LIGUE 1 - S’il s’engageait avec le Paris Saint-Germain, Rayan Cherki risquerait d’ajouter son nom à une triste liste. Celle des joueurs recrutés pour jouer les doublures… et dont la carrière a battu de l’aile voire a périclité à Paris. Julian Draxler en est le grand exemple, selon Martin Mosnier, qui débat avec Maxime Dupuis du difficile statut de remplaçant au PSG vendredi dans le FC Stream Team.
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00:00 Allez, on va démarrer avec le Paris Saint-Germain.
00:01 Et donc, cette information transfert qui est venue de nos confrères de l'équipe,
00:07 qui annonçait que Paris réfléchissait à enrôler Ryan Scherke cet hiver.
00:12 Pourquoi ? Parce qu'il faut remplacer Pablo Sarabia, qui est parti.
00:15 Et donc, Paris cherche à muscler son banc en attaque.
00:18 On rappelle qu'il y a les trois intouchables, il y a Ekitikeh,
00:22 mais voilà, ça manque un peu de poids offensif.
00:24 Donc, Paris réfléchirait à Scherke.
00:27 Et comme ça semble être le cas si Lyon retient Scherke, et non pas la nuit,
00:33 le PSG réfléchirait à Malcom.
00:36 On s'est penché un peu sur les destins des remplaçants parisiens.
00:41 Ces mecs-là qui sont arrivés, comme Scherke ou Malcom, si c'était le cas,
00:46 qui sont arrivés à Paris dans la peau de remplaçants,
00:48 et force est de constater que ça n'a jamais marché ou presque.
00:53 Alors, on a fait une typologie de ces joueurs-là.
00:57 Donc, ceux pour qui ça n'a pas marché, alors là, on a un échantillon
01:01 parce que c'est à peu près 99% de ceux qui ont signé à Paris,
01:04 de Draxler à Vignaldum, en passant par Rerra, Bakker, Florenzi, Gay,
01:08 Kerer, Diallo, Rafinha, Icardi, Choupo-Moting, Ressé, Berchiche,
01:11 et aujourd'hui, Soler, Ruiz, on aurait pu en rajouter quelques-uns,
01:15 comme même on aurait pu remonter à Krikoviak ou Guedes.
01:17 Ça n'a pas marché pour eux.
01:20 Ceux qui ont un bilan moyen, on va dire, Bernat, Danilo Perreira et Mukiele,
01:26 et ceux, et même celui, j'ai envie de dire, qui a plutôt réussi.
01:30 Et là, je pense à Moïse Khin.
01:33 Donc, les réussites sont rares, les échecs sont nombreux.
01:38 On va dire, ouais, 90% de ceux qui sont arrivés en qualité de remplaçant.
01:42 Maxime, pourquoi c'est impossible d'être un remplaçant au PSG ?
01:45 Je pense qu'il y a plein de choses.
01:47 Alors, dans la liste, moi, je mettrais un tout petit peu à part Mukiele et Soler-Ruiz
01:50 parce que c'est la saison actuelle et je préfère attendre.
01:53 Mais n'empêche que c'est vrai que pour Soler et Ruiz,
01:55 on en vient finalement à se demander le pourquoi du comment,
01:59 notamment Ruiz, qui était plutôt pas mal, qui avait montré de bonnes choses.
02:01 Et puis, on se dit, bon, finalement, c'est peut-être pas aussi bien que ça.
02:04 On aurait pu, on en a parlé aussi tout à l'heure, parler de Marquinhos,
02:07 qui arrive dans la peau d'une doublure
02:09 qui est là pour grandir et qui réussit globalement.
02:13 Mais c'est un cas hyper isolé.
02:15 Moi, j'ai fait une deuxième typologie dans la typologie,
02:19 c'est-à-dire il y a ceux qui se sont perdus à Paris
02:21 et vraiment dans la ville, dans la ville de Paris,
02:23 c'est-à-dire Julian Drexler, par exemple, qui lui a fini par satisfaire.
02:28 Il faut se rappeler de ce qu'est Julian Drexler en 2016
02:31 avec l'équipe d'Allemagne.
02:33 C'est un joueur hyper prometteur et Paris l'achète pour en faire quelque chose de bien.
02:36 Il a vite se décourager.
02:39 J'ai l'impression qu'il est très découragé globalement du football maintenant
02:41 parce qu'on voit que le problème n'est pas qu'à Paris et qu'il s'était perdu.
02:44 Tout simplement, il était bien dans la ville et il n'avait pas envie d'aller beaucoup plus loin.
02:47 Il y a ceux qui n'avaient pas la carte.
02:49 Je pense à Choupo Motting, qui n'est pas assez prestigieux pour un club comme le PSG.
02:54 On voit ce qu'il fait au Bayern, ce qui prouve que ce n'est pas un manchot.
02:57 Ouguiedes, qui a bien...
02:58 Ouguiedes.
02:59 Et il y a ceux qui ont été...
03:01 Je mettrais, j'ajouterais, il y a les erreurs.
03:02 Après c'est de l'erreur, ça arrive.
03:04 Et il y a ceux qui, pour moi, ont été balottés et pas capables de supporter le poids de leur transfert.
03:08 Je pense notamment à Kerrer,
03:09 parce que je pensais que personnellement, que ce serait mieux.
03:12 C'était un peu la suite d'un Marquinhos, c'est-à-dire qu'on fait venir un joueur un peu cher
03:15 et on se dit "on va le faire grandir".
03:16 Or, il n'a pas réussi.
03:18 En fait, on ne peut pas penser que le PSG se trompe à chaque fois quand même.
03:22 Parce que s'il se trompe à chaque fois, c'est qu'il y a vraiment, vraiment un immense problème.
03:25 Là où je pense que le PSG fait une erreur,
03:28 parce que la liste est trop importante pour être un hasard,
03:31 c'est qu'en fait, le PSG est un club qui a du mal à trouver l'entre-deux.
03:34 Rappelez-vous 2015-2016, la ligne d'attaquants du PSG,
03:37 c'est Zlatan Kavani, Ongenda et Augustin.
03:39 C'est-à-dire qu'on se rappelait, rappelez-vous à cette époque-là,
03:42 il faut une doublure, il faut une doublure, on ne trouve pas une doublure.
03:44 Et à l'époque, moi je pensais à des joueurs,
03:46 je n'ai pas forcément lu, mais du type de gamero.
03:48 C'est-à-dire un type qui va sortir du banc,
03:51 qui va mettre ses buts, qui est entre deux, qui ne peut pas non plus demander à jouer tout le temps,
03:54 parce que derrière Zlatan et Kavani c'est difficile,
03:57 mais au moins qui est dans un entre-deux.
03:58 Ils ne le trouvaient pas ce joueur-là.
04:00 Maintenant, finalement,
04:02 quand on regarde les noms, on pourrait se dire qu'ils les trouvent.
04:04 Or, je pense que tout simplement, je développerai après de t'avoir laissé la parole,
04:07 je pense qu'il y a une force d'inertie trop forte avec les statuts au PSG, tout simplement.
04:10 Je vais dire un mot très vite, lundi,
04:13 Pays de Cassel, PSG,
04:15 c'est formidable que Mbappé marque cinq buts,
04:16 mais en vrai, ce match-là, il n'a pas vraiment besoin de le jouer,
04:19 ou en jouer une partie,
04:20 mais simplement, il a besoin, c'est un glouton du but,
04:23 il a besoin de jouer, il se fait plaisir, il met ses cinq buts,
04:26 mais en vrai, vous comprenez cette situation-là, il y a 15 ans,
04:29 ce match-là, il ne le joue pas ou il le joue à moitié.
04:31 Mais les trois de devant sont obsédés par leur stat,
04:34 et c'est pour ça que ce sont des grands joueurs aussi.
04:36 Leur stat, leur chiffre, la course au ballon d'or, etc.,
04:40 ce qui les pousse à jouer tous les matchs.
04:42 Mais de toute façon, pour moi, il y a plusieurs problèmes.
04:45 Problème numéro un,
04:47 c'est qu'effectivement, les titulaires ne bougent pas,
04:50 parce que, problème numéro deux,
04:52 il y a un trop grand écart entre les titulaires et les remplaçants aussi.
04:55 C'est-à-dire que, comme il ne faut pas faire d'ombre,
04:57 ou ne pas mettre en péril le statut des titulaires,
05:01 on prend des joueurs qui sont quand même très loin du niveau,
05:04 alors là, je parle surtout en attaque, très loin du niveau des trois de devant.
05:07 Donc, en fait, il n'y a pas d'entre-deux.
05:11 La deuxième chose, et ça, pour moi, c'est le cœur du problème,
05:14 c'est qu'il n'y a pas de concurrence.
05:15 La concurrence, c'est les fossés de base.
05:17 C'est-à-dire qu'il y a un 11, en gros, Paris-Saint-Germain,
05:20 il y a des stars qu'il faut faire jouer.
05:22 Ces mecs-là, de toute façon, ils ont un statut qui est intouchable.
05:26 Donc, mettez-vous à la place d'un Sarabia, d'un Draxler,
05:29 qui va avoir 10 minutes en Liguain contre Strasbourg,
05:33 puis 10 minutes, trois semaines après, contre Reims,
05:35 puis 7 minutes, deux semaines après, contre Ajaccio.
05:39 Il sait que son statut, quoi qu'il se passe sur le terrain,
05:41 quoi qu'il fasse, son statut ne bougera pas.
05:43 Qu'il mette trois buts ou qu'il fasse n'importe quoi,
05:46 ça ne changera rien pour lui.
05:48 Donc, finalement, c'est assez facile, comme Draxler,
05:52 de profiter de son gros salaire et de se laisser couler petit à petit.
05:55 Ces joueurs-là, ils ont besoin d'être challengés,
05:57 ils ont besoin d'être piqués, ils ont besoin d'être managés, tout simplement.
06:00 Or, au Paris-Saint-Germain, c'est impossible,
06:03 du fait même de la construction de cet effectif-là.
06:05 Et c'est là le vrai problème, c'est qu'il n'y a pas de concurrence.
06:09 Prenez un mec comme Sarabia.
06:11 Sarabia, je pense foncièrement que c'est un bon joueur.
06:13 Le mec cartonne au sporting l'an dernier,
06:16 il revient cette année, on se dit, voilà, on a la solution de RL3,
06:20 résultat, voilà, il s'enfonce et puis tu doutes,
06:23 voilà, tu as moins de confiance,
06:24 ça boit des joueurs capés, etc.
06:27 Quand tu joues moins, quand tu as moins de confiance,
06:28 tu rentres sur le terrain, c'est des mecs qui sont habitués à être titulaires,
06:31 ils ne peuvent pas donner leur pleine mesure en 5-7 minutes.
06:35 Donc, voilà, pour moi, le cœur du problème, c'est que ça,
06:38 il n'y a pas de concurrence, que c'est faussé et que les dés sont piqués.
06:40 Et pourtant, on sent qu'il y a des efforts, Galtier l'a compris,
06:42 on sent qu'il essaie, mais il n'y a qu'à voir,
06:45 et c'est aussi l'environnement,
06:46 c'est-à-dire qu'il y en a un de devant qui sort,
06:48 on va regarder s'il fait la tête, c'est compliqué.
06:51 Regardez Guardiola, Manchester City,
06:53 c'est un effectif qui n'est pas construit pareil,
06:54 évidemment, il y a d'immenses stars,
06:55 mais ce n'est pas le star system comme on l'entend.
06:57 Oui, tu as 25 joueurs.
06:58 Il y a 25 joueurs et ça tourne, voilà, et c'est une gestion.
07:01 Et c'est vrai qu'un joueur, vous mettez,
07:02 mettez-vous simplement dans la place d'un joueur comme Sarabia ou d'un autre,
07:06 vous savez que vous allez avoir besoin de jouer.
07:07 Déjà, il faut vraiment être bon sur le peu de temps qu'on vous donne,
07:09 parce que si vous vous plantez,
07:11 vous savez que vous allez en prendre plein la poire
07:12 et que c'est assez impitoyable.
07:13 Mais ça, à la limite,
07:15 c'est un joueur qui va grandir.
07:16 C'est un joueur qui va grandir.
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