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  • 22/03/2023
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🥇
Sport
Transcription
00:00 Europe 1 Sport, tout le sport est sur Europe 1. Céline Géraud.
00:04 250 km/h au volant d'une voiture sur un circuit c'est déjà une expérience éprouvante,
00:09 mais 250 km/h sur des skis c'est carrément époustouflant.
00:14 Alors cette semaine les 25 skieurs les plus rapides du monde vont s'affronter à Vars, c'est dans les Hautes-Alpes à l'occasion des Speedmasters.
00:21 Et ce soir dans Europe 1 Sport, Simon Billy, champion du monde de la discipline, est avec nous. Bonsoir Simon.
00:26 Bonsoir.
00:27 Alors merci de nous accorder quelques minutes. Alors cette semaine je le disais vous allez tenter de conserver votre titre,
00:32 mais aussi de battre le record du monde actuellement détenu par l'italien Ivan Origone.
00:36 254,958 km/h, c'est un sacré challenge.
00:41 Ouais c'est un sacré challenge. Voilà la nature nous a donné les conditions, on sent que ça va le faire.
00:48 On a deux trois jours qui arrêtent qui vont être décisifs.
00:51 C'est des conditions record qui sont très rares, c'est des records qu'on rencontre de temps en temps
00:57 et c'est vraiment le rêve que j'ai depuis que je suis gamin.
01:00 Donc je me prépare à bloc pour cette journée là.
01:02 Alors pour nos auditeurs pour commencer qui sont néophytes,
01:05 est-ce que vous pouvez nous expliquer en quelques mots les spécificités du ski de vitesse par rapport au ski classique ?
01:10 La tenue, la discipline ?
01:13 Le ski de vitesse c'est pas compliqué, c'est une ligne droite, on part d'un point A à un point B.
01:18 L'objectif c'est d'être le plus rapide possible.
01:21 Le record du monde, vous l'avez dit, c'est à 254 km/h.
01:24 Et pour ce faire on a des combinaisons à latex ultra profilées qui sont taillées sur mesure.
01:29 En fonction de notre morphologie, en fonction de notre position, on a des casques profilés, des ailes rondes, des bâtons.
01:35 Des skis qui mesurent 2m38 et tout ce matériel est développé en soufflerie avec des ingénieurs.
01:42 Tout ça pour optimiser l'aérodynamique du skieur.
01:45 Les skis 2m38 ça paraît énorme. Le poids des deux skis c'est quoi ?
01:50 Une paire de skis fait 14 kg à peu près.
01:53 Ah oui, donc du coup vous êtes extrêmement stable sur la neige mais après effectivement chaque détail compte.
01:59 Les gants aussi sont sur mesure avec des spécificités. L'idée c'est qu'il y ait le moins d'appel d'air possible.
02:05 Exactement, j'ai une combinaison particulière que j'ai développée avec mon sponsor sur Annecy.
02:12 Les gants sont englobés dans la combinaison, il n'y a absolument pas de plis.
02:17 L'objectif c'est d'être le plus aéropossible, essayer de gommer toutes les petites aspérités à l'air.
02:22 Au niveau des chaussures, des ailes rondes, du casque, de la combi, des gants.
02:26 Tout ça c'est vraiment travaillé au millimètre. Tout est calé pour aller le plus vite possible.
02:32 Dans cette pente vertigineuse, on va en parler dans quelques instants.
02:35 On est avec Simon Billy sur Europe 1, ce soir champion du monde de ski de vitesse
02:39 qui va tenter de battre un record du monde de déglingo, 255 km/h.
02:44 Le ski de vitesse est aussi le seul sport non motorisé qui permet de passer de 0 à 200 km/h en moins de 6 secondes.
02:52 Soit une accélération équivalente à celle d'une Formule 1, c'est dingue !
02:56 Je ne suis pas extrêmement calé en voiture, mais je sais qu'on accélère fort.
03:00 Après on a la chance d'avoir la piste de Vars qui nous permet de faire ça. Il y a 98% de pente au départ.
03:04 98% de pente ! Attends, on va s'arrêter juste deux secondes là-dessus.
03:08 Les images sont impressionnantes, mais pour nos auditeurs qui nous écoutent,
03:11 il faut imaginer qu'on bascule dans le vide.
03:14 Oui, c'est un mur sur les premiers 100-200 mètres.
03:18 C'est vraiment un mur. Du coup, il faut être capable d'encaisser cette accélération et la vitesse.
03:24 Mais quand on accélère, nous, en ski de vitesse, ce n'est pas du tout comme la sensation que vous pouvez retrouver en voiture ou dans un manège.
03:30 Vous êtes collé au siège parce que vous avez à l'extérieur un objet qui se déplace.
03:35 Nous, c'est simplement le corps qui se déplace dans l'espace et dans le temps.
03:38 Et au final, l'accélération est très fluide. Donc ça va vite, rapidement, mais c'est ultra fluide.
03:43 Ah d'accord, très bien. Vous avez sans doute des amorcés, plein de peur, des gens terrorisés qui nous écoutent.
03:49 Parce que c'est un peu comme la strife de Hackerewtz Bull pour les descendeurs,
03:54 ou la vague de Tiyoupou pour les surfers. C'est vraiment un Everest.
03:58 Et justement, en quoi cette piste, la piste de Chabrières, sur les hauteurs de Vars, est-elle vraiment faite pour votre discipline ?
04:06 Elle est faite pour notre discipline parce que c'est un don de la nature.
04:10 On a la chance d'avoir cette piste ici. Elle est vertigineuse.
04:13 Comme je disais, l'accélération au départ, les mensurations de la piste font qu'on va très vite.
04:18 Le run est court. On fait 250 km/h sur une poignée de seconde.
04:22 Ça dure 13-14 secondes maximum. Donc, c'est très court.
04:28 On a la chance d'avoir cette piste et aujourd'hui, la station la prépare à fond.
04:33 La performance passe aussi par la préparation de la piste.
04:35 Et on a la chance d'avoir un damer et la Société des remontées mécaniques qui font un travail extraordinaire.
04:41 Il n'y aurait pas de record sans eux.
04:44 Donc voilà, c'est 50% le skieur, 50% la piste.
04:47 Et aujourd'hui, on a la chance d'avoir tout qui se met en place.
04:50 Tout est au vert. Tous les voyants sont allumés.
04:53 Comme je le disais, c'est très rare.
04:55 On est excité, mais il y a aussi pas mal de pression.
04:57 Et partir d'un haut de Chabrière, c'est un défi.
05:00 Parce que la piste est impressionnante. Elle fait peur.
05:02 Il faut refaire la dompté.
05:04 - Alors justement, les sensations, la vitesse, l'adrénaline, la peur...
05:08 Dans quel état vous êtes quand vous vous élancez du sommet de la piste ?
05:11 Vous êtes dans votre bulle ou c'est la visibilité de la ligne rouge au bout qui vous attire ?
05:16 Comment ça se passe si on devait être avec vous à l'intérieur de vous ?
05:19 - Quand je pars en haut, au départ, pour un record, je suis dans ma bulle.
05:24 La veille, le matin, il y a pas mal de peur, de stress.
05:28 Tout ça se mêle un petit peu.
05:30 Mais quand on a les skis dans le vide, on s'est tellement préparé physiquement, techniquement et mentalement.
05:36 On est prêt, on sait ce qu'on a à faire.
05:38 Et tout ça s'évapore. On est dans notre bulle.
05:42 On a juste à s'élancer du sommet et tout se met en place petit à petit.
05:47 Et quand je suis à cette vitesse-là, j'ai la sensation que le temps s'arrête.
05:50 Il y a juste le corps qui se déplace dans le temps et dans l'espace.
05:53 C'est ultra grisant comme feeling.
05:55 Après, il faut tenir jusqu'au trait rouge.
05:58 C'est un défi parce que ça va vite. C'est quand même engagé.
06:01 L'objectif, c'est de bouger le moins possible et de garder la position parfaite tout le long.
06:05 - Et combien de temps pour vous arrêter à l'arrivée ?
06:07 Parce qu'effectivement, on sait qu'à Frolon, à 250 km/h, comment ça se passe ?
06:12 - L'heure d'arrivée est super longue. On est à 500 mètres pour s'arrêter.
06:16 On a le temps. On se relève doucement. Il ne faut pas se relever trop vite.
06:20 Parce que si on ne fait pas attention au moment où on se relève, on prend tout l'air dans le corps.
06:25 Et ça peut nous retourner. Donc il faut s'appuyer sur l'air en se relevant doucement sur l'avant.
06:29 Comme ça, on sent vraiment à cette vitesse-là la résistance de l'air.
06:32 Et puis ensuite, on fait une petite chasse-neige sur une centaine de mètres.
06:35 Et puis on enquille des virages. C'est aussi un plaisir de faire des virages à 200 km/h à l'heure d'arrivée.
06:40 - Avec Simon Billy dans Repain Sports ce soir, on est vraiment ravis de parler avec vous de ski de vitesse.
06:45 De ce record que vous allez essayer de faire tomber. 255 km/h.
06:50 Pour nos auditeurs aussi, votre père, Philippe Billy, a lui-même été recordman du monde de ski de vitesse dans les années 90.
06:56 Il a été flashé à 243 km/h en 97.
07:00 C'est une passion contagieuse. Ça vous a pris à quel âge ?
07:03 - C'est une histoire de famille. J'ai été piqué super tôt. Mon petit frère l'a fait aussi.
07:07 On a commencé le ski de vitesse à 6 ans. On a commencé le ski à peu près vers 2-3 ans.
07:12 Et rapidement, on a fait quelques petites vitesses. Et ça se transmet de père en fils.
07:17 J'ai des demi-frères qui arrivent derrière, qui ont une dizaine d'années et qui ont déjà des records personnels à 125 km/h.
07:24 Donc on transmet le virus.
07:27 Après, mon père ne nous a jamais poussés. Il ne voulait pas qu'on en fasse au début parce que c'est un sport dangereux.
07:32 Mais malgré lui, on y est venu. Après, il nous a accompagnés pour faire ça en toute sécurité dans un premier temps.
07:38 Et puis après, pour aller chercher des résultats.
07:40 - Donc aujourd'hui, le papa a la casquette de coach.
07:43 - C'est drôle. Et puis comme vous le dites, ça doit être dans vos gènes, dans votre ADN, je pense, cette passion pour la vitesse.
07:50 Alors j'allais dire, des mois de préparation pour une course de quoi ? De 15, 13, 17 secondes peut-être ?
07:54 - 14 secondes.
07:55 - Comme les coureurs, les sprinters qui font le 100 mètres, comment est-ce qu'on se prépare ?
07:59 On travaille évidemment beaucoup les positions, mais les jambes, comment est-ce que vous optimisez au maximum votre préparation ?
08:05 - Il y a une grosse préparation physique sur le corps en général, mais surtout les cuisses, la chaîne abdominale, le gainage.
08:13 Parce qu'il est ultra important de garder la position de recherche de vitesse le plus longtemps possible.
08:19 Et donc ça, c'est vraiment axé sur les abdos, le gainage.
08:23 Et ensuite, on essaie de développer un petit peu la musculature à droite à gauche.
08:26 Mais on ne veut pas s'élargir parce que si on est trop volumineux, ensuite on pousse de l'air.
08:30 Donc il y a un rapport poids-volume à respecter.
08:32 Moi, quand je suis en salle de muscu, je ne vais pas charger sur les épaules, sur le dos,
08:37 parce que justement, il faut que tout reste caché dans le casque.
08:40 Et ça, c'est ultra important pour ne pas modifier le flux d'air.
08:43 - Et la préparation mentale ?
08:45 - Préparation mentale, moi je n'ai pas de préparation mentale particulière.
08:49 Je fais mon petit train, je suis dans mes préparations toute l'année, je parkne skie, je fais ma muscu, je vais sur la piste.
08:56 Je m'imprègne de l'environnement et tout ça me suffit aujourd'hui.

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