90 Minutes Matin du 19/05/2023

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L'actualité du jour décryptée avec les journalistes et les invités de CNEWS

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00:00:00 Il est un peu plus de 10h30, 10h40 pour être très précis.
00:00:03 Soyez les bienvenus. Bonjour.
00:00:04 Je suis très heureux de vous retrouver ce matin.
00:00:07 Pas de morandiliave, puisque Jean-Marc profite du pont et Jean-Marc que je...
00:00:10 Salut ! Place donc à 90 minutes info, 1h30 de débat avec nos grands témoins du jour
00:00:17 que je vous présente dans quelques instants.
00:00:18 Mais tout de suite, vous voulez connaître le sommaire ?
00:00:20 Eh bien, je vais vous le donner. Voici le sommaire.
00:00:22 On va commencer cette histoire incroyable à Rennes.
00:00:26 Un adolescent de 14 ans a été maintenu toute sa vie chez lui par sa mère.
00:00:30 Le jeune garçon a de gros problèmes de développement.
00:00:32 Sa mère, que nous écouterons, semble être dans le déni total et ne comprend pas.
00:00:36 Nous serons avec une pédopsychiatre pour essayer justement de comprendre.
00:00:40 Dans cette émission, nous prendrons la direction d'un petit village de l'Indre,
00:00:46 d'une centaine d'habitants, Ville-Gonji.
00:00:48 C'est le retour du Technival.
00:00:50 20 000 personnes sont attendues.
00:00:52 On sera avec nos envoyés spéciaux, Mathieu Deveze et Léo Marcheguet.
00:00:56 On dévoquera aussi la colère d'un maire, encore un maire en révolte.
00:01:01 C'est le maire, cette fois de Brunois, dans l'Essonne.
00:01:03 Il appelle lui aussi à l'aide.
00:01:05 Il doit faire face à une succession de rixes dans sa ville.
00:01:08 On en parlera.
00:01:09 Et puis, dans cette émission, on parlera d'Avignon.
00:01:13 Pourquoi Avignon, me direz-vous ?
00:01:15 Lasse, parce que dans la ville, des affiches ont été placardées
00:01:18 avec Emmanuel Macron, avec la tête d'Adolf Hitler.
00:01:21 Les réactions sont nombreuses, évidemment.
00:01:23 On en parlera avec nos grands témoins.
00:01:25 Grand témoin que j'accueille avec beaucoup de plaisir,
00:01:30 Alexia Germont, avocate et présidente du Tink Tank France Audacieuse.
00:01:35 Bonjour.
00:01:35 Soyez bienvenue.
00:01:36 Merci.
00:01:36 C'est la première fois que je vous accueille sur mon plateau.
00:01:38 Oui, et c'est un plaisir d'être avec vous.
00:01:40 C'est un plaisir aussi.
00:01:42 Mathieu Lefebvre, député en naissance du Val-de-Marne.
00:01:44 Bonjour.
00:01:44 Votre première émission sur CNews.
00:01:46 Avec vous.
00:01:46 On l'a fait ensemble.
00:01:47 Je suis ravi de vous retrouver.
00:01:48 Ça vous apporte des chances,
00:01:49 qu'on voit beaucoup maintenant sur CNews.
00:01:51 Je suis ravi de vous accueillir.
00:01:53 Notre ami Michel Toube, fondateur de l'Opinion internationale.
00:01:55 Ravi de vous accueillir à nouveau.
00:01:56 Merci, c'est réciproque.
00:01:57 Et puis, je suis très heureux de l'avoir à mes côtés sans arrêt.
00:02:00 Élodie Huchard, spécialiste politique, parce qu'on va beaucoup parler de politique.
00:02:04 Évidemment.
00:02:05 On va parler de Nicolas Sarkozy, puis de ce qui se passe du côté des...
00:02:09 Et les filles, encore, en plus ?
00:02:11 Ça va bouger la semaine prochaine ?
00:02:13 Ça va bouger, ça va tanguer même.
00:02:14 Ça va tanguer.
00:02:15 Stop, on n'en dit pas plus.
00:02:17 On en parlera tout à l'heure.
00:02:18 Oui, c'est du bon teasing.
00:02:19 Allez, on va débuter cette émission par cette histoire incroyable.
00:02:22 Arène, un adolescent de 14 ans, a été maintenu reclus toute sa vie.
00:02:26 Il n'est jamais sorti de chez lui et n'a jamais interagi avec le monde extérieur,
00:02:31 visiblement en juillet dernier.
00:02:33 Sa mère l'a accompagné aux urgences dans un état préoccupant.
00:02:36 C'est à ce moment-là que, justement, les médecins ont prévenu les autorités.
00:02:39 Sa mère a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire mardi dernier.
00:02:42 Elle était l'invitée de notre ami Pascal Praud tout à l'heure.
00:02:45 On l'écoutera en long, en large et en détail.
00:02:48 On verra si ses propos ont été convaincants ou pas.
00:02:52 Mais en attendant, rappel des faits avec Marine Sabourin.
00:02:56 La justice lui a retiré son fils en juillet dernier.
00:03:00 Selon le procureur, la naissance de ce dernier n'a jamais été déclarée.
00:03:04 L'enfant de 14 ans n'était suivi par aucun médecin et n'allait pas à l'école.
00:03:08 Coupé du monde extérieur, il était privé de soins et de nourriture.
00:03:12 La mère réfute toutes ces accusations.
00:03:15 Mon enfant et moi vivions une vie de famille heureuse au quotidien depuis 14 ans,
00:03:20 au sein de la société, du monde.
00:03:25 L'adolescent présentant un retard de développement intellectuel et s'exprime difficilement.
00:03:30 Lorsqu'il a été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, il ne pesait que 25 kilos à 14 ans.
00:03:35 Je ne vois pas pourquoi critiquer une taille ou un poids en particulier.
00:03:40 Nous ne sommes pas des petites croix sur des courbes de croissance, mais des êtres humains.
00:03:45 Pour l'avocat de cette mère, c'est sa personnalité qui pose problème.
00:03:49 Ce qui est reproché en réalité à ma cliente, c'est de ne pas être dans la norme.
00:03:53 Et à partir du moment où on n'est pas dans la norme, on va être stigmatisé.
00:03:58 Des enquêtes vont se mettre en place.
00:03:59 On va partir de rien pour arriver au bout de six mois, huit mois d'enquête
00:04:05 à des infractions pénales qui, je le pense, ne tiennent pas la route.
00:04:07 La mère sera convoquée devant le tribunal correctionnel.
00:04:10 En attendant l'audience, elle reste sous contrôle judiciaire.
00:04:14 Alors, on va essayer de comprendre un petit peu cet univers, ce qui s'est passé.
00:04:18 Dans quelques instants, on va écouter en détail ce que cette mère a dit,
00:04:24 notamment chez Pascal Praud, mais avec nous pour nous aider à comprendre.
00:04:27 J'accueille avec beaucoup de plaisir Graziella Leali.
00:04:29 Vous êtes pédopsychiatre, chef de service en pédopsychiatrie à l'hôpital L'Anval de Nice.
00:04:35 C'est bien cela, Graziella ?
00:04:37 C'est bien cela, oui, c'est bien cela.
00:04:39 Merci beaucoup de m'avoir invitée.
00:04:41 On va essayer de comprendre un petit peu ce qui s'est passé.
00:04:43 Je vous propose de rester avec nous, évidemment, durant tout ce thème.
00:04:48 Mais d'abord, quelles sont vos premières impressions ?
00:04:49 Vos premières impressions sur ce que vous savez de cette affaire ?
00:04:53 La première chose qui me vient à l'esprit, c'est que c'est une histoire incroyable.
00:04:59 Parce qu'on ne comprend pas comment les choses ont pu se passer de cette façon là.
00:05:05 Comment cet enfant était inconnu à la société.
00:05:09 Après, c'est vrai que la parentalité, c'est quelque chose de complexe.
00:05:14 Et l'arrivée d'un enfant dans la vie d'une femme, d'un homme,
00:05:19 peut être parfois accompagnée par des éléments extrêmement douloureux,
00:05:25 extrêmement inquiétants.
00:05:27 En tout cas, dans ce contexte là, ce qui semble s'être passé,
00:05:31 c'est que finalement, cet enfant est resté comme dans un utérus maternel.
00:05:39 On connaît déjà les dénis de grossesse, où effectivement,
00:05:42 les femmes ne perçoivent pas leur état de grossesse au niveau psychique.
00:05:48 Les corps, bien sûr, continuent d'avancer, les bébés se développent.
00:05:52 Mais la mère, en fait, elle est dans les dénis de cette grossesse.
00:05:56 Dans cette situation là, ce qui me vient à l'esprit,
00:05:59 c'est comme s'il y a eu aussi un déni qui est allé au-delà de la grossesse.
00:06:04 Un déni d'un être qu'on porte, qui n'est pas un morceau de nous,
00:06:09 c'est un être à part entière.
00:06:11 Et le moment où, effectivement, tout reste confiné au milieu familial,
00:06:18 on peut considérer la maison comme une extension d'un utérus maternel.
00:06:22 C'est ce qui me vient à l'esprit,
00:06:24 puisqu'il n'y a pas d'introduction de tiers,
00:06:28 il n'y a pas de socialisation, il n'y a pas d'extérieur.
00:06:31 On peut penser que cette parentalité ne s'est pas mise en place comme se réduit,
00:06:36 puisque cet enfant n'a pas pu avoir, en fait, ce dont il a besoin,
00:06:41 notamment l'accès à un tiers autre que sa mère,
00:06:45 à un milieu, un environnement stimulant,
00:06:48 un environnement qui peut finalement le porter dans la connaissance du monde,
00:06:54 dans la connaissance de l'autre,
00:06:56 et du coup, dans la connaissance de soi-même,
00:06:58 et dans un processus de séparation, individuation...
00:07:01 - Graziela, je vous garde avec nous,
00:07:04 parce que je voudrais qu'on avance et qu'on écoute
00:07:06 et qu'on donne la parole également à cette maman,
00:07:08 et que vous réagissiez également à ses propos.
00:07:10 Mais on va faire un premier tour de table sur cette affaire.
00:07:13 Michel Thaube, que vous inspire cette affaire ?
00:07:15 - Si je rebondis sur les propos de Mme Leali, qui est pédopsychiatre,
00:07:20 au-delà du délit de grossesse, là, c'est un déni de société qui a commis la maman.
00:07:25 Un déni de société.
00:07:27 Et en fait, c'est une preuve, même pas par l'absurde,
00:07:30 parce que c'est extrêmement grave.
00:07:31 Apparemment, l'enfant n'a pas que...
00:07:34 - Il pèse 25 kilos, alors...
00:07:36 - Il a des problèmes d'élocution, il a des problèmes de sociabilité.
00:07:38 Parce que nous sommes des êtres sociaux.
00:07:40 Nous ne sommes pas des êtres...
00:07:41 On ne sont pas des enfants sauvages.
00:07:44 Ou si c'est un enfant sauvage,
00:07:45 c'est-à-dire couvé et élevé uniquement par une personne,
00:07:49 eh bien, ça donne ce que l'on voit là,
00:07:50 c'est-à-dire des enfants, et ensuite des adultes,
00:07:54 qui ne seront pas épanouis.
00:07:55 Donc, comme on est une société qui est hyper individualiste
00:07:58 et qui peut, sous prétexte de que chacun puisse vivre à sa façon,
00:08:04 selon sa singularité, selon ses particularités,
00:08:07 il ne faut quand même pas oublier que nous sommes des êtres sociaux
00:08:10 et que ce qui a commis, sous toute réserve de vérification,
00:08:12 - Il faut être toujours très prudent.
00:08:14 - Oui, mais sur la base de ce que j'ai entendu,
00:08:16 écoutez, c'est extrêmement grave d'avoir empêché cet enfant
00:08:21 d'être socialisé dans la société.
00:08:23 Écoles, vaccinations, etc.
00:08:26 Alors, je vous propose d'écouter une première réaction de la maman,
00:08:29 et je vous donne la parole en tant qu'avocate,
00:08:30 et évidemment, Alexia, notamment sur la scolarisation.
00:08:34 On va écouter deux sons.
00:08:35 Un premier son ce matin chez Pascale
00:08:37 et une autre intervention qu'elle a faite hier.
00:08:39 Mais d'abord, la première intervention
00:08:40 quand Pascale l'interroge sur, justement, la scolarisation.
00:08:43 Écoutez-la.
00:08:44 Je m'étais renseignée pour la scolarisation
00:08:47 quand il était tout petit,
00:08:48 même pas encore en âge d'être scolarisé.
00:08:51 Il y a eu des couacs administratifs,
00:08:53 je ne vais pas rentrer dans les détails.
00:08:54 Du coup, j'ai décidé de lui faire l'instruction moi-même.
00:09:01 Je me suis documentée par le biais de films
00:09:05 qui ne sont pas du tout sectaires
00:09:08 et qui ont été diffusés dans un lieu institutionnel,
00:09:12 qui est le Palais de la Découverte, par exemple.
00:09:13 Je me suis documentée par des livres.
00:09:18 - Alors, voilà, ça, c'était ce matin.
00:09:20 J'ai Pascale Prot.
00:09:21 L'autre son, je ne juge pas, en aucune manière je juge,
00:09:25 je veux juste vous montrer
00:09:27 et que vous fassiez votre propre opinion.
00:09:30 L'autre réaction, c'était hier, au micro de Mickaël Chahiau.
00:09:34 Écoutez bien.
00:09:35 - Mon enfant a toujours eu de riches nourritures affectives
00:09:40 et culturelles.
00:09:43 J'ai toujours fait au mieux en m'air dévouée
00:09:46 et heureuse de l'être depuis le début.
00:09:48 - Mais il était scolarisé ou pas ?
00:09:50 - Je n'ai pas compris, pardon.
00:09:51 - Nous faisions l'instruction en famille.
00:10:03 - Voilà, je ne sais pas votre avis.
00:10:06 - C'est totalement illégal.
00:10:07 - Mais c'est important ces deux sons, ce matin et hier.
00:10:10 Hier, c'était à répondre aux questions de Mickaël Chahiau.
00:10:13 Je ne sais pas. Alexia.
00:10:14 - Moi, je crois que cette affaire, j'essaie de prendre du recul.
00:10:18 - Il faut prendre de la hauteur, bien sûr.
00:10:19 - On ne peut pas prendre du recul.
00:10:20 On n'a pas les éléments.
00:10:21 - On n'est pas là pour juger.
00:10:22 - On n'est pas là pour juger, mais ce à quoi ça doit nous amener à réfléchir, en tout cas.
00:10:27 D'abord, la première chose, c'est de quelle façon ?
00:10:30 J'aime bien cette idée de déni de société, mais j'irai encore plus loin.
00:10:34 C'est un déni de socialisation, de façon encore plus précise.
00:10:39 Comment un enfant, aujourd'hui, avec tous les systèmes qui sont mis en place,
00:10:45 peut passer au-dessous des radars à partir du moment
00:10:48 où cet enfant a une existence légale ?
00:10:51 Vous avez la question de l'instruction à domicile.
00:10:53 Donc, à partir de là, de quelle façon ?
00:10:56 Parce que l'enfant a 14 ans, aujourd'hui, c'est un adolescent.
00:10:59 Normalement, quand vous avez des instructions qui ne se font pas à l'école,
00:11:04 il y a quand même un suivi, évidemment.
00:11:06 Vous avez le CNED qui est en face.
00:11:10 Donc déjà, premier point.
00:11:12 Second point, de quelle façon cet enfant a pu être soustrait
00:11:15 à l'ensemble de ses obligations vaccinales ?
00:11:18 Donc, ne pas avoir des moments de raccord avec la société
00:11:22 qui font que vous êtes repêché quand vous avez des personnes
00:11:25 qui ne sont pas dans le flot de l'existence légale, quelque part.
00:11:31 Cette mère travaille-t-elle ? Ne travaille-t-elle pas ?
00:11:33 Elle ne travaille plus.
00:11:34 Elle ne travaille plus.
00:11:35 C'est ce qu'elle a dit ce matin, c'est parce qu'elle profite de ses anonymités.
00:11:38 Bon.
00:11:38 Éduque-t-elle son enfant seul ou pas seul ?
00:11:42 On n'a pas la réponse.
00:11:43 C'est aussi une question qui sera importante.
00:11:47 Alors justement, attendez, je donne la parole puisque la transition,
00:11:50 on va écouter justement sur l'univers qui entoure cet enfant.
00:11:54 Là encore, je vous propose d'écouter.
00:11:57 Une famille monoparentale et je considère que l'humanité
00:12:01 dans son ensemble est également une famille.
00:12:03 J'ai été salariée et je vis sur mes réserves pour offrir à mon enfant
00:12:12 un maximum de disponibilité,
00:12:16 sachant qu'on n'a qu'une enfance.
00:12:18 Voilà.
00:12:19 Oui, après, il y a aussi la question possible des mouvements sectaires.
00:12:25 Je note avec intérêt que lorsqu'elle s'est exprimée chez Pascal Praud,
00:12:31 elle précise, la maman précise, qu'elle s'est finalement documentée
00:12:38 à travers des films pas du tout sectaires.
00:12:43 Voilà, je laisse à la réflexion.
00:12:46 Mathieu Lefebvre.
00:12:47 Tout ça n'est pas très clair.
00:12:48 C'est moins qu'on puisse dire.
00:12:50 Et surtout, ça fait froid dans le dos.
00:12:52 Un enfant qui pèse 25 kilos à 14 ans, on peut à tout le moins s'interroger.
00:12:56 Mais être parent, ce sont d'abord des obligations.
00:12:59 Manifestement, cette personne s'est soustraite à toutes ses obligations.
00:13:02 Et il y aura une enquête et ce sera potentiellement sanctionné pénalement.
00:13:07 Mais il faut dire aussi que ce comportement consistant à se retirer du monde,
00:13:12 à refuser les vaccins, à refuser le progrès, à refuser la société,
00:13:15 est extrêmement inquiétant.
00:13:17 La société, ce n'est pas l'aliénation.
00:13:19 Il faut aussi redire à ces gens de revenir dans le droit chemin,
00:13:22 pas pour être d'accord avec tout, mais simplement pour faire société
00:13:26 et pour retrouver le chemin des autres.
00:13:28 C'est essentiel.
00:13:29 Elodie Char.
00:13:29 Oui, et puis effectivement, on voit que c'est une maman qui a très tôt,
00:13:33 ou plutôt qui n'a jamais inclus son enfant dans la société.
00:13:35 Elle ne le déclare pas, elle ne met pas à l'école,
00:13:36 donc pas de vaccin et tout ce qui s'ensuit.
00:13:38 Et quand vous parliez peut-être derrière de démarches sectaires, etc.
00:13:41 Ce qui me fait penser, quand on l'entend chez Pascal Praud tout à l'heure,
00:13:43 on voit quand même qu'elle est extrêmement préparée.
00:13:45 Quand elle répond à Michael Chahut sur l'éducation,
00:13:47 on sent qu'elle fait attention, qu'elle n'ose pas trop dire
00:13:48 qu'il est scolarisé, qu'il n'est pas scolarisé.
00:13:50 Ça ne semble pas être quelqu'un totalement elle-même en marche
00:13:53 qui ferait ça toute seule.
00:13:54 On a l'impression qu'elle a quand même bien été briefée,
00:13:56 notamment tout à l'heure chez Pascal, sur les réponses à apporter.
00:13:59 Oui, puis elle explique aussi qu'elle a vécu à Paris,
00:14:01 qu'elle l'a amenée voir des expositions, qu'il a fait plein de sports,
00:14:04 évidemment de la trottinette, de la voile, de l'équitation.
00:14:06 Enfin bon, voilà.
00:14:07 Michel Taubes.
00:14:08 Et on va retrouver Ghadira Ali juste après.
00:14:10 Ce qui m'étonne aussi, c'est qu'on lui a bien retiré l'enfant.
00:14:13 Oui, bien sûr.
00:14:14 Oui, mais alors justement, ce qui moi m'étonne,
00:14:16 c'est que je la trouve particulièrement calme.
00:14:18 Parce que quand vous avez un...
00:14:20 Lorsqu'on vous retire un enfant, c'est quelque chose d'extrêmement violent.
00:14:23 Et normalement, ça vous met extrêmement en colère.
00:14:27 Et là, je suis quand même très étonné par sa réaction,
00:14:29 qui à la fois, bon, hier, elle ne savait pas quoi répondre.
00:14:33 Elle demandait à son avocat.
00:14:35 À la limite, son avocat aurait dû faire l'interview.
00:14:36 Ça aurait été à la limite peut-être moins spectaculaire, mais plus clair.
00:14:42 Non, mais c'est extrêmement grave.
00:14:43 Ce déni de société est vraiment extrêmement dommageable pour les enfants.
00:14:50 Et j'ai envie d'ajouter également pour les parents.
00:14:52 Parce qu'encore une fois, une société,
00:14:55 c'est là pour effectivement aider à construire les personnes
00:14:59 elles-mêmes et dans le cas de leur entourage.
00:15:02 Et je rappelle, Michel, que cette mère a été mise en examen
00:15:05 et placée sous contrôle judiciaire mardi dernier.
00:15:07 C'est important de le signaler quand même.
00:15:08 Mais par exemple, ne pas l'avoir envoyée à l'école,
00:15:11 ça tombe sous le coup d'Éloire.
00:15:13 Il faut quand même rappeler qu'il y a des obligations de scolarisation jusqu'à 16 ans.
00:15:16 Il y a deux choses, juste très rapidement, du point de vue un peu plus juridique.
00:15:21 Vous avez la question de l'obligation que vous avez en tant que parent,
00:15:27 évidemment, de subvenir aux besoins de l'enfant.
00:15:31 Et puis plus généralement aussi la question de privation de soins.
00:15:34 Voilà.
00:15:35 Donc ce sont certainement les deux axes qui seront, en tout cas, de prime abord.
00:15:40 Et scolarisation.
00:15:41 Et scolarisation, avec la scolarisation, bien sûr.
00:15:43 Et d'ailleurs, quand on marie les gens aujourd'hui,
00:15:47 vous avez, outre les articles du Code civil qui sont répétés,
00:15:51 il y a un dernier article sur l'autorité parentale
00:15:55 et l'obligation que les nouveaux parents prennent par rapport aux enfants
00:16:00 sur la sécurité morale et matérielle apportée aux enfants.
00:16:05 Je vois qu'on retrouve Graziela Leali, parce qu'au centre de tout ça,
00:16:08 il y a quand même un ado de 14 ans qui n'a pas choisi.
00:16:11 Et j'ai envie qu'on donne la priorité à cet ado.
00:16:16 Graziela Leali, comment cet enfant qui, encore une fois, ne pèse que 25 kilos,
00:16:21 ce qui ne semblait pas émouvoir outre mesure cette mère,
00:16:25 quand on l'a interrogée ce matin.
00:16:28 Comment cet ado, potentiellement, peut se sortir de cette histoire ?
00:16:32 Est-ce qu'il peut potentiellement, évidemment, conserver des séquelles ?
00:16:37 Je pense que oui, hélas, mais c'est vous la spécialiste.
00:16:41 Alors, c'est vrai qu'en écoutant les différents intervenants,
00:16:45 la première chose qui saute quand même tout de suite en évidence,
00:16:48 c'est le fait que cet enfant, en fait, il n'est pas né à la société.
00:16:52 Alors, il n'est pas né, en fait, administrativement, il n'existait pas.
00:16:57 Alors, est-ce qu'il a existé pour la mère comme autre ?
00:17:00 Ça me semble une question fondamentale, puisque tout dépend de là.
00:17:04 Elle dit qu'elle l'a amené, en fait, à des conférences, elle l'a ouvert,
00:17:08 mais finalement, elle n'a pas donné le droit d'exister à part entière dans la société,
00:17:13 de bénéficier de tout ce dont un enfant a besoin.
00:17:16 Cette maman a été en difficulté de toute évidence sur le plan psychique.
00:17:20 Les experts qui vont la rencontrer pourront quand même l'évaluer.
00:17:24 Mais je pense que pour cet enfant, en fait, ça sera extrêmement difficile de pouvoir avancer,
00:17:29 puisqu'il a grandi pendant 14 ans dans un milieu extrêmement clos,
00:17:34 où on ne sait pas du tout quelles ont été les relations qu'il a pu avoir avec sa maman.
00:17:39 Et il n'a eu aucune alternative.
00:17:42 En fait, il n'a pas eu quelqu'un d'autre à qui il pouvait faire référence.
00:17:48 La normalité, c'est ce qu'il a connu pour lui.
00:17:50 Comment, en fait, finalement, il pourra investir dans les mondes autour de lui qu'il ne connaît pas, quelque part ?
00:17:57 Alors, je pense qu'un acte qui lui a permis quand même sûrement d'avancer,
00:18:02 c'est l'acte où on reconnaît quand même sa condition, déjà, d'être à part entière,
00:18:08 qui a une place dans la société, qui a une identité,
00:18:11 pas seulement à l'intérieur de la maison maternelle, mais aussi dans la société.
00:18:15 Là, il va être investi par d'autres qui vont lui apporter, en fait, autre chose que ce qu'il a connu,
00:18:21 une diversité et donc une différence.
00:18:24 Il pourra, lui, apprécier, en fait, ce qui est autour de lui et ce qui est autour de lui.
00:18:29 Vous disiez que ça vous rappelait cette histoire dont on avait beaucoup parlé, de Victor de Laveron, c'est ça ?
00:18:36 Oui, alors j'avais parlé de ça hier, puisque c'est une histoire,
00:18:40 c'est une ancienne histoire, en fait, d'un petit sauvage qui avait été retrouvé, en fait, sans famille,
00:18:47 élevé, on ne sait pas comment, qui n'avait pas de langage, qui n'avait pas d'éducation
00:18:51 et qui est un médecin pour des sourds, je crois que c'était, avait essayé d'élever, avait mis beaucoup de patience,
00:18:58 voilà, il avait essayé de faire des choses.
00:19:00 Je pense que Victor avait une dizaine d'années, en fait,
00:19:04 cet enfant a gardé des séquelles importantes sur le plan, en fait, du langage, du développement,
00:19:10 puisque pour développer une intelligence bien présente, il faut quand même une stimulation,
00:19:15 il faut une stimulation et il faut aussi un contexte, un cadre qui soit cohérent.
00:19:21 Dernière réaction de cette maman que je voudrais vous faire entendre,
00:19:26 c'est sur, justement, cette notion de séparation avec son enfant, on l'écoute.
00:19:32 Depuis le 2 juillet, nous avons été séparés de force.
00:19:39 Mon fils est dans une situation très difficile et violente actuellement.
00:19:45 Il souhaite depuis le début revenir à la maison, moi aussi je souhaite le récupérer.
00:19:50 Je suis une mère très aimante, je suis ravie de m'occuper de mon enfant depuis le début, donc je ne comprends pas.
00:19:59 Voilà, je pense qu'on a fait le tour du sujet, on va continuer de suivre cette affaire
00:20:05 et je vais remercier, quand vous êtes là, Léa Lee, je rappelle que vous êtes pédopsychiatre,
00:20:10 chef de service en pédopsychiatrie à l'hôpital Lanval de Nice.
00:20:14 Je ne sais pas ce que vous en pensez, le mot de conclusion peut-être, Alexia ?
00:20:18 On est très mal à l'aise vis-à-vis de ce sujet, très mal à l'aise.
00:20:21 Très mal à l'aise parce qu'on se dit aussi comment cet enfant jusqu'à 14 ans n'a pas vu de médecin avant.
00:20:27 Donc il faut voir aussi maintenant le travail que fait l'aide sociale à l'enfance
00:20:31 et c'est intéressant de savoir, on espère que tous les soins lui seront apportés.
00:20:38 Allez, on va marquer une pause parce que tout de suite c'est l'info et l'info ce matin, c'est Audrey Bertheau.
00:20:45 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:20:49 La SNCF va mettre en vente 10 000 billets WeGo à 1 euro.
00:20:52 Cette offre sera disponible mardi 28 mai à 7h du matin pour des trajets compris entre le 24 mai et le 5 juillet.
00:21:00 L'offre concernera seulement les WeGo trains classiques.
00:21:04 C'est à l'occasion de leur premier anniversaire.
00:21:07 Les dirigeants des pays du G7 sont réunis en Sommet au Japon.
00:21:10 Ils viennent d'annoncer de nouvelles sanctions visant à priver la Russie des technologies,
00:21:14 des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière.
00:21:19 Il y aura donc des restrictions sur les exportations de biens essentielles pour la Russie sur le champ de bataille.
00:21:24 Hier déjà, l'Union européenne avait limité le commerce des diamants russes.
00:21:29 Enfin en Birmanie, le bilan du cyclone Mosha s'élève à 145 morts.
00:21:33 Des mesures devraient être prises contre les médias qui ont fait état de bilan plus élevé dans le pays.
00:21:37 Ce cyclone a frappé la Birmanie et le Bangladesh dimanche avec des pluies et des vents de 195 km/h
00:21:43 qui ont démoli des bâtiments et transformé les rues en rivières.
00:21:49 Merci beaucoup chère Audrey.
00:21:50 Très élégante Audrey, comme toujours.
00:21:52 Allez, on se retrouve avec mes invités Alexia Germont, Elodie Huchard, Mathieu Lefebvre et Michel Taub.
00:21:58 On va changer de sujet.
00:22:01 On va prendre la direction de l'Inde.
00:22:03 20 000 personnes sont rassemblées illégalement dans un petit village pour le Technival.
00:22:08 Vous savez ce que c'est le Technival ?
00:22:10 Musique un peu...
00:22:11 Musique...
00:22:11 Boum boum boum.
00:22:12 Techno.
00:22:13 Techno.
00:22:13 A l'occasion de C30 ans, le festival de musique techno va se tenir tout le week-end sur un terrain agricole de Ville-Gonji.
00:22:20 Et on va retrouver tout de suite nos envoyés spéciaux.
00:22:22 Je ne sais pas s'ils sont équipés de bouteilles ou pas.
00:22:25 On entend bien la musique.
00:22:27 Mathieu Devez et Léo Marcheguet.
00:22:29 Alors comment ça se passe mon cher Mathieu Devez ?
00:22:32 Pour une caméra cachée.
00:22:33 Ok.
00:22:34 Écoutez Thierry, ici la fête basse en plein.
00:22:37 Pour vous rendre compte, certains festivaliers sont arrivés ici sur ce champ privé aux alentours de midi et hier.
00:22:43 Et ils dansent toujours.
00:22:44 Nous sommes à une centaine, environ 200 mètres de la scène principale avec un groupe de Belges.
00:22:51 Bonjour messieurs.
00:22:52 Mathéo, vous êtes arrivé hier soir, c'est bien ça ?
00:22:54 Oui c'est bien ça. On est arrivés hier à 23h.
00:22:57 Et pourquoi c'est si important ?
00:22:58 J'imagine que vous avez fait un long trajet de venir ici et de participer à un événement festif comme celui-ci.
00:23:03 C'est tout simplement parce que c'est les 30 ans du Technival et qu'on n'arrête pas un peu qu'ils dansent.
00:23:09 La musique c'est quelque chose qu'on vit, qu'on ressent.
00:23:12 Donc on est là pour faire la fête et s'amuser, retrouver notre pote.
00:23:16 Et là comme tout bien, en toute convivialité, entre potes quoi j'ai envie de dire.
00:23:21 Vous savez pourtant que vous dansez sur un terrain privé, il n'y a pas eu de déclaration préalable, c'est interdit.
00:23:26 Et pourtant vous êtes là.
00:23:28 Et oui c'est vrai.
00:23:29 Ça gêne qui au final ?
00:23:30 C'est vrai, on est là mais en attendant, quand on repartira, les lieux seront comme on les a laissés.
00:23:37 C'est-à-dire ils seront nettoyés, propres, sans trucs à nous dire ou à nous reprocher.
00:23:45 Ça vous dérange pas que ce soit interdit ?
00:23:47 Ouf, bah non.
00:23:50 Bah oui, non, je vous avoue.
00:23:53 C'est pas à moi, au pire, je suis type pour juger que si je tombe, je vais gay.
00:23:58 Je suis désolé.
00:23:59 On a bien compris que ce n'est pas un problème pour vous.
00:24:01 Jusqu'à quand vous comptez rester sur place ?
00:24:04 Jusqu'à dimanche.
00:24:06 Le plus tard possible.
00:24:07 Le plus tard bien évidemment.
00:24:08 Et jusqu'à la nuit, au plus tard possible.
00:24:13 Merci beaucoup à vous.
00:24:15 Et selon nos informations, environ 240 gendarmes sont mobilisés ici pour sécuriser l'événement.
00:24:20 Il y a également un hélicoptère qui surveille la zone.
00:24:23 Et la préfecture vient de nous indiquer que 86 personnes ont été prises en charge par
00:24:28 le SAMU et les sapeurs-pompiers.
00:24:30 Et une personne se trouve malheureusement en urgence absolue.
00:24:33 Certains fêtards nous confient même qu'ils souhaitent rester jusqu'à lundi matin ici.
00:24:37 Eh bien ça promet.
00:24:39 Merci beaucoup Mathieu Devez.
00:24:41 Et je rappelle que vous êtes accompagnée par Léo Marcheguet.
00:24:44 Réaction autour de ce plateau, Alexia Germont, ça vous inspire quoi ?
00:24:49 Ok c'est la fête mais ils sont sur un terrain interdit.
00:24:52 Les habitants, on les a écoutés ce matin dans l'invité d'Enal, sont inquiets évidemment
00:24:56 parce que c'est un peu la pagaille quand même.
00:24:58 Si préfet avait pris des arrêtés pour interdire cette manifestation, donc premier sujet.
00:25:03 Qui dit non-autorisation, ça veut dire que derrière il n'y a pas non plus de capacité
00:25:08 de concertation qui soit faite en amont véritablement avec les pouvoirs publics.
00:25:13 On sait que les agences régionales de santé sont sur place.
00:25:16 On sait que le SDIS a besoin d'être sur place également.
00:25:19 Qu'il y a une nécessité évidemment de surveiller l'alcool, la drogue.
00:25:26 On voit bien avec les chiffres qui viennent d'être donnés que vous avez plus de 200
00:25:31 gendarmes qui sont mobilisés également sur un terrain privé, vous le dites, agricole,
00:25:38 ce qui me parle un peu par ailleurs.
00:25:39 Et en la matière, moi j'aimerais bien savoir dans quel état était ce terrain agricole.
00:25:44 Je ne sais pas dans quel état il va le retrouver.
00:25:47 Est-ce que c'était déjà avec des cultures qui étaient semées, implantées ?
00:25:52 Est-ce que c'était le moment où on devait semer, implanter ?
00:25:56 C'est aussi le moment en matière agricole.
00:25:57 Donc double effet qui se coule sur le sujet.
00:26:00 Je trouve que pour le coup, c'est aberrant.
00:26:05 Vous voyez quand on entend des prises de parole comme ça.
00:26:07 Pardon, je suis très cash.
00:26:09 Mais évidemment, la parole est libre sur ce plateau.
00:26:12 Je trouve ça aberrant de dire "est-ce que ça vous dérange que ça soit illégal ?".
00:26:18 Bah non.
00:26:19 C'est important de le montrer aussi.
00:26:21 C'est donc très bien.
00:26:22 Et donc de ce point de vue-là, moi je trouverais normal qu'il y ait des contrôles d'identité
00:26:29 qui soient aussi effectués et qu'il y ait également des contrôles en matière de stupéfiants.
00:26:35 Mélodie, vous avez quelques petites précisions en plus sur le contexte et l'univers.
00:26:39 Oui, parce qu'on entendait ce jeune homme dire "tout sera très propre", etc.
00:26:43 Alors en fait, pas du tout, parce que d'un côté, c'est un festival qui est totalement interdit.
00:26:47 Mais comme il ne prévoit pas grand-chose les organisateurs, on l'avait ce matin en matinal.
00:26:51 Ce sont les pouvoirs locaux, les autorités locales qui s'organisent à leur place,
00:26:55 qui ont dû faire venir, qui font acheminer notamment des bouteilles d'eau
00:26:58 pour qu'ils puissent boire un peu d'eau et pas uniquement de l'alcool.
00:27:01 Qui font acheminer des grands bacs, qui n'avaient rien prévu pour mettre les déchets.
00:27:04 Qui essayent de faire acheminer aujourd'hui des toilettes,
00:27:06 parce qu'en fait, ça n'est pas prévu non plus.
00:27:07 On a entendu 240 gendarmes, nous dit Mathieu, 86 prises en charge par le SAMU.
00:27:12 Tout ça, en fait, les autorités locales, elles se retrouvent à l'organiser.
00:27:15 Elles se retrouvent à devoir financer ça, alors qu'en fait, on est juste sur un événement
00:27:18 qui ne devrait même pas avoir commencé, qui ne devrait pas avoir lieu.
00:27:20 Et Alexia l'a évoqué aussi, on pense également au propriétaire de ce champ.
00:27:24 Dans quelles conditions il va retrouver son champ après qu'il ait été piétiné par 20 000 personnes ?
00:27:31 Michel Thaube, ça vous inspire, ce sujet ?
00:27:34 En plus, l'interview de Mathieu Levesque, c'est surréaliste d'entendre ces gens-là.
00:27:40 C'est surréaliste et c'est tragique, parce qu'il y a déjà des dizaines de blessés
00:27:43 et une personne qui est entre la vie et la mort.
00:27:45 C'est terrible.
00:27:46 C'est quand même extrêmement grave en matière de sécurité publique basique,
00:27:49 de protection des personnes.
00:27:51 Après, je m'étonne qu'il n'y ait que 240 gendarmes.
00:27:55 240, alors qu'ils attendent 60 000 participants.
00:28:00 Et puis enfin, une question, c'est la Sono, qui c'est qui l'a installée ?
00:28:06 Qui c'est qui l'a menée ?
00:28:06 Pourquoi est-ce qu'il n'a pas pu partir en France ?
00:28:07 Ce n'est pas une petite installation, on le voit à l'image.
00:28:09 Ce n'est pas juste une petite boum.
00:28:11 On est loin.
00:28:12 Ça va durer trois ou quatre jours.
00:28:14 C'était quand même possible de saisir, en fait, l'objet du crime.
00:28:20 Mais oui, parce qu'il y a mise en danger de la vie d'autrui.
00:28:23 Pour qu'effectivement, une fois qu'il n'y a plus la Sono,
00:28:26 on peut espérer que dans les...
00:28:29 C'est pour ça que quand l'arrêté des préfets, il part de l'Etat.
00:28:32 Les gens s'en aillent.
00:28:33 Donc encore une fois, il y a une forme de laxisme
00:28:36 qui est quand même extrêmement dommageable
00:28:38 et qui doit faire beaucoup rire les Français
00:28:40 quand ils voient qu'effectivement, 60 000 fêtards
00:28:43 peuvent contrevenir aux droits de propriété,
00:28:45 aux enjeux de sécurité, à la protection d'autrui.
00:28:48 Franchement, Mathieu Lefebvre, l'élu que vous êtes.
00:28:51 Non, je ne peux pas vous le dire.
00:28:52 D'abord, c'est insupportable.
00:28:53 Ce ne sont pas des fêtards, ce sont des délinquants
00:28:55 qui contreviennent en effet à tous les droits.
00:28:57 Mais la préfecture a pris des arrêtés
00:28:59 qui permettra de dresser des amendes de cinquième classe
00:29:02 qui vont de 1 500 euros à 3 000 euros
00:29:04 et qui permettra également de confisquer du matériel.
00:29:06 Je n'ai aucun doute sur le fait que la loi sera respectée.
00:29:08 Confisquer du matériel ?
00:29:09 Bien sûr, attendez-y là.
00:29:10 Lundi soir, quand les haut-parleurs seront fermés ?
00:29:13 Mais c'était dans les arrêtés.
00:29:14 Attendez là, Mathieu.
00:29:16 Si je peux me permettre, ce débat va se dérouler.
00:29:19 Oui, mais rendez-vous à la place des gendarmes.
00:29:21 Rendez-vous du coût humain qu'il pourrait y avoir
00:29:23 d'une opération de la part des gendarmes.
00:29:24 Il faut aussi mesurer le risque pour les gendarmes
00:29:27 qui se rêtent d'intervenir immédiatement
00:29:29 face à 20 000 personnes qui sont manifestement éméchées
00:29:31 sous l'empire de drogue.
00:29:33 Donc il faut aussi faire très attention.
00:29:35 Mais je voudrais dire à quel point ces gens ne respectent absolument rien.
00:29:37 On envoie 1 000 ou 2 000 policiers à Saint-Sauline
00:29:40 pour des manifestations certes tout à fait différentes.
00:29:43 Mais le maintien de l'ordre, c'est aussi de ne pas risquer
00:29:44 l'avis des gendarmes quand ils interviennent dans un festival.
00:29:47 Il faut faire très attention à ça également.
00:29:49 Bien entendu, à 500 ou 1 000, c'est moins en danger qu'en n'étant que 240.
00:29:52 Élodie.
00:29:53 Oui, et puis tout à l'heure, justement, pour rejoindre ce que vous disiez,
00:29:55 M. le député, le président de la communauté de communes expliquait
00:29:57 que finalement, c'était un peu la politique du pire.
00:29:59 Il préférait, quitte à ce que ce soit interdit,
00:30:01 à ce que tous soient regroupés dans ce champ plutôt que de confisquer
00:30:04 totalement le matériel et qu'en fait, il fasse plein de petits événements
00:30:08 dans plusieurs champs et que du coup, il soit dispersé
00:30:10 et encore plus difficilement contrôlable.
00:30:11 C'était aussi l'argument pour expliquer qu'il n'y ait pas eu forcément
00:30:13 confiscation du matériel qu'on a vu.
00:30:16 Oui, c'est une remarque très rapide, mais je crois que dans les arrêtés
00:30:18 préfectoraux, il y avait quand même la mention qu'on pouvait saisir
00:30:24 l'ensemble des moyens de Sono en amont.
00:30:29 Ça aurait pu être fait juste en amont puisque c'était dans l'arrêté d'interdiction.
00:30:33 Voilà, c'était juste.
00:30:34 On referme le sujet.
00:30:35 On n'a plus rien à dire.
00:30:36 On va suivre avec attention, évidemment, et j'espère que ça ne va pas
00:30:38 évidemment dégénérer.
00:30:40 Et c'est ce qu'on souhaite.
00:30:42 En tous les cas, le Technival est bien parti pour durer au moins jusqu'au bout.
00:30:45 Et surtout quand on entend ces jeunes bien motivés et qui ne se préoccupent
00:30:49 pas du tout du fait que cette organisation soit totalement interdite.
00:30:54 Allez, on va prendre maintenant la direction de Brunois dans l'Essonne.
00:30:58 Le maire est en colère.
00:30:59 Toute référence au maire de Saint-Brévin, évidemment.
00:31:02 Je fais une liaison, mais les problématiques ne sont pas les mêmes.
00:31:05 Mais quand même, après une nouvelle rique dans sa commune,
00:31:08 mardi dernier, un adolescent de 17 ans a été transporté à l'hôpital
00:31:11 avec un pronostic vital engagé.
00:31:13 Il a été poignardé au niveau du thorax.
00:31:15 Quatre mineurs âgés de 16 et 17 ans ont été interpellés.
00:31:17 Et l'élu, encore une fois, est très en colère contre l'État
00:31:21 et dénonce encore une fois son inaction.
00:31:23 Sujet Sarah Fenzaie, Charles Baget.
00:31:25 On en parle juste après.
00:31:28 Quelques jours après l'hospitalisation d'un mineur de 17 ans,
00:31:31 victime de coups de couteau lors d'une rixe à Brunois,
00:31:34 les habitants sont sonnés.
00:31:36 C'est inquiétant, mais c'est surtout surprenant parce qu'on a l'impression
00:31:38 d'être dans une ville très calme et agréable et bourgeoise.
00:31:43 On a vu l'hélicoptère se poser en plein centre du rond-point.
00:31:48 On a vu deux voitures de...
00:31:50 Enfin, deux camions de pompiers, des voitures de police,
00:31:53 des voitures de Samu, les vigiles pirates qui étaient là.
00:31:56 Ouais, c'était assez chaud.
00:31:57 Touché au foie et au thorax, le pronostic vital du jeune homme
00:32:00 est toujours engagé.
00:32:02 Le maire, Bruno Gallier, juge l'action de l'État insuffisante.
00:32:06 Je suis très en colère.
00:32:08 J'ai l'impression qu'on fait ce qu'il faut localement.
00:32:10 Mais où est l'État ?
00:32:11 En tant que maire, j'ai l'impression d'être seul au milieu du guet.
00:32:14 En 2022, selon la préfecture, 17 alertes ont été diffusées
00:32:18 via la messagerie Tchap sur le secteur Épinay, Boussy, Quincy et Hyères.
00:32:22 Et 8 en 2023, rien que sur la commune de Brunois.
00:32:27 Alors, difficile de faire le lien avec le maire de Saint-Brévin,
00:32:29 dont on a beaucoup parlé.
00:32:31 Mais pourquoi j'ai voulu traiter ce sujet ?
00:32:33 Parce que là encore, on entend le maire qui dit "je suis seul".
00:32:38 Et ça, ça nous rappelle ce que disait le maire de Saint-Brévin
00:32:40 avec l'alerte auprès du préfet, etc.
00:32:42 Et l'inaction...
00:32:44 Vous en pensez quoi, Alexia ?
00:32:45 Je pense d'abord qu'on devrait plus souvent
00:32:50 expliquer finalement à nos concitoyens le rôle central des maires.
00:32:55 Parce qu'on ne sait pas ce à quoi finalement ils sont confrontés,
00:33:00 ce que c'est réellement d'exercer une...
00:33:05 Vraiment cet acte, je trouve, pour le bien commun, aujourd'hui.
00:33:09 - 27 ans et 24 ans.
00:33:10 - Exactement.
00:33:12 Permettez-moi juste de dire, je suis modestement adjoint au maire
00:33:15 du 15e arrondissement de Paris,
00:33:17 en charge du développement économique.
00:33:19 Mais vous voyez, par exemple, hier, j'étais de grande permanence
00:33:23 de 8 heures le matin jusqu'à 8 heures ce matin.
00:33:26 Si vous demandez aux gens, personne ne sait que les adjoints au maire
00:33:30 ont l'obligation, par exemple, d'être de grande permanence aussi.
00:33:33 Bon, je ferme la parenthèse.
00:33:35 Aujourd'hui, il y a une solitude,
00:33:38 surtout les maires qui sont avec des villes moyennes, en fait,
00:33:42 qui sont souvent vraiment le patriarche, quelque part,
00:33:47 ou la patriarche du village ou de la ville.
00:33:52 Pourquoi ? Parce que vous êtes obligés de faire le lien
00:33:55 avec l'ensemble des institutions.
00:33:58 Vous faites le mieux possible pour mettre, finalement,
00:34:03 les politiques publiques en mouvement, quelque part.
00:34:09 Et le problème, c'est qu'en fait, ce que ressentent les gens
00:34:12 avec cette montée de l'insécurité, c'est que vous vous retrouvez
00:34:15 avec un maire qui aura fait appel à l'État,
00:34:20 fait appel après à la justice, parce que parler de ça,
00:34:23 c'est aussi parler de la chaîne pénale au sens large.
00:34:26 Donc, de quelle façon, après, non seulement vous arrivez
00:34:29 à mettre des moyens de sécurité quand vous en avez besoin,
00:34:33 à temps, plus nombreux, pour sécuriser un certain nombre
00:34:37 de tensions qui peuvent arriver sur votre territoire ?
00:34:41 Et puis, quand un drame comme celui-là arrive,
00:34:44 de quelle façon, après, la réponse pénale va être à la hauteur
00:34:50 pour pouvoir au moins donner un sens à la justice ?
00:34:56 Parce que c'est ça dont on parle également.
00:34:59 Et c'est sûr que ce n'est pas du tout le même sujet.
00:35:01 Rien à voir.
00:35:03 Mais c'est la solitude.
00:35:04 Exactement.
00:35:04 C'est la solitude des maires au milieu d'une société
00:35:08 qui est de plus en plus clivée, de plus en plus individualiste
00:35:11 et où on pense de moins en moins collectif.
00:35:13 Et l'autre sujet aussi, quand on écoute cette habitante
00:35:15 qui dit "on a l'impression d'être dans une ville bourgeoise"
00:35:18 et on le voit bien, cette violence touche toutes les villes aujourd'hui
00:35:22 et notamment cette petite commune, Mathieu Lefebvre.
00:35:25 Vous avez raison, les maires sont des fantassins de la République
00:35:27 et il faut les aider en permanence.
00:35:29 Mais il faut aussi cesser d'opposer l'État aux collectivités.
00:35:32 L'État fait aussi tout pour lutter contre l'insécurité.
00:35:36 Et par ailleurs, dans cette affaire de bande,
00:35:38 il n'y a pas que l'État, il n'y a pas que les collectivités,
00:35:40 il y a aussi les parents.
00:35:41 Comment se fait-il que des enfants, des adolescents,
00:35:44 soient armés de machettes ou se fassent des coups de couteau ?
00:35:47 C'est le problème de l'éducation, mon cher Amine, à chaque fois.
00:35:49 Le problème de l'éducation, mais c'est aussi de la responsabilité individuelle
00:35:51 aussi des parents.
00:35:52 Je suis navré de le dire, il faut le redire.
00:35:55 Et par ailleurs, l'État a été extrêmement présent en Essonne singulièrement.
00:35:58 Il y a des relations avec le préfet qui sont très bonnes
00:36:00 entre les élus locaux et le préfet.
00:36:02 Et par ailleurs, des moyens considérables ont été mis
00:36:05 pour renforcer les effectifs de police nationale.
00:36:08 Et puis, la réponse de la justice,
00:36:09 elle doit être plus ferme encore qu'elle n'est aujourd'hui.
00:36:11 Mais que n'a-t-on entendu quand le président de la République
00:36:14 a proposé la création de 20 centres éducatifs fermés
00:36:16 singulièrement pour les mineurs ?
00:36:18 On nous a dit "vous êtes dans la dérive autoritaire".
00:36:20 On n'est pas dans la dérive autoritaire.
00:36:21 On voit bien là qu'il y a un problème avec les mineurs
00:36:23 qui sont pour certains de plus en plus violents.
00:36:25 Mais là, on a un maire seul face à cette situation.
00:36:27 Il n'est pas seul.
00:36:28 Il n'est pas seul.
00:36:29 C'est parce qu'il ressent.
00:36:30 C'est parce qu'il ressent, en tout cas.
00:36:32 C'est important, c'est pour ça que je voulais qu'on traite le sujet.
00:36:33 Et le dit Huchard.
00:36:34 Et Michel Thaube juste après.
00:36:36 Oui, mais en fait, le maire peut se sentir seul.
00:36:38 Mais c'est aussi qu'à un moment donné,
00:36:39 où l'État lui-même n'a plus les moyens forcément dans chaque commune
00:36:42 de pouvoir gérer les choses, de pouvoir gérer ce genre de situation.
00:36:46 Et le maire, pourtant, c'est un élu qui est aimé des Français.
00:36:48 Si on les sondage, c'est l'élu préféré à 68%.
00:36:51 Le président de la République est à 5%.
00:36:53 Donc, c'est vraiment l'élu qui est, comme le dit Gérard Larcher,
00:36:55 à portée d'engueulade.
00:36:56 C'est celui que vous pouvez très concrètement,
00:36:57 encore plus peut-être que votre député,
00:36:59 et évidemment bien plus que le président de la République
00:37:00 ou le conseiller régional que vous croisez sur le marché,
00:37:02 à qui vous pouvez demander concrètement des choses.
00:37:05 Et ce sont des maires à qui on demande de plus en plus,
00:37:08 qui ont de moins en moins de moyens.
00:37:09 Mais ce n'est pas un sujet récent.
00:37:10 Il y a déjà cinq, dix ans, on disait que les maires étaient seuls
00:37:12 face à l'État qui était impuissant pour eux.
00:37:14 Après, le vrai problème, effectivement, c'est que les problématiques
00:37:17 pour parfois des petites villes qu'on connaissait comme très calmes jusque-là
00:37:20 arrivent maintenant, où il n'y a pas forcément
00:37:22 les brigades de gendarmerie nécessaires.
00:37:23 Et ça, c'est un travail, malheureusement, au long cours des villes
00:37:26 où on connaît la délinquance, forcément, sont mieux armées.
00:37:28 Là, on a des maires qui se retrouvent subitement avec ce genre de rixes
00:37:31 et puis avec, évidemment, la crainte pour eux qu'un jour,
00:37:33 ça dégénère réellement et qu'ils soient jugés responsables.
00:37:36 Michel Taubes.
00:37:37 Deux choses.
00:37:38 D'abord, le préfet de l'Essonne a protesté contre les propos du maire.
00:37:43 Et alors, bonne nouvelle, ils ont essayé de se rencontrer mercredi prochain.
00:37:46 Donc, ils vont peut-être pouvoir trouver au moins un discours commun,
00:37:49 voir des actions supplémentaires communes.
00:37:51 Et le préfet disait notamment qu'il y avait une compagnie de CRS supplémentaire
00:37:54 qui tourne dans l'Essonne pour justement faire un peu de la prévention urbaine.
00:37:58 Mais le problème, c'est qu'effectivement, il y a un ensauvagement de la société
00:38:03 qui va bien au-delà des dix territoires perdus de la République.
00:38:07 Et je dis "ensauvagement" parce que ces rixes que l'on voit sur les images,
00:38:12 enfin encore une fois, c'est des images d'une violence.
00:38:15 Voilà, ce sont des personnes sauvages.
00:38:17 Pour moi, c'est ça la France aujourd'hui.
00:38:20 C'est ça la France aujourd'hui.
00:38:21 Et le problème, c'est que ce n'est pas que dans les grandes villes.
00:38:23 Comme on l'a dit.
00:38:24 Oui, c'est ce que je disais, Michel.
00:38:24 On n'arrête pas d'en parler et on fait des focus sur des villes moyennes maintenant.
00:38:28 Des villes moyennes, des villes périurbaines, des villes proches des campagnes.
00:38:32 Et donc, effectivement, quand bien même, et il faut saluer,
00:38:35 depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République,
00:38:37 le nombre de recrutements de policiers a considérablement augmenté.
00:38:41 Nicolas Sarkozy était très fort dans le discours sécuritaire,
00:38:44 mais il avait un peu déshabillé le ministère de l'Intérieur
00:38:47 en faisant baisser le nombre d'effectifs policiers.
00:38:50 Donc, malgré les efforts de recrutement de policiers,
00:38:53 malgré le discours de Gérald Darmanin, qui est toujours présent,
00:38:55 là, on aimerait bien peut-être l'écouter un peu plus.
00:38:58 La réalité, c'est qu'il y a une telle augmentation de la violence de notre société
00:39:02 et de ces phénomènes de bande que l'État, effectivement,
00:39:05 et les acteurs locaux sont démunis face à cette...
00:39:09 Ce n'est pas un tsunami, mais c'est une vague très importante
00:39:13 qui, effectivement, est en train de marquer notre pays,
00:39:17 encore une fois, bien au-delà des territoires perdus de la République.
00:39:19 Allez, un mot très rapide sur le sujet, avant qu'on enchaîne.
00:39:22 Le politique et l'État, et ce n'est pas pour être polémique du tout,
00:39:25 mais est en retard, est à la traîne par rapport à la rapidité d'avancée,
00:39:31 de changement de comportement sociétal.
00:39:33 Et c'est ça, la difficulté que l'on a aujourd'hui,
00:39:36 avec un point particulier pour les territoires,
00:39:38 c'est qu'effectivement, les bataillons de gendarmerie,
00:39:41 ils sont essémés sur un territoire.
00:39:43 Et même si vous augmentez, le temps d'intervention est plus lointain.
00:39:48 Ce n'est pas la même chose d'être maire dans une ville, dans les territoires,
00:39:51 que d'être maire à Paris, où vous avez à disposition,
00:39:54 en termes de temps déjà, pour intervenir beaucoup plus rapidement.
00:39:58 Allez, on va prendre la direction d'Avignon.
00:40:01 Pourquoi Avignon ?
00:40:01 Parce que, tout simplement, et je vous attends sur cette affaire,
00:40:04 des pancartes représentant Emmanuel Macron en Adolf Hitler
00:40:07 ont été collées dans les rues d'Avignon sur 120 panneaux publicitaires.
00:40:13 Le mois dernier, l'artiste Lecco avait déjà réalisé une fresque à Avignon
00:40:17 représentant le chef de l'État avec la moustache du dictateur.
00:40:19 Récits, Aminata Adem et Marine Sabourin, évidemment, on en débat juste après.
00:40:25 Elles sont apparues à Avignon hier sur les principaux axes de la ville.
00:40:29 Ces affiches montrent l'image du président Emmanuel Macron caricaturée en Hitler,
00:40:33 avec l'inscription 49.3 en guise de moustache.
00:40:36 Un hashtag "Agir ou subir" y figure également,
00:40:39 avec une mention "Ceci est une illustration satirique".
00:40:43 De nombreux élus ont aussitôt condamné ces affiches,
00:40:45 à commencer par la maire socialiste d'Avignon.
00:40:48 "De tels agissements sont inacceptables,
00:40:51 extrêmement graves et dangereux pour notre démocratie,
00:40:54 pour ce qu'ils véhiculent en amalgame et en raccourci historique".
00:40:57 La présidente du parti Renaissance, Duvaux Cluzet,
00:41:00 a également réagi face à cette campagne.
00:41:02 Elle dénonce un appel à la violence.
00:41:04 "Ca a été très choquant dans la mesure où le personnage
00:41:07 à qui a été assigné le président de la République,
00:41:11 on le connaît tous, on sait absolument ce qu'il représente.
00:41:15 Et faire cette amalgame-là, c'est quelque chose qui nous a paru
00:41:19 et qui nous paraît véritablement inacceptable, inadmissible".
00:41:23 Une enquête a été ouverte par la procureure d'Avignon
00:41:25 pour provocation à la rébellion et injure publique envers le président.
00:41:29 Les auteurs du placardage "sauvage" risquent jusqu'à deux mois de prison
00:41:32 et 12 000 euros d'amende.
00:41:34 Évidemment, cet affichage a suscité bon nombre de réactions.
00:41:38 Je vous propose de regarder celle de Renaud Muselier,
00:41:41 qui a réagi par un tweet.
00:41:44 "Jusqu'où iront-ils dans l'indignité et dans l'abject ?
00:41:46 Il est grand temps de sanctionner de la façon la plus sévère possible
00:41:49 ceux qui s'adonnent à de telles campagnes odieuses.
00:41:52 Condamnation totale et soutien à Emmanuel Macron".
00:41:55 Mathieu Lefebvre, réaction.
00:41:57 C'est absolument scandaleux.
00:41:59 Et il faut d'ailleurs cesser d'appeler cette personne un artiste.
00:42:01 Ça n'est pas un artiste.
00:42:02 Surtout qu'il n'est pas à son premier coup.
00:42:04 Il n'est pas à son premier coup.
00:42:05 Je rappelle que c'est lui qui, rappelant l'iconographie antisémite des années 30,
00:42:09 avait grimé le président Macron pantin de Jacques Attali.
00:42:12 Mais dans quel pays vivons-nous ?
00:42:14 Et moi, je veux condamner aussi très sévèrement
00:42:16 ceux qui, au nom du droit à la caricature, nous disent
00:42:18 "après tout, ce n'est pas très grave, vous n'êtes pas Charlie".
00:42:21 Pardon, mais ça n'a rien à voir.
00:42:23 La liberté d'expression dans notre pays, elle n'est pas absolue.
00:42:26 La liberté d'expression, elle s'arrête à l'ingure publique.
00:42:28 Elle s'arrête à l'incitation à la haine.
00:42:30 Et on est là dans une incitation à la haine.
00:42:32 Et quelque part, il y a une forme de violence aujourd'hui,
00:42:35 à la fois dans le débat public, qui est une violence langagière,
00:42:37 mais qui est aussi une violence symbolique.
00:42:39 Quand on compare le président de la République,
00:42:41 élu démocratiquement au suffrage universel,
00:42:43 à l'un des plus grands dictateurs de l'histoire.
00:42:45 Il faut qu'on fasse appel à une désescalade,
00:42:47 que chacun revienne à la raison
00:42:49 et condamne le plus sévèrement possible ce type de campagne abjecte.
00:42:52 Et Lodi, ça rappelle certaines actions également
00:42:54 durant les manifestations contre la réforme des retraites,
00:42:56 avec le fameux ballon, etc.
00:42:58 En fait, on ne s'arrête jamais.
00:42:59 Oui, mais on ne s'arrête jamais.
00:43:00 Et surtout, pardon, mais cette semaine,
00:43:02 il y a quand même une étape qui a été franchie
00:43:03 et toute la classe politique s'est quand même mise d'accord
00:43:05 pour le condamner, peut-être, à l'exception de Jean-Luc Mélenchon.
00:43:09 C'est quand même...
00:43:09 Oui, car...
00:43:10 Voilà, on ne va pas revenir sur le débat,
00:43:12 parce qu'on en a déjà parlé.
00:43:13 Tout l'arc politique a quand même déploré le fait
00:43:16 que le petit neveu de la Première Dame se fasse agresser.
00:43:18 Tout ça, parce qu'il appartient par alliance
00:43:20 à la famille du président de la République.
00:43:21 Et peut-être que ce que certains n'ont pas compris
00:43:24 tout de suite dans les manifestants,
00:43:25 mais aussi dans une partie de la gauche,
00:43:27 c'est que, que ce soit une sorte de caricature comme ça,
00:43:30 que ce soit la tête d'un ministre sur un ballon,
00:43:32 que ce soit des effigies d'Emmanuel Macron, d'Elisabeth Borne
00:43:34 ou de quelconque homme ou femme politique
00:43:36 qu'on brûle dans des manifestations,
00:43:38 ça n'est pas anodin, en fait.
00:43:39 C'est un appel très clairement à la violence.
00:43:41 Et malheureusement, évidemment,
00:43:42 chez les esprits peut-être les plus éclairés,
00:43:44 tout le monde le déplore,
00:43:45 mais chez certains, ça trouve un écho.
00:43:46 Et après, on a une dizaine de personnes
00:43:48 qui tombent sur un jeune homme
00:43:49 qui n'est absolument pour rien,
00:43:50 qui n'est pas responsable de la réforme des retraites
00:43:52 et qui, quand même, finit à terre.
00:43:54 Et honnêtement, je pense que cette semaine,
00:43:56 les étapes sont franchies de se dire
00:43:58 il faut faire attention parce qu'une fois de plus,
00:43:59 ça touche le président de la République.
00:44:00 Évidemment, c'est déplorable, mais il y a beaucoup d'élus,
00:44:03 quasiment tous les élus maintenant qui subissent ça.
00:44:04 Ça ne peut pas être normal en démocratie
00:44:06 d'avoir des élus menacés, violentés,
00:44:08 chez qui on va aller brûler la maison
00:44:09 ou aller insulter les enfants.
00:44:10 C'est juste un climat qui est délétère.
00:44:13 Ce n'est même pas le mot, je pense, assez fort.
00:44:15 Et nous qui sommes des observateurs
00:44:17 particuliers, évidemment, de ce qui se passe,
00:44:18 on n'arrête pas de commenter ce genre de choses.
00:44:20 À chaque fois, on se dit mais jusqu'où ça va s'arrêter ?
00:44:23 Ça ne s'arrête jamais, Michel Théaubais, c'est révoltant.
00:44:25 Manuel Bompard, le patron de la France insoumise,
00:44:29 a non pas salué, mais dit qu'au nom du droit à la caricature,
00:44:34 on peut laisser faire.
00:44:35 Il est incapable de condamner.
00:44:36 Et voilà, et c'est terrible dans cette prise de position.
00:44:38 C'est terrible.
00:44:38 Parce que vous avez des relais de posture
00:44:42 extrêmement graves, tragiques.
00:44:46 Parce qu'il y a un côté tragique également.
00:44:49 Caricaturer le chef de l'État en Hitler,
00:44:51 c'est aussi banaliser le nazisme.
00:44:53 Et c'est aussi...
00:44:55 Et l'antisémitisme.
00:44:56 Et l'antisémitisme, vous disiez,
00:44:58 la précédente caricature qu'avait faite Flores,
00:45:01 c'était en fait une caricature antisémite.
00:45:03 Absolument.
00:45:03 Et il faut quand même rappeler qu'on est dans un pays, la France,
00:45:06 qui peut s'en orgueillir avec l'Allemagne,
00:45:08 parce que ce n'est pas le cas de tous les pays démocratiques,
00:45:11 de considérer le négationnisme et la banalisation du nazisme
00:45:17 comme étant un délit.
00:45:18 - Bien sûr. - Comme un délit.
00:45:19 Ce sont les lois Guessot qui remontent,
00:45:22 oui, à la liberté d'expression, bien entendu,
00:45:25 mais non à n'importe quel discours
00:45:27 qui sont des incitations insidieuses,
00:45:31 plus ou moins explicites, à la haine et à l'antisémitisme.
00:45:34 Donc effectivement, c'est particulièrement choquant.
00:45:36 Et je trouve absolument inadmissible
00:45:39 et irresponsable politiquement
00:45:41 qu'un leader d'un grand parti politique
00:45:45 banalise en fait ce discours,
00:45:48 parce que c'est un discours,
00:45:49 cette affiche, c'est un discours antisémite
00:45:52 et c'est un discours...
00:45:53 C'est une incitation à la haine.
00:45:55 C'est une incitation à la haine.
00:45:56 Il n'y a rien de culturel.
00:45:57 Citation à la rébellion contre les institutions.
00:45:59 Il n'y a rien de culturel.
00:46:00 Alexia Germont.
00:46:01 Rapidement, au-delà d'être très choquant,
00:46:03 je trouve que c'est surtout très inquiétant,
00:46:05 parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui,
00:46:07 on s'attaque à une valeur symbolique.
00:46:09 Et j'aime bien cette notion-là,
00:46:12 parce qu'il y a un certain nombre de choses
00:46:14 où vous avez la liberté d'expression,
00:46:16 bien sûr, qui est au-dessus de tout,
00:46:17 mais il y a toujours une limite.
00:46:19 C'est comme le droit de propriété.
00:46:20 C'est le même principe juridique
00:46:22 qui s'applique à chaque fois.
00:46:23 Et là, on voit bien que la liberté d'expression
00:46:26 ne doit en aucun cas servir
00:46:29 la propagation de la haine.
00:46:31 Et là, on a une propagation de la haine
00:46:34 qui ouvre les vannes à une incitation.
00:46:37 C'est une injure publique, certes,
00:46:39 mais au-delà de ça, c'est surtout l'incitation
00:46:42 à laisser parler les envies
00:46:46 d'atteinte à cette valeur symbolique.
00:46:49 Et la beauté de la démocratie,
00:46:51 la démocratie, elle doit se protéger,
00:46:52 parce qu'aujourd'hui,
00:46:54 elle est attaquée de toutes parts
00:46:55 par des biais différents.
00:46:57 Et ça fait partie,
00:46:59 s'attaquer à une valeur symbolique
00:47:01 qu'est le président de la République
00:47:03 avec des références qui ne sont pas adéquates,
00:47:07 ce n'est pas de la bêtise,
00:47:08 comme j'ai entendu hier,
00:47:10 notamment sur votre plateau hier soir,
00:47:12 on parlait beaucoup de bêtise.
00:47:13 Moi, je crois que c'est bien au-delà de ça.
00:47:16 Et on ne peut pas tout cacher derrière là.
00:47:18 Exactement.
00:47:19 C'est un discours et une prise de position
00:47:21 politique également.
00:47:23 On va marquer une pause, si vous le voulez bien,
00:47:24 et ensuite, on prend la direction d'Annecy.
00:47:27 Pourquoi Annecy ?
00:47:27 Parce qu'en fait, il y a encore eu
00:47:29 une manifestation sauvage de nationalistes.
00:47:31 On en parlera, on en débattra tous ensemble
00:47:34 et on verra ces images.
00:47:36 Vous êtes bien sûr, c'est News,
00:47:37 et c'est 90 minutes de matin.
00:47:38 Nous sommes ensemble jusqu'à midi et tout de suite.
00:47:40 90 minutes matin,
00:47:45 je trouve que le temps passe vite ce matin.
00:47:47 C'est dingue, il y a une oiseau.
00:47:48 C'est bon signe.
00:47:49 Oui, c'est bon signe,
00:47:50 mais on a tellement de sujets,
00:47:51 tellement de thèmes.
00:47:53 Enfin bon, tout de suite,
00:47:54 passons à l'info avec Audrey Berto.
00:47:56 Vous vous souvenez de ce braquage mortel
00:48:02 dans un fast-food de Villeurbanne ?
00:48:04 Un homme avait été interpellé par la brigade
00:48:06 de recherche et d'intervention mardi.
00:48:07 Il a été déféré au jour du Parc parquet de Lyon.
00:48:10 Une information judiciaire a été ouverte.
00:48:12 Du chef de vol avec violence ayant entraîné la mort.
00:48:14 L'intéressé a reconnu l'effet.
00:48:17 À Mayotte, l'État prévoit toujours
00:48:19 de détruire 1 000 logements insalubres
00:48:20 dans les prochains mois.
00:48:21 C'est ce qu'a indiqué le préfet de ce département.
00:48:24 Les autorités françaises ont déployé
00:48:25 depuis avril des forces de l'ordre.
00:48:27 Une opération appelée Wambushu
00:48:29 vise à déloger les migrants
00:48:31 en situation irrégulière à Mayotte.
00:48:33 Et puis, le président syrien Bachar al-Assad
00:48:35 va faire son retour aujourd'hui.
00:48:37 Ce sera sur la scène diplomatique arabe
00:48:39 lors d'un sommet en Arabie saoudite.
00:48:41 Ce sommet devrait se pencher sur les conflits
00:48:42 au Soudan et au Yémen.
00:48:44 Le régime syrien avait été exclu de la Ligue arabe
00:48:47 fin 2011 pour sa répression
00:48:49 qui a dégénéré en guerre dévastatrice.
00:48:53 Merci beaucoup, cher Audrey.
00:48:55 Oui, c'est vrai, le temps passe vite.
00:48:56 Il ne nous reste plus qu'une demi-heure.
00:48:57 On a quand même pas mal de sujets à aborder
00:48:58 avec Alexia Germont, Olivier Duhichard,
00:49:00 Mathieu Lefebvre et Michel Thaubat.
00:49:03 On va aller donc à Annecy.
00:49:05 Ce que je vous disais juste avant ce journal,
00:49:07 une enquête a été ouverte après la manifestation sauvage
00:49:10 de nationalistes dans la ville.
00:49:12 Mardi dernier, une manifestation non déclarée
00:49:14 a réuni des dizaines de personnes
00:49:15 munies de drapeaux tricolores et de flambeaux.
00:49:17 Et on pouvait lire sur les banderoles
00:49:19 "face à la répression, aucune soumission".
00:49:21 Regardez ces images.
00:49:22 Et puis ensuite, on lira le tweet de Gérald Darmanin
00:49:25 qui a réagi.
00:49:26 Regardez d'abord les images.
00:49:27 "C'est sans joie, faille la la.
00:49:32 On pleura demain devant notre foi, faille la la.
00:49:38 Et nos marches guerrières feront frémir la terre
00:49:43 au rythme des hauts tambours des lances clés."
00:49:50 Allez, tout de suite la réaction de Gérald Darmanin
00:49:52 qui réagit sur Twitter et qui dit
00:49:54 à la suite de cette manifestation sauvage,
00:49:56 rassemblant des participants d'extrême droite,
00:49:58 plusieurs identités ont pu être relevées
00:50:02 par des forces de l'ordre,
00:50:03 transmises à l'autorité judiciaire par le préfet
00:50:05 qui fait un article 40.
00:50:08 Je trouve que ces images sont terribles
00:50:10 et là aussi, une espèce de, hélas,
00:50:12 pardonnez-moi pour l'expression,
00:50:13 mais une espèce de banalisation de la chose
00:50:15 puisque, ben voilà, on est maintenant amené
00:50:19 à commenter ce type d'image.
00:50:20 Michel Taubes.
00:50:22 On voit que les radicalisations de flambe de tous les côtés,
00:50:25 que ce soit à l'extrême gauche ou à l'extrême droite,
00:50:27 c'est incroyable.
00:50:28 Et en plus, c'est vrai qu'en France,
00:50:30 on n'a pas l'habitude parce que, par exemple,
00:50:31 aux États-Unis, vous avez des formes d'expressions.
00:50:34 Le KKK, par exemple, a toujours pu s'exprimer librement.
00:50:37 Ça n'entre pas dans la tradition française
00:50:39 où il y a plus de retenue, où effectivement,
00:50:41 les discours antisémites, etc.
00:50:43 sont interdits.
00:50:44 Et c'est vrai que découvrir ces images,
00:50:47 ce son également.
00:50:48 Le son, le son, la son.
00:50:51 Ça rappelle des images qu'on espérait ne plus jamais voir.
00:50:53 Et puis surtout, ce que je voudrais dire,
00:50:54 j'ai vu des drapeaux français.
00:50:56 J'ai vu des drapeaux français,
00:50:57 mais ce n'est pas ça, la France.
00:50:59 Ce n'est pas ça, la France.
00:51:00 C'est ça qu'il faut dire.
00:51:01 Là, il y a une récupération également des drapeaux.
00:51:03 D'ailleurs, il y a aussi des drapeaux européens
00:51:05 d'autres pays que la France.
00:51:07 Mais voilà, ça n'est pas la France.
00:51:09 Et c'est effectivement quelque chose
00:51:10 qu'on n'a pas l'habitude de voir
00:51:11 et qui est particulièrement choquant.
00:51:13 Mais malheureusement, qu'on voit.
00:51:15 De plus en plus.
00:51:16 De plus en plus.
00:51:17 C'est pour ça que je voulais vous montrer cette fréquence.
00:51:19 Alexia Germont.
00:51:20 Je crois que l'analyse qu'on doit faire,
00:51:22 elle est évidemment là,
00:51:23 focussée sur cette manifestation nationaliste
00:51:27 d'extrême droite.
00:51:28 Mais on doit avoir la même réaction également
00:51:30 quand il y a de l'extrême gauche
00:51:33 qui a les mêmes méthodes quelque part.
00:51:37 Moi, ce qui me choque beaucoup,
00:51:38 c'est voir des hommes cagoulés.
00:51:40 Toutes les manifestations aux cagoulés
00:51:42 sont interdites, il faut le rappeler.
00:51:43 C'est important de le dire.
00:51:43 C'est important de le dire
00:51:44 parce que là, tout le monde n'est pas à visage découvert.
00:51:47 Bien sûr.
00:51:49 Les chants, effectivement.
00:51:50 Ces leçons, je crois,
00:51:52 amplifient considérablement l'onde de choc
00:51:55 que ça doit nous donner.
00:51:58 Parce qu'on voit bien,
00:52:00 c'est ce que je vous disais il y a à peine cinq minutes,
00:52:02 que la démocratie, par des biais très insidieux,
00:52:05 que ce soit l'ensauvagement,
00:52:06 que ce soit la liberté assumée de parole
00:52:11 d'un certain nombre de gros puscules,
00:52:13 que ce soit également le fait de faire fi,
00:52:17 finalement, du cadre démocratique
00:52:19 qui permet la liberté de manifestation.
00:52:22 C'est très bien qu'il y ait un article 40.
00:52:24 C'est très bien qu'il y ait des contrôles d'identité.
00:52:26 Mais encore, faut-il que derrière,
00:52:28 ça soit suivi des faits.
00:52:29 Et si l'État doit montrer son pouvoir régalien
00:52:32 et si la justice doit montrer
00:52:34 qu'elle sert à quelque chose,
00:52:35 c'est là où il faut intervenir.
00:52:37 Elodie Huchard et Mathieu, juste après.
00:52:39 Oui, après, on s'habitue, entre guillemets, malheureusement,
00:52:41 à voir ces images avec des tentatives
00:52:43 d'interdire ces manifestations.
00:52:45 C'est ce qu'avait dit le ministre de l'Intérieur
00:52:47 lors des questions au gouvernement.
00:52:48 Mais on est parti du principe
00:52:50 qu'elles étaient interdites de base
00:52:51 et qu'ensuite, ce sont les tribunaux
00:52:53 qui les autorisent parce que, malheureusement,
00:52:56 ils sont assez malins dans les manifestations
00:52:58 qu'on a vues ces derniers temps.
00:52:59 Si on enlève les slogans, les chants, etc.
00:53:00 Il n'y a pas eu d'incident.
00:53:01 En fait, il n'y a pas d'incident.
00:53:03 Il n'y a pas d'incident.
00:53:03 C'est beaucoup plus compliqué.
00:53:04 Et c'est là où peut-être eux sont plus malins,
00:53:06 par exemple, que les Black Blocs
00:53:07 qui arrivent et qui cassent tout,
00:53:08 auquel cas, c'est forcément
00:53:09 beaucoup plus facile d'interpeller.
00:53:11 Michel Taub et Mathieu, c'est pour vous.
00:53:13 Une chose que je veux dire, c'est qu'en fait,
00:53:15 des rassemblements comme ceux-là,
00:53:16 il y en a toujours eu, mais souvent,
00:53:18 c'était à l'abri des regards.
00:53:20 C'était dans les forêts.
00:53:21 Moi, je suis alsacien.
00:53:22 On a toujours connu,
00:53:23 je me rappelle étant tout petit,
00:53:24 des rassemblements qui étaient dans les Vosges,
00:53:26 qui étaient loin des gens.
00:53:27 Là, c'est en centre-ville.
00:53:29 Là, c'est une marche dans la ville.
00:53:30 C'est au cœur de la cité.
00:53:32 Et ça, c'est un phénomène nouveau.
00:53:33 C'est-à-dire que vous avez des ultranationalistes
00:53:35 qui assument d'afficher pleinement
00:53:38 sur la place publique leur idéologie.
00:53:40 Et ce côté-là public
00:53:43 est vraiment nouveau.
00:53:44 Et il y a une forme de désinéabilisation
00:53:45 de leur part qui est extrêmement dangereuse.
00:53:47 Mathieu Lefebvre, c'est pour vous,
00:53:49 je vous donne la parole.
00:53:50 Je veux juste peut-être préciser
00:53:51 que cette manifestation,
00:53:51 elle n'était pas déclarée.
00:53:52 Donc, elle ne pouvait pas être interdite
00:53:54 par le ministre de l'Intérieur.
00:53:55 Et évidemment que le préfet
00:53:57 aurait donné un arrêt d'interdiction
00:53:59 si elle avait été déclarée.
00:54:01 Mais surtout, ces images,
00:54:02 moi, je suis d'accord avec vous,
00:54:02 elles nous confortent absolument
00:54:04 dans notre ambition de renforcer la démocratie.
00:54:07 Il faut que tous les démocrates de ce pays
00:54:09 se mettent autour de la table
00:54:10 et que l'axe central qui lutte
00:54:12 contre les extrêmes soit renforcé.
00:54:13 Et ça, c'est un combat politique
00:54:15 que nous devons mener.
00:54:16 Et de ce point de vue,
00:54:17 Gérald Darmanin a raison
00:54:18 de demander d'interdire des manifestations
00:54:20 qui, même s'ils perdent après en justice,
00:54:23 ne seraient qu'au nom de la politique
00:54:24 parce que nous ne voulons pas voir ces images.
00:54:26 Ces images, elles sont insupportables
00:54:28 et nous devons évidemment les combattre.
00:54:30 Et vous parlez de volets politiques.
00:54:31 On va écouter Marion Maréchal
00:54:33 qui a agi ce matin, justement,
00:54:35 sur ce rassemblement.
00:54:36 Annecy.
00:54:37 Je vous le dis franchement,
00:54:39 je ne vais pas pour autant
00:54:40 participer à la mascarade
00:54:41 à laquelle j'assiste depuis dix jours
00:54:43 de la part du gouvernement et de la gauche
00:54:44 qui essaie de nous expliquer
00:54:45 que la principale menace dans ce pays,
00:54:47 c'est une pseudo menace fasciste
00:54:51 ou d'ultra droite.
00:54:52 Alors que dans la même semaine...
00:54:53 Il n'y a aucune menace d'ultra droite.
00:54:54 Non, non, pardon.
00:54:55 Que dans la même semaine,
00:54:56 en parallèle de cet événement,
00:54:57 vous avez une femme handicapée de 83 ans
00:54:59 qui s'est fait cambrioler et violer
00:55:00 par deux migrants clandestins.
00:55:01 Vous avez une fusillade à Nantes.
00:55:03 Que vous avez un cimetière juif et chrétien
00:55:05 qui a été profané.
00:55:06 Que vous avez des jeunes à Nice
00:55:08 qui ont été lynchés par plusieurs personnes
00:55:11 à coups de sales Français et de sales Blancs.
00:55:13 Mais Mme Le Marchal,
00:55:14 l'un n'empêche pas l'autre.
00:55:15 Là, en l'espèce, je vous interroge
00:55:16 sur ce qui représente
00:55:17 une forme de menace, de gentillesse,
00:55:20 des slogans néo-fascistes.
00:55:22 Vous balayez ça tout à fait d'un verre de vin.
00:55:23 Oui, parce que je considère qu'aujourd'hui,
00:55:24 la menace structurelle et la menace centrale,
00:55:26 elle est davantage du côté
00:55:27 des événements dont je viens de vous parler,
00:55:28 dont personne ne parle, évidemment,
00:55:30 dans la presse, dont personne,
00:55:31 semble-t-il, ne s'offusque
00:55:33 comme on devrait s'offusquer.
00:55:34 On parle d'Annecy, je vais vous dire,
00:55:36 moi, je pense que le vrai sujet
00:55:37 pour la population à Annecy,
00:55:38 ce sont les 183 000 crimes et délits
00:55:40 qu'il y a eu en 2022 dans cette ville.
00:55:42 Il y a eu plus de 17% d'augmentation
00:55:44 de coups et blessures sur un an,
00:55:46 plus de 16% d'augmentation
00:55:47 d'insécurité en général.
00:55:48 Je n'ai pas l'impression
00:55:49 d'avoir vu une telle mobilisation,
00:55:50 y compris d'ailleurs de la vie politique locale,
00:55:52 face à ces victimes et face à ces phénomènes.
00:55:54 Donc, j'ai le sentiment quand même,
00:55:55 je vous le dis sincèrement,
00:55:56 qu'on fait de 40 mythos débiles
00:56:02 le grand phénomène,
00:56:03 la grande menace sur nos sociétés.
00:56:06 Je vous le dis franchement,
00:56:07 moi, je ne participerai pas à cette mascarade.
00:56:08 Réaction 40 mythos débiles.
00:56:12 Comme toujours, elle est incapable de condamner.
00:56:14 L'extrême droite est incapable de condamner
00:56:16 ce qui est insupportable
00:56:18 et ce que l'on ne veut absolument
00:56:19 plus voir dans notre pays.
00:56:20 Ces images, elles rappellent les années 30,
00:56:22 elles rappellent les pires heures
00:56:23 de notre histoire.
00:56:24 Leur banalisation, c'est leur faire du crédit.
00:56:27 Et Mme Maréchal-Le Pen,
00:56:29 elle devrait plutôt que de vivre
00:56:31 des problèmes du pays,
00:56:32 essayer d'y apporter une solution.
00:56:34 Et en permanence,
00:56:35 elle jette de l'huile sur le feu,
00:56:36 elle banalise la violence d'extrême droite.
00:56:38 Il y a un problème de violence
00:56:39 d'extrême droite dans notre pays
00:56:41 et il faut évidemment s'y atteler
00:56:42 et ne pas la banaliser.
00:56:43 Il faut être honnête aussi.
00:56:44 Le fait que nous, Média,
00:56:45 nous relayons l'information,
00:56:47 mais faut-il en parler ou pas en parler ?
00:56:48 Je pense qu'il est toujours important
00:56:49 d'en parler, mais évidemment...
00:56:50 Ça n'est pas un modem.
00:56:52 Mais il faut parler de tout
00:56:53 et on ne va pas s'interdire de le faire.
00:56:54 Mais évidemment, ça leur donne
00:56:55 une chambre d'écho extraordinaire.
00:56:57 Rapidement, un mot sur la réaction de...
00:56:59 Il serait très simple pour Marion
00:57:00 Maréchal-Le Pen de condamner
00:57:02 fermement ce rassemblement à Annecy
00:57:04 et d'attirer l'attention fermement
00:57:07 sur les autres soucis
00:57:08 qu'elle a démontrés au début.
00:57:10 L'un n'était pas exclusif de l'autre.
00:57:12 Donc, on voit bien qu'elle est
00:57:13 mal à l'aise avec ce sujet.
00:57:16 Et évidemment qu'il faut parler
00:57:18 de l'ensemble des faits
00:57:20 qui constituent aujourd'hui
00:57:22 la cartographie, finalement,
00:57:23 de notre pays.
00:57:24 La cartographie évolue.
00:57:26 Et de la même façon,
00:57:28 il y a une problématique
00:57:30 avec les groupuscules d'extrême droite.
00:57:32 Mais en parallélisme des formes,
00:57:34 il y a aussi une problématique
00:57:35 avec les groupuscules d'extrême gauche
00:57:37 qui sont également extrêmement organisées
00:57:40 dans notre pays et qui posent
00:57:41 un problème démocratique.
00:57:42 Allez, on va parler maintenant
00:57:44 de police et de justice
00:57:45 avec notre amie Élodie Huchard.
00:57:48 "Je suis un combattant.
00:57:50 La vérité finira par triompher."
00:57:52 Ce n'est pas moi qui le dis.
00:57:53 Ce sont les mots de Nicolas Sarkozy
00:57:55 dans les colonnes du FIRO ce matin.
00:57:56 Après sa condamnation
00:57:57 dans l'affaire des écoutes.
00:57:59 Très combatif.
00:58:00 Oui, il le dit tout le long,
00:58:02 d'ailleurs, de l'interview
00:58:03 à Nicolas Sarkozy.
00:58:04 Il explique qu'il n'est pas surpris
00:58:06 de la décision qui a été rendue
00:58:08 et qui va se battre pour faire triompher
00:58:10 les principes essentiels
00:58:11 de notre démocratie.
00:58:12 C'est ce que dit l'ancien
00:58:12 président de la République.
00:58:13 Il explique que selon lui,
00:58:15 ces principes ont été
00:58:16 intentionnellement bafoués
00:58:17 dans le seul but de construire
00:58:18 à tout prix une culpabilité.
00:58:20 Il explique que selon lui,
00:58:21 toujours évidemment,
00:58:22 tout est fait pour l'accuser,
00:58:23 qu'il est accusé non pas
00:58:24 pour ce qu'il a fait,
00:58:25 mais pour ce qu'il est.
00:58:26 Il explique que maintenant,
00:58:27 selon lui, la justice,
00:58:29 en fait, est donnée
00:58:29 sur un plan politique.
00:58:31 Ce n'est pas un fantasme, dit-il.
00:58:32 Il dit que les magistrats
00:58:33 n'ont pas été impartiaux.
00:58:34 Il note, par exemple,
00:58:35 que la présidente de la Chambre
00:58:36 s'en était pris à lui en 2009
00:58:38 dans un article du Monde.
00:58:39 Il explique que de son côté,
00:58:40 il a toujours été irréprochable
00:58:42 à se rendre à tous les rendez-vous,
00:58:43 à se rendre à chaque fois
00:58:44 qu'il y a eu des rendez-vous,
00:58:45 notamment au tribunal.
00:58:47 Il réaffirme son innocence
00:58:48 et parle de balivernes
00:58:50 et de montage construit contre lui.
00:58:52 En revanche, il nuance en disant
00:58:53 qu'il ne met pas en cause
00:58:54 l'intégralité de la justice,
00:58:55 mais la gestion dans son affaire à lui.
00:58:58 Mais il veut l'assurer.
00:58:59 Il mènera le combat
00:59:00 jusqu'au bout, dit-il.
00:59:01 Et puis, on parlera des Républicains
00:59:03 également, parce qu'il y a
00:59:03 un petit mot sur les Républicains.
00:59:04 Je me tourne,
00:59:05 puisqu'on a la chance d'avoir
00:59:05 Alexéa Germont, avocate de surcroît.
00:59:08 Et il met en cause également,
00:59:10 il en faut se poser la question,
00:59:11 à la confidentialité d'une conversation
00:59:13 entre un client et son avocat.
00:59:16 Oui.
00:59:17 Et ça ne vous laisse pas insensible,
00:59:18 évidemment.
00:59:18 Non, moi, je me contenterais
00:59:21 de faire des remarques
00:59:22 du point de vue juridique,
00:59:24 sans rentrer dans le détail de l'affaire.
00:59:28 Avec juste un petit mot sur l'article,
00:59:30 l'interview dans le Figaro,
00:59:32 où effectivement, le président
00:59:35 de la République arrive.
00:59:37 L'ancien président de la République.
00:59:39 L'ancien, pardon, je m'en prends tout de suite.
00:59:42 Ne m'en veuillez pas.
00:59:43 Non, je voyais Mathieu Lefebvre sourire.
00:59:45 Mais tout vient entre Emmanuel Macron
00:59:47 et on en parlera peut-être avec Elodie
00:59:49 et Nicolas Sarkozy, purement fortuit.
00:59:51 Mais voilà.
00:59:52 Non, je ne sais pas pourquoi vous faites le lien.
00:59:54 On voit bien qu'il fait très attention,
00:59:56 effectivement, à ne pas condamner
00:59:58 l'ensemble de la magistrature
00:59:59 pour justement rendre son propos,
01:00:01 par ailleurs, plus précis.
01:00:04 Donc, deux sujets qui sont à regarder.
01:00:07 Le premier, c'est que c'est quand même
01:00:08 une jurisprudence constante
01:00:09 de la Cour européenne des droits de l'homme
01:00:11 de dire que dès lors qu'il y a un doute
01:00:13 raisonnable sur l'impartialité d'un juge,
01:00:15 celui-ci doit se déporter.
01:00:16 Je ne dis pas que ça aurait dû être le cas.
01:00:19 Je dis simplement que ça, ça fait partie,
01:00:22 effectivement, d'un tableau d'ensemble
01:00:25 qui doit être pris en compte.
01:00:27 Et puis, sur un sujet qui, évidemment,
01:00:29 nous parle beaucoup, nous, les avocats,
01:00:32 c'est la confidentialité,
01:00:33 le secret professionnel,
01:00:34 la confidentialité absolue qu'il doit y avoir.
01:00:37 Il a raison d'insister là-dessus.
01:00:38 Et il a évidemment raison d'insister là-dessus.
01:00:40 C'est un mouvement de fond,
01:00:42 d'une attaque du secret professionnel
01:00:46 des avocats sur lequel
01:00:48 le barreau, en l'occurrence de Paris,
01:00:51 puisque c'est celui auquel j'appartiens,
01:00:53 s'était évidemment exprimé.
01:00:56 L'ancien bâtonnier, à l'époque,
01:00:59 Pierre-Olivier Sûr, avait dit très clairement,
01:01:01 rappelé très clairement
01:01:02 que le secret professionnel est absolu,
01:01:06 qu'il n'est pas destiné...
01:01:07 - Pas besoin de juge.
01:01:08 - Qu'il n'est pas destiné à protéger, donc, l'avocat,
01:01:12 mais qu'il est destiné à permettre, en fait,
01:01:15 aux clients de se confier librement
01:01:18 à celui qui est à la charge de la défense de ses intérêts.
01:01:22 Et je note aussi qu'il y a aujourd'hui
01:01:26 un communiqué de presse tout récent
01:01:29 de l'Ordre des avocats du 17 mai dernier
01:01:32 en réponse à un projet de loi de programmation
01:01:36 sur la justice 2023-2027,
01:01:38 où il y a un article, je pense qu'on en reparlera,
01:01:41 c'est un sujet qui intéressera certainement
01:01:43 également les journalistes,
01:01:46 qui permet la captation, en fait,
01:01:48 à travers les téléphones portables.
01:01:51 Or, la collecte du son
01:01:55 et évidemment des images
01:01:58 n'est pas mise de côté en ce qui concerne
01:02:01 les échanges au sein d'un cabinet d'avocats
01:02:02 à ce stade du projet,
01:02:04 ce qui, évidemment, ne pouvait pas
01:02:07 ne pas être remarqué par l'Ordre des avocats.
01:02:10 Donc, il y a un vrai sujet d'attaque.
01:02:11 - Il y a un vrai sujet, oui.
01:02:12 - Et c'est la défense de la démocratie,
01:02:14 parce que le secret professionnel,
01:02:16 ça montre aussi le degré de maturité
01:02:19 d'une démocratie.
01:02:20 - Très rapidement, réaction de Mathieu Lefebvre
01:02:22 et de Michel Thaubin.
01:02:24 Il parle également, et il le dit, le cité,
01:02:25 certains magistrats sont dans un combat politique.
01:02:29 - Je pense qu'on doit d'abord un profond respect
01:02:32 à ce grand président de la République
01:02:33 qui a été Nicolas Sarkozy.
01:02:34 Et c'est une carrière au service de la France
01:02:36 qu'on doit saluer.
01:02:37 Et de ce point de vue, Nicolas Sarkozy,
01:02:38 il n'est pas au-dessus des lois,
01:02:39 mais il n'est pas au-dessous des lois.
01:02:41 Et j'observe qu'il y a incontestablement
01:02:43 dans cette affaire des zones d'ombre.
01:02:45 Le fait qu'on puisse divulguer des conversations
01:02:47 avec son avocat me paraît tout à fait surprenant.
01:02:50 Le fait que l'impartialité de la juge
01:02:52 ne soit pas tout à fait démontrée
01:02:53 me paraît également surprenant.
01:02:55 Maintenant, je n'ai nul doute que Nicolas Sarkozy
01:02:57 poursuivra son chemin en justice
01:02:59 et que la justice lui donnera raison.
01:03:01 Et à la fin, c'est de toute façon
01:03:03 la décision de la justice que nous devrons respecter.
01:03:06 - Michel.
01:03:07 - Je pense qu'il ira jusqu'au bout,
01:03:08 c'est-à-dire la cour de cassation
01:03:09 et ensuite, simplement, si nécessaire,
01:03:11 la Cour européenne des droits de l'homme,
01:03:12 qui l'invoque d'ailleurs beaucoup dans son interview
01:03:15 pour défendre effectivement le secret
01:03:18 de la conversation entre un avocat et son client,
01:03:21 les écouts de noms non posables.
01:03:22 Enfin, il y a quand même beaucoup de problèmes
01:03:23 dans cette affaire.
01:03:24 Nicolas Sarkozy, il a d'autres affaires.
01:03:26 - Il y a d'autres affaires qui vont arriver.
01:03:27 - D'autres procès qui vont arriver.
01:03:29 Mais je suis d'accord, je pense que
01:03:32 un ancien chef de l'État n'est pas au-dessus des lois,
01:03:35 mais il a le droit quand même, je trouve,
01:03:36 à une forme de protection juridique
01:03:39 qui est liée aux responsabilités qu'il a exercées,
01:03:42 et notamment dans l'affaire libyenne.
01:03:44 Là, il y a vraiment des choses qui sont profondément scandaleuses.
01:03:47 Après, dans l'interview de ce matin,
01:03:48 je trouve que l'événement,
01:03:49 c'est ce qu'il dit sur les Républicains.
01:03:50 - Ah, ben oui, vous faites la transition.
01:03:52 - Vous voulez que je vous faite oeil ou pas ?
01:03:53 - Il est le chef de l'État, parce que je comprends mieux maintenant
01:03:57 pourquoi le député Renaissance ici, dont je salue,
01:03:59 encore une fois, c'est important de rendre hommage
01:04:02 à ce que d'anciens chefs d'État ont fait.
01:04:04 Mais ce que dit Nicolas Sarkozy sur Emmanuel Macron
01:04:07 et sur Maillard est quand même très, très important.
01:04:09 - Alors justement, la transition avec Elodie,
01:04:12 il parle de l'amitié pour Éric Ciotti.
01:04:14 Voilà, il le dit.
01:04:17 En revanche, oui, ça fait toujours plaisir.
01:04:18 - Il dit que c'est sincère.
01:04:18 - Ça ne mange pas de pain.
01:04:19 Oui, il dit que c'est sincère.
01:04:20 - Il plombe le parti, mais en même temps, il l'aime bien quand même.
01:04:22 - Il l'aime bien quand même.
01:04:23 Mais en gros, moi, j'ai souligné,
01:04:25 coincé entre Mélenchon et Le Pen,
01:04:26 les Républicains n'ont pas d'avenir dans une opposition stérile.
01:04:29 La France a besoin de ce...
01:04:31 - Rassemblement.
01:04:32 - Oui, mais en fait, ce que dit Nicolas Sarkozy ce matin
01:04:35 dans les colonnes du Figaro, il le dit depuis un an et demi.
01:04:37 C'est-à-dire qu'il faut que la majorité et les Républicains s'entendent.
01:04:42 Il y a maintenant un peu plus d'un an,
01:04:43 il avait fait une grande promesse à Emmanuel Macron.
01:04:45 Il allait lui amener beaucoup de députés de droite.
01:04:48 On parlait même à un moment d'entre 30 et 40 députés
01:04:50 qui, grâce à Nicolas Sarkozy, allaient rejoindre la majorité présidentielle.
01:04:53 Résultat des comptes, ils sont deux et ils ne sont pas passés par Nicolas Sarkozy.
01:04:56 Donc, ce qu'il dit n'est pas nouveau.
01:04:58 Le constat, il est bon.
01:04:58 Oui, effectivement, la majorité relative,
01:05:00 si elle avait 20 voix ou 30 voix à DLR, il n'y aurait plus de problème.
01:05:03 Mais en même temps, Nicolas Sarkozy,
01:05:05 il n'est plus entendu au sein du groupe Les Républicains.
01:05:07 Alors, il y a ceux qui continuent, comme Éric Ciotti, par exemple,
01:05:10 à qui il rend hommage d'être légitimiste,
01:05:11 qui se rappelle que c'est le dernier président qui vient de leur parti.
01:05:14 Et c'est important.
01:05:15 Il y a tous ceux qui n'ont quand même pas digéré
01:05:16 ce qu'il faisait à Valéry Pécresse pendant la campagne.
01:05:18 Semaine après semaine, on avait les petites phrases assassines
01:05:21 de Nicolas Sarkozy qui revenaient.
01:05:23 Et puis surtout, il y a tous les jeunes députés pour qui 2012,
01:05:26 ça semble encore très loin et qui nous disent,
01:05:27 nous, Nicolas Sarkozy, on n'a jamais bossé pour lui.
01:05:30 On était très jeunes à l'époque.
01:05:31 Et donc, en fait, il aimerait tirer les manettes.
01:05:33 Il aimerait dire moi, j'arrive à amener des députés.
01:05:35 Mais malheureusement, ça fait un an et demi qu'il le dit.
01:05:38 Ça fait un an et demi que ça n'a pas lieu.
01:05:40 Michel Taubes, un dernier mot.
01:05:40 Petite remarque, il a encore de l'influence parce que Laurent Wauquiez,
01:05:44 dans son retour médiatique et dans sa grande interview au Point,
01:05:47 épargne relativement fortement Emmanuel Macron.
01:05:51 Il ne va pas jusqu'à dire, comme Nicolas Sarkozy,
01:05:53 dans son interview, qu'il est un homme d'État.
01:05:55 Mais voilà. Mais c'est vrai qu'évidemment,
01:05:57 c'est une tension qui traverse l'air et qui fait que pour l'instant,
01:06:01 ils sont coincés entre, évidemment, la Macronie et le Rassemblement national.
01:06:05 Allez, je regarde le temps.
01:06:06 Il nous reste un peu plus de 4 minutes et je voudrais qu'on rende hommage
01:06:08 également à Michel Trucquart, qui va mieux.
01:06:10 On l'entendra dans quelques instants, mais on va parler d'Elefi.
01:06:13 Est-ce qu'Elefi va mieux ?
01:06:15 Bien de santé, ça a pas l'air terrible.
01:06:17 Et puis, les échéances futures, ça reste que...
01:06:20 Bon, déjà, on en avait parlé.
01:06:21 On savait que les cadres étaient écartés.
01:06:25 L'ombre de Jean-Luc Mélenchon plane.
01:06:27 Et la semaine prochaine, ça va tanguer.
01:06:29 Oui, parce qu'en fait, quand on a parlé à la fin de l'année,
01:06:32 il y avait certains cadres qui étaient menacés d'être un peu écartés.
01:06:35 Mais on expliquait que quand l'organigramme serait dévoilé, tout irait mieux.
01:06:38 On est maintenant que la réforme des retraites est passée
01:06:41 au moment où l'organigramme et le nouveau bureau, notamment à l'Assemblée,
01:06:43 va être présenté.
01:06:45 Et effectivement, les craintes de certains se confirment.
01:06:48 Les Alexis Corbière, Raquel Garrido, Clémentine Autain, François Ruffin
01:06:50 sont un peu mis sur le côté.
01:06:52 Alors, vous m'entendez évidemment dans l'organigramme.
01:06:54 Ils ne sont pas sortis du groupe.
01:06:55 Oui, parce qu'on les entend quand même.
01:06:56 Oui, c'est vrai, mais ce serait difficile de les couper.
01:06:59 Et effectivement, ça pose problème parce que ces derniers ne comprennent pas
01:07:02 ce qui arrive.
01:07:03 Même ceux qui sont proches de Jean-Luc Mélenchon,
01:07:05 comme Alexis Corbière ou Raquel Garrido, jusque-là avaient été épargnés.
01:07:08 Eh bien, on dit qu'il faut renouveler un petit peu les visages.
01:07:11 Et dans le même temps, il y a un appel de 300 cadres et militants
01:07:14 qui dénoncent le fait que les décisions soient prises de manière beaucoup trop
01:07:18 opaque et qu'on n'écoute pas assez les militants.
01:07:20 Et nul doute que quand l'organigramme sera véritablement dévoilé et enterriné,
01:07:24 ça risque de tanguer au sein du groupe.
01:07:25 Mais aussi, on le voit donc chez les militants.
01:07:27 Vous reviendrez avec moi sur ce plateau ?
01:07:28 Pour vous le dire la suite, bien sûr.
01:07:30 La semaine prochaine.
01:07:30 Pas de réaction ?
01:07:32 Si ce n'est pour dire qu'il y a quand même un aspect très sectaire chez LFI.
01:07:35 Ils veulent gagner des élections.
01:07:36 Ils sont incapables d'en organiser en interne.
01:07:38 Et c'est un parti qui, je crois, s'est complètement discrédité le jour
01:07:41 où ils ont réintégré un homme condamné pour violence conjugale.
01:07:44 Michel Taubes, rapidement.
01:07:46 Le modèle de Mélenchon et apparemment de M.
01:07:49 Bonpart, c'est Chavez.
01:07:51 Chavez, ce n'est pas un enfant de cœur.
01:07:53 C'est un petit dictateur.
01:07:54 Et je pense qu'effectivement, au sein de LFI,
01:07:57 certains en ont marre du petit Chavez qui se prend
01:08:01 et qui se rêve en président de la République.
01:08:02 Bon, allez, on va terminer par une note un peu positive
01:08:06 dans cette actualité.
01:08:07 Oh, combien pesante !
01:08:08 Et je vais vous donner des nouvelles de Michel Drucker,
01:08:11 qui a donné des nouvelles sur sa santé hier.
01:08:13 Notre ami Pascal Praud, c'était sur RTL.
01:08:15 Vous le savez, il a été opéré du cœur en mars dernier.
01:08:18 Et l'animateur assure qu'il sera de retour à l'antenne dès le mois de septembre.
01:08:22 Il est en pleine forme.
01:08:23 Je sais qu'il nous regarde.
01:08:24 On écoute Michel Drucker.
01:08:26 Je vais bien.
01:08:28 Et j'ai l'impression d'être un revenant, d'être un survivant,
01:08:31 parce qu'au cours de ces trois dernières années,
01:08:34 j'ai traversé des périodes extrêmement compliquées sur le plan cardiaque.
01:08:38 On avait déjà opéré en 2020
01:08:40 d'une endocardite infectieuse de la valve mitrale.
01:08:43 Certains de nos auditeurs ont peut-être connu ça.
01:08:46 On avait profité pour changer le cœur complètement,
01:08:50 car j'avais les coronaires qui étaient en mauvais état.
01:08:53 Je suis revenu en forme, je n'ai rien lâché.
01:08:56 Et puis là, ce qui arrive rarement,
01:08:59 il m'est arrivé la même chose, exactement la même chose,
01:09:02 il y a quelques mois.
01:09:03 J'avais de la fièvre, la veille d'une émission.
01:09:07 Et puis, évidemment, dimanche, je ne me sentais pas bien.
01:09:10 J'ai masqué la température que j'avais avec du Doliprane et du paracétamol.
01:09:16 Et puis, le soir de l'émission, je ne sonnais plus de boue.
01:09:20 J'ai opéré à nouveau, donc on m'a réopéré.
01:09:23 Et là, maintenant, j'occupe la même chambre,
01:09:25 ces franges que j'occupais il y a trois ans en rééducation, dans Paris.
01:09:31 Et j'en ai pour un mois de souffrance,
01:09:33 parce qu'il faut récupérer 9 kilos de muscles, c'est beaucoup.
01:09:37 Donc, je serai le tout début septembre à l'antenne
01:09:40 pour une nouvelle saison de Vivement Dimanche,
01:09:42 qui a quand même continué à exister sous forme de best-of
01:09:45 pendant une dizaine de dimanches.
01:09:48 L'équipe de Vivement Dimanche a fait des montages exceptionnels,
01:09:53 ce qui fait que j'ai quand même gardé le contact.
01:09:56 Et non seulement je repars,
01:09:58 ça va être une année formidable parce que,
01:10:00 comme vous le savez peut-être, je vais faire partie de l'équipe des sports
01:10:04 qui va participer aux Eaux Olympiques de 2024.
01:10:08 Voilà, ça nous fait plaisir et on salue Michel Ocker.
01:10:10 Un petit commentaire, Michel Thaume ?
01:10:12 Extraordinaire, un monument vivant.
01:10:14 Deuxième chose, on est parmi les meilleurs médecins au monde
01:10:18 au niveau cardiologique.
01:10:19 Et troisième chose, c'est un grand sportif, Michel Drucker.
01:10:22 Et faire du sport, ça aide à traverser des épreuves
01:10:25 comme celle qu'il connaît actuellement.
01:10:26 Vous savez, je trouve que c'est un très beau bout de la fin.
01:10:28 L'émission est passée très vite avec vous.
01:10:30 Merci Alexia Germont, merci Elodie Huchard, merci Michel Thaume,
01:10:32 merci Mathieu Lefebvre.
01:10:33 Merci à vous.
01:10:34 Revenez quand vous voulez.
01:10:35 Avec plaisir.
01:10:36 C'était 90 minutes info.
01:10:38 Je voudrais remercier Samir Achabi,
01:10:40 qui m'a aidé à la préparation de cette émission.
01:10:42 Hugo Caprioli, Cynthia Apina, merci aux équipes de la formation.
01:10:45 Jacques Sanchez, Nicolas Nissim, Raphaël de Montferrand.
01:10:48 Merci en régie, réalisation, c'était Virginie.
01:10:51 C'était parfait Virginie.
01:10:52 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:10:55 Tout de suite, c'est l'ami Anthony Favali, c'est Midi News.
01:10:58 Et puis moi, je vous donne rendez-vous demain,
01:11:00 justement, pour Midi News.
01:11:02 Mais, week-end.
01:11:03 Passez une belle journée sur C News.
01:11:05 A bientôt.
01:11:06 ♪ ♪ ♪