Des F16 pour l'Ukraine, le Teknival et le SNU dans les lycées...Les informés de franceinfo du vendredi 19 mai 2023

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Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du vendredi 19 mai 2023

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00:00 ...
00:09 -20h21,
00:11 France Info, les informés.
00:13 Jean-François Ackilly.
00:15 -Bonsoir, Volodymyr Zelensky.
00:17 Salut la décision américaine historique
00:21 d'autoriser la livraison d'avions de combat.
00:25 Est-ce réel ? Y aura-t-il vraiment des F-16
00:29 en Ukraine ? Nous poserons la question
00:31 à la une des informés.
00:33 Combien sauront-ils au Teknival,
00:36 dans l'Inde ? 30 000 ou plus ?
00:39 Fallait-il vraiment l'interdire ?
00:41 Également, le SNU, vous le verrez,
00:44 pas le bienvenu au lycée.
00:45 Enfin, quel est l'impact réel des réseaux sociaux ?
00:49 Est-il trop tard ?
00:50 Un livre "Enquête" ouvre le débat.
00:53 Les informés avec Véronique Reilsult,
00:55 présidente de Backbone Consulting,
00:58 maître de conférences en communication de crise
01:01 à Sciences Po.
01:02 C'est vous, l'auteur de "L'ultime pouvoir",
01:05 la face cachée des réseaux sociaux aux éditions du Cerf.
01:09 Yannick Halimi, éditorialiste politique
01:12 et pilier des informés,
01:14 avec Éric Scholl, le directeur de L'Express,
01:17 et Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
01:21 Bonsoir à tous les quatre.
01:23 -Bonsoir.
01:24 -Nous sommes ensemble en ce vendredi
01:27 à 21h.
01:28 Les Occidentaux ont-ils franchi le pas ?
01:31 Je salue la décision historique des Etats-Unis et de POTUS,
01:35 le président américain,
01:37 de soutenir la coalition internationale
01:40 favorable à la livraison d'avions de combat.
01:42 Cela va considérablement aider notre armée de l'air.
01:46 C'est ce que vient de publier
01:48 Volodymyr Zelensky sur Twitter.
01:52 Il faut dire que le président américain
01:54 qui participe au sommet du G7 au Japon
01:56 a assuré ses interlocuteurs de son soutien
01:59 à une initiative commune visant à entraîner
02:02 des pilotes ukrainiens sur des avions de combat
02:05 de quatrième génération, y compris des F-16.
02:08 C'est ce que confie un haut responsable
02:10 de la Maison-Blanche.
02:12 Il ajoute que pendant que l'entraînement
02:14 se déroulera ces prochains mois,
02:16 notre coalition de pays participant à l'effort
02:19 décidera quand fournir des avions,
02:23 combien et qui les fournira.
02:25 C'est ce que dit ce responsable.
02:27 Il ne dit pas s'il fournira,
02:28 mais quand il fournira.
02:30 Les mots ont un sens.
02:32 Faut-il livrer des F-16 à l'Ukraine
02:35 pour lancer le débat ?
02:36 Nous avons posé la question à Nathalie Loiseau,
02:39 la députée européenne Horizon,
02:41 qui préside la sous-commission
02:42 sécurité et défense du Parlement européen
02:45 de retour de Moldavie.
02:46 Elle était l'invitée du 18-20 France Info.
02:49 -Biden, qu'on attendait un peu sur ce sujet
02:51 qui avait été très silencieux.
02:53 Est-ce que c'est des F-16 positionnés aux Etats-Unis ?
02:56 Est-ce que c'est des F-16 positionnés en Europe ?
02:59 De mon point de vue,
03:01 t'avais pas une ligne rouge.
03:03 Les alliés occidentaux ont fait attention
03:06 de ne jamais être responsables d'aucune escalade.
03:10 C'est la Russie qui, aujourd'hui,
03:12 menace de mettre des armes nucléaires en Russie.
03:15 -On disait ça pour les chats. -On aurait dû aller plus vite.
03:18 -On arrive aux avions. -Si je dois émettre une critique,
03:21 c'est qu'on s'est fixé des lignes rouges artificielles.
03:24 -Donc, les avions, nous y allons.
03:26 -J'y suis favorable. Je ne suis pas là pour faire une annonce
03:30 à la place de Joe Biden ni d'aucun gouvernement.
03:33 Il faut aider l'Ukraine à protéger son ciel,
03:35 à protéger ses civils, à s'en sortir.
03:39 C'est notre intérêt.
03:40 -"C'est notre intérêt", dit Nathalie Loiseau.
03:43 Eric Scholl, vous avez revu ce tweet, ce soir,
03:47 cet Volodymyr Zelensky, qui se trouve en Arabie saoudite,
03:51 qui salue ce qu'il considère comme une décision historique.
03:54 Ce sont des mots d'un conseil américain.
03:57 Il doit en savoir plus.
03:58 Vous avez la sensation que ce soir,
04:00 un pas est en train d'être franchi ?
04:02 -Oui, et il arrive ce pas à n'importe quel moment.
04:05 Il arrive au moment du G7, qui va se dire,
04:08 qui se tient au Japon.
04:09 Donc, c'est un moment à la fois de communication,
04:12 et on sait que le président ukrainien
04:14 est un très grand communicant,
04:16 mais il arrive aussi à un moment essentiel
04:19 dans ce conflit qui a commencé en février 2022,
04:24 un moment où l'Ukraine s'apprête à lancer sa contre-offensive.
04:28 Il y a un rapport de force très compliqué en ce moment.
04:32 Il y a un risque d'enlisement, de gel du conflit.
04:34 Il y a un besoin pour les démocraties occidentales,
04:37 et Nathalie Loiseau a parfaitement raison
04:40 d'essayer d'aider au maximum, aujourd'hui,
04:42 l'Ukraine, le peuple ukrainien et l'armée ukrainienne,
04:46 et notamment en livrant les armes qu'il faut pour mener ce combat.
04:49 Ca faisait des mois que le président ukrainien
04:52 réclamait ces avions, et en particulier des F-16.
04:55 Est-ce que c'est les Etats-Unis qui vont les fournir ?
04:58 On sait que les Etats-Unis, depuis le début,
05:00 soutiennent l'Ukraine, mais essayent d'éviter...
05:03 -De donner l'impression d'être en première ligne.
05:06 -Ce qui s'est passé, et c'est là où c'est assez subtil,
05:09 ce que vient de faire le président américain,
05:12 c'est de donner la possibilité aux Alliés,
05:14 notamment aux Alliés européens,
05:16 qui ont des F-16 et qui les ont déjà promis à l'Ukraine,
05:19 mais qui, jusqu'à présent, n'osaient pas les donner
05:22 parce qu'ils n'avaient pas l'accord des Etats-Unis.
05:25 -Ils se trouvent où ? -Les Pays-Bas, par exemple.
05:28 Les Pays-Bas ont des F-16, et ils sont prêts à les livrer,
05:31 à les donner, ou à les... On va trouver un accord à l'Ukraine.
05:35 C'est ça qui se déroule, et c'est un changement.
05:37 On change d'étape, on change...
05:39 En réalité, c'est pas une montée vers la guerre,
05:42 c'est la possibilité pour les démocraties
05:45 de gagner cette guerre, aujourd'hui, face à la Russie.
05:48 -Voilà Dermier Zelensky, qui fait une halte à Jeddah,
05:51 en Arabie saoudite,
05:53 afin de participer à ce sommet de la Ligue arabe
05:56 qui s'est conclue.
05:57 Il est attendu à Hiroshima.
05:59 Il est un invité... Il était surpris,
06:01 mais il ne l'est plus vraiment.
06:03 On s'attend à sa venue. Il pourrait s'y rendre
06:06 à bord d'un avion militaire américain.
06:08 Yannick Halimi, il y a eu des franchissements successifs.
06:12 C'est un peu comme s'il fallait préparer
06:14 les opinions publiques occidentales.
06:16 -Oui, préparer les opinions publiques occidentales.
06:20 Vous avez raison, puisqu'il y a quand même
06:23 des parties de cette opinion
06:25 en Europe et aussi aux Etats-Unis,
06:28 qui ne sont pas, ou n'ont pas été toujours très favorables
06:34 à une sorte de surenchère.
06:37 Et puis, certains, ne l'oublions pas,
06:39 certaines de ces opinions, notamment en France,
06:42 mais pas que, étaient carrément rétives,
06:46 en tout cas, ont été très lentes,
06:48 à reconnaître l'agression même de la Russie.
06:51 Donc, raison de plus pour refuser cette escalade
06:54 et cette aide supplémentaire,
06:56 quelle que soit sa forme,
06:58 en tout cas progressivement ascendante,
07:00 au peuple ukrainien et à Vladimir Zelensky.
07:05 Il n'y a pas que les opinions publiques occidentales.
07:09 -Véronique Relsult et Franck Dedeux,
07:11 vous aurez la parole,
07:12 il est 20h10 sur France Info.
07:14 C'est l'heure du Fil Info. Il est signé Eli Habergel.
07:17 -Volodymyr Zelensky salue une décision historique
07:20 alors que Joe Biden donne son feu vert
07:23 à une initiative commune visant à entraîner
07:25 des pilotes ukrainiens sur des avions de combat
07:28 de 4e génération, dont des F-16 américains.
07:31 Le Danemark annonce il y a quelques minutes
07:33 qu'il va former des militaires ukrainiens sur ces avions.
07:37 Le président Zelensky continue son marathon diplomatique.
07:40 Le chef d'Etat remercie Mohamed Ben Salman,
07:43 le prince héritier saoudien,
07:44 pour son soutien à l'intégrité territoriale de son pays,
07:47 entretien entre les deux hommes
07:49 à l'occasion du sommet de la Ligue arabe à Jeddah.
07:52 Ce sommet marque le grand retour de Bachar al-Assad
07:55 sur la scène internationale.
07:57 Le président syrien souhaite que cette rencontre
07:59 soit le début d'une nouvelle phase de solidarité
08:02 et d'action arabe commune,
08:04 plus de 10 ans après avoir été mis au banc
08:06 de la diplomatie mondiale à cause de la guerre civile sanglante.
08:10 Le tribunal administratif de Lille
08:12 ordonne aux ministres de la Justice et aux parquets de la ville
08:15 de supprimer les données personnelles d'un fichier
08:18 qui recense les gardes à vue
08:20 pendant la mobilisation contre la réforme des retraites.
08:23 Une victoire pour l'Etat de droit,
08:25 une défaite pour les autorités.
08:27 Un piéton mortellement fauché par une voiture la nuit dernière.
08:30 À Lyon, une enquête est ouverte
08:32 pour homicide involontaire aggravé.
08:35 Le conducteur est un policier stagiaire
08:37 qui n'était pas en service.
08:38 En basket, c'est fini pour Monaco.
08:41 Eliminé en demi-finale de l'EuroLeague
08:43 par l'Olympiakos ce soir.
08:45 76-62 au coup de sifflet final.
08:47 Les Monegasques avaient pourtant 12 points d'avance à la mi-temps.
08:51 -France Info.
08:53 -20h, 21h,
08:57 les informés, Jean-François Aquiline.
09:00 -Véronique Relsult, Volodymyr Zelensky,
09:03 comme le rappelaient à l'instant Eric Scholl et Jean-Yves Calmy,
09:06 poussent son avantage.
09:08 Quelle est la perception de son image
09:11 auprès de l'opinion publique nationale ?
09:14 -Nationale et un peu internationale en Europe,
09:17 on a un sujet qui est une forme de lassitude dans l'opinion.
09:20 L'image de Zelensky,
09:21 le fait qu'il soit si souvent présent,
09:24 qu'il prenne si souvent la parole,
09:26 malheureusement, provoque parfois des critiques
09:29 dans l'opinion publique,
09:31 parce que les gens sont plus concernés par des problématiques nationales,
09:35 des sujets autour de l'inflation, des violences locales,
09:38 la pénurie d'eau.
09:39 C'est plutôt sur ces sujets-là qu'ils se posent.
09:42 Mais pour autant, sa présence est une façon de rappeler à chacun
09:45 que la guerre est toujours là.
09:47 Il y a une forme de lassitude dans l'opinion.
09:50 On a l'impression que c'est loin, ça devient moins concret.
09:53 A chaque réapparition, c'est une façon de rappeler à chacun
09:56 que la guerre en Ukraine est toujours là
09:59 contre les Européens.
10:00 C'est une espèce de relation parfois un peu ambivalente
10:04 que l'opinion peut nourrir avec M. Zelensky.
10:07 -Franck de Dieu, Volodymyr Zelensky,
10:09 qui est attendu à Hiroshima, au Japon,
10:12 où il sera question, on va rester là-dessus,
10:14 de la guerre en Ukraine, de la relation avec la Chine,
10:17 parce qu'il y a cet axe qui se dessine
10:19 entre la Russie, entre Moscou et Pékin,
10:22 entre la Russie et la Chine.
10:24 -Et entre Washington et Pékin,
10:26 puisque là, il y a une sorte de deuxième bras de fer
10:29 qui se joue lors du sommet du G7,
10:31 c'est le conflit entre la Chine et les Etats-Unis,
10:35 qui a une dimension diplomatique peut-être moins grave,
10:39 mais une dimension commerciale tout aussi importante,
10:43 où les Etats-Unis ont déclaré une forme d'embargo technologique
10:46 sur la Chine, en particulier sur la guerre des puces,
10:50 ces fameux microprocesseurs qui sont utiles pour notre quotidien,
10:53 et quelque part, les Européens ont suivi,
10:57 et le Japon également, et puis, la Chine,
10:59 qui décide de ne plus acheter des obligations d'Etat américaine
11:03 et qui, du coup, les Etats-Unis ont du mal à se financer.
11:07 Autrement dit, cette espèce d'interaction économique,
11:10 commerciale et technologique est en train de céder,
11:14 et là, de ce point de vue-là,
11:16 autant sur la question russo-ukrainienne,
11:21 la position de la France est relativement claire,
11:23 mais sur ce sujet-là,
11:25 il y a une singularité française dans le bras de fer
11:29 qui oppose les Etats-Unis et la Chine.
11:31 Cette singularité française, elle a été, quelque part,
11:35 résumée à un seul mot d'Emmanuel Macron,
11:37 c'était de dire "attention, on ne peut pas faire de suivisme".
11:41 Quelque part, il s'inscrit dans une sorte de tradition gaulliste
11:46 et viterrandiste.
11:47 Je rappellerai que De Gaulle a reconnu en janvier 1964 la Chine,
11:52 mais la question qui se pose,
11:53 est-ce qu'on peut faire du gaullisme seul aujourd'hui ?
11:56 Il veut le faire à l'échelle européenne.
11:58 Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction dans les termes ?
12:01 Cette position très singulière de la France, qu'on peut saluer,
12:06 puisqu'après tout, c'est celle d'un pays indépendant
12:09 et d'un pays qui ne veut pas, je dirais,
12:11 qui veut faire entendre une autre voix,
12:13 elle n'a peut-être pas marché sur le plan européen.
12:16 C'est, à mon avis, la question clé pour Emmanuel Macron.
12:19 -C'est l'une des questions qui restera posée
12:22 pendant ce G7 à Hiroshima.
12:24 Je reviens sur Volodymyr Zelensky, Eric Scholl.
12:28 Il a raison de pousser comme ça, de pousser les feux
12:31 pour essayer d'obtenir ces avions qu'il attend,
12:34 parce qu'il y a la guerre en cours, l'affaire de Bakhmout,
12:38 et cette contre-offensive qui n'en finit pas de ne pas démarrer.
12:41 -En fait, la crainte de Volodymyr Zelensky,
12:45 c'est que le conflit s'enlise.
12:47 Et l'enlisement du conflit, le gel du conflit,
12:50 le gel de la ligne de front,
12:53 signifierait, risque de pousser les opinions,
12:56 et en particulier les opinions présidentielles,
12:59 et on le voit bien à travers les réactions
13:01 des réseaux sociaux, à s'écarter de l'engagement,
13:04 de l'émotion que peut susciter ce conflit,
13:07 et à oublier ça. C'est évidemment la carte
13:09 qu'a toujours jouée Vladimir Poutine,
13:11 c'est-à-dire faire en sorte que le conflit dure
13:14 et de façon à pouvoir créer des divisions
13:18 au sein du camp occidental, et en particulier
13:20 au sein du camp européen, et Volodymyr Zelensky
13:23 en est absolument persuadé. Il y a un an, en l'été,
13:27 il y a presque un an, on avait fait une interview
13:30 du président ukrainien, et il nous avait dit ça,
13:32 il nous avait dit qu'il ne faut pas qu'il y ait de fatigue,
13:36 il faut lutter contre la fatigue occidentale,
13:38 et en particulier européenne, c'est pour ça qu'il communique.
13:42 Cette communication est très importante
13:44 vis-à-vis des gouvernements, pour à la fois lever des fonds,
13:47 trouver des armes, elle peut parfois lasser les opinions,
13:51 il est exactement sur cette ligne de crête.
13:53 - Avec ce côté un petit peu "course contre l'amende"
13:56 pour ce président ukrainien. Il y a la question
13:59 des sanctions, également, qui sera au coeur
14:01 de ce qui va se dire à Hiroshima,
14:03 et cette déclaration étonnante de Charles Michel,
14:06 "Russian diamonds are not forever",
14:09 les diamants russes ne sont pas éternels,
14:11 référence à James Bond, c'est ce qu'a dit
14:14 le président du Conseil européen en ouverture du G7 à Hiroshima,
14:17 les Etats-Unis et leurs alliés annoncent de nouvelles sanctions
14:21 pour enrayer la capacité de la Russie
14:24 à poursuivre sa guerre. Charles Michel.
14:26 - Nous allons limiter le commerce des diamants russes.
14:31 Les diamants russes ne sont pas éternels.
14:34 Nous avons expliqué honnêtement et franchement
14:38 pourquoi ces sanctions sont nécessaires et justifiées.
14:41 - Mais oui, la Russie continue à vendre des diamants à anverse.
14:45 Nous l'avons appris à la faveur de cette déclaration.
14:48 Jeannie Kalim, les sanctions, il en est question
14:50 depuis les premiers jours de ce conflit.
14:53 Souvenez-vous de déclarations un peu rapides.
14:55 La Russie, qui allait être à genoux au bout de 15 jours,
14:58 pour l'instant, elle tient encore debout,
15:01 même si son économie recule, se fatigue un peu,
15:04 mais elle est toujours là. - Oui, elle recule,
15:06 et c'est pour ça que la Russie a su contourner,
15:09 notamment grâce à la Chine,
15:11 ces sanctions, notamment économiques et financières,
15:14 et que l'efficacité de ces sanctions-là
15:17 reste extrêmement limitée.
15:19 Mais tout de même, plusieurs choses.
15:22 C'est important quand même que l'Occident européen
15:25 et américain montrent cette volonté de sanctionner,
15:29 parce que politiquement, c'est important.
15:32 C'est important de montrer qu'il y a une unité du camp occidental
15:35 pour faire front, en soutien à l'Ukraine
15:38 et contre la Russie, on le dit.
15:41 Les opinions publiques, certains partis politiques
15:44 et des pays entiers, notamment le Sud,
15:47 qui sont extrêmement présents, d'ailleurs,
15:49 à l'Assemblée générale de l'ONU,
15:51 c'est pas seulement que les opinions publiques.
15:54 L'Ukraine et Zelensky n'est pas totalement seul,
15:57 mais il sait qu'il a une partie du monde contre lui,
16:01 pas que les opinions publiques,
16:03 des Etats et des institutions.
16:05 Donc, politiquement, que l'Occident montre
16:08 qu'il veut prendre des sanctions, c'est bien.
16:10 Maintenant, c'est nécessaire, c'est indispensable.
16:14 Maintenant, leurs effets, à court terme,
16:17 on le dit, vous l'avez dit, restent extrêmement limités.
16:20 Et je dirais même qu'à long terme,
16:22 ça risque non de déstabiliser la Russie,
16:26 mais au contraire de muscler l'opinion publique russe
16:30 en faveur de leur pays et de Vladimir Poutine.
16:33 Est-ce que certains estimaient comme étant
16:36 le délitement de l'opinion publique russe
16:38 en faveur de Poutine, ce délitement-là,
16:41 non seulement il n'arrive pas, mais encore une fois,
16:44 ça risque d'être le contraire, qu'il pourrait arriver,
16:47 et c'est ce que l'on constate en cas de poursuite de la guerre
16:50 et de sanctions de la part du camp occidental.
16:53 -Kiev annonce à l'instant que Volodymyr Zelensky
16:56 va rencontrer Joe Biden dans les jours qui viennent.
16:59 Nous assistons aujourd'hui à une bataille mondiale
17:02 de communiquer, puisque Moscou vient d'interdire
17:05 sur son territoire l'entrée de 500 citoyens américains,
17:09 dont l'ancien président Barack Obama,
17:12 sur cette question des sanctions francs de Dieu.
17:16 Il faut poursuivre cet effort-là,
17:19 même s'il paraît, on va dire, peu atteignable,
17:23 dans ses buts, aux yeux des opinions publiques occidentales.
17:27 -C'est un véritable casse-tête économique et politique.
17:30 Pourquoi ? Parce que là, on commence à faire
17:33 un 1er bilan des sanctions.
17:36 Les hydrocarbures, les exportations russes d'hydrocarbures,
17:39 au cours de l'année 2022, ont baissé de 25 %.
17:42 Donc, effectivement, vous dites, ça commence à marcher.
17:45 Ce que disait Yannick Etrey et Frey,
17:49 ils ont contourné les partenaires européens
17:51 pour s'orienter vers la Chine et l'Inde.
17:54 Ils l'ont fait à un prix plus bas,
17:56 car ils n'étaient pas en situation de force.
17:59 En revanche, ce qui est en train de se passer
18:01 avec ce duopole économique et politique mondial,
18:06 c'est qu'on reconstitue, on institutionnalise
18:10 une forme de deux camps,
18:13 celui des Occidentaux, des démocraties libérales
18:16 et des pays illibéraux.
18:17 Ce jeu de sanctions, quelque part,
18:19 officialise, institutionnalise ce duopole
18:23 qui, à terme, peut fragiliser les opinions publiques
18:27 avec une certaine lassitude.
18:29 Ou alors, ça redessine complètement
18:31 le commerce international.
18:32 -On va en dire encore quelques mots.
18:34 Nous évoquerons ce qui se passe du côté de l'Inde
18:37 avec ce Technival en cours,
18:40 20h21 sur France Info.
18:42 Retour du Fil Info avec vous, Elia Bergel.
18:45 -Et vous en parlez, Jean-François.
18:47 Trois tuffers en urgence absolue,
18:49 pris en charge par les secours lors du Technival
18:52 de Vilgongie, dans l'Inde.
18:53 La grande messe techno se tient jusqu'à dimanche.
18:56 100 sur place au total de 170 gendarmes mobilisés
18:59 pour la sécurité.
19:01 Pas de procès pour les victimes de l'amiante,
19:03 pour le moment, alors que 2000 personnes
19:06 ont lancé une procédure pour juger 14 responsables présubés
19:10 dans l'interdiction estimée tardive
19:13 par les plaignants de cette fibre cancérigène.
19:15 Mais le tribunal correctionnel de Paris
19:18 prononce la nullité de cette procédure
19:20 à cause de son imprécision.
19:22 Selon le Haut conseil de santé publique,
19:24 le tribunal pourrait être responsable
19:26 du jusqu'à 100 000 décès d'ici 2050.
19:28 Le Premier ministre anglais, Rishi Sunak,
19:31 salue le soutien des Etats-Unis
19:33 pour former des pilotes ukrainiens
19:35 sur des avions de chasse américains F-16.
19:37 Joe Biden encourage une initiative commune
19:39 de plusieurs pays, dont le Royaume-Uni,
19:42 pour entraîner des militaires ukrainiens
19:44 sur des avions de combat de 4e génération.
19:47 Une décision historique, se réjouit Volodymyr Zelensky,
19:50 qui va rencontrer Joe Biden dans les prochains jours.
19:53 La fête de la Ligue arabe ne passe pas pour certains Syriens.
19:56 Des centaines de personnes ont défilé
19:58 dans les territoires rebelles du nord du pays.
20:01 "Le peuple veut la chute du régime",
20:03 ont scandé les manifestants.
20:04 Le président syrien participe à son 1er sommet
20:07 de la Ligue arabe depuis le début de la guerre civile sanglante.
20:11 En foot, la Ligue 1 Lyon reçoit à Monaco
20:13 à 21h dans une quarantaine de minutes
20:16 les Monegasques, 4e toujours dans la course,
20:18 à l'Europe pour la saison prochaine.
20:21 -France Info.
20:22 -20h, 21h, les informés.
20:27 Jean-François Ackylie.
20:29 -Eric Scholl, ce qui se dessine à Hiroshima est important.
20:33 Est-ce qu'il y a d'un côté les Occidentaux,
20:36 emmenés par les Etats-Unis,
20:37 et de l'autre, pourquoi pas les BRICS,
20:40 vers lesquels se retourne M. Poutine,
20:43 puisqu'il annonce même l'organisation de jeux des BRICS.
20:46 Vous savez, les BRICS, c'est Chine, Brésil, Inde, Afrique du Sud,
20:50 et l'Allemagne, évidemment.
20:52 L'année prochaine, en concurrence des Jeux olympiques,
20:55 qu'est-ce qui se passe ?
20:56 -Il y a effectivement, il y avait toujours l'Est-Ouest,
21:00 et on a connu ça pendant la guerre froide,
21:02 c'est l'idée d'aller chercher les autres pays,
21:05 qui ont grandi, et sont des pays émergents
21:07 et importants sur le plan démographique et économique,
21:11 notamment Hiroshima, les 7 pays les plus puissants,
21:14 mais d'autres pays sont invités cette année,
21:16 notamment l'Indonésie, le Brésil, l'Inde,
21:19 et démographiquement, ces 3 pays,
21:21 c'est quasiment 2 milliards d'habitants.
21:23 C'est très important.
21:25 Et ces pays-là, ils ne pensent pas comme l'Occident.
21:28 C'est là où, à la fois la Russie et la Chine,
21:31 vont essayer de créer une sorte de...
21:34 De leur dire, voilà, est-ce que vous êtes vraiment obligés
21:37 d'aller soutenir l'Ukraine ?
21:39 Est-ce que vous ne voulez pas soutenir la Russie ?
21:42 C'est une vraie bataille qui est engagée depuis plusieurs mois
21:45 et qui se joue à Hiroshima.
21:47 Les dernières générations ont connu le rideau de fer,
21:50 j'en fais partie, et aujourd'hui,
21:52 est-ce qu'il y a une réelle inquiétude
21:54 face à ce monde qui se redessine sous nos yeux
21:57 avec ces périls ?
21:58 -Oui, je vous disais qu'à chaque fois
22:00 que monsieur Zelensky prend la parole,
22:03 il y a une part d'énervement et en même temps,
22:05 on se rappelle dans quelle situation on est,
22:08 et il y a énormément d'échanges.
22:10 Ce sentiment qu'il y a 2 mondes est quelque chose
22:12 qui fait peur aux uns et aux autres.
22:15 Il faut que les choses s'arrêtent et que la situation s'améliore
22:18 et qu'il faut soutenir l'Ukraine,
22:20 parce qu'on n'a pas le choix, on a ce sentiment-là.
22:23 Beaucoup de jeunes font des parallèles
22:25 avec la guerre froide et ce qu'était la guerre froide
22:29 et qui leur semble loin et qui n'était pas si lointain.
22:32 D'ailleurs, au tout début de cette guerre,
22:34 rappelez-vous, dans les choses qui avaient interpellé les uns et les autres,
22:38 la guerre semblait impossible.
22:40 Une image avait beaucoup frappé, c'était les sirènes
22:43 et il fallait redescendre dans les souterrains et les métros.
22:47 On pensait que ça n'arriverait plus jamais,
22:49 mais ça s'est resté dans le pillon public.
22:52 -Ce que nous pouvions dire ce soir de ce tweet mondial
22:55 de Volodymyr Zelensky, qui salue la décision américaine,
22:58 a ses yeux historiques,
22:59 d'autoriser la livraison d'avions de combat.
23:02 Nous verrons dans les jours qui viennent
23:05 si cette annonce est réelle
23:06 ou si elle se traduit des faits dans de brefs délais.
23:09 Venons-en à ce qui se passe
23:11 dans la Champagne bérichonne,
23:13 non loin de Châteauroux.
23:16 Le compteur des participants,
23:18 nos technivals de Ville-Gangis,
23:20 grimpent dans l'Inde,
23:23 20 000 fêtards présents sur place dans le champ
23:26 où sont installés d'immenses murs d'enceintes sonores.
23:29 Les autorités s'attendent à aller voir grossir
23:32 les rangs de ces "tuffeurs",
23:34 comme on dit, 30 000 personnes demain samedi,
23:37 voire beaucoup plus, sur le dispositif mis en place.
23:40 C'est le préfet de l'Inde qui s'est exprimé
23:42 en conférence de presse en direct de Ville-Gangis
23:45 sur France Info TV.
23:47 -Désormais, ce sont 270 militaires
23:50 de la gendarmerie qui assurent la sécurité
23:53 au sens large, à proximité du site
23:56 et dans les environs.
23:59 Ces points de contrôle fixes ou diffus,
24:01 ils ont permis de contrôler jusqu'à présent
24:04 plus de 280 véhicules,
24:06 plus de 340 personnes depuis hier,
24:09 donc, et ils conduisent, évidemment,
24:12 à des verbalisations,
24:15 notamment pour infraction de la législation
24:19 sur les stupéfiants, consommation ou détention.
24:22 -Jeannick Halimi, ce rassemblement
24:25 était pourtant bel et bien interdit.
24:29 Fallait-il, quelque part,
24:32 l'autoriser de fait en organisant,
24:35 l'accompagnant avec des secours ?
24:38 Il y a eu des contrôles,
24:39 il y a eu 32 personnes en urgence relative
24:42 qui ont été prises en charge.
24:44 Que faire face à une telle situation ?
24:46 -C'est pas un drame. De quoi s'agit-il ?
24:49 Il s'agit d'un des festivals dont la France est friande,
24:52 dont la France a un savoir-faire
24:54 géomondialement reconnu.
24:56 -30e anniversaire. -C'est le 30e anniversaire.
24:59 Ce qui se passe, là, c'est, je pense,
25:02 l'illustration du mal français.
25:04 Le mal français, pour moi, ce n'est pas que moi qui le dis,
25:07 c'est une confiance et une défiance réciproques
25:10 entre tous les acteurs politiques, économiques,
25:13 culturels, idéologiques que nous sommes.
25:16 Il s'agit d'une fête, tout simplement.
25:19 Il y a encore 10 ans, puisqu'on fêtait
25:21 le 20e anniversaire à l'époque, ça se passait à Cambrai,
25:25 en 2013, il y a eu les 20 ans du Tecnival.
25:29 Tout s'est très bien passé.
25:31 Pourquoi ? Tout a été organisé.
25:35 Les toffers, comme vous dites, ont prévenu à l'avance.
25:38 La population était ravie de recevoir
25:41 ce levier économique et culturel parmi eux,
25:45 ou en tout cas à côté d'eux.
25:47 Et surtout, il y a eu tout simplement un lieu,
25:51 en l'occurrence, je crois que c'était une base militaire,
25:54 une base aérienne désaffectée, qui avait été prévue
25:57 quelques semaines à l'avance. Tout s'est bien passé.
26:00 Et évidemment, ce Tecnival a été autorisé.
26:04 Et ça s'est bien passé.
26:06 Alors, effectivement, il y a toujours des dérapages,
26:09 des surdoses, des overdoses, etc.
26:11 Ne parlons pas de ça. Ce n'est pas votre question.
26:14 Ce qu'il aurait dû faire, ce n'est pas autoriser de fait,
26:17 ou défendre, ou mieux organiser.
26:19 Tout s'est bien passé jusqu'en 2016.
26:21 En 2016, il y a eu un Tecnival qui s'est passé en Sologne.
26:24 Et là, l'opinion publique a été rétive,
26:27 l'opinion publique de ce département.
26:29 Et là, de fil en aiguille, le préfet n'a pas donné
26:32 de prévention. Les tuffers se sont cabrés,
26:34 n'ont pas prévenu exactement du lieu où ça aurait lieu,
26:38 justement, cette fête-là.
26:39 Ca a dégénéré. Ca s'était appelé la "Ravolution" à l'époque,
26:43 parce que tout était sans dessus dessous.
26:46 Et on continue sur ce registre-là.
26:48 Moi, je pense, franchement, que si les choses étaient autorisées,
26:52 planifiées, organisées, que tous les gens se déstressaient,
26:56 il n'y aurait pas eu besoin ni d'interdire,
26:59 ni d'autoriser de fait, comme vous le dites,
27:02 et d'interdire des jurés.
27:04 Autoriser de fait en organisant, en prévenant
27:07 et en décontractant tout le monde, ce n'est qu'une fête de musique.
27:12 -Bel édito, bel historique au passage.
27:14 J'ai appris plein de choses avec vous,
27:16 qui pose le débat. Nous en parlons dans un instant.
27:19 Oui ou non, fallait-il autoriser,
27:21 effectivement, comme vous le dites, encadrer et apaiser ce Tecnival ?
27:26 Ou y a-t-il raison de s'inquiéter 20h30 sur France Info ?
27:30 (Générique)
27:32 ---
27:36 -Et l'Info, c'est avec vous. Bonsoir, Damien Lestre.
27:39 -Bonsoir. C'est la 1re conséquence des annonces faites par Joe Biden.
27:43 Ce soir, le Danemark dit qu'il va former des soldats ukrainiens
27:47 pour voler à bord des avions de chasse F-16.
27:49 Les Etats-Unis ont donné leur feu vert.
27:52 La possibilité d'utiliser ces avions
27:54 a été annoncée depuis plusieurs semaines par Volodymyr Zelensky.
27:58 L'annonce de Joe Biden a eu lieu en marge du G7.
28:00 Le sommet se tient en ce moment au Japon.
28:03 Le président ukrainien y est justement attendu d'ici demain.
28:06 Un peu plus tôt, les Occidentaux ont annoncé
28:09 le renforcement des sanctions économiques
28:11 à l'encontre du régime de Vladimir Poutine,
28:14 dont le viseur, notamment, l'importation de diamants russes.
28:17 La musique techno continue de résonner dans l'Indre.
28:20 Près de Châteauroux, le Tecnival est toujours en cours,
28:23 avec des activités de la majorité.
28:25 La préfecture attend jusqu'à 30 000 personnes.
28:28 Trois festivaliers ont été évacués à l'hôpital.
28:31 Presque 300 gendarmes sont actuellement sur place.
28:33 Leur nom, prénom et date de naissance
28:35 avaient été fichés.
28:37 Des manifestants contre la réforme des retraites
28:39 placés en garde à vue ont obtenu bien de causes.
28:42 L'Etat est condamné aujourd'hui
28:44 par le tribunal administratif de Lille.
28:46 Le juge estime que ce fichier,
28:48 réalisé en dehors de tout cadre légal,
28:50 porte une atteinte grave au respect de la vie privée.
28:53 L'entraîneur des joueurs de basket de Monaco
28:56 fait part de son amertume,
28:57 mais salue la victoire de son adversaire.
29:00 Ce soir, en demi-finale de l'EuroLeague,
29:02 les Monegasques s'inclinent 76 à 62 face à l'Olympiakos.
29:06 Cela faisait depuis 1997
29:08 qu'un club français n'avait pas atteint ce niveau de la compétition.
29:11 (Générique)
29:13 -France Info.
29:14 -20h, 21h.
29:16 France Info, les informés.
29:19 Jean-François Aquiline.
29:21 -Le Tech Nival, le SNU, est l'ultime pouvoir.
29:24 Celui des réseaux sociaux,
29:26 c'est le livre-événement de Véronique Reyl-Soult
29:29 aux éditions du Cerf, ici présente.
29:31 Véronique Reyl-Soult, la présidente de Backbone Consulting,
29:35 avec Jeannick Halimi, éditorialiste politique,
29:37 qui vient de signer un bel édito sur le Tech Nival.
29:40 Eric Scholl, le directeur de L'Express,
29:42 et Franck Dedieu, le directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
29:46 Pour ou contre le Tech Nival,
29:48 qu'est-ce qui pose problème ?
29:51 Écoutez ce qu'en a dit Julien Audoul,
29:53 député de Lyon et porte-parole du Rassemblement national,
29:56 qui était l'invité de Sud Radio,
29:59 qui a, au passage, rebaptisé l'événement.
30:02 -Ces rassemblements constituent un risque sanitaire majeur.
30:05 On les appelle Tech Nival,
30:07 moi, je les appellerais surtout drogues Nival.
30:09 Parce que la majorité des participants
30:12 sont ultra-drogués,
30:13 ça constitue un risque pour leur santé,
30:15 mais aussi concernant des accidents de la route
30:18 qui peuvent avoir lieu en marge de ces rassemblements.
30:22 -Drogues Nival, Eric Scholl,
30:24 est-ce qu'il y a un problème de sécurité publique
30:27 autour de cet événement ?
30:29 On va peut-être atteindre les 30 000, voire plus, participants.
30:32 -Il y a un problème de sécurité publique,
30:34 un problème sanitaire, c'est évident.
30:36 En même temps, Janine Calimbi a parfaitement dit les choses.
30:39 C'est ce manque de maturité qu'on a entre les différents acteurs.
30:43 C'est évident, parce qu'il doit avoir lieu.
30:45 En l'occurrence, j'observe, je regardais ce qui se passe,
30:48 je vois les réactions,
30:50 qui sont de l'instrumentalisation politique.
30:52 On accuse l'Etat de ne pas avoir pris ses responsabilités.
30:56 L'Etat a réagi, et il a réagi de façon pragmatique.
30:59 Il a eu raison à la fois d'interdire quand il le fallait,
31:02 parce qu'il n'avait pas été prévenu,
31:04 parce que c'est ce manque de maturité,
31:06 et ça s'est fait dans le secret, le lieu n'était pas dévoilé,
31:10 donc le préfet n'a pas eu d'autre choix.
31:12 Quand on voit le lieu est pris d'assaut par tous les tuffers,
31:15 le préfet a parfaitement réagi, il ne s'agit pas de l'accuser,
31:19 il a mis en place les bons instruments
31:24 pour essayer d'assurer une sécurité.
31:26 Maintenant, sur le fond, il y a un petit sujet,
31:28 celui de la drogue.
31:30 Pourquoi ? Parce que depuis 2016 ou même avant,
31:32 on voit des nouvelles drogues arriver dans ce genre de festival,
31:36 il faut faire très attention,
31:38 c'est sans doute un des sujets clés.
31:40 - Il ne faut pas non plus surjouer
31:42 ce qui se passe aujourd'hui dans l'Indre.
31:44 - Par rapport à la sécurité, Virginie Lesèges,
31:47 présidente de la protection civile de l'Indre,
31:50 a dû imaginer un déploiement à la hauteur de l'événement.
31:53 - L'objectif, c'est vraiment de sécuriser tout le site
31:56 avec des maraudes,
31:58 parce qu'il y a quand même 70 hectares à brasser.
32:02 C'est vraiment du soutien en personne.
32:05 Notre première action, c'est vraiment le soutien à la population
32:09 et de sécuriser le site au niveau de la santé de chaque technivalier.
32:14 - Sur France Info TV, Franck de Dieu,
32:16 le problème, c'est que les gendarmes, la sécurité civile,
32:19 tout le monde se greffe sur l'événement,
32:21 mais il n'y a pas d'organisation en amont.
32:24 - En mai 68, on disait qu'il était interdit d'interdire.
32:27 Maintenant, on ne peut pas interdire.
32:29 On ne peut plus interdire.
32:31 Pourquoi ? Parce que l'État se retrouve confronté
32:34 à un risque de voir, comme à Nantes,
32:37 Steve qui est interpellé par la police,
32:41 à 4h du matin, et ça tourne mal, ça tourne au drame.
32:44 Et donc, quelque part, je dirais,
32:46 l'État est pris par cette peur politique
32:50 d'avoir un drame.
32:52 Et donc, effectivement, vous pouvez l'interdire,
32:54 je dirais, sur le plan strictement juridique.
32:56 En vérité, sur le plan pratique,
32:58 vous êtes obligés de déployer des moyens
33:00 pour assurer la sécurité de ces jeunes,
33:02 parce qu'effectivement, il y a un risque d'accident.
33:07 Et donc, effectivement, l'État ne peut pas bien réagir.
33:09 Mais quelque part, on pourrait, comme disait Jannick,
33:13 peut-être partir du principe qu'on ne peut pas interdire.
33:16 Alors, heureusement ou malheureusement,
33:18 je serais pour faire l'éloge du silence,
33:20 de la contemplation et de l'ennui.
33:23 Bon, voilà.
33:24 Mais en revanche, c'est une réalité.
33:26 - Vous dites ça par rapport à la flèche ?
33:29 - Pardon ? - Dans les enceintes, oui.
33:30 - Oui, le bruit, par exemple.
33:32 C'est fou, il y a des gens qui disent,
33:34 on les entend à plusieurs kilomètres.
33:37 Vous vous souvenez, Philippe Meuret, dans les années 90,
33:39 parlait de l'homo festivus.
33:41 L'homo festivus, c'était celui qui ne vivait que par la fête
33:45 et qui, d'une certaine mesure, voulait sortir de l'histoire.
33:47 Là, c'est un peu plus compliqué.
33:49 Pour le coup, je vais faire un peu profession de mon ignorance.
33:53 C'est-à-dire que j'ai l'impression qu'on a des jeunes
33:56 qui, à la fois, veulent sortir de l'histoire
33:58 et sont vraiment dans l'idée de la fête,
34:00 et à la fois, des jeunes qui sont quand même idéologisés,
34:03 qui reprennent en main leur destin et qui veulent faire l'histoire.
34:07 On n'est pas dans l'anti-mai 68,
34:11 mais on n'est pas dans l'anti-Woodstock non plus.
34:12 - Véronique Ressault, les opinions sont-elles divisées là-dessus ?
34:17 - Les opinions sont plutôt en lien avec ce que Jannick a dit.
34:20 - Jannick a dit, oui.
34:21 - Parce que, globalement, les jeunes eux-mêmes disent,
34:24 "Ça n'est jamais qu'une fête."
34:26 Ils font beaucoup de parallèles avec Woodstock.
34:28 Entre autres, il y a beaucoup d'images qui rappellent.
34:30 - Woodstock, il devra être l'année suivante.
34:32 - Voilà, donc, globalement, en disant,
34:33 ce truc de l'interdiction, c'est jamais qu'une fête.
34:36 Mais il y a ce sujet de la défiance et de la confiance.
34:39 Une réalité en local, qui sont...
34:41 Les gens se disent, voilà, quelle va être la réalité d'incidence.
34:44 Il y a quand même à noter, cette fois-ci,
34:46 pas mal de personnes sur place qui disent,
34:49 "Je suis trop âgée pour y aller, mais j'y aurais bien été."
34:52 Donc, ce n'est pas si négatif que ça.
34:54 Le seul point sur lequel les uns et les autres sont plutôt d'accord,
34:56 c'est un sujet sur la qualité de ce qui est consommé sur place,
34:59 où ils disent, contrairement à Woodstock,
35:02 il faudrait peut-être qu'il y ait des stands
35:03 pour vérifier la qualité d'eux.
35:06 Voilà, et pas interdire, mais...
35:08 Et puis, l'autre chose sur laquelle ils sont d'accord,
35:09 c'est la réalité des dangers autour, après.
35:13 Donc, qu'il y ait un contrôle pour être certain
35:15 que personne ne prenne la route ou n'aille à l'extérieur
35:18 en étant en état d'ébriété ou plus.
35:21 Mais globalement, l'opinion publique est plutôt favorable.
35:24 D'autant que, comme vous l'avez très bien rappelé, Frank,
35:26 en 2019, Steve, pendant la fête de la musique,
35:29 on voit bien que la présence de la police
35:31 et la complexité d'une répression ne fait qu'angoisser.
35:35 Et il y a beaucoup de jeunes qui rappellent,
35:36 mais non, il y a eu des cas dramatiques,
35:38 donc il n'est pas question qu'on gâche la fête comme ça.
35:41 -Alors, Jean-Nicolas Lamy, pour boucler le sujet,
35:42 je vous soumets ce qu'a déclaré Alexis Rousseau-Jouennet.
35:46 Il est président de la communauté de communes
35:48 de Leveroo-Boix-Chaux-Champagne,
35:50 dont dépend Villegongis, sur France Info TV,
35:53 à propos du coût de cette enneavale.
35:56 Par contre, il y a des coûts qui sont engendrés
35:59 par la mobilisation d'agents de la collectivité,
36:01 notamment un jour férié comme hier,
36:04 sans doute probablement pour ce week-end.
36:06 On agit solidairement avec le maire de Villegongis,
36:09 avec le préfet de l'Inde, naturellement,
36:12 mais au bout d'un moment, il faut, je pense,
36:14 et c'est même sûr, faire payer ceux qui sont inconscients
36:17 et qui organisent ce genre de manifestations et d'événements.
36:20 -Il y a le coût, il y a les dégâts aussi sur le sur-site.
36:23 Est-ce qu'à un moment donné, il va falloir se poser la question,
36:26 pour Jean-Luc Allemy, c'est très bien de faire la fête,
36:28 je ne contredit pas ce que vous dites,
36:30 mais de savoir qui va payer à la fin ?
36:32 -C'est évidemment une question qui se pose,
36:34 mais qui serait peut-être moins politiquement chargée
36:36 et moins financièrement chargée, encore une fois,
36:39 si tout ça, comme tous les autres festivals,
36:41 encore une fois, le printemps va commencer, l'été va commencer,
36:44 comme tous les autres festivals, les choses étaient organisées,
36:48 déterminées, définies à l'avance.
36:51 On le sait que peut-être que les forces de sécurité
36:55 auraient été moindres si tout ça, encore une fois,
36:57 se passait, était organisé en amont, d'une part,
36:59 et d'autre part, on le sait, ce n'est pas seulement que Technival,
37:03 tout pratiquement, pratiquement la quasi-totalité des festivals
37:07 sont déficitaires.
37:08 Il faut des subventions, il faut...
37:10 Après, qu'il y ait un business model des festivals,
37:15 mais pas seulement de Technival,
37:17 qui se crée peut-être avec des participations plus importantes
37:19 des participants, des participations financières,
37:22 peut-être, mais là, ça dépasse véritablement
37:24 le Technival, auquel je n'irai pas, je tiens à le dire.
37:27 - Tu as un peu plus de 3 heures de route de Paris,
37:29 c'est assez facile d'aller à Châteauroux.
37:31 Éric Scholl.
37:32 - On ira ensemble avec Yannick. - C'est ça.
37:34 - Juste une chose, il y a 270 personnes des forces de l'ordre...
37:38 - Gendarmes. - Gendarmes sur place,
37:40 pour peut-être 40 000 personnes, ça paraît pas...
37:44 Enfin, ça paraît en adéquation, c'est relativement même faible.
37:48 Si vous voulez, quand vous regardez la sécurité qu'il faut
37:50 pour la Stade de France, il y a peu de temps pour une certaine finale,
37:54 on n'est pas du tout dans le même ordre de grandeur.
37:56 - Allez, 20h40 et une minute sur France Info,
37:58 on va dire quelques mots du SNU, on vous en a parlé hier soir
38:01 dans les informés, puis nous ouvrirons "L'ultime pouvoir",
38:04 le livre-choc de Véronique Rehlsoult.
38:07 Tout de suite, c'est le Fil info avec Elia Bergel.
38:09 - Kiev annonce que Volodymyr Zelensky doit rencontrer
38:14 Joe Biden dans les prochains jours,
38:16 dans la foulée de l'annonce du président des Etats-Unis
38:18 de soutenir une invasion, une initiative commune, pardon,
38:22 pour former des militaires ukrainiens au pilotage
38:24 des avions de chasse américains F-16.
38:26 Une décision historique, se réjouit le chef d'Etat ukrainien.
38:29 Volodymyr Zelensky en tournée diplomatique aujourd'hui,
38:32 le président remercie Mohamed Ben Salman,
38:35 le prince héritier saoudien,
38:37 pour son soutien à l'intégrité territoriale de son pays,
38:41 entretien entre les deux hommes à l'occasion
38:43 du sommet de la Ligue arabe à Jeddah.
38:46 Plus de 700 personnes évacuées dans l'ouest de l'Espagne
38:49 à cause d'un feu de forêt que les autorités jugent hors de contrôle.
38:53 Une sécheresse historique touche le pays.
38:55 Les flammes ont repris de la vigueur ces dernières heures,
38:58 attisées par des vents extrêmement violents.
39:00 Dans l'Inde, trois participants au Teknival à Vilgongi
39:03 sont pris en charge par les secours en urgence absolue.
39:06 Dernier bilan ce soir de la préfecture.
39:08 Au total, 20 000 personnes sont sur place.
39:11 Dans l'Estone, un adolescent de 17 ans
39:13 mis en examen pour tentative d'homicide volontaire
39:16 après une bagarre entre bandes rivales.
39:18 Un autre garçon a reçu un coup de couteau dans la Rix,
39:21 mardi, il est gravement blessé.
39:23 Plusieurs dizaines d'adolescents de quartiers opposés se sont affrontés.
39:27 La SNCF casse les prix.
39:28 Pendant 24 heures, la compagnie va mettre en vente
39:31 10 000 billets Wigo train classique,
39:34 mardi prochain à 1 euro, à l'occasion du premier anniversaire
39:37 de cette offre de trains qui roule à la même vitesse que les TER.
39:41 France Info.
39:46 20h21, les informés.
39:49 Jean-François Ackyline.
39:50 -Je voudrais vous faire réagir à ce que nous évoquons longuement
39:53 dans les informés hier soir, le stage de SNU de 12 jours
39:57 pour les élèves de seconde qui sera proposé
39:59 dès la rentrée de septembre
40:01 dans le cadre de la généralisation du service national universel
40:04 cher au président Emmanuel Macron.
40:07 Les profs, les professeurs intéressés
40:09 pourront se porter candidats, les élèves pourront refuser.
40:12 Annonce révélée par Politis,
40:14 qui a soulevé une vague de protestations.
40:16 Alexis Corbierre, député de la France Insoumise,
40:19 invité de France Info ce matin.
40:20 -On va supprimer 12 jours de classe à nos élèves.
40:24 -Mais pas pour rien.
40:25 -Pourquoi ? Pour apprendre les valeurs de la République,
40:28 qui, je le rappelle, sont une mission de l'école publique.
40:31 C'est-à-dire qu'on pense qu'en faisant 12 jours de moins à l'école,
40:35 où on doit apprendre, expérimenter,
40:38 transmettre les valeurs de la République,
40:40 c'est dans une espèce de posture mal définie,
40:44 tel que c'est le cas,
40:45 pour justifier l'existence d'un secrétariat d'Etat
40:48 et d'un projet présidentiel qui ne sait plus où il en est.
40:51 -Franck de Dieu, de Marianne, vous êtes pour ou contre ?
40:54 -Nous, on est pour le SNU,
40:55 mais avec un caractère obligatoire et hors du temps scolaire.
41:00 Là, il se trouve que c'est ramené à l'état de gadgets.
41:03 D'abord, c'est pas dans le temps scolaire, au sein des lycées.
41:06 Probablement, il n'y aura pas l'amicité sociale attendue,
41:09 alors que c'est l'idée de base.
41:11 Ensuite, ça va être facultatif, pour les professeurs et les élèves.
41:15 Ça va se ressembler à une forme de classe de neige.
41:18 Les parents sont en droit de dire
41:20 "Moi, mon gamin, il n'ira pas faire le SNU."
41:24 Et puis, les militaires sont complètement absents du système.
41:29 Donc, effectivement, la ministre dit
41:32 "Il faut y aller par petites touches, pas à pas."
41:36 Pour l'instant, à l'état actuel, c'est un gadget.
41:39 – Eric Choll de L'Express, vous dites quoi ?
41:41 – Moi, je suis pour, je pense que c'est une bonne idée.
41:44 Malheureusement, la méthode, ils ne s'y ont pas encore.
41:47 Mais dans le fond, surtout…
41:48 – C'est mal expliqué.
41:49 – Oui, mal expliqué, ils n'ont pas réussi à trouver
41:52 ni les fonds, ni la bonne forme, etc.
41:54 Mais l'idée, au départ, est une bonne idée.
41:57 Et ne gaspillons pas une bonne idée,
41:59 ne la laissons pas aux mains de l'extrême gauche
42:02 qui veut absolument la torpiller.
42:04 – Janick Alimé, vous allez les départager ?
42:06 – Non, je ne crois pas.
42:07 – On n'est pas opposés, finalement.
42:09 – Non, moi, sur la forme, et ça rejoint le fond,
42:11 c'est que plus ça va, plus c'est flou.
42:14 C'est une idée qui date depuis 2017, c'était clair,
42:16 il devait y avoir une expérimentation.
42:18 Ça a été fait avec, d'ailleurs, des retours plutôt mitigés,
42:22 je suis gentille en disant ça.
42:23 En 2022, le candidat Macron parle de généralisation, pourquoi pas ?
42:28 Mais en 2023, comme vous le disiez, Franck Dedieu,
42:30 on a une généralisation volontaire, sur la base du volontarisme,
42:34 chercher l'erreur, point barre.
42:35 – Alors, Véronique Rousseau, je vais vous poser la question
42:37 qui vous est régulièrement soumise, que disent les réseaux sociaux
42:41 sur cette affaire du SNU ?
42:44 Tiens, illustration, parce qu'on va parler de votre livre, là, illustration.
42:48 – La réalité, c'est que ça dépend des cibles et des gens concernés.
42:51 Plus vous êtes concerné, plus vous êtes jeune,
42:52 plus vous posez la question et moi, vous en avez envie,
42:55 plus vous êtes vieux, plus vous avez connu les services militaires
42:57 et plus vous êtes d'accord, mais globalement,
42:58 on va dire que l'opinion publique est plutôt d'accord,
43:00 si ce n'est que le côté flou, décidément plutôt d'accord,
43:04 mais c'est que, on voit plutôt des commentaires qui disent
43:08 "ça ressemble de plus en plus à une colo" et à une forme de gadgetisation
43:12 et pour autant, on comprend bien que les choses sont compliquées
43:15 et ça rejoint le sujet d'avant, ça devient très compliqué
43:17 d'imposer des choses et de mettre en place, voilà.
43:20 Donc, plutôt pour les vieux et plutôt contre pour les jeunes.
43:24 – Allez, Véronique Rousseau, j'aimerais que nous évoquions,
43:26 je le brandis à l'écran, vous qui êtes devant France Info TV,
43:31 "L'Ultime Pouvoir", votre nouvel ouvrage,
43:34 nous va laisser la vérité sur l'impact des réseaux sociaux,
43:37 c'est passionnant, j'ai appris plein de choses.
43:41 Pouvons-nous réguler les plateformes ?
43:43 Beaucoup de questions qui sont soulevées, est-il trop tard ?
43:45 Moi, j'ai envie de vous poser la question,
43:47 on va en parler, nos enfants sous emprise,
43:49 est-ce que c'est un problème de santé publique ?
43:52 Est-ce que ces réseaux sociaux,
43:54 je trouve cette appellation un peu dépassée désormais,
43:57 vous remarquerez que j'essaie de ne jamais vous poser la question
43:59 sur les réseaux sociaux, pour moi c'est l'opinion
44:01 qui s'exprime à travers un vaste tuyau désormais,
44:04 les médias que nous sommes, c'est la première question,
44:07 sont-ils, à votre sens, absorbés par la défalance
44:12 de ce que vous décrivez comme les réseaux sociaux,
44:14 les plateformes grosso modo, c'est quoi les plateformes d'ailleurs ?
44:17 – Les plateformes, c'est l'ensemble des outils qui sont à ma disposition,
44:21 il y a plein de plateformes différentes,
44:23 la plus puissante étant Facebook, mais il y en a plein,
44:25 il y a Twitter, et voilà, ça dépend de qui vous voulez toucher
44:28 et comment vous les touchez, c'est la question.
44:29 – Nous sommes tous absorbés dedans.
44:31 – Disons qu'il y a une réalité qui est une opportunité potentiellement
44:34 pour les médias, et ce n'est pas ainsi que vous le vivez forcément,
44:37 c'est-à-dire qu'il y a souvent une espèce de course derrière ce qui se dit là,
44:40 alors qu'en réalité, il y a quelque chose d'intéressant dans les médias
44:44 et dans les journalistes qui composent les rédactions,
44:47 qui est la réalité de la capacité d'analyse de l'information,
44:50 des vraies enquêtes, de l'éducation, alors que sur les réseaux sociaux,
44:53 les choses vont plus vite, même s'il y a aussi des journalistes
44:55 qui s'expriment, mais c'est autre chose,
44:58 et au lieu de se dire que l'un devrait nourrir l'autre,
45:00 il y a une forme de… on est obligé de courir derrière la réalité
45:02 de la dernière information, du dernier tweet ou du dernier message
45:07 qui marquerait l'empreinte d'eux, et puis on oublie que les réseaux sociaux,
45:12 c'est un lieu d'expression, on en a parlé deux fois déjà
45:14 depuis le début de l'émission, c'est un lieu d'expression des politiques,
45:17 c'est un lieu d'expression de l'opinion et des experts.
45:20 – Est-ce qu'ils impriment aujourd'hui la marche du monde,
45:23 d'Éronick Relsoul, quand nous démarrons cette émission,
45:27 nous annonçons que monsieur Zelensky a déclaré sur Twitter, etc. ?
45:32 – Disons que c'est un lieu d'information qui sert à tous,
45:35 c'est un lieu d'information où les choses vont vite,
45:38 de plus en plus vite, où il faut réagir,
45:40 ou si vous n'existez pas sur les réseaux sociaux,
45:42 si votre message n'est pas vu,
45:43 et bien votre valeur sociale n'est pas aussi forte,
45:47 et donc ça devient un enjeu de surenchère,
45:49 parce que pour émerger au milieu de ces millions de messages,
45:52 voire milliards de messages qui sortent constamment,
45:54 vous êtes obligé d'être dans l'excès,
45:56 alors vous pouvez être une personnalité connue et reconnue,
45:58 l'exemple de monsieur Zelensky que vous avez donné au début,
46:00 et bien oui, on attend sa parole,
46:02 donc forcément, quoi qu'il dise, il va émerger,
46:04 mais chacun de ses mots va être scruté,
46:07 et ça remplace quelque part les communiqués de presse,
46:09 qui devaient d'abord passer par une rédaction,
46:11 puis ensuite être partagés,
46:13 là tout le monde a l'information en direct,
46:14 et tout le monde va réagir en direct,
46:16 donc oui, on peut dire que quand même,
46:18 ça rythme la vie de l'information.
46:20 – Allez, vous allez nous dire dans un instant
46:21 s'il faut faire confiance à l'intelligence de chacun,
46:25 est-ce que nous sommes face à un sujet de santé publique,
46:27 je sens que vous aviez envie de réagir, Joliette Kalimé.
46:30 – Oui. – Rapidement alors ?
46:32 Ah oui, bien sûr que c'est une puissance,
46:34 c'est une puissance quand on sait sur les esprits,
46:37 quand on sait qu'une fake news,
46:38 attention, je ne dis pas que tous les réseaux sociaux
46:40 égalent fake news, entendons-nous,
46:42 mais vu toute la puissance, le levier technologique que ça représente,
46:46 le média fait le contenu, si je puis dire, comme disait l'autre,
46:50 donc oui, ça influence sur les esprits,
46:53 et très souvent par ses plus mauvais aspects,
46:57 une fake news qui est véhiculée,
46:59 qui est retweetée par des présidents américains par exemple,
47:02 ou qui est même générée par des présidents américains,
47:05 bien sûr que ça laisse des traces,
47:06 mais c'est aussi un vrai pouvoir concret.
47:10 Souvenez-vous, il y a à peine deux mois,
47:12 la banque de la Silicon Valley aux États-Unis qui a fait quasiment faillite,
47:16 qui a été sauvée grâce à des aides extérieures, pourquoi ?
47:22 Parce qu'il y a une fake news véritablement voulue,
47:24 qui a été véhiculée, voulue, je n'en suis pas sûre, pardonnez-moi,
47:28 mais en tout cas une fake news comme quoi les déposants
47:30 avaient retiré leurs dépôts, ce qui était faux.
47:33 Ça a provoqué un krach aux États-Unis, Dieu merci, il a été stoppé,
47:39 mais ça aurait pu tout à fait avoir des conséquences mondiales.
47:42 – Allez, l'ultime pouvoir signé Véronique Reylsoult,
47:44 nous en parlons, 20h50 sur France Info,
47:48 tout d'abord le fil info, il est signé Elie Habergel.
47:52 [Générique]
47:53 – Le Danemark annonce qu'il va former des militaires ukrainiens
47:56 sur des F-16 américains après le feu vert de Joe Biden
48:00 à une initiative commune visant à entraîner des pilotes ukrainiens
48:03 sur des avions de combat de 4ème génération.
48:06 Volodymyr Zelensky salue une décision historique
48:09 de la part du président des États-Unis.
48:11 Les États-Unis qui débloquent plus de 100 millions de dollars d'aide
48:15 pour le Soudan et les pays voisins alors que la guerre fait toujours rage,
48:18 notamment pour le Tchad, 76 000 personnes s'y sont réfugiées
48:22 depuis le début des violences.
48:24 Le tribunal correctionnel de Paris refuse la tenue d'un procès
48:27 pour les victimes de l'amiante, 2000 personnes ont lancé une procédure
48:31 pour faire juger une dizaine de personnes responsables,
48:34 selon elles, de l'interdiction tardive de cette fibre cancérigène,
48:38 mais la justice estime que cette procédure comporte des imprécisions.
48:42 Quasiment 100 kg de cocaïne saisie par les douaniers de Marseille
48:47 au début du mois, la plus grosse saisie sur un navire de croisière
48:50 dans la ville, selon les autorités.
48:52 4 passagers, tous brésiliens, ont été interpellés.
48:55 La drogue devait être débarquée à Marseille.
48:58 Thibaut Pinot a 6 secondes près d'une victoire sur le Giro.
49:02 Aujourd'hui en cyclisme, le Français de la Groupe Amavdj
49:05 termine 2e sur le Tour d'Italie.
49:07 Le Colombien Einer Rubio gagne l'étape du jour.
49:16 20h, 21h, les informés, Jean-François Guévin.
49:19 -Réseau social, l'ultime pouvoir par Véronique Rensoult.
49:23 Franck Dedieu, un mot que vous retenez, c'est régulation.
49:26 -Oui, et quelque part, je dois avouer que l'état d'esprit,
49:30 en particulier en France, a changé de ce point de vue-là.
49:33 A l'époque de Hubert, on disait,
49:35 "Les Français ont un complexe libéral,
49:37 "il ne faut surtout pas réglementer."
49:40 Une réglementation serait qu'une frêle barrage
49:42 par rapport à cette vague puissante.
49:45 Là, j'ai l'impression que ce complexe français libéral,
49:50 qui aurait un surmoi bureaucratique, s'efface,
49:53 et il y a la prise de conscience, notamment au niveau européen
49:57 et au niveau national, qu'une régulation peut se faire,
50:00 elle peut techniquement se faire.
50:03 -Véronique Rensoult, les plateformes ?
50:05 -C'est ça. Qui fait la régulation ?
50:07 Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut une modération.
50:11 Les plateformes, c'est toute l'ambivalence
50:14 du sujet des réseaux sociaux.
50:15 -Vous expliquez ? -On demande aux plateformes
50:18 de le faire, et ce sont des entreprises privées
50:21 qui ont vocation à gagner de l'argent.
50:23 Comment elles gagnent ? Par l'audience.
50:25 On leur demande de diminuer leur audience
50:28 pour réguler et d'investir pour réguler.
50:30 -Quand vous signalez sur Twitter ou ailleurs,
50:33 il ne se passe rien ?
50:34 -Non. Je pense que l'une des solutions,
50:36 oui, il faut la régulation,
50:38 le pillon public est plus prêt à cela,
50:40 mais il faut obliger les plateformes à partager
50:43 l'algorithme, car vous ne savez pas
50:45 quelle est la réalité de l'algorithme
50:47 qui vous pousse des informations.
50:49 Il faut une transparence qui n'est pas là
50:52 et donner les moyens aux internautes
50:54 de réguler eux-mêmes, comme sur certaines plateformes.
50:57 Si aujourd'hui, vous voulez signaler, par exemple,
51:00 un message sur Twitter où vous trouvez qu'il est haineux
51:03 ou qu'il est déplacé, vous avez juste un petit bouton
51:06 pour dire "je signale". Vous ne savez pas ce que ça devient.
51:10 On ne vous demande pas quoi,
51:12 vous ne savez pas ce que certaines personnes ont signalé.
51:15 Quand on voit que l'on...
51:16 Lorsque l'on responsabilise les gens
51:18 et qu'on leur donne les moyens de modérer,
51:21 d'interagir et de corriger, ça fonctionne.
51:23 Il faut que les plateformes, plutôt que dire qu'elles vont réguler,
51:27 donnent les moyens de modérer et mettent à disposition
51:30 des outils d'intelligence artificielle
51:32 en soutien de ce travail.
51:34 Mais de penser que ce sont les plateformes qui vont réguler,
51:37 ça ne fonctionnera pas. -Il y a un souci
51:40 de santé publique, avec...
51:41 Pas seulement les réseaux sociaux, mais les écrans,
51:44 mais ils y participent.
51:46 Notre jeunesse est 100 % sur TikTok, par exemple.
51:49 -J'ai envie de dire que c'est un souci de santé intellectuelle,
51:53 sanitaire énorme.
51:54 Ce livre est formidable parce qu'il pose exactement le sujet.
51:58 Il est temps de le faire.
52:00 On peut très bien dire qu'on ne veut plus de réseaux sociaux,
52:03 mais non, on vit avec, et c'est le défi,
52:07 un défi technologique, un outil de communication formidable,
52:11 mais qui remet en cause tout ce qu'on a vu, tout ce qu'on a appris,
52:15 et nous, journalistes, en premier lieu,
52:18 depuis 20 ou 30 ans.
52:19 On n'a pas fini de le voir.
52:20 Depuis la naissance des premiers réseaux sociaux,
52:23 il y a une vingtaine d'années, on voit des progrès
52:26 qui sont faits cette année et qui, à chaque fois,
52:29 introduisent des nouvelles confusions
52:31 dans ce que nous appelons l'information.
52:34 D'où ce rôle important, peut-être à travers la régulation,
52:37 comment la faire, et ne pas juste construire des lignes maginaux,
52:40 vis-à-vis des jeunes générations,
52:42 et leur apprendre ce que c'est que l'information.
52:45 C'est un vrai défi qui concerne les Etats,
52:48 qui concerne les parents,
52:49 qui concerne les familles, qui concerne les enseignants.
52:52 C'est le défi, je pense, des prochaines années.
52:55 C'est un défi démocratique.
52:57 -Avant de vous conclure,
52:58 un mot, Jeannine Calimy.
53:00 Vous avez la sensation que les politiques
53:02 sont emparés du sujet, ou ils passent un peu à côté.
53:05 -Non, ils se sont emparés des sujets.
53:07 Après, comme vous le voyez, vous pouvez l'entendre,
53:10 les réponses sont très compliquées,
53:12 parce qu'elles sont complexes, et puis ça convoque
53:15 plusieurs agents, que ce soit les individus,
53:18 que ce soit les communautés, que ce soit les entreprises.
53:21 Un dernier mot, ce qui est intéressant,
53:23 et vous le dites dans votre livre,
53:25 c'est le concept de désintermédiation
53:28 véhiculé par ces réseaux sociaux.
53:30 C'est la désintermédiation qui crée la violence
53:33 dans les sociétés, autant en politique,
53:35 lorsqu'on... Les corps intermédiaires,
53:37 que ce soit les syndicats où le Parlement est court-circuité,
53:41 ça donne lieu à quoi ? A de la violence dans les rues.
53:44 Je ne suis pas contre les manifestations,
53:46 mais on sait que c'est des lieux de dérive de violence.
53:49 Il faut à tout prix remédiatiser les réseaux sociaux.
53:52 Comme vous le disiez, Véronique,
53:54 des formules de régulation, de contrôle et de médiation,
53:58 tout simplement, sont indispensables.
54:00 -En conclusion, quand vous titrez "l'ultime pouvoir",
54:03 Véronique Rilsult, nous avons tous en mémoire
54:06 le concept de "big brother".
54:08 Qui détient physiquement cet ultime pouvoir ?
54:10 -L'opinion, je pense.
54:12 Aujourd'hui, on pense que l'ultime pouvoir
54:14 est détenu par les plateformes,
54:16 parce que les GAFAM ont une puissance économique colossale,
54:20 les nouveaux acteurs chinois aussi,
54:22 mais l'opinion publique est le cinquième pouvoir.
54:25 Aujourd'hui, c'est en train de changer,
54:27 il va falloir l'éduquer, et il y a un enjeu d'éducation colossal
54:31 à tous les âges, et il y a un enjeu aussi
54:33 de régulation par ce pouvoir.
54:35 Mais oui, c'est plutôt l'opinion que les réseaux sociaux.
54:38 -L'ultime pouvoir, la vérité, je le brandis à l'image,
54:42 sur l'impact des réseaux sociaux, j'en conseille la lecture,
54:45 ça va faire du monde, aux parents.
54:47 Vous pouvez... Il y a beaucoup de choses à apprendre
54:50 vis-à-vis de nos enfants.
54:52 Allez, les unes de vos magazines respectifs,
54:55 je commence par "L'Express" avec vous,
54:57 Eric Choll, là aussi, une heure d'émission.
55:00 -C'est le mal français,
55:01 c'est les services publics. -Le mal français
55:04 de burn-out bureaucratique.
55:06 -Ils sont aujourd'hui totalement paralysés
55:10 par cette bureaucratie qui les assomme,
55:14 et donc comment on va en sortir ?
55:16 On a analysé tout ça, à la fois dans différents services publics,
55:20 que ce soit chez les infirmières, dans les mairies,
55:23 dans les petites mairies, ou encore chez les policiers.
55:26 Ils n'en peuvent plus.
55:28 -Et interview de David Lysnard, le maire de Cannes,
55:31 qui est très en pointe sur ces sujets.
55:33 "La Une de Marianne", avec vous, "Fanque de Dieu".
55:36 -Total, sa diplomatie parallèle, une enquête exclusive au Yémen.
55:40 -Pétrolier Total. -La compagnie pétrolière Total,
55:43 au Yémen, au Mozambique, c'est véritablement
55:45 une sorte de double ministère des Affaires étrangères.
55:49 -Merci à vous, Jany Kalimi, d'avoir participé à ces informés.
55:52 Restez avec nous. Bonne soirée sur France Info, bien évidemment.
55:56 Enfin, j'ai dit que nique.
55:58 et n'y plus rien.

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