LENGLET CO -  L'Allemagne casse sa tirelire pour accueillir la future usine Intel - Vidéo Dailymotion

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Regardez Lenglet-Co du 20 juin 2023 avec François Lenglet.

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00:02 RTL 7h38, Langue Léco avec vous François Langlet.

00:09 Bonjour Yves, bonjour à tous.

00:11 Alors, les projets de méga usines se multiplient en Europe avec des méga subventions.

00:15 Oui, hier c'était le géant américain Intel

00:18 qui annonçait l'implantation d'un complexe industriel de fabrication de semi-conducteurs à Magdebourg.

00:22 C'est en Allemagne, pour 30 milliards de dollars d'investissement,

00:26 dont au moins 10 milliards de subventions publiques.

00:29 En réalité, selon une bonne source de Bercy, on est plutôt à 12 milliards d'aides publiques.

00:34 Montant faramineux, c'est probablement la plus grosse aide publique jamais consentie

00:39 pour installer une usine sur le vieux continent.

00:41 Et visiblement, ce n'est pas le seul exemple récent.

00:43 Non, vous avez raison, dans les semi-conducteurs, en France,

00:46 avec la future méga usine de Kroll près de Grenoble

00:49 qui associe le franco-italien STM et Global Foundries,

00:52 7 milliards et demi d'investissement total, c'est près de 3 milliards d'aides publiques.

00:57 En Allemagne encore, 8 milliards d'aides publiques sur les gigantesques projets

01:01 à 21 milliards de Bosch, Wolfsbid et Infineon.

01:04 Vous voyez que le taux de subvention est de l'ordre du tiers, c'est énorme !

01:09 Et c'est évidemment la même chose pour les super usines de batteries pour véhicules électriques.

01:13 On peut parier que la future usine de Tesla en Europe,

01:15 peut-être en France, bénéficiera aussi d'une très forte subvention.

01:19 - Comment s'explique de tels montants d'aides ?

01:22 - La raison clé Yves, c'est qu'en ce moment, la carte de l'industrie mondiale est complètement bouleversée.

01:27 Nager, ces usines, on les aura installées en Chine ou dans l'orbite chinoise, à Taïwan.

01:32 On ne se serait même pas posé la question.

01:35 La tension entre la Chine et l'Occident a fait monter les risques,

01:37 avec la crainte d'une invasion de Taïwan,

01:40 sans oublier l'expérience des pénuries des dernières années.

01:44 Tout ça milite pour la relocalisation.

01:46 Du coup, chaque pays veut maintenant s'équiper en composants stratégiques,

01:51 au nom de la souveraineté.

01:53 Et les industriels font monter les enchères de la part des États,

01:56 afin de récupérer le maximum d'argent pour s'installer,

01:59 surtout en Europe, où il faut aussi compenser un prix de l'énergie qui est plus cher qu'en Amérique.

02:04 - Alors ça veut dire que c'est la guerre des aides, c'est ça ?

02:06 - Et c'est exactement ça.

02:08 Et tous les coups sont permis, un acteur de premier plan dans cette bagarre européenne et mondiale,

02:12 me disait avant-hier que c'est la géographie industrielle des 50 ans qui viennent qui se décide maintenant.

02:18 Ça justifie casser sa tirelire.

02:20 - Alors dites-moi, toutes ces aides, ça n'est pas interdit par la Commission de Bruxelles ?

02:23 - Ça l'était Yves, mais toutes les digues ont sauté, justement à cause de la compétition mondiale.

02:28 Et pour répondre aux subventions massives que le gouvernement américain accorde aux usines qui arrivent sur son sol.

02:34 On a souvent parlé de l'Ira à ce micro.

02:37 Du coup, l'Europe a changé de doctrine.

02:39 C'est heureux, à ceci près que dans un jeu non-coopératif comme celui-là,

02:44 c'est quand même toujours celui qui a le plus de moyens qui gagne.

02:46 Suivez mon regard, c'est l'Allemagne.

02:49 À l'origine du projet européen, les aides d'État avaient été proscrites justement pour éviter les distorsions de concurrence.

02:56 C'est une époque révolue.

02:57 - Merci beaucoup François Langley.

02:58 On vous retrouve sur le site et sur l'application RTL.

03:00 !

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