"Dès que je parle de spiritualité avec mon copain, il ne m'écoute pas." - Fabienne

  • l’année dernière
Avec Jean Charles Bouchoux, psychanalyste, psychothérapeute, auteur de plusieurs livres et notamment de « Les pervers narcissiques » aux éditions Eyrolles et de « Les violences invisibles » aux éditions Le courrier du livre.

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##NOEPISODE##
Transcript
00:00 Bonjour Fabienne.
00:02 Bonjour Brigitte, bonjour Jean-Charles.
00:04 Bonjour Fabienne.
00:06 Alors, je n'ai pas écouté le reste de l'émission, je travaillais.
00:10 C'est pas grave.
00:12 Donc, lorsque j'ai rencontré mon amie, vous m'entendez bien ?
00:19 Très bien Fabienne, allez-y.
00:21 C'était au mois de novembre.
00:23 Et je lui ai dit ce que j'attendais d'une relation, qu'on avance ensemble.
00:31 Déjà, il avait un a priori sur le yoga, parce que moi je donne des cours de yoga.
00:36 D'accord.
00:37 J'ai aussi la gestion de conflits.
00:40 Et il m'a dit "oui le yoga, pour moi c'est des bouffeuses de graines".
00:46 D'accord.
00:47 D'ailleurs, j'ai vu Jean-Charles Bouchot il n'y a pas très longtemps moi aussi.
00:50 Il me posait une question lors des trois questions.
00:53 Oui, c'est bien.
00:56 Voilà, donc moi j'attends de l'harmonie.
00:59 J'ai du mal à m'y prendre je pense.
01:02 Parce que là, dès que je parle méditation au yoga, il devient fou.
01:05 Il me fait de la merde.
01:07 Fabienne, ça parle de lui, ça révèle quelque chose de lui.
01:12 Ça lui fait peur ?
01:14 Oui, oui c'est sûr.
01:16 Mais quand il se met comme dans ces états-là, il s'énerve.
01:19 Il est très méchant, il me rabaisse.
01:21 Il me dit que ce que je fais, c'est...
01:25 Si j'étais à l'ordre de médecin, il faudrait me rayer de l'ordre de médecin.
01:29 Enfin bref.
01:30 C'est de l'intolérance.
01:32 Fabienne, c'est de l'intolérance.
01:35 Je suis même une perverse narcissique.
01:38 Je pourrais participer demain à l'émission.
01:40 Oui, parce que c'est une projection.
01:43 Méfiez-vous quand même de cette relation Fabienne.
01:46 Faites le point.
01:47 Je ne sais pas quoi faire, c'est vraiment compliqué.
01:49 Là, c'est quand même embêtant.
01:51 En tout cas, vous avez des signes et vous ne pouvez pas ne pas les voir.
01:54 Oui.
01:55 C'est drôle sa façon de parler, il me fait penser à la Myvilude.
01:59 Ça vous parle la Myvilude ?
02:00 Myvilude ?
02:01 Oui, c'est un organisme non-gouvernemental qui est supposé en France surveiller les sectes.
02:07 Et ils ont à peu près cet état d'esprit-là.
02:09 C'est-à-dire que le yoga est potentiellement sectaire.
02:14 La méditation, c'est potentiellement sectaire, etc.
02:16 Lui, tout est secte de toute façon.
02:20 Je veux lui imposer mes règles.
02:23 Comme il a des tas de douleurs, j'essaie de l'aider.
02:27 Il a des tas de douleurs ?
02:30 Oui.
02:31 Et il ne jure que par la médecine ?
02:34 Classique.
02:35 Classique, évidemment.
02:36 Il arrive à le soigner ou pas ?
02:37 Non, visiblement.
02:39 Il a eu un très grave accident, il s'est noyé il y a un an et demi.
02:44 Mais c'est la médecine qui l'a sauvé.
02:46 S'il n'y avait pas eu des pompiers, il serait mort.
02:50 Mais il a certainement une très grande angoisse de mort aussi.
02:54 Je pourrais en suivre.
02:56 Il pourrait agir comme ça ?
02:58 Il me dit "maintenant je suis en vie, je m'en fous de tout le reste".
03:02 Il s'en fout de tout le reste, mais bon, je le connais maintenant.
03:06 Vous pouvez lui rappeler que de toute façon, il va quand même mourir.
03:09 Ça a été raté cette fois-là, mais ça viendra quand même.
03:12 On va tous mourir à un moment ou à un autre.
03:14 C'est vrai que moi je suis assez intolérante sur certaines choses, comme la cigarette par exemple.
03:18 La cigarette, ça me dérange.
03:19 Et ça me dérange parce que ça me fait peur.
03:21 En fait, j'ai vu mes parents mourir de cancer, donc je me suis dit "écoute, la cigarette, ça me dérange".
03:26 Il fume ?
03:27 Oui.
03:28 Ah ben comme ça il mourra un peu plus vite.
03:30 Il me dit que c'est moi qui vais crever la première.
03:33 Wow, sympa.
03:34 Il vous veut du bien, visiblement.
03:36 Oui, mais quand il est gentil, il me veut beaucoup de bien.
03:39 Fabienne, respectez-vous quand même dans cette relation.
03:44 Pour l'instant, j'ai l'impression que vous ne vous respectez pas beaucoup.
03:47 Oui, et c'est l'inverse qu'il me dit.
03:50 Non mais parce que là quand même, il vous insulte, excusez-moi.
03:54 Oui, ben oui, c'est des insultes.
03:56 J'entends beaucoup d'identification projective, donc on va faire une avance sur le thème de demain.
04:02 Remplacez le "tu" par "je" quand il vous parle.
04:05 "Tu es intolérante" veut dire "je suis intolérant".
04:08 Remplacez le "tu" par "je".
04:10 "Tu es pervers, narcissique".
04:12 Moi, quelqu'un qui me dit ça, ça me ferait peur.
04:16 Quand on accuse l'autre d'être manipulateur, c'est généralement une projection aussi.
04:23 Vous voyez ce que veut dire Jean-Charles.
04:26 Et quand je veux m'en aller, je veux le quitter, il me rattrape.
04:30 Oui, c'est ça.
04:31 Mais reste là que je puisse continuer de te martyriser.
04:33 J'ai besoin que tu restes là pour continuer de te martyriser.
04:36 Ce qui sera intéressant, Fabienne, c'est de comprendre à quelle part de vous il s'adresse.
04:40 Est-ce qu'il y aurait en vous quelque chose de l'ordre de l'abandonnisme ?
04:44 Parce que malgré tout, ces gens-là, en même temps, ils nous rendent la vie impossible.
04:49 Et en même temps, ils nous rassurent.
04:50 Parce qu'ils ne nous abandonneront pas, ça, vous en êtes sûre.
04:53 Moi, je crois qu'il y a un petit syndrome de sauveur chez vous, Fabienne.
04:56 Oui, complètement, je sais.
04:58 Oui, mais là, vous n'allez pas le sauver, vous allez vous perdre.
05:02 Je suis un peu caricaturale, là.
05:06 Il dit que j'impose mes règles, que je vais imposer ma manière de penser, ma manière de vivre.
05:13 Alors que lui, tout ce qu'il veut, c'est de l'amour.
05:16 Ce n'est pas vrai.
05:18 Je ne le crois pas.
05:20 Qu'est-ce qui vous apporte de positif ?
05:22 Tout ce qu'il veut, c'est d'être satisfait et que vous continuez d'accepter ses projections.
05:27 Qu'est-ce qui vous apporte de positif, Fabienne, franchement ?
05:31 Qu'est-ce qui m'apporte de positif ?
05:33 Physiquement, on s'en sent très bien.
05:35 Sexuellement, donc ?
05:37 Voilà.
05:38 Bon, prenez-le comme amant et ne le laissez pas vous envoyer.
05:42 C'est vrai qu'on a plein d'autres bons moments.
05:46 On peut avoir des discussions sympas aussi.
05:49 Mais c'est vrai que c'est compliqué.
05:52 Écoutez, ce que je vous conseille pour l'instant, et vous verrez si c'est possible,
05:56 mais je ne suis pas sûre, malheureusement, dans les indices que vous nous donnez,
05:59 dès que ça va sur un terrain où vous savez qu'il peut être insupportable,
06:05 C'est violent, c'est violent.
06:07 n'y allez pas, et puis c'est tout.
06:09 C'est ce que j'essaie de faire maintenant.
06:11 Et puis pour mieux le comprendre, suivez bien le conseil de Jean-Charles.
06:15 Quand il dit "tu es comme ça", dites "entendez, je suis comme ça".
06:20 Je suis comme ça ou j'ai peur d'être comme ça, mais ça revient presque au même.
06:24 Oui.
06:26 Vous voyez, quand il vous accuse de manger des petites graines,
06:30 ça doit être quelqu'un qui ne se nourrit pas bien, qui fume,
06:33 qui a donc une très mauvaise hygiène de vie.
06:36 Oui, il mange plutôt bien, il aime bien faire la cuisine.
06:39 De ce côté-là, il n'y a pas de soucis.
06:41 Puis moi, je ne mange pas des graines.
06:43 Je mange de la viande, je bois de l'alcool.
06:45 Pour faire la fête, doucement.
06:48 Mais tout d'un coup, il se met...
06:51 J'ai eu une soirée la semaine dernière, il devenait très jaloux parce qu'il n'y était pas.
06:55 En plus, il est jaloux.
06:57 Écoutez, vous avez tiré le gros lot.
07:00 Bon, à demain Fabienne.
07:03 Je fais des abonnements en ce moment.
07:06 À demain, on vous reprendra.
07:09 Oui, merci.
07:11 Bon courage.
07:13 Merci beaucoup. Au revoir.
07:16 Je vous en prie Fabienne, merci à vous.

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