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  • 18/05/2023

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Transcription
00:00 Une forte hausse des agressions LGBTIphobes, c'est le constat du nouveau rapport de SOS
00:07 homophobie qui est sorti hier.
00:09 En 2022, l'association a recensé une agression tous les deux jours en France.
00:13 C'est pourquoi aujourd'hui, plus que jamais, les associations se mobilisent.
00:17 C'est le cas en Dordogne avec ADN au-delà des normes qui vous attend dès 9h à la médiathèque
00:21 de Bergerac pour une journée de sensibilisation.
00:24 Anaïs 24 ans fait partie de l'association ADN.
00:26 Bonjour Anaïs.
00:27 Bonjour.
00:28 On a également Jérôme 20 ans de Couligny-Echamier qui a accepté de témoigner puisqu'il a
00:32 annoncé à sa famille sa bisexualité il y a un mois.
00:34 Bonjour Jérôme.
00:35 Bonjour.
00:36 Alors hop.
00:37 Bonjour.
00:38 Bonjour.
00:39 Merci à tous les deux d'accepter de témoigner pour ce 17 mai.
00:41 Anaïs avec vos camarades d'ADN, association qui accompagne les Bergerac, les personnes
00:46 LGBTQIA+ en Dordogne.
00:48 Il y a une journée à Bergerac qui est prévue aujourd'hui.
00:51 Globalement, quel message vous souhaitez faire passer ce 17 mai ?
00:54 De l'acceptation de tous et toutes et de s'informer sur toutes ces questions-là pour
01:01 qu'on puisse tous et toutes vivre mieux dans cette société et que ça se passe mieux
01:05 pour nous.
01:06 D'un côté, on célèbre les 10 ans de la loi qui autorise le mariage aux personnes
01:10 de même sexe.
01:11 On se dit que ça avance.
01:12 Et d'un autre côté, on a ce rapport de SOS Homophobie qui pointe la hausse d'agression.
01:16 On peut prendre l'exemple de Bilal Hassani qui a vu son concert annulé à cause des
01:20 menaces il y a quelques semaines.
01:21 On se souvient l'année dernière à Bergerac d'un couple de femmes agressées par leurs
01:25 voisins.
01:26 Comment on lutte aujourd'hui pour faire bouger les choses ?
01:28 En étant de plus en plus visibles, en pouvant vivre ce qu'on est et en sensibilisant les
01:35 gens pour qu'ils puissent se rendre compte qu'on est des personnes comme les autres
01:37 et qu'on peut vivre comme les autres.
01:39 Et la médiathèque de Bergerac a mis tout un tas de choses à disposition aujourd'hui,
01:42 des livres, des DVD, des CD justement pour cette journée de sensibilisation aux côtés
01:46 de l'association.
01:47 Jérôme, toi tu as 20 ans, tu as fait ton coming out il y a un mois auprès de ton entourage
01:52 proche pour annoncer ta bisexualité.
01:54 Ça veut dire que tu peux aussi bien être attiré par des personnes du même genre qu'un
01:58 autre genre.
01:59 Comment ça s'est passé pour toi ?
02:00 Exactement, alors comment ça s'est passé ?
02:02 Ça s'est fait naturellement, parce qu'en fait moi j'avais énormément de mal de parler
02:07 avec ma mère de ce sujet-là.
02:09 C'était un peu tabou avec ma mère donc j'ai eu du mal au début de parler de ce sujet
02:13 mais petit à petit j'ai réussi à écrire une lettre qui m'a fait pleurer tous les
02:17 soirs à l'écrire et j'ai réussi à la déposer chez moi avant de partir travailler.
02:22 Elle a découvert, elle m'a envoyé un message en disant que tu resteras mon fils et tout
02:26 ça donc elle a bien pris et je suis content qu'elle a bien pris parce que maintenant
02:30 on en discute un peu plus ouvertement.
02:32 Et tu étais à Villeneuve-sur-Lotte avant d'arriver en Dordogne, c'est assez récent
02:35 ton arrivée ici.
02:36 Là-bas tu as subi plus de harcèlement et d'attaques par rapport à ça ?
02:39 Exactement, surtout au collège où j'étais traité un peu de tous les noms, des insultes
02:45 très méchantes, où j'avais une phobie scolaire et vraiment j'avais beaucoup de
02:50 mal à partir au collège les matins.
02:53 Et finalement depuis que tu es en Dordogne ça se passe beaucoup mieux, on a entendu
02:57 ce matin aussi sur France Blanc un exemple d'un couple d'hommes qui a quitté Paris
03:00 pour fuir le harcèlement, qui est arrivé en Dordogne et depuis tout se passe bien pour
03:03 eux dans leur village.
03:04 Ça veut dire qu'on a aussi des exemples de parcours qui se passent bien chez nous ?
03:07 Exactement, parce que moi quand je suis arrivé ici j'ai direct vu, j'ai pu entendre
03:13 parler des personnes bi, des personnes hétéro, des personnes gays, des personnes lesbiennes,
03:18 des personnes de couple ouvert et je me suis fait "waouh ici on peut en parler" et j'étais
03:22 content d'arriver en Dordogne et de pouvoir me dire "ça y est on peut en parler ouvertement".
03:26 Alors c'est peut-être plus difficile pour des personnes qui ont grandi et passé toute
03:29 leur vie ici en Dordogne, dans des communes plus isolées où tout le monde se connaît.
03:33 D'ailleurs de manière générale est-ce que c'est plus compliqué dans nos territoires
03:38 ruraux cette problématique de harcèlement contre les LGBTphobies ?
03:42 On constate qu'il y a un problème d'anonymat, du coup on a du mal à pouvoir être libre
03:48 de pouvoir être qui on veut parce qu'on connaît tout le monde effectivement et du
03:51 coup si on ne se sent pas en sécurité d'en parler on risque des discriminations.
03:55 Après est-ce qu'il y a plus de homophobie en campagne ou en ville ? Ce n'est pas le
03:58 cas, il y en a partout, c'est juste qu'ici on va plus connaître les gens qui vont nous
04:03 agresser que dans les grandes villes.
04:04 Et il y aura une deuxième marche des fiertés, le 3 juin à Périgueulle, tissus associatif
04:09 en train de s'étoffer en Dordogne, un mouvement est en train de se créer véritablement ?
04:13 Tout à fait, on est plusieurs associations et de plus en plus à créer la marche des
04:18 fiertés donc on espère bien que ce tissu là il va se développer et qu'on va pouvoir
04:21 créer une communauté LGBT en Dordogne pour se soutenir et s'épauler.
04:26 Jérôme tu y seras à cette marche des fiertés le 3 juin ?
04:28 Bien sûr, j'ai raté la première donc je serai effectivement à la deuxième.
04:31 Et on parlait de ton coming out il y a quelques minutes, je crois que même ta maman était
04:35 prête à t'accompagner le 3 juin à la marche des fiertés ?
04:36 Si elle n'aurait pas travaillé, elle m'a dit comme quoi elle serait prête à venir
04:40 avec moi.
04:41 Après est-ce que c'était pour rigoler ou c'était la vérité ? Je ne sais pas.
04:44 Mais elle a dit "je viendrai avec toi" sauf que manque de pot, elle travaille ce jour-là.
04:50 Mais c'est quand même un beau message d'amour.
04:52 Et effectivement si vous êtes à Périgueulle le 3 juin, allez participer à cette deuxième
04:56 édition de la marche des fiertés.
04:57 On vous met toutes les infos sur francebleu.fr.
05:00 Si vous êtes à Bergerac aujourd'hui, rendez-vous à la médiathèque pour une journée de sensibilisation
05:04 avec l'association ADN Au-delà des normes dont tu fais partie.
05:07 Anaïs, merci d'avoir été avec nous ce matin.
05:09 Merci.
05:10 Et merci à toi Jérôme d'avoir accepté de nous livrer ce témoignage intime.
05:12 A bientôt.

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