Elections en Turquie : Erdogan est "sur une corde raide"

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Parlons Vrai chez Bourdin avec Khattar Abou Diab, politologue, consultant en géopolitique, spécialiste du Moyen-Orient.  Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio. --- Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry   ———————————————————————  ▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/   ———————————————————————   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ———————————————————————  ☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV  ##MIDI_ACTU-2023-05-05##

Transcript

00:00 Frédéric Brindel.

00:01 Une élection présidentielle qui pourrait peut-être changer la face du monde.

00:05 En Turquie, Recep Tayyip Erdogan, quasiment 20 ans au pouvoir.

00:09 La présidentielle arrive le 14 mai prochain, il n'est pas sûr d'être réélu.

00:14 Nous avons avec nous un spécialiste, Qatar Abou Diab, politologue, consultant géopolitique,

00:19 spécialiste du Moyen-Orient.

00:21 Bonjour monsieur.

00:22 Bonjour.

00:23 Merci d'être avec nous.

00:25 Quand je dis que les équilibres mondiaux sont en question, déjà il faut rappeler

00:29 le rôle crucial aujourd'hui que joue la Turquie dans plein de conflits, notamment

00:33 celui de l'Ukraine.

00:34 La Turquie c'est un pays central, c'est la porte sud de l'Europe.

00:40 La Turquie c'est membre de l'OTAN mais Erdogan joue un double jeu entre l'OTAN et la Russie.

00:47 Et donc ce positionnement de la Turquie intéresse le monde.

00:51 La Turquie est impliquée pas seulement dans le conflit en Ukraine, dans le conflit entre

00:57 l'Arménie et la Zerbégine, dans le Caucase, dans le conflit d'Irak et de la Syrie.

01:02 Donc la Turquie c'est un pays important et pour cela tous les gestes sont maintenant

01:08 rivés vers ce pays.

01:10 Évidemment parce qu'il s'est présenté comme un fin diplomate et un fin négociateur.

01:15 Ça c'est une première chose.

01:17 En revanche, son peuple aujourd'hui doute de ses qualités.

01:20 Inflation à 112%, les fameux 55 000 morts lors du séisme du 6 février où il a été

01:27 accusé de ne pas pouvoir gérer.

01:28 Il y a aujourd'hui une défiance à Recep Tayyip Erdogan à l'intérieur de la Turquie.

01:33 Oui il y a une défiance, elle est sur une corde raide.

01:38 Erdogan est usé par le pouvoir, plus ou moins.

01:42 Ça fait plus de deux décennies au pouvoir en Turquie.

01:48 Au début son parti, les partis conservateurs islamistes, a fait des réussites économiques

01:54 mais depuis 2014 c'est le chèque total.

01:58 La liberté est en baisse vertiginaise et il y a beaucoup de corruption en Turquie, corruption

02:07 systématique et lors de ces séismes on a découvert un manquement aux responsabilités

02:15 de la part dans tous les systèmes urbains en Turquie, surtout dans le sud-est.

02:21 Avec toutes les autres manœuvres et toutes les aventures d'Erdogan, il y a beaucoup

02:29 de Turcs qui se sont séparés de lui mais restent populaires.

02:33 C'est-à-dire que c'est une élection vraiment très serrée.

02:40 Oui très indécise parce qu'il y a notamment cette renommée qu'il a sur le champ international,

02:48 en positif ou en négatif mais en tout cas cette renommée existe.

02:51 Alors Qatar aboudiable, il y a aussi quand même un autre problème de taille, c'est

02:55 que visiblement il est malade.

02:57 Il a notamment été obligé de mettre fin à une interview en direct l'autre jour à

03:00 la télévision.

03:01 Oui il est malade et c'est vrai qu'on dit qu'il y a une rumeur qu'il est malade d'un

03:09 cancer de colonne depuis 2011.

03:11 Mais dans son palais somptueux d'Ankara qui rappelle le palais du Sultan, apparemment

03:18 il a installé un hôpital très moderne.

03:21 Il dépense beaucoup d'argent pour survivre et on sait bien que le pouvoir va servir aux

03:27 hommes malades.

03:28 On a beaucoup d'expériences à travers le monde et Erdogan a utilisé ces problèmes

03:35 de santé pour attirer plus de popularité.

03:38 Et dans les derniers jours avant les élections, il continue les annonces spectacles comme

03:45 l'annonce de la création de gaz.

03:46 Oui il fait des cadeaux à tout va, c'est des cadeaux.

03:49 Des cadeaux, avant hier il a annoncé la découverte d'un nouveau puits de pétrole qui produit

03:56 100 000 barils par jour aux côtés des frontières avec l'Irak.

04:00 Il tente par tous les moyens de rester au pouvoir et il y a beaucoup de Turcs qui doutent

04:06 qu'il pourrait faire des élections non intègres et qu'il pourrait corrompre pour rester au

04:13 pouvoir quoi que l'on soit le prix.

04:15 Oui alors évidemment nous allons parler de l'opposition dans un instant mais la question

04:19 c'est que est-ce que finalement Erdogan accepterait une défaite ? En 2019 il avait fait annuler

04:26 des élections mais c'était au niveau municipal par rapport à son clan.

04:30 Il y a cette question aussi de l'acceptation du vote démocratique.

04:34 Oui on a beaucoup d'exemples à travers le monde, l'exemple récent de Donald Trump

04:39 et d'autres personnes mais avec Erdogan même on a des doutes sur ce qu'on a appelé le

04:46 coup d'état de 2016.

04:47 Est-ce que ce coup d'état existait ou non ? Donc Erdogan il pourrait mais il y a un

04:54 risque en Turquie, il y a un risque pour la démocratie turque.

04:57 La démocratie turque traverse maintenant un cap difficile car dans le cas de non-acceptation

05:05 des résultats il y a un grand problème, il y a un autre problème dans le cas où les

05:10 élections présidentielles et les élections législatives ne donnaient pas la même majorité.

05:15 Donc dans tous les cas apparemment il y a beaucoup d'attentes et comme je disais que

05:24 ce sont des élections indécises.

05:26 Oui indécises, effectivement.

05:27 Depuis longtemps on n'a pas eu des élections pareilles.

05:31 Alors l'opposition justement, elle paraît solide et à la fois un peu difficile à cerner.

05:38 Il y a un candidat, Kemal Kilis Daroglu, qui a une coalition derrière lui.

05:44 Alors évidemment ça paraît très impressionnant mais il y a beaucoup de partis qui sont assez

05:50 opposés.

05:51 Donc va-t-il y avoir vraiment union et puis surtout est-ce que le gouvernement ne va pas

05:55 mettre de la pression sur chacun des opposants différemment ?

05:58 Les principaux opposants, Erdogan c'est un homme très expérimenté, il est chef du

06:05 parti Kemaliste, du parti Atatürk, du parti laïque.

06:09 Le fondateur Atatürk, le fondateur de la Turquie.

06:12 Le fondateur de la Turquie moderne.

06:13 Et pour cela, en plus il a osé déclarer qu'il n'est pas sunnite mais qu'il est

06:20 halloween et en plus il a des origines kurdes, il n'a pas osé parler de ça.

06:26 Pour cela donc il a une popularité aussi tenace mais Erdogan et surtout les islamistes

06:37 d'un côté et les nationalistes chauvinistes turcs de l'autre tentent de l'abattre en

06:43 dernière minute.

06:44 Mais sa coalition, elle est solide.

06:48 Sa coalition est solide pour le moment et donc je pense que c'est une chance pour

06:55 l'Europe, pour le monde occidental.

06:58 Vous dites que c'est une chance ?

06:59 Oui.

07:00 Si jamais il passe, ça permettrait peut-être d'assainir les relations avec la Turquie,

07:04 notamment avec l'Union Européenne ?

07:06 Je pense que ça permet d'assainir les relations avec la Turquie, les relations avec les Etats-Unis

07:12 mais ça pourrait aussi faire plus de risques à l'intérieur de la Turquie à cause de

07:25 la non-acceptation par Erdogan d'un tel résultat.

07:29 Et ça, ça pourrait effectivement avoir des conséquences terribles.

07:32 Merci beaucoup à vous Kata Rabdu-Dia, vous êtes politologue, consultant géopolitique,

07:37 spécialiste du Moyen-Orient.

07:38 La Turquie qui fait l'actualité, vous l'avez vu dans vos hebdomadaires, Le Point, L'Express,

07:44 etc.

07:45 Oui, l'enjeu est considérable et sur Sud Radio, nous suivrons tout ça.

07:49 L'élection présidentielle, c'est le 14 mai prochain.

07:51 Merci à Joseph Ruiz de m'avoir aidé à préparer cette émission.

07:56 Il était accompagné d'ailleurs de Naomi Cohen.

08:00 Merci à la réalisation, à Abdel, Jamel Abdelhak, je vais le prendre dans le bon sens,

08:07 Cher Djamal, tout de suite la parole à André Bercoff !

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