Télématin
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00:00 du jour puisque Marie-Jo jouant et ça lui trouva son temps en vacances pour
00:04 encore quelques jours. Les Sereines de Lunac. Les Sereines ce sont des rivières.
00:08 Lunac est une charmante localité. Que faire quand on s'ennuie un petit peu
00:11 dans un village ? Jouer au basket pourquoi pas. Depuis 20 ans,
00:14 Lunac vit au rythme de son gymnase. L'histoire d'un petit club devenu grand
00:18 grâce à un procédé de fabrication exclusif.
00:22 C'est un reportage d'Isabelle Delion.
00:25 La fièvre s'empare des habitants de Lunac. Un samedi soir sur deux à 20h30 et
00:31 personne n'y échappe.
00:34 C'est la fièvre du basket. Le gymnase fait sale comble chaque fois que
00:42 l'équipe locale reçoit à domicile. Les filles jouent en national 1B presque au
00:47 top niveau. A Lunac, le basket est une institution. Pas question donc de rater un
00:53 match. Surtout pour Marie-Jeanne qui fut l'une des premières Sereines, comme on
00:57 les appelle. Lunac, 500 habitants au coeur du Séguéla, au carrefour des pays du
01:03 Roquefort et du Foie Gras. Vos, moutons, volailles, ici on vit de l'élevage.
01:09 Mais sa renommée, Lunac la doit à ses filles. Il y a 20 ans, Marie-Jeanne et
01:14 trois ou quatre de ses amis ont décidé de jouer au basket.
01:17 Elles s'entraînaient le soir après leur travail à la ferme. À cette époque,
01:21 Josiane ne pensait qu'à une chose, s'échapper des repas de famille pour faire
01:26 comme les grandes contre le mur de l'étable. Pour nous c'était juste un petit
01:31 plaisir du week-end pour passer un moment parce qu'ici les activités sont très
01:35 réduites et pour nous notre ambition c'était de s'amuser, c'est tout. Le petit
01:41 plaisir du dimanche est devenu une affaire très sérieuse.
01:43 Le club s'est offert les services d'une professionnelle américaine, Sheila Smith.
01:48 La première vertu des sereines c'est le travail. Alors pour progresser, elles
01:53 emploient un entraîneur à plein temps. Leur budget, 1 million de deux francs
01:57 lourds. Les subventions municipales n'y sont pour rien.
02:00 Leur richesse, elle est là, dans les mains des femmes de Lunac.
02:06 Toutes les mères et les grands-mères des basketteuses fabriquent du foie gras
02:09 pour le club. La conserverie d'abord très artisanale est devenue quasi
02:13 industrielle. A raison de deux matinées par semaine, ces femmes produisent deux
02:18 tonnes et demie de foie gras par an. Toutes sont bénévoles.
02:24 Il faut bien leur aider, elles en veulent, elles veulent faire quelque chose alors il faut leur donner.
02:27 Grâce à leur labeur, le club a même prospéré.
02:30 Il possède une imprimerie à Toulouse et deux Jitruro dans le village.
02:35 L'homme qui porte tout sur ses épaules, c'est le médecin de Lunac. Président du
02:40 club dès l'origine, il a sa philosophie. Ne viennent au club que des filles qui
02:47 veulent véritablement faire quelque chose, c'est à dire réussir à la fois
02:52 leur vie de basketteuse et à la fois leur vie professionnelle.
02:57 Les premières joueuses travaillaient à la ferme. Les basketteuses d'aujourd'hui
03:01 occupent des postes à responsabilité à la maison de retraite de Lunac, au cabinet
03:05 médical et à la conserverie de foie gras. Trois heures d'entraînement par jour
03:10 un travail à temps plein c'est parfois difficile à assumer mais le village est
03:14 là pour leur prêter main forte. C'est par le basket que Lunac retient et
03:19 attire les jeunes. Et le rêve de Lunac aujourd'hui c'est de jouer demain en coupe
03:26 d'Europe. Elles arriveront sûrement.