Violences conjugales: Aurore Bergé "considère que la justice ne protège pas" la femme de Mohamed Haouas
Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, est l’invitée de BFMTV-RMC ce jeudi.
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00:00 Déjà, il y a une séparation des pouvoirs et la justice est indépendante,
00:03 le parquet est indépendant, mais en tant que femme et en tant que citoyenne,
00:07 je ne peux pas ne pas être interpellée par la décision de justice qui a été prise.
00:10 Il n'y a aucun doute sur le fait qu'il y a eu un fait de violence conjugale.
00:14 Il n'y a aucun doute.
00:15 Les images qu'il démontre, et il l'a même reconnu,
00:18 qu'il a tabassé sa femme, qu'il l'a frappée.
00:20 Et elle-même, d'ailleurs, ne nie pas qu'elle a été violentée.
00:23 Et à la fin, cet homme qui a donc tabassé sa femme est remis en liberté,
00:29 est remis en liberté.
00:30 Donc, il rentre chez lui, auprès de sa femme et auprès de ses enfants.
00:33 Donc, je considère que la justice ne protège pas cette femme.
00:37 Qu'est-ce qui garantit que demain, elle ne sera pas à nouveau victime
00:41 de violences conjugales ?
00:42 Qu'est-ce qui garantit qu'un homme qui a déjà frappé
00:44 n'avait pas déjà frappé par le passé ou ne refrappera pas demain ?
00:47 Et ce qui pourrait se passer pour elle ?
00:49 Donc, la question, c'est comment on fait pour mieux protéger les victimes,
00:52 même parfois malgré elles, parce qu'elles ne souhaitent pas porter plainte,
00:56 parce qu'elles ne souhaitent pas être accompagnées,
00:58 parce qu'elles ont peut-être aussi peur qu'à la fin, de toute façon,
01:00 il y ait une forme de défaillance qui fera qu'elles ne préfèrent pas.
01:03 - La procureure a dit, cette femme, dans son témoignage,
01:06 lorsqu'elle a fini par être retrouvée par la police,
01:09 elle avait donc été vue tabassée, comme vous le dites,
01:11 traînée de force et enfermée dans la voiture de Mohamed Awass.
01:15 Il a fini par être arrêté quelques minutes plus tard.
01:17 Et dans la déposition, elle a même dit devant les policiers
01:20 "je n'ai pas osé crier, je me suis retenue de crier
01:22 parce que j'avais peur qu'ils le tapent plus fort".
01:24 Et pourtant, cette femme décide de ne pas porter plainte.
01:28 Et dit qu'elle est soulagée de le voir rentrer à la maison.
01:32 Qu'est-ce que ça dit ça aussi aujourd'hui,
01:34 dans notre monde du phénomène d'emprisonnement ?
01:37 - Ce qu'il ne faut pas, c'est qu'à la fin, ça se retourne contre elle.
01:40 La victime, c'est elle.
01:42 Ce n'est pas ses propos à elle qu'il faut mettre en accusation.
01:44 Ce n'est pas le fait qu'elle n'ait pas voulu porter plainte
01:47 qu'il faut mettre en accusation.
01:48 C'est lui le bourreau. C'est elle la victime.
01:50 Il faut replacer les choses au bon endroit.
01:53 Et la question, c'est comment la société,
01:56 comment l'État, qui lui doit protection
01:58 parce que nous savons qu'elle est victime,
01:59 garantit qu'elle soit bel et bien protégée.
02:02 Garantit aussi que ses enfants soient bel et bien protégés.
02:05 Parce que quand vous tabassez votre femme,
02:07 on peut difficilement considérer que vous êtes un bon père de famille.
02:09 Donc, c'est tout ça qu'on doit mettre en place.
02:11 C'est ce qu'on souhaite mettre en place aussi auprès des tribunaux.
02:13 On a travaillé sur le sujet.
02:15 C'est Émilie Chandler dans notre groupe qui a travaillé sur le sujet
02:17 pour faire en sorte que dans chaque tribunal,
02:19 il y ait des pôles spécialisés pour mieux accompagner aussi
02:23 justement celles et ceux qui doivent juger pour qu'ils soient mieux formés.