
05:02 j'entends même pas, j'écoute même pas.
05:05 -Toi, c'est plutôt quoi, les têtes raides ?
05:07 -Ouais, c'est ça, c'est des têtes, j'aime bien.
05:09 C'est quelqu'un que je respecte parce qu'il y a autre chose que des chansons nièces.
05:12 C'est tout un univers culturel qui est sur scène.
05:18 -Mano Solo, Libération, le 24 septembre,
05:21 chroniquait les animaux sous la plume de Ludovic Perrin en disant
05:25 "Mano Solo a tellement annoncé sa mort
05:27 que sa survie a aujourd'hui quelque chose de banal.
05:30 Réchappé in extremis grâce à la trithérapie,
05:34 le chanteur du SIDA a progressivement ouvert son propos au monde."
05:39 Conclusion, trop familier, manque de puissance.
05:43 -Comme ça, je me mets mon étoile, comme ça, tout le monde est content, finalement.
05:45 Tu sais, si tu veux, on ne peut pas vivre dans ce pays
05:49 en ayant dit une fois dans ta vie que tu étais atteint d'une maladie
05:52 sans qu'on te la ressorte à chaque fois que tu sors quelque part.
05:56 Effectivement, moi, je suis éclaboussé partout où je passe.
05:59 J'en ai un peu plein le cul.
06:01 Maintenant, je vais peut-être réagir.
06:02 À la limite, tout le monde va croire que ça y est, t'en as plus tout aussi.
06:07 -En fait, Mano Solo, ce qui t'énerve, c'est que tu n'en parlais plus
06:11 et d'un seul coup, Libération, plutôt que de dire que...
06:13 -Moi, j'en parle pas, c'est les gens qui m'ont toujours parlé pour moi
06:15 parce que je l'ai dit un jour, ouais, et alors ?
06:17 Tu vois, mon docteur, il est là. Depuis 10 ans, on me poursuit.
06:20 J'en ai plein le cul.
06:22 -C'est-à-dire que plutôt que de dire que ton disque leur plaisait pas...
06:25 -Il a fallu qu'on introduise l'article par le fait que...
06:30 Moi, je suis chantier de Cida, je sais pas où il a vu ça, ce type.
06:32 -C'est Libération, en même temps.
06:34 -Si tu veux, Perrin, j'en ai rien à foutre de lui.
06:37 Pour moi, c'est l'exemple type de toute la presse entière
06:41 depuis 10 ans qui me poursuit, finalement.
06:43 Je suis une démonstration permanente
06:45 qu'il règne dans ce pays une exclusion positive.
06:49 Si tu veux, par exemple, c'était le titre de mon article,
06:52 de mon droit de réponse dans Libération, aujourd'hui.
06:54 Ils l'ont passé, mon droit de réponse,
06:56 en enlevant tout ce qui les emmerdait, bien sûr.
06:58 Et ils ont rajouté le Cida dans le titre.
07:01 Moi, mon titre, c'était l'exclusion positive.
07:03 Le titre est devenu "un Cida comme exclusion positive".
07:06 Ça veut plus rien dire, si tu veux. Je sais pas ce que ça veut dire.
07:08 -Ce que tu dis, c'est comme Le Pen.
07:09 C'est-à-dire de ramener le Cida un faux Cida.
07:12 -C'est absolument que tout le monde le sache.
07:13 Donc, sachez-le, voilà, j'ai trouvé un truc.
07:15 Moi, je vais me mettre mon étoile, comme les Juifs.
07:18 Sachez-le, quoi. OK.
07:20 Que tout le monde le sache, quoi.
07:23 -Ça a bien foutu l'ambiance. -Ça a foutu l'ambiance.
07:29 Non, mais c'est vrai, que tout le monde le sache.
07:31 -Non, ce que tu dis, toi, c'est que t'es artiste avant d'être Cida,
07:34 et que chaque fois, on te ressort ça.
07:35 Et Libération, c'est en tomber dans le truc.
07:37 -Toi, par exemple, je fais des chansons pour Juliette Gréco.
07:41 Je lis dans une dépêche d'agence de presse
07:44 qu'à mi-mot, dans une chanson qui s'appelle "Je n'y peux rien",
07:47 je parle de ma séropositivité.
07:49 Mais c'est n'importe quoi.
07:50 Ça devient...
07:51 C'est de toute façon une information qu'il est indispensable de donner
07:54 dès qu'on parle de Manu Solo.
07:57 Donc moi, je commence à en avoir plein le cul.
07:59 J'ai cru que cette démonstration était flagrante
08:01 et qu'elle finirait par être comprise de tous.
08:04 Mais finalement, non, elle n'est pas flagrante.
08:05 C'est pour ça que je fais mon petit cinéma aujourd'hui,
08:07 si tu veux, parce que j'en ai plein le cul aujourd'hui.
08:08 Parce que ça commence à bien faire.
08:10 Moi, je vis.
08:11 Et finalement, ce qui est paradoxal, finalement,
08:14 c'est que quand ils m'ont cru le porte drapeau d'une maladie,
08:18 j'étais pas malade.
08:20 Aujourd'hui, je suis malade.
08:21 J'ai vraiment autre chose à penser, autre chose à raconter,
08:23 autre chose à aimer dans la vie et pas me faire chier avec leur connerie.
08:27 J'aimerais bien qu'on me lâche la grappe.
08:29 En fait, tu en as parlé dans ton premier album en 93.
08:32 Ça fait quand même longtemps.
08:33 Tu disais "J'ai la mort au trou, ce qui me fout les foies".
08:36 Et en 95, tu en as parlé une deuxième fois sur la scène du Bataclan.
08:41 En disant cette phrase fameuse "Deux nouvelles, une bonne, une mauvaise.
08:44 La bonne, c'est que je suis plus séropositif.
08:46 La mauvaise, c'est que j'ai le sida".
08:47 Moi, j'ai le droit d'en parler.
08:49 J'ai aussi le droit d'être tranquille.
08:52 J'ai le droit de ne pas être montré du doigt.
08:54 J'ai le droit de ne pas que ça ne figure pas sur mon front,
08:57 sur ma carte d'identité.
08:58 J'ai le droit de ça.
08:59 J'ai le droit qu'on fasse attention à mes chansons, bordel de merde.
09:03 Qu'une critique, le type, il a trouvé que mon album n'était pas terrible.
09:06 Il n'a qu'à le dire. J'en ai rien à foutre.
09:08 Mais pourquoi il a besoin de dire que c'est vachement moins bien que quand...
09:11 - Lui, ce qu'il dit, c'est parce que tu vas mieux.
09:13 - Voilà, c'est ça.
09:14 - Il dit grâce à la trithérapie, il va mieux, donc ses chansons sont moins bien.
09:17 - En plus, c'est une connerie monumentale.
09:17 Ça fait encore penser aux gens que grâce aux trithérapies,
09:21 on ne meurt pas du sida.
09:21 C'est ce qui est une connerie monumentale aujourd'hui.
09:24 Alors que les gens arrêtent de mettre des capotes
09:26 parce qu'ils s'imaginent qu'on s'en sort avec trois aspirines.
09:28 À tous les niveaux, c'est vraiment n'importe quoi.
09:32 Et par exemple, aussi, c'est intéressant
09:35 quand on voit que dans mon droit de réponse, je parlais d'un article où moi,
09:39 j'avais parlé effectivement du sida pour demander qu'on me foute la paix.
09:42 - En 1996, dans l'Observateur.
09:44 - Voilà, pour si on voulait parler du sida, qu'on aille voir les docteurs,
09:46 tu vois, qu'eux ont quelque chose à raconter.
09:48 Mais moi, j'ai rien à dire, tu vois.
09:50 Et c'était un article que j'avais cité dans mon droit de réponse pour dire ça.
09:53 Ils ont enlevé ce bout où je parle de ça.
09:56 Et Perrin refait un droit de réponse au droit de réponse
09:59 en disant "tu vois, dans cet article, t'en as parlé".
10:01 C'est carrément une manipulation, mais c'est démentiel, tu vois.
10:03 C'est-à-dire, il faut absolument...
10:06 En plus, qu'ils aient une dernier mot.
10:07 C'est quelque chose de...
10:08 Je sais pas, pour moi, c'est du l'opinisme, ça va pas chercher plus loin.
10:13 C'est stigmatiser en permanence un individu.
10:16 Et moi, je ne supporte pas parce que je pense que j'ai quand même autre chose à vendre
10:19 que cette connerie. - Mais il y a un disque.
10:21 - Depuis 10 ans, je raconte autre chose aux gens, sinon ils ne viendraient pas me voir.
10:25 Franchement, il faudrait être con pour acheter le disque d'un mec
10:28 qui parle de sida depuis 10 ans.
10:29 En plus, ils ne crèvent pas, alors qu'est-ce qui me fait chier ?
10:31 Tu vois, c'est un peu ça.
10:32 Il fait chier, le solo, de ne pas crever.
10:35 Je serais devenu James Dean.
10:38 - Ouais.
10:39 C'est bien, t'as mis les choses au point.
10:42 - Ouais, j'en profite d'être là. - Profites-en.
10:44 Ils regardent, les mecs.
10:45 [Applaudissements]
11:08 Alors, même au solo, on va revenir à l'artiste.
11:12 On va revenir à l'artiste, on va revenir au poète,
11:15 avec une interview en un mot.
11:17 [Musique]
11:23 Quel est le mot qui sonne le mieux dans la langue française pour toi ?
11:26 - Pont-au-combo.
11:28 - Quel est le mot que tu préfères entendre en anglais ?
11:31 - Fuck you.
11:33 - Quel est le mot que tu n'as jamais dit à une femme ?
11:36 - Fuck you.
11:37 - Quel est le mot que tu n'as jamais dit à un homme ?
11:40 - Fuck me.
11:41 [Rires]
11:43 [Applaudissements]
11:48 - Quel est le mot que tu ne voudrais pas entendre dans la bouche d'un enfant ?
11:51 - Sécurité de l'emploi.
11:53 - Quel est le mot qui pourrait te faire tout quitter ?
11:56 - Pareil.
11:58 - Quel est le mot qui revient le plus souvent dans tes chansons ?
12:01 - La vie.
12:02 - Quel est le mot qui revient le plus souvent dans ta tête ?
12:04 - Les sentiments.
12:07 - Quel est le mot qui revient le plus souvent quand on parle de toi ?
12:10 - Le talent.
12:12 - Quel est le mot qui te rappelle ton meilleur souvenir ?
12:17 - Premier Olympia.
12:19 - Ça, c'était bien.
12:20 - Quel est le mot qui résume tes faiblesses dans la vie ?
12:23 - Le shit.
12:25 - Quel est le mot qui te donne envie de gagner ?
12:28 - T'as tout perdu.
12:29 - Quel est le mot qui te donne envie de pleurer ?
12:32 - Plus de victoires.
12:35 - Fais pitié pour moi.
12:37 - Quel est le mot qui te donne envie de pleurer ?
12:39 - Fais pitié pour lui.
12:40 - Quel est le mot que tu voudrais qu'on grave sur ta pierre tombale ?
12:43 - Vive la Révolution.
12:45 - Mais pour être sûr de ne rien rater de Inalarditube, abonnez-vous et mettez un pouce bleu.
12:50 - Abonnez-vous.
12:51 [SILENCE]

Recommandée