Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 23/05/2023
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Christophe Madrolle, Rodrigo Arenas, député LFI et Arnaud Chiche, médecin hospitalier et président du collectif “Santé en danger”.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a

##LES_VRAIES_VOIX-2023-05-23##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00:00 Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 Chers amis, ça n'est pas un vendredi tout à fait comme les autres, il est différent
00:00:09 à chaque fois, mais en tout cas...
00:00:11 - Vous avez dit vendredi.
00:00:12 - J'ai dit vendredi ?
00:00:13 - Oui.
00:00:14 - Ah bon ?
00:00:15 - Oui.
00:00:16 - Non mais sérieux, c'est dingue, c'est dingue, c'est fini.
00:00:17 - Et on n'a pas rien de droit là ?
00:00:18 - Il n'y en a qu'une seule qui suit, il n'y en a que deux qui suivent, Françoise
00:00:22 Debois et vous savez quoi.
00:00:23 - Combien de doigts ?
00:00:24 - C'est pour ça que je me dis que les semaines passent vite, je me passe du mardi au vendredi,
00:00:28 direct, comme ça.
00:00:29 En tout cas, il y a des gens qui s'apprêtaient à faire leur valise, ben non, vous pouvez
00:00:32 les défaire, attendez donc deux trois jours avant de partir en week-end.
00:00:35 - Liliane fait les valises, on rentre à Paris.
00:00:37 - Ça va Philippe David ?
00:00:38 - Ça va très bien et vous ? Vous êtes en pleine forme.
00:00:41 - Il va falloir me surveiller, je vous le dis tout de suite.
00:00:43 - Oh ben pas de soucis, comme le lait sur le feu.
00:00:45 - C'est ça, c'est ça.
00:00:46 Mettez...
00:00:47 Enfin bref, j'allais dire une bêtise.
00:00:48 Allez.
00:00:49 En tout cas, vous êtes les bienvenus dans cette émission jusqu'à 19h avec nos éditorialistes
00:00:53 du jour qu'on va vous présenter dans quelques instants et le numéro de téléphone, vous
00:00:56 le connaissez, 0 826 300 300.
00:00:59 Et au sommaire de cette émission, faut-il légaliser le cannabis ? Après la mort de
00:01:04 trois hommes sur fond de trafic de drogue ce week-end à Marseille, le député LFI,
00:01:08 Manuel Bompart a invité ce matin à réfléchir sur la légalisation du cannabis en France.
00:01:14 L'objectif serait de lutter plus efficacement contre d'autres réseaux de drogue et surtout
00:01:18 de vente d'armes, Philippe.
00:01:19 - Oui, un avis partagé par le Conseil économique, social et environnemental qui, en janvier
00:01:24 dernier, se déclarait déjà favorable à la légalisation encadrée du cannabis récréatif.
00:01:29 Selon lui, la prohibition qui existe en France depuis la loi 2 de 1970 n'a pas fait baisser
00:01:35 la consommation.
00:01:36 Au contraire, alors qu'est-ce que vous en pensez, vous ? Vous pensez qu'il faut légaliser
00:01:39 le cannabis, le vendre comme du tabac et ça ferait de l'argent pour l'État ? Recette
00:01:43 fiscale ? Est-ce que vous pensez qu'il faut être encore plus dur dans la prohibition ? Est-ce
00:01:48 que vous pensez qu'il faut l'encadrer ? Oui, mais dans tous les cas de figure, un seul
00:01:52 numéro pour réagir, le 0 826 300 300.
00:01:55 - Et à cette question, faut-il légaliser le cannabis ? Vous dites non à 59%.
00:01:59 Bien sûr, on vous attend pour en parler.
00:02:01 Et puis à 18h30, autre sujet important, travailler à l'hôpital est-il devenu un métier à
00:02:06 risque ? L'attaque au couteau qui a coûté cette nuit la vie d'un infirmière-père
00:02:12 d'eau du CHU de Reims relance la question des violences physiques et verbales faites
00:02:16 à l'encontre du personnel hospitalier face à une hausse sans précédent de ce type de
00:02:20 violence.
00:02:21 Le ministre de la Santé a assuré qu'une réunion serait organisée dans la semaine
00:02:25 pour tenter de préserver la sécurité et la vie de nos soignants.
00:02:28 Philippe.
00:02:29 - Des professionnels de santé qui seraient 37% avoir été victimes de violences en 2022
00:02:35 selon la Fédération des hospitalisations privées.
00:02:37 Après les mots sur la réaction, Eric Ciotti réclame un grand plan psychiatrie et Force
00:02:42 ouvrière demande des actes politiques forts, des moyens pour l'hôpital après un tel drame.
00:02:46 - Vous travaillez à l'hôpital, que vous soyez aide-soignant, que vous soyez professeur,
00:02:50 que vous soyez infirmière, que vous soyez secrétaire, venez nous dire.
00:02:53 Vous avez peur d'aller travailler, vous avez été victime d'agression, venez nous le dire.
00:02:57 Le numéro le 0 826 300 300.
00:02:59 - Travailler à l'hôpital est-il devenu un métier à risque sur notre compte Twitter ?
00:03:03 Vous dites oui à 74%.
00:03:05 Bienvenue, c'est les vraies voix jusqu'à 19h.
00:03:07 - Les vraies voix Sud Radio.
00:03:08 - Et pour nous accompagner en ce mardi, et donc vendredi, Philippe Bigert, président
00:03:15 de l'Institut de la Parole.
00:03:16 Bonsoir mon cher Philippe Bigert.
00:03:17 - Bonsoir ma chère Féfille.
00:03:18 - Nous sommes très heureux comme tous les jours de vous retrouver.
00:03:21 - Bonsoir.
00:03:22 - Je prends l'exemple.
00:03:23 - Belle jeune femme.
00:03:24 - Et oui, Françoise de Gouet est avec nous aussi, éditorialiste Sud Radio et LCI.
00:03:30 - Ça va, ça va.
00:03:31 - Bah écoutez-nous plutôt pas mal, et vous ?
00:03:33 - Très bien, mais je voudrais savoir avec qui déjeuner parce qu'on l'a coupé, on
00:03:36 l'a coupé la chute.
00:03:37 - Ah, un politique.
00:03:38 Non, j'ai mangé un rognon exceptionnel.
00:03:40 - Ah, tantôt, sauce madère ?
00:03:41 - Mais un au Bourbon.
00:03:42 - Ah, au Bourbon, pas sauce madère.
00:03:44 - C'est mieux.
00:03:45 - Avec une sauce au whisky, c'est très bon.
00:03:46 - C'était bon, avec des endives brévées.
00:03:48 - Donc j'ai eu l'impression de faire un régime.
00:03:50 - D'accord, d'accord.
00:03:51 Et c'est qui le politique ?
00:03:53 - Je vous dirai Mélenchon, vous ne me croyez pas.
00:03:57 - Non, non, mais pourquoi pas ? Vous aimez tellement les paradoxes, pourquoi pas ?
00:04:01 - Oui, mais peut-être pas à table.
00:04:02 - Il ne t'aime pas à ce point surtout.
00:04:04 - En tout cas, j'ai vu vous dire Philippe, si vous avez mangé des rognons à déjeuner,
00:04:10 vous n'avez forcément pas déjeuné avec Sandrine Rousseau.
00:04:12 - C'est clair.
00:04:13 - Et pourtant, j'aimerais bien.
00:04:16 - Eh bien oui, l'invitation est lancée.
00:04:18 - Vous mangez des vegans, ça va être super, le poulpoul, le pilpoul, le poulirifique.
00:04:24 - Christophe Madrol est avec nous.
00:04:26 - Bonjour.
00:04:27 - Christophe, président de Lyon des centristes et écologiste et conseiller régional, région
00:04:31 sud.
00:04:32 Bienvenue.
00:04:33 - Merci.
00:04:34 - Qu'est-ce que tu voulais t'expliquer ?
00:04:35 - Chemise ouverte, cheveux au vent, bronzé.
00:04:37 - Le teint allé.
00:04:38 - Le teint allé.
00:04:39 - C'est le teint marseillais.
00:04:40 - On sent le type qui bosse.
00:04:41 - Je suis accablé de teint.
00:04:44 - Mais toi aussi tu es bronzé, tu es belle Françoise.
00:04:46 - Bien sûr, toi aussi tu es beau, mais on va repartir par mes endroits.
00:04:50 - On y va ?
00:04:51 - Eh bien après les rognons de Philippe Bilger.
00:04:55 - C'est difficile de passer derrière.
00:04:57 - On pourrait parler d'autre chose.
00:04:59 - J'adorais les rognons.
00:05:00 - Les rognons, les rognons.
00:05:01 - J'aime trop les rognons.
00:05:02 - Les rognons, les rognons, les rognons.
00:05:03 - Vous savez ce que disent mes amis quand ils vous écoutent ? On a l'impression d'écouter
00:05:07 à la porte de la cuisine.
00:05:08 - Ils racontent n'importe quoi.
00:05:09 - C'est plutôt marrant.
00:05:10 - En général c'est plutôt Philippe, il faut reconnaître.
00:05:13 Mais là j'ai voulu lui damer le pion.
00:05:15 - Oui, lui damer le rognon.
00:05:16 - Vous pouvez même damer le rognon.
00:05:17 - Je ne sais pas pourquoi vous n'avez pas pris ce pannard.
00:05:18 - C'est pas le meilleur que vous avez fait.
00:05:19 - Je vous assure François, c'était délicieux.
00:05:20 - Alors je vous propose que la semaine prochaine on fasse un débat de 12 minutes sur la sauce
00:05:28 madère.
00:05:29 Allez 0826 33100.
00:05:30 Marie-Alice est avec nous.
00:05:31 Bonsoir Marie-Alice.
00:05:32 - Bonsoir Marie-Alice.
00:05:33 - Bienvenue, qui nous appelle d'Agin dans le Lot et Garonne.
00:05:39 - Non, tu aurais dû dire qu'ils nous appellent du Pays des Merveilles.
00:05:41 - C'est joli.
00:05:42 - C'est bien.
00:05:43 - On peut un peu de poésie nous aider.
00:05:47 - Vous avez beaucoup de temps.
00:05:49 - Moi j'adore Alice au Pays des Merveilles.
00:05:51 - Moi aussi.
00:05:52 - On aurait pu dire aussi Marie-Alice et tu seras heureux.
00:05:55 - C'est bon.
00:05:56 - C'est bon.
00:05:57 - C'est sûr que là les mecs sont largués autour de la table.
00:06:01 - Alors là, mais complètement, chers amis de Sud Radio, je suis dans une sphère d'intellectuel.
00:06:07 - C'est très poétique.
00:06:08 - C'est très poétique aujourd'hui.
00:06:09 - Et vous faites quoi dans la vie Marie-Alice ?
00:06:11 - Alors, je suis infirmière libérale à l'heure actuelle, mais j'ai travaillé 14 ans en structure.
00:06:17 - D'accord.
00:06:18 - Ah ça va être super avec notre sujet.
00:06:20 - Donc le sujet va être passionnant, en tout cas au travers de votre témoignage.
00:06:24 - Les deux sujets, que ce soit le cannabis ou que ce soit l'hôpital.
00:06:27 - Donc bien entendu vous êtes notre vraie voix auditrice aujourd'hui, donc vous avez la priorité sur tous les sujets.
00:06:32 - Vous allez pouvoir jouer aussi avec nous à notre jeu, qui c'est qui qui l'a dit.
00:06:36 - Voilà j'ai réussi à le dire au bout de deux semaines.
00:06:37 - Le qui c'est qui qui l'a dit, c'est le clou de l'émission, vous êtes d'accord ?
00:06:42 - Oui.
00:06:43 - Choisissez Christophe Madro.
00:06:44 - Vous avez bien révisé ?
00:06:45 - Oui.
00:06:46 - Mais je ne sais pas ce que Françoise de Goy a contre moi ou pour moi.
00:06:49 - Non, non, non, je n'ai rien contre toi.
00:06:51 - Non.
00:06:52 - Je pense que sur le succalique, il y en a qui n'y gagne.
00:06:54 - Et je perds systématiquement Alice.
00:06:56 Ne me prenez pas, je perds.
00:06:58 - C'est une fine stratégie.
00:06:59 - Oui.
00:07:00 - Restez avec nous Marie-Alice, tout de suite les réquisitoires du procureur.
00:07:03 - Excellent.
00:07:04 - Et vous voulez requérir mon cher Philippe contre le...
00:07:15 - Non, c'est la musique du jour.
00:07:17 - Ah oui, je me disais, il a changé de chanson.
00:07:19 - Quoiqu'il ait un petit côté Quentin Tarantino, je trouve, Philippe Bigère.
00:07:23 - Je sais bien quoi.
00:07:24 - Allez, c'est un peu décousu aujourd'hui, mais c'est de ma faute.
00:07:27 Paul Kitchen, il y a 29 ans, gagnait la Palme d'Orakan.
00:07:30 - Magnifique.
00:07:31 - Voilà.
00:07:32 - La scène Gult.
00:07:33 - Et René Chiche n'était pas là, et je vous rappelle qu'on aura René Chiche vendredi prochain pour nous parler du Festival de Cannes.
00:07:39 - Des séquences inoubliables.
00:07:41 - Absolument.
00:07:42 Mais cette fois-ci, Philippe Bigère, écoutez bien, c'est le réquisitoire du procureur.
00:07:46 - Les vraies voix Sud Radio, le réquisitoire du procureur, Philippe Bigère.
00:07:52 - Et vous voulez requérir contre la plaie fondamentale de la justice à trop grande lenteur.
00:07:56 - Oui, en fait, je suis frappé, pardon pour la banalité, on s'oriente dans des projets sophistiqués, je vois, pour les violences conjugales,
00:08:07 on propose des mesures qui me paraissent précisément une sorte de fuite par rapport au défi du présent.
00:08:14 À chaque fois qu'on ne veut pas appréhender un problème, on propose de nouvelles mesures qui ne sont qu'une méthode pour ne pas affronter ce qui est là précisément.
00:08:25 Alors, il y a une multitude d'affaires en matière judiciaire qui démontrent qu'on est trop lent.
00:08:31 Alors, bien sûr, on me dira qu'on manque de magistrats, peut-être, qu'on manque de moyens, sans doute, mais je prends l'exemple de Reims et je n'aborde pas le sujet, bien sûr.
00:08:42 Je vais noter que cette personne irresponsable, au moment où elle est laissée dans la nature, elle devait être convoquée pour qu'on lui notifie des mesures de contrôle et d'encadrement.
00:08:55 Pourquoi c'est si lent ? Pourquoi ? Alors, j'ai d'autres exemples qui montrent qu'en définitive, la justice pénale, en tout cas,
00:09:05 intègre beaucoup de données, un certain nombre d'exigences, mais au fond, n'est pas prête encore à satisfaire l'attente du citoyen quand il veut efficacité et rapidité,
00:09:19 comme si ces deux valeurs battaient en brèche forcément l'état de droit. Moi, je pense l'inverse.
00:09:25 - Françoise de Gaulle ?
00:09:26 - Oui, je ne sais pas. Moi, je vous écoute toujours là-dessus. Je pense qu'il faut quand même des délais raisonnables.
00:09:31 Alors, on n'est pas obligé de passer des années sur une affaire, mais je ne suis pas certaine que la rapidité soit mère d'un bon jugement aussi.
00:09:39 Il faut du temps pour se poser, il faut du temps pour instruire. Moi, je suis assez d'accord pour qu'il y ait une forme, en tout cas, de prise de temps,
00:09:47 de laisser le temps au temps. Après, vous dites "quand ça s'éternise", je comprends très bien, mais attention à manier efficacité, rapidité avec la justice.
00:09:56 Je trouve, moi, que c'est un oxymore.
00:09:58 - On va être d'accord, Françoise de Gaulle. Le problème, c'est tout à l'heure, notre ami procureur Philippe Bilger l'a dit, dans la question de violences faites aux femmes.
00:10:04 Tous les jours, les commissaires, les gendarmeries, les commissariats se déplacent pour appréhender des gens qui mettent des claques à leurs femmes.
00:10:13 Le soir même, ils reviennent à la maison. Quand on parlait des jeunes délinquants qui faisaient des rodéos urbains, c'est de la légitime.
00:10:20 On les prend sur le fait, le soir... - Il y a aussi des comparaisons immédiates.
00:10:24 Moi, j'ai l'impression qu'on n'est pas dans un pays non plus où, à entendre l'ensemble des témoignages,
00:10:30 tous les gens qui commettent des larcins, des vols, fracassent leurs femmes, ressortent libres et rentrent chez eux.
00:10:35 Il ne faut quand même pas non plus exagérer. - Mais tu en as, Françoise.
00:10:38 - Tu en as, mais tu as aussi beaucoup de comparaisons immédiates.
00:10:41 Et puis, tu as une justice qui est capable de mettre en examen en deux jours un candidat à la présidentielle aussi.
00:10:47 - On en reparlera, mes amis. Si vous permettez, on en reparlera dans le coup de gueule de Philippe David aux alentours de 18h.
00:10:55 Donc gardez bien votre... - On est absolument gongronnés par une forme d'impatience.
00:11:02 - J'ai perdu le mot. Dans un instant, faut-il légaliser le cannabis ?
00:11:06 - On est correctement à l'ouest aujourd'hui ? - Oui, complètement. On en débat dans quelques instants.
00:11:10 Mais vous savez quoi ? J'ai fait une insomnie totale.
00:11:13 - Et ça commence à se glisser. Il est 17h15, j'ai les yeux qui se touchent.
00:11:18 - Tant que c'est pas des fils dans la tête. - Les trois mots dans l'actu avec Félix Mathieu.
00:11:24 Bienvenue à tous, si vous êtes dans le même état que moi, vous pouvez compatir, bien entendu, à tout de suite.
00:11:28 Nous sommes en direct. Tenez, mes amis Philippe Bilger et Françoise Degoy et notre amie Christophe Madrol sont avec nous.
00:11:37 - Ça débat, ça débat. Mais non, c'est le principe de débattre. Donc on va pas débattre qu'à l'antenne, on peut aussi débattre hors antenne, ce qui est intéressant.
00:11:44 En revanche, on vous a enregistré, on va rediffuser la séquence. Non, je plaisante.
00:11:48 - On va faire la barre. - Mais ça aurait été pas mal.
00:11:51 - Ah bah, ça aurait été intéressant. C'est un vrai fusion, ce que vous dites.
00:11:55 - C'est un peu contredit. - La pluralité et l'engagement de certains journaux et la pluralité d'autres, c'est un sujet...
00:12:01 - Je disais que nous vivions dans un très gros pays.
00:12:04 - Je disais qu'on vivait, parce qu'on parlait des ennuis de notre amie Elisabeth Lévy-Coser, je disais que des régies publicitaires,
00:12:09 quelle que soit la façon pour laquelle elles y arrivent, et je vois bien tout le lobbying de Sleeping Giants,
00:12:14 les régies ont le droit de ne pas vouloir accoler leur nom dans des journaux, comme dans des journaux de gauche, comme dans des journaux de droite ou de droite radicale.
00:12:23 Et que la grandeur pour moi de la France, c'est que tous ces journaux, peut-être qu'Elisabeth me contredira,
00:12:28 tous ces journaux, en tout cas, ont touché ou touchent les aides de l'État.
00:12:31 Donc c'est ça qui est génial, on vit une grande démocratie pour financer des journaux divers.
00:12:36 - On en fera un sujet, en tout cas, merci de l'avoir expliqué.
00:12:39 - Mais on l'a fait, Sleeping Giants, déjà, un an je crois.
00:12:42 - Si, si, il y a quelques mois.
00:12:43 - Allez, tout de suite, les 3 mots dans l'actu avec Félix Mathieu.
00:12:46 - Et bonsoir Félix Mathieu, on vous donne vos 3 mots dans l'actu, son silence, fermeté et paquebot.
00:12:52 - Une minute de silence dans les hôpitaux en hommage à Karen, 37 ans, infirmière poignardée à mort par un homme atteint de troubles psychiatriques à Reims.
00:12:59 De la fermeté, de la fermeté et de la fermeté sur l'immigration, le plaidoyer de Bruno Le Maire hier soir,
00:13:06 lors d'un bureau exécutif du parti présidentiel Renaissance.
00:13:10 Et puis, phénomène rare et inexpliqué en Gironde, le paquebot naviguait-il trop vite ?
00:13:15 Un navire déplace des trompes d'eau, un mini-rademarré sur son passage en remontant la Garonne,
00:13:20 une terrasse détruite, des routes jonchées de débris et des élus interloqués.
00:13:25 Les vraies voix sud radio.
00:13:28 - Une minute de silence, merci à tous les élus.
00:13:33 - Le CHU de Reims s'est immobilisé tout à l'heure, une minute de recueillement, comme demain midi dans tous les autres hôpitaux de France.
00:13:40 Hier, un homme atteint de troubles psychiatriques à poignardée, deux soignantes, l'une blessée, l'autre, Karen, 37 ans, a succombé dans la nuit.
00:13:47 Le temps du recueillement, mais aussi très vite, de l'action, promet le ministre de la Santé, François Brune, en visite tout à l'heure à Reims, dans l'établissement de Yey.
00:13:56 - Je réunirai dans la semaine l'ensemble des représentants des soignants pour qu'au-delà de cette période nécessaire de recueillement,
00:14:05 nous mettions en œuvre très rapidement l'ensemble des mesures qui seront utiles pour préserver la sécurité encore mieux et préserver la vie de nos soignants.
00:14:16 Ils confient toute leur carrière pour soigner ceux qui en ont le plus besoin. Les agresser est tout à fait incompréhensible.
00:14:25 - Le mis en cause de 59 ans sous cure à tel renforcé avait été mis en examen pour violences aggravées l'année dernière,
00:14:31 avant de bénéficier d'un non-lieu pour irresponsabilité pénale. La chambre de l'instruction de la Cour d'appel devait justement statuer très prochainement sur les mesures de sécurité à prendre à son sujet,
00:14:41 une onde de choc décrite par Beata et Nathalie, salariées de cet hôpital de Reims.
00:14:46 - La tristesse et la compassion pour la famille, pour ses enfants, son mari, sa maman, ses collègues, tous proches qui ont tout vu, tout vécu. C'est épouvantable, c'est vraiment épouvantable.
00:14:58 - Les gens sont quand même globalement bienveillants. Après que les personnes qui sont en souffrance, elles sont peut-être un petit peu noires de patience, mais jamais quand même à ce point.
00:15:08 - Les conditions de travail, elles sont déjà difficiles par d'autres. En dehors de l'insécurité, elles sont déjà difficiles. Il y a aussi le fait, le sous-effectif aussi, qui fait qu'on est en difficulté, en tension déjà, en permanence.
00:15:23 Des propos recueillis par Benjamin Boulirame de l'agence France Presse tout à l'heure. Députés et ministres en tout cas ont observé une minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage aux agents publics après les drames qui ont frappé aussi les trois policiers tués dimanche dans une collision près de Lille.
00:15:37 - Merci beaucoup. Vous vouliez réagir peut-être un petit moins ?
00:15:41 - Oui, rapidement, comme je le sais, c'est notre deuxième débat, notre coup de projecteur.
00:15:44 - Un petit point quand même. J'entends ces ministres, encore une fois, une minute de silence. Le budget de la psychiatrie en France a baissé de 30% en 10 ans. 30% aujourd'hui, le budget de la psychiatrie.
00:15:55 Est-ce que vous entendez dans vos provinces l'ouverture d'un octobre psychiatrique ou d'un service de psychiatrie ? Non. On pousse à construire des prisons, très bien, mais aujourd'hui il y a des malades qui sont en liberté et qui n'ont pas de suivi psychiatrique.
00:16:09 Moi je viens d'une ville qui s'appelle Marseille. Venez sur la Canebière aujourd'hui ou venez autour de la gare Saint-Charles et vous verrez que dans la journée, il y a des gens qui sont pris en charge la nuit mais qui ont besoin de soutien psychiatrique.
00:16:21 Et encore une fois, c'est le passage à l'acte de quelqu'un qui est malade et qui n'est pas suivi et c'est de la responsabilité de l'État de faire le suivi psychiatrique.
00:16:30 30% du budget de la psychiatrie aujourd'hui en France qui en baisse.
00:16:34 - Votre deuxième mot, Félix ?
00:16:36 - Fermeté, celle réclamée par Bruno Le Maire sur l'immigration.
00:16:39 - Le ministre de l'économie Bruno Le Maire exige de la fermeté dans le texte de loi sur l'immigration portée par le gouvernement. Il s'inquiète que le camp présidentiel puisse, je cite, "être accusé de laxisme ou d'angélisme sur la question" selon des propos confirmés par son entourage.
00:16:54 Il participait hier soir au bureau exécutif du parti présidentiel. Renaissance, Bruno Le Maire appelle les macronistes, je cite toujours, "à être clairs sur la politique migratoire. Nos compatriotes attendent de la fermeté, de la fermeté et de la fermeté. Alors soyons basiques, faisons de la fermeté."
00:17:11 C'est ce qu'il a lancé selon son entourage qui confirme donc ces propos initialement rapportés par Le Figaro.
00:17:16 - Et allez, avant de passer au troisième mot, vous y réagirez rapidement ?
00:17:20 - Je trouve qu'il a raison sur le fond, mais on voit bien la manœuvre derrière. Il s'agirait pas tout de même que le parti présidentiel rende absolument obligatoire un 49-3 et donc une motion de censure de la part des Républicains ?
00:17:37 - Oui, et puis ça sort surtout de la cavalcade personnelle de Bruno Le Maire. J'ai l'impression qu'il est plus à droite encore. Enfin, je veux dire, il se positionne. Je pense qu'il essaie de faire oublier un peu ses désagréments et de sortir de son rôle de ministre de l'économie.
00:17:51 Donc il se positionne Matignon et plus tard Élysée, c'est évident.
00:17:55 - Christophe Madrol ?
00:17:56 - Je partage ce qu'a dit François, c'est une stratégie individuelle de Bruno Le Maire.
00:17:59 - Matignon, c'est pas bête, disons.
00:18:00 - Mais Élysée, c'est sûr.
00:18:02 - C'est clair aujourd'hui et il voit très bien que la bataille de l'après Macron est lancée. On voit le positionnement de Sébastien Chenu, on voit le positionnement de Gérard Darmanin et on voit aujourd'hui le positionnement de Bruno Le Maire qui était à la traîne.
00:18:14 - C'est nouveau, c'est ça qui est nouveau. Je pense que c'est un vrai fait politique.
00:18:17 - Mais c'est nouveau, tu as raison. Hier soir, je crois que la campagne présidentielle de 2027 a été lancée par Bruno Le Maire hier soir.
00:18:23 - Je suis d'accord, je suis d'accord. Je vois tout à fait ça.
00:18:25 - Allez, le dernier mot avec vous Félix Mathieu, le paquebot avec un phénomène intriguant et rarissime.
00:18:30 - Quand un bateau de luxe déclenche une incroyable vague sur son passage en remontant la garonne avant l'estuaire de la Gironde à Saint-Louis de Montferrand.
00:18:38 Sur la presqu'île d'Ambèsse en Gironde, un couple a même vu sa terrasse en bois entièrement détruite par l'eau. L'eau qui est passée au-dessus des digues de 4,80 mètres.
00:18:48 Ça donnait carrément l'impression d'un tsunami raconte Louise à nos confrères de la chaîne régionale TV7.
00:18:54 Elle regardait la télé avec son mari quand elle a entendu le grondement de l'eau en train d'arriver.
00:18:58 - Il y avait une telle puissance que j'avais des souches, j'avais de tout. Tout ce travail démoli.
00:19:07 Puis alors, voyez la Garonne dans quel état elle est. Vous avez tout ces bois, tout ça. Et alors, j'en avais autant sur la pelouse, sur partout.
00:19:16 - Les élus locaux et le Grand Port Maritime de Bordeaux cherchent maintenant à comprendre ce qui s'est passé samedi.
00:19:21 Le bateau naviguait-il trop vite sur la Garonne ? Toutes les données, pression atmosphérique, vitesse, état de la marée, vont être analysées, mises sur la table.
00:19:27 Il a fallu plusieurs dizaines d'employés municipaux tout de même sur les routes et les chemins le lendemain pour déblayer les abords de la Garonne où des navires de ce type pourtant passent régulièrement.
00:19:36 - Évidemment qu'ils naviguaient bien sûr trop vite. Moi je me souviens à l'époque, elle n'existe plus, mais il y avait la NGV qui faisait Nice, la Corse.
00:19:43 Et quand la NGV, la navette à grande vitesse, passait, moi j'habitais à Nice à l'époque, mais c'était délirant.
00:19:49 Quand ils accéléraient même à 1 km au large, vous aviez une vague, mais bien sûr vous aviez une vague énorme qui arrivait.
00:19:56 Et Venise est à peine en train de se sortir du cauchemar de ces super-pacbo qui rentrent dans la lagune si vous rentrez 1 km ou quelques noeuds trop tôt, vous submergez.
00:20:08 Donc franchement sérieux, ils font comme s'ils n'avaient pas compris ce qui s'était passé. Bien sûr que c'est un accès de vitesse, mais c'est insupportable moi je trouve.
00:20:15 - Allez, dans un instant, le grand débat du jour... - C'est vite, c'est vite, on entend ton explication.
00:20:19 - Vous ne les avez pas d'accord ? - Ah non mais moi je vois les...
00:20:22 - S'il vous plaît, on n'a pas le temps, on est en retard déjà depuis hyper longtemps, je suis désolée mais...
00:20:26 - J'adore le débat du jour et t'as qu'à pas être en avance.
00:20:29 - C'est ça, c'est ça. Le grand débat du jour, dans quelques instants, on va revenir sur le trafic de drogue et Emmanuel Bompard de la France Insoumise propose justement de réfléchir à la légalisation de la drogue.
00:20:41 Est-ce que vous êtes pour ou contre ? Pour l'instant, répondez-nous sur notre compte Twitter et au 0826 300 300, on en parle dans un instant. A tout de suite.
00:20:49 Les vraies voix sur le radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:20:55 - Bienvenue les amis, on est ensemble jusqu'à 19h, c'est les vraies voix avec Philippe Ildier aujourd'hui, Françoise de Gouin, Christophe Madrol et vous au 0826 300 300 avec Philippe David, on vous attend bien entendu au standard pour commenter cette actualité et on y va direct et c'est le grand débat du jour.
00:21:11 Les vraies voix sur le radio, le grand débat du jour.
00:21:15 - Il va falloir ouvrir le débat en France sur la question de la légalisation du cannabis.
00:21:19 - C'est un poison et nous devons lutter très fortement contre ce poison qui touche beaucoup de familles françaises.
00:21:24 - Nous ne protégeons pas les plus jeunes d'entre nous par la prohibition, il nous faut changer de stratégie.
00:21:30 - C'est comme la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis dans les années 40, ça ne fait que stimuler les trafics et on ne lutte en aucun cas contre les consommations addictives.
00:21:38 - Légaliser le cannabis, moi je rappellerai que le cannabis c'est une drogue. Au Canada ils l'ont fait, la consommation des mineurs a diminué de 40% sur les 12-17 ans.
00:21:45 - Aujourd'hui il ne faut pas s'y tromper, le cannabis en France est en vente libre.
00:21:50 - Si on ne légalise pas, si on ne met pas un cadre à tout ça, on peut continuer pendant des années à mener ces actions policières.
00:21:56 - Et donc après la mort de trois hommes sur front de trafic de drogue ce week-end à Marseille, le député LFI, Manuel Bompard, a invité ce matin à réfléchir sur la légalisation du cannabis en France.
00:22:06 - Écoutez ce qu'il a dit à ce sujet.
00:22:08 - Je pense qu'au contraire, la question du débat doit s'ouvrir sur la question de la légalisation, y compris parce que ça sera plus efficace pour mener et mettre en place des politiques de santé publique
00:22:16 - et que ça permettra de tarir un certain nombre de réseaux et de concentrer nos moyens sur les réseaux d'autres drogues, sur les réseaux de trafic d'armes, de trafic d'êtres humains,
00:22:25 - qui sont des mafias organisés à l'échelle internationale et sur lesquels on a besoin de mettre des moyens d'enquête et d'investigation.
00:22:31 - Parce que la France est le pays d'Europe qui consomme le plus de cannabis avec plus d'1,3 million de consommateurs réguliers selon l'Observatoire français des drogues.
00:22:39 - Près d'un français sur deux en a consommé déjà au moins une fois et si on calcule par habitant, il y a six fois moins de consommation aux Pays-Bas où les coffee shops sont légaux qu'en France où c'est illégal.
00:22:49 - Alors vous êtes consommateur, vous n'êtes pas consommateur, vous pensez qu'il faut légaliser ou vous pensez qu'il faut durcir la loi ?
00:22:56 - Dans tous les cas de figure, on vous attend au 0826 300 300.
00:23:00 - Et notre invité pour en parler, Rodrigo Arenas, t'es avec nous, bonjour, merci d'être là en direct avec nous.
00:23:04 - Bonsoir, bonjour.
00:23:05 - Vous êtes député de la France Insoumise, vous allez intégrer le groupe d'études sur le cannabis à l'Assemblée Nationale et vous avez travaillé sur le sujet en tant qu'ancien président de la FCPE.
00:23:13 - Philippe Bilger, on va revenir avec vous bien entendu, si vous permettez, Philippe Bilger, une réaction.
00:23:17 - Alors d'abord, naturellement, ma tendance va plutôt vers le répressif et le refus de la légalisation.
00:23:25 Je trouve assez paradoxal qu'on évoque à nouveau ce problème dans une période où manifestement les effets, catastrophiques de la drogue se multiplient.
00:23:36 Certes, je fais une distinction sans être un spécialiste puisque je n'en ai jamais pris dans ma vie entre le cannabis et les drogues plus nuisibles et plus dures.
00:23:46 Mais il me semble tout de même que l'argument qui consistait à dire que commencer par le cannabis, c'est risquer d'aller vers des drogues plus dures n'est pas complètement absurde.
00:23:57 Et j'ajoute pour terminer qu'au fond, chacun peut s'opposer des statistiques qui sont interprétées de manière très contradictoire.
00:24:05 - Françoise de Waal.
00:24:06 - Alors moi je suis profondément de gauche, vraiment, et je n'ai jamais fumé un seul pétard de ma vie.
00:24:12 Vous voyez, parce qu'on casse un peu les idées reçues, genre la gauche...
00:24:15 - Mais j'ai jamais fumé un pétard, Françoise !
00:24:16 - Non mais je déteste ça, j'ai dû tirer une fois sur une bouffée, ça m'a fait déprimer.
00:24:20 Mais je pense quand même qu'il faut essayer d'être raisonné hors émotion.
00:24:25 Je ne crois pas du tout que la sévérité ait pu empêcher le dramatique accident à Villeneuve-d'Ascq, même si on durcissait la législation.
00:24:32 Je pense que la peur de la législation ne fait rien en réalité, que vous soyez sous coke, que vous soyez sous cannabis.
00:24:39 Je pense qu'on ne réfléchit pas quand on prend sa bagnole et qu'on est coqué à mort.
00:24:44 Tiens, je risque tant d'années de prison, pas du tout.
00:24:46 Après, ouvrir le débat, oui, je crois vraiment.
00:24:49 Il faut l'ouvrir, il faut, à mon avis, le légaliser.
00:24:53 Ça veut dire qu'on peut mieux contrôler, je pense, à terme.
00:24:58 Et de toute façon, tout le monde fume !
00:24:59 Moi je vois en bas de chez moi, sur les quais, les mômes ne se cachent même pas.
00:25:02 Ça sent le pétard, H24, je trouve ça...
00:25:06 Enfin, j'aime pas trop cette odeur, donc voilà, autant légaliser,
00:25:09 on coupe certaines filières et on concentre les efforts sur autre chose.
00:25:13 Christophe Madrault, il nous vient de Marseille.
00:25:14 Ce débat-là, on l'a depuis des années.
00:25:16 - Toi, t'as déjà fumé, écologiste ?
00:25:17 - Moi, j'ai déjà fumé, et en plus, j'étais à l'école.
00:25:19 - Tu fumes encore, bien sûr.
00:25:20 - Non, j'ai arrêté parce que ça me rend paranoïaque.
00:25:21 Mais arrivé à 58 ans, ça me rend paranoïaque.
00:25:25 Ma position est assez claire.
00:25:27 J'ai participé, monsieur le député, à l'époque, avec Bernard Kouchner, à la mission interministérielle,
00:25:31 et je participais sur la question de la dépénalisation,
00:25:34 parce qu'à l'époque, j'étais travailleur social, éducateur spécialisé,
00:25:37 et je travaillais avec les points drogue de Marseille.
00:25:40 Donc, cette question-là a été claire.
00:25:42 La question, c'est qu'on est dans une impasse,
00:25:44 une impasse sécuritaire et une impasse de la santé.
00:25:48 On voit très bien qu'aujourd'hui, la question de la police,
00:25:51 et tous les policiers que je rencontre dans mon action politique me disent,
00:25:55 "S'il vous plaît, passez à autre chose."
00:25:57 On en a marre de faire du chiffre et de courir après des petits délinquants
00:26:02 qui ont une barrette de chit dans leur poche,
00:26:04 quand on sait combien se fait certains narcotrafiquants
00:26:08 en lien avec des pays étrangers où la France commerce allègrement.
00:26:12 On le sait très bien, et je l'avais abordé sur ce plateau,
00:26:15 on sait très bien que certains lieux, certaines provinces marocaines,
00:26:22 aujourd'hui, se construisent uniquement autour du trafic de cannabis,
00:26:26 en asséchant l'agriculture et l'eau,
00:26:29 puisque la résine de cannabis a besoin d'énormément d'eau, et on tue.
00:26:33 Donc aujourd'hui, je finis.
00:26:35 - Mais t'es pour ou t'es contre ?
00:26:36 - Non mais moi je suis pour la légalisation !
00:26:38 - Ah bah voilà, parce qu'on n'avait pas bien compris.
00:26:40 - Non mais il faut vraiment... Je veux pas opposer.
00:26:43 C'est-à-dire que je veux expliquer à nos auditeurs
00:26:45 le fait aujourd'hui qu'on est dans une impasse sécuritaire,
00:26:49 et la police demande aujourd'hui qu'on serve du cadre répressif,
00:26:53 et qu'au niveau sanitaire, il y en a marre de considérer le toxicomagne
00:26:57 qui fume un joint, je vous parle pas de la cocaïne, des drogues dures,
00:26:59 comme un malade ou un délinquant.
00:27:01 Il faut sortir de là. Un Français sur deux, aujourd'hui, a fumé un joint.
00:27:05 Parmi nos auditeurs, il y a un auditeur sur deux...
00:27:08 - Qui continue à fumer !
00:27:09 - Et quand il y a toutes les enquêtes, c'était marrant, vous disiez tout à l'heure,
00:27:11 Cécile, que 59% de nos éditeurs sont opposés,
00:27:13 c'est exactement le résultat de toutes les enquêtes en France,
00:27:16 où 60% des Français ne souhaitent pas la légalisation,
00:27:19 et 40% souhaitent la légalisation.
00:27:21 - Alors moi j'ai une question que je vais vous poser.
00:27:24 - Je fais vite.
00:27:25 - C'est de dire, moi je n'ai jamais fumé de pétard, je ne sais pas ce que ça fait,
00:27:28 mais quand je regarde les effets de la cannabis, on nous dit
00:27:32 la confusion, la somnolence, une capacité réduite à se souvenir,
00:27:35 se concentrer, prêter attention ou réagir, l'anxiété, la peur et la panique.
00:27:39 Donc, que ce soit légal ou illégal, qu'est-ce que ça changera dans le cas
00:27:43 de ce gamin qui prend sa bagnole et qui roule à 110 km/h ou à l'inverse ?
00:27:49 Qu'est-ce que la légalisation ou la non-légalisation va changer, en fait ?
00:27:53 C'est ça ma vraie question, en fait.
00:27:56 - Alors ça dépend sous quel angle vous le prenez.
00:27:58 D'abord, il y a le quartier Nord ou ailleurs, où il y a aussi l'action de la qualité de ce qu'on fume.
00:28:02 Aujourd'hui, il y a beaucoup de jeunes qui, parce que souvent c'est leur première fumette,
00:28:06 ne connaissent pas vraiment le dealer qui va leur vendre du cannabis,
00:28:10 et donc il y a aussi un effet d'aubaine où on leur vend du cannabis
00:28:13 qui est de très mauvaise qualité, et pour le coup, l'impact sur la santé est pire
00:28:17 que si le cannabis était contrôlé, comme la cigarette d'ailleurs.
00:28:19 - Mais est-ce que même si c'est légal, il n'y aura pas la vente à côté ou sous le manteau ?
00:28:25 - C'est comme pour toutes les drogues, c'est comme pour tous les produits qui altèrent la perception,
00:28:31 qui altèrent la santé, l'alcool, la cigarette, on en a parlé.
00:28:34 Aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est qu'en termes de santé publique et aussi en termes de sécurité,
00:28:38 par rapport à la personne du jeûne ou aussi par rapport à l'autre,
00:28:40 l'alcool et la cigarette ont plus d'impact en termes de santé sur l'autre et sur soi que le cannabis.
00:28:45 Ça, c'est une réalité, et ça, moi, je n'y peux rien, ce sont les statistiques.
00:28:48 La question qui se pose, c'est d'ailleurs ce que disait Vincente Fox,
00:28:51 qui était l'ancien président du Mexique, qui avait collaboré avec les États-Unis,
00:28:54 avec la DEA, avec l'ESERF, c'est du lourd comme on est en train de parler,
00:28:57 et qui disait très clairement à l'ONU, on ne gagnera pas la guerre contre la drogue,
00:29:00 on ne gagnera pas la guerre contre les cartels.
00:29:02 Donc une fois qu'on a pris acte que cet affrontement est déséquilibré,
00:29:05 la question c'est comment on protège les enfants.
00:29:07 Et comment on protège les enfants, je suis de partie près de dire que la meilleure façon,
00:29:10 c'est d'éduquer, de la même façon que quand on éduque un enfant à boire en famille,
00:29:15 parce qu'en France, par exemple, la consommation d'alcool pour un jeune est illégale,
00:29:19 à condition que l'adulte ne lui permette pas d'aller jusqu'à l'ébriété.
00:29:23 Et c'est là où l'adulte est responsable par rapport à l'enfant,
00:29:25 et je pense que nous devons avoir ce comportement responsable
00:29:27 en direction des jeunes et des moins jeunes,
00:29:29 pour faire en sorte que consommer du cannabis, consommer une drogue,
00:29:32 de façon générale n'est pas quelque chose d'anodin,
00:29:34 et que nous avons le devoir individuel, dans le cadre familial,
00:29:36 mais collectif dans le cadre de la loi et des règlements,
00:29:39 de protéger les enfants de ça.
00:29:40 Et manifestement, aujourd'hui, nous ne sommes pas en mesure de le faire,
00:29:43 il faut ouvrir le débat, mais de façon sérieuse.
00:29:45 - Mais vous êtes plutôt pour la légalisation ou pour la dépénalisation ?
00:29:48 La dépénalisation, c'est-à-dire que vous êtes pris avec 10 grammes de cannabis,
00:29:51 soit 1 kilo, comme l'Espagne, comme la Portugal,
00:29:53 où la légalisation, c'est vendu dans des coffee-shop, comme aux Pays-Bas.
00:29:57 - Et comme en Italie, tu sais que c'est un CBD doux qui est vendu partout en Rome.
00:30:01 - Ou au Portugal, ou dans d'autres pays aussi.
00:30:02 Alors le Portugal a été même plus loin, puisqu'ils ont dépénalisé toutes les drogues,
00:30:05 y compris les drogues violentes.
00:30:06 - Oui, c'est vrai, mais c'est dépénalisé, c'est pas légalisé au Portugal.
00:30:08 - Mais il a raison de faire la société. C'est pour ça que moi, aujourd'hui,
00:30:10 ce que j'en pense, c'est qu'il faut ouvrir le débat à l'Assemblée nationale,
00:30:13 parce que personne n'a raison d'une certaine façon.
00:30:16 Mais tout le monde a raison en même temps, parce que tout le monde soit connaît quelqu'un,
00:30:19 soit a un avis, soit a lu un livre, etc.
00:30:20 Moi, mes deux parents étaient éducateurs spécialisés dans les quartiers de Saint-Denis,
00:30:23 donc je connais très bien la réalité que...
00:30:25 - Ça rend des enfants et des filles après ?
00:30:26 - Comment ?
00:30:27 - Ça rend des députés...
00:30:28 - En tout cas, ça engage...
00:30:29 - Mon fils, t'écoutes pas cette émission !
00:30:31 - En tout cas, ça engage un fils exilé politique à rendre à la France ce qu'elle lui a donné.
00:30:36 Ça, c'est certain.
00:30:37 - Je t'en prie, je t'adore ce que tu fais, ça.
00:30:40 - Donc la question qui se pose pour moi aujourd'hui, j'ai mon avis personnel sur la question.
00:30:43 D'abord, parce que j'ai travaillé en Saint-Denis avec la mère qui s'appelle Stéphane Gassignon,
00:30:46 qui a posé des questions, qui a mis les pieds dans le plat,
00:30:48 et qui l'a payé cher d'un point de vue politique d'ailleurs,
00:30:50 parce qu'on paye le courage, le maire de Soulimans, qui s'est engagé résolument là-dessus.
00:30:54 Moi, je militais avec lui en tant que citoyen, etc.
00:30:56 Et puis je m'engageais à ses côtés.
00:30:57 Ensuite, j'ai été, comme vous l'avez dit, président d'une fédération de parents d'élèves.
00:31:00 Et quand j'expliquais à l'Assemblée Nationale que les écoles servaient de lieu de stockage pour la drogue,
00:31:04 y compris parce que les gamins, on leur demandait de chercher le cannabis qui était caché, etc.
00:31:09 Donc, aujourd'hui, ça a gangréné la société.
00:31:12 Donc, on ne parle pas de la drogue aujourd'hui, on ne parle pas du cannabis comme on parlait il y a 30 ans.
00:31:16 Et pour ça, il faut ouvrir le débat.
00:31:17 Donc, je ne préjuge pas de ce que décidera l'Assemblée Nationale,
00:31:19 mais je préjuge du fait que si on ne s'empare pas du sujet, alors c'est le populisme qui s'en emporera.
00:31:24 - Je peux vous poser encore une petite question, et je vais mettre la parole aux vrais voix, parce que c'est plutôt eux.
00:31:27 Juste de dire, vous parlez d'éducation, et donc ça veut dire que si on légalise le cannabis,
00:31:33 ça veut dire que les parents vont fumer tranquillement à la maison.
00:31:35 - Mais non.
00:31:36 - Bah.
00:31:37 - Mais non, Vasile.
00:31:38 - Pourquoi non ?
00:31:39 - Ça ne se passe pas comme ça, en fait.
00:31:40 - Mais attendez, vous plaisantez.
00:31:41 - Il ne faut pas...
00:31:42 - C'est pas évident.
00:31:43 - C'est une question de plus de 30 ans et chargée de fantasme.
00:31:47 Rappelez-vous les écrits d'Oliven Stein.
00:31:49 - Mais si c'est légal, c'est comme une cigarette ou un verre de vin.
00:31:51 - Non, c'est-à-dire que...
00:31:52 - Et tous les parents ne boivent pas devant leurs enfants ?
00:31:54 - Je ne bois pas du pastis tous les soirs.
00:31:56 - Ça ira pour présenter les arts légaux, mais non.
00:31:59 - Je ne bois pas du pastis tous les soirs devant mes enfants.
00:32:01 La question de l'éducation.
00:32:03 Tout à l'heure, notre ami parlait de la question du...
00:32:05 - Tu te fous de nous.
00:32:06 Tu ne fais pas un repas avec les enfants, tu m'expliques que tu ne vas pas boire...
00:32:09 - Mais je ne bois pas rien.
00:32:10 - Tu ne vas pas boire un verre de vin avec ton épouse, avec tes enfants ?
00:32:15 - C'est deux choses qui diront ce que vous dites.
00:32:17 C'est consommer un verre d'alcool en famille devant les enfants, certes,
00:32:20 mais se bourrer la gueule devant les gamins, ça c'est autre chose.
00:32:23 - Non, mais Rodrigo...
00:32:25 - Il y a un aspect éducatif, c'est là que l'éducation entre les deux...
00:32:27 - Non, mais Rodrigo, la question qu'elle pose, c'est-à-dire qu'à la fin du dîner,
00:32:31 tu bois un verre avec tes enfants,
00:32:33 donc tu ne te bourres pas la gueule pour reprendre votre charmante expression,
00:32:36 mais ça veut dire que tu trouves un joint pour te détendre.
00:32:39 - Tu trouves un joint au lieu de rouler une cigarette ?
00:32:42 - On est bien d'accord qu'il y a un rôle éducatif dans tout ça, y compris les parents.
00:32:45 - Si tu prends un verre, on part au 0 826...
00:32:48 - Vous n'estimez pas la responsabilité des parents de leurs enfants ?
00:32:51 - On part au 0 826 300 300.
00:32:53 - Jean-Pierre Etavecneau, bonsoir.
00:32:55 Jean-Pierre, vous nous appelez de Marseille.
00:32:57 - Ah !
00:32:58 - Bonsoir Jean-Pierre.
00:32:59 - Oui, bonjour.
00:33:00 J'ai déjà entendu Jean-François Freyne
00:33:02 et puis un mention spéciale à M. Madrol que je connais un peu.
00:33:06 - Il est top. On l'aime bien.
00:33:08 - On se débat mais on l'aime bien.
00:33:10 - Bon, ça va...
00:33:11 - Jean-Pierre, on est au Marseille.
00:33:13 - Sur cette question-là comme sur d'autres, on ne sera pas d'accord.
00:33:17 Moi, je suis contre la idée de légaliser.
00:33:20 Je vais donner un exemple simple.
00:33:22 Aujourd'hui, il y a un trafic de cigarettes important
00:33:25 que M. Madrol connaît peut-être juste à côté de la Cannebière.
00:33:29 - Dans le quartier de Noraille, Jean-Pierre, vous pouvez le dire.
00:33:32 - Ça n'empêche pas.
00:33:34 Pourtant, le tabac, c'est légal et ça n'empêche pas le trafic.
00:33:37 Donc, légaliser ne va pas empêcher le trafic du tout.
00:33:40 Donc, ça ne sert absolument à rien.
00:33:42 Et c'est la tendance naturelle, malheureusement,
00:33:46 de ce côté de l'échiquier politique.
00:33:49 On a un problème, on n'arrive pas à le résoudre.
00:33:51 Ben, légalisons, renonçons. Non, on ne renonce pas.
00:33:53 - Sur le tabac, juste...
00:33:55 - Laissez-moi finir.
00:33:57 Donc, moi, je suis au contraire partisan
00:34:00 d'appliquer les lois aussi durement qu'elles peuvent l'être appliquées
00:34:04 que les juges aient moins de marge de manœuvre pour moduler les peines
00:34:08 et qu'on soit dans une sévérité absolue.
00:34:10 La différence entre un verre de pastis ou un paquet de cigarettes,
00:34:14 c'est qu'après un jouant, on ne peut pas aller travailler.
00:34:16 Après un jouant, on n'est pas en état de travailler,
00:34:18 on n'est pas en état d'assumer un rendez-vous, d'assumer une vie sociale.
00:34:22 Ça détruit la société.
00:34:24 Et je suis fasciné d'entendre des députés ou des élus
00:34:27 ou des journalistes dire qu'on peut légaliser.
00:34:30 Ça détruit le cercle politique.
00:34:33 - Vous avez votre point de vue.
00:34:35 Juste une question, juste un point sur la cigarette.
00:34:38 Pourquoi le trafic existe dans plein de pays,
00:34:41 quand vous vous baladez en Afrique et partout ?
00:34:43 Parce que c'est le prix du paquet de cigarettes qui joue là.
00:34:45 C'est pas simplement...
00:34:46 C'est-à-dire que vous comparez des choses qui ne sont pas comparables.
00:34:49 Il y a du trafic de cigarettes parce qu'aujourd'hui,
00:34:51 les cigarettes légales valent 11 euros dans un bureau de tabac
00:34:53 et que vous les avez à 3 euros à la cannebière
00:34:55 et encore moins cher à l'aéroport de Dakar.
00:34:57 Elles sont à 1 euro la cartouche.
00:34:59 Je vous laisse imaginer ce qu'il y a dedans.
00:35:01 - Non mais...
00:35:03 - Je n'aime bien l'intervention de notre auditeur.
00:35:07 Non mais, sans forcément aller jusque-là,
00:35:10 parce que je crains que le laxisme a tellement été en œuvre
00:35:15 qu'il serait très difficile de revenir à une répression de ce type.
00:35:19 Mais j'aimerais poser à Rodrigo une question.
00:35:22 Sur le plan pénal, est-ce que vous ne craignez pas
00:35:25 qu'au fond, cette attitude qui montre qu'on est...
00:35:28 voudrait légaliser parce qu'on est dépassé précisément
00:35:32 par l'immensité du problème, puisse gangrener
00:35:35 un ensemble de répression pénale au pluriel
00:35:38 dans d'autres délits, où la justice est impuissante
00:35:42 et finalement, on pourrait dire, mais au fond,
00:35:44 on baisse les bras ?
00:35:46 - Non, parce que je pense que les Françaises et les Français
00:35:49 et ceux qui sont nos compatriotes sont des gens responsables.
00:35:52 Ce n'est pas parce que vous avez une personne sur deux
00:35:54 qui fume du cannabis que c'est des délinquants en puissance.
00:35:56 De la même façon, ce n'est pas parce que dans les fêtes de famille
00:35:59 on consomme de l'alcool que les gens sont des délinquants en puissance
00:36:02 et qu'ils vont prendre leurs relôs.
00:36:03 - Déjà que vous achetez des drogues, vous êtes quand même hors cadre.
00:36:06 - Oui, ce que je veux dire, c'est que...
00:36:08 Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas pour autant
00:36:11 que quand ils ont une consommation privée d'un produit
00:36:14 qu'il les met dans un état second, que ce soit l'alcool, la cigarette
00:36:17 ou le cannabis ou d'autres drogues, ils le fassent dans l'intention
00:36:19 de nuire à l'autre, si ce n'est nuire à leur propre santé.
00:36:21 Tout le monde en est conscient, tout le monde sait que ce n'est pas un geste anodin.
00:36:23 Ceux qui disent ça sont hors-sol.
00:36:25 En revanche, ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, la lutte contre le trafic de stupéfiants
00:36:28 en l'occurrence le cannabis, si on sortait d'une situation de prohibition
00:36:33 où les trafics prospèrent là-dessus, comme sur la cigarette ou autre,
00:36:36 on économiserait plus de 300 millions d'euros pour la police
00:36:39 qui en aurait bien besoin pour faire d'autres choses,
00:36:40 qui pour le coup nécessitent une intervention, comme disait
00:36:43 M. Le Bonpart, sur les droguures, sur le trafic de stupéfiants,
00:36:45 sur la prostitution des jeunes filles aussi, qui est liée à tout ça.
00:36:49 Et aussi, ça permettrait aussi de dégager, si une sorte de seita,
00:36:53 comme on dit souvent de façon schématique, une seita du chit se mettait en place,
00:36:56 on est en train de parler d'entre 2 et 3 milliards de revenus.
00:36:59 Donc c'est autant d'argent dont on a besoin justement pour la prévention et l'éducation.
00:37:03 - Excusez-moi, parce que ça c'est un sujet qui m'anime beaucoup.
00:37:08 - Oui, bien sûr, ça a l'air, vous avez raison.
00:37:10 - Oui, oui, non mais... - Non mais vous avez raison, c'est un vrai sujet de santé publique.
00:37:12 - M. François se disait, il y a du trafic de cigarettes parce que le prix est trop cher.
00:37:16 Si le cannabis était de bonne qualité, il serait plus cher.
00:37:18 Il est de mauvaise qualité, c'est pour ça qu'il est moins cher.
00:37:21 - Juste un truc, François. - Juste, je finis, pardon.
00:37:24 Je finis juste. Je ne sais plus ce que je voulais dire, du coup vous m'avez coupé.
00:37:28 Excusez-moi. Allez-y François, je reviendrai.
00:37:30 - Je voulais simplement vous dire que j'ai des exemples aux Etats-Unis,
00:37:33 j'ai une partie de ma famille qui habite aux Etats-Unis, qui a beaucoup de jeunesse.
00:37:36 Je prends l'état de Washington, par exemple, le Seattle, ou l'Oregon, etc.
00:37:40 La sévérité, pour répondre à notre auditeur, les lois sont extrêmement sévères.
00:37:44 Y compris, vous n'avez pas le droit de fumer avant l'âge de 21 ans.
00:37:47 Fumer, simplement, des cigarettes, ça n'empêche absolument pas.
00:37:50 Sur tous les campus, de toutes les universités de l'état de Washington et d'Oregon,
00:37:55 tous les ados fument.
00:37:57 - En tout cas, pas plus qu'en Californie où c'est légal.
00:38:00 - Mais la peur du gendarme ne fonctionne pas.
00:38:02 - Jean-Pierre, si vous êtes encore en ligne, je suis élu marseillais,
00:38:05 quand je vois nos enfants, nos minots, nos guetteurs, nos schnouffeurs, tomber sous les balles,
00:38:10 quand on voit le trafic qu'il y a, quand j'entends tous les syndicats de police,
00:38:14 pour une fois, ils sont d'accord, nous dire qu'il faut qu'on ait une mesure
00:38:18 vis-à-vis de la légalisation ou au moins de la dépénalisation,
00:38:21 parce qu'aujourd'hui, l'État doit s'en prie.
00:38:24 Et quand on voit l'Espagne, la Hollande, le Canada ou la Paix, de consommation,
00:38:29 c'est moins de 40%.
00:38:30 - Mais vous pensez que les trafiquants de drogue vont lâcher l'affaire en disant
00:38:33 "il n'y a plus de cannabis, on arrête de travailler" ?
00:38:35 - Non, non, ils y vont sur le même.
00:38:37 - Comme la prohibition aux états-unis.
00:38:38 - Mais ils vendront d'autres drogues.
00:38:39 - Mais non, mais Rodrigo a raison, on ne gagne pas la guerre contre les cartels.
00:38:43 - Toutes les études, Cécile, toutes les études nous montrent qu'il n'y a pas ni d'accoutumance
00:38:47 entre les drogues douces et les drogues dures,
00:38:49 tous les scientifiques vous le disent, et qu'au niveau des marchés économiques,
00:38:52 il n'y aura pas de transfert entre les vendeurs de shit et les vendeurs de cocaïne.
00:38:57 - On repart sur les effets dont parlait Cécile,
00:39:00 quand on prend du cannabis régulièrement sans décupler.
00:39:04 - Oui, mais le problème, c'est un problème mental,
00:39:06 c'est un problème d'utilisation, c'est l'éducation à l'éducation,
00:39:09 de toute façon on n'a pas le choix.
00:39:11 - On repart au 0826...
00:39:12 - Mais ils ne baissent pas les bras, Jean-Pierre.
00:39:14 - On repart au 0826-300-300, notre vraie voix du jour,
00:39:17 Marie-Alice est avec nous et elle est infirmière.
00:39:19 Qu'est-ce que vous en pensez, il faut légaliser ou pas, Marie-Alice ?
00:39:22 - Alors, moi je suis contre, tout à fait contre.
00:39:25 On est face à une misère sociale,
00:39:29 les gens, en plus, se déstabilisent du fait du Covid, etc.
00:39:35 La crise, on a une espèce de recherche d'El Dorado,
00:39:44 de je ne sais quoi.
00:39:45 Ce qui est certain, c'est que moi, dans mon cadre personnel
00:39:50 et dans mes patients, j'ai des gens qui fument,
00:39:55 qui fument devant leurs enfants
00:39:58 et moi je vois ce que ça peut entraîner au niveau social.
00:40:05 C'est des gens qui sont décrochés et qui ne vivent que pour ça.
00:40:09 Donc quand on dit effectivement que le cannabis
00:40:14 ne provoque pas plus d'effets que cela,
00:40:18 moi je ne suis pas d'accord.
00:40:19 C'est effectivement des gens qui se marginalisent,
00:40:23 qui après vont à l'argent facile.
00:40:26 Et l'argent facile, c'est quoi ?
00:40:28 C'est devenir vendeur à son tour.
00:40:30 Alors, attention...
00:40:32 - Là, vous décrivez un schéma qui n'est pas de schéma collectif, Marie-Alice.
00:40:37 Vous ne pouvez pas penser sérieusement que le 1 français sur 2 qui fume
00:40:43 va se transformer dans ce que vous êtes en train de décrire ?
00:40:45 - Non, non, ça pour le coup, c'est peut-être un petit peu...
00:40:48 On n'a plus le temps malheureusement.
00:40:49 Marie-Alice, merci beaucoup.
00:40:51 - Mais elle reste avec nous.
00:40:53 - Oui, elle reste avec nous.
00:40:54 Rodrigo Arenas, restez avec nous, vous allez participer au quiz de l'actu.
00:40:57 - Je ne viens pas.
00:40:58 - Merci en tout cas, merci d'être venu jusqu'à nous.
00:41:01 - Je vous en prie, c'est moi qui vous remercie, c'est un sujet complexe.
00:41:02 - Et on revient dans un instant.
00:41:03 Bougez pas, on arrive à tout de suite.
00:41:04 Bienvenue les amis, c'est le moment qu'on aime beaucoup
00:41:08 avec Philippe Bilger, avec Françoise Degault, avec Christophe Matrol.
00:41:11 Et puis on a gardé Rodrigo Arenas,
00:41:14 qui va peut-être nous aider.
00:41:16 Mais non, vous n'allez pas y aller.
00:41:17 Allez tout de suite, le quiz de l'actu.
00:41:18 Les vraies voix sud-radio, le quiz de l'actu.
00:41:21 - Et bien entendu, Marie-Alice est avec nous.
00:41:24 Alors Marie-Alice, vous allez pouvoir choisir.
00:41:26 Rodrigo se mettra du côté de la majorité, si je puis dire.
00:41:29 - Pour une fois, pour une fois,
00:41:31 Périt Gauchiste, on sera dans la majorité, si tu veux.
00:41:34 - Il parait que j'ai le côté de la majorité.
00:41:36 - C'est la première fois que je me retrouve avec quelqu'un de gauche,
00:41:39 comme moi, sur le même plateau depuis des mois.
00:41:41 - Non, non, non, non.
00:41:42 - Françoise Degault, Christophe Matrol,
00:41:45 à Thomas Arras, le centriste fou écologiste.
00:41:48 - S'il vous plaît, s'il vous plaît.
00:41:50 - Marie-Alice, vous voulez jouer contre qui ?
00:41:53 - Euh... Monsieur Macron, là.
00:41:56 - Ah bah, c'est un bon choix !
00:41:58 - Qu'est-ce que vous avez tous contre...
00:42:01 - La réfluence, la réfluence.
00:42:03 - C'est tellement fort, au prix...
00:42:05 - Attention, qui c'est qui qui l'a dit,
00:42:07 écoutez, qui c'est qui qui l'a dit, en France,
00:42:09 en 2023, face à une crise indiscutable,
00:42:11 quand on est en responsabilité,
00:42:13 il faut savoir écouter le peuple, quand il dit non.
00:42:16 - Elisabeth Borne.
00:42:17 - Non, c'est... Oh, c'est beaucoup plus vieux que ça.
00:42:19 - Il fut locataire de Matignon il y a longtemps.
00:42:21 - Bah, c'est Fillon !
00:42:22 - Non, Raphaël, il fut là longtemps.
00:42:24 - Pompidou, le maire de Gaulle, de Gaulle.
00:42:26 - Il est toujours vivant.
00:42:28 - Il est toujours vivant.
00:42:29 - Il est toujours vivant.
00:42:30 - Fillon.
00:42:31 - Non.
00:42:32 - Bah...
00:42:33 - Valéry Giscard d'Estaing.
00:42:34 - Non, il n'a pas été à Matignon.
00:42:35 - Il aurait pu être président.
00:42:37 - Chandorval Mas.
00:42:38 - Non.
00:42:39 - Fabius.
00:42:40 - Il est encore vivant.
00:42:41 - De Gaulle, alors !
00:42:42 - Il aurait pu être président, carrément !
00:42:44 - Non, il est mort.
00:42:45 - Fabius !
00:42:46 - Il est encore vivant, tu m'écoutes pas !
00:42:48 - Il est vivant, Fabien !
00:42:49 - Mais non, Raphaël, de Gaulle !
00:42:51 - Stop !
00:42:52 - Yannel Jospin !
00:42:53 - Yannel Jospin !
00:42:54 - Personne n'a décidé Yannel Jospin !
00:42:56 - Il est passé sur les radars !
00:42:58 - Ah, les mecs de gauche, on n'en a rien à foutre !
00:43:01 - Ah ouais, franchement...
00:43:02 - Il nous a tellement sidérés, Jospin !
00:43:04 - Là, ça s'appelle des profundis, pour être obligé à se balader !
00:43:08 - Second, qui c'est qui qui l'a dit ?
00:43:10 - Je peux rien dire.
00:43:11 - Qui c'est qui qui l'a dit ?
00:43:12 Je préfère une opposition qui propose plutôt qu'une queçon.
00:43:15 Qu'une qui se contente de tout contester.
00:43:17 - Macron !
00:43:18 - Non.
00:43:19 - Béren !
00:43:20 - Bonne réponse dans le casque !
00:43:21 - C'est moi qui ai dit Béren !
00:43:22 - Oui, vous êtes ensemble.
00:43:23 - Oui, nous sommes ensemble.
00:43:24 - Marie-Alice, bravo !
00:43:25 - Deux points pour Marie-Alice !
00:43:26 - Ah, sa gueule !
00:43:27 Qui c'est qui qui l'a dit ?
00:43:28 En répondant au député RN, Jean-Philippe Tanguy,
00:43:31 je vous demande d'arrêter ce complotisme odieux !
00:43:34 - Ah, c'est sur...
00:43:35 - Sur le journal Marianne et les Autochtones.
00:43:37 - Oui, oui, sur le journal Marianne et les Autochtones.
00:43:39 - Non, c'est Clément Bonne !
00:43:40 - Bonne réponse de Françoise de Gouin !
00:43:43 - Allez, allez, allez, forte, forte !
00:43:44 - Tu nous le vois tout à l'heure ?
00:43:45 - Par là, par là, par là...
00:43:46 - 4 à 0 !
00:43:47 - Il faut que je me balance, il faut que je me balance !
00:43:49 - Il faut que je me balance, il faut que je me balance !
00:43:50 - Il faut que je me balance, il faut que je me balance !
00:43:51 - Christophe Madrol, alerte en lèvement, là !
00:43:53 - Il repart, il repart !
00:43:54 - Mais moi, je ne parfais pas ma vie à regarder les émissions comme Françoise de Gouin !
00:43:57 - Allez, 30 secondes !
00:43:58 - Je fais du pré-tour !
00:43:59 - Allez, je suis journaliste, ça me fait plus, tu sais.
00:44:00 - C'est à vous, Cécile, la question.
00:44:03 - Ah non ?
00:44:04 - Ah non, alors c'est à moi.
00:44:05 - Ça, c'est fait.
00:44:06 - Qui c'est qui qu'il a dit sur la réforme du RSA, "suspendre, ce n'est pas radier" ?
00:44:09 - Si, tu sais !
00:44:10 - Bonne réponse de Françoise de Gouin !
00:44:12 - Allez, on continue.
00:44:13 - Qui c'est qui qu'il a dit sur les propositions des LR sur l'immigration, "ils font de l'agitation
00:44:18 pour changer de sujet, essayez de faire oublier leur division" ?
00:44:22 - Et qui est au dernier moment ?
00:44:23 - Alors là, si vous ne trouvez pas, entre Gouin et Lache, c'est l'incident diplomatique.
00:44:26 - Non, c'est vrai.
00:44:27 - Bon part, c'est bon part !
00:44:28 - Bon part !
00:44:29 - Là, on va faire ça.
00:44:30 - Exact.
00:44:31 - Pour une fin de réunion à gauche.
00:44:32 - Dis-moi, tu ne suis pas vraiment le patron ?
00:44:35 - Non, parce que moi, le seul patron, c'est mes enfants, donc voilà, comme ça, on va faire ça.
00:44:39 - C'est beau, ça.
00:44:40 - Merci, Marie-Alice.
00:44:41 - Est-ce qu'on peut rappeler le score ?
00:44:42 - Bah, écoutez, 8-0.
00:44:44 - Et voilà, 8-0.
00:44:45 Bravo, Christophe Madrol.
00:44:46 - Ah, Christophe, quelle idée.
00:44:47 - Bon, venez quand vous voulez.
00:44:48 Allez, on revient dans un instant.
00:44:49 - Bonsoir, Marie-Alice.
00:44:50 - On fait une petite pause, les amis.
00:44:51 Merci de nous avoir, de nous écouter tous les jours.
00:44:53 On est ensemble jusqu'à 19h.
00:44:54 A tout de suite.
00:44:55 - C'est étonnant, dans les vraies voix, dès qu'il y a un Marseillais, ça y est, c'est le délire.
00:45:00 - Ah, oui.
00:45:01 - Mais en vous écoutant régulièrement, Madame de Milibus, j'ai l'impression que c'est un
00:45:04 peu le bazar régulier dans cette émission.
00:45:06 - Ah, pourquoi vous dites ça ?
00:45:07 - Je ne veux pas dire, mais je ne suis pas parce que...
00:45:09 Et d'ailleurs, j'en ai marre qu'on stigmatise les Marseillais systématiquement.
00:45:12 - On adore.
00:45:13 Vous savez qu'on les aime, les Marseillais.
00:45:14 - On les embrasse.
00:45:15 - Et d'ailleurs, on sera avec eux dans quelques jours.
00:45:17 - Non, mais non, non, mais tu vois, c'est le vieux Marseille, c'est la vieille image de Marseille.
00:45:21 C'est le vrai ventilateur, le gars.
00:45:22 Le gars, il fait du bruit avec la bouche et les genoux.
00:45:26 C'est le ventilateur, tu vois.
00:45:27 Mais on l'adore.
00:45:28 On l'adore.
00:45:29 - C'est l'inverseur automatique.
00:45:30 - Mais c'est un mytho.
00:45:31 - Rappelle-moi tes origines histoires.
00:45:33 - Non, non, pas du tout.
00:45:34 C'est vrai que je suis aussi...
00:45:35 Mais t'es un mytho, voilà.
00:45:36 C'est tout.
00:45:37 Le gars, il est capable de nous dire que jamais il boit un verre de vin devant ses enfants.
00:45:43 - Non, mais ça, c'est un mytho.
00:45:44 - Moi, je le crois.
00:45:45 - Non, mais toi, le mytho de...
00:45:47 - Le pastis ne l'est pas de l'alcool.
00:45:50 Le pastis n'est pas de l'alcool.
00:45:53 - Ah, d'accord.
00:45:54 Donc l'abus d'alcool...
00:45:55 - C'est tout.
00:45:56 - À cause d'homme, avec modération, c'est pour l'alcool.
00:45:58 - Les amis, allez, on y va.
00:45:59 L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, bien entendu.
00:46:02 On plaisante.
00:46:03 Allez, tout de suite, le coup de gueule de Philippe David.
00:46:05 Les vraies voix sud-radio.
00:46:07 - Et attention, Philippe, Bilger, c'est pour vous le coup de gueule sur la responsabilité
00:46:10 des juges.
00:46:11 - Ah, j'ai écouté, bien sûr.
00:46:12 - Oui, Karen, infirmière du CHU de Reims, âgée de 38 ans, est décédée après avoir
00:46:16 été poignardée.
00:46:17 Ce serait un triste fait divers si on ne connaissait pas le pédigré, l'auteur du coup mortel,
00:46:21 qui a poignardé aussi une secrétaire médicale qui, Dieu merci, est encore en vie.
00:46:25 On apprend aujourd'hui qu'il avait poignardé 4 personnes le 20 juin 2017, alors qu'il
00:46:29 était résident d'un ESAT.
00:46:31 Une infirmière, un animateur, une aide-soignante et un chef de service avaient été blessés.
00:46:35 L'une des 4 victimes atteintes à la prélèvre avait dû être hospitalisée.
00:46:38 Alors après 5 ans d'enquête, le juge d'instruction en charge de cette affaire de violences aggravées
00:46:43 avait estimé que l'agresseur était susceptible d'être déclaré irresponsable pénalement,
00:46:47 son discernement ayant été aboli au moment des faits.
00:46:50 Il n'avait pas prononcé de non-lieu, mais avait transmis le dossier au procureur de
00:46:53 la République dans le but d'une saisine de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel
00:46:56 qui devait statuer vendredi.
00:46:58 Il avait été également mis en examen en 2022 pour violences aggravées, suivie d'un
00:47:02 non-lieu pour irresponsabilité pénale.
00:47:04 Deux questions se posent.
00:47:06 La première est comment un type qui a poignardé 4 personnes peut-il être en liberté et en
00:47:11 poignarder 2 autres, sa place étant soit en asile psychiatrique, soit en prison ?
00:47:15 La seconde question est, ne faut-il pas chercher des responsabilités chez ceux qui l'ont
00:47:20 laissé en liberté ? Une question qui peut paraître incongrue dans un pays où le responsable
00:47:24 mais pas coupable est la règle depuis des années, où la loi est mal faite, où certains
00:47:28 juges sont incompétents ou irresponsables, et ne faudrait-il pas les sanctionner ?
00:47:32 - Et voilà ! - Je continue à adorer la bouille de Philippe
00:47:38 quand il s'indigne de la nuit.
00:47:40 C'est comme François Cluset qui joue dans des rôles tragiques, il me fait rire.
00:47:45 Enfin, plus sérieusement, c'est Terrence que vous évoquez, je suis totalement d'accord
00:47:49 sur le second point.
00:47:51 Si j'étais gardé sauf, à chaque fois qu'un dysfonctionnement paraît avoir été subi
00:47:57 et commis, je tenterais de vérifier où l'erreur s'est produite.
00:48:02 Il n'y en a peut-être aucune, c'est peut-être comme le disait Christophe tout à l'heure,
00:48:07 notre pénurie dans le domaine psychiatrique qui crée de terribles désagréments et préjudices,
00:48:13 mais ça mériterait d'être regardé d'autre endroit.
00:48:16 - Je n'oppose pas les deux Philippe, pardon.
00:48:18 - Vas-y, vas-y.
00:48:19 - Je n'oppose pas les deux, moi j'entends le coup de gueule de Philippe David et je le
00:48:22 partage en grande partie.
00:48:24 Ce que je n'oppose pas, le manque de moyens dans la psychiatrie est réel.
00:48:29 On parlait tout à l'heure en rentaine avec les députés dont ses parents sont éducateurs,
00:48:33 moi j'ai été éducateur spécialisé avec des enfants autistes.
00:48:36 Le lieu de vie que j'ai créé à Aubagne a dû fermer par manque de moyens.
00:48:41 J'ai dû remettre 8 enfants, 8 enfants, 8 enfants, d'accord, en prison.
00:48:47 - Aubagne, Aubagne carrément.
00:48:50 - Oui, à Aubagne, c'est qu'à le dire, Aubagne.
00:48:52 - Mais, mais, mais, je m'excuse, j'aime bien la nuance de Philippe Bilger parce que j'en
00:48:59 ai marre qu'on remette à chaque fois 1 euro dans la machine à taper sur la justice.
00:49:04 Nous ne savons pas du tout quelles sont les circonstances réelles qui ont amené ce magistrat
00:49:09 à faire ce choix.
00:49:10 Et par ailleurs, j'en ai marre qu'on mélange...
00:49:13 Là, on repart dans la généralisation qui fait que ça tue tout débat.
00:49:19 Là, on est en train de parler d'un type qui est malade psychiatriquement.
00:49:23 - Mais que fait-ce qu'il en liberté ?
00:49:24 - Mais alors, je ne sais pas, est-ce qu'il est en hôpital de jour ? Est-ce qu'il est soigné ?
00:49:29 Est-ce qu'il est en hôpital de jour ? Est-ce qu'il a des psychotropes très forts qu'il
00:49:33 a refusé de prendre ? Est-ce qu'il a refusé de prendre sa piqure retard par exemple ?
00:49:37 Nous n'en savons rien.
00:49:38 C'est comme le malade qui avait décapité, vous vous en souvenez, c'était terrible, à
00:49:43 l'hôpital Saint-Édouard-du-Capot, qui avait décapité une infirmière.
00:49:47 Nous ne savons, je ne refuse de participer de cette grossièreté qui consiste à chaque
00:49:53 fois à tout mélanger.
00:49:54 Là, on ne parle pas d'insécurité.
00:49:56 Heureusement, j'ai envie de dire, je suis un peu méchante qu'il ne s'appelle pas Mohamed
00:49:59 parce qu'alors là, on partait en édition spéciale, pas chez nous bien sûr, sur l'insécurité,
00:50:04 l'immigration, etc.
00:50:05 Là, c'est une folie.
00:50:07 C'est un type complètement barjo et je n'ai pas envie de taper gratuitement sur les magistrats
00:50:12 car je trouve très dangereux qu'on tape à tout sujet sur les magistrats, taper sur
00:50:16 la justice en permanence, c'est participer de l'effondrement de la République.
00:50:20 Je suis désolé de vous le dire mon vieux.
00:50:22 - Et surtout, ce n'est pas le magistrat qui… - Moi, je ne comprends pas qu'envoyer un
00:50:24 enquête personne en soi-même.
00:50:25 - Non, mais Philippe, il y avait une erreur, ce n'est pas le magistrat qui décrète les responsabilités.
00:50:31 - Je veux savoir s'il y a des responsables.
00:50:33 - Non, mais vous avez dit que le magistrat a décidé les responsabilités, ça n'est pas lui.
00:50:38 - Non, je n'ai pas dit ça.
00:50:39 - Tu tapes sur le magistrat.
00:50:40 - Au début de 2020, c'est possible.
00:50:42 - La date, c'est 2017, on est en 2023.
00:50:45 - J'entends tout ce que vous dites, je dis juste que globalement, c'est mon prolégomène
00:50:49 à moi, je ne peux pas supporter qu'on mélange absolument tout et qu'inlassablement, on cogne
00:50:55 sur la justice, c'est comme ça qu'on affaiblit la République.
00:50:57 Vous savez ce qui arrive, quand comme des loups, tout le monde hurle sur la justice,
00:51:01 parfois sans raison, parfois avec raison, et bien on sait très bien, ça ouvre la porte
00:51:05 à qui, on sait parfaitement.
00:51:06 - À toutes les fenêtres.
00:51:07 Merci beaucoup, tout de suite le Top Click de Félix Mathieu.
00:51:10 Les vraies voix Sud Radio, c'est le Top Click.
00:51:14 Et une fausse alerte aux crocodiles a semé un vent de panique à Bergerac et sur Facebook.
00:51:18 - Le quai Gariga est fermé à la circulation suite à la découverte d'un présumé crocodile
00:51:23 dans la Dordogne.
00:51:25 Nous vous invitons à éviter le secteur et à ne pas approcher des lieux.
00:51:28 Message publié hier après-midi sur la page Facebook de la ville de Bergerac.
00:51:32 Un passant avait appelé les secours après avoir aperçu l'animal dans la rivière.
00:51:36 Une dizaine de pompiers, dont des plongeurs, se sont rendus sur place dans l'après-midi,
00:51:40 rejoints par la gendarmerie et par l'Office français de la biodiversité,
00:51:44 des spécialistes qu'on aperçoit sur des vidéos, en train d'utiliser des perches,
00:51:48 des filets pour approcher prudemment la bête.
00:51:51 Malheureusement, l'animal est bien décédé.
00:51:53 Un grand bravo aux 10/24, écrit la page Facebook de la municipalité.
00:51:57 Sauf que quelques minutes plus tard, de nouvelles photos, une mise à jour,
00:52:01 publiées sur Facebook par la ville de Bergerac.
00:52:04 Des photos du fameux crocodile en métal.
00:52:07 Très réaliste, cela dit, il y avait de quoi s'y méprendre.
00:52:11 Fausse alerte, il s'agissait d'un faux crocodile.
00:52:13 Tout va bien, écrit la page Facebook de Bergerac.
00:52:15 La municipalité préfère le prendre à la rigolade.
00:52:18 Mais certains administrés s'agacent quand même dans les commentaires.
00:52:20 Ils se demandent si ce ne serait pas l'oeuvre d'un plaisantin
00:52:22 qui aurait volontairement conduit les pompiers à se déplacer et à plonger pour rien.
00:52:27 C'est caïmon dangereux, non ?
00:52:29 Non mais c'est vachement flippant ce truc.
00:52:31 Tyranno aurait aimé.
00:52:32 Autre vidéo qui circule sur les réseaux, celle de l'Assemblée générale de Shell,
00:52:36 interrompue à long temps.
00:52:38 Le PDG de l'entreprise pétrolière avait à peine commencé à parler lorsque...
00:52:41 Go to hell Shell, don't you come back no more, no more, no more, no more, no more.
00:52:47 Allez vous en enfer Shell.
00:52:49 La scande des militants écologistes dans la salle,
00:52:51 accompagnée par une centaine d'autres venus en renfort à l'extérieur.
00:52:55 La G a dû être interrompue près d'une heure.
00:52:57 Les agents de sécurité de l'entreprise ont tout de même réussi à empêcher
00:53:00 ces activistes de monter sur scène pour prendre la parole.
00:53:03 Plusieurs associations envisagent d'ores et déjà d'en faire autant
00:53:06 dans trois jours pour l'Assemblée générale de TotalEnergie.
00:53:09 Merci beaucoup Philippe.
00:53:10 D'ailleurs ce propos était un peu secoué.
00:53:12 Vous restez avec nous.
00:53:13 Ça je suis désolée.
00:53:14 C'est plus le temps mais dommage.
00:53:15 J'ai découvert que certains ministres avaient des actions de TotalEnergie.
00:53:19 Vous avez pensé que quand on était ministre on n'avait pas...
00:53:21 Non t'as le droit d'en avoir, il faut juste les déclarer.
00:53:23 Il faut les déclarer, c'est tout.
00:53:24 Vous restez avec nous dans un instant,
00:53:26 le tour de table de l'actu des Vrais Voix,
00:53:28 et on va revenir dans le coup de projecteur sur l'attaque au couteau
00:53:31 et sur cette infirmière décédée.
00:53:34 0826 303 soins.
00:53:37 Et avec cette question, aujourd'hui, travailler à l'hôpital est-il devenu un métier à risque ?
00:53:41 Vous dites oui en majorité sur notre coin de Twitter.
00:53:43 Alors vous souhaite la bienvenue et à tout de suite.
00:53:45 Et c'est le retour des Vrais Voix pour cette deuxième heure
00:53:49 avec Philippe Bilger, Françoise Degoy, Christophe Madrol,
00:53:52 président de l'Union des centristes et écologistes conseillers régionales.
00:53:55 Le mytho...
00:53:56 Sud !
00:53:57 Mytho 1, mytho 2.
00:53:58 N'importe quoi !
00:53:59 Françoise Degoy, si vous avez raté l'émission,
00:54:01 depuis le début, m'a insulté de mytho,
00:54:03 d'écolo-centriste...
00:54:05 C'est ce que tu es !
00:54:07 D'écologie-centriste fou !
00:54:08 Non, non, tu n'es pas le centrisme autoritaire de Macron.
00:54:11 Et en ça, je te remercie, parce que...
00:54:13 Orban, par exemple, c'est le centrisme autoritaire, tu vois, en gris.
00:54:16 Orban, le centriste, toi.
00:54:18 Il a commencé au centre.
00:54:19 Tu as raison.
00:54:20 Il a pas tourné après, mais il a commencé au centre.
00:54:22 Il n'y a pas qu'à la maternelle qu'il y a une cour d'école, même chez les Vrais Voix.
00:54:25 Le centrisme autoritaire est véritablement un courant qui est défini historiquement,
00:54:30 et qui, je pense, est en train de...
00:54:32 Je me sentirais assez dans cette veine.
00:54:34 Non, tu as été réactionnaire, pas autoritaire.
00:54:36 Non, le centrisme réactionnaire, oui, c'est ça.
00:54:38 Tu es presque un anard de droite, toi.
00:54:40 J'aime bien "centriste autoritaire", ça me plaît.
00:54:42 C'est comme le parti révolutionnaire...
00:54:44 Non, ce n'est pas...
00:54:45 ... qui tuerait l'action.
00:54:46 Le centrisme autoritaire, ce n'est pas Jartel et Foué.
00:54:49 Alors, on va faire un truc simple.
00:54:51 La centriste autoritaire, c'est moi.
00:54:53 Le coup de projecteur des Vrais Voix.
00:54:55 Je ne sais pas si vous avez vu son film.
00:54:57 On va bientôt se mettre à table.
00:54:58 Ça sent l'artiste à cette table.
00:55:00 Je suis épuisé, moi.
00:55:01 C'est horriblement fatiguant d'être intelligent.
00:55:03 Le tour de table de l'actualité.
00:55:06 C'est sûr que ça ne va pas nous arriver d'être fatigués.
00:55:08 Philippe Belger a voulu revenir sur ce tour de table.
00:55:12 Une plaignante qui dénonce l'OMERTA, dont Gérard Depardieu a bénéficié.
00:55:15 Pour Michel Houellebecq, les femmes mentent à son sujet.
00:55:19 - Oui, j'ai trouvé très intéressant dans Mediapart ce matin l'entretien avec Florence Arnoux.
00:55:27 L'une des femmes qui avait connu Depardieu alors qu'elle était toute petite sur ses genoux.
00:55:33 Elle confirme selon elle avoir été victime de deux agressions, deux viols, à huit jours d'intervalle.
00:55:45 Et elle en profite pour dénoncer l'OMERTA, dont selon elle Gérard Depardieu a bénéficié.
00:55:51 Alors, j'ai vraiment l'impression, à la suite de discussions presque privées,
00:55:58 et de la lecture des journaux qui parlent de Gérard Depardieu,
00:56:03 qu'on peut considérer tout de même que pendant des années,
00:56:07 on n'a pas osé parler de ce qui était de notoriété publique et cinématographique.
00:56:13 C'est-à-dire une sorte de vulgarité admise dans ses gestes, dans ses attitudes, dans ses propos.
00:56:20 Et qui est d'autant plus choquante, à mon avis, ça ne veut pas dire qu'il est coupable de tout ce qu'on lui reproche,
00:56:26 mais qui était d'autant plus choquante qu'il y a un metteur en scène, Fabien Hantet,
00:56:32 non, c'était pas lui, Francis Weber, qui un jour dans un film l'avait vu avoir ces comportements très choquants.
00:56:39 Il lui a dit "écoute, si tu n'arrêtes pas, je te fais partir du film".
00:56:43 Eh bien Depardieu a obtempéré, donc il était possible de lui faire cesser ses salacités, ses vulgarités,
00:56:51 et c'est dommage, donc c'est un peu, je trouve, au moins, Me Too sur ce plan-là,
00:56:57 si on respecte la parole des femmes, en admettant aussi qu'elles puissent parfois se tromper,
00:57:04 je trouve que Me Too a eu des effets très bénéfiques.
00:57:07 - Oui, de la même manière, après, je pense qu'il y a les excès,
00:57:11 moi j'ai toujours défendu Me Too parce qu'à un moment donné, le couvercle doit sauter,
00:57:15 après, c'est vrai que quand le volcan se réveille, peut-être que ça part un peu dans tous les sens,
00:57:20 mais oui, bien sûr, il n'y a plus de vache sacrée, moi je trouve ça assez intéressant
00:57:25 qu'il n'y ait plus de vache sacrée, de monstre sacré dans ce domaine.
00:57:28 - Christophe Magrol ?
00:57:29 - Concernant Gérard Depardieu, il est hors norme, et tu as raison, quand Francis Weber dans "La Chèvre"
00:57:35 avait repris ses propos pour le calmer, il l'entend, il n'est pas idiot.
00:57:39 Ensuite, la question de Me Too, on l'a déjà parlé, bien sûr, la libération de la parole de la femme est nécessaire,
00:57:45 et qu'il y ait eu dans le cinéma, dans le spectacle, dans la politique,
00:57:49 on l'a vu, dans le journalisme, des choses dégueulasses qui soient passées
00:57:54 pour s'approprier des postes, ou pour monter dans l'échelle,
00:57:57 ou se retrouver sur des listes électorales, et on en a tous connu,
00:58:00 c'est à dénoncer et à dire que c'est dégueulasse.
00:58:03 Ensuite, la parole des femmes, c'est comme toute parole,
00:58:06 il y a des femmes qui vont s'utiliser leur parole pour pouvoir incriminer un homme,
00:58:11 et mentir, comme des hommes vont mentir, comme on parlait tout à l'heure des enfants qui font...
00:58:16 Vous avez raison, Cécile, je me suis renseigné, il y a des chauffeurs qui ont 8 ans,
00:58:20 qui contrôlent les trafics de drogue, et j'y croyais pas, mais j'ai vérifié sur internet,
00:58:24 effectivement, 8 ans, il y a des jeunes, il y a des enfants qui mentent,
00:58:27 donc le mensonge fait passer aussi du Me Too, mais voilà, c'est bien que la parole des femmes se soit libérée.
00:58:31 - Il nous reste 3 minutes, pour deux tours de table.
00:58:33 Françoise de Goy, les annonces d'Olivier Dussopt sur le RSA vous font réagir.
00:58:37 - Oui, je suis vent debout, mais en même temps, est-ce qu'on a besoin de l'être ?
00:58:41 C'est complètement délirant, moi j'en ai marre de ce gouvernement,
00:58:44 vraiment, qui est évidemment implacable avec les plus fragiles,
00:58:48 et évidemment d'une veulerie sans nom avec les plus forts.
00:58:51 J'entends les gens qui ont beaucoup d'argent, la non-taxation des dividendes ou des super-profits,
00:58:57 et là, Olivier Dussopt nous annonce, droit dans les yeux, assez benoîtement,
00:59:02 qu'on va avoir peut-être une suspension du RSA comme punition.
00:59:06 Punition de quoi ? Les gens qui touchent le RSA, moi je veux bien qu'on considère que c'est une bande de fumistes
00:59:12 qui profitent du système. La plupart des gens qui touchent le RSA
00:59:16 sont tous des gens qui sont quasiment au bord du chemin, là.
00:59:19 C'est le dernier filet, le RSA, qui les maintient encore dans la société.
00:59:23 On va suspendre ce dernier filet. Quel est le sens ? Pourquoi fait-on ça ?
00:59:28 Quel est le sens ? Quel est le but de punir et de mettre des règles intenables
00:59:35 à des gens qui n'ont déjà quasiment plus rien, pour mille raisons ?
00:59:38 Il y a mille raisons pour lesquelles quelqu'un peut se retrouver au RSA.
00:59:41 Moi j'ai quelqu'un d'assez connu, dont je tirerai le nom,
00:59:45 qui m'a avoué l'autre jour en larmes, je suis au RSA !
00:59:48 Donc, vous comprenez, on ne sait pas, on peut tous tomber au RSA.
00:59:52 Et que ça vienne en plus d'Olivier Dussopt, qui a signé toute l'émotion du congrès du PS,
00:59:57 il était encore plus à gauche que moi pendant des années,
00:59:59 qui vient de nous expliquer que c'est pour le bonheur des êtres humains, ça m'écœure.
01:00:03 Je suis absolument écœuré par ce comportement.
01:00:06 - Très court, Philippe Bidiger. - Alors, je n'ai pas vu ça,
01:00:09 mais j'ai lu récemment dans Le Monde d'une grande spécialiste du droit du travail,
01:00:13 Dominique Méda, quelque chose qui m'a beaucoup intéressé sur le RSA,
01:00:18 et sans doute elle serait de votre avis, François.
01:00:21 - Très court, votre tour de table, Christophe Madrol.
01:00:23 - Pas de commentaire, je partage complètement l'admiration de Françoise.
01:00:26 Et en plus, le RSA, paraît-il qu'il n'y a même pas 1% qui pourrait tricher.
01:00:33 1% ! Mais arrêtons de délirer.
01:00:35 - Christophe, vous sur les annonces d'Elisabeth Borne sur la planification écologique.
01:00:39 - Alors moi, j'ai attendu avec intérêt qu'Elisabeth Borne puisse hier annoncer
01:00:45 ce qu'elle comptait faire dans ses 11 jours sur la question de la planification écologique.
01:00:49 En même temps, vous vous rappelez, il y a un an, juste jour pour jour,
01:00:52 Emmanuel Macron à Marseille, devant moi, disait que ce quinquennat serait le quinquennat de l'écologie
01:00:58 où il raterait ce quinquennat.
01:01:00 Et il y a quelques jours, il dit qu'il ne fallait plus écouter l'Europe en matière de protection de l'environnement
01:01:06 et il fallait faire un arrêt vis-à-vis de ça.
01:01:08 Moi, je m'y perds, mes chers amis.
01:01:10 Moi, je m'y perds parce que j'entends ce que dit Elisabeth Borne,
01:01:13 et c'est plutôt intéressant de savoir qu'il faut trouver des milliards
01:01:17 pour pouvoir financer la transition écologique parce que ça a un coût.
01:01:21 Mais en même temps, le président dit qu'il faut stopper les mesures
01:01:24 parce qu'en fait, il y en a marre de l'écologie.
01:01:26 Et d'un autre côté, on voit ces ministres non pas accompagner les mesures d'Elisabeth Borne.
01:01:32 Personne n'a ouvert la voie vis-à-vis de ça depuis 24 heures.
01:01:37 Et on est aujourd'hui en train de parler de tout sauf d'écologie.
01:01:41 L'enjeu aujourd'hui est réel.
01:01:43 Il faudrait qu'ils soient tous mis au même niveau.
01:01:46 La question de la protection de l'environnement,
01:01:48 du changement climatique et de la baisse de la CO2 est nécessaire.
01:01:51 - Avec la dernière folie générale, c'est-à-dire qu'à Bruxelles,
01:01:55 vous avez l'ensemble des députés renaissance macronistes
01:01:58 qui votent avec la République tchèque, avec la plupart des pays de l'Est
01:02:02 pour baisser les normes de contraintes de pollution des transports.
01:02:08 - Des transports routiers.
01:02:09 - Des transports routiers.
01:02:10 Je comprends qu'on soit paumé. C'est de la folie générale.
01:02:14 - Vous restez avec nous dans quelques instants.
01:02:16 On va revenir sur l'attaque au couteau qui a coûté cette nuit la vie
01:02:19 à une infirmière du CHU de Reims.
01:02:21 Ce drame relance forcément la question.
01:02:24 Travailler à l'hôpital est-il devenu un métier à risque ?
01:02:27 Vous pouvez bien entendu nous appeler 0826 300 300
01:02:31 et répondre à notre question sur notre compte Twitter.
01:02:34 Pour l'instant, vous dites oui en majorité.
01:02:36 On reste ensemble jusqu'à 19h.
01:02:39 Philippe Ilger est avec nous dans Les Vrais Voix.
01:02:41 Françoise de Gaulle et Christophe Madrol aussi bien entendu.
01:02:44 Et vous 0826 300 300.
01:02:45 On est ensemble avec Philippe David jusqu'à 19h avec vous.
01:02:49 Et jusqu'à 20h, on va vous parler d'emploi aujourd'hui avec Jérôme Lavernie.
01:02:53 En attendant, c'est le coup de projecteur des Vrais Voix.
01:02:55 Et on va revenir sur l'attaque au couteau qui a coûté cette nuit la vie
01:03:03 à cette infirmière du CHU de Reims
01:03:05 qui relance la question des violences physiques et verbales
01:03:07 faites à l'encontre du personnel hospitalier.
01:03:09 Des cas de violences qui auraient touché 37% des personnels de santé.
01:03:14 Rien que l'an dernier, selon la Fédération des hospitalisations privées.
01:03:19 Écoutez ce qu'elle a dit justement, la réaction du ministre de la Santé.
01:03:24 Pour autant, l'agression d'un soignant est quelque chose d'inqualifiable, d'inadmissible.
01:03:29 Je réunirai dans la semaine l'ensemble des représentants des soignants
01:03:33 pour qu'au-delà de cette période nécessaire, je le redis, de recueillement,
01:03:39 nous mettions en œuvre très rapidement l'ensemble des mesures
01:03:43 qui seront utiles pour préserver la sécurité encore mieux
01:03:47 et préserver la vie de nos soignants.
01:03:49 Les agressions mortelles de soignants sont, Dieu merci, rares.
01:03:53 Mais souvent le fait de patients souverains de troubles psychiatriques.
01:03:56 Dans les autres cas, l'attente, la douleur ou l'alcool sont à l'origine des insultes, menaces et coups.
01:04:01 Alors est-ce que pour vous, c'est devenu un métier à risque de travailler à l'hôpital ?
01:04:06 Il faut renforcer la sécurité ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?
01:04:08 Vous êtes soignant ? Venez témoigner au 0826 300 300.
01:04:11 - Et notre invitée pour en parler, Arnaud Chiche, est avec nous.
01:04:14 Bonsoir, merci d'être en direct sur Sud Radio.
01:04:17 Vous êtes mestère hospitalier, président du collectif Santé en danger.
01:04:22 Philippe, il y a eu une réaction forcément sur l'état de nos hôpitaux et la violence grandissante.
01:04:29 - Encore une fois, Cécile, avec Philippe, vous avez très bien fait de choisir ce thème.
01:04:34 C'est tout de même un défi horrible, très particulier, qui a été porté à cet hôpital de Reims
01:04:42 et à cette malheureuse infirmière qui est morte.
01:04:45 On a un irresponsable qui circule dans cet hôpital, qui va dans le vestiaire sans aucun but,
01:04:54 sinon probablement celui de tuer.
01:04:57 Il n'a aucun lien avec l'hôpital, il n'a aucun rendez-vous et il tue.
01:05:01 Par conséquent, il faut bien voir que c'est une situation dramatique,
01:05:06 mais qui est peu ordinaire par rapport aux atteintes quotidiennes
01:05:10 que subissent les personnes qui travaillent dans les hôpitaux.
01:05:14 Et j'en ai un peu assez de ces ministres.
01:05:17 Un brave homme, au demeurant, je le dis pas de manière méprisante,
01:05:21 que ce ministre bronne, mais j'ai l'impression qu'il n'est pas à la hauteur
01:05:26 de l'immense défi qui lui est porté.
01:05:28 Et je pense tout le temps, lorsque je vois ces ministres,
01:05:31 à une phrase de quelqu'un qui a servi de modèle au feu folet de Riel à Rochelle, Jacques Rigaud,
01:05:37 qui disait "Pourquoi on attend que les gens soient au fond du trou
01:05:42 pour se demander comment ils sont arrivés au bord ?"
01:05:45 Et c'est fondamental dans toutes les crises de la France.
01:05:48 - Alors oui, il y a la crise de l'hôpital, mais il y a la crise de la psychiatrie,
01:05:52 qui sont des domaines que nous connaissons parfaitement bien,
01:05:54 pour des raisons tout à fait familiales et personnelles.
01:05:57 Et je vois très bien, tu parlais tout à l'heure Christophe,
01:06:00 et tu as raison, de la baisse.
01:06:02 C'est à pleurer, je ne sais pas si vous avez déjà visité un hôpital psychiatrique,
01:06:05 vous avez envie de pleurer de la surcharge du personnel,
01:06:09 du manque de moyens, de la façon dont les choses se nouent,
01:06:13 du mépris collectif dans lequel sont tenues ces malades.
01:06:17 Donc il y a plusieurs choses, c'est pour ça que tout à l'heure,
01:06:20 je secouais un peu mon ami Philippe David, sur le mode "il ne faut pas tout mélanger".
01:06:24 Aujourd'hui, ce n'est pas une agression sécuritaire.
01:06:27 Est-ce qu'on peut poser une question générale ?
01:06:29 Est-ce que c'est de plus en plus dangereux ?
01:06:31 Oui, si on prend ce cas, si on prend, il y a quelques années,
01:06:34 l'infirmière qui a été décapitée à l'hôpital Saint-Luc à Pau,
01:06:37 bien sûr que c'est effrayant.
01:06:39 Je pense qu'il y a des agressions quand vous travaillez aux urgences,
01:06:42 que les gens arrivent la nuit,
01:06:44 qui sont complètement déphasés, disjonctés, je le comprends.
01:06:47 Mais là, on parle d'un domaine, c'est la première fois de ma vie
01:06:50 que je suis d'accord avec Eric Ciotti,
01:06:52 qui demande un grand plan psychiatrie pour le pays.
01:06:55 Écoutez, je ne pensais pas que ça arriverait un jour.
01:06:57 Je suis d'accord avec Eric Ciotti.
01:06:59 Il faut donner de l'argent à la psychiatrie,
01:07:01 parce que les gens pètent les plans de plus en plus.
01:07:03 J'allais en parler, dans cette société qui est de plus en plus violente,
01:07:05 où les cadres sont, et on en parle régulièrement sur nos antennes,
01:07:09 aujourd'hui, il faut une réponse qui ne soit pas simplement une réponse
01:07:12 à la police qui descend dans les cités et qui arrête,
01:07:15 parce qu'on sait très bien que ce n'est pas simplement une solution,
01:07:17 même s'il en faut.
01:07:18 Il faut effectivement une vraie politique,
01:07:20 il faut une vraie politique qui est la politique de la ville.
01:07:22 Je vous rappelle qu'il n'y a plus de ministère de la politique de la ville.
01:07:25 Et pourtant, la question de la politique de la ville,
01:07:28 l'urbanisation, les centres sociaux, les MJC,
01:07:30 tout ce qui accompagnait le secteur de prévention était nécessaire,
01:07:33 comme la police de proximité, je vous l'ai déjà dit sur cette antenne.
01:07:37 Ensuite, il y a la question de la psychiatrie.
01:07:39 Aujourd'hui, pour former des infirmières et des infirmiers psychiatriques,
01:07:43 il faut des moyens, pour pouvoir emmener des encadrants,
01:07:45 il faut des moyens, et cette question-là est complète.
01:07:48 Et on parle aujourd'hui de l'hôpital, mais imaginez dans les pôles emploi,
01:07:51 j'ai beaucoup de mes amis qui travaillent au pôle emploi,
01:07:54 les agressions sont permanentes.
01:07:56 Ils font faire mal, parce qu'ils pètent un câble, les gens,
01:07:59 parce qu'ils se retrouvent devant une administration de proximité,
01:08:02 et c'est souvent la dernière administration de proximité avec la sécu.
01:08:06 Moi, je pense à tous ces gens qui, aujourd'hui, ne font pas de la démagogie,
01:08:09 qui se retrouvent en phase avec des personnes en grande difficulté,
01:08:13 et leurs outils de défense n'existent pas.
01:08:16 Dernier mot, par rapport aux ministres,
01:08:18 moi j'en ai assez de ces ministres qui viennent pleurnicher,
01:08:20 même si c'est leur boulot, mais à un moment donné,
01:08:23 tu as raison de rappeler cette phrase,
01:08:25 je l'ai dit à un moment donné par rapport à Peppendia et à l'éducation nationale,
01:08:28 en amont, les signaux existent.
01:08:31 En amont, les signaux existent.
01:08:33 Ecoutez, messieurs les ministres, vos syndicats,
01:08:36 écoutez les corps intermédiaires qui vous font remonter des informations.
01:08:40 On va avoir encore des problèmes dans les lycées,
01:08:43 et pourtant nos collègues dans l'éducation nationale le disent régulièrement,
01:08:47 attention, ce n'est pas en mettant des caméras qu'on règle des problèmes dans les lycées,
01:08:51 c'est en mettant de l'humain.
01:08:53 Parlons de mon coup de gueule par rapport à ça.
01:08:55 - Alors, Arnaud, Chiche, forcément on parle du passage à l'acte,
01:08:59 mais il y a aussi une violence, et vous l'avez dit, Christophe Madrol,
01:09:02 des insultes des personnels qui se font pousser parce que ça prend trop de temps,
01:09:05 parce qu'on ne s'occupe pas assez bien des patients,
01:09:07 parce qu'on attend dans les couloirs pendant des heures parfois sur des brancards.
01:09:12 Et ça, comment, c'est quoi la solution en fait ?
01:09:16 - Bonjour à tous, vous avez déjà dit beaucoup, beaucoup de choses.
01:09:20 Je vais essayer de faire le tri.
01:09:23 Ce que je voudrais vous dire, c'est qu'aujourd'hui,
01:09:25 on doit surtout être dans le recueillement.
01:09:28 Et on doit aussi être très prudent.
01:09:31 On est tous à vif, les soignants sont extrêmement tristes
01:09:34 que l'une d'entre eux ait été assassinée.
01:09:38 Et donc, vous voyez, là, il y a un contexte absolument terrible.
01:09:41 Et pour la mémoire de cette collègue et sa famille,
01:09:44 on doit tous être assez apaisés et essayer de prendre un petit peu de hauteur.
01:09:48 Je voudrais commencer par vous dire ça.
01:09:50 L'insécurité des soignants, vous l'avez bien dit, elle existe depuis longtemps.
01:09:54 Elle a tendance un peu à augmenter ces derniers mois.
01:09:57 Et j'ai envie de vous dire, depuis la crise Covid,
01:09:59 il y a quand même un climat assez malsain vis-à-vis du corps des professionnels de santé
01:10:03 depuis la crise Covid, à cause de plein, plein de choses.
01:10:06 Mais il y a un contexte qui est là.
01:10:08 Il est certain que l'agressivité et les agressions,
01:10:12 ça commence par les incivilités.
01:10:14 Alors peut-être qu'il y a une première piste,
01:10:16 c'est qu'il ne faut probablement rien tolérer.
01:10:18 Parce que c'est vrai que l'agression, elle prend beaucoup de forme.
01:10:23 On a bien compris qu'on avait à faire là un déséquilibré.
01:10:26 Et je pense que des fous, il y en aura toujours.
01:10:29 Des gens complètement fous, au point de prendre un couteau pour aller dans un hôpital,
01:10:32 pour tuer des gens. Vous voyez de quoi on parle.
01:10:34 Donc c'est assez difficile de rationaliser ce qui s'est passé là, cet événement dramatique.
01:10:39 Mais oui, il y a un contexte où les soignants sont de plus en plus souvent victimes d'agressions.
01:10:44 Il faut en parler et essayer de trouver des solutions pour que ça n'arrive plus.
01:10:47 Et enfin, vos invités l'ont bien dit,
01:10:49 sans du tout vouloir récupérer ce fait-divers absolument terrible,
01:10:54 on est un peu obligés de parler de la santé mentale et du monde de la psychiatrie en France.
01:11:00 Parce qu'on a envie de penser quand même que le suivi d'un patient déséquilibré et instable,
01:11:06 son parcours de soins, sa surveillance, tout cela relève de soins de psychiatrie.
01:11:10 Et comme l'ont très bien dit vos invités,
01:11:13 la psychiatrie, comme d'autres domaines de la santé en France, vous savez,
01:11:17 mais la psychiatrie est un parent très très pauvre de la santé publique en France.
01:11:22 C'est un peu triste de devoir le redire à l'occasion d'un fait-divers catastrophique,
01:11:27 mais c'est quand même la réalité.
01:11:29 Et donc là, il y a une temporalité qui sera plus longue,
01:11:31 mais il faut absolument plus de psychiatres en France, plus d'infirmières formées.
01:11:36 Je vais juste vous donner un chiffre.
01:11:38 En France, on a 65% de lits de psychiatrie de moins par rapport aux Allemands.
01:11:42 Bon, bah écoutez, à partir de là...
01:11:44 - 65% c'est énorme !
01:11:46 - On est en train de vous perdre, je ne sais pas si vous avez...
01:11:49 - 65% c'est intéressant !
01:11:50 - 65% on n'avait pas entendu le chiffre. Philippe Ilger peut-être ?
01:11:52 - Docteur, pardon pour la comparaison et je perçois qu'elle est choquante,
01:11:58 mais j'ai parfois l'impression, quand je vois la manière dont l'hôpital est traité...
01:12:03 - Ah oui, on a perdu visiblement pour l'instant.
01:12:05 - Ah oui, on a la ligne assottue, on le rappelle.
01:12:07 - J'écoutais ce matin, si vous permettez,
01:12:09 comme ça je vous laisse reposer votre question quand on récupérera nos chiffres,
01:12:12 j'écoutais ce matin un médecin qui disait,
01:12:14 "bah oui, en fait, nous, on n'ose pas porter plainte contre nos patients qui nous agressent,
01:12:19 et il faudrait peut-être qu'on porte plainte,
01:12:22 parce qu'on pense toujours qu'on va trouver des solutions et que les choses vont s'apaiser."
01:12:26 - Peut-être, mais revenons quand même sur la psychiatrie.
01:12:29 Là, nous sommes dans quelque chose que Philippe Ilger a très bien décrit,
01:12:33 l'erment de ce malade mental, véritablement.
01:12:36 Je ne sais pas s'il a une bouffée schizophrène, une bouffée délirante, je n'en sais rien.
01:12:40 Il est là pour tuer, il est là pour faire mal en tout cas.
01:12:43 Voilà pourquoi il faut poser les bonnes questions,
01:12:45 pourquoi cet homme n'est pas en hôpital de jour,
01:12:47 pourquoi il n'est pas suivi.
01:12:49 Vous savez, la folie permanente d'investir dans les sciences froides,
01:12:53 c'est-à-dire vraiment l'informatique, les ingénieurs, etc.
01:12:57 Moi, je crois qu'on rentre dans un moment, ce 21e siècle, ce 22e siècle,
01:13:01 de charnière où il faut vraiment réinvestir dans les sciences humaines,
01:13:04 vraiment dans l'humanité.
01:13:06 - On a retrouvé Arnaud Chiche, Philippe Ilger, autre question.
01:13:08 - Docteur, j'ai une comparaison dans la tête et je la perçois choquante.
01:13:14 Je me demande parfois, quand je vois la manière dont on néglige,
01:13:19 dont on relègue au fond l'hôpital, dans les préoccupations politiques,
01:13:25 et avec la surabondance des gens qui vont dans les urgences,
01:13:29 j'ai donc parfois l'impression que l'hôpital devient une version noble
01:13:34 d'une population presque pénitentiaire.
01:13:37 Je veux dire par là qu'il y a de plus en plus de fragiles,
01:13:41 de déséquilibrés, de malades, de gens qui posent des problèmes,
01:13:49 et je me demande si on ne s'en désintéresse pas un peu, précisément,
01:13:54 malgré la soliditude formidable des médecins à l'égard de ces clients,
01:14:00 parce qu'ils représentent une forme de société
01:14:03 avec laquelle on n'a plus la compassion nécessaire ou utile.
01:14:08 Est-ce que j'exagère peut-être sûrement un peu, docteur Arnaud Chiffre ?
01:14:12 - Non, non, mais vous savez, on a l'occasion souvent d'échanger tous les deux,
01:14:16 sur le sujet de la santé, dans d'autres contextes moins dramatiques
01:14:19 que celui-là, celui d'aujourd'hui.
01:14:21 Vous avez raison, vous savez, moi je suis très impliqué dans ces questions-là depuis trois ans,
01:14:26 en étant à la tête du collectif Santé en danger.
01:14:28 Il y a quelque chose qui m'échappe, moi, dans ce pays,
01:14:31 c'est qu'au-delà de ce fédélaire catastrophique,
01:14:34 quand on parle un petit peu de santé, ce que vous avez décrit,
01:14:36 c'est quand même la réalité.
01:14:38 On ne fait plus de santé publique en France.
01:14:40 Voilà. On ne fait plus de santé publique.
01:14:43 La santé publique, c'est allouer les moyens nécessaires
01:14:47 aux besoins d'une population, en ce qui concerne le soin.
01:14:50 On ne fait plus de santé publique.
01:14:52 On fait du racistolage depuis des années.
01:14:55 Donc la crise aujourd'hui, c'est les médecins généralistes
01:14:58 qui ne sont pas écoutés par l'ACNAM,
01:15:00 c'est les infirmières libérales qu'on n'écoute pas,
01:15:03 c'est les médecins hospitaliers qui travaillent jour et nuit qu'on n'écoute pas,
01:15:06 et on a l'impression qu'on va passer cette crise-là,
01:15:08 et que c'est une énième crise.
01:15:10 Moi, je pense qu'il y a un vrai chantier sur les questions santé à ouvrir.
01:15:14 Le ministre fait tout ce qu'il peut.
01:15:17 J'ai de l'amitié pour lui parce que je le connaissais avant qu'il soit ministre,
01:15:21 et je pense que tout ne dépend pas de lui.
01:15:23 Il faut aussi comprendre que quand on est ministre de la Santé,
01:15:27 on est dépendant d'arbitrages qui vont au-delà du ministère de la Santé.
01:15:32 C'est un vrai sujet.
01:15:33 Vous avez parlé des corps intermédiaires.
01:15:35 Moi, je pense qu'il y a beaucoup d'intelligence collective en France.
01:15:37 Il y a effectivement des syndicats, il y a des associations.
01:15:39 Je crois vraiment qu'il y avait un espace pour tout remettre à plat,
01:15:43 et quand je dis tout remettre à plat,
01:15:45 la psychiatrie est une place très importante.
01:15:47 - Arnaud Chiche, notre auditrice du jour, notre vraie voix du jour,
01:15:50 c'est Marie-Alice qui est infirmière.
01:15:52 Alors Marie-Alice, est-ce que vous pensez que travailler à l'hôpital,
01:15:54 vous avez travaillé en secteur hospitalier, est devenu un métier à risque ?
01:15:58 - Oui, ça l'était déjà.
01:16:00 A l'heure d'aujourd'hui, ça le devient de plus en plus.
01:16:03 Moi, j'exerce actuellement en libéral,
01:16:06 et le libéral n'est pas forcément plus sécuritaire.
01:16:10 Du fait de la désertification, des fermetures, des urgences,
01:16:14 les gens sont excédés,
01:16:16 et la première personne, enfin le premier soignant en ligne,
01:16:21 c'est l'infirmier, ou en structure, ou en libéral.
01:16:26 C'est elle qu'on va aller voir.
01:16:28 Et je voulais rebondir sur le côté humain.
01:16:32 On n'a plus cette bienveillance, on n'a plus cette écoute.
01:16:36 Il y a un tel stress par rapport à cette désertification,
01:16:41 et à ce manque de professionnels,
01:16:43 que même l'écoute est difficile.
01:16:47 Moi, j'ai des horaires pharaoniques.
01:16:50 - C'est-à-dire ? Décrivez-nous une journée classique, lambda de Marie-Alice.
01:16:54 C'est quoi votre journée ?
01:16:56 - Mon réveil sonne à 5h.
01:16:59 A 5h30, je suis dans ma voiture.
01:17:01 J'arrive chez le premier patient, il est 6h moins le quart.
01:17:04 - C'est où à peu près ?
01:17:06 - C'est à 30 km de mon domicile, donc c'est vers Agen.
01:17:11 Et là, c'est la course au timing.
01:17:14 C'est-à-dire que vous avez X patients,
01:17:17 et il faut faire au mieux avec ce que vous avez comme matériel.
01:17:23 Vous arrivez le patient à une sonde urinaire bouchée,
01:17:27 il faut vous débrouiller parce que personne ne peut vous venir en aide.
01:17:30 Le médecin, il n'y en a pas sur le secteur.
01:17:33 Vous avez une personne au sol, vous appelez le 15.
01:17:37 Quand vous arrivez à rejoindre quelqu'un, on vous oriente.
01:17:41 C'est quand même, honnêtement, c'est très très lourd.
01:17:46 - Et vous rentrez à quelle heure chez vous, par exemple, une journée type ?
01:17:49 - 21h.
01:17:50 - A 5h du matin, 21h.
01:17:52 - Et entre midi et deux, vous arrivez à vous poser un petit peu ?
01:17:55 - Entre midi et deux, il m'arrive de prendre un quart d'heure, une demi-heure.
01:18:00 Et là, ça vale tout ce que je trouve.
01:18:02 Un sandwich, une barre Mars.
01:18:05 Après, je reconnais que certains patients nous offrent un petit café pour nous stimuler.
01:18:11 Mais c'est vrai que c'est quand même, on est dans une période
01:18:15 où même sur le terrain, ça devient très très compliqué.
01:18:20 Et je m'inquiète pour l'avenir de mes collègues.
01:18:25 Moi, j'ai plus de 50 ans, donc je pense que j'irai au bout.
01:18:29 Mais nos jeunes infirmières ne sont pas prêtes à affronter ça.
01:18:33 - Marie-Alice, je peux vous poser une question ?
01:18:36 Est-ce qu'aujourd'hui, vous seriez élève étudiante ?
01:18:40 Est-ce que vous quitteriez le métier ?
01:18:42 - Alors, oui.
01:18:46 Je ne sais pas si j'irai au bout.
01:18:48 Parce que l'agression ne vient pas forcément que des patients.
01:18:51 Elle peut venir des familles qui veulent des réponses.
01:18:55 Quand on a un enfant malade, quand on a un parent malade.
01:18:59 Voilà.
01:19:00 Et je reconnais le fait qu'on manque de médecins.
01:19:04 C'est une grosse...
01:19:06 C'est une grande catastrophe.
01:19:08 Mais voilà, moi honnêtement, j'aime ce que je fais.
01:19:12 Je m'investis dans beaucoup de choses, comme beaucoup de mes collègues.
01:19:16 Je suis syndicale.
01:19:18 Je travaille sur des projets, CPTS, etc.
01:19:22 Parce que j'ai besoin...
01:19:24 Moi, on m'a demandé dernièrement pourquoi je faisais une formation.
01:19:28 C'était sur une formation cadre.
01:19:31 Et là, je leur ai dit que j'avais besoin de garder la flamme.
01:19:34 Et tous les matins, quand je me lève, je cours après cette flamme.
01:19:37 - Absolument.
01:19:38 Le mot de la fin peut-être avec...
01:19:40 - Merci Marie-Alice, Arnaud Chiche.
01:19:42 - Le mot de la fin peut-être avec Arnaud Chiche.
01:19:44 Est-ce qu'on peut rester quand même légèrement optimiste ?
01:19:48 - Oui, parce que...
01:19:51 En fait, enfin...
01:19:53 Difficile d'être optimiste quand même.
01:19:56 Mais je crois quand même que tout le monde est assez d'accord
01:20:01 pour se rendre compte que si on était...
01:20:03 Si il y avait plus de médecins psychiatres, ça irait mieux.
01:20:06 - Je suis sûr.
01:20:07 - Si il y avait plus d'infirmières en psychiatrie, tout irait mieux.
01:20:11 Si les CMP n'avaient pas tant d'attentes...
01:20:14 - Le Centre Médico-Pédagogique.
01:20:15 - Et des infirmières dans les écoles, Arnaud, aussi.
01:20:18 - Bien sûr.
01:20:19 - Aujourd'hui, il n'y a plus d'infirmières et de psychologues dans les écoles.
01:20:22 - Je suis d'accord avec toi.
01:20:23 - En fait, on manque de ressources humaines.
01:20:26 - Les mêmes dans les entreprises.
01:20:27 - Et en fait, c'est simple à résoudre, ça.
01:20:30 À un moment donné, c'est de dire "Bon, ben voilà,
01:20:32 on a décidé qu'il fallait plus de psychiatres
01:20:34 pour pouvoir hospitaliser des adolescents".
01:20:36 Dans certains départements, ce n'est plus possible aujourd'hui.
01:20:38 Plus de psychiatres, plus d'infirmières.
01:20:40 Plus de personnel.
01:20:41 Je pense que la sécurité dans les établissements de santé,
01:20:43 elle passe aussi par la densité des personnes soignantes.
01:20:46 Plus vous aurez de soignants dans les hôpitaux,
01:20:48 ce qu'on réclame depuis longtemps,
01:20:50 ça nous mettra peut-être un peu à l'abri de ça.
01:20:52 Mais vous savez, des déséquilibrés, des fous,
01:20:54 il y en aura toujours, quoi qu'on fasse.
01:20:56 Il faut être très prudent avec l'analyse d'un fait divers comme ça
01:21:01 et peut-être ne pas attendre de réponse dans l'immédiateté.
01:21:04 Il faut prendre un peu de hauteur, je crois.
01:21:06 Et surtout, les proches de cette victime le méritent.
01:21:08 En tout cas, on partage forcément votre émotion
01:21:11 et avec, bien entendu, tous les personnels de santé.
01:21:14 Merci beaucoup Arnaud Chiche, médecin hospitalier
01:21:16 et président du collectif Santé en danger.
01:21:18 0826 300 300, vous voulez réagir ?
01:21:21 On vous attend en standard, on fait une petite pause.
01:21:23 On revient dans un instant.
01:21:24 Les vrais voix sur le radio, 17h20,
01:21:27 Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:21:30 Les vrais voix et on est ravis de vous retrouver.
01:21:32 0826 300 300, vous vouliez réagir ?
01:21:35 Et c'est Antoine qui est avec nous.
01:21:36 Bonsoir Antoine.
01:21:37 Bonsoir Antoine.
01:21:38 Bonsoir Cécile, bonsoir Philippe.
01:21:40 Antoine, vous nous appelez de Seine-Saint-Denis
01:21:42 et vous vouliez réagir sur cette consommation,
01:21:45 sur la légalisation ou pas du cannabis.
01:21:48 Oui, absolument.
01:21:50 Dans l'idée, pour faire simple,
01:21:53 je suis un ancien consommateur, on va dire, du collège jusqu'aux 25 ans.
01:21:58 Dans l'idée, pour schématiser un petit peu
01:22:02 de ce qu'on a entendu tout à l'heure,
01:22:04 du côté il faut pénaliser encore plus fort,
01:22:06 taper encore plus fort pour dissuader.
01:22:09 On sait très bien qu'on a vu, on connaît la prohibition,
01:22:13 ça n'a jamais marché,
01:22:15 sauf si effectivement il y a une petite porte de sortie.
01:22:19 Donc la petite porte de sortie, c'est légaliser.
01:22:22 En donnant la légalisation,
01:22:24 on donnera aussi quelque chose d'important,
01:22:26 c'est-à-dire le choix au consommateur.
01:22:30 Dans l'idée que quand on va prendre un verre,
01:22:33 qu'on va prendre un apéro, on sait ce qu'on prend,
01:22:36 on sait quel degré on prend,
01:22:38 on sait à quel niveau on a envie de se mettre en état d'ivresse.
01:22:43 Prendre une bière n'est pas la même chose que prendre un verre de rhum.
01:22:48 Et dans le cannabis, il y a de tout.
01:22:51 Il y a du cannabis pour s'endormir,
01:22:54 il y a du cannabis pour rire,
01:22:56 il y a du cannabis pour se concentrer.
01:22:58 Le panel est très large.
01:23:00 Et forcément, l'interdiction nous amène à apprendre des choses
01:23:06 qui, on va dire, dans le souvenir, il y avait de tout.
01:23:10 J'ai eu des bons souvenirs avec le cannabis,
01:23:12 j'ai eu des souvenirs catastrophiques avec le cannabis.
01:23:15 - Catastrophiques, c'est-à-dire vous avez été malade ?
01:23:18 - Ah oui, malade, parano...
01:23:21 Enfin, il y a vraiment de tout.
01:23:25 - Ce qui est intéressant, ce que vous dites vous Antoine,
01:23:28 c'est qu'à partir du moment où c'est légalisé ou dépénalisé,
01:23:31 après il faut s'entendre, c'est pas tout à fait la même chose.
01:23:33 - C'est légalisé en ces cas-là, parce que c'est l'État qui contrôle la fabrication.
01:23:36 - Mais ça veut dire qu'il y a aussi tous les niveaux d'information qui vont avec,
01:23:39 c'est ça que vous dites.
01:23:41 Et de ce fait, on s'enlève peut-être des expériences douloureuses,
01:23:44 c'est ce que vous dites en fait.
01:23:46 La légalisation entraîne l'information.
01:23:48 - Entraîne l'information et entraîne aussi le taux de THC qui sera proposé.
01:23:53 - Alors le THC pour les auditeurs, c'est le tétrahydrocannabinol,
01:23:56 c'est la molécule active du cannabis.
01:23:58 - Voilà, c'est ça qui détruit les neurones.
01:24:01 Mais j'ai beaucoup d'amis, effectivement, aujourd'hui,
01:24:05 qui se sont tournés vers le CBD,
01:24:07 parce que d'une part c'est légal,
01:24:09 - C'est soft, c'est soft.
01:24:11 - Et d'autre part, il n'y a plus de côté d'aller fréquenter des gens non fréquentables
01:24:17 pour se procurer des produits hasardeux.
01:24:19 - En tout cas, c'est vrai que les boutiques de CBD, je vois en Rome,
01:24:22 mais même à Paris, en tout cas, ne désemplissent absolument pas.
01:24:25 Les gens prennent du cannabis doux.
01:24:27 - Ça peut s'entendre, Antoine, Philippe Bilger.
01:24:30 - Non mais ça s'entend.
01:24:32 - Ça ne change pas d'avis.
01:24:34 - Non, non, mais je comprends.
01:24:36 Si je saisis bien Antoine, il en est resté au cannabis.
01:24:40 - Non, non, il ne consomme plus.
01:24:42 - Il ne consomme plus et il n'a jamais eu envie d'aller au-delà.
01:24:46 - Non.
01:24:47 - En tout cas, ça veut dire surtout ce que disait Rodrigo Arenas,
01:24:50 on est tous d'accord,
01:24:51 qu'il faut vraiment un grand débat national là-dessus.
01:24:55 - Non, il y a de l'hypocrisie,
01:24:57 parce que plus d'un million de consommateurs,
01:25:01 je veux dire, il y a eu des débats sur des minorités
01:25:04 qui sont allées beaucoup plus rapidement,
01:25:06 avec des réactions beaucoup plus réelles sur le terrain et dans les lois.
01:25:10 Un million de consommateurs,
01:25:12 normalement, il y a quelque chose qui doit être mis sur la table assez rapidement.
01:25:16 - C'est vrai, vous avez raison.
01:25:18 - Au niveau de la législation,
01:25:20 le fait de proposer un produit qui est contrôlé au niveau de sa puissance,
01:25:26 c'est effectivement dans le beau.
01:25:29 Beaucoup de...
01:25:32 - Oui, c'est vrai que c'est plus simple.
01:25:33 Quand c'est encadré depuis le début, c'est vrai que c'est plus simple, Antoine.
01:25:37 En tout cas, ça ouvre le sujet, c'est intéressant.
01:25:39 Merci en tout cas, Antoine, de votre témoignage.
01:25:42 - Merci à vous, Antoine.
01:25:43 - Merci mille fois, en tout cas.
01:25:44 Et merci à tous les auditeurs de nous avoir appelés.
01:25:46 - Beaucoup d'appels ce soir.
01:25:47 - Merci pour ces témoignages.
01:25:49 - Merci à vous, Philippe Ilger.
01:25:50 Merci beaucoup, Françoise de Gaure.
01:25:51 - Merci, Stéphane Pelletier.
01:25:52 - Merci beaucoup à Christophe Madrol.
01:25:54 Vous restez avec nous, dans un instant, on va vous parler emploi.
01:25:56 On va parler d'un secteur un peu plus clair, c'est le BTP.
01:26:01 C'est-à-dire que le BTP, aujourd'hui, beaucoup de travail,
01:26:04 beaucoup d'expertise et dans différents cadres.
01:26:06 On va vous montrer qu'il y a quand même des choses à faire en matière d'emploi.
01:26:09 On en parle dans un instant avec Jérôme Lavernier.
01:26:11 A tout de suite.

Recommandations