Ce collectif de militants écologistes sera dissous ce mercredi en Conseil des ministres. Le ministre de l'Intérieur accuse les Soulèvements de la terre d'être à l'origine de plusieurs "actions violentes" contre la construction de mégabassines.
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00:00 La politique Mathieu Croissando, le ministre de l'Intérieur, va présenter tout à l'heure au Conseil des ministres le décret de dissolution du mouvement écologiste radical "Les soulèvements de la terre".
00:11 Oui et la question qui se pose c'est est-ce que le gouvernement n'est pas en train de tenter d'écraser une mouche avec un marteau ?
00:17 "Soulèvements de la terre", on le rappelle c'est un collectif né dans la contestation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, enfin du projet d'aéroport.
00:23 Un collectif qui regroupe des militants écologistes radicaux sur l'ensemble du territoire.
00:27 Alors je dis radicaux parce que leur méthode le sont, on les a vu dégrader des biens, des installations, des propriétés privées, on les a vu participer à des manifestations
00:35 où les manifestants s'en sont pris parfois très violemment aux forces de l'ordre à Saint-Sauline lors de la mobilisation contre le projet de mégabassine en Loire-Atlantique
00:44 ou le week-end dernier encore contre le projet de tunnel Lyon-Turin.
00:48 A chaque fois c'était des manifestations interdites d'ailleurs.
00:52 Pour les dissoudre, le ministère de l'Intérieur s'appuie sur un article du Code de la sécurité intérieure.
00:57 Que dit cet article ?
00:58 "Sont dissous par décret en Conseil des ministres toutes les associations ou groupements de fêtes qui provoquent à des manifestations armées ou à des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens."
01:08 Mais cet article il vise aussi des groupes de combat, des milices privées qui attendent à l'intégrité du territoire ou à la forme républicaine du gouvernement.
01:17 Mais cet article il vise aussi des gens qui font preuve de collaboration avec l'ennemi, qui se contribuent par leur action à la discrimination, à la haine,
01:24 voire qui se livrent à des agissements au vu de provoquer des actes de terrorisme.
01:27 Et c'est là où on se dit est-ce qu'on est quand même pas un peu hors sujet ? Est-ce que c'est bien de ça dont il s'agit ?
01:32 En tout cas c'est ce que pense le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, non ?
01:35 Oui, alors il l'a dit hier "Aucune cause ne justifie qu'on blesse des policiers et des gendarmes" et ça il l'a dit à l'Assemblée.
01:41 Et pour le coup il a raison, on ne peut évidemment que lui donner raison.
01:44 Mais au printemps dernier le même Gérald Darmanin avait dénoncé ce qu'il qualifiait d'éco-terrorisme,
01:48 donc une petite phrase qui lui avait été beaucoup reprochée.
01:50 Il avait fustigé les exerctions fortes contre les forces de l'ordre, mais aussi les appels à l'insurrection
01:55 et dénoncé l'action d'une ultra-gauche voulant mettre à bas la démocratie.
01:59 Bref, ça ressemblait quand même à un prix de gros en quelque sorte pour mettre tout le monde dans le même sac,
02:03 ce qui comporte au passage un risque de nature juridique, parce que quand on met tout le monde dans le même sac,
02:07 qui peut s'assurer ou assurer en tout cas qu'il s'agisse si bien de militants de soulèvement de la terre
02:11 qui s'en sont pris aux forces de l'ordre de façon ultra-violente ou à ses actes lors des manifestations.
02:17 Alors le collectif a réagi d'ailleurs en disant cette nuit "on ne dit sous pas des soulèvements"
02:22 et les soulèvements de la terre vont saisir la justice pour casser ce décret.
02:27 Oui et il reviendra au Conseil d'État de trancher.
02:30 Mais au-delà de cette question juridique, cette dissolution pose aussi des questions politiques,
02:34 en particulier dans un pays où on reste très attaché à deux piliers que sont la liberté d'association et la liberté de manifestation.
02:40 On le voit bien en fait, il y a deux logiques qui sont à l'oeuvre.
02:43 Des militants d'un côté qui sont convaincus à tort ou à raison d'incarner le camp du bien,
02:47 celui de la lutte contre le réchauffement climatique, et qui sont prêts à tout, y compris à des actions illégales.
02:52 Et puis en face, un gouvernement qui répond qu'on ne peut pas tout faire tout de suite et qui lui, incarne le camp du droit.
02:58 Cette situation, elle est le résultat quand même d'une absence de dialogue ou de consensus,
03:01 j'allais dire qu'on ne peut pas reprocher seulement à ce gouvernement,
03:04 mais il n'y a pas de consensus ni de dialogue en France suffisant sur la nécessité,
03:07 les moyens qu'on se donne pour lutter contre le réchauffement climatique.
03:11 Et la seule chose dont on est sûr en fait, c'est que cette dissolution n'éteindra pas la contestation.