Borne-Macron : «Encore une minute, monsieur le président»

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse au départ de la première ministre qui est repoussé à l’automne.

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Transcript
00:00 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.
00:03 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
00:06 Bonjour Vincent Tremolet de Villers.
00:07 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:09 Alors un anniversaire ce matin, cela fait un an pile
00:12 qu'Elisabeth Borne est à Matignon lors de sa nomination.
00:15 Elles étaient déjà beaucoup dans la majorité à affirmer
00:17 qu'elle ne passerait pas l'été 2022.
00:19 Et bien voilà, 12 mois plus tard, elle est toujours Première Ministre.
00:22 Et oui, et ils sont encore nombreux, souvent les mêmes,
00:24 à dire qu'Elisabeth Borne ne passera pas l'été 2023.
00:28 Mais pour son anniversaire, dans l'interview que la Première Ministre a donnée au JDD,
00:31 elle a eu un mot à muser pour ceux qui voudraient la remplacer.
00:34 Elle leur a dit "Je suis là et je compte bien y rester".
00:38 Vous me direz, ce n'est pas elle qui décide,
00:40 mais elle fait tout ce qu'elle peut pour rendre la décision du Président
00:43 le plus difficile possible.
00:45 Politiquement, elle s'appuie sur l'algole de la majorité
00:47 qui n'a aucune passion pour elle,
00:49 mais qui ne veut surtout pas d'un Premier Ministre venu de la droite.
00:52 Symboliquement, de réunion avec les syndicats en déclaration conciliatrice,
00:56 elle prend la tête du parti de l'apaisement
00:58 contre celui de la réforme et de la grande transformation.
01:01 Disons qu'elle se met à l'ombre de Laurent Berger
01:03 quand Gérald Darmanin essaye désespérément de rameuter les Républicains.
01:06 Et pour le moment, c'est à bas bord, c'est-à-dire à gauche, qu'on crie le plus fort.
01:10 – Mais Vincent, le parti de la transformation, c'est Emmanuel Macron lui-même,
01:13 c'est le Président, il l'a rappelé dans deux entretiens fleuves en moins d'une semaine,
01:16 dans le Challenge jeudi dernier, et puis ce matin même dans le journal L'Opinion.
01:19 – Oui, deux entretiens tout à fait intéressants,
01:22 même si on a parfois l'impression que le Président a choisi
01:25 de noyer son incapacité politique dans un océan de mots.
01:29 Il parle, il parle, comme si l'exécution suivait naturellement,
01:34 mais dans les faits des mots aux actes, il y a un gouffre.
01:37 Prenons l'exemple de la loi Immigration.
01:39 Le Président en veut, la Première Ministre porte,
01:41 le Président lui demande d'y revenir,
01:43 la Première Ministre demande à Gérald Darmanin de, je la cite,
01:45 "trouver un chemin", chemin évidemment introuvable.
01:48 Tout cela se fait en plus par voix de presse.
01:50 Quand un Président est obligé de rappeler la ligne dans les journaux,
01:53 c'est que son Premier Ministre est sous la menace,
01:56 mais aussi que l'autorité du Président est affaiblie.
01:59 Jupiter ne donne pas des interviews à la chaîne,
02:01 Jupiter fait tomber la foudre, c'est son métier.
02:04 – Donc vous considérez, Vincent, qu'Emmanuel Macron
02:06 doit changer de Premier Ministre ?
02:08 – Mais ce n'est pas moi qui pense cela, ce sont ses conseillers
02:10 et certains de ses ministres, ils se répandent de moins en moins
02:13 discrètement contre Elisabeth Borne.
02:15 Cette méthode qui consiste à déconsidérer celle que l'on pourrait
02:18 tout simplement remplacer est totalement déroutante.
02:21 Mais remplacer Elisabeth Borne par qui et quand ?
02:24 Le banc de touche est sacrément dégarni,
02:26 et nommer un nouveau Premier Ministre mi-juillet,
02:28 c'est lui offrir obligatoirement une rentrée politique
02:31 sous le signe du 49-3 qui sera utilisé pour faire passer le budget.
02:34 Ce serait donc un retour à la case départ.
02:36 Elisabeth Borne profita plein de cette situation bloquée.
02:39 Alors évidemment que le chef de l'État voudrait un Premier Ministre
02:42 plus entraînant, plus politique, comme il voudrait une majorité absolue
02:45 à l'Assemblée et un chômage à 3%.
02:47 Le problème, c'est que la situation actuelle lui impose des ambitions
02:50 beaucoup plus modestes. Tenir l'équilibre de ce qui lui reste
02:53 de majorité et calmer la crise sociale. Dans cette contrainte,
02:56 la Première Ministre, malgré toutes ses limites,
02:59 tient son rôle. Alors oui, Elisabeth Borne est faible,
03:02 mais sa seule force, c'est la faiblesse politique du chef de l'État.
03:05 Elle doit sa survie au fait qu'Emmanuel Macron n'a plus qu'un levier,
03:09 les institutions, mais qu'aucune décision, ni un changement de Premier Ministre,
03:12 ni une dissolution, ni un référendum ne peut pour le moment
03:15 améliorer sa situation. Elisabeth Borne à Matignon,
03:19 c'est le symptôme d'un cycle politique qui n'en finit pas de finir.
03:23 C'est l'expression technocratique d'un pouvoir empêché,
03:26 condamné à régler les affaires courantes.
03:28 - L'édito politique sur Europe 1. Merci Vincent Tremolet de Villers-Réal,
03:31 à la Une du Figaro, justement. Le couple Borne-Macron,
03:34 sous tension, deux pages d'analyse sur le sujet.
03:38 Merci beaucoup Vincent. - Très bon début de journée.

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