10ème journée de manifestation / Violences / Macron charge Mélenchon

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Régis de Castelnau, Alexandra Szpiner, Nicolas Corato et Sophie De Menthon
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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-03-28##

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00:00 Sud Radio, mettez-vous d'accord. 9h-10h, Valérie Exper.
00:04 Bonjour à toutes et à tous, très bonne journée sur Sud Radio.
00:08 Nous sommes le mardi 28 mars et nous allons commenter cette actualité
00:12 encore et toujours dominée par la réforme des retraites, les grèves,
00:16 les mobilisations, la politique, tout cela avec Alexandra Spiner.
00:22 Bonjour, conseillère régionale LR d'Ile-de-France.
00:24 Bonjour Valérie.
00:25 Nicolas Corato, président fondateur du think tank Place de la République.
00:29 Bonjour Valérie.
00:30 Sophie de Menton, chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique et Régis de Castelnau.
00:35 Bonjour Régis.
00:36 Bonjour à tous.
00:37 Avocat, vous êtes avocat, vous avez un blog "Vu du droit"
00:39 et vous avez publié une justice politique aux éditions "L'artilleur".
00:44 Et puis vous êtes également membre de la rédaction de Front Populaire.
00:47 Voilà, il va falloir laisser un peu d'activité de côté, ça nous fait long tout ça.
00:52 On va commencer notre tour de table aux uns avec les uns et les autres,
00:59 comme d'habitude. Nicolas Corato, commençons avec vous.
01:03 Oui, je voulais parler d'une grève dont on parle peu,
01:05 parce que c'est une grève de journalistes.
01:07 Et bizarrement, on en parle plus moins que d'autres grèves,
01:10 et ce n'est pas une grève d'un n'importe quel journal,
01:12 c'est une grève qui a lieu au quotidien Les Échos.
01:14 Qui n'est pas un quotidien d'afro-gauchistes, zadistes, mélanchonistes,
01:20 qui a enclenché depuis mercredi dernier une grève des signatures.
01:25 En d'autres termes, les journalistes des Échos refusent désormais,
01:29 pour certains bien entendu, de signer leurs articles.
01:31 Alors pourquoi tout ce mouvement ?
01:34 Parce que Nicolas Barré, qui était le directeur de la rédaction du quotidien,
01:39 qui est un journaliste absolument reconnu pour sa compétence, son expertise,
01:43 sa loyauté, son objectivité, et qui est un grand journaliste économique,
01:47 a bénéficié d'une promotion, on va dire comme ça, en interne,
01:52 au sein du groupe LVMH, qui est le propriétaire du journal Les Échos.
01:57 Et la rédaction des journalistes du quotidien s'est émue,
02:02 d'abord que le communiqué qui annonce la mutation de M. Nicolas Barré
02:08 comporte un verbatim de Bernard Arnault,
02:10 qui se réjouissait que ce directeur de la rédaction
02:13 prenne de nouvelles fonctions au sein du groupe,
02:15 et puis aussi parce que c'est une forme de détournement, disent-ils,
02:18 des règles qui avaient été établies lorsque Bernard Arnault
02:21 avait racheté le quotidien Les Échos, et qui stipulait que
02:24 la révocation du directeur de la rédaction devait être effectuée
02:27 par le conseil de surveillance, au sein duquel siègent
02:31 deux représentants des journalistes.
02:32 Or là, ce n'est pas une révocation, c'est une mutation professionnelle,
02:35 et bien entendu, ça permet d'une certaine manière d'observer de nouvelles procédures.
02:39 Derrière tout cela, on entend, chez vos confrères d'autres radios,
02:44 ou directement au sein du quotidien Les Échos, qu'en fait,
02:47 ce sujet serait lié à plusieurs articles qu'aurait laissé passer
02:50 ou qu'aurait fait publier Nicolas Barré, notamment une critique
02:53 du livre d'Éric Orsena, qui est un livre très critique sur Vincent Bolloré,
02:57 et que Bernard Arnault, qui serait en train de négocier avec Gassat-Bolloré
03:00 à un certain nombre de rachats, on parle du journal du dimanche,
03:03 on parle d'autres titres du groupe Lagardère,
03:07 aurait été vivement touché.
03:10 Moi, je ne veux pas rentrer dans ce débat-là,
03:13 je le trouve simplement étrange. - Vous y rentrez.
03:15 - Oui, mais je pense qu'il faut parler de cette grève,
03:17 parce que ce n'est pas une grève parmi d'autres,
03:19 c'est une grève qui concerne le pluralisme dans nos journaux,
03:21 et je suis un peu étonné, et je profite de la présence ici de Sophie de Menton,
03:25 que les acteurs économiques, qui ont besoin d'une presse économique pluraliste,
03:30 objective, indépendante, ne se soient pas autant manifestés ou mobilisés
03:36 pour apporter leur soutien à cette rédaction, qui, je pense, en ce moment,
03:39 en a bien besoin, rédaction avec laquelle nous travaillons tous au quotidien,
03:43 nous qui sommes des acteurs économiques et qui avons besoin aussi de relais, d'informations.
03:47 - Alors, je vais répondre.
03:49 Les Échos, c'est un journal formidable.
03:51 - C'est un très bon journal. - C'est un excellent journal.
03:53 - Vous n'avez pas la représentante de LVMH, sans ce décor.
03:55 - Non, non, non, je parle des Échos, de chef d'entreprise qui apprécie énormément les Échos.
04:00 Je voulais réagir sur le pluralisme de la presse,
04:04 qui me fait beaucoup rigoler, parce que là, franchement,
04:07 s'il y a un journal qu'on peut lire en toute objectivité
04:10 quand on est salarié d'une entreprise, ou chef d'entreprise, c'est les Échos, et pas autre chose.
04:15 - Mais c'est parce que c'est bien l'inquiétude de ces journalistes qui disent que leur indépendance est menacée.
04:21 - Vous avez dit, je finis juste mon propos, il y avait énormément de conditionnels dans votre proposition.
04:29 - Je suis prudent, vous savez, il faut être prudent avec Bernard Arnault.
04:31 - Oui, ça c'est terrible, il a fait guillotiner plusieurs personnes.
04:36 Il est attaqué non-stop, on n'a jamais vu quelqu'un d'aussi attaqué.
04:40 C'est peut-être le seul journal où il ne l'est pas.
04:42 Menacé éventuellement.
04:44 Et ce que je voulais vous dire, c'est que d'abord, les lecteurs ne se sont pas aperçus de cette grève.
04:47 Alors je félicite les Échos, parce qu'ils ont fait une grève en interne qui n'a nué à personne.
04:51 Alors que ce n'est pas le cas partout.
04:54 Que je regarde par exemple France Info, il y a des jours, il y a des émissions qui sautent complètement pendant 5 jours,
04:59 on ne sait pas pourquoi, ils font la grève.
05:01 Donc je trouve ça, votre propos, et peut-être juste, ça les regarde.
05:06 - Ah non, ça nous regarde. - Mais si, ça les regarde.
05:08 - Ça vous regarde aussi. - C'est un journal objectif,
05:10 qui est le journal de l'économie française.
05:12 - C'est incroyable, cette idée que les actionnaires n'auraient pas d'effet ni d'impact sur l'indépendance des journalistes.
05:17 Je sais, on a déjà eu ce débat ici, plusieurs fois.
05:19 - Oui, je peux répéter que j'ai bossé pour TF1, pour le groupe Boué pendant 17 ans, je n'ai jamais eu aucune pression.
05:23 - Ce n'est pas parce que vous n'avez pas connu cette situation qu'elle n'existe pas.
05:25 Et peut-être que l'époque a changé aussi.
05:27 Et peut-être que le rapport de certains investisseurs à l'indépendance de la presse a changé.
05:31 On ne peut pas dire que M. Bolloré n'intervient pas dans la ligne éditoriale des chaînes qui dirigent.
05:35 - C'est Prochil qui perd après vous avec Libé, c'est ça qui fait rigoler.
05:38 - Ah bon, d'accord, très bien. Donc il n'intervient pas alors.
05:40 - Je ne sais pas, vous le savez vous ?
05:42 - Ah ben moi en tout cas, je le sens, je le ressens.
05:44 - Vous le sentez ? - On le sent bien.
05:45 Et quand vous parlez aux journalistes, quand vous parlez aux journalistes de certains de ces groupes,
05:50 - Vous voulez parler du limogage de Bruno Jeudy à la tête du journal du dimanche ?
05:55 - Vous voulez qu'on en parle ?
05:57 - Il n'était presque pas au GDD, il était dans les médias toute la journée, dans les autres médias.
06:00 - Non mais c'est vrai !
06:02 - Donc il n'y a pas d'interventionnisme des actionnaires dans la presse privée.
06:05 - Son livre sur Bolloré, c'est l'histoire d'un amour déçu.
06:09 - Oui c'est vrai. - La réalité elle est là.
06:11 - Mais peu importe.
06:12 - Bon, il a écrit un livre que je n'ai pas lu, qui est peut-être un chef-d'oeuvre littéraire.
06:17 - En tout cas, ses attaques contre Vincent Bolloré, elles sont d'ordre privé.
06:22 - Voilà un homme qui a été déçu, qui a été fou amoureux de Bolloré.
06:25 - Mais le mouvement de grève des journalistes, des échos, qui je le rappelle,
06:29 - ce n'est pas Mediapart, ce n'est pas Libération,
06:31 - devraient simplement nous questionner, et peut-être même nous pousser à creuser un peu cette question
06:37 - du pluralisme et de l'indépendance de ces rédactions.
06:39 - Mais c'est que ça, le journal indépendant économique.
06:42 - Eh bien, ce n'est plus ce que disent les journalistes qui le composent.
06:45 - Pourquoi vous questionnez un mec qui a eu une promotion et qui sont jaloux ?
06:47 - Pourquoi vous vous questionnez toujours sur une droite plutôt...
06:51 - Ah mais je peux vous faire la même chose dans des titres de gauche, il n'y a pas de difficultés.
06:55 - On vous entend, on vous entend.
06:57 - Je peux vous parler de Lullops, je peux vous parler du Monde avec Xavier Niel, on peut en parler aussi.
07:01 - Xavier Niel n'est pas du tout interventionniste dans la ligne idéologique du Monde, bien entendu.
07:05 - C'est tyrannique.
07:06 - Je ne sais pas pourquoi il l'est.
07:07 - Je ne sais pas, je ne vous le sais pas.
07:08 - Non, non, mais moi je ne sais rien.
07:09 - Puisque les actionnaires n'interviennent pas sur le Niterrial.
07:11 - Moi je pense que nous devons être absolument en vigilance contre toutes les attaques possibles contre l'indépendance des journalistes.
07:19 - C'est un principe de base démocratique et pluraliste.
07:21 - Alors, si M.Picard vous disiez quelque chose, vous feriez le contraire.
07:23 - Moi je voudrais juste vous...
07:25 - Hier il y a eu un communiqué de la SDJ de France 3 qui parlait de mauvais traitement de l'information
07:30 - parce que le choix éditorial qui avait été fait, avait été fait de parler des casseurs à Sainte-Solide, non pas des violences policières.
07:37 - Oui, c'est un peu surnoyable.
07:39 - Mais il y a eu un communiqué de la SDJ.
07:41 - Les journalistes sont une matière vivante et qui réagissent de la même manière.
07:45 - Ils sont très engagés politiquement.
07:47 - Mais pas nécessairement.
07:48 - C'est communiqué.
07:49 - Vous voyez des gauchistes partout, c'est ça votre problème.
07:51 - Non, non, mais hélas, il y en a beaucoup.
07:52 - Vous avez une vision déformée.
07:53 - Il y en a un peu dans la rue là.
07:55 - Si c'était le cas, la gauche ne serait pas là où elle en est politiquement, s'il y avait des gauchistes partout.
07:58 - Je ne sais pas, mais la rue n'en serait pas là s'il y avait moins de gauchistes.
08:00 - Mais qu'est-ce que Nicolas Barré a dit ? Parce que lui, il est arrivé au bout de 10 ans...
08:03 - Nicolas Barré ne dit rien.
08:05 - Mais il reste en place, il devient conseiller éditorial et c'est son second qui le succède.
08:09 - Nicolas Barré ne dit rien.
08:11 - Nicolas Barré a participé à une dernière réunion de rédaction au sein du journal, disent les journalistes.
08:16 - Il y a eu beaucoup d'émotions, beaucoup d'inquiétudes, voire même de la colère.
08:21 - Je dis simplement que ce n'est pas le premier mouvement qui intervient ces derniers temps dans la presse écrite.
08:26 - Que le journal Les Echos est un journal qui n'est pas un journal comme les autres,
08:29 - qui a une grelle influence, y compris sur la vie des entreprises, sur la vie des affaires,
08:33 - et que je pense que ce mot d'ordre de grève déposé par la société des journalistes du journal Les Echos,
08:37 - qui n'a pas l'habitude de ce genre de mouvement, devrait nous interroger.
08:41 - Oui, c'est un fait social, c'est peut-être aussi un fait politique.
08:44 - Mais c'est encore une fois, les journalistes sont des êtres humains,
08:46 - et donc au bout de 10 ans, un patron qui s'en va, ça peut émouvoir aussi.
08:50 - Oui, bien sûr, tout ça est très émouvant.
08:52 - Non, je constate qu'il ne s'est pas exprimé lui-même.
08:54 - Mais il y a peut-être des raisons pour lesquelles il ne s'exprime pas.
08:56 - Pardon, on vous a oublié Régis !
08:59 - Non, non, non, mais moi je vais rester avec un sourire.
09:03 - Alors, je vais me tourner vers Nicolas en disant que Nicolas, il ne faut pas découvrir la lune.
09:09 - Ah mais non ! Je ne m'étonne pas !
09:12 - La presse française, si un petit peu, la presse française, elle est entre les mains d'oligarques.
09:18 - Il y a 12 puissances financières qui ont racheté toute cette presse.
09:24 - C'est-à-dire que les ordonnances de 1945 ont disparu totalement.
09:28 - Fort bien, ces gars-là ne sont pas des philanthropes,
09:32 - ce n'est pas pour rien qu'ils ont acheté des organes de presse qui perdent de l'argent.
09:37 - Merci l'État qui rend flou un petit peu.
09:40 - Un petit peu beaucoup pour certains titres, "Libération, l'humanité, les libés", "un scandale".
09:46 - On a un problème avec la presse en France.
09:50 - "Rappelez-vous la couverture de Marianne quand Kredzinski a exigé qu'elle soit changée."
10:02 - Ah non, il n'influence pas ! "Au moment de l'élection présidentielle."
10:07 - Bon, c'est comme ça.
10:08 - Cache-toi, Rusko, c'est bien.
10:11 - Je pense qu'il ne faut pas découvrir la lune, il faut partir de la réalité de cette situation
10:18 - qui est le système médiatique français entre les mains de puissance financière.
10:23 - Mais Régis, en vous écoutant, une question quand même.
10:25 - Si on est volontiers, ça appartient à des oligarques, très bien,
10:30 - mais on a une presse de gauche quand même globalement.
10:33 - Ah !
10:34 - Non, ça ne vous fait rien ?
10:36 - La presse de gauche ? Pas moi.
10:37 - Non, je ne suis pas d'accord avec ça.
10:39 - Il existe une presse de gauche.
10:41 - Le service public...
10:43 - Il y avait Guillaume Roquet ce matin sur France Inter, c'est un homme de gauche ?
10:46 - Qui était chroniqueur ?
10:47 - Non.
10:48 - Et M. Devecchio qui est maintenant chroniqueur, Mme Caroline Fourès qui est chroniqueur sur France Inter,
10:51 - ce ne sont pas des gens de gauche ?
10:53 - Non, mais ils sont majoritairement quand même à gauche.
10:56 - Vous essayez le journal, vous avez le record des années 80,
10:59 - mais l'internement est définitivement mort.
11:01 - Ils sont obligés, effectivement, moi je sors de la Libye de temps en temps,
11:04 - je suis invité sur France Inter de fait.
11:06 - France Info.
11:07 - C'est hallucinant, je me fais inviter à Libye,
11:10 - et c'est très dur d'ailleurs, ce que j'ai comme question très souvent.
11:13 - C'est comme moi quand je vais ici.
11:15 - Je suis souvent virée après, puis on paumerait vite,
11:18 - parce que voilà, de temps en temps on invite un chroniqueur pour faire genre on n'est plus réaliste.
11:26 - Bon allez, on a l'honneur d'apprendre que France Inter est une radio de droite.
11:30 - Voilà.
11:31 - On m'aura tout dit.
11:32 - C'est ce que disent les gens de gauche.
11:33 - Et que les échos sont violentés par la démarche.
11:35 - Peut-être qu'ils sont au bon niveau finalement.
11:37 - Mais vous pensez vraiment que les patrons, je parle des têtes de patrons,
11:41 - seront le temps de s'occuper des rédactions compte tenu des groupes qu'ils ont à gérer ?
11:46 - Je pense à peu d'importance, mais quand vous lisez les spécialistes de la presse, du secteur de la presse,
11:49 - ils vous disent que le système français est très particulier,
11:52 - c'est quasiment le seul au monde où des industriels qui n'ont rien à voir avec le métier de la presse,
11:57 - sont propriétaires de médias.
11:59 - Ailleurs, le New York Times, ça appartient à des gens qui ont investi dans la presse.
12:03 - Mais qui sont riches, ils veulent des yachts et des journaux.
12:06 - Le propriétaire de Sud Radio n'est pas un journaliste.
12:10 - Je peux vous dire que nous n'avons reçu aucune consigne, aucune indication,
12:15 - et que nous avons une liberté absolument totale.
12:17 - Et pourtant il a du caractère.
12:19 - Vous en faites des démonstrations tous les jours.
12:21 - Et toutes les opinions s'expriment par le livret.
12:25 - Vous avez même le droit de dire que France Inter est une radio de droite.
12:28 - Mais ce sujet n'est pas apprécié de la même manière, y compris par des confrères à vous dans d'autres groupes.
12:34 - On va parler d'autre chose dans un instant.
12:37 - La grève des échos, ça ne mobilise pas complètement l'opinion.
12:41 - Ça a duré une journée.
12:42 - Oui, mais c'est suffisamment symptomatique pour être correctif.
12:46 - Ils ont écrit quand même.
12:47 - On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
12:50 - Sud Radio, mettez-vous d'accord. 9h-10h, Valérie Exper.
12:56 - Avec vous sur Sud Radio, avec Régis De Castelnau, Alexandra Spiner, Nicolas Corato et Sophie de Menton.
13:01 - On va essayer d'aller vite sur les coups de cœur et les coups de gueule,
13:05 - mais en même temps il y en a deux qui concernent les manifestations.
13:08 - Donc ça va faire avancer le débat.
13:10 - Mais Sophie, vous c'est peut-être un coup de gueule ?
13:12 - Alors moi j'ai un coup de gueule, un coup de gueule ou un coup de cœur, comme on veut.
13:15 - Enfin un coup de gueule.
13:16 - Sur les chiffres du chômage, on nous balance toute la journée des chiffres du chômage en France.
13:20 - Là, le chômage avait baissé de façon absolument drastique,
13:24 - et incompréhension absolue des chefs d'entreprise qui ne trouvent absolument pas à recruter.
13:29 - Bah oui, c'est le paradoxe.
13:30 - Donc là il y a quelque chose qui ne va pas du tout.
13:32 - Ensuite de ça, on s'aperçoit que la masse du travail fourni en France est totalement insuffisante.
13:37 - On s'aperçoit qu'on a une baisse de la productivité dans nos entreprises hallucinante.
13:42 - Nous avons baissé par rapport à tous les pays d'Europe.
13:44 - On s'aperçoit que les chiffres de la productivité ont baissé de 20%, 20% de productivité en moins.
13:54 - On s'aperçoit également qu'il y a une augmentation générale des arrêts maladie.
13:58 - Et je voudrais faire une petite parenthèse sur ces arrêts maladie.
14:02 - Un appel au médecin, c'est insupportable. Je me mets en arrêt maladie.
14:06 - On ne peut pas faire des choses pareilles.
14:08 - C'est vraiment, moi ça me scandalise.
14:10 - C'est nouveau, c'est pire qu'avant.
14:11 - Oui, bien pire. Augmentation considérable.
14:13 - D'accord.
14:14 - Depuis le Covid.
14:15 - Et on a donc le nombre de personnes en emploi a augmenté de 5%,
14:23 - Mais la production n'a progressé que de 0,7%.
14:27 - L'erreur c'est que l'économie française affiche en fait une baisse phénoménale de la productivité du travail.
14:33 - Et que, excusez-moi, mais on est en train de nous motiver toute la journée à ne pas travailler.
14:39 - Que ce soit, je ne veux pas revenir sur le sujet des retraites, peu importe.
14:42 - Il y a un paradoxe d'ailleurs que j'ai remarqué avec un reportage ce week-end dans un JT qui disait que les jeunes en général ne sont plus attachés à l'entreprise,
14:51 ne veulent plus forcément travailler et se préoccuper de la réforme des retraites.
14:56 - Oui, oui, mais ils commencent à 12 ans alors.
14:58 Donc il y a une espèce de schizophrénie française où on nous dit le droit à la paresse,
15:06 on veut tester la semaine de 4 jours, on vient de tester, je crois que c'est un roue-en, le jour d'arrêt pour les règles.
15:15 Et donc c'est sans arrêt, travaillez moins, travaillez moins.
15:19 - Mais alors comment vous expliquez que le chômage ait diminué dans ces conditions ?
15:23 - Alors le chômage a diminué, je ne sais pas où ils sont.
15:26 - Oui.
15:27 - Je ne sais pas où ils sont.
15:28 Ce que je sais c'est qu'il y a des gens, le chômage par contre la durée moyenne est de 1 an, ce qui est énorme,
15:34 et qu'on se met au chômage, il y a ceux vraiment, et je ne voudrais pas mélanger les choses,
15:40 parce qu'il y a ceux qui cherchent du boulot, un ouvrier dans l'industrie ferme au fin fond de la France,
15:46 bon, il y a vraiment des gens qui cherchent du boulot.
15:48 Et il y en a énormément qui ne cherchent pas du tout.
15:50 Donc il y a une espèce de dichotomie, je ne sais pas comment c'est calculé, je ne sais pas comment c'est fait,
15:54 mais il y a pratiquement plus de chômage, il paraît qu'il va remonter, c'est peut-être une bonne nouvelle le chômage.
15:58 Il y a pratiquement plus de chômage, et nous c'est épouvantable, on ne peut pas recruter.
16:03 Alors l'avantage c'est qu'on fait le maximum pour garder nos salariés.
16:06 Voilà, c'était votre coup de gueule, on va avancer et parler de ce qui s'est passé ce week-end,
16:13 des manifestations, de cette journée de mobilisation aujourd'hui.
16:17 Alors Régis et Alexandra, je crois que ça va être un duel, parce que je vois le coup de gueule d'Alexandra Spiner.
16:23 Oui, mon coup de gueule c'est l'amalgame qui est fait en permanence entre les fautes individuelles de certains policiers
16:33 qui seront sanctionnés, et la violence absolue de ces petits bourgeois en noir qui cassent,
16:41 qui arrivent avec des haches, qui arrivent avec des couteaux, qui arrivent avec des manches de pioche,
16:46 qui arrivent avec des cocktails Molotov, qui utilisent des tirs de mortier.
16:53 Voilà, on ne peut pas, je trouve qu'il est inacceptable qu'on fasse un amalgame entre les deux.
16:59 Et le procès permanent qui est fait de la police doit cesser.
17:03 Les policiers nous protègent, et seul l'ordre est républicain.
17:07 Moi je suis désolée quand j'entends "tout le monde déteste la police", pardon, ça ne vous étonnera pas,
17:12 mais moi j'aime la police républicaine, oui, je l'aime.
17:16 - Et ils se prennent bien la gueule en plus !
17:19 - S'il y a des gens qui se conduisent mal au sein de la police, je rappelle quand même qu'ils sont sanctionnés.
17:23 En France, les policiers ne tirent pas, même quand on s'acharne sur eux,
17:28 qu'ils se trouvent dans des voitures auxquelles on met le feu,
17:31 "mais oui, pardon, pardon, si, si, si", c'est tout à fait honteux.
17:35 - Mais ne vous excusez pas !
17:36 - Non mais, parce que je vois votre regard accusateur.
17:40 Les policiers, ils leur arrivent de tirer, vous ne parlez pas dans les manifestations.
17:45 - Moi je vous parle des manifestations.
17:49 - Pourquoi ils tirent ?
17:51 - Sur ce sujet, il n'y a pas de question.
17:53 - Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas dire aujourd'hui que la police ne tire pas.
17:56 Les policiers peuvent utiliser leur arme, soyez factuels.
17:59 - Heureusement que la police tire.
18:01 - C'est important de dire les choses telles qu'elles sont.
18:03 - Je dis les choses telles qu'elles sont.
18:04 Moi je trouve qu'il y a un glissement sémantique
18:06 de systématiquement mettre en parallèle des actes isolés individuels de certains policiers
18:13 et la violence, ce déchaînement de haine et cette violence qu'on voit maintenant dans les manifestations.
18:19 Voilà, c'est inacceptable et que...
18:22 - Non mais comment on fait ?
18:24 - Entendre des élus condamner les violences, mais...
18:29 Non, il n'y a pas de "mais", c'est inacceptable.
18:31 Nous devons tous collectivement condamner les violences au sein des manifestations
18:36 et soutenir la police. Nous devons soutenir la police.
18:40 Je rappelle qu'elle est là pour nous protéger.
18:42 - Oui.
18:43 - Alors, Régis ?
18:45 - On est d'accord.
18:46 - Bon, c'est un sujet extrêmement important.
18:51 Alors, j'ai entendu que lorsqu'il y avait des policiers qui commettaient des violences,
18:57 ils étaient poursuivis et punis. C'est faux.
19:00 - Non, ça n'est pas faux, Régis.
19:02 - Non, non, attendez, attendez.
19:04 - Allez-y, allez au bout.
19:06 - Je vais lui porter sur un point précis.
19:09 C'est faux. J'ai travaillé là-dessus.
19:12 Le bouquin dont Valérie Féétat fait 600 pages,
19:16 et j'ai étudié cet aspect des choses.
19:18 Donc, c'est tout à fait faux.
19:22 Il y a deux polices. Je suis désolé, il y a une police qui protège les gens
19:26 et il y a une police qui réprime les manifestations et qui est là dans les manifestations.
19:31 Ce ne sont pas les mêmes. Ce ne sont pas les mêmes.
19:34 Et on a vu depuis maintenant le début de ce mouvement,
19:37 on a vu dans les villes essentiellement,
19:39 on a vu des excès extrêmement importants de ces fameuses compagnies braves,
19:45 y compris qu'on voit des gendarmes qui interviennent en disant
19:47 "arrêtez de vous comporter de cette façon-là, je suis désolé".
19:50 Il y a des comportements, quand on nasse des gens,
19:52 quand on prend des passants, quand on les met en garde à vue illégalement,
19:55 ça s'appelle des violences policières.
19:58 Moi, mon coup de gueule, il était sur l'argument que j'entends,
20:01 maintenant c'est la violence légitime.
20:04 Non, non, non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
20:06 La violence légitime de l'État, qui est le pouvoir sur les corps,
20:09 qui est le pouvoir de la répression,
20:11 elle est encadrée, juridiquement très encadrée, par le Code pénal.
20:16 Et lorsque vous commettez une violence et que vous êtes les forces de l'ordre,
20:19 c'est plus grave que si vous êtes un simple citoyen.
20:21 Et j'ajoute que la deuxième condition pour que la violence soit légitime,
20:26 c'est qu'elle soit contrôlée.
20:28 Elle soit contrôlée par la justice, or ce n'est pas le cas.
20:31 De temps en temps, il y a eu une vidéo, il y a eu quelque chose,
20:36 on aboutit à des répressions.
20:39 Moi, je vais juste donner un critère.
20:42 La presse internationale est effarée.
20:45 Elle est effarée.
20:46 Le Financial Times dit que le système français dans l'Europe
20:51 est un des pays qui basculent le plus dans une autocratie antidémocratique.
20:55 Ce n'est pas moi qui l'ai dit.
20:56 - Vous voyez les flics américains, la vache !
20:58 Moi, j'étais arrêtée en bagnole par les flics américains.
21:01 J'ai cru que j'allais y passer.
21:03 - C'est plus pire ailleurs.
21:05 D'accord, ok, non, moi je parle de mon pays.
21:07 Les Américains, c'est leurs affaires.
21:09 Moi, je parle de mon pays.
21:10 Et voilà ce que dit la presse internationale, européenne, sur ce qui se passe.
21:15 Je pense qu'il faut qu'on prenne ce problème de face.
21:19 Alors, les violences de Saint-Saëline, comme par hasard, c'est extraordinaire,
21:24 il y a eu des centaines et des centaines de garde à vue illégales pour la plupart.
21:29 - C'était une manifestation interdite.
21:32 - Attendez, attendez, je reviens sur Saint-Saëline.
21:36 Il y a eu une manifestation interdite, comme par hasard, pas une garde à vue.
21:40 Pas une arrestation.
21:41 Oh, merveilleux !
21:43 Nous ressortir les violences des Black Blocs,
21:46 on sait très bien qui ils sont, ils ne sont pas contrôlés,
21:49 on les laisse venir.
21:51 Patrick Buisson avait expliqué...
21:53 - Qu'est-ce que vous voulez dire ? Je ne comprends pas.
21:55 Si votre référence est Patrick Buisson, alors là, pardon, mais...
21:58 - Oui, oui, oui, quand il était...
22:00 - Je n'ai pas compris, il n'y a pas de garde à vue à Saint-Saëline, c'est ça ?
22:02 - L'utilisation des casseurs, l'utilisation des casseurs est une vieille histoire.
22:08 Ça permet de faire monter...
22:10 - C'est pas parce que c'est organisé que c'est la police, ou l'État, qui a envoyé des casseurs ?
22:14 - C'est Macron qui envoie des casseurs, c'est ça ? C'est ce qu'il dit ?
22:16 - Je pense que ça mérite... Oui, non, attendez, une police aujourd'hui qui ne sait pas qui sont ces gens,
22:22 où est-ce qu'ils sont, ils sont très organisés...
22:24 - A Saint-Saëline, je ne sais pas comment ils sauraient.
22:26 - Régis, je suis désolée, mais cet amalgame, il est voulu pour tout faire dégénérer.
22:30 Voilà, c'est comme ça qu'on ne maîtrisera plus rien.
22:33 - C'est ce qu'il fait, Mélenchon, il veut la révolution.
22:35 - Comment on fait ? C'est exactement ça.
22:37 - On ne peut pas... On a une crise politique qui est liée à...
22:42 - A plein de choses.
22:44 - A plein de choses, mais en particulier à la façon dont Emmanuel Macron a conduit cette réforme,
22:49 y compris "on ne fera pas le 49-3".
22:51 - Moi, je suis d'accord avec vous.
22:53 - Moi, je suis favorable au 49-3.
22:56 Il appartenait aux parlementaires, qui ne voulaient pas voter la loi, de voter la censure.
23:01 - D'accord. Mais je pense qu'aujourd'hui, la question des violences policières, elle est posée.
23:10 Et la réputation d'Emmanuel Macron en Europe est en train...
23:14 Elle n'était déjà pas très élevée, mais elle est en train de se dégrader du fait du spectacle qui est donné actuellement dans notre pays.
23:20 - Mais la question, c'est l'œuf ou la poule.
23:22 - Non, mais ce n'est pas l'œuf ou la poule.
23:24 - Il faut arrêter de laisser les policiers, les gendarmes, seuls face aux manifestants.
23:31 Je veux dire par là que moi, j'aime la police républicaine, j'aime la police qui respecte l'état de droit.
23:39 Mais je n'aime pas qu'on laisse les gendarmes et les policiers régler avec leur dictum de matière de l'ordre un problème qui les dépasse.
23:49 Et qui les dépasse, y compris les manifestants.
23:52 Si aujourd'hui, il y a des problèmes dans le cortège, tout le monde fera les comptes.
23:56 Qui sera responsable ? Le Black Bloc, les manifestants, les syndicats, les policiers.
24:00 Bien entendu, il y aura de l'énervement partout.
24:02 Et moi, je peux comprendre aussi que tout le monde perde ses nerfs.
24:06 Mais il y a un problème politique.
24:08 Il y a des responsabilités individuelles.
24:09 - Il y a les préfets qui donnent des consignes.
24:11 - Il y a des manifestants qui cassent des policiers, il faut qu'ils soient poursuivis.
24:14 Il y a des policiers qui sortent de leur procédure, il faut qu'ils soient poursuivis.
24:17 Et ils le sont quand c'est le cas.
24:18 Mais il y a une responsabilité politique.
24:20 Qui a le pouvoir aujourd'hui de faire que cette manifestation n'ait pas lieu ?
24:23 Le président de la République en suspendant sa réforme.
24:25 - Oh ! - Le temps qu'on laissera...
24:27 - Je veux aussi balancer le trouvoir à la rue.
24:29 - Mais on ne va pas laisser non plus, pardonnez-moi, nos forces de l'ordre,
24:33 arbitrer un problème qui est strictement politique.
24:36 Et la responsabilité de laisser ce mouvement continuer,
24:39 elle incombe au président et à lui seul.
24:42 - A la première ministre. - Allez, 9h30 sur Sud Radio.
24:45 Et on se retrouve dans un instant.
24:48 Sud Radio, mettez-vous d'accord. 9h10, Valérie Exper.
24:53 - Avec vous sur Sud Radio.
24:55 Pour rebondir sur ce que disait Nicolas Corato,
24:58 à savoir laisser la police résoudre le problème
25:02 que représente la réforme des retraites,
25:05 les violences et la mobilisation contre la réforme des retraites,
25:08 je repose la même question depuis une semaine,
25:11 c'est "Et maintenant, que va-t-il se passer ?
25:13 Et maintenant, que peut-il faire ?"
25:15 Emmanuel Macron hier a chargé Jean-Luc Mélenchon,
25:19 Elisabeth Borne a eu rendez-vous avec le président de la République hier,
25:23 quelle solution ?
25:25 J'ai entendu que le Conseil constitutionnel
25:27 pourrait rendre sa décision aujourd'hui,
25:29 dans les couloirs de Sud Radio avec certains éditorialistes,
25:31 certains disaient qu'il y a eu un deal vraisemblable
25:34 avec le Conseil constitutionnel pour que la réforme soit retoquée.
25:38 - Oh !
25:39 - Qu'est-ce que vous en pensez ?
25:41 - Laurent Fabius ne peut pas blairer Macron.
25:43 - Oui, c'est ça, mais il peut aussi le faire pour l'emmerder.
25:46 - Valérie, je ne suis pas sûre qu'il vous rendra service.
25:49 - Moi, je suis quelqu'un de simple, je suis là pour rendre service.
25:53 La solution politique, c'est la suivante.
25:57 Le Conseil constitutionnel, n'oubliez pas que les poids lourds politiques
26:00 s'appellent Laurent Fabius et Alain Juppé.
26:03 On est des routiers, c'est le moins qu'on puisse dire.
26:06 Cette loi, si vous voulez, les décisions du Conseil constitutionnel
26:09 sont éminemment politiques.
26:11 Elle est bancale au plan juridique, sinon très bancale.
26:14 D'abord, on a choisi un véhicule législatif qui n'était pas le bon.
26:19 On a dit que c'était une loi financière.
26:22 Ce qui fait qu'à l'arrivée, on a ce qu'on appelle des amendements cavaliers.
26:25 Il y a plein d'éléments de la loi qui ne sont absolument pas financiers.
26:29 Par conséquent, ils doivent être annulés, parce que le cavalier doit être annulé.
26:34 Ensuite, il y a un deuxième moyen qui est le fait de l'accumulation
26:38 de tout un tas d'utilisations de procédures qui ont altéré la sincérité du débat.
26:45 Ça existe. Il y a une jurisprudence.
26:48 Je pense par exemple à la loi Duflo qui avait été annulée à cause de ça,
26:52 parce qu'on avait accumulé tout un tas de manipulations, d'erreurs, etc.
26:58 Donc le Conseil constitutionnel a la possibilité,
27:02 s'il le souhaite politiquement, c'est évident, d'annuler ce texte en disant
27:06 "Vous avez pris la mauvaise voie, revenez avec la bonne".
27:10 Bon, alors ça aura des conséquences politiques.
27:13 Macron perd un peu la face, Elisabeth Borne doit démissionner derrière,
27:17 ce qui permet de rebattre les cartes sans passer par la motion de censure.
27:22 Et ça permettrait peut-être de désamorcer. Voilà, c'est à ça que je pense.
27:27 – Mais est-ce que c'est possible, compte tenu du fait que Laurent Fabius
27:30 n'est peut-être pas effectivement, n'a pas forcément envie de rendre vie ?
27:33 – Il me semble très difficile que le Conseil constitutionnel
27:37 ne censure pas la loi sur la réforme des retraites.
27:40 Parce que c'est notre seule issue.
27:42 – Alors Alexandre, une question. Comment est-ce que ce gouvernement
27:48 a pu faire la loi du quinquennat sans réfléchir une seconde
27:54 si constitutionnellement elle tenait le coup ?
27:56 Non mais attendez, on a des incapables !
27:58 Vous faites une loi, vous mobilisez la France entière, l'Assemblée nationale.
28:02 – Nous y travaillons depuis 7 ans.
28:04 – Le Sénat, vous y bossez, vous y avez déjà bossé 2 jours avant.
28:06 – Vous déclenchez des mouvements de grève qui altèrent l'économie.
28:08 – Vous déclenchez ça, et vous vous n'êtes pas posé la question.
28:10 Tiens, un cavalier qui se grève sur ça, ça ne fonctionne pas.
28:14 – Sachant que Laurent Fabius avait fait une sortie dans la presse,
28:18 je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a un mois et demi,
28:20 en avertissant, en disant "attention, il faut faire attention à la procédure
28:24 que vous menez, ne modifiez pas, ne tordez pas les textes,
28:28 notamment légistiques, et au final on en arrive là.
28:32 Moi je suis un peu interrogatif, je me dis que ce serait peut-être "trop facile".
28:38 C'est souhaitable, mais j'ai quand même des doutes.
28:41 – La réponse à ma question, comment est-ce que le monde politique
28:44 arrive à ce degré d'incompétence ?
28:46 Parce que montrer au peuple français qu'on a fait tout ça,
28:50 alors si on n'avait pas saisi le Conseil constitutionnel,
28:53 la loi passerait, mais elle ne serait pas légale, c'est un vrai sans-ma.
28:57 Comment peut-on avoir confiance ?
28:59 – Sophie de Menton, je ne sais pas si on pourra reprendre les statistiques,
29:02 mais dans le précédent quinquennat, il y a eu un taux de censure
29:06 du Conseil constitutionnel absolument historique sous la Vème République.
29:10 Je pense notamment à un texte pour le projet de loi de programmation
29:13 pour la justice, qui a été quasiment censuré à 80% par le Conseil constitutionnel.
29:17 – Oui mais tout de suite, tout de suite.
29:19 – Non mais ce que je veux dire par là, c'est que vous avez raison,
29:21 il y a peut-être un petit problème de compétence, tout simplement,
29:24 dans ce gouvernement par rapport au schéma juridique
29:28 et au schéma de respect de la Constitution quand on écrit des textes de loi.
29:31 – Alors on devrait exiger que ce soit soumis immédiatement le projet
29:34 en disant voilà ce qu'on veut, au Conseil constitutionnel.
29:36 – Et peut-être que Mackinsey et autres cabinets conseils
29:38 pourraient rembourser l'argent alors ?
29:40 – Ils le font, ils le font, on le soumet au Conseil d'État.
29:43 On soumet les projets au Conseil d'État, avec la section des élus du Conseil
29:49 qui conseille le gouvernement, ce n'est pas seulement une instance judiciaire.
29:53 Eh bien ils ont émis toutes les réserves possibles.
29:55 Moi si je peux me permettre, l'incompétence elle a bon dos.
29:58 – Pourquoi ils vont au dos ?
29:59 – Elle a bon dos l'incompétence.
30:01 Il y a à l'Élysée un monsieur qui n'a jamais été élu nulle part,
30:05 qui n'a jamais dirigé une entreprise, qui est d'un autoritarisme total
30:09 et qui dit "on passe en force".
30:11 – C'est le bras droit du Président non ?
30:13 – Non il parle du Président.
30:14 – Et dont le plaisir, et dont le plaisir, et dont le plaisir est justement de braver.
30:19 Et on a l'impression qu'il jubile quand il provoque comme ça et qu'il provoque ses réactions.
30:25 Si, moi je suis désolé, ce type est politiquement nul.
30:28 – Non mais ça c'est pas ce qu'il y a.
30:30 – Je serais un peu plus nuancé que Régis, mais il y a un petit côté,
30:33 je reconnais un peu pas vu pas pris, dans la manière que ce gouvernement
30:37 et que ce pouvoir a de jouer avec les institutions et les constitutions.
30:40 C'est-à-dire, je vais tester comme un gamin de 3 ans, vous voyez.
30:43 Je vais tester les limites, je vais tester les frontières
30:45 et j'attends qu'on me dit "stop" pour reculer.
30:47 – Là on a dit "stop".
30:49 – Pour l'instant non, on va voir si effectivement le Conseil Constituel
30:52 censure le gouvernement, ce qui serait quand même politiquement extrêmement grave.
30:56 – Il faut qu'il s'en aille tout de suite.
30:58 – Non seulement humiliant, mais je pense qu'on soit pour ou contre les grèves,
31:01 je pense aux gens qui n'auront pas été payés,
31:04 je pense aux grévistes qui auront sacrifié des jours de paye pour lutter contre cette loi,
31:09 je pense aux chefs d'entreprise qui auront pâti de ces grèves.
31:12 – Les restaurants, 30% de moins les restaurants.
31:14 – Tout ça parce qu'un gouvernement aura décidé, coûte que coûte,
31:17 de faire promulguer ou de tenter de faire promulguer une loi anticonstitutionnelle.
31:21 – C'est un peu schématique quand même.
31:22 – Oui mais enfin pardon, tout ça pour ça.
31:23 – Oui c'est un peu tout ça pour ça.
31:25 – On peut quand même tous regretter que la sortie de crise
31:27 repose entre les mains du Conseil Constitutionnel.
31:29 – Oui c'est un peu dramatique.
31:31 – Et je crois que la vraie question maintenant qu'il se pose,
31:33 c'est le maintien d'Elisabeth Borne.
31:36 Parce qu'elle a échoué à mener un débat parlementaire,
31:40 elle finit en beauté avec un 49-3,
31:44 moi je n'ai aucun problème avec le 49-3,
31:46 mais donc maintenant que faire ?
31:48 Je crois que le vrai point de rupture en réalité,
31:50 quand on parle d'amateurisme,
31:52 c'est quand on a entendu tous ces ministres nous parler des 1200 euros.
31:58 Voilà, je crois que le vrai point de rupture c'est là.
32:01 C'est-à-dire que je crois que ça n'était même pas un mensonge,
32:04 c'était une méconnaissance totale du projet qu'ils portaient.
32:08 – Personne n'est capable d'expliquer le contre.
32:10 – Non, non, ça n'est pas une excuse valable.
32:12 – Non mais c'est pas une excuse.
32:14 – On ne peut pas expliquer aux Français qu'ils vont tous toucher 1200 euros
32:18 et puis s'apercevoir que ça concerne 30 ou 40 000 personnes.
32:23 Je crois que le vrai point de rupture il est là.
32:25 Et d'ailleurs ce qui est frappant, c'est que le jour…
32:27 – Et puis les femmes quand même.
32:28 – Oui évidemment, mais ça, d'ailleurs le débat au Sénat
32:31 a permis d'améliorer considérablement cette réforme.
32:35 Mais vous remarquerez quand même que sur les bancs de la majorité,
32:39 le jour de la mention censure, il n'y avait pas beaucoup de monde.
32:42 – Non, il n'y avait pas beaucoup de monde.
32:44 – Je crois que ça c'est un signe fort.
32:46 – Mais l'autre chose qui a beaucoup marqué les esprits,
32:48 c'est aussi la semaine précédente 49.3, où tous les ministres,
32:50 Premières ministres y compris, sont venus sur tous les plateaux
32:53 nous dire qu'au "jamais" ou "grand jamais"
32:55 ils n'utiliseraient le 49.3 sur ce texte.
32:57 – Bien sûr.
32:58 – Et cinq jours après, le déclencher sans prévenir.
33:01 Donc effectivement, je pense que plus personne n'accorde de crédit à ce gouvernement.
33:05 – Moi je crois que c'est le Premier ministre qu'on flingue indéfiniment.
33:09 D'abord, elle est là, elle est ce qu'elle est.
33:12 On ne pouvait pas attendre qu'elle fasse de la kalinothérapie,
33:15 Elisabeth Borne, ce n'est pas le genre.
33:17 On a vu ce que c'était.
33:19 Ensuite, moi je dois dire qu'elle ne voulait pas, elle voulait aller au vote.
33:24 Elle avait risqué sa carrière, si ça ne passait pas,
33:26 elle était virée à la seconde.
33:28 Elle voulait vraiment, et je crois que c'est le Président de la République
33:31 qui a imposé le 49.3.
33:33 Mais Elisabeth Borne, jusqu'à une heure avant, elle voulait aller au vote.
33:37 Donc je pense qu'on l'a pu vu tous les mois.
33:39 – Ce que j'entends lui dire, c'est que c'est Alexis Colère qui a emporté le morceau.
33:42 Donc le Président voulait aller au vote,
33:44 et c'est Alexis Colère qui aurait poussé au 49.3.
33:47 – Alexis Colère qui semble être un mauvais génie, qu'elle...
33:51 – Oui, le Conseil constitutionnel, c'est quelques heures ou quelques jours pour la décision.
33:56 – Ça pourrait être aujourd'hui ?
33:58 – Ça pourrait être aujourd'hui.
34:00 Et le Conseil constitutionnel a huit jours procédure d'urgence à la demande du gouvernement,
34:04 ou un mois maximum pour statuer sur ses différentes saisies.
34:07 – Un mois, on ne peut pas.
34:09 – C'est pour ça que j'entendais que ça...
34:11 – On n'a plus une minute là.
34:13 – Si je peux me permettre, si c'est rapide, ce serait l'annulation.
34:18 Parce que si ce n'est pas l'annulation, c'est-à-dire qu'il y a des choses qui sont annulées,
34:23 des réserves d'interprétation, etc.
34:26 Ça c'est du boulot, il faut le rédiger parce que c'est un gros travail.
34:30 Sinon, si vous décidez d'annuler, pour les motifs que j'ai invoqués tout à l'heure,
34:35 ça peut être fait très vite.
34:37 – Vous imaginez l'ironie de l'histoire, Alain Juppé annulant une réforme des retraites ?
34:41 – Ah, c'est drôle !
34:43 – Ah oui, je n'y ai pas pensé !
34:45 – Allez, on marque une petite pause, 9h43 sur Sud Radio, à tout de suite.
34:49 [Musique]
34:55 – La manif aujourd'hui, 10e journée de mobilisation,
35:00 beaucoup d'inquiétudes sur la radicalisation,
35:04 sur le fait que les syndicats soient dépassés peut-être par certains éléments,
35:08 et puis par les jeunes qui vont entrer dans le mouvement un peu plus aujourd'hui.
35:14 Et on en parlait hors antenne, c'est un petit impartialité,
35:19 c'est que la réforme blancaire fait que les gamins aujourd'hui
35:23 ont passé une grande partie du bac et qu'ils n'ont en gros plus rien à faire.
35:26 – Ils sont désœuvrés.
35:28 – On ne va pas leur retirer leur conscience politique,
35:31 mais c'est vrai que ça laisse beaucoup plus de disponibilité pour aller manifester, Nicolas.
35:36 – Surtout qu'on les assied toute la journée, "oh mon Dieu, les jeunes sont dans la rue",
35:39 "ah si les jeunes y sont, le gouvernement s'aidera", mais que faire ?
35:42 Toutes les médias vous expliquent, on les mobilise toute la journée.
35:46 – On leur dit tout aux jeunes, on leur dit qu'ils ne s'intéressent à rien,
35:49 qu'ils ne sont pas mobilisés, puis quand ils se mobilisent,
35:51 on leur dit qu'ils sont mobilisés et qu'il ne faudrait pas.
35:53 – On ne leur a jamais dit de se battre pour la retraite.
35:55 – Je trouve que c'est bien d'avoir des jeunes qui ont un engagement social ou politique,
36:00 quel que soit d'ailleurs le bord.
36:02 – Moi aussi, absolument, je m'en réjouis.
36:04 – On a vu aussi toute une génération de militants de droite
36:06 qui sont nés pendant les grèves, pendant les mouvements de la Manif pour tous,
36:09 ça a été aussi un mouvement très important pour une partie...
36:11 Non mais c'est vrai aussi, pardon.
36:13 – Alors, ça n'est plus la référence de la jeunesse à droite, pardon.
36:18 – Très bien. – C'est caricatural.
36:20 – Très bien, mais ce que je veux dire par là, c'est que c'est intéressant
36:23 de voir pourquoi ils sont là et comment ils vont se comporter.
36:26 C'est quand même la crainte de tous les gouvernements, c'est le tube de dentifrice.
36:29 – C'est ce que je dis, c'est ce que tout le monde dit.
36:31 – Quand les jeunes sont dans la rue... – C'est un point de bascule.
36:33 – Et là aussi, on en revient au système du maintien de l'ordre,
36:36 la responsabilité de nos responsables politiques est immense,
36:40 sachant qu'on attend quasiment 90 000 jeunes dans les cortèges cet après-midi.
36:45 Effectivement, il faut faire attention, un jeune c'est plus véhément,
36:50 c'est peut-être moins organisé, moins discipliné.
36:52 – Et puis ça n'aime pas les filles qu'un jeune.
36:54 – Ça a moins d'expérience des manifestations que leurs aînés.
36:56 Bref, on sait exactement les dangers que ça peut représenter pour eux-mêmes,
36:59 en tant que manifestants, et donc il faut absolument faire attention.
37:02 Et je pense encore une fois qu'il est irresponsable
37:04 de laisser cette manifestation se dérouler sans un message politique très clair de l'exécutif.
37:08 – Qu'est-ce qu'on fait ? C'est quoi le message ?
37:10 – Par exemple, de répondre à Laurent Berger qui a proposé de suspendre la réforme.
37:14 Laurent Berger fait un effort incommensurable, y compris par rapport à son propre camp,
37:18 et il y a une fin de recevoir en face du Président de la République.
37:21 Ce n'est pas possible, il est irresponsable de laisser ce mouvement continuer,
37:24 il faut que le Président suspende sa réforme.
37:26 – Alors, est-ce que le fait de la suspendre, les gens veulent qu'on la retire ?
37:31 J'ai l'impression que suspendre ne changerait pas grand-chose.
37:33 – Ecoutez, c'est une voie d'un consensus.
37:35 Je trouve que le comportement de Laurent Berger est très responsable.
37:38 Laurent Berger est responsable.
37:40 – On est tous d'accord, on est d'accord.
37:42 – Il se répand de donner un gage au mouvement en disant "j'ai compris, je suspends,
37:46 manifestement on ne s'est pas compris, manifestement ce n'est pas bon ce truc,
37:50 mettons-nous autour d'une table et regardons ce qu'on peut faire pour nos retraites".
37:53 – C'est bien, mais on recommence dans trois mois.
37:55 – Oui, mais on attend, on a l'éternité devant nous pour gérer les retraites.
37:58 – Oui, vous pensez, Régis de Castelnau ?
38:01 – Alors, une première observation sur la place des jeunes.
38:05 Alors Nicolas, il faut être prudent quand on parle des jeunes,
38:10 parce que là, je vais te faire une petite moquerie,
38:14 on en a un là, qui nous a servi, notre Greta Thunberg à nous, qui s'appelle Maness.
38:18 Je ne sais pas si vous avez vu, qui est tout brillant d'ailleurs.
38:21 – C'est ce qu'il a fait devant moi.
38:23 – Sophie ne savait pas qui c'était, elle doit débattre avec lui.
38:26 – Qui s'exprime très bien.
38:28 – Et alors comme il a été critiqué, il a dit "l'adultisme ne me fait pas peur".
38:32 – Oui, absolument.
38:33 – Donc il y a une nouvelle catégorie de gens, c'est "adultisme".
38:36 – Ah, un petit Cégolon royal.
38:38 – Si vous critiquez les jeunes, vous êtes adultistes.
38:40 – Absolument.
38:41 – Attention, parce que bon, il ne faut pas…
38:43 Bon, sur la question…
38:46 – C'est notre Greta, on a enfin une Greta.
38:48 – Oui, c'est ça, vous y venez.
38:50 – On en a eu à toutes les époques.
38:52 – Je me suis permis de le dire sur Twitter,
38:55 il y a plein de gens qui ont dit que j'étais trop méchant.
38:57 – Oui, on le savait.
38:59 – Sinon, il ne faut pas négliger quelque chose,
39:06 le problème c'est qu'Emmanuel Macron est très engagé.
39:09 On est à un an après la présidentielle,
39:14 avec une réélection confortable,
39:18 et suivi d'une défaite législative quand même, qu'on le veuille ou non.
39:22 Il n'a pas la majorité absolue,
39:25 il a une espèce de crise politique latente,
39:27 et il est très impliqué,
39:29 c'est-à-dire que toute décision, suspension, retrait, annulation,
39:34 sera une défaite très importante.
39:36 N'oubliez pas qu'il n'est pas soumis à réélection,
39:39 il court le risque politique,
39:41 et quand on sait son narcissisme,
39:43 ça doit être un peu compliqué à assumer,
39:45 il court le risque politique de se retrouver dans une situation à la MacMahon,
39:51 c'est-à-dire inaugurer les chrysanthèmes très affaibli politiquement.
39:54 Et ça, il le sait, il le sent.
39:56 - Oui, oui, non mais c'est...
39:58 - Le problème c'est lui, hein !
40:00 - Bah oui, mais alors quoi ?
40:02 Donc il fait quoi ? Il s'en va ?
40:04 Effectivement, on a vu le sondage, le dernier sondage,
40:06 le dernier sondage en date,
40:08 28%, il n'a jamais été aussi bas en termes de popularité.
40:12 - C'est vrai qu'il est dans la pire des positions,
40:14 mais d'ailleurs, il n'est que responsable lui-même de cette position.
40:17 Il est seul face au peuple.
40:19 Il a effacé les syndicats,
40:21 il a effacé son propre gouvernement,
40:23 sa propre première première ministre,
40:25 et finalement, il se retrouve tout seul face au peuple.
40:27 Ce qui est une situation institutionnelle,
40:29 démocratique, incandescente, ingérable.
40:31 Donc effectivement, cet impasse, il en est responsable.
40:34 Moi, je trouve que la main tendue de Laurent Berger
40:37 aurait pu être notée comme telle,
40:40 et peut-être suivie des faits,
40:42 mais non, là encore, il s'ostine.
40:44 Il faut quand même qu'à un moment,
40:46 tout le monde reprenne raison,
40:48 et reprenne le chemin démocratique.
40:50 - Alors, je vais... Oui, Alexis et Alexandra.
40:52 - Je crois que, évidemment,
40:54 on aime tous notre pays,
40:56 on a tous envie qu'ils reviennent à la raison.
40:59 Je pense qu'il est impératif
41:03 que le président de la République
41:05 cesse de mépriser les syndicats.
41:07 Ça, c'est vraiment, je crois que,
41:09 c'est le point de départ de toute négociation.
41:12 - Les syndicats, ils ne veulent jamais rien...
41:14 - Non, non, non. Laurent Berger a été exemplaire.
41:16 - Et M. Joffroy-Roux de Bézieux,
41:18 dans son interview à France Info,
41:20 invite le président de la République
41:22 à renouer le dialogue avec les syndicats.
41:24 Si même le MEDEF, on appelle...
41:26 - Oh, même le MEDEF, ça veut dire quoi ?
41:28 On a toujours travaillé avec les syndicats,
41:29 nous sommes un syndicat.
41:30 - Oui, vous êtes un syndicat.
41:31 Mais ce que je veux dire, c'est que j'entends quand même,
41:33 y compris le patronat,
41:34 le patronat ne défend pas coup de que coup de cette réforme,
41:36 et regrette l'absence de...
41:38 - Je crois, mais on est d'accord.
41:40 - Tout est raté dans cette histoire.
41:41 - Il faut qu'à nouveau, le dialogue s'instaure,
41:43 et surtout, ce qui est le plus important,
41:45 que, ensemble, on sorte de cette triste affaire par le haut.
41:49 - Ah, le monde nous regarde...
41:51 - On ne sait pas comment.
41:52 - Oui, on ne sait pas comment.
41:53 On voit bien ici, nos débats...
41:54 - Parce que l'échec, si jamais le Conseil Constitutionnel
41:56 dit que cette réforme n'est pas valable,
41:58 il faut que le président démissionne immédiatement.
42:00 C'est une baffe épouvantable.
42:02 - Oui.
42:03 - Non, non, ça, il ne démissionnera pas.
42:05 Emmanuel Macron, alors, il y a une chose qui me sidère,
42:09 apparemment, hier soir,
42:11 il y a eu une réunion à l'Elysée,
42:13 avec 15 personnes, ça sort dans la presse.
42:15 - Oui.
42:16 - Ça sort dans la presse, c'est un truc de fou,
42:18 et donc Emmanuel Macron a dit
42:20 "Nous vivons des temps troublés,
42:21 on cherche à déstabiliser nos institutions dans cette période".
42:24 J'ai entendu ça d'un d'entre vous.
42:25 Et il a dit qu'effectivement, Jean-Luc Mélenchon...
42:28 - Ce qui parfaitement exact.
42:30 - ...sort un vrai dessin, la révolution.
42:32 - C'est vrai.
42:33 - Donc, voilà.
42:34 Donc, est-ce que ces petites phrases...
42:35 - Et d'ailleurs, ces petites phrases, d'abord,
42:36 on est à un moment où, même,
42:38 seul avec le président de la République,
42:39 ça va sortir dans la presse.
42:40 Donc ça, aujourd'hui, les téléphones,
42:43 les tweets, etc.,
42:45 fait qu'il n'y a plus de confidentialité.
42:47 C'est une chose.
42:48 Ensuite de ça,
42:49 il y a un moment où il va falloir aussi
42:51 qu'on change, parce que la presse,
42:53 et on a beaucoup protégé l'extrême gauche.
42:56 Elle n'est jamais coupable.
42:58 L'extrême droite, c'est quelque chose d'épouvantable.
43:00 Personne ne veut lui parler.
43:01 On se demande ce qu'elle a d'extrême aujourd'hui.
43:03 Pardonnez-moi,
43:04 le Front National et le Rassemblement National,
43:06 c'est pas ma tasse de thé,
43:08 mais j'aimerais savoir ce qu'ils ont d'extrême.
43:10 Alors que l'extrême gauche...
43:12 - On va vous l'expliquer, Sophie.
43:13 - Ben, expliquez-le-moi.
43:14 Alors là, vraiment, montrez-le-moi.
43:15 Qu'est-ce qu'ils ont fait, ou comment ?
43:17 Les choses peuvent évoluer.
43:19 Je suis désolée.
43:20 Moi, j'ai une peur panique de cette extrême gauche.
43:23 Et il est temps de la nommer.
43:24 Il est temps d'arrêter de la protéger.
43:26 On ne peut pas continuer à encenser,
43:28 à les inviter sur les plateaux, les insoumis,
43:30 à les laisser faire n'importe quoi,
43:32 et à trouver que Mélenchon
43:34 est un type formidable
43:36 qui va sauver la France.
43:38 C'est plus supportable.
43:40 C'est eux qui mettent la France dans la rue.
43:42 Et c'est pas le pays, ça.
43:43 - Je ne vais pas rentrer dans le débat sur la peur rouge,
43:45 mais un mot, quand même,
43:46 qui prouve quand même que Emmanuel Macron
43:48 est encore très déconnecté.
43:50 C'est pas Jean-Luc Mélenchon
43:52 qui fait descendre les gens dans la rue.
43:53 D'ailleurs, quand Jean-Luc Mélenchon a appelé,
43:55 avec son parti, à organiser des manifestations
43:57 hors du champ syndical, les samedis,
43:59 ça a été un échec total.
44:01 Les gens qui sont dans les cortèges,
44:02 moi, je fais tous les cortèges depuis le début,
44:04 je serai cet après-midi entre République et Nation,
44:06 je peux vous assurer que ce ne sont pas des cortèges
44:08 de gauchistes, de LFI.
44:10 - Non, il y a tous les progrès.
44:12 - Et qu'au contraire, d'ailleurs, la vraie question,
44:14 quand on va dans les cortèges, c'est se demander
44:16 si tous ces gens-là ou une partie de ces gens-là
44:18 ne voteront pas ailleurs qu'à la gauche,
44:19 si jamais demain, il y aurait de nouvelles élections.
44:21 - C'est un sondage IFOP de la semaine dernière.
44:23 - C'est un vrai sujet.
44:24 - Non, mais la gauche, c'est plus ce que c'est.
44:25 On ne sait pas ce que c'est.
44:26 - Donc, l'idée de dire, c'est à LFI qu'ils mettent le bazar,
44:28 non, non, ce mouvement social,
44:29 c'est pas du tout un mouvement qui appartient
44:31 à la France Insoumise.
44:32 Et d'ailleurs, à chaque fois qu'ils ont tenté
44:34 de récupérer le mouvement, ils se sont fait sortir
44:36 et ça a été un échec total.
44:37 Donc là aussi, je pense qu'Emmanuel Macron
44:39 essaye d'avoir un écran de fumée, mais ça ne marche pas.
44:42 Les gens qui manifestent aujourd'hui,
44:43 ils ne manifestent pas pour faire la révolution.
44:45 - Moi, je suis désolée, mais Jean-Luc Mélenchon
44:48 appelle quand même en permanence
44:50 à une attaque en règle des institutions.
44:53 Et pardon, c'est le début du fascisme.
44:56 - Ah non, attendez, vous n'allez pas...
44:58 - Oui, quand on conteste le président,
45:01 quand on conteste la légitimité du président...
45:05 - Ah, il n'a jamais contesté la légitimité.
45:07 - Ah si, il ne fait que ça.
45:08 - C'est le premier à avoir dit qu'il était légitime.
45:10 Les France Insoumise, ils ont un projet,
45:12 je ne suis pas leur porte-parole,
45:13 ils ont un projet, c'est intrinsèque,
45:15 ils ont un projet de 6ème République.
45:17 Ils veulent une constituante,
45:18 ils veulent un régime parlementaire.
45:19 Pas des fascistes, hein.
45:20 Les fascistes, c'est ceux qui vous disent,
45:22 par exemple comme Marine Le Pen,
45:23 que l'état de droit n'est pas quelque chose
45:26 absolument valable.
45:29 - C'est peut-être pas exactement ce qu'elle dit.
45:31 - Ah mais si, c'est ce qu'elle dit.
45:32 Quand elle dit qu'il faut sortir du Conseil
45:34 de la Convention européenne des droits de l'homme
45:36 parce que ça ne permet pas de gérer au mieux l'immigration,
45:39 elle est contre l'état de droit
45:40 et elle est contre la démocratie.
45:41 Voilà, une dérive autoritaire.
45:43 - Bon d'accord, alors le danger c'est Marine Le Pen.
45:45 Vous l'avez dit il y a.
45:46 - Oui, oui, bien sûr.
45:47 - Ils sont nulle part,
45:48 ils se tiennent impeccablement.
45:49 - Jean-Luc Mélenchon n'a jamais appelé à la violence
45:51 et a toujours prononcé violence.
45:52 - Non, vous ne pouvez pas dire ça.
45:53 - Il ne fait que ça.
45:54 - Tout son discours est un appel à la violence.
45:56 - Mais non, c'est un discours qui vous dérange.
45:58 - La violence a galéré.
45:59 - C'est parce que c'est un discours qui vous dérange.
46:00 Ça n'en fait pas un discours violent.
46:01 - Non, c'est un discours d'une violence.
46:02 - En plus, si vous voulez la gauche,
46:03 moi je suis d'ici.
46:04 - Bernard Cazeneuve, pour moi,
46:05 je peux voter pour lui.
46:06 Mais la gauche, cette extrême gauche,
46:07 c'est un soutenant.
46:08 - On ne va pas vous laisser choisir la gauche, Sophie.
46:10 - On va rester là-dessus.
46:11 Sophie va voter à gauche.
46:12 Là, là-devant, on aura tout entendu.
46:14 Aujourd'hui, c'est la journée de tous les possibles.
46:16 - On va vous inviter à un congrès du PS.
46:18 - Non, mais ça n'existe plus.
46:20 - Sophie, attention.
46:21 - Allez, c'est fini pour aujourd'hui.
46:23 9h58, on se retrouve dans un instant
46:25 avec Patrice Lafon, qui lui, n'est pas à la retraite.
46:28 On est ravis de le recevoir.
46:29 A tout de suite.

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