Mort de Berlusconi : "Les éloges à sa gloire sont hallucinants"

  • l’année dernière
Les hommages du monde entier ont afflué après la mort de Silvio Berlusconi, disparu à l'âge de 86 ans. L'ancien premier ministre italien a tenu le haut du pavé pendant des décennies. Mais les éloges à la gloire de Silvio Berlusconi sont hallucinants. Quand je vois Matteo Renzi, le leader social-démocrate italien, quasiment au bord des larmes, je me pince. Et tous les LR ou le RN qui sont à deux doigts de s’agenouiller en parlant d’un homme d’État. C’est une figure qui disparaît, sans aucun doute la figure qui a le plus marqué l’Italie, mais ce n’est pas un De Gaulle italien. L’Italie perd un personnage, mais pas un grand homme d’État. Franchement tout ça est très exagéré.


Et puis c’est oublier un peu vite que Berlusconi c’est l’homme des scandales sexuels, des malversations financières, du "bunga bunga", du trash à la télé. C’est lui qui a inventé le bling-bling. Il n’était pas la classe incarnée, Berlusconi ! Berlusconi, c'est aussi le premier populiste au pouvoir en Europe, le modèle politique qui donne Trump, Orban, Bolsonaro, Johnson. Toute sa vie il a fait de la politique de façon vulgaire : sur les homosexuels, les femmes, il faisait des blagues racistes en public. Il surnommait Barack Obama "il bronzato", le bronzé. Pardon mais homme d’État, ça ne colle pas !

Que laisse-t-il derrière lui ?
Il a été un bâtisseur des médias, un magnat de la presse qui a créé un empire après avoir fait fortune dans le bâtiment. Mais là encore souvent de manière douteuse, entouré de personnages louches, mafieux. A plusieurs reprises ses affaires l’ont conduit devant les tribunaux. Alors si on peut reconnaître son instinct, on raconte comment il a racheté le club de foot de l'AC Milan. Un club avec lequel il rafle cinq Ligues des champions et huit titres de champion d’Italie. Et on peut dire qu’entre le football et les variétés à la télé, il savait parler aux Italiens. C’est comme ça qu’il s’est fait élire.

Le foot lui permettait d’aligner des contrats avec de grands joueurs, comme Ronaldhino, juste avant les élections. C’était malin. Mais s’il a réussi à occuper fréquemment le pouvoir, je rappelle qu’il a été trois fois président du Conseil, son bilan politique n’est pas fameux.

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