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  • 30/05/2023
+20% de réservations à la Brittany Ferries

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Transcription
00:00 la britanniférise retrouve des couleurs.
00:02 On en parle ce matin avec le directeur général.
00:05 Bonjour Christophe Mathieu.
00:06 Bonjour.
00:07 Le Covid, le Brexit, c'est derrière vous ?
00:10 Le Covid, certainement. Le Brexit, c'est derrière.
00:16 Mais on continue à devoir s'y adapter.
00:18 Il y a encore un peu plus de répercussions.
00:19 Mais le Covid est définitivement derrière nous, oui.
00:21 Quand vous dites qu'il faut s'adapter au Brexit,
00:23 c'est que maintenant, pour aller au Royaume-Uni,
00:25 il faut absolument un passeport quand on est français.
00:27 Par exemple.
00:28 Et ça, ça gêne ? Il y a moins de Français qui vont au Royaume-Uni
00:31 à cause de ça, à cause du coût du passeport,
00:33 des démarches, de l'attente également ?
00:36 Alors oui, on est venu à peu près au deux tiers du niveau de français
00:41 qui allaient au Royaume-Uni en 2019.
00:43 L'année dernière, il n'y en avait quasiment pas eu,
00:46 mais on avait plutôt mis ça aussi sur le contre-coût du Covid.
00:50 Et peut-être le fait aussi qu'un certain nombre de gens,
00:53 depuis, ont fait un passeport.
00:54 Mais aujourd'hui, on est revenu à peu près au deux tiers.
00:57 Donc oui, effectivement, il y a moins de Français allés en Angleterre
01:00 qu'avant le Brexit.
01:01 Mais les réservations sont en hausse,
01:03 elles bondissent même cette année par rapport à l'an dernier, en tout cas.
01:06 Au global, par rapport à l'an dernier, très certainement.
01:10 Et puis on a des lignes, comme notamment les lignes vers l'Irlande,
01:13 entre l'Irlande et la France,
01:15 qui sont très dynamiques, peut-être un peu plus que les lignes du Transmanche.
01:19 Et pourtant, il y a des aéroports,
01:21 les aéroports bretons, Kimper, Brest,
01:23 qui proposent des lignes également vers l'Irlande.
01:26 - Et c'est ce qui fait que les Bretons ont plus envie de prendre le bateau, le ferry ?
01:30 Ça va plus vite en avion ?
01:32 - Oui, mais c'est beaucoup plus sympathique en bateau, d'une part.
01:35 Et d'autre part, il n'y a pas que des Bretons,
01:37 il y a aussi des Irlandais qui viennent en France.
01:39 Donc il y a un petit peu des deux.
01:41 Après, c'est deux marchés différents.
01:43 Je dirais qu'en ferry,
01:45 on profite quand même beaucoup plus de la diversité de l'Irlande,
01:49 puisqu'on peut facilement prendre son véhicule
01:52 pour circuler, aller du Côte des Marins à l'Irlande du Nord
01:56 et faire tout un périple.
01:58 - Alors, plus 20% pour les réservations sur un an.
02:02 Vous dites que les Français sont de retour,
02:04 mais les Britanniques aussi, ils reviennent chez nous ?
02:07 - Alors oui, ils reviennent chez nous.
02:10 Évidemment, pas tout à fait dans les proportions,
02:13 non plus de 2019 pour ce qui est de la France.
02:15 Mais ça, ce n'est pas nouveau.
02:17 C'est une tendance quand même très lourde depuis 20 ans.
02:21 D'une relative perte de part de marché de la France
02:28 par rapport à d'autres destinations.
02:30 Et ça, c'est une tendance très lourde
02:32 qui a commencé depuis 2002,
02:36 où la France était de très loin la première destination des Anglais.
02:40 Aujourd'hui, c'est de très loin l'Espagne et plus la France.
02:43 Même si les Anglais restent une grosse clientèle pour la France,
02:47 l'Espagne est beaucoup plus populaire pour les Anglais que ne l'est la France.
02:51 - Il est 7h48 sur France, Bleu Brésil, nous embarquons ce matin
02:54 avec Christophe Mathieu, directeur général de la Britannique Eiffelries,
02:57 la compagnie maritime basée à Roscoff.
02:59 - Et on le voit avec l'enquête de la région Bretagne
03:02 sur le tourisme qui a lieu tous les cinq ans
03:05 et qui montre que les Allemands sont la première clientèle étrangère
03:08 désormais pour les touristes.
03:10 Alors, on parlait de vos difficultés avec le Covid,
03:12 c'est derrière vous, vous nous avez dit le Brexit,
03:14 ce n'est pas encore, et l'inflation.
03:16 Vous avez fait comment avec la hausse des carburants
03:20 et la hausse de tous les prix finalement ?
03:22 Vous vous êtes adapté, vous avez dû monter les prix, Christophe Mathieu ?
03:26 - Oui, bien sûr, comme toutes les entreprises.
03:29 On a monté les prix, mais on a essayé aussi,
03:32 on essaie autant de faire ce peu d'absorber le plus possible
03:35 dans nos coûts, à les augmentations d'inflation.
03:38 Mais il a bien fallu aussi donner une augmentation
03:41 bien méritée à notre personnel, parce que pendant deux ans,
03:43 évidemment, il ne s'était rien passé.
03:45 Donc oui, bien sûr, on a dû augmenter nos prix
03:48 de 5-6% par rapport à l'année dernière.
03:51 - Donc c'est moins que l'inflation ?
03:53 - C'est à peu près l'inflation officielle en France,
03:56 mais ça dépend si on...
03:57 Nous, on a une inflation particulière,
03:59 puisqu'en tant qu'entreprise de transport,
04:01 les coûts d'énergie impactent énormément.
04:04 Mais comme on peut aussi se couvrir en avance
04:07 et acheter en avance, nous, on avait besoin
04:09 d'augmenter d'à peu près 5-6%.
04:11 Mais dans une entreprise de transport,
04:13 il y a quand même la quarte des coûts
04:15 qui sont des coûts directement liés à l'énergie.
04:18 Et là, l'inflation a été un peu plus élevée.
04:20 - Dans deux jours, c'est le mois de juin,
04:22 la haute saison.
04:23 Est-ce que vous avez tous vos saisonniers ?
04:25 - Oui, presque.
04:27 - Ah, presque !
04:28 - On a tous nos saisonniers pour démarrer la saison.
04:31 On a encore une petite inquiétude
04:34 par rapport à la fin août, début septembre,
04:36 parce que traditionnellement, on a un certain nombre
04:38 de saisonniers qui nous quittent, et parfois,
04:40 sans nous prévenir, on nous donnait trop de préavis,
04:42 fin août, début septembre.
04:44 Mais pour ce qui est de démarrer la saison
04:46 et jusque la fin du mois d'août,
04:48 oui, on a à peu près le niveau de saisonniers
04:51 dont on a besoin.
04:52 Après, si des jeunes gens veulent venir travailler
04:55 en août, plutôt fin août et en septembre,
04:58 il y a de la place.
05:00 - Il y a de la pleine différence des accueils.
05:01 - Ah oui, ça fait toujours rêver d'aller travailler
05:03 sur les bateaux.
05:04 Et vous avez signé une tribune dans Le Marin,
05:06 une tribune contre le dumping social en mer
05:08 des navires sous pavillons de Chypre et Malte,
05:10 qui serait des pavillons de complaisance selon vous,
05:12 sans rien d'européen,
05:13 notamment en termes de législation.
05:15 Ça vous porte préjudice, même sur le transmanche ?
05:18 - Complètement.
05:20 Donc, ce qu'il faut rappeler, c'est qu'un opérateur
05:24 qui s'appelle Ayrish Ferris est allé s'installer
05:26 il y a un an avec ce modèle-là sur le Pas-de-Calais.
05:30 - J'ai eu une pub d'ailleurs Facebook ce matin
05:32 en faisant des recherches.
05:33 - Pardon ?
05:34 - J'ai eu une pub Facebook, notamment ce matin
05:36 en faisant des recherches sur Ayrish Ferris.
05:38 - Oui, très bien, ils ont le droit de faire de la pub.
05:40 Nous, le sujet, ce n'est pas de savoir
05:42 s'ils font de la pub ou pas, quelque part.
05:44 C'est que c'est un modèle qu'on pouvait tolérer
05:46 quand ils nous concurrenciaient uniquement
05:48 sur la ligne vers Cherbourg.
05:51 Mais c'est un modèle surtout qui a eu pour effet
05:54 d'entraîner P&O, autre grande compagnie du transmanche,
05:59 à adopter le même modèle.
06:01 Autrement dit, ce sont des opérateurs aujourd'hui
06:03 qui utilisent un trou dans la législation européenne,
06:07 quelque part, pour utiliser des marins
06:09 qui ne sont pas forcément européens
06:11 mais qui payent vraiment très peu cher
06:13 et qui font travailler très longtemps.
06:15 C'est un modèle qui est en train de gagner
06:18 d'Ouvre-Calais.
06:20 Et nous, d'Ouvre-Calais, c'est une ligne qui,
06:23 quelque part, la ligne la plus importante
06:25 dans le ferry, de très loin, la plus grosse.
06:27 Et c'est elle qui structure beaucoup de choses
06:29 au niveau des prix et notamment du fret.
06:31 Et nous, notre cri d'alarme avec Jean-Marc Rouet,
06:34 c'est de dire "Attention,
06:36 si demain DFDS, qui est le troisième opérateur
06:39 et qui le dit de manière très claire,
06:41 suit le même modèle, c'est-à-dire
06:43 qu'il licencie les marins français et anglais
06:45 sur ces lignes de Dunkerque et Calais,
06:47 alors nous, Britannique Férise,
06:49 on va se retrouver complètement à l'écart
06:51 avec des coûts de production trop élevés
06:54 pour la simple et bonne raison que nous,
06:56 il est hors de question qu'on délocalise les emplois
06:58 puisque vous savez très bien qu'en Bretagne,
07:00 Britannique Férise est viscéralement,
07:02 génétiquement, attachée à donner de l'emploi
07:05 aux Bretons.
07:06 - Et basée à Roscoff.
07:07 - Donc il est hors de question qu'on aille délocaliser des emplois,
07:09 mais en même temps, si les pouvoirs communs
07:12 n'arrêtent pas la délocalisation des emplois
07:14 dans le Féris qui amène à un énorme décalage
07:17 de coût, on a un problème.
07:20 - Merci.
07:21 - C'est ce qu'on dit dans cette tribune.
07:22 - Merci Christophe Mathieu,
07:23 vous êtes le directeur général de la Britannique Férise,
07:26 la compagnie maritime évidemment, basée à Roscoff.

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