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  • 23/06/2023

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Transcription
00:00 Tuer quelqu'un, il faut qu'il soit vivant.
00:02 Vous ne pouvez pas tuer quelqu'un qui est mort.
00:03 Ce qui me fait le plus écho, c'est que je vois qu'on travaille de la même manière
00:12 dans le passé qu'aujourd'hui.
00:15 Donc on est, avec cette photographie-là, vers le milieu du XXe siècle.
00:20 Il y a presque 100 ans, finalement.
00:22 Eh bien, on travaille toujours de la même manière.
00:24 On utilise même toujours les mêmes instruments.
00:25 J'ai encore ici des instruments dont je trouve photos
00:29 sur les photographies d'époque.
00:30 C'est complètement fou.
00:31 Ce qui a le plus évolué, c'est qu'on ne travaille plus dans les mêmes conditions.
00:35 À l'époque, on faisait des autopsies dans des morgues communales,
00:39 dans les morgues de cimetières, etc.
00:40 Aujourd'hui, on ne fait plus ça.
00:41 Ce qu'on veut, c'est avoir un bon éclairage
00:43 parce que bien voir les lésions est une chose vraiment super importante.
00:46 Ce qu'on veut, c'est avoir la possibilité de nettoyer le corps.
00:49 Donc, il nous faut une arrivée d'eau.
00:50 Mais s'il y a une arrivée d'eau, il faut aussi un écoulement d'eau.
00:53 Et ça, dans les morgues, on n'avait pas.
00:55 Enfin, pas nécessairement.
00:56 On travaillait avec des seaux, vous voyez, pour nettoyer le corps.
00:59 Et puis, le seau devenait vite sale.
01:01 Il fallait changer l'eau.
01:02 Il fallait aussi drainer l'eau qui était sur la table.
01:04 La table débordait.
01:05 C'était assez difficile de travailler dans des conditions comme ça.
01:09 Donc, essentiellement, ces deux choses-là.
01:11 Ce qui a changé aussi par rapport à la photographie,
01:13 c'est qu'on est en photographie couleur.
01:15 Et ça, c'est maintenant que je me rends compte
01:18 à quel point on a de la chance d'avoir la couleur.
01:20 La couleur permet de bien voir les structures qu'on prend en photo,
01:23 de bien les identifier
01:25 et surtout de bien voir que les lésions sont antémortèmes et pas postmortèmes.
01:29 C'est-à-dire qu'elles ont bien été créées du vivant de la victime
01:31 et pas après son décès.
01:33 Ce qui est un élément fondamental,
01:35 puisque pour tuer quelqu'un, il faut qu'il soit vivant.
01:38 Vous ne pouvez pas tuer quelqu'un qui est mort.
01:39 C'est ce qui fait la différence.
01:40 Et enfin,
01:42 ils faisaient des lésions en plan large
01:44 et nous faisons des lésions en plan large et rapprochées.
01:46 À l'époque, ça ne se faisait pas.
01:48 Ils n'avaient peut-être pas le matos.
01:49 Je ne sais pas très bien parce que je ne m'y connais pas en photographie,
01:51 mais ils ne faisaient pas de gros plans, des lésions.
01:54 Or, c'est une chose qui, pour nous, est devenue indispensable.
01:56 Le plan large, on voit où la lésion se trouve.
01:59 Le plan rapproché, on voit la lésion et on peut l'analyser.
02:02 Et ça, c'est d'autant plus important d'avoir des photos
02:05 qu'une autopsie, on ne peut pas la refaire.
02:07 Ça veut dire que la photographie est absolument indispensable
02:10 pour que plus tard, un autre médecin légiste puisse se positionner sur l'autopsie
02:16 et dire "je ne suis pas d'accord, cette lésion-là, vous dites que c'est ça,
02:19 mais ça pourrait aussi être autre chose"
02:21 et qu'on puisse se mettre à discuter et avoir un débat.
02:23 [Musique]
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