Asile et migration : les 27 s'accordent sur une nouvelle politique

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00:00 C'est l'accord majeur des 27 sur la migration et l'asile, renforcement des frontières et refonte du règlement de Dublin.
00:06 Cette réforme, longtemps espérée par les pays du sud de l'Union Européenne, devrait permettre la solidarité entre les 27 en soutien aux pays de première entrée, dite première ligne.
00:15 Caroline de Camaray, vous êtes notre spécialiste des questions européennes. En quoi consiste tout d'abord cet accord ?
00:20 Alors déjà, c'est un accord des ministres de l'Intérieur, les 27 qui étaient réunis à Luxembourg, à l'exception de Gérald Darmanin, qui a quitté précisément la salle en direction d'Annecy, justement, par rapport au drame qui s'y jouait.
00:33 Les ministres de l'Intérieur se sont accordés sur deux gros chapitres du fameux pacte de l'asile et de la migration qui a été présenté par la Commission européenne et qui n'arrivait pas à passer le cap, justement, de l'exécutif depuis septembre 2020.
00:48 La Pologne et la Hongrie ont voté contre parce que vous savez que pour ces votes sur les questions de migration, il faut simplement une majorité qualifiée d'au moins 15 Etats membres représentant 65% de la population de l'UE.
01:02 Donc contre la Pologne et la Hongrie, la Bulgarie, Malte, la Lituanie et la Slovaquie se sont abstenus. Mais le texte passe avec surtout une simplification des procédures, un rétrécissement des délais au maximum 12 semaines pour les migrants qui ont statistiquement le moins de chances d'être connus finalement demandeurs d'asile,
01:24 comme par exemple les Sénégalais, les Marocains, les Tunisiens, les Algériens, les Bangladis ou les Pakistanais, qui s'accompagnent tout cela d'un renforcement des frontières.
01:34 Deuxième grosse avancée de ce texte, eh bien, il est l'agré à une solidarité obligatoire entre les pays, mais un peu flexible.
01:44 En l'occurrence, il y aura un mécanisme de solidarité pour 30 000 demandeurs d'asile par an qui arrivent la plupart du temps via la Méditerranée, en tout cas vers cette route, vers des pays de première arrivée comme l'Italie, la Grèce, l'Espagne, etc.
02:00 Ces 30 000 demandeurs d'asile seront automatiquement relocalisés dans tous les pays membres, sauf ceux qui n'en voudront pas et alors là, ils devront payer 20 000 euros par réfugié refusé.
02:14 Donc c'est une compensation financière pour des pays comme la Pologne et la Hongrie qui ne veulent pas se voir imposer effectivement des demandeurs d'asile. Et c'est donc ce point d'accord qui a été trouvé entre les pays.
02:30 Est-ce que ça règle vraiment le problème des demandeurs d'asile et des réfugiés ?
02:33 On est 8 ans après une énorme crise migratoire, 3 ans après le premier projet de la Commission européenne sur ce droit d'asile.
02:41 Ça a été adopté, je vous le disais, au niveau des pays, mais le texte doit encore passer devant le Parlement européen avec la visée de réussir à le faire entrer en vigueur avant les élections européennes dans un an pile.
02:54 Évidemment, ce sera la migration un sujet phare de la campagne, ça pourrait aider à désamorcer justement un discours très très haineux et très dur sur ces questions de migrants.
03:06 Ça lève en tout cas un poids sur le fameux règlement de Dublin qui renvoyait toujours aux premiers pays d'arrivée la gestion de ces demandeurs d'asile, en particulier, je vous le disais, la Grèce, l'Espagne, l'Italie.
03:20 Mais est-ce qu'on va réussir concrètement à le mettre en œuvre ? Ça repose sur la capacité finalement d'expulser les migrants déboutés, donc de la bonne volonté des pays de départ, d'origine.
03:33 On essaye d'avoir des accords avec l'Algérie, le Maroc ou la Tunisie, par exemple, pour qu'ils reprennent effectivement leurs migrants qui ne sont pas vraiment demandeurs d'asile.
03:41 L'Italie et la Grèce qui sont gouvernées à droite voulaient pouvoir effectuer des renvois dans n'importe quel pays d'issue de transit et l'Allemagne et la France s'y sont opposées parce qu'on ne renvoie pas n'importe où les gens.
03:57 Et effectivement, ces idées un peu radicales pourraient ressurgir si seulement le système fonctionne assez mal.
04:04 Tout cela va dépendre de la bonne entente, de la bonne compréhension entre les 27 à l'avenir.
04:09 En tout cas, évidemment, ce système contraste beaucoup avec ce qui se passe pour les Ukrainiens en pleine guerre qui ont obtenu un statut très particulier dérogatoire de protection temporaire,
04:21 qu'ils leur reconnaissent instantanément, le droit de résider, circuler et travailler dans tout pays européen.
04:26 Chaque acte à membre conserve son propre système de délivrance des demandes d'asile.
04:33 Donc on est très très loin de l'harmonisation bien sûr de l'asile et du refuge dans l'Union européenne.
04:39 Merci beaucoup Caroline de Camaray pour votre analyse.

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