REMEMBER (2023 ) - Fabrice JÜNGER

  • l’année dernière
Cette pièce est une commande du Printemps des Arts de Monte-Carlo.
Elle est basée sur les textes de deux grandes poétesses : Maya Angelou et Joy Harjo. Toutes deux ont consacré leur vie à lutter pour la reconnaissance de leur communauté en créant des œuvres littéraires dont le propos militant n’a d’égal que leur extrême richesse poétique et humaniste.
La pièce comprend huit mouvements qui invitent les spectateurs à des modes d’écoute différents à chaque fois. Le premier mouvement traite de musique environnementale, comme un fond musical qui est un écrin à la performance de Maya Angelou lisant en public son poème « Still I rise ». (0:49)
Le deuxième mouvement met en valeur une fonctionnalité des plus courantes de la Musique : composer pour la Danse. Cependant, il ne s’agira pas ici d’un spectacle chorégraphique mais simplement de donner envie aux corps de se mouvoir. (5:10 )
Le troisième mouvement traitera du Jeu dans le sens « ludique ». En effet, que ce soit par exemple dans le jazz avec ses accents décalés ou dans le dodécaphonisme avec un jeu de permutations des douze notes de la gamme chromatique, l’idée est de solliciter la mémoire et de surprendre l’esprit d’anticipation de l’auditeur.(15 :05)
Le quatrième mouvement utilise la musique comme thérapie. Le côté immersif que permet la partie électronique en quadriphonie vise à plonger l’auditeur dans un lâcher-prise et une écoute semi-consciente. La multiplicité des plans sonores sera mieux perçue en fermant les yeux.(23 :10)
Le cinquième mouvement place la musique au service du Message grâce évidemment au texte puissant de Maya Angelou et son leitmotiv : « Life doesn’t frighten me at all » (La vie ne me fait pas peur du tout). Sur une musique « qui fait peur », avec des instrumentistes quelque peu effrayants également, les chœurs s’associent pour faire face.( 32 :08)
Le sixième mouvement profite de la capacité de la Musique à créer une Transe. Beaucoup de musiques du Monde ont cette fonctionnalité ; elle est utilisée notamment par les indiens d’Amérique. En Occident, la notion de transe a existé avec plus de parcimonie avant de resurgir en force avec les musiques électroniques.(36 :33)
La musique en tant qu’Art a donné dans tous les continents des chefs-d’œuvre qui nous servent d’héritage incommensurable, comme des piliers existentiels. Le septième mouvement met en parallèle des tableaux de Robert Guinan et des musiques improvisées par les élèves, avec l’objectif de questionner la beauté et la relation son-image. Six tableaux de ce peintre américain sont projetés et les élèves utilisent leur instrument pour exprimer collectivement toute la richesse expressive de chacun, entre solitude, exclusion, bars enfumés, combats de boxe avec un clin d’œil à l’immense Miles Davis.(41 :10)
Le huitième et dernier mouvement traitera de la fonction spirituelle de la Musique. Chanter ensemble sur un poème de Joy Harjo rappelant que « the sky that you were born under, know each of the star’s stories ».(48 :42)