Une fillette de cinq ans tuée dans les Vosges

  • l’année dernière

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur le meurtre d'une fillette de cinq ans retrouvée morte dans un sac poubelle dans les Vosges.
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Transcript
00:00 On va commencer, avant de parler de politique et de ce qui se passe dans notre pays et du gouvernement,
00:04 par ce drame dans les Vosges, cette petite fille de 5 ans qui a été retrouvée morte dans un sac poubelle.
00:09 C'est un adolescent de 15 ans, connu des services de police, qui a été placé en garde à vue.
00:14 On va faire le point avec Maureen Vidal.
00:17 C'est un cri de douleur qui résonne. Celui d'une mère qui a appris la mort de sa fille,
00:25 découverte dans un sac poubelle et dans un appartement à quelques centaines de mètres de son domicile.
00:30 En larmes, elle se dit complètement détruite et demande justice.
00:34 Je veux que la personne qui a fait ça, qu'elle soit bien responsable de ce qu'elle a fait et qu'elle paye bien.
00:39 Parce que moi je paie avec toute ma vie, avec la vie de mes enfants, avec toute ma famille.
00:44 J'ai entendu qu'il était deux semaines, il y a deux semaines de ça, il était dans l'hôpital psychiatrique.
00:50 Et ils l'ont laissé. Je veux qu'eux, ils payent. Parce qu'ils ont fait des études pour ça.
00:55 Le principal suspect, un adolescent de 16 ans, a été interpellé et placé en garde à vue.
01:00 Il avait lui-même appelé les policiers, prétextant avoir vu la jeune fille.
01:04 Comme l'indique le maire de la ville, Jean-Michel Pierre.
01:07 Il y a un jeune homme qui s'est présenté auprès de l'agent Lorry pour signaler que lui, il avait vu cette fillette
01:13 dans un secteur différent de l'endroit où elle a été retrouvée.
01:16 Et donc la police municipale, le connaissant, lui a demandé "Bah écoute, si vous avez d'autres informations à nous donner,
01:23 si vous la revoyez, n'hésitez pas à rappeler le service de la police municipale".
01:26 Une demi-heure après, il a rappelé, en donnant comme information, que la fillette était avec lui.
01:30 Les habitants de Rambertvilliers décrivent un jeune homme au comportement troublant.
01:35 Je sais qu'il n'était pas très net.
01:37 Je me suis pris une fois un peu à dette avec, parce qu'ils mettaient sa musique à fond dans le couloir, mais sans plus quoi.
01:45 Selon le procureur de la République Frédéric Nohan, l'adolescent était déjà mis en examen pour viol sur mineur.
01:51 Des faits qui remontent à l'an dernier.
01:55 Noémie Schultz du service Police Justice de Sienne, vous êtes avec nous. Bonsoir Noémie.
01:58 Est-ce que l'on en sait plus à l'heure où on se parle sur les circonstances de ce drame ?
02:04 Le procureur de la République a d'abord donné des précisions sur le déroulé des faits.
02:08 La petite fille âgée de 5 ans jouait dans un square à proximité de chez elle.
02:13 Quand elle a disparu, sa mère a donné l'alerte.
02:15 Elle appelle la police municipale. Il est alors environ 14h.
02:18 La police municipale, qui reçoit très peu de temps après, un autre appel.
02:22 Il provient d'un adolescent de 15 ans qui dit être en présence de la fillette.
02:27 Les gendarmes sont sollicités.
02:29 Ils se rendent sur place au domicile de l'adolescent.
02:32 Et là, ils vont découvrir le corps sans vie de la victime.
02:36 Elle est dans un sac plastique.
02:37 C'est ce qu'a précisé le procureur.
02:39 L'adolescent a été immédiatement interpellé, placé en garde à vue pour meurtre sur mineur de 15 ans.
02:45 Dans son communiqué, le procureur indique également que le casier judiciaire du suspect est vierge.
02:51 Cela veut dire qu'il n'a jamais été condamné.
02:53 Mais pour autant, il n'était pas inconnu de la police et de la justice.
02:56 Il est d'ores et déjà mis en examen dans une autre affaire d'agression sexuelle et de viol sur mineur de 15 ans.
03:02 Les faits remontent à février 2022.
03:04 Et pour ces faits, il avait été placé en centre éducatif fermé en mars 2022.
03:11 Un placement qui avait été levé en février dernier, donc il y a quelques mois.
03:15 Pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas maintenir un mineur en centre éducatif fermé pendant plus d'un an.
03:20 Depuis, il était revenu chez lui, à quelques centaines de mètres du domicile de sa petite victime.
03:26 Mais il était suivi par la Protection judiciaire de la jeunesse dans le cadre d'une mesure éducative judiciaire.
03:31 C'est une sorte de contrôle judiciaire.
03:33 Enfin, dernier point important, puisqu'il a été beaucoup question de l'état de santé mentale du suspect,
03:38 le maire de Rambervilliers avait évoqué des troubles psychiatriques du jeune homme.
03:42 Le procureur de la République d'Épinale indique qu'une expertise réalisée dans le cadre de l'autre affaire,
03:48 cette expertise donc avait conclu à l'absence de troubles mentaux de l'adolescent.
03:53 Merci pour ces explications Noémie Schultz.
03:55 Commissaire Vallée, on est frappé évidemment par ce drame, par cette petite fille de 5 ans,
04:00 passionnée par quelqu'un qui habitait à 100 mètres de chez elle, qui a 15 ans.
04:03 Qu'est-ce qui dysfonctionne dans ces cas-là ?
04:05 Parce que là, visiblement, le mineur en question a passé 11 mois en centre éducatif fermé.
04:10 Quand on sort ce type d'individu de ces centres, il y a quand même un accompagnement.
04:15 Pour éviter la récidive, on imagine.
04:18 Je ne sais pas si ça doit rassurer les gens. On est en train de nous expliquer que tout le monde le connaissait.
04:21 Tout le monde savait qu'il avait un comportement qui pouvait causer des troubles à l'ordre public
04:24 et qui pouvait amener à ce genre de drame.
04:26 On nous dit qu'il est suivi par la Protection judiciaire de la jeunesse.
04:29 Et finalement, vu qu'il était mis en examen,
04:32 donc une instruction dirigée par un juge d'instruction indépendante pour un crime,
04:35 puisqu'il y a viol, séquestration, agression sexuelle,
04:38 donc on ne parle pas d'un vol de jambon chez Présunic.
04:40 Si vous voulez, il faut que la société se donne les moyens de la protéger des personnes
04:45 contre qui on a des éléments graves.
04:47 Je rappelle que quand on met en examen une personne dans le droit français,
04:49 c'est qu'elle existe grave et concordant de présumer qu'elle a commis cette infraction.
04:53 Donc j'estime que si notre droit aujourd'hui, actuellement, ne protège pas les victimes,
04:57 c'est aux législateurs de s'emparer de cette question.
04:59 Et j'irai même plus loin.
05:01 Aujourd'hui, la victime, tout le monde s'en fout.
05:03 À part les policiers, les gendarmes et quelques magistrats du parquet ou du siège
05:07 qui font leur boulot du mieux possible,
05:10 on a aujourd'hui une culture qui est orientée vers le dénaquant
05:13 et absolument pas vers la victime.
05:15 J'ai été marqué par cette merde, ça peut être la merde de tout le monde,
05:17 qui s'est effondrée suite à ce drame.
05:18 Mais on vous l'a déjà dit, dans tous les médias,
05:20 en tout cas le syndicat que je représente l'a dit,
05:22 tant que la victime ne sera pas la priorité,
05:24 tant qu'on ne s'en donnera pas les moyens juridiques de lutter
05:26 contre les recidives, contre ceux qui commettent des crimes,
05:28 contre ceux qui peuvent faire des victimes,
05:30 on continuera à compter les victimes.
05:31 Mais commissaire Vallée, qu'est-ce qu'on aurait pu faire de plus ?
05:33 On a un mineur qui devait avoir 14 ans au moment où il a commis un viol
05:36 sur un mineur de 15 ans,
05:38 qui est placé pendant 11 mois en centre éducatif fermé.
05:40 Est-ce qu'il y a un moment où ça dysfonctionne ?
05:42 Parce qu'il a été libéré là en février.
05:44 C'est ça la question qu'on se pose.
05:45 D'abord, la situation telle qu'elle est présentée,
05:47 aux informations qu'on a au moment où je vous parle,
05:48 il aurait pu faire l'objet d'une détention provisoire
05:50 à 16 ans, lorsqu'ils sont mis en examen pour un crime.
05:53 C'est possible pour une durée de 6 mois, c'est renouvelable
05:55 dans des conditions très compliquées, je vous le garisse le propos.
05:57 Ensuite, la durée qui est mise en place
06:00 pour le préserver de la société et préserver aussi la société,
06:04 en réalité, aurait dû permettre aux juges d'instruction et à la justice
06:07 d'assurer cette affaire.
06:08 Et vous savez que vous avez 44% des Français qui croient en la justice.
06:12 Pourquoi ils ne croient pas la majorité en la justice ?
06:14 Parce qu'elle est trop lente, parce qu'elle est trop complexe,
06:16 parce qu'elle est déshumanisante,
06:18 parce que lorsque vous allez dans une audience,
06:20 lorsque vous allez dans un juge d'instruction, dans un cabinet,
06:22 vous n'êtes pas considéré à la juste valeur de votre qualité de victime,
06:24 vous êtes tout du moins considéré comme participé
06:26 pour avoir accès au dossier et pouvoir avoir la seule prétention
06:29 d'exiger des contre-expertises ou des actes judiciaires
06:32 qui pourraient manquer à la procédure.
06:34 Donc aujourd'hui, on a encore le symbole d'une justice impuissante
06:37 qui peine à protéger nos concitoyens.
06:38 Et encore une fois, ce n'est pas moi qui le dis,
06:40 c'est les sondages successifs qui malheureusement,
06:42 et j'aimerais que ce soit le contraire,
06:43 montrent que les Françaises et les Français n'ont pas confiance en leur justice.
06:45 - Cari nous a réveillé, on a donc un suspect âgé de 15 ans,
06:47 en garde à vue pour meurtre, qui avait déjà commis un viol sur mineur,
06:51 il était mis en examen pour cela,
06:53 il a de la colère et de l'incompréhension évidemment.
06:56 - De la colère à l'évidence, c'est une horreur absolue,
06:59 ce que vit la famille, donc on voit la maman
07:01 qui est totalement désemparée, on serait à moins.
07:04 La société semble avoir réagi,
07:08 puisqu'il a fait quand même 11 mois de centre d'éducation fermé,
07:12 qui était censée être suivie par la PJJ,
07:15 la protection judiciaire de Jean-Jacques Lassorty.
07:17 Là où il y a peut-être une erreur qui est dramatique,
07:21 c'est sur le discernement et sur l'expertise psychiatrique,
07:25 puisqu'il semblerait qu'il y en ait une qui ait eu lieu,
07:27 et elle n'a rien donné.
07:29 Alors que si c'est lui qui est l'auteur de cet acte,
07:34 c'est totalement une horreur.
07:37 Il y a une trouble psychiatrique à l'évidence,
07:39 pas une enfant de 5 ans dans un sac en plastique.
07:41 Si on est censé, si on a encore toute sa tête.
07:46 Mais sinon, est-ce qu'on peut prévenir,
07:49 est-ce que le risque zéro existe ?
07:52 Je pense qu'on ne peut pas prévenir de tout.
07:54 Il me semble que dans d'autres cas, on avait fait des erreurs.
07:57 Là, je ne sais pas où elles se situeraient.
08:00 Geoffroy Lejeune.
08:01 Je vais répondre à votre question.
08:03 Qu'est-ce qui a dysfonctionné ?
08:05 En réalité, évidemment, le risque zéro n'existe pas,
08:07 on ne va pas essayer de faire croire l'inverse.
08:09 Mais là, si vous regardez l'enchaînement des faits,
08:11 il n'y a rien qui a dysfonctionné.
08:13 Il a été mis en examen, il a été en centre fermé,
08:16 des experts ont décidé qu'il pouvait être remis en liberté.
08:19 Il est remis en liberté, et à la fin, il y a une petite fille qui est morte.
08:21 Donc, ça veut dire que si rien n'a dysfonctionné,
08:23 et que tout s'est bien passé, qu'il a été suivi,
08:25 et qu'il n'y a aucun manquement à aucun moment de la chaîne,
08:28 et j'accablerai même pas les experts,
08:30 parce qu'on ne leur demande pas non plus de prévoir le risque zéro,
08:32 ce n'est pas leur métier.
08:33 Donc, puisque rien n'a dysfonctionné,
08:35 et que la petite fille est morte de 5 ans
08:37 parce qu'elle habitait à 100 mètres de chez lui,
08:39 et qu'elle n'avait rien demandé,
08:40 ça veut dire qu'il faut changer le système.
08:41 Si le système ne dysfonctionne pas et qu'il y a un mort,
08:42 il faut changer le système, il faut réfléchir à changer le système.
08:44 Et moi, pardon, mais sur l'enfermement des mineurs,
08:46 vu l'état de la délinquance, etc.,
08:48 je pense qu'il faut raisonner en se disant que
08:50 la société doit se protéger,
08:52 et donc, je sais que c'est déjà possible, tu l'as rappelé,
08:54 mais la société doit raisonner en se protégeant,
08:56 et c'est le sacro-saint statut du mineur
09:00 qui considère qu'il faudrait absolument penser à sa réinsertion, etc.
09:03 Je ne pense pas qu'on puisse raisonner comme ça aujourd'hui.
09:06 En fait, la problématique est trop importante.
09:08 Voilà pour ce qu'on pouvait dire de ce drame,
09:10 cette petite fille de 5 ans qui a été trouvée morte dans les vaux.
09:13 Je vais faire une petite pause sur CNews et sur Europe 1.
09:15 On se retrouve, on va parler de la contestation
09:17 contre la réforme des retraites qui se poursuit.
09:19 Un 1er mai sous très haute tension,
09:21 s'annonce dans notre pays,
09:23 avec des renseignements territoriaux
09:25 qui sont assez inquiets sur la présence
09:27 d'éléments radicaux en très grand nombre.
09:29 tout de suite dans Punchline sur CNews et Europe 1.

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