Têtes à Clash n°124 - Réforme d'Internet : la censure puissance 10 ?

  • l’année dernière
Franck Tanguy reçoit Olivier Piacentini, Laurent Izard, Tarick Dali et Philippe Chevrier.
Au programme des débats :
1) Réforme du RSA : doit-on demander aux allocataires de travailler ?
2) Réforme d'Internet : toujours plus de censure ?
3) Doit-on toujours célébrer le 11 novembre et le 8 mai ?

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 [Générique]
00:00:11 Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash.
00:00:14 Quatre invités, trois sujets, un caricaturiste.
00:00:18 Les quatre invités, Philippe Chevrier, bonjour.
00:00:21 - Bonjour.
00:00:22 - Tariq Dali.
00:00:23 - Bonjour.
00:00:23 - Laurent Isard.
00:00:24 - Bonjour.
00:00:25 - Et Olivier Piacentini.
00:00:27 - Bonjour à tous.
00:00:27 - Messieurs, heureux de vous avoir à bord.
00:00:29 Trois sujets.
00:00:31 Premier sujet, le RSA, faut-il le réformer ?
00:00:35 Avec un certain nombre d'obligations.
00:00:38 Deuxième sujet, c'est un sujet dont vous allez entendre parler dans les mois qui viennent.
00:00:42 C'est la réforme du web, des GAFAM, d'un certain nombre d'acteurs,
00:00:48 plus de contrôle versus plus de liberté.
00:00:51 On va en discuter.
00:00:52 Et troisième sujet, qui m'a été inspiré par les célébrations de mai 45,
00:00:58 celle d'il y a quelques jours,
00:01:00 c'est est-ce qu'on a besoin de toutes ces fêtes, la fin de la guerre du 14-18,
00:01:06 et puis les fêtes religieuses.
00:01:08 Je me suis demandé s'il n'y avait pas intérêt à concentrer ça, à épurer,
00:01:12 quitte à en inventer de nouvelles.
00:01:14 Donc ça, ce sera le troisième sujet.
00:01:16 Et vous allez voir, les invités ont beaucoup de choses à dire sur ce sujet.
00:01:20 Ça, c'est fait.
00:01:22 Et maintenant, il y a Ignace.
00:01:24 Qui est un gros travailleur puisqu'il est déjà au stylo, au feutre,
00:01:28 en train de nous dessiner et de trouver des bonnes choses à nous dire,
00:01:32 et drôles à nous dire, et féroces à nous dire concernant le sujet.
00:01:36 Allez, on commence dans deux secondes.
00:01:38 A tout de suite.
00:01:39 [Musique]
00:02:02 Alors, sujet numéro un, le RSA.
00:02:06 Le gouvernement veut réformer le RSA, le Revenu de Solidarité Active,
00:02:11 quelques centaines d'euros, aux alentours de 500 euros par mois,
00:02:15 pour astreindre la perception de ce RSA à quelques heures,
00:02:22 une quinzaine d'heures d'activité.
00:02:24 On ne sait pas bien si c'est du travail.
00:02:26 Ma question, c'est, est-ce que ça sert à quelque chose ?
00:02:30 Est-ce que c'est honteux, finalement, de demander aux gens
00:02:34 qui sont dans la grande difficulté sociale, on verra les chiffres tout à l'heure.
00:02:39 Voilà, c'est ça le fond de l'affaire.
00:02:42 Et j'aimerais m'adresser à Olivier Piacentini,
00:02:45 qui a des choses, pour lancer le débat en tout cas.
00:02:47 Olivier.
00:02:48 Oui, ben écoutez, moi je suis toujours un peu gêné
00:02:51 de défendre certaines réformes du gouvernement,
00:02:53 car vous savez bien que je n'ai pas d'appétit pour ce gouvernement en général,
00:02:58 mais pour le coup, je trouve que cette réforme,
00:03:01 cette idée de mettre à contribution un petit peu les allocataires du RSA,
00:03:05 n'est pas une mauvaise chose.
00:03:06 Elle n'est pas une mauvaise chose dans l'esprit.
00:03:08 Je ne sais pas si ça sert énormément en termes économiques,
00:03:11 je ne suis pas persuadé que ce soit le but visé,
00:03:13 mais moi ce que je trouve, c'est qu'en France,
00:03:15 il y a beaucoup trop de gens qui, si vous voulez,
00:03:18 échappent au contact avec l'économie, au contact avec les réalités.
00:03:22 Beaucoup de gens qui, en fait, perçoivent des revenus
00:03:25 qui sont issus du travail des autres,
00:03:27 parce que le RSA est payé par le travail des autres,
00:03:31 c'est-à-dire c'est payé par la CSG, les CRDS,
00:03:33 qui s'appliquent à tout le monde, qu'ils soient salariés, indépendants, retraités, etc.
00:03:38 Donc, il me semble que ça remet, je dirais,
00:03:42 l'idée du travail et de l'activité un petit peu dans l'esprit de chacun.
00:03:47 Ça laisse entendre que rien n'est tout à fait gratuit,
00:03:50 et qu'il faut quand même apporter sa contribution à la société
00:03:53 quand on perçoit et qu'on vit.
00:03:55 – Vous êtes d'accord avec ce principe de droit et de devoir ?
00:03:58 – Oui, je suis d'accord avec ce principe.
00:04:00 – Et finalement, c'est quelque chose qui devrait s'appliquer dans toute la…
00:04:02 – Et je trouve en plus que ça pourrait aider des gens
00:04:04 à revenir sur le marché du travail,
00:04:06 parce que dans notre pays, il y a quand même une énorme anomalie.
00:04:08 Nous sommes un pays avec des millions de chômeurs,
00:04:10 quoi qu'en dise le gouvernement, le chômage est énorme.
00:04:12 Quand on prend les quatre catégories à BCD,
00:04:14 ça fait presque 6 millions de personnes,
00:04:16 et vous avez 500 000 emplois non pourvus.
00:04:18 Vous avez par exemple un secteur comme la restauration
00:04:21 qui est obligé de conclure des accords avec un pays comme la Tunisie
00:04:24 pour avoir des serveurs dans les bars.
00:04:26 Or, serveurs dans les bars, il me semble qu'il suffit d'être valide
00:04:30 et d'être apte au travail pour pouvoir faire ce métier
00:04:34 et être capable, je dirais, de servir les gens.
00:04:37 La formation est assez rapide sur le tas.
00:04:39 Je ne comprends pas pourquoi tant de gens n'occupent pas ces métiers
00:04:43 alors qu'ils sont au chômage, qu'ils vivent la solidarité nationale.
00:04:45 Donc je pense que ça peut aider des gens à revenir sur le marché du travail.
00:04:49 – Merci Olivier. – Je vais mettre Olivier tout de suite à l'aise.
00:04:52 Je ne vais pas me débarrasser pour défendre ce gouvernement.
00:04:54 Je vais le mettre à l'aise tout de suite.
00:04:56 Moi je veux bien, oui, effectivement, c'est normal de demander en contrepartie
00:05:01 d'un droit d'avoir des devoirs.
00:05:05 Effectivement, il y a des chômeurs.
00:05:07 Le problème c'est que, est-ce que c'est ça le sujet ?
00:05:10 C'est-à-dire le sujet n'est pas tellement de faire travailler
00:05:13 ceux qui touchent le RSA, le sujet c'est peut-être
00:05:16 de diminuer le nombre d'allocataires du RSA.
00:05:18 C'est-à-dire que la France est en train de mourir
00:05:21 de sa dépense sociale.
00:05:23 On nous enfume avec ça.
00:05:25 – Vous savez combien il y a de RSA ?
00:05:28 – Je ne sais pas combien il y en a. – 2 millions.
00:05:30 – Voilà, il y a 2 millions.
00:05:31 Sur ces 2 millions, parce que pour percevoir le RSA,
00:05:34 il suffit d'avoir 3 mois de résidence dans le pays.
00:05:37 – Pour un étranger, je crois que c'est 5 ans de résidence.
00:05:40 – Non, justement, non. C'est 3 mois.
00:05:42 – Non, non. – Justement, non.
00:05:44 – Le RSA n'est que pour la France.
00:05:46 – Le chiffre de 5 ans ne me paraît pas stupide.
00:05:48 Effectivement, lorsque vous êtes un étranger en situation régulière,
00:05:51 au bout de 3 mois, vous touchez.
00:05:53 Je suis désolé, on n'est pas là, la France n'est pas là
00:05:55 pour payer toute la misère du monde.
00:05:57 Je vais répéter encore un chiffre que j'ai l'habitude de dire
00:05:59 et qui étonne toujours tout le monde.
00:06:01 La France, à elle toute seule, prend en charge
00:06:04 16% des dépenses sociales du monde.
00:06:07 Une dépense sociale sur 6, dans le monde entier,
00:06:10 sur 8 milliards d'habitants, est payée par les Français.
00:06:14 Donc c'est plutôt ça.
00:06:16 – Il faudra un jour qu'on creuse ensemble ce chiffre.
00:06:18 – Ah ben c'est clair, c'est très clair, je ne l'ai pas inventé ce chiffre.
00:06:22 – D'accord. – Toutes les études, c'est ça.
00:06:24 – Le chiffre de transfert en France, c'est 800 milliards d'euros
00:06:26 sur un PIB de 2 400 milliards.
00:06:28 – Donc voilà, quand on aura réglé cette question…
00:06:30 – Le budget d'État, c'est 400 milliards, c'est des gros chiffres.
00:06:32 – Quand on aura réglé cette question du nombre d'allocataires
00:06:34 et qu'on pourra poser la question.
00:06:36 Le problème aussi, c'est une autre question,
00:06:38 c'est que, effectivement, faire travailler ces gens à la 15-20 heures par semaine,
00:06:40 moi je veux bien, je suis tout à fait pour.
00:06:42 – Mais leur donner. – Mais leur faire faire quoi ?
00:06:44 Et puis surtout, est-ce que ces gens-là ne vont pas venir en concurrence
00:06:48 contre des apprentis, des gens comme ça,
00:06:50 qui eux sont là pour travailler ?
00:06:52 Voilà, c'est ça le problème.
00:06:54 Est-ce qu'on va remplacer les titulaires des allocataires du RSA ?
00:06:58 On va substituer des allocataires du RSA à des apprentis.
00:07:00 Moi ça me gênerait beaucoup.
00:07:02 – D'accord, Philippe Chevrier.
00:07:04 – Oui. – Moi je voudrais rappeler,
00:07:06 sur le plan économique, que ça coûte quand même
00:07:08 près d'une dizaine de milliards.
00:07:10 – Par an. – C'est colossal.
00:07:12 – C'est colossal.
00:07:14 – Alors il y a deux sujets, il y a un sujet éthique
00:07:16 et un sujet économique.
00:07:18 Le sujet économique, évidemment, il faudrait réduire ces 10 milliards.
00:07:20 Et il faudrait faire en sorte que ces gens qui sont au RSA
00:07:22 prennent un job. – Retournent vers l'emploi.
00:07:24 – Retrouvent un job.
00:07:26 – Sachez que, juste en préparant le sujet,
00:07:30 42% seulement des allocataires du RSA sont inscrits à Pôle emploi.
00:07:36 La plupart sont, quelque part dans la nature, sans bosser
00:07:40 et sans même trouver du travail.
00:07:42 – Il y a deux choses, tu as raison de le dire,
00:07:44 les remettre au Pôle emploi, c'est évident.
00:07:46 Alors j'entends dire que c'est prévu, mais,
00:07:48 enfin, c'est comme d'habitude avec ce gouvernement,
00:07:52 c'est prévu mais ça se fait jamais.
00:07:54 Donc c'est le problème.
00:07:56 Leur donner un peu d'activité, voilà, pendant cette période.
00:08:00 Bon. Qu'est-ce que c'est que cette activité, effectivement ?
00:08:04 D'abord, il faudrait savoir si ces gens sont valides ou pas.
00:08:07 On parlait de validité tout à l'heure.
00:08:09 Est-ce qu'ils sont valides ou pas ?
00:08:11 – Les handicapés parmi ceux-là.
00:08:12 – Non, je voudrais savoir un peu, parmi eux,
00:08:14 quels sont les gens valides et pas valides.
00:08:16 Ceux qui sont valides, ils n'ont aucune raison de rester là-dedans, dans ce RSA.
00:08:20 Donc il faut leur donner véritablement le marché en main,
00:08:24 les aider à trouver un travail.
00:08:27 Peut-être, on parle d'activité, pourquoi pas les réunir régulièrement,
00:08:32 les faire lever tôt, leur acheter un réveil matin, vous savez,
00:08:36 pour qu'ils soient à 8h du matin, par exemple, dans une salle,
00:08:39 éventuellement ensemble avec quelqu'un pour les aider,
00:08:42 à faire des CV, à écrire, etc.
00:08:45 Qu'on vérifie véritablement que ces gens-là cherchent du travail et qu'on les aide.
00:08:50 – Les spécialistes de ces sujets vous disent que ce sont des gens
00:08:53 qui ne travaillent pas depuis si longtemps qu'ils en ont perdu tous les réflexes,
00:08:59 toutes les habitudes, ils ne savent plus comment faire.
00:09:01 – Exactement, mais justement…
00:09:02 – Et que c'est même très compliqué de les identifier et de les remettre,
00:09:06 ne serait-ce que dans ce chemin-là.
00:09:08 – Oui, d'accord.
00:09:09 – Donc certains diraient que vos suggestions, bah oui, mais c'est vraiment de l'utopie.
00:09:16 – Je ne crois pas, je ne crois pas.
00:09:18 Et si vraiment on les suit, est-ce que c'est l'un ou l'autre ?
00:09:21 C'est-à-dire que s'ils ne jouent pas le jeu, ils n'ont plus le RSA.
00:09:24 Je suis désolé, mais il y a un moment donné, il faut que ça s'arrête.
00:09:27 – Donc ils vont tomber dans la misère plus extrême.
00:09:30 – Mon cher ami…
00:09:31 – Vous voyez, ils vont aller sur le chantier, ils vont aller sur les chantiers.
00:09:34 – Mon cher ami, je ne vois pas pourquoi ce sera les gens qui travaillent,
00:09:36 qui paieraient pour ces gens-là.
00:09:37 Non, il faut qu'ils se ressaisissent, il faut qu'ils rentrent dans le…
00:09:40 – On va laisser, pardon, Laurent Isard, et on reviendra vers vous.
00:09:44 – Olivier, je crois qu'il y a beaucoup de non-dits sur cette question du RSA.
00:09:48 Il faut se rappeler que quand on a créé le RMI et avant le RSA, il y avait un double objectif.
00:09:53 Le premier objectif, c'était de permettre aux personnes de revenir vers l'emploi,
00:09:56 des personnes qui étaient, pour certaines, assez loin de l'emploi.
00:09:59 Et puis il y avait un deuxième objectif, c'était de sortir des personnes de la pauvreté.
00:10:03 Or, ces deux objectifs n'ont pas été atteints.
00:10:06 Clairement, il y a des études qui ont été faites là-dessus,
00:10:08 et les résultats sont extrêmement faibles.
00:10:10 On a voulu, c'était Martin Hirsch qui en était à l'origine, remplacer le RMI par ce RSA.
00:10:15 La différence, c'était quoi ?
00:10:17 C'était que les personnes qui étaient hors de l'emploi et qui acceptaient de prendre un emploi
00:10:22 ne perdaient pas tous les revenus sociaux.
00:10:24 Ils continuent de bénéficier du RSA qui s'ajoute à leurs revenus d'activité.
00:10:27 C'était ça l'idée de départ.
00:10:29 Et là aussi, on voit que les résultats sont relativement limités.
00:10:32 Très peu de personnes, en réalité, sont reparties vers l'emploi.
00:10:35 Alors, c'est pour ça que je dis qu'il y a un non-dit derrière tout ça.
00:10:38 Parce que, finalement, quelle est l'utilité du RSA aujourd'hui ?
00:10:41 C'est d'éviter l'explosion sociale.
00:10:44 Clairement.
00:10:45 Si on supprimait le RSA, on serait dans une situation d'explosion sociale extrêmement violente.
00:10:50 Alors, du coup, est-ce qu'aujourd'hui, on a intérêt, je dirais,
00:10:54 à forcer les gens à revenir vers l'emploi en conditionnant, effectivement,
00:10:58 c'est le projet du gouvernement, l'octroi du RSA à une activité de 15 à 20 heures ?
00:11:05 Moi, comme tout le monde, j'y suis favorable, ici autour de cette table.
00:11:08 Mais avec un bémol quand même, c'est que je ne vois pas comment on pourra
00:11:12 permettre aux personnes qui le souhaitent de retrouver une activité.
00:11:16 Et quelle que soit cette activité, dans le projet du gouvernement, c'est extrêmement large.
00:11:20 Ça peut être une activité citoyenne, ça peut être une activité d'intérêt général en entreprise, etc.
00:11:23 L'idée, c'est de les remettre dans ce chemin-là du travail.
00:11:29 Il faut faire attention à une chose, c'est qu'il ne faut pas que ça...
00:11:32 Si on fait ça, on va dire...
00:11:34 Si le type, il dit finalement, j'y vais pas, est-ce que vous croyez qu'on va lui supprimer son RSA ?
00:11:38 La réponse est évidemment non.
00:11:40 C'est comme...
00:11:41 Voilà.
00:11:42 Si ils ne le font pas, je ne le respecte pas, ce sont des meilleurs...
00:11:46 Sauf qu'il y a beaucoup de gens qui sont rayés régulièrement de Pôle emploi.
00:11:50 Mais attendez, vous avez dit vous-même qu'il y avait plus de 40% des allocataires du RSA qui n'étaient même pas à Pôle emploi.
00:11:56 Bien sûr.
00:11:57 Donc ça veut dire qu'ils ne cherchent pas de boulot.
00:11:58 Donc là, qu'est-ce qu'on va faire ? On va aller les chercher par la peau des fesses pour aller les mettre dans un resto ?
00:12:01 Écoutez, je vais apporter de l'eau au moulin de Laurent Isard pour donner un chiffre.
00:12:08 Le système existe depuis 2016.
00:12:11 Le RSA qui a remplacé le RMI.
00:12:13 Depuis ce temps-là, seuls 34% des allocataires ont retrouvé du boulot.
00:12:20 Et sur ces 34%, un tiers seulement sont dans un emploi stable.
00:12:25 Donc c'est comme s'il y avait un obstacle de leur côté.
00:12:30 C'est bien la preuve que le RSA est une espèce de voie de garage pour maintenir des gens en survie artificielle.
00:12:38 C'est l'endigment de la révolte dont parlait Laurent.
00:12:41 Mais moi je vais vous dire, là on va toucher à quelque chose qui est même plus philosophique, qui touche au cœur de l'humain.
00:12:47 Vous avez dit tout à l'heure, qu'est-ce qu'on va faire de ces gens si on leur supprime ?
00:12:51 Comme je ne crois pas, moi, que les gens vont se laisser mourir de faim, vous voyez, au final.
00:12:57 Comme je ne crois pas que si on leur supprime cette aide, ils vont se laisser mourir comme ça.
00:13:02 Moi je crois à la responsabilité de l'être humain.
00:13:04 Je crois aussi que les gens se laissent aller dans une forme, je dirais, de facilité, en s'adaptant à ce type de système de vie.
00:13:12 Mais que si on le leur coupe, je pense qu'une grande partie, alors il y a des gens qui ne pourront pas.
00:13:16 Je comprends, vous avez parlé d'handicapés, de gens physiquement atteints.
00:13:20 Il faut évidemment trier dans tout ça.
00:13:22 Il y a des gens qui ont eu des graves accidents de la vie.
00:13:24 Tout ça, je comprends très bien que ceci mérite le RSA.
00:13:27 Mérite la solidarité nationale à long terme.
00:13:30 Mais pas les 2 millions de personnes concernées.
00:13:32 Il y en a qui se laissent vivre et glisser dans ce système.
00:13:35 Je pense que si on remet en cause le système, et je pense que si cette loi est insuffisante,
00:13:43 si cette loi est insuffisante, je suis d'accord avec Tarek,
00:13:46 je pense que quand même un certain nombre de gens, entre travailler 15h pour le RSA,
00:13:50 et puis finalement travailler 30 ou 35h, mais pour avoir un vrai salaire,
00:13:54 je pense qu'une partie vont quand même, vont, voilà, se dire tant qu'à faire, au final prendre un travail.
00:14:01 Philippe Chevrier.
00:14:02 La question est un peu contexte parce qu'il y a aussi la question des bassins d'emploi.
00:14:05 Il y a effectivement des bassins d'emploi qui sont sinistrés.
00:14:08 Et là, effectivement, si vous avez des gens qui sont RSA dans ce type de bassin,
00:14:13 c'est difficile de leur retirer, même s'ils font tous les efforts possibles et imaginables pour trouver du boulot.
00:14:20 Mais la responsabilité de l'État, encore une fois je le dis,
00:14:23 c'est de vérifier que ces gens-là cherchent vraiment du travail.
00:14:27 Et je ne vois pas d'autre solution que celle que j'ai préconisée tout à l'heure.
00:14:31 Là, ça me paraît très très important.
00:14:33 Et j'ajoute, au fond, d'aller chercher les gens et d'être dans la contrainte.
00:14:36 Oui, de les réunir régulièrement dans des endroits, 8h du matin, en travail, etc.
00:14:41 Vous savez que le coût évalué de cette contrainte-là, d'aller chercher les gens, de les motiver,
00:14:46 c'est environ 2 000€ par allocataire et par emploi.
00:14:50 Eh bien j'y viens, justement, plutôt que de dépenser 8 milliards comme ça,
00:14:54 dans la nature, sans véritablement contrôler les choses.
00:14:57 On voit qu'on manque de gens pour s'occuper des gens qui n'ont pas d'emploi.
00:15:03 À Pôle emploi, il y a un problème, il n'y a pas assez de gens.
00:15:06 On le voit bien, ils ne peuvent pas suivre les gens régulièrement au cas par cas, valablement.
00:15:12 Là, il faudrait recruter, ça me paraît urgent, de recruter des gens,
00:15:17 éventuellement des gens qui sont au RSA d'ailleurs, pourquoi pas, pour faire ce travail-là.
00:15:21 - Il faut des niveaux de formation assez faibles.
00:15:24 Quelqu'un qui va aider un chercheur d'emploi à Pôle emploi,
00:15:29 c'est quelqu'un qui doit être extrêmement à l'aise avec l'informatique,
00:15:32 c'est quelqu'un qui doit bien communiquer, qui doit écrire dans un français compréhensible, au minimum.
00:15:37 - Bien sûr.
00:15:38 - Souvent, ces gens au RSA sont loin de ça.
00:15:40 Est-ce que... Vous n'êtes pas dans l'utopie, là, Philippe Chevoyer ?
00:15:42 - Non, non, non, c'est pas ceux-là qui vont faire les cours.
00:15:45 - Peut-être que je caricature, ok.
00:15:47 - C'est pas ceux-là qui vont encadrer.
00:15:49 - Non, je pense pas.
00:15:51 - Mais pour gérer tout ça, il faut aussi des gens.
00:15:53 C'est-à-dire qu'à partir de ce jour-là, il faut des gens pour gérer les gens.
00:15:55 Donc on peut occuper des gens qui sont actuellement au RSA à ces travaux-là.
00:16:00 Mais évidemment que la personne qui va les encadrer et les aider à trouver un job,
00:16:05 il faut que ce soit d'un bon niveau, c'est évident.
00:16:07 - Juste peut-être un tour d'horizon avec vous.
00:16:10 Qu'est-ce que vous pensez qu'on peut donner comme job, 15 à 20 heures par semaine,
00:16:16 à quelqu'un qui cherche du boulot ou pas depuis de nombreuses années ?
00:16:20 Qu'est-ce que vous voyez de faisable et qui pourrait être utile pour la société ?
00:16:27 - Je m'interroge là-dessus.
00:16:28 Effectivement, Olivier a dit qu'il y avait tout à l'heure possibilité
00:16:32 de travailler dans les métiers en tension, comme on dit en jargon technocratique,
00:16:37 les serveurs, etc. Pourquoi pas ?
00:16:39 Mais très franchement, je vous dis, la faisabilité de ce projet me paraît un peu fumeuse.
00:16:44 Je suis désolé, mais surtout je voudrais revenir au sujet,
00:16:47 et vous l'avez abordé, c'est un sujet que j'ai abordé tout à l'heure, au début.
00:16:51 C'est à qui on le donne le RSA ?
00:16:53 Vous avez parlé tout à l'heure des bassins d'emploi,
00:16:55 des gens qui avaient perdu leur métier parce qu'ils étaient dans cette région.
00:16:58 Ces gens-là, évidemment, ils sont en fin de droit au chômage, etc.
00:17:02 Évidemment qu'il faut leur donner le RSA.
00:17:04 Mais les gens qui, au bout de trois mois, qui viennent en France pour toucher le RSA,
00:17:07 je suis désolé, mais ça fait…
00:17:09 L'actualité a été submergée pendant quelques jours,
00:17:12 et on va passer à autre chose, avec l'invasion de Mayotte par les Comoriens.
00:17:15 Pourquoi les Comoriens viennent à Mayotte ?
00:17:17 Pour toucher le RSA.
00:17:18 Et pourquoi ils touchent le RSA ?
00:17:20 Parce qu'on en a fait un département français.
00:17:22 Ça aussi, personne n'en parle de cette histoire-là.
00:17:24 Tout le monde était d'accord pour faire un département,
00:17:26 c'est Sarkozy qui a inventé ce truc-là.
00:17:28 Mayotte est débordée par des Comoriens qui viennent uniquement parce qu'ils touchent le RSA.
00:17:34 Mais comme l'a dit tout à l'heure Olivier, j'insiste là-dessus,
00:17:38 les gens ne vont pas se laisser mourir de faim.
00:17:41 Sauf que les Comoriens, ils ne se laissent pas mourir de faim.
00:17:43 Mais là, ils ont trouvé un truc, ils ont trouvé l'Eldorado,
00:17:45 tu vas là-bas, tu touches.
00:17:47 Excusez-moi, mais c'est les traps.
00:17:49 C'est les traps aux profiteurs.
00:17:51 Il y a un dernier point que je voudrais évoquer.
00:17:53 Philippe Chauffet.
00:17:54 Il faudrait quand même des emplois aussi à offrir à ces gens-là.
00:17:57 Or, ce n'est pas un hasard si on a près de 10 millions de gens
00:18:00 qui sont dans une situation de précarité.
00:18:02 Le chiffre officiel, c'est 7,2.
00:18:06 Et l'objectif du gouvernement, de ce qu'on appelle le plein emploi,
00:18:10 c'est passer à 5%.
00:18:13 Oui, mais excusez-moi, mais prenez tout l'argent
00:18:22 que payent les entreprises et les salariés au service de l'assistanat,
00:18:27 c'est-à-dire des dizaines et des dizaines de milliards d'euros,
00:18:30 et réinjectez une partie de cet argent dans les entreprises,
00:18:33 et vous verrez que beaucoup vont embaucher,
00:18:35 parce que les entreprises en France, ce n'est pas le 440,
00:18:38 c'est les petits artisans, c'est les boulangers,
00:18:41 c'est les artisans, les commerçants,
00:18:43 qui ont trop de travail eux-mêmes, et qui embaucheraient volontiers,
00:18:46 mais le travail coûte trop cher à cause des charges qui sont cumulées.
00:18:49 Vous verrez que si on change le système,
00:18:51 et qu'on transfère une partie de cet argent,
00:18:53 qu'on le redonne à ces petits entrepreneurs,
00:18:55 vous aurez des emplois qui vont se créer.
00:18:57 - Et là, on a une diagonale des libéraux, là,
00:18:59 entre Tariq Dali et Olivier Fiasenti.
00:19:01 - Oui, très bien, oui, j'assume complètement.
00:19:04 - Moins d'impôts, donc plus de boulot.
00:19:06 - Oui, moins d'impôts, plus de boulot, c'est exactement ça.
00:19:08 - J'écoute parler les artisans, les commerçants, les maçons, etc.
00:19:12 Et vous verrez que beaucoup vous disent...
00:19:14 - On a vu un truc comme ça il y a quelques années,
00:19:16 avec les restaurateurs et l'histoire de la TVA,
00:19:18 et finalement, il y avait une promesse de création d'un million d'emplois,
00:19:20 qui n'a pas eu.
00:19:22 - Non, la promesse de création d'un million d'emplois,
00:19:24 c'était suite au CICE.
00:19:26 CICE de François Hollande.
00:19:28 Et les emplois ne sont pas venus, parce que le CICE était une mauvaise mesure,
00:19:30 qui a surtout été un au fait d'aubaine
00:19:32 pour des très grandes entreprises.
00:19:34 - C'est toujours la question, on revient sur Libye,
00:19:36 c'est toujours la question de la France.
00:19:38 On vous pique votre argent,
00:19:40 et après on vous le redonne pour faire ce que vous avez décidé,
00:19:42 que vous deviez faire.
00:19:44 Je suis désolé.
00:19:46 - Faites confiance à ces petits entrepreneurs qui sont là.
00:19:48 - On vient toujours sur ce sujet.
00:19:50 - Faites confiance à ces petits entrepreneurs.
00:19:52 - Ils ne feront pas de mal, ils ne feront que du bien.
00:19:54 - J'ai entendu deux dernières prises de parole,
00:19:56 Philippe Chevrier et Laurent Isard qui conjurent.
00:20:00 - Je trouve qu'on a la mémoire courte.
00:20:02 Parce qu'il y a des millions d'emplois qui sont partis
00:20:04 à l'autre bout de la planète.
00:20:06 Et pour une raison très claire, c'est parce qu'on a ouvert
00:20:08 les frontières économiques.
00:20:10 Et pourquoi on a ouvert les frontières économiques ?
00:20:12 Parce qu'on est dans l'Union Européenne
00:20:14 qui veut absolument, parce que c'est consubstantiel
00:20:16 de sa nature,
00:20:18 que le libéralisme soit mis en œuvre.
00:20:22 Eh bien, j'ai dit, là encore,
00:20:24 que si on veut s'en sortir,
00:20:26 il y a un moment donné où il faut poser la question
00:20:28 de l'appartenance à l'Europe.
00:20:30 C'est inévitable.
00:20:32 Et la restauration de droits de douane
00:20:34 intelligents à nos frontières
00:20:36 pour permettre de réindustrialiser le pays.
00:20:40 - C'est comme nous dit "nos frontières", c'est l'hexagone.
00:20:42 - C'est un mot qui est employé en permanence
00:20:44 par le Président de la République
00:20:46 et qui est un menteur éhonté,
00:20:48 puisque c'est un européiste.
00:20:50 - Il prend et prend de l'opinion.
00:20:54 - Et il dit des mensonges à l'opinion.
00:20:56 C'est un scandale.
00:20:58 - Il ne faut pas dire "réindustrialisation annoncée ou désirée".
00:21:02 - Mais elle est impossible.
00:21:04 Tant qu'on est dans l'Union Européenne, elle est impossible.
00:21:06 - Il faut y croire.
00:21:08 - Laurent Isard, pour la conclusion.
00:21:10 - Pour une fois, je ne suis pas à 100% d'accord
00:21:12 avec ce qu'a dit Olivier,
00:21:14 mais quand mes deux économistes à côté, ça arrive.
00:21:16 Moi, je pense qu'il y a un risque
00:21:18 avec cette évolution du RSA,
00:21:20 c'est qu'on crée une espèce d'effet d'aubaine
00:21:22 pour les entreprises,
00:21:24 au sens où ces 15 à 20 heures,
00:21:26 ça va profiter à beaucoup d'entreprises.
00:21:28 - Une certaine piste.
00:21:30 - Les personnes qui vont être employées
00:21:32 vont se substituer à de vrais emplois.
00:21:34 - La manœuvre pas chère.
00:21:36 - Et ça, c'est un vrai problème,
00:21:38 parce que ça va contribuer à précariser
00:21:40 une partie de la population française
00:21:42 davantage qu'elle ne l'est encore aujourd'hui.
00:21:44 C'est le risque que je vois dans cette évolution du RSA.
00:21:46 - Très bien. C'est le mot de la fin.
00:21:48 Merci beaucoup. On se retrouve dans quelques secondes
00:21:50 pour le deuxième sujet. A tout de suite.
00:21:52 [Musique]
00:22:04 [Sonnerie]
00:22:06 L'Europe.
00:22:08 Certains montent déjà sur leur chaise.
00:22:10 Prépare une grande loi
00:22:12 qui s'appliquerait à peu près
00:22:14 dans tous les pays, avec nuance,
00:22:16 concernant la réglementation du Web.
00:22:18 Alors, le Web, c'est
00:22:20 les GAFAM,
00:22:22 Google, voilà, tout ça.
00:22:24 Google, Apple,
00:22:26 je vais essayer de vous le faire.
00:22:28 Google, Apple, Amazon,
00:22:30 Facebook, c'est pas tout à fait dans l'ordre.
00:22:32 Microsoft, Meta,
00:22:34 donc on y est, voilà, à peu près.
00:22:36 Donc ça, c'est les très gros
00:22:38 acteurs qui sont
00:22:40 tous américains,
00:22:42 auxquels on reproche de ne pas
00:22:44 payer d'impôts, d'agir
00:22:46 de manière supranationale. Donc, il y a
00:22:48 un certain nombre de lois qui se préparent
00:22:50 pour contrôler ces GAFAM,
00:22:52 mais également pour contrôler le
00:22:54 contenu et rendre les diffuseurs
00:22:56 responsables du contenu.
00:22:58 Un petit peu comme par rapport à la presse.
00:23:00 Donc voilà.
00:23:02 La question, c'est
00:23:04 cette industrie qui est récente,
00:23:06 elle a moins de 20 ans,
00:23:08 est peu régulée. Est-ce que
00:23:10 l'on doit commencer à serrer les boulons ?
00:23:12 Ou est-ce que finalement,
00:23:14 c'est un espace de liberté mondiale
00:23:16 qui est souhaitable
00:23:18 dans un monde qui est de plus en plus
00:23:20 sous-réglementé ?
00:23:22 Laurent Hizard.
00:23:24 Vous parliez de serrer les boulons,
00:23:26 pour moi, ils ont déjà été serrés.
00:23:28 Je rappelle que la France a été le premier
00:23:30 pays au monde à introduire une réglementation
00:23:32 protectrice des utilisateurs d'Internet.
00:23:34 Ça remonte à 1978,
00:23:36 la loi Informatique et Liberté.
00:23:38 Et on a depuis
00:23:40 adopté, soit en France, mais aussi
00:23:42 déjà au sein de l'Union Européenne, un certain
00:23:44 nombre de textes qui encadrent,
00:23:46 qui contrôlent les utilisateurs
00:23:48 d'Internet, et puis aussi
00:23:50 les serveurs, les personnes
00:23:52 qui interviennent professionnellement sur le Net.
00:23:54 Alors, moi, je vous dirais que
00:23:56 d'un côté, il me semble
00:23:58 absolument nécessaire qu'il y ait
00:24:00 un encadrement parce que
00:24:02 on a une véritable criminalité
00:24:04 qui est en train de se développer et qui est
00:24:06 phénoménale sur le Net.
00:24:08 Et cette criminalité, elle concerne
00:24:10 des groupes mafieux, elle concerne des
00:24:12 petits escrocs, des petits criminels, mais
00:24:14 on a en plus aussi une véritable guerre
00:24:16 économique qui est en train de se créer
00:24:18 avec des véritables entreprises de déstabilisation
00:24:20 des États, déstabilisation
00:24:22 des grands groupes,
00:24:24 de l'espionnage. Voilà. Donc,
00:24:26 il y a un besoin de régulation.
00:24:28 Le risque, c'est que
00:24:30 ce besoin de régulation peut très vite
00:24:32 se transformer en une restriction
00:24:34 des libertés, et des libertés individuelles.
00:24:36 Et moi, ce que
00:24:38 je vois, c'est qu'il est extrêmement
00:24:40 facile quand on adopte une réglementation
00:24:42 de dire, ben voilà, vous, vous ne pensez pas bien,
00:24:44 donc on va limiter l'accès
00:24:46 à votre site, ou alors même, on va l'interdire.
00:24:48 C'est extrêmement facile.
00:24:50 Qui va dire qui pense bien, qui pense mal,
00:24:52 si vous voulez ? Et ça, c'est le véritable risque
00:24:54 d'une nouvelle réglementation, qu'elle soit au niveau
00:24:56 national ou au niveau européen.
00:24:58 - Mais est-ce qu'il n'y a pas, néanmoins,
00:25:00 j'entends ces restrictions, est-ce qu'il n'y a pas
00:25:02 au moins des sujets d'accord ? Je pense, par exemple,
00:25:04 à l'accès à la pornographie,
00:25:06 qui se fait, pour le moment, il suffit de cliquer
00:25:08 sur un bouton en disant "je suis majeur".
00:25:10 Sans contrôle aucun, ou quasiment pas.
00:25:12 Est-ce qu'il n'est pas normal
00:25:14 de limiter cet accès
00:25:16 à je ne sais quel âge ?
00:25:18 18, 15 ans, bon.
00:25:20 Est-ce que, par exemple, j'imagine que vous avez
00:25:22 tous reçu des mails
00:25:24 où on vous dit "il y a un colis qui est arrivé".
00:25:26 Vous ouvrez ce colis, vous ouvrez ce mail,
00:25:28 vous cliquez et vous tombez sur un site
00:25:30 qui va soit vous piquer vos données,
00:25:32 soit vous demander de l'argent.
00:25:34 - Oui, enfin, vous savez très bien si vous avez commandé un colis ou pas.
00:25:36 - Oui, donc je suis désolé.
00:25:38 Moi, Solzhenitsyn,
00:25:40 ça vous dit quelque chose. - Très bien.
00:25:42 - Il est venu, il y a trentaine d'années,
00:25:44 il est venu au Puy-de-Fou et il a dit
00:25:46 "je viens de votre avenir".
00:25:48 L'Union soviétique, voilà,
00:25:50 voilà, 30 ans plus tard, on est en train
00:25:52 de tout verrouiller. Mais est-ce qu'on va nous foutre
00:25:54 la paix ? 30 secondes, tout de même.
00:25:56 Là, le gouvernement et l'Union européenne
00:25:58 ne pensent qu'à réglementer, interdire,
00:26:00 surveiller. On va continuer
00:26:02 comme ça jusqu'à quand ? Moi, je veux bien
00:26:04 lorsque je reçois un texto me disant
00:26:06 "votre colis est arrivé", je ne clique pas dessus
00:26:08 comme un malade tout de suite. Je sais très bien si j'ai commandé
00:26:10 un colis ou pas. Si j'en ai pas commandé,
00:26:12 je me méfie, j'essaie de regarder. Donc,
00:26:14 il faut peut-être arrêter, mais là,
00:26:16 ça commence à bien faire. Il faut peut-être arrêter de prendre
00:26:18 les gens pour des enfants, qu'on les prenne par la main,
00:26:20 les protéger, les surveiller, les machin.
00:26:22 On est entré dans un univers
00:26:24 totalitaire. Il faut relire Revelle, il faut relire
00:26:26 Montesquieu, il faut relire... Il faut même
00:26:28 regarder, tiens, François Fillon,
00:26:30 un truc extraordinaire, je l'encourage,
00:26:32 les téléspectateurs, rajoutez, il a 2h20
00:26:34 d'audition devant l'Assemblée nationale,
00:26:36 à la commission d'enquête parlementaire.
00:26:38 À l'initiative du Rassemblement national.
00:26:40 C'est remarquable, et
00:26:42 à un moment, il dit cette phrase.
00:26:44 "Vous rendez-vous compte du recul des libertés
00:26:46 auxquelles nous assistons." Il n'a pas
00:26:48 dit que ça, il a dit énormément de choses passionnantes.
00:26:50 Mais chaque fois,
00:26:52 tous les quatre matins, on est en train
00:26:54 d'essayer de nous pondre un truc pour interdire, surveiller,
00:26:56 contrôler. On va s'arrêter quand ?
00:26:58 On ne s'arrêtera pas. Et pourtant,
00:27:00 le libéral en vous,
00:27:02 n'est-il pas content qu'on combatte
00:27:04 les monopoles que sont
00:27:06 les GAFAM ? Des sociétés
00:27:08 qui pondent tout le commerce
00:27:10 et qui interdisent l'efflorescence
00:27:12 de nouvelles sociétés ? On ne peut pas vouloir
00:27:14 une chose et son contraire. Tout à l'heure,
00:27:16 ça a été dit tout à l'heure, c'est qu'on
00:27:18 veut, c'est l'Union européenne
00:27:20 veut la mondialisation, veut
00:27:22 l'ouverture des frontières, veut
00:27:24 à tout prix.
00:27:26 Mais elle ne veut pas les effets. Je suis désolé.
00:27:28 C'est Bossuet. Bossuet disait
00:27:30 "Dieu se rit
00:27:32 de ceux qui déplorent les conséquences
00:27:34 dont ils chérissent les causes."
00:27:36 Je suis désolé.
00:27:38 On a tout fait pour en arriver là.
00:27:40 Et maintenant, on va vous verrouiller. Je vous assure,
00:27:42 lorsque Solzhenitsyn est venu dire "Je viens
00:27:44 de votre avenir", il avait raison.
00:27:46 Je suis terrifié par ce qui se passe.
00:27:48 - Comment on va décrire, Olivier Piacentini, je vous cède la parole,
00:27:50 mais enfin, je veux quand même souligner
00:27:52 une chose. Vous connaissez beaucoup
00:27:54 d'émissions où dans
00:27:56 les trois mêmes minutes, on va citer
00:27:58 Solzhenitsyn et Bossuet.
00:28:00 Je vous dis ça, vous êtes
00:28:02 à la bonne place.
00:28:04 - Philippe Chevrier.
00:28:06 - S'il s'agissait simplement de
00:28:08 mettre un ordre de police
00:28:10 d'une certaine manière dans ce qui se passe,
00:28:12 c'est-à-dire vous avez cité
00:28:14 la pédopornographie,
00:28:16 la pornographie tout court,
00:28:18 ou les arnaques.
00:28:20 Bien. Très bien.
00:28:22 On a besoin de l'Europe pour ça ?
00:28:24 - C'est à mon avis
00:28:28 quelque chose qui relève
00:28:30 tout à fait de la responsabilité
00:28:32 de nos exécutifs, à nous.
00:28:34 Les Belges font ce qu'ils veulent,
00:28:36 etc.
00:28:38 Mais nous, on fait ce qu'on veut.
00:28:40 Première remarque. Deuxième remarque.
00:28:42 Des arnaques,
00:28:44 on en voit tous les jours.
00:28:46 Si on est sur Internet,
00:28:48 c'est tous les jours.
00:28:50 Tous les jours et tout le temps.
00:28:52 Bon. Vous avez remarqué,
00:28:54 c'est toujours les mêmes aussi.
00:28:56 Est-ce que vous avez tenté
00:28:58 de signaler ces arnaques ?
00:29:00 Oui, moi je l'ai fait.
00:29:02 Vous croyez qu'il y a un résultat ?
00:29:04 Rien du tout. Rien du tout.
00:29:06 - Ça, ça fait partie des...
00:29:08 Je vais apporter de l'eau au moulin
00:29:10 du gouvernement de l'Europe.
00:29:12 Ils veulent mettre en place des filtres,
00:29:14 justement, pour...
00:29:16 et une plus grande pour filtrer
00:29:18 ces sociétés pirates
00:29:20 et d'une part et d'autre part,
00:29:22 une plus grande facilité pour les signaler
00:29:24 afin que les témoignages se recoupant,
00:29:26 les sociétés soient...
00:29:28 - Les sociétés pirates, il ne faut pas les filtrer.
00:29:30 Il faut les interdire et les virer.
00:29:32 Mais pour ça...
00:29:34 - Mais elles sont où, au Rivier ?
00:29:36 Elles sont au fin fond de la Russie,
00:29:38 en Amérique centrale, en Chine...
00:29:40 - Vous croyez qu'une loi, ça va régler le problème ?
00:29:42 Ce n'est pas la loi qu'il faut,
00:29:44 c'est les moyens de la faire appliquer.
00:29:46 Puisque les arnaques sont interdites.
00:29:48 Ce qu'il faut, c'est les moyens d'appliquer la loi.
00:29:50 Pas une loi. A quoi ça sert des lois ?
00:29:52 Ce type de loi, ça masque, en fait,
00:29:54 une autre intention, qui est celle de
00:29:56 contrôler la parole sur le web.
00:29:58 Et je rejoins tout à fait Tarek,
00:30:00 tout à l'heure, quand il a dit qu'on ne pense
00:30:02 plus qu'à réglementer, on est les seuls comme ça.
00:30:04 Moi, je me rappelle, il y a quelques années,
00:30:06 d'avoir vu deux séquences sur Euronews,
00:30:08 où l'Assemblée européenne
00:30:10 était enthousiaste,
00:30:12 euphorique, parce qu'ils avaient voté une loi
00:30:14 pour interdire je ne sais quel type
00:30:16 de bombes à aérosols, etc.
00:30:18 Et dans la foulée, alors la députée danoise
00:30:20 qui avait fait passer ça, était
00:30:22 portée en triomphe,
00:30:24 et dans la foulée, vous aviez
00:30:26 alors, je dirais, l'Assemblée chinoise,
00:30:28 qui, elle,
00:30:30 applaudissait à tout rompre, parce que
00:30:32 le ministre du Commerce de la République
00:30:34 populaire de Chine avait annoncé
00:30:36 des records dans les exportations chinoises.
00:30:38 Alors, vous voyez un petit peu, quand même,
00:30:40 la différence entre ce qu'on célèbre
00:30:42 d'un côté et de l'autre, donc je suis bien d'accord,
00:30:44 que des réglementations, que des lois,
00:30:46 des lois, on en crève de crouler sous
00:30:48 les lois, et la plupart des lois...
00:30:50 - Mais là, c'est la reconstitution de la ligue
00:30:52 dont on parlait tout à l'heure, les libéraux.
00:30:54 - Mais, attendez, on va parler de la haine en ligne.
00:30:56 - Mais on n'est pas libéraux parce que, tout d'un coup, on s'est réveillé
00:30:58 un matin comme ça. On est libéraux parce
00:31:00 qu'on voit qu'on est écrasé de lois
00:31:02 de réglementation qui ne sont pas
00:31:04 appliquées. Quand vous voyez, d'ailleurs,
00:31:06 il n'y a pas besoin d'aller sur le net, quand vous voyez
00:31:08 que des criminels sortent de...
00:31:10 sont relâchés au bout de leur garde à vue,
00:31:12 des criminels et des délinquants patentés et récidivistes,
00:31:14 vous pensez qu'il n'y a que sur le net
00:31:16 qu'il y a des problèmes. Alors, pourquoi là ?
00:31:18 C'est un problème de lois.
00:31:20 - Je vais vous donner quand même un exemple.
00:31:22 - C'est un problème de moyens de la faire appliquer.
00:31:24 - Excusez-moi, je vais vous donner un exemple très concret que j'ai vécu
00:31:26 et que certains ont sans doute vécu.
00:31:28 Si quelqu'un, dans la rue, me menace de mort,
00:31:30 je vais porter plainte.
00:31:32 Je peux même m'arranger
00:31:34 pour l'empoigner et l'amener
00:31:36 directement avec des témoins
00:31:38 au commissariat. Normalement, ça devrait mal se passer.
00:31:40 Combien d'entre vous ont subi
00:31:42 des menaces de mort de BBR 95
00:31:44 que personne n'est capable
00:31:46 de trouver et qui peut
00:31:48 pourrir ma vie ? Est-ce qu'il n'y a pas
00:31:50 un moment, là, quelque chose à faire ?
00:31:52 - La criminalité physique
00:31:54 que nous avons subie,
00:31:56 que vous avez subie, qu'on subit tous,
00:31:58 c'est une criminalité de proximité.
00:32:00 Et c'est pour ça qu'il y a des lois nationales.
00:32:02 Là, le problème avec Internet,
00:32:04 c'est que, qu'on le veuille ou non,
00:32:06 on est dans une logique tout à fait mondialisée.
00:32:08 Les serveurs qui hébergent
00:32:10 des sites plus recommandables
00:32:12 ou qui servent pour les arnaques,
00:32:14 ils sont hébergés, comme vous le disiez,
00:32:16 en Afrique, un peu partout.
00:32:18 Donc, pour moi, il y a quand même besoin d'un minimum
00:32:20 de réglementation parce que sinon,
00:32:22 on n'est pas dans le libéralisme, on est dans l'anarchie,
00:32:24 en réalité. Et je ne pense pas
00:32:26 que la majorité des Français
00:32:28 soient individuellement capables
00:32:30 de se protéger contre les multiples arnaques
00:32:32 auxquelles ils sont exposés. - Je suis désolé,
00:32:34 mais encore une fois, je suis d'accord
00:32:36 qu'il faille arrêter avec les arnaques, etc.
00:32:38 Mais ce n'est pas un problème
00:32:40 de réglementation
00:32:42 puisque ces arnaques-là, il y a déjà
00:32:44 la loi qui les interdit. C'est pas autorisé
00:32:46 d'arnaquer les gens, que ce soit sur Internet
00:32:48 ou dans la rue. - La loi va plus loin.
00:32:50 La loi a créé des filtres techniques
00:32:52 pour éviter qu'effectivement,
00:32:54 des arnaques qui naissent en Afrique
00:32:56 soient ici... - La loi n'a pas besoin de filtres techniques.
00:32:58 - Pas du tout. - C'est pas une loi qui va définir
00:33:00 des filtres techniques. Moi, je crois
00:33:02 que par rapport, par exemple, à ces pays africains
00:33:04 où il y a beaucoup les brouteurs, par exemple,
00:33:06 en Côte d'Ivoire, etc., il suffit de faire pression
00:33:08 sur le gouvernement pour qu'il mette
00:33:10 en place des structures et apporte une collaboration
00:33:12 efficiente sur le terrain.
00:33:14 Moyennant, peut-être même finance.
00:33:16 - Vous parlez de pays où il y a des dictateurs,
00:33:18 où il y a des polices qui sont corrompus.
00:33:20 Est-ce que vous ne vous comparez pas...
00:33:22 - C'est pas des dictateurs, des polices qui sont corrompus.
00:33:24 - C'est pas une dictature. C'est une démocratie.
00:33:26 - Vous avez parlé tout à l'heure des pays
00:33:28 qui hébergent des sites Web.
00:33:30 Il suffit de faire pression sur ces pays,
00:33:32 effectivement. Vous hébergez tel site Web
00:33:34 qui appelle à la haine, qui appelle à tuer,
00:33:36 etc. Mon petit gars,
00:33:38 tes aides à la coopération,
00:33:40 les trucs, les machins, terminés. Il n'y a plus de visa
00:33:42 pour vous. - Il faut appliquer les textes
00:33:44 qui existent et pas besoin de... - Il faut apporter même une coopération
00:33:46 policière, éventuellement, vous proposer une collaboration,
00:33:48 même policière, si ces pays n'ont pas les moyens.
00:33:50 - On n'applique pas les lois, on en invente de nouvelles.
00:33:52 - C'est la mise en place de moyens pratiques.
00:33:54 La loi ne va rien changer du tout.
00:33:56 - Philippe Chevrier. - Et surtout pas,
00:33:58 j'ajoute, surtout pas au niveau européen.
00:34:00 On ne voit pas du tout ce que vient faire l'Union Européenne là-dedans.
00:34:02 C'est un problème franco-français.
00:34:04 Voilà. Et qu'il faut que l'on traite,
00:34:06 bien évidemment. - Sauf que,
00:34:08 on est une entité économique,
00:34:10 on est une entité de peuplement
00:34:12 assez similaire.
00:34:14 - Il n'y a pas de peuple européen.
00:34:16 - Non, mais il y a plus de proximité
00:34:18 entre l'anglais, français
00:34:20 et un britannique qu'avec
00:34:22 tout autre... qu'un chinois ou un africain.
00:34:24 - Ils nous ont imposé leur langue, mais ils sont plus...
00:34:26 - Ils nous ont imposé leur langue,
00:34:28 mais ils sont plus... - Mais vous savez bien,
00:34:30 vous savez bien qu'ils le sont encore
00:34:32 de beaucoup de manières. - Oui, ils nous ont imposé
00:34:34 leur sablier. - Tout simplement,
00:34:36 parce qu'on commerce
00:34:38 avec la Grande-Bretagne
00:34:40 depuis des milliers d'années.
00:34:42 Il y a de nombreuses preuves de bateaux...
00:34:44 - Il n'y a pas besoin de l'Union Européenne pour ça.
00:34:46 - La police, elle fait ce qu'elle veut.
00:34:48 - On est bien d'accord. - La police fait encore
00:34:50 ce qu'elle veut. Voilà.
00:34:52 - Vous, vous pensez que
00:34:54 ces réglementations sont nécessaires,
00:34:56 mais que l'échelle européenne n'est pas pertinente ?
00:34:58 - Un, l'échelle européenne n'est pas pertinente,
00:35:00 et deux, on n'a pas besoin véritablement
00:35:02 de règles, on n'a qu'à faire.
00:35:04 Vous savez, les américains se disent
00:35:06 "Just do it", faites-le, faites-le,
00:35:08 mettez des filtres, mettez des filtres,
00:35:10 vous n'avez pas besoin de lois. - Vous n'avez bien faut pas démanteler les GAFAM.
00:35:12 - Vous n'avez pas besoin... - Ils en parlent, pour autant,
00:35:14 ils en parlent, de démanteler les GAFAM. - Il y a eu des lois antitrust
00:35:16 aux Etats-Unis. - Oui, mais... - Ça a été fait
00:35:18 contre Rockefeller au début du 20ème siècle.
00:35:20 - On l'a pas fait contre... - Et d'ailleurs, on l'a démantelé.
00:35:22 - On l'a pas fait contre Binzitz. - Et on a démantelé
00:35:24 les grandes compagnies pétrolières. - Rockefeller,
00:35:26 sans dardeuil, il y a plus de 100 ans,
00:35:28 mais ça n'a pas été refait depuis.
00:35:30 - Mais d'ailleurs, aux Etats-Unis, on en parle. - Bigger, Bigger,
00:35:32 parce que quelques fois, il s'est posé la question, voilà, donc...
00:35:34 C'est tout, mais c'est pas... C'est des lois nationales.
00:35:36 - Oui, mais si, les américains nous le font... - Mais vous parliez
00:35:38 bien de pédopornographie tout à l'heure,
00:35:40 de pédopornographie. - J'ai pas parlé de pédopornographie,
00:35:42 j'ai parlé de pornographie. - Elle est interdite.
00:35:44 - C'est déjà pas mal. - Elle est interdite déjà,
00:35:46 donc elle est pas moins interdite sur le web qu'ailleurs,
00:35:48 il suffit de le faire appliquer. - Oui, mais sauf que l'accès
00:35:50 à la pornographie est très aisé.
00:35:52 La limitation... Par exemple, autre
00:35:54 mesure que je voulais vous proposer,
00:35:56 c'est l'accès
00:35:58 interdit avant 15 ans
00:36:00 aux réseaux sociaux.
00:36:02 Est-ce que ça, ça vous semble
00:36:04 pertinent ou pas ?
00:36:06 - Interdit, mais interdit, ne me semble pas pertinent.
00:36:08 - Mais c'est pas la même chose, c'est aux parents
00:36:10 de surveiller leurs enfants. - Ben voilà, c'est tout.
00:36:12 - Interdit, non, j'en ai marre de...
00:36:14 - Mais quand vous voyez... - On ne surveille pas
00:36:16 les enfants... - Quand vous voyez qu'aujourd'hui,
00:36:18 quand il fait chaud, vous avez des annonces
00:36:20 publicitaires du gouvernement qui nous expliquent
00:36:22 qu'il faut nous rafraîchir avec de l'eau...
00:36:24 - C'est insupportable. - Ben je sais pas, moi,
00:36:26 je sens que, quand j'étais jeune... - C'est infantilisation, ça.
00:36:28 - M. Giscard d'Estaing ne venait pas à la télé
00:36:30 nous expliquer qu'il fallait prendre de l'eau quand il fait chaud,
00:36:32 ou mettre un pull quand il fait froid.
00:36:34 Mais vous voyez, on est dans un système où, effectivement,
00:36:36 l'État a tellement pris une emprise sur la société,
00:36:38 qu'on devient presque décérébré, et donc, voilà.
00:36:42 - Vous avez entendu un truc qui m'exaspère,
00:36:44 c'est les publicités, là, maintenant. Chaque fois qu'il y a
00:36:46 une publicité, après, vous avez un truc pour vous expliquer
00:36:48 qu'il faut rembourser les prêts, que... Maintenant, on vous fait
00:36:50 des pubs pour les voitures en vous disant qu'il ne faut pas les utiliser.
00:36:52 - Oui, oui. - Vous avez remarqué, ça ?
00:36:54 - C'est incroyable, ça. - On fait des pubs pour l'automobile, on vous dit
00:36:56 "Ah non, n'utilisez pas." - Voilà. - Pas pour les trajets de...
00:36:58 - On va continuer comme ça jusqu'à quand ? Enfin...
00:37:00 - C'est l'Union soviétique, je viens juste de vous dire.
00:37:02 - Et pourtant, Laurent Isard, il y a une chose que,
00:37:06 quand j'ai dit "interdiction d'accès", c'est une des propositions de la loi,
00:37:10 "interdiction d'accès aux mineurs de moins de 15 ans aux réseaux sociaux",
00:37:14 vous avez dit "c'est inapplicable". - Non, mais c'est pas faisable.
00:37:16 - Pourquoi ? - Tout simplement parce que,
00:37:18 autant, je vous rejoins tout à fait sur le fait qu'il ne faut pas
00:37:20 infantiliser les adultes, mais grave, on parle de mineurs,
00:37:22 on parle de mineurs de moins de 15 ans.
00:37:24 Moi, j'ai trois enfants, je vois bien que...
00:37:26 - Qui ont quel âge ? - Alors, la plus jeune,
00:37:28 elle a un peu plus de 16 ans, donc...
00:37:30 - Elle a un téléphone ? - Mais bien sûr, bien sûr.
00:37:32 - Bon, voilà, donc ça, c'était le contrôle qu'on utilisait pour les enfants.
00:37:34 - Mais c'est quasiment, on ne peut pas faire autrement.
00:37:36 Bon, la réalité, c'est quoi ? C'est qu'aujourd'hui,
00:37:38 les jeunes, ils communiquent tout le temps avec leur téléphone,
00:37:40 ils sont tout le temps sur les réseaux sociaux.
00:37:42 Et si on veut essayer d'interdire ça, ça va être extrêmement compliqué.
00:37:45 Moi, je sais que dans l'établissement dans lequel je travaille,
00:37:47 il y a eu une tentative pour le faire, on a arrêté parce que c'était injouable.
00:37:50 Je veux dire, c'est une forme nouvelle de communication pour les jeunes,
00:37:54 et aujourd'hui, impossible de revenir là-dessus.
00:37:57 Ça serait un retour en arrière, et à la limite, si on l'appliquait à certains jeunes,
00:38:00 ils seraient totalement marginalisés, immédiatement.
00:38:02 Donc, ça, c'est une mesure qui me paraît tout à fait inapplicable.
00:38:06 - Mais quel est le bon âge, alors ? Parce qu'on peut quand même se dire
00:38:08 que sur les réseaux sociaux, là, on peut parler de pédopornographie,
00:38:12 il y a des jeunes filles qui sont draguées par des effets
00:38:15 qui se révèlent être des hommes de 60 ans.
00:38:17 - Mais là, c'est de la délinquance.
00:38:20 Là, la personne est un délinquant.
00:38:22 - Oui, mais c'est parce que cette jeune fille de 12-13 ans est sur ce réseau
00:38:25 qu'elle se fait draguer.
00:38:26 - Mais c'est pas la réglementation du web qui va changer quelque chose.
00:38:29 C'est d'appliquer la loi contre les pédos criminels.
00:38:32 C'est tout. C'est pas la réglementation du web.
00:38:35 Maintenant, par exemple, sur la pornographie, là où, effectivement,
00:38:37 peut-être qu'il faudrait un contrôle plus fort pour contrôler l'âge des gens
00:38:41 qui vont visionner des sites pornographiques.
00:38:44 Bon, mais ça ne justifie pas 50 pages de loi.
00:38:47 À la limite, vous dites qu'il faut présenter une pièce d'identité
00:38:49 pour pouvoir avoir accès à un site pornographique.
00:38:51 - C'est pas si simple. On parle de contrôle via la carte de crédit.
00:38:55 - D'accord, mais là, la loi serait beaucoup plus spécieuse
00:38:58 que tout ce fatras qu'on nous a balancé sur tous les...
00:39:02 - Vous savez quel serait, a priori, d'après les acteurs du web,
00:39:05 le meilleur moyen de contrôler l'âge ?
00:39:07 C'est pas la carte d'identité, parce que ça, ça s'imite.
00:39:10 - C'est la reconnaissance sociale.
00:39:12 - Non, c'est la carte de crédit.
00:39:14 Parce qu'une carte de crédit est identifiée avec une personne.
00:39:18 Pas d'argent. Il n'y aurait pas de débit d'argent,
00:39:21 puisque ces sites resteraient gratuits.
00:39:23 Mais la carte d'identité permettrait de contrôler la carte de crédit.
00:39:27 - Vous risquez de retomber dans une autre arnaque.
00:39:30 C'est de présenter la carte de crédit à un site pornographique véreux
00:39:34 qui finirait par prélever de l'argent dessus.
00:39:36 Bon, attendez. Moi, vous voyez bien que tout ça...
00:39:38 - Oui, mais c'est des espérances que vous dites, Olivier Piacentini.
00:39:40 - Vous même, vous le dites.
00:39:41 - Ce truc-là, c'est le Far West.
00:39:43 Tout le monde vole les chevaux des autres
00:39:46 et tout le monde se tire dessus et on ne fait rien.
00:39:48 - Franck, excusez-moi, mais je vais quand même vous dire quelque chose.
00:39:51 Bien sûr qu'il y a des problèmes sur Internet.
00:39:53 Comme il y a des problèmes sur la chaussée, sur la voie publique, sur la route.
00:39:57 - Mais pardon, moi, je traverse en personne, on me tire dessus.
00:40:00 - Bon, ce que je veux dire par là, c'est que,
00:40:03 qui est une réglementation, mais toute cette réglementation
00:40:06 qui touche Internet est en fait une réglementation
00:40:09 qui est dans la loi, déjà.
00:40:11 C'est-à-dire, c'est des cas d'arnaques,
00:40:13 d'usurpation d'identité, de vol, etc.
00:40:16 Bon, l'Internet, l'avantage d'Internet, c'est la liberté.
00:40:20 C'est-à-dire qu'on peut s'exprimer comme on veut,
00:40:22 créer des médias comme le nôtre ici,
00:40:25 qui est un média indépendant, qui n'est plus...
00:40:27 Ces médias qui ont besoin, je dirais, d'avoir une autorisation
00:40:31 pour pouvoir émettre sur les réseaux hertziens
00:40:33 ou sur les ondes radiophoniques.
00:40:36 Bon, eh bien, tout ça, moi, je pense que c'est ça qu'il faut préserver
00:40:39 parce que les gens en ont vraiment besoin.
00:40:41 Parce que sans cela, les gens se sentiraient désinformés,
00:40:44 soumis en fait à une doxa qui viendrait d'on ne sait où,
00:40:48 pourquoi pas de l'Union Européenne.
00:40:49 Et je pense que le bienfait qui est là est bien supérieur
00:40:53 aux inconvénients qui existent et qui ne seront jamais résolus
00:40:57 par une nouvelle loi, mais simplement par la mise en application
00:41:01 des moyens qui permettront d'appliquer les nouvelles lois.
00:41:03 – C'est le mot de la fin pour ce sujet.
00:41:05 – Comment je vois les choses ?
00:41:06 – Merci Olivier Piacentini qui veut une partie du Far West, encore.
00:41:10 Mais j'entends, j'entends.
00:41:12 – Mais c'est la vie, dans la vie il y a du risque, vous savez ce que je veux dire.
00:41:15 Vous rentrez dans une voiture, vous risquez de mourir
00:41:18 et vous traversez la voie publique aussi, donc à un moment donné…
00:41:20 – Ce qui gêne, c'est qu'effectivement, l'Internet et le web
00:41:23 soient des espaces de liberté et ça gêne, c'est sûr tout ça.
00:41:26 Parce qu'on parle beaucoup de la criminité sur le web,
00:41:28 mais ça représente quoi par rapport à l'usage du web ?
00:41:31 – Allez !
00:41:32 – Et surtout l'Union Européenne.
00:41:33 – Chacun ses marottes.
00:41:35 Allez, on se retrouve dans 2-3 secondes avec le troisième et dernier sujet.
00:41:39 – Tout de suite.
00:41:40 – Retrouvez et achetez les livres des invités de TVL
00:41:44 dans la boutique de votre chaîne sur TVL.fr
00:41:50 [Sonnerie de cloche]
00:41:57 – Ce sujet c'est les célébrations, les fêtes religieuses, les commémorations guerrières.
00:42:03 Est-ce qu'il n'y en a pas un petit peu trop ?
00:42:05 Et mon petit chapeau c'est, il n'y a plus un survivant de la Première Guerre Mondiale,
00:42:10 ils sont tous morts, c'est assez récent d'ailleurs.
00:42:13 Il y a peu de survivants, de combattants, de déportés.
00:42:17 Est-ce que tout ça, ces célébrations des deux guerres mondiales,
00:42:22 est-ce que ça a toujours lieu d'être ?
00:42:24 Est-ce qu'on célèbre toujours les victoires de Napoléon ?
00:42:27 Je suis certain qu'on les célébrait au 19ème siècle.
00:42:31 J'aurai des exemples à vous donner de fêtes qui ont été supprimées.
00:42:34 Et puis on peut même aller vers les fêtes religieuses.
00:42:37 Est-ce que certaines ont encore du sens ?
00:42:40 Est-ce que tout le monde sait ce que c'est que la Somption ?
00:42:44 Le 15 août c'est aussi l'anniversaire de Napoléon en repassant.
00:42:47 – Vous avez décidé de vous provoquer le 15 août.
00:42:49 – Bien sûr que j'ai décidé de vous provoquer.
00:42:51 – Vous allez devoir y croire sur le dos.
00:42:53 – Oui, oui, oui, ok, les camps, bon.
00:42:55 Quand on aura plus d'anonymat sur Internet, je serai content.
00:42:58 Il y a plein d'autres fêtes comme ça, qu'on pourrait remettre en question.
00:43:02 Mon sujet c'est, est-ce qu'on n'est pas en train de faire perdre de l'énergie au pays ?
00:43:07 Est-ce qu'alors que l'on cherche à mettre tout le monde au travail,
00:43:11 répandre la paresse à travers les fêtes religieuses et les commémorations,
00:43:17 est-ce que ce n'est pas excessif ?
00:43:19 Et celui qui s'y colle c'est Philippe Ferré.
00:43:24 – Oui, non, la paresse, j'y pensais justement quand on parlait du RSA tout à l'heure.
00:43:29 Là effectivement c'était un sujet, c'était un thème qu'il fallait aborder.
00:43:34 Là il ne s'agit pas de ça, il s'agit de respecter les traditions.
00:43:39 Et de respecter aussi en ce qui concerne les dates de fin de guerre,
00:43:48 c'est aussi respecter les morts, les nombreux morts, les millions de morts
00:43:55 qui ont souffert pendant cette guerre.
00:44:00 Moi je suis un fervent défenseur de ces dates et de respecter ces dates,
00:44:07 pour plusieurs raisons.
00:44:08 D'abord parce que c'est un devoir de mémoire,
00:44:11 mais aussi parce que c'est pour les jeunes générations,
00:44:14 leur montrer à chaque fois, et on ne le fait pas assez d'ailleurs,
00:44:17 parce qu'on parle souvent effectivement à ces dates de fêtes,
00:44:21 de week-ends sympathiques etc.
00:44:24 Non, il faudrait leur rappeler ce que c'est, à quoi ça correspond.
00:44:28 Il y a beaucoup de gens maintenant, vous aviez raison de le dire,
00:44:30 qui ne savent plus ce que c'est.
00:44:32 Le 11 novembre, ça devient quand même un peu flou.
00:44:35 Oui, absolument. Or c'est extrêmement important.
00:44:38 Et moi je crois qu'il faut marteler, marteler et garder ces dates.
00:44:42 Et vous parliez des guerres napoléoniennes,
00:44:46 mais je pense qu'on pourrait effectivement célébrer une victoire napoléonienne
00:44:53 Pourquoi pas, pourquoi pas.
00:44:56 Si nous étions anglais...
00:44:57 Je suis en train de vous proposer d'en supprimer,
00:44:58 vous êtes en train de me dire qu'il faut en ajouter.
00:45:00 Si nous étions anglais, nous le ferions.
00:45:03 Oui.
00:45:04 Donc par conséquent, non, je crois qu'il faut absolument respecter ces dates,
00:45:08 c'est très important.
00:45:09 Sur les questions religieuses, là encore c'est une question de tradition.
00:45:15 Personnellement je ne suis pas croyant,
00:45:19 mais je respecte, d'abord j'ai le sentiment que la République a intégré en elle-même
00:45:27 toute cette chrétienté qui a été à l'origine de la création de l'État.
00:45:33 Elle a intégré ça, je trouve ça très bien et il faut le conserver,
00:45:38 d'autant que cette République est menacée par d'autres religions
00:45:43 qui souhaitent non seulement prendre la place,
00:45:46 mais prendre la place politique de la République.
00:45:50 Donc ces dates sont presque un signe de résistance pour vous ?
00:45:55 Elles peuvent, elles sont un signe de résistance, oui.
00:45:59 Tariq Dali.
00:46:00 Vaste sujet.
00:46:03 D'abord je ne mets pas du tout sur le même plan les fêtes religieuses
00:46:08 qui relèvent d'une tradition de notre civilisation
00:46:11 et auquel je pense que la France doit s'accrocher encore davantage aujourd'hui que jadis.
00:46:18 Maintenant qu'elle est menacée par d'autres civilisations,
00:46:22 d'autres cultures et d'autres religions.
00:46:25 D'ailleurs je fais remarquer que la France est le seul pays d'Europe
00:46:28 où on ne célèbre pas le Vendredi Saint.
00:46:31 Vous remarquerez que la bourse est fermée.
00:46:33 Vous aussi vous voulez en rajouter ?
00:46:35 On va se combler au Stérilis avec Chevrier et le Vendredi Saint avec Dali.
00:46:40 Je vais y venir, oui absolument, le Vendredi Saint il est férié dans toute l'Europe,
00:46:44 pourquoi pas en France.
00:46:45 Bon, ça c'était un peu une plaisanterie.
00:46:47 Mais sur le fond je pense que je ne mets pas sur un même plan
00:46:52 les fêtes religieuses et les commémorations des guerres.
00:46:56 Sur les commémorations des guerres, je rappellerai M. Giscard d'Estaing
00:47:01 qui avait eu une bonne idée mais qui a été très très mal expliquée,
00:47:05 mal prise et il ne l'a pas faite au bon moment.
00:47:07 Moi je suis d'une génération qui allait à l'école le 8 mai.
00:47:11 C'est-à-dire que le général de Gaulle qui connaissait son sujet,
00:47:15 excusez-moi il connaissait mieux que nous tous,
00:47:17 n'avait pas voulu faire du 8 mai, un jour férié.
00:47:20 Ce n'était pas férié, pourquoi ?
00:47:22 Parce que voilà, le 8 mai on nous a bien aidés quand même.
00:47:26 Et Giscard d'Estaing avait dit "puisque c'est comme ça,
00:47:32 on va faire un journée de commémorations de toutes les guerres
00:47:36 et ça sera le 11 novembre puisqu'il existait en Galle".
00:47:38 Ça a été très mal pris par les anciens combattants
00:47:40 parce que ceux de 1914 ils en restaient encore à l'époque,
00:47:43 mais ceux de 1945 ils étaient tous là encore à l'époque.
00:47:45 Donc ça a été très très mal pris,
00:47:47 mais Théran s'est engouffré dans la brèche et il a inventé un ce jour férié.
00:47:50 Aujourd'hui, et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait de ce jour férié ?
00:47:54 Et c'est pour ça que je considère que le sujet est important.
00:47:57 C'est qu'on utilise, on instrumentalise ces jours-là
00:48:00 pour faire de la politique aujourd'hui.
00:48:02 – Mais ça ça a toujours été le cas, on t'a réglé ?
00:48:04 – Non, non, non, c'est vraiment détestable.
00:48:06 Excusez-moi, moi je me rappellerai toujours cette campagne électorale de 2017
00:48:10 qui était vraiment truquée, excusez-moi, on a saboté un candidat.
00:48:15 Et M. Macron, qu'a-t-il trouvé de mieux à faire
00:48:18 entre les deux tours de la présidentielle de 2017 ?
00:48:21 D'aller à Horadour-sur-Glade pour montrer du doigt son adversaire,
00:48:25 en la traitant en gros de tous les noms.
00:48:27 – C'était vraiment une diffamation honteuse.
00:48:30 – C'est une instrumentalisation.
00:48:32 Donc si on fait des commémorations pour les instrumentaliser aujourd'hui,
00:48:35 je suis opposé à ça.
00:48:37 Donc voilà, alors le 8 mai, pourquoi pas.
00:48:39 Est-ce qu'on remplace le 11 novembre par le 8 mai
00:48:41 parce qu'il n'y a plus de poilus du 11 novembre ?
00:48:43 J'y suis pas particulièrement favorable.
00:48:45 En revanche, l'idée de Austerlitz et du 2 décembre, pourquoi pas.
00:48:48 Le 2 décembre, une victoire napoléonienne, de toute façon il n'y en a plus.
00:48:51 On ne pourra pas l'instrumentaliser,
00:48:53 on pourra en tout cas plus difficilement l'instrumentaliser à des fins politiques.
00:48:56 Et à ce moment-là, pardon ?
00:48:58 – Alors, coup d'État quand même.
00:49:00 – Mais c'est pas de 1805, je ne parle pas de 1805.
00:49:02 – La confusion et l'instrumentalisation, on ne sera pas sceptiques.
00:49:04 – Mais on pourrait effectivement…
00:49:06 Mais mettre les fêtes religieuses, les fêtes religieuses chrétiennes,
00:49:10 sur le même plan que les batailles, je trouve ça un peu abusif.
00:49:14 – Alors, je vais remettre au moins une pièce dans le Noura,
00:49:17 mais à mon avis beaucoup plus.
00:49:19 J'ai lu des propositions qui consistent à dire,
00:49:21 faisons une fête religieuse un jour par an,
00:49:24 qui va célébrer l'ensemble des religions,
00:49:27 donc catholiques, protestants, les chrétiens, les musulmans, les juifs.
00:49:32 – Les catholiques, les protestants, c'est pas grave.
00:49:34 – Oui, oui, j'ai un peu ma fourche à langue.
00:49:36 Bien, donc une journée pour célébrer ces religions,
00:49:39 qui serait un moment œcuménique, un moment d'explication,
00:49:42 un moment pédagogique, et puis un autre jour,
00:49:45 qui est un peu la reprise de ce que l'avait proposé le président Giscard d'Estaing,
00:49:48 c'est un jour pour célébrer les victoires de la France
00:49:51 et les raisons pour lesquelles ce pays est libre.
00:49:53 – Vous confondez, vous confondez.
00:49:55 – Non, non, non, non, non, non, non, non.
00:49:57 – Vous confondez les aléas de l'histoire
00:49:59 et une civilisation multiséculaire millénaire.
00:50:02 Je ne suis pas d'accord.
00:50:04 – Alors, il y en a deux qui n'ont pas parlé.
00:50:06 – Je pense que nous subissons actuellement un processus extrêmement violent
00:50:11 de destruction de tout ce qui constitue le socle culturel,
00:50:15 historique de notre société.
00:50:17 Et ce n'est pas seulement le wokisme et les attaques récentes,
00:50:21 ça remonte à beaucoup plus loin.
00:50:23 Ceux qui ont lu un petit peu Foucault, Deleuze, Derrida, Tusser, comprendront.
00:50:29 Bon, ces attaques, elles sont d'une violence extrême.
00:50:32 On veut détruire tout ce qui constitue notre société aujourd'hui.
00:50:35 Alors, moi je pense que supprimer des faits, ça participe à ce processus, si vous voulez.
00:50:40 Et c'est pour ça aussi qu'il faut les conserver.
00:50:42 Je regrette profondément qu'on n'ait pas, on parlait de l'Union européenne,
00:50:47 bon, à gaga, il faut faire avec,
00:50:49 mais je regrette qu'on n'ait pas inscrit dans la constitution européenne
00:50:52 les racines chrétiennes de l'Europe.
00:50:55 Parce que faute...
00:50:56 - Chirac s'y est opposé.
00:50:57 - Voilà, c'est Chirac qui s'est opposé.
00:50:58 Faute d'inscription et donc de support juridique.
00:51:01 Pourquoi demain, dans un cadre de laïcité,
00:51:05 des associations musulmanes ne proposeraient pas qu'il y ait une fête pour l'haïd
00:51:09 ou pour les autres religions, vous voyez ?
00:51:11 Alors, le risque, si vous voulez, c'est un risque finalement d'une société
00:51:15 qui soit complètement déstructurée, communautarisée.
00:51:18 Et je pense que le maintien des fêtes, c'est une espèce de rempart
00:51:22 contre cette évolution.
00:51:23 - D'accord.
00:51:25 - Je suis entièrement d'accord avec ce qui vient d'être dit.
00:51:28 Je pense que toujours de remettre en cause tout ce qui fonde le socle
00:51:32 de nos vies quotidiennes, de nos traditions,
00:51:35 c'est une volonté de déstabiliser les gens dans leur rapport avec la nation,
00:51:40 dans leur rapport avec tout ce qui constitue notre environnement
00:51:43 à la fois national, historique, spirituel.
00:51:46 Moi, je vais vous dire très clairement, les deux fêtes,
00:51:50 donc 11 novembre et 8 mai, le 11 novembre, c'est la défense de la nation
00:51:56 face à l'agression d'un pays étranger et c'est la dernière grande victoire
00:52:00 de l'armée française.
00:52:02 Donc il faut la célébrer et vous me dites qu'il n'y a plus de poilus, c'est vrai.
00:52:06 Mais ils sont quand même dans nos mémoires, parce que moi,
00:52:08 mon arrière-grand-père a été décoré de la Légion d'honneur
00:52:11 pour son action, je dirais, pendant la guerre de 14.
00:52:14 Je l'ai toujours dans ma mémoire, pour moi, il vit toujours.
00:52:17 - Est-ce qu'il ne suffit pas d'avoir les monuments morts ?
00:52:19 - Non, il ne suffit pas, parce qu'on les délève.
00:52:21 - On en voit partout des monuments morts, chaque village en a un.
00:52:23 - Non, il faut célébrer la dernière victoire, la dernière grande victoire
00:52:26 de l'armée française.
00:52:27 Il faut célébrer également 1945, parce que beaucoup de nos parents,
00:52:33 de nos grands-parents y ont participé, ils ont contribué
00:52:36 à la libération de notre pays.
00:52:38 Et donc, il faut leur rendre hommage, parce qu'ils se sont sacrifiés
00:52:41 comme nos générations à nous n'auraient jamais été capables de le faire,
00:52:44 enfin, apparemment, hein.
00:52:46 Donc, il faut maintenir, je pense, ces traditions,
00:52:48 et rappeler aux jeunes générations d'où ils viennent,
00:52:51 pourquoi ils sont là, pourquoi ils ont cette liberté,
00:52:54 pourquoi ils ont cette nation qui est encore,
00:52:57 qui a encore les oripeaux de sa grandeur et de sa prospérité.
00:53:00 - Est-ce que les... - Quant au fait religieuse,
00:53:02 quant au fait religieuse, la France est catholique dans son essence.
00:53:06 C'est-à-dire que la société française est fondée sur l'esprit du catholicisme
00:53:10 et même les gens qui ne sont pas catholiques ne le savent pas,
00:53:13 mais en réalité le sont, de façon subliminale.
00:53:16 Donc, ces histoires de fêtes œcuméniques, moi je ne sais pas,
00:53:20 moi j'ai ma religion à moi, j'ai pas envie de partager celle des autres,
00:53:23 je la respecte, vous voyez, je vois des croyants qui fêtent leur fête,
00:53:27 il n'y a pas de problème, il n'y a pas de souci,
00:53:29 mais c'est à chacun de célébrer sa propre religion
00:53:32 avec ses propres fêtes traditionnelles.
00:53:34 Moi, je ne suis pas persuadé que les musulmans ou les juifs
00:53:36 aient envie d'avoir une fête œcuménique,
00:53:38 parce qu'ils ont envie de pratiquer leur religion, pas la nôtre.
00:53:42 Et c'est pas forcément... On peut très bien partager la joie des musulmans
00:53:46 le jour de l'Aïd, parce qu'on les connaît, qu'on a envie, mais...
00:53:49 - Olivier, je vous coupe, mais les fêtes, vous le disiez tout à l'heure,
00:53:53 c'est éminemment politique. Pendant la révolution française,
00:53:57 on a célébré, on a supprimé, pardon, la fête du roi,
00:54:01 on a célébré l'être suprême, c'est à peu près Napoléon qui en 1810
00:54:07 a décidé de faire un petit peu troubler quand même de notre histoire.
00:54:10 - Mais là, on n'a pas de révolution, là.
00:54:12 Mais Franck, c'est une révolution. Là, on n'est pas en phase de révolution.
00:54:15 - Ceux établiras ont passé. - Vous voyez, on n'est pas en phase de révolution.
00:54:18 Pourquoi les fêtes catholiques sont célébrées dans le calendrier
00:54:22 par la République ? Parce que la République sait très bien
00:54:25 que c'est le christianisme qui a fondé la société française
00:54:30 et la société occidentale.
00:54:32 - J'ai regardé les fêtes qui ont été supprimées.
00:54:36 En 1905, on a supprimé une grande fête qui était célébrée partout,
00:54:40 c'est la fête des conscrits.
00:54:42 Chaque village faisait une journée de célébration des conscrits.
00:54:46 - Oh, mais... - Ça vous rappelle quelque chose ?
00:54:49 - Non, pas du tout, mais pourquoi pas ? - Mais pourtant, c'est bien le reflet.
00:54:53 - Il n'y a plus de conscrits. - Il y en a moins, on les célèbre moins.
00:54:56 - Voilà, mais ça, c'est une commémoration. - 14-18, on supprime.
00:55:00 - Les conscrits, c'est une chose. Donc, on célébrait des personnes.
00:55:03 Là, on ne célèbre pas des personnes, on célèbre une date de notre histoire
00:55:07 où nous avons vaincu un agresseur en 1918 qui menaçait la défense de notre nation.
00:55:12 - L'idée sur laquelle on célébrerait l'armée française qui nous défend, pourquoi pas,
00:55:15 plutôt que... Moi, je ne suis pas sur cette ligne-là.
00:55:18 Plutôt que l'armée française qui défend la France, qui défend la nation,
00:55:21 plutôt que de célébrer une date particulière, je ne suis pas forcément opposé.
00:55:25 Voilà. Bon. Mais en revanche... - Mais non, mais sur les 14-18,
00:55:29 quelle est l'urgence de faire ça, d'abord ?
00:55:32 Est-ce qu'il y a besoin de remettre en cause tout ça ?
00:55:35 - Ah non, mais là, nous sommes dans le macronisme complet.
00:55:37 C'est que, quand on parle de ça, on ne parle pas de nos sujets. On n'est pas d'accord.
00:55:39 - Oui, mais entre nous... - Il n'y a pas de... Comprenez-moi bien.
00:55:43 Il n'y a pas de proposition de loi, il n'y a pas de projet.
00:55:46 C'est une pensée que j'ai eue... - Le sujet revient.
00:55:48 Non, mais vous avez raison. Le sujet revient. - Vous l'aviez déjà dit.
00:55:51 - Mais si, le sujet revient. Il y a 20 ans, lorsque...
00:55:55 D'ailleurs, on est beaucoup voulu, j'ai trouvé que... Bon. Bref.
00:55:59 Lorsque Raffarin a inventé cette histoire de faire travailler un jour gratuitement
00:56:03 pour les vieux qui avaient souffert de la canicule,
00:56:07 le premier jour férié qui était venu à l'idée de beaucoup de gens,
00:56:11 c'était de supprimer le 8 mai, justement. Revenir au statu quo hanté d'avant Mitterrand.
00:56:15 Mais qu'est-ce qu'on a fait ? On a supprimé la fête chrétienne du lundi de Pentecôte.
00:56:19 Là, c'était pas... Elle est revenue, c'est très bien.
00:56:22 - Non, mais vous savez, vous l'avez avoué, Franck, au début du sujet,
00:56:27 c'est que vous voulez... - J'ai avoué.
00:56:29 - Vous avez dit qu'en fait, cette idée vous est devenue parce qu'au mois de mai,
00:56:33 il y a beaucoup de ponts et que ça dégrade, je dirais, le travail.
00:56:37 Mais enfin, quand on est le pays des Trumps, Strickers, si on veut remettre les gens au travail
00:56:41 un peu plus, il n'y a pas besoin des jours fériés, vous voyez.
00:56:43 Il suffit de remonter un petit peu l'âge légal du temps de travail,
00:56:47 qui est le plus faible d'Europe, et nettement.
00:56:49 - Vous voulez bien, après les retraites, vous voulez apaiser la nation, vous, hein.
00:56:53 Ça me sent bien que vous êtes... - Moi, je voudrais une société...
00:56:55 - Vous voudriez dire un mot à... - Moi, je pense que les Français sont aussi capables que les autres,
00:56:59 et donc, ils doivent travailler comme les autres, c'est-à-dire, je dirais,
00:57:03 être à peu près dans les mêmes normes en termes de départ à la retraite et temps de travail hebdomadaire.
00:57:07 - D'accord. - Mais dans ce pays, on dirait que quand on veut que les gens travaillent,
00:57:10 on dirait qu'on va les mettre en esclavage.
00:57:12 Vous savez, le travail, c'est un bien, hein.
00:57:15 Le travail de chacun profite à la société, et je pense que ça profite aussi à la personne.
00:57:19 - Est-ce que ce sera le mot de la fin ou quelqu'un veut ajouter une...
00:57:22 - Une chose, je vous disais tout à l'heure. - Laurent Isard.
00:57:24 - Comment le mot de la fin ? Laurent ? - Vous disiez tout à l'heure qu'il fallait,
00:57:27 effectivement, remettre en question, peut-être, ces dates, parce qu'il n'y avait plus de témoins.
00:57:31 Moi, je pense au contraire, si vous voulez. C'est justement parce qu'il n'y a plus de témoins
00:57:34 qu'il faut garder ces commémorations, et il faut que les jeunes générations connaissent leur histoire,
00:57:38 connaissent leur passé, et y adhèrent. C'est ça qui est très important.
00:57:41 - Écoutez, messieurs, je voulais vous remercier d'avoir résisté à mes provocations.
00:57:45 Parce que j'avais mis ce sujet, et je l'ai bien alimenté,
00:57:49 et je me suis creusé la tête pour vous inventer des solutions farfelues.
00:57:54 Vous n'y avez pas cédé. Bravo. Je vous propose de le retrouver dans quelques secondes,
00:57:59 parce que Ignace a crayonné comme un forcené pour voir le fruit de son cerveau malade.
00:58:05 À tout de suite.
00:58:07 [Musique]
00:58:26 - J'ai le fruit du travail de cet homme malade derrière sa petite lumière, Ignace.
00:58:33 - Allez. Laurent Isard. "Les fêtes chrétiennes, c'est l'âme de la France,
00:58:37 et je ne souhaite pas qu'on perde notre âme." Très grandiose.
00:58:41 - Bravo. - Piacentini. Il y en a toujours un.
00:58:45 C'est celui avec lequel on n'a pas envie de voyager en blabla-car par exemple.
00:58:49 Là, aujourd'hui, c'est Piacentini. "Pour la liberté sur le web, sinon on nous confisque la vérité."
00:58:55 - Je suis un bête noire, Ignace. - C'est ça. La vérité sur le web, comme chacun sait.
00:59:01 Tariq Dali. "Trop nombreux à toucher le RSA, trop d'allocataires, tue les allocations."
00:59:08 Oui, c'est bien synthétisé, Ignace. Merci.
00:59:11 Macron. Très doct. Le doigt vers le ciel.
00:59:15 "15-20 heures de travail par semaine pour les allocataires du RSA, comme ça ceux qui ne sont rien..."
00:59:21 Je trouve que c'est le plus joli des cinq.
00:59:23 "Comme ça ceux qui ne sont rien pourront être un peu quelque chose."
00:59:29 Pardon. Très drôle.
00:59:31 Oh, j'adore ce juge. J'avoue que c'est gros carreau.
00:59:35 "Législation web, un bon moyen aussi de museler le politiquement incorrect."
00:59:41 - Ok. Vous l'aviez dit. - C'est l'objectif.
00:59:45 Et là, on a un salafiste, encore un de ceux avec lequel on n'a pas envie de voyager en voiture.
00:59:50 "Peut-on inclure de nouvelles fêtes ? Si le peuple est assez moutonnier, on pourrait demander l'obtention de l'Aïd El-Kébir."
00:59:57 Oui, bien sûr. Ok. C'est pas gagné, quand même, ça.
01:00:01 Et là, c'est moi.
01:00:02 "Franck Tanguy, pas opposé au calendrier des saints et à leur héritage, l'occasion de vous rappeler, mes frères, que si on vous clashe la joue droite,
01:00:11 tendez la joue gauche."
01:00:13 Oui ! Absolument.
01:00:16 "Tanguy, le distributeur de baffes."
01:00:18 Très bien. Et alors là, on a un chevrier, mais un chevrier pas fini.
01:00:23 Tant pis, on vous finira une autre fois, Philippe.
01:00:25 "Notre calendrier, c'est la France et la foi en la France. Je l'ai chevrier au cœur."
01:00:31 - Ah ! - À mon avis, vous l'avez fait, quand même, déjà.
01:00:34 - Très bien, très bien. - Elle est bien, hein ?
01:00:36 On va lui demander de finir le dessin et je vais vous l'offrir personnellement.
01:00:39 Merci, Ignace.
01:00:41 Mesdames et messieurs qui nous regardez, on se retrouve dans 15 jours avec une fine équipe de beaux sujets.
01:00:47 D'ici là, faites des enfants.
01:00:50 Voilà, ce sera mon mot de la fin à chaque fois, maintenant.
01:00:52 À très vite. Au revoir.
01:00:54 (Générique)
01:00:57 Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandée