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  • il y a 3 ans
Dans son édito du 09/05/2023, Gauthier Le Bret revient sur la possibilité que la réforme des retraites saute le 8 juin

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Transcription
00:00 C'est un sérieux caillou dans la chaussure du gouvernement.
00:03 Le 8 juin prochain, le groupe Liott, Liberté et Territoire,
00:07 va tenter d'abroger la réforme des retraites.
00:09 Oui, oui.
00:10 Les 20 députés de ce groupe se réunissent aujourd'hui
00:12 pour préparer leur plan de bataille.
00:13 Gautier Lebret, comment ça va se passer ?
00:15 Alors, ça empêche de tourner la page de la réforme des retraites au gouvernement.
00:18 Alors, on rappelle ce que c'est qu'une journée de niche parlementaire.
00:21 Pendant une journée jusqu'à minuit.
00:23 À minuit, ça s'arrête quoi qu'il arrive.
00:25 Un groupe peut fixer l'agenda des débats.
00:27 Et donc, le 8 juin, ça sera autour du groupe Liott,
00:30 après le groupe RN, Les Républicains et la France Insoumise notamment.
00:33 Et tout en haut de leur niche, ils vont proposer l'abrogation.
00:37 Ils doivent en discuter ce matin, soit de la réforme des retraites,
00:40 soit de la mesure d'âge sur les 64 ans.
00:44 Alors, évidemment, ça ne tombe pas bien du tout pour le gouvernement,
00:46 parce qu'en plus, vous l'avez noté dans votre calendrier,
00:48 c'est le 8 juin et deux jours avant, le 6,
00:51 vous avez une nouvelle mobilisation de l'intersyndicale.
00:54 Donc, évidemment, ça sera un facteur de mobilisation.
00:56 Cette journée du 8 pour l'intersyndicale, pour le 6,
00:59 mais également pour les journées qui suivent, surtout,
01:02 et c'est possible, si cette mesure,
01:04 et bien cette proposition de loi est votée par l'Assemblée nationale.
01:07 Alors, rapidement, ça peut ne jamais aboutir,
01:10 même si l'Assemblée vote cette proposition.
01:12 Voilà, alors c'est ça qui est paradoxal
01:14 et qui pourrait renforcer le sentiment de crise démocratique,
01:17 car il y a une majorité pour voter cette proposition de loi Liott à l'Assemblée.
01:22 Si on prend les mêmes qui ont empêché le gouvernement
01:24 de faire voter son texte et qu'ils l'ont contraint d'utiliser un 49-3,
01:28 il y a une majorité.
01:29 Mais pour que cette proposition soit adoptée définitivement,
01:32 il faut que ça passe au Sénat.
01:34 Le Sénat n'est pas obligé de l'inscrire à l'ordre du jour.
01:36 Il faut ensuite une commission mixte paritaire
01:38 où sénateurs et députés tentent de se mettre d'accord
01:40 et qui convoquent la commission mixte paritaire, la fameuse CMP.
01:44 Ce sont les deux présidents,
01:45 c'est-à-dire Yael Brown-Pivet et Gérard Larcher.
01:47 Et on sait très bien que les deux sont favorables à la réforme des retraites.
01:50 Alors, que vont faire la NUPES et les Républicains ?
01:52 La NUPES, c'est très clair, ils vont voter la proposition du groupe Yacht.
01:55 Ils n'ont même qu'au signataire de cette proposition.
01:58 Et les Républicains, ils vont faire comme à chaque fois,
02:00 sur tous les sujets, se diviser.
02:02 Rebelote pour les Républicains,
02:03 ça tombe mal cette proposition du groupe Yacht pour le gouvernement,
02:06 mais également pour les LR.
02:08 Aurélien Pradié, le frondeur de la ligne Ciotis,
02:11 qui a perdu d'ailleurs la vice-présidence des Républicains,
02:13 a d'ores et déjà annoncé qu'il voterait cette proposition du groupe Yacht.
02:18 Il est cohérent quelque part,
02:19 il a voté la motion de censure contre le gouvernement.
02:21 Donc si les Républicains qui ont voté la motion de censure
02:24 ou qui étaient opposés à la réforme des retraites
02:26 votent encore une fois cette proposition du groupe Yacht,
02:28 il y aura quelque part une majorité pour l'adopter.
02:31 Et on verra encore une fois les divisions,
02:32 puisque Olivier Marlex et Éric Ciotis voteront contre, évidemment.
02:36 Le patron du groupe Lyot adresse une lettre au président de la République
02:39 ce matin dans les colonnes de l'opinion.
02:40 Oui, alors on apprend plusieurs choses dans les colonnes de l'opinion.
02:43 Déjà que derrière le groupe Lyot, selon les informations de l'opinion,
02:46 il y a plusieurs marionnettistes, si j'ose dire.
02:48 Il y a Jean-Louis Borloo, qui est très fâché contre le président,
02:51 qui a enterré son plan banlieue en 2018,
02:54 aussitôt avait-il terminé de l'écrire.
02:56 Et il y a aussi un ancien rival,
02:57 qui n'a pas pu d'ailleurs l'être complètement,
02:59 Xavier Bertrand, puisqu'il a perdu à la primaire DLR,
03:02 comme vous le savez.
03:03 Alors le patron du groupe Lyot,
03:04 il appelle ce matin dans les colonnes de l'opinion,
03:07 le président, dans une lettre,
03:09 le président a laissé les députés voter.
03:11 Pourquoi il dit ça au président ?
03:12 Parce qu'évidemment, la majorité est en train
03:14 de préparer son plan de bataille.
03:15 Comment peuvent-ils faire pour que cette proposition ne soit pas adoptée ?
03:18 Il y a une possibilité, ce qu'on appelle l'obstruction.
03:21 Je vous l'ai dit, à minuit, quoi qu'il arrive, ça s'arrête.
03:24 Donc vous pouvez freiner les débats
03:25 avec des centaines, des dizaines de sous-amendements.
03:28 C'est ce qu'a fait déjà la majorité
03:30 sur la réintégration des soignants non vaccinés
03:32 lors de la niche du groupe LFI.
03:34 Donc la majorité pourrait être tentée de faire la même chose.
03:37 Surtout que tous les députés Renaissance
03:39 pourraient ne pas être présents le 8 juin,
03:41 parce qu'ils sont fatigués de cette réforme des retraites
03:43 et qu'ils ne veulent pas que leur vote
03:45 leur soit reproché dans leurs circonscriptions
03:47 et qu'on s'en serve pour les menacer une nouvelle fois
03:49 ou pour, vous savez, dégrader leur permanence.
03:51 Voilà, bon, on va suivre ça.
03:53 Ça pourrait donc être, pour résumer,
03:55 voté par l'Assemblée et rejeté par le Sénat.
03:59 Mais du coup, ça accroît.
04:00 Pas rejeté par le Sénat, mais pas débattu même par le Sénat.
04:02 Même pas débattu.
04:03 Qui n'est pas obligé, effectivement, de l'inscrire à l'ordre du jour.
04:05 Et effectivement, si c'est inscrit à l'ordre du jour,
04:08 les sénateurs à l'air étant majoritaires,
04:09 ça serait forcément rejeté.
04:12 Donc ça renforcerait cette sensation de crise démocratique, sûrement.
04:15 [Musique]
04:18 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]
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