La parole aux Français du 13/03/2023

  • l’année dernière
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Il est 14h, bonjour à tous, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:00:04 C'est la parole aux Français qui démarre et on commence bien sûr avec le journal.
00:00:08 Simon Guillain, bonjour.
00:00:09 Bonjour Péli et bonjour à tous.
00:00:11 Les blocages se poursuivent en France contre la réforme des retraites.
00:00:13 Un blocage est en cours actuellement à la centrale nucléaire du Blayais.
00:00:17 Ça se situe au nord de la Gironde.
00:00:18 Une centaine de manifestants, vous le voyez, ont monté un barrage filtrant très tôt ce matin.
00:00:22 Reportage sur place, Jérôme Rampenoud et Antoine Estève.
00:00:28 Il est 5h du matin, ils sont déjà plus d'une centaine à filtrer les accès de la centrale nucléaire du Blayais.
00:00:33 Un barrage qui laisse toutefois passer les personnels chargés de l'entretien,
00:00:37 du fonctionnement des réacteurs et surtout de la sécurité.
00:00:40 Tous les personnels qui doivent intervenir et qui doivent travailler pour assurer la sûreté de fonctionnement du réacteur
00:00:45 rentrent par une voie de délestage sans qu'ils soient passés par le barrage filtrant.
00:00:50 Donc toutes les fonctions de sûreté sont évidemment assurées.
00:00:53 L'objectif des manifestants, c'est de montrer l'union des syndicats contre la réforme des retraites.
00:00:57 Ils accélèrent le calendrier de vote des lois, donc nous, également, on accélère.
00:01:05 C'est un bras de fer qui s'est enclenché et on est déterminés, on va encore durcir.
00:01:10 La grève dans le secteur de l'énergie a aujourd'hui des conséquences directes sur la production d'électricité,
00:01:15 de 12 à 15 mégawattheures en moins dans le pays.
00:01:19 Comme si c'était 12 réacteurs à l'arrêt, en sachant qu'il n'y a pas que les réacteurs.
00:01:23 Il y a la partie centrale à charbon, il y a la partie hydraulique.
00:01:27 Tout est en baisse de production pour faire comprendre qu'à un moment donné,
00:01:31 on va hausser le ton jusqu'à ce que ça fonctionne, jusqu'à ce qu'on bloque le pays par rapport à ça.
00:01:36 Alors ça ne fait pas tomber le réseau, ce qui fait que la France est obligée d'importer un maximum d'électricité.
00:01:42 L'intersyndical a prévu de se réunir tous les jours jusqu'à la fin de la semaine.
00:01:46 De nouveaux blocages et mouvements de grève sont prévus dans d'autres centrales nucléaires dès demain matin.
00:01:53 Après la réforme des retraites, les députés s'attaquent cet après-midi à un autre texte explosif.
00:01:57 Il s'agit du projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
00:02:01 Quatre jours d'examen sont annoncés au Palais Bourbon en première lecture autour des promesses d'Emmanuel Macron
00:02:06 de bâtir six nouveaux réacteurs à l'horizon 2035.
00:02:10 On va également parler dans ce journal de l'inflation qui se poursuit en France
00:02:14 et les prix qui continuent d'augmenter dans les supermarchés.
00:02:16 Les consommateurs souffrent bien sûr de cette situation.
00:02:19 Alors que la semaine dernière, la grande distribution s'est engagée à mettre en place un trimestre anti-inflation.
00:02:24 Cette mesure est insuffisante selon certains spécialistes.
00:02:27 On voit tout ça avec ce sujet. Il est signé Alexis Vallée.
00:02:30 Dans nos supermarchés, les prix continuent de s'envoler.
00:02:34 Depuis février 2021, les produits alimentaires ont augmenté de 17% selon l'Insee.
00:02:40 Il y a là un jeu de dupes, un jeu de tensions entre l'industrie agroalimentaire et la grande distribution.
00:02:45 Maintenant pour les perdants, c'est très clairement tous ceux qui ont les ménages modestes.
00:02:50 Il y a 10 millions de pauvres en France.
00:02:52 En un an, le prix du beurre, de l'huile, des œufs ou encore du sucre ont augmenté d'environ 20%.
00:02:59 Mais la hausse la plus importante concerne les viandes et les volailles avec plus de 30% d'augmentation.
00:03:05 Le gouvernement a trouvé un accord lundi dernier avec la grande distribution
00:03:10 qui s'est engagé à mettre en place un trimestre anti-inflation à partir du mois de mars.
00:03:15 Une mesure jugée insuffisante par cet économiste.
00:03:18 Je pense que plutôt qu'une intervention des aides ou des restaurants,
00:03:21 il faut surtout faire la transparence totale sur les coûts de production de produits alimentaires
00:03:28 et s'assurer qu'il n'y ait pas d'effet d'aubaine du côté de la grande distribution
00:03:31 voire de l'industrie agroalimentaire qui pourrait profiter un petit peu de cette situation
00:03:35 pour répercuter sur les prix à la consommation.
00:03:38 Selon un sondage réalisé par l'IFOP pour le journal du dimanche,
00:03:41 81% des Français jugent que l'État ne fait pas assez contre l'inflation.
00:03:46 Direction les États-Unis.
00:03:48 Dans ce journal où deux grands établissements bancaires américains se sont effondrés en seulement quelques jours,
00:03:53 c'est le cas de la Silicon Valley Bank qui a dû fermer ses portes en fin de semaine dernière.
00:03:57 Des mesures d'urgence ont été mises en place pour protéger leur système bancaire
00:04:01 et le président américain Joe Biden doit s'exprimer dans quelques minutes maintenant.
00:04:05 Et puis retour en France pour terminer ce journal où le temps est très agité sur une bonne partie du pays aujourd'hui.
00:04:11 Météo France a d'ailleurs placé 28 départements en vigilance orange aux orages.
00:04:15 Vous les voyez, ces départements concernés à l'antenne.
00:04:17 Météo France prévient qu'il reste des incertitudes sur la violence du phénomène
00:04:21 et les zones qui seront les plus touchées.
00:04:24 Voilà pour ce tour de l'actualité à 14h sur CNews.
00:04:27 Tout de suite, c'est la parole aux Français. C'est avec Lélie Mathias et ses invités.
00:04:30 Merci beaucoup Simon. On aura le plaisir de vous retrouver à 15h.
00:04:34 Mes invités justement, Yvan Rioufol, bonjour, soyez le bienvenu.
00:04:37 Eric Dorit-Mathen, spécialiste des questions éco de CNews.
00:04:41 Et Mathieu Langlois qui est avec nous également.
00:04:43 On va commencer par parler de la grève des éboueurs.
00:04:45 C'est dans quelques villes de province, notamment à Nantes et également à Paris.
00:04:49 Vous allez voir les images, ça déborde.
00:04:52 Ce sont des petites montagnes de déchets qui s'accumulent dans certaines rues de la capitale.
00:04:56 D'ailleurs, pourquoi certaines rues, Eric ?
00:04:58 Il y a des différenciations dans les arrondissements parisiens.
00:05:01 Oui absolument, parce que Paris a coupé en deux le marché.
00:05:03 Il y a un marché privé et un marché public.
00:05:05 Et à peu près 10 arrondissements qui sont confiés à des entreprises privées.
00:05:09 Donc vous avez Veolia, vous avez De Richebourg, Nicolins, ce sont des acteurs privés.
00:05:14 Et puis de l'autre, vous avez les Bennes de la ville de Paris.
00:05:18 Et donc là voilà, ce qui bloque aujourd'hui, c'est la CGT qui a fait un appel à la grève,
00:05:23 mais qui touche le secteur public.
00:05:25 Alors il y a aussi trois usines d'incinération aux portes de la capitale,
00:05:28 Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen, qui sont à l'arrêt.
00:05:31 Évidemment, la contestation porte sur la réforme des retraites.
00:05:34 Nous sommes en ligne avec Jean-Christophe Houbard,
00:05:36 qui est éboueur dans le 14e arrondissement de la capitale depuis 7 ans, si je ne me trompe pas.
00:05:41 Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:05:44 Et puis avec nous également, Gilles Mentré, qui est maire adjoint,
00:05:48 les Républicains du 16e arrondissement de la capitale,
00:05:50 vice-président de la commission environnement du Grand Paris.
00:05:53 On vous voit d'ailleurs dans une rue de la capitale qui déborde d'ordures.
00:05:57 Bonjour, à tout de suite.
00:05:58 Ma première question s'adresse à Jean-Christophe Houbard.
00:06:00 Je le disais, ça fait 7 ans que vous êtes éboueur, vous avez 55 ans,
00:06:04 vous êtes syndiqué, vous êtes CGTiste.
00:06:07 Expliquez-nous, là vous avez 55 ans.
00:06:10 Si, enfin on va dire que d'ordinaire, normalement, pour vous,
00:06:15 vous pourriez prétendre à une retraite à 57 ans,
00:06:19 car vous effectuez un métier qui est pénible, et ça, tout le monde le comprend.
00:06:23 Ça veut dire que si la réforme passe, ce sera 59 ans.
00:06:27 Vous, c'est inimaginable.
00:06:30 Tout à fait, c'est inimaginable, dans le sens où je fais allusion
00:06:33 à une allocution de M. Macron, le 25 avril 2019, qui disait
00:06:38 "Rendez-vous compte, c'est impensable de demander aux Français
00:06:41 d'aller jusqu'à 55 ans, voire 62 ans, quand vous regardez la charge de travail
00:06:45 que nous avons".
00:06:46 Le matin, je me lève à 4h, je fais 40 km aller, 40 km retour.
00:06:51 Certains élus, en l'occurrence, un autre invité que vous avez à côté de vous,
00:06:56 quand ils se lèvent le matin, les rues sont propres, nettoyées,
00:07:00 les ordures sont ramassées, tout est propre.
00:07:02 Au jour d'aujourd'hui, on fait appel au privé pour ramasser les défiés,
00:07:06 mais ils ne ramassent que les bacs.
00:07:09 Tout le reste des encombrants et autres est resté sur le sol.
00:07:13 Voilà le privé.
00:07:15 Et le coût n'est pas le même non plus.
00:07:17 Donc effectivement, là, nous sommes en grève depuis le 6.
00:07:20 S'il faut faire 15 jours, 3 semaines, 1 mois de grève,
00:07:24 nous nous battrons jusqu'au bout.
00:07:26 – C'est la question que je voulais vous poser.
00:07:27 Mais ça fait déjà une semaine, on va dire, une grosse semaine,
00:07:30 mais ça vous coûte aussi de faire cette grève ?
00:07:33 C'est des jours, du salaire en moins à la fin du mois.
00:07:38 Vous seriez prêt à tenir, vous nous dites 15 jours, 3 semaines,
00:07:41 tellement c'est important pour vous ?
00:07:43 – Tout à fait, le plus long moment de grève que nous avons fait,
00:07:46 ça a été 23 jours.
00:07:47 Bon, je n'étais pas encore rentré à la ville de Paris,
00:07:49 mais effectivement, moi, vu mon indice, je perds 75 euros par jour.
00:07:53 – Oui, quand même, ce qui est important.
00:07:55 On parle souvent de l'inflation, on parle beaucoup du coût de la vie.
00:07:58 Pour vous, c'est un vrai sacrifice quand même ?
00:08:01 – Tout à fait, c'est un vrai sacrifice,
00:08:03 mais regardez, moi, le matin, je mets 350 euros de gasoil par mois.
00:08:07 Je ne peux pas prendre les transports,
00:08:09 puisque je n'ai pas de transport le matin à l'heure à laquelle je pars.
00:08:13 Donc, je suis obligé d'utiliser mon véhicule personnel.
00:08:16 De plus, la ville de Paris ne nous avantage pas,
00:08:18 dans le sens où, quand vous voyez le prix du stationnement
00:08:20 qui est exorbitant dans le secteur où je suis, dans le 14e,
00:08:23 la ville de Paris n'en tient pas compte non plus.
00:08:25 Donc, quand je vois que les élus se rebifent en disant
00:08:29 "oui, il faut faire un appel au privé",
00:08:31 mais j'incite, et pas par le biais de la CGT, madame,
00:08:35 de tous les syndicats, parce que vous avez dit en entrant en matière
00:08:38 que c'est la CGT qui appelle à la grève, non, c'est une inter-syndicale.
00:08:42 Tous les syndicats confondus appellent à bloquer.
00:08:45 Il est inadmissible que M. Macron nous demande à faire tous deux ans de plus.
00:08:50 Deux ans.
00:08:51 Moi, je m'appelle M. Macron à venir un matin à 6h
00:08:54 et à faire une collecte de déchets avec nous.
00:08:57 Et il va voir la pénibilité que l'on peut avoir.
00:08:59 Alors le messager est passé à une remarque d'Eric de Ruedmaten en plateau.
00:09:02 Je parlais de Giscard d'Estaing qui avait reçu le président à l'époque, les éboueurs.
00:09:05 Non, je voulais vous poser une question.
00:09:07 Pourquoi le privé n'est pas en grève et vous, le public, vous l'êtes ?
00:09:11 Parce que nous, nous avons le droit, nous sommes protégés par le droit de grève,
00:09:18 alors que les gens du privé, eux, la plupart du temps,
00:09:21 maintenant, c'est des intérimaires, des contrats PAC.
00:09:24 Voilà, ils n'ont pas le même statut que nous.
00:09:28 Nous, nous avons une chance d'être fonctionnaires,
00:09:31 assimilés fonctionnaires où nous pouvons faire grève, effectivement.
00:09:34 Nous perdons de l'argent, mais bon, nous luttons.
00:09:36 Nous lutterons jusqu'au bout.
00:09:38 A savoir que nous avons eu une réunion il n'y a pas longtemps
00:09:41 avec l'élu DRH de la mairie de Paris pour la revendication.
00:09:47 Alors parce que là, nous, effectivement, nous bloquons pour les retraites,
00:09:50 mais également pour nos grilles indiciaires, nos revenus.
00:09:53 Vous voyez que notre salaire est principalement compris de prime.
00:09:57 Si je prends l'exemple d'un collègue qui est parti en retraite l'année dernière,
00:10:01 il a fait 41 années de ville, de Paris, une année de privé,
00:10:06 il faisait 2300 euros net.
00:10:09 Arrivé en retraite, il ne fait même pas 1500 euros, il fait 1498 euros net.
00:10:15 Comment vous les fumez aujourd'hui avec l'inflation, l'essence, tout ça ?
00:10:19 Alors effectivement, on nous dit "ah mais Paris doit être propre".
00:10:23 L'année prochaine, il y a les Jeux Olympiques.
00:10:26 Oui, bien sûr, il y a les Jeux Olympiques.
00:10:28 Quand vous voyez que dans le 14ème, une place qui était classée,
00:10:31 qu'on appelle la place Catalogne, la mairie de Paris dépense 19,5 millions d'euros
00:10:36 pour rénover cette place, ça fait une belle cagnotte d'euros millions.
00:10:41 Non ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:10:42 Mais alors justement, parce que vous le dites, c'est à la fois pour les Parisiens
00:10:45 et à la fois, par exemple, pour les touristes, pour l'image de la capitale,
00:10:48 là on voit les déchets qui s'accumulent. Déjà, qu'est-ce que vous répondez ?
00:10:51 Et deuxièmement, si par exemple, la ville de Paris en vient à faire des réquisitions,
00:10:56 qu'est-ce que vous diriez ?
00:10:59 Nous sommes tous solidaires, on sera délogés par la force.
00:11:03 Si on doit être délogés par la force, nous serons délogés par la force.
00:11:06 Voilà, nous on tiendra jusqu'au bout, tout le monde est solidaire avec nous.
00:11:10 Les mairies, Madame Hidalgo, c'est... alors vous ne le savez peut-être pas,
00:11:15 Madame Hidalgo c'est, entre guillemets, déchargée de la propreté aux mairies d'arrondissement.
00:11:20 Certains maires ont eu des enveloppes que l'on appelle enveloppes souplesse,
00:11:24 en l'occurrence le maire du 17ème, avec lequel je suis en contact,
00:11:27 qui souhaite me rencontrer et me payer un café, vous voyez.
00:11:32 Ils ont une enveloppe de 30 000 euros.
00:11:34 Ils peuvent éventuellement faire appel au privé, mais ils ne peuvent pas,
00:11:37 parce que le privé, ils ont l'accord de coût également.
00:11:40 Ils n'ont pas le même statut que nous, donc ils ne peuvent pas s'engager à faire grève comme nous.
00:11:44 Donc ils sont obligés de suivre le mouvement pour le ramassage des collectes.
00:11:48 Alors vous savez qu'il y a Gilles Mentré qui est maire adjoint du 16ème arrondissement,
00:11:51 qui vous écoute et à qui on va donner la parole, mais avant cela,
00:11:54 une question pour vous de Mathieu Langlois en plateau, Jean-Christophe.
00:11:57 C'est juste une question très courte, c'est que vous parlez de solidarité,
00:12:00 ce qui est à mon avis essentiel.
00:12:03 Elle va aussi dans... vous impliquez le privé dans cette solidarité,
00:12:09 et donc ma question c'est, est-ce que votre mouvement social,
00:12:12 vous le faites aussi dans l'intérêt du privé ? Dans votre secteur, je parle.
00:12:19 Tout à fait, puisque la future réforme des retraites, qui j'espère ne sera pas votée,
00:12:24 mais je vais prendre un exemple, monsieur, je ne sais pas quel métier vous faites,
00:12:28 mais imaginez, vous êtes dans votre bureau toute la journée, au chaud,
00:12:31 à l'abri des intempéries, du froid, de l'insalubrité.
00:12:35 On ne peut pas dire que vous n'êtes pas vraiment impliqué.
00:12:41 Nous, au jour d'aujourd'hui, on est dehors, il fait froid, il pleut, il neige, il vente,
00:12:46 les rats, effectivement les rats, après le vote de la future loi de retraite,
00:12:55 tout le monde est au même niveau.
00:12:57 C'est-à-dire la petite secrétaire, la petite caissière qui est à chef rempli,
00:13:01 qui fait bip bip bip en permanence, c'est pareil, c'est une pénibilité,
00:13:05 mais elle est au même niveau que nous, et boeurs.
00:13:08 Prenez l'exemple des égouttiers, des égouttiers qui devaient partir à 55 ans,
00:13:12 ils partent à quel âge maintenant ? Deux ans.
00:13:17 Vous vous rendez compte avec la charge de travail que l'on a ?
00:13:19 Les parisiens disent oui, Paris est sale, mais c'est eux qui rendent Paris sale.
00:13:24 Il y a toutes les commodités pour que Paris soit propre, et nous on passe tous les jours.
00:13:29 Alors justement, on va en parler à Gilles Montré.
00:13:32 Gilles Montré, j'en rappelle, vous êtes maire adjoint à LR dans l'opposition,
00:13:36 donc du 16e arrondissement de Paris, vous êtes dans une rue de la capitale,
00:13:39 vous êtes dans le 16e arrondissement là ?
00:13:41 Oui, je suis rue Lauriston, j'ai pris une rue justement pour montrer
00:13:44 que ce n'était pas que dans les grands axes, les grandes avenues,
00:13:47 qu'il y avait de l'accumulation d'ordures.
00:13:49 N'importe quelle petite rue maintenant a son lot d'ordures entassées.
00:13:53 Vous avez entendu Jean-Christophe Houbart, qu'est-ce que vous lui répondez ?
00:13:57 Moi je vais lui répondre que je respecte parfaitement son droit de grève,
00:14:00 M. Houbart, et que c'est un droit constitutionnel,
00:14:03 et qu'il exprime sa position sur les retraites.
00:14:06 Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il n'y a pas un service minimum pour la propreté.
00:14:11 Aujourd'hui, les habitants du 16e comme les habitants des 10 arrondissements de Paris
00:14:15 où il y a la régime municipale, sont en fait les laissés pour compte.
00:14:18 Il y a un jeument foutiste de la ville de Paris, de la maire de Paris,
00:14:22 qui refuse de nous laisser avoir recours à des prestataires privés de manière ponctuelle
00:14:27 pour déveiller les ordures,
00:14:30 et du gouvernement qui refuse de faire débloquer les incinérateurs
00:14:35 pour que les éboueurs qui continuent à travailler puissent faire leur travail.
00:14:39 Alors vous savez que ce n'est pas simple les réquisitions,
00:14:42 que ce n'est pas évident à mettre en place.
00:14:44 On l'a vu d'ailleurs au moment du blocage des raffineries,
00:14:47 ce n'était pas tout à fait évident.
00:14:48 Mais est-ce que vous pensez que globalement, cette grève illustre peut-être
00:14:53 les difficultés du système de nettoyage de la ville de Paris ?
00:14:57 Est-ce qu'il faudrait revoir, mettre en place ce système ?
00:14:59 Parce qu'on l'a dit, Eric nous l'a précisé,
00:15:01 il y a une partie qui est dans le privé, une partie qui est dans le public,
00:15:04 on ne comprend pas bien pourquoi quand on est parisien.
00:15:06 Est-ce qu'il faudrait remettre tout ça à plat ?
00:15:08 Bien sûr, bien sûr.
00:15:10 Il me semble que maintenant, peut-être que cette crise va nous permettre de réfléchir
00:15:13 à l'organisation de la propreté à Paris.
00:15:16 L'expérience qui a été faite dans dix arrondissements
00:15:19 montre que le recours au privé fonctionne extrêmement bien.
00:15:22 Et les agents qui sont affectés à la propreté de Paris,
00:15:25 on a de tels problèmes de propreté et de saleté
00:15:28 qu'on pourrait très bien les affecter à la propreté des rues
00:15:31 et rebasculer l'ensemble de la gestion des ordures elles-mêmes
00:15:35 vers les prestataires privés qui ont montré qu'ils fonctionnaient.
00:15:38 Beaucoup de questions au plateau.
00:15:40 Je vous rappelle qu'on a deux interlocuteurs en ligne,
00:15:42 Gilles Mentré et Jean-Christophe Houbard.
00:15:44 Eric Dorif-Mathenne.
00:15:45 Alors, M. Houbard, moi j'avais une question à vous poser.
00:15:48 On avait gagné la paix sociale chez les éboueurs,
00:15:51 je me souviens d'avoir lu beaucoup d'articles là-dessus,
00:15:53 parce que les salaires avaient été remontés, si je ne me trompe.
00:15:56 D'ailleurs, la grille des salaires, vous me direz si j'ai tort,
00:15:59 c'est entre 20 et 26 000 euros bruts par an pour les éboueurs
00:16:04 et 37 952 euros pour les chauffeurs.
00:16:08 C'est déjà quand même un salaire important.
00:16:10 Est-ce que vous confirmez ces chiffres-là ?
00:16:12 Parce que d'autres disent non, on est mal payés,
00:16:14 c'est le cas notamment chez vos confrères de Saint-Brieuc et de Nantes,
00:16:17 qui sont en grève pour les salaires, eux.
00:16:20 Non, alors moi je ne peux pas vous confirmer la chose,
00:16:22 étant donné que moi, au niveau du syndicat,
00:16:24 je suis simplement un délégué d'atelier.
00:16:27 Je ne suis pas délégué au niveau d'un secteur sud,
00:16:31 c'est-à-dire nous, sur le secteur, tous les arrondissements du sud de Paris.
00:16:35 Les chiffres, je ne peux pas vous les confirmer.
00:16:38 Mais néanmoins, je voudrais répondre à M. le maire du 16e.
00:16:41 Effectivement, le 16e, c'est un quartier chic.
00:16:47 Monsieur, quand vous sortez le matin et que vous voyez une poubelle renversée,
00:16:50 effectivement, ça vous dérange.
00:16:53 Mais allez dans les quartiers chics de Marseille,
00:16:55 parce qu'il y a des beaux quartiers dans Marseille,
00:16:57 ils sont tous au privé.
00:16:59 Vous voulez privatiser les services publics de la ville de Paris.
00:17:02 Le jour où le privé se met en grève, mettons, qu'allez-vous faire ?
00:17:10 Est-ce que vous pouvez me répondre là-dessus ?
00:17:12 Alors, Gilles Montré, je vous laisse répondre.
00:17:14 Bien sûr, mais le droit de grève, une fois de plus,
00:17:16 moi je le respecte parfaitement, que ce que vous soyez du secteur public
00:17:19 ou du secteur privé, vous avez absolument le droit de vous mettre en grève
00:17:22 pour protester contre une réforme, et ça c'est la démocratie.
00:17:25 En revanche, la question que je vous pose, c'est le service minimum.
00:17:28 Pourquoi est-ce que la propreté, on parle de service minimum dans les transports,
00:17:31 on parle de service minimum dans les hôpitaux,
00:17:33 on n'en parle pas dans la propreté.
00:17:34 C'est votre métier, vous savez bien vous-même à quel point c'est clé
00:17:37 dans la vie des gens, le sanitaire et la possibilité d'évacuer les ordures.
00:17:41 La seule question qu'on pose, c'est est-il possible d'avoir un service minimum ?
00:17:45 Est-il possible, en urgence, de pouvoir évacuer devant les écoles,
00:17:49 devant les marchés, pour que la ville reste simplement vivable ?
00:17:53 C'est pas une question de quartier chic ou de pas quartier chic,
00:17:55 vous le savez bien, c'est une question de vie ensemble dans la ville.
00:17:58 Et est-ce que vous pouvez confirmer à l'antenne
00:18:00 que vous avez une enveloppe souplesse de la mairie ?
00:18:03 Alors, on a ce qu'on appelle une enveloppe de secours
00:18:08 pour pouvoir faire face à des situations de crise.
00:18:10 Encore faut-il qu'on ait le droit de pouvoir recourir
00:18:14 soit à des agents publics, or ils sont en grève,
00:18:17 soit à des agents privés, or la mairie ne nous l'autorise pas,
00:18:22 soit, une fois qu'on aura évacué, à pouvoir incinérer,
00:18:24 or les incinérateurs sont bloqués.
00:18:26 Donc c'est pas qu'une question d'enveloppe,
00:18:27 c'est une question, je vous le dis, de service minimum.
00:18:30 Est-ce que vous pouvez préciser le montant de l'enveloppe que vous avez ?
00:18:34 Alors, on a une enveloppe, l'enveloppe,
00:18:36 elle n'est pas une enveloppe souplesse uniquement sur la propreté,
00:18:38 on a une enveloppe sur l'ensemble des actions d'urgence.
00:18:41 Mais c'est pas ça le point, le point n'est pas du tout financier.
00:18:44 Non, mais vous ne vous répondez pas à la question,
00:18:46 je vous demande le montant.
00:18:48 Moi, je sais que M. Boulard…
00:18:50 Bien sûr, moi je veux vous répondre concrètement,
00:18:52 on est laissés, nous, à nous-mêmes, pour régler ce problème des ordures.
00:18:57 Donc qu'est-ce qu'on fait ? On est obligés,
00:18:59 avec les agents qui ne sont pas en grève,
00:19:01 d'évacuer, et on va commencer cet après-midi,
00:19:03 à évacuer les encombrants, les poubelles,
00:19:07 notamment l'alimentaire qui est sur la voie publique,
00:19:09 pour pouvoir le stocker provisoirement ailleurs,
00:19:12 parce que sinon, c'est évidemment un problème de salubrité et de rat.
00:19:15 On va être obligés de demander à nos prestataires privés
00:19:18 qui interviennent sur les marchés couverts,
00:19:20 s'ils ne peuvent pas aller un peu plus loin
00:19:22 pour s'occuper des rues où il y a des écoles,
00:19:24 des rues où il y a des marchés.
00:19:26 C'est avec nos petits bras, parce qu'on est une mairie d'arrondissement,
00:19:29 qu'on fait, parce qu'on est au plus près des habitants,
00:19:32 et on veut les aider avec nos moyens.
00:19:34 Une question d'Yvan Rioufol en plateau.
00:19:36 D'abord, un arrêt sur image, si vous me permettez,
00:19:38 de ce que donne à voir aujourd'hui
00:19:40 cette prétendue ville lumière,
00:19:42 où l'on voit qu'il y a, dans certains arrondissements,
00:19:44 notamment les arrondissements les plus riches,
00:19:46 pour reprendre l'expression d'un interlocuteur,
00:19:48 qu'il y a ces amoncellements de poubelles
00:19:52 qui se joignent à des commerces fermés,
00:19:54 qui se joignent à des travaux sans ouvriers
00:19:58 depuis quelque temps, etc.
00:20:00 Cela donne quand même une idée
00:20:02 de ce qu'est devenue la tiermondisation de cette ville.
00:20:04 Vous y participez un peu, là je m'adresse à la CGT,
00:20:08 et je pense que vous êtes en train de donner
00:20:12 le meilleur exemple des arguments
00:20:14 de ceux qui réclament une privatisation
00:20:16 de ces services de nettoyage.
00:20:18 J'entends bien que vous prévalez de votre condition
00:20:23 de fonctionnaire pour pouvoir faire grève,
00:20:25 mais je me demande si cette grève ne commence pas
00:20:27 à devenir une sorte d'abus de droit,
00:20:29 sachant qu'en face vous avez en effet du privé
00:20:31 qui lui ne fait pas grève, et l'on se demande bien
00:20:33 pourquoi le privé n'est pas généralisé
00:20:35 à toutes ces fonctions de nettoyage
00:20:37 de la ville de Paris, en fonction précisément
00:20:39 de cette image que je vous ai donnée,
00:20:41 qui est une image qui maintenant traverse
00:20:43 le monde entier et qui nous donne
00:20:45 une sorte de vision de Paris,
00:20:47 qui est une vision qui devient épouvantable,
00:20:49 et vous en êtes en partie la cause.
00:20:51 Mais il y a une pénibilité de ce métier.
00:20:53 Tous les métiers sont pénibles.
00:20:55 Le métier est aussi pénible pour le privé
00:20:57 que pour le public, et encore une fois,
00:20:59 si vous voulez faire la démonstration
00:21:01 que le public abuse d'un droit dans certains cas,
00:21:03 je pense que la démonstration est faite.
00:21:05 Alors Mathieu Langlois, puis on laissera
00:21:07 répondre Jean-Christophe Foubard.
00:21:09 Mais non, mais il a dit de toute façon
00:21:11 qu'il défendait aussi bien la cause du privé
00:21:13 que du public.
00:21:15 Laissons le public dire s'ils sont d'accord
00:21:17 avec cette cause-là ou pas.
00:21:19 Les agences Spiezorno sont en grève aussi.
00:21:23 Et s'il faut, on va négocier avec Veolia,
00:21:26 Dérichbourg, Suez, pour qu'ils suivent
00:21:29 le mouvement également, parce qu'ils sont concernés aussi.
00:21:31 Ils ne sont pas aussi protégés que nous
00:21:34 pour pouvoir faire grève,
00:21:36 mais si on leur explique bien la cause,
00:21:39 ils vont comprendre qu'il va falloir qu'ils fassent
00:21:41 une année, deux années, voire plusieurs années en plus.
00:21:44 Voilà le problème.
00:21:45 Mathieu Langlois, en plateau.
00:21:47 J'ai une question pour l'élu du 16e arrondissement.
00:21:50 Derrière lui, on a l'impression quand même
00:21:53 que les poubelles ne sont certes pas ramassées,
00:21:57 mais bien rangées, qu'on essaye d'éviter.
00:22:00 C'est ce que j'ai constaté à côté de chez moi.
00:22:02 Évidemment, la récupération des poubelles
00:22:06 n'est pas opérée, mais néanmoins,
00:22:09 j'ai vu des agents de la ville de Paris
00:22:11 et des éboueurs passer le matin
00:22:13 pour faire en sorte que ça ne s'étale pas
00:22:16 n'importe comment.
00:22:17 Qu'on puisse circuler sur les trottoirs.
00:22:19 Pour que ce soit sur le plan sanitaire,
00:22:22 je ne peux pas dire que c'est idéal, loin de là.
00:22:24 Mais néanmoins, que ce ne soit pas n'importe quoi
00:22:27 et des poubelles ouvertes en permanence.
00:22:29 Ça veut quand même dire qu'il n'y a pas
00:22:31 un service minimum, mais il y a des agents
00:22:33 de l'État et de la ville de Paris
00:22:36 qui passent dans les rues et qui font un travail.
00:22:38 Les encombrants, on sait, sont récupérés.
00:22:41 J'ai cru comprendre que c'était surtout
00:22:43 un accès aux bennes et au centre
00:22:45 de traitement des déchets
00:22:47 qui était actuellement le problème.
00:22:49 Gilles Mantray.
00:22:50 Mathieu Langlois, vous avez raison.
00:22:52 Quand je disais qu'on fait ce qu'on peut
00:22:54 avec nos petits bras, c'est-à-dire qu'une fois de plus,
00:22:56 il n'y a qu'une minorité d'agents
00:22:59 de la ville de Paris, de la propreté,
00:23:00 qui sont en grève.
00:23:01 Il y en a qui précisément veulent pouvoir
00:23:05 aider et contribuer à résoudre la situation.
00:23:07 Donc, on ne peut pas évacuer avec des bennes
00:23:09 parce qu'il n'y a pas de bennes.
00:23:11 Parce que la ville de Paris nous empêche
00:23:13 à la fois de recourir à des bennes privées
00:23:16 et de récupérer des bennes publiques.
00:23:18 Donc, on est contraints de remettre en place
00:23:21 les ordures, de les évacuer,
00:23:23 comme on commence à le faire,
00:23:24 vers des lieux de stockage provisoires.
00:23:26 On ne peut pas malheureusement les incinérer
00:23:28 parce que les incinérateurs sont bloqués.
00:23:29 Le gouvernement refuse de lever le blocage
00:23:31 d'incinérateurs.
00:23:32 Donc, on s'organise comme on peut.
00:23:34 Les habitants le font les premiers.
00:23:36 Et nous, bien sûr, la mairie,
00:23:38 on est là pour aider.
00:23:40 Pourquoi vous dites que le gouvernement
00:23:42 refuse de débloquer ?
00:23:44 Qu'est-ce qui se passe ?
00:23:46 Vous avez entendu qu'il acceptait de débloquer ?
00:23:48 Non, non, je suis d'accord.
00:23:50 Mais est-ce que vous avez la raison ?
00:23:52 La raison, c'est que bien sûr,
00:23:54 entre le jeu politique
00:23:56 où chacun se rend la responsabilité,
00:23:58 où le gouvernement prétend que c'est la faute d'Anne Hidalgo,
00:24:02 qui prétend que c'est la faute du gouvernement,
00:24:04 tout ça, c'est sur le dos des Parisiens.
00:24:06 Et puis, par ailleurs, c'est une question de courage.
00:24:08 Vous dites que vous parliez des raffineries, Clémy Mathias.
00:24:11 Souvenez-vous que Nicolas Sarkozy n'avait pas eu la main qui tremblait
00:24:15 pour réclamer une fois de plus un service minimum sur les raffineries.
00:24:21 On se souvient que le gouvernement n'a pas ce courage-là
00:24:25 et il n'a pas aujourd'hui sur les incinérateurs.
00:24:27 Une question remarque très courte d'Éric de Ritmatel.
00:24:29 Oui, pour M. Oudard, les bouleurs.
00:24:31 Oudard.
00:24:32 Il y a quand même un volet pénibilité
00:24:34 qui est prévu dans la réforme sur les retraites.
00:24:36 Ça ne vous convainqua pas ?
00:24:38 Il va y avoir la possibilité de voir un médecin,
00:24:40 de gagner des points pour partir plus tôt ?
00:24:42 Vous pensez que c'est insuffisant ?
00:24:44 Je vais vous demander une réponse très courte, s'il vous plaît.
00:24:46 Regardez, aujourd'hui, il y a des jeunes qui rentrent chez nous,
00:24:49 après trois semaines de travail,
00:24:50 ils sont déjà cassés au niveau du dos, des chevilles, les genoux,
00:24:53 des tendinites au poignet.
00:24:55 Donc, non, voir un médecin, mais un médecin, il va vous dire quoi ?
00:25:00 Oui, on va vous reclasser dans un bureau.
00:25:02 Mais sachez qu'à la ville de Paris, si on doit avoir un reclassement,
00:25:05 on doit se débrouiller par nos propres moyens.
00:25:07 Ce n'est pas la ville qui nous reclasse,
00:25:09 c'est à nous de choisir notre future place.
00:25:11 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:25:13 Merci beaucoup, vraiment, Jean-Christophe Houbar.
00:25:15 Et donc, Gilles Menteray d'avoir participé à ce débat sur la grève des éloigneurs.
00:25:18 Oui, Jean-Christophe Houbar, je vous vois taper sur votre écran.
00:25:21 Juste pour conclure, pour une réponse à monsieur le maire,
00:25:24 effectivement, je ne peux pas me permettre de faire 16 jours de grève,
00:25:27 parce que si je fais jour, grève, mon premier jour et mon dernier jour,
00:25:30 mes jours de repos sont comptés en tant que grévistes aussi.
00:25:33 Ce qui fait dire que je n'ai pas fait entièrement 6 jours,
00:25:35 mais les jours pendant lesquels j'ai travaillé,
00:25:37 les rues sont lavées,
00:25:39 les déchets qui traînent au sol ont fait en sorte de laisser un passage pour les usagers,
00:25:44 même devant les mairies c'est nettoyé,
00:25:46 donc je pense que votre mairie, les petits sapins, les petits arbustes,
00:25:49 ils ne sont pas encombrés par les poubelles.
00:25:52 Allez, merci beaucoup à tous les deux d'avoir participé à ce débat.
00:25:55 On se retourne juste après le Flash Info de 14h30
00:25:58 et on parlera d'un tout autre sujet, on parlera des enfants qui sont en surdose,
00:26:01 on parlera d'un phénomène qui est extrêmement inquiétant,
00:26:03 vous allez voir les chiffres tout sous psychotropes,
00:26:07 titre le Parisien aujourd'hui en France. A tout de suite.
00:26:10 14h30, on commence sur CNews par un Flash Info sommeil à l'abidi.
00:26:17 Joe Biden au chevet des banques américaines.
00:26:23 Notre système bancaire est solide, a-t-il déclaré ?
00:26:26 Une déclaration pour assurer les marchés financiers
00:26:28 après la faillite de la Silicon Valley Bank.
00:26:30 Plus grande faillite bancaire aux Etats-Unis depuis les subprimes
00:26:33 et qui fait craindre une contagion mondiale.
00:26:36 Huitième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites.
00:26:40 Les trois usines d'incinération situées à Ivry-sur-Seine,
00:26:43 ici les Moulineaux et Saint-Ouen restent à l'arrêt.
00:26:45 Selon un dernier bilan de la mairie de Paris,
00:26:47 désormais 5400 tonnes de détritus non collectés
00:26:50 jonchent les trottoirs de la capitale.
00:26:53 Et puis les suites de l'affaire MSC.
00:26:55 Deux anciens supérieurs d'Alexis Kohler ont été mis en examen
00:26:59 pour complicité de prise illégale d'intérêt.
00:27:01 Dans ce dossier, l'actuel secrétaire général de l'Elysée
00:27:05 est lui aussi mis en examen pour le même chef d'accusation.
00:27:08 Depuis septembre dernier, il est soupçonné d'avoir participé,
00:27:11 entre 2009 et 2016, à des décisions relatives à l'armateur,
00:27:15 groupe appartenant à des membres de sa famille.
00:27:18 Je suis toujours en ligne, en ligne.
00:27:22 Je suis toujours en plateau avec Mathieu Langlois,
00:27:25 Yvan Rioufol et on va être en ligne avec Laura Lebar
00:27:28 qui est psychanalyste. Bonjour, merci d'être en direct avec nous
00:27:31 pour parler d'un sujet qui nous inquiète tous.
00:27:33 Le Parisien, aujourd'hui en France, y consacre sa une,
00:27:36 nos enfants en surdose, antidépresseurs, anxiolytiques,
00:27:39 tous sous psychotropes.
00:27:41 En fait, c'est un rapport que le journal s'est procuré,
00:27:43 un rapport du Haut Conseil de la Famille de l'Enfance.
00:27:46 Et il fait état, évidemment, je le disais, d'une hausse inquiétante
00:27:49 de la consommation des psychotropes chez les plus jeunes.
00:27:52 Vous voyez, cité dans le journal, nous pensons qu'en France,
00:27:55 on prescriverait traditionnellement peu aux enfants,
00:27:57 mais les chiffres ont doublé entre 2010 et 2021.
00:28:00 Et cela nous place parmi les pays les plus prescripteurs en Europe,
00:28:03 dit la présidente du Conseil de l'Enfance et de l'Adolescence.
00:28:06 Et puis, vous allez voir les chiffres, quelques chiffres de psychotropes,
00:28:09 de médicaments qui sont donnés.
00:28:11 Alors, hausse de la consommation des psychotropes chez les moins de 20 ans,
00:28:14 en fait, si on précise un peu, c'est même entre 6 ans et 17 ans.
00:28:19 Et vous allez voir, donc, plus 48,54 % d'antipsychotiques,
00:28:24 plus 62,58 % d'antidépresseurs,
00:28:28 plus 155,48 % des hypnotiques et sédatifs.
00:28:33 En tant que psychanalyste, est-ce que ces chiffres,
00:28:36 est-ce que ce constat, cette hausse, vous étonne ?
00:28:38 Ou est-ce que vous l'avez vu venir ?
00:28:40 Alors, on l'a vu venir à cause de pas de classe, mauvais soins.
00:28:45 Il ne faut pas croire qu'on donne des antidépresseurs aux enfants
00:28:48 comme on donne des Smarties. Ce n'est pas vrai du tout.
00:28:50 On essaye toujours un processus thérapeutique.
00:28:52 Seulement, il faut comprendre que là où on en est aujourd'hui,
00:28:55 c'est le résultat de ce qu'on a traversé.
00:28:58 On va prendre, il y a trois ans, on est confinés,
00:29:01 les enfants sont devant des écrans des journées entières, des heures entières.
00:29:05 On sait, en neurosciences aujourd'hui, que quand on est exposé,
00:29:09 tout ce temps-là, à des écrans à leur âge,
00:29:11 et bien, trois, quatre ans après, on va avoir un rétrécissement
00:29:13 des l'homme frontal à l'adolescence,
00:29:15 des troubles qui vont ressembler au trouble borderline ou schizophrène,
00:29:19 mais finalement, qui sont en lien avec une surdose d'écran,
00:29:21 qui sont en lien avec les conséquences de tout ça.
00:29:24 On ne le dit pas assez souvent, on essaye de trouver
00:29:27 beaucoup de raisons à la violence, mais quand on imagine des enfants
00:29:30 qui ont été avec des masques, qui ont été déscolarisés,
00:29:33 qui ont été en visio, qui ont passé un pourcentage important
00:29:36 de leur vie comme ça et qui reprennent l'école sans suivi,
00:29:39 il ne faut pas s'étonner que ces enfants soient en mal-être.
00:29:42 Je pense qu'il n'y a pas assez de place pour les suivis.
00:29:44 Effectivement, c'est extrêmement compliqué aujourd'hui
00:29:46 d'avoir des places chez les psys, parce que surtout en spécialité enfant.
00:29:50 Donc peut-être que les généralistes prescrivent,
00:29:52 en tout cas moi dans mon domaine, avec les thérapeutes
00:29:54 avec qui je travaille et les psychiatres, c'est quand même extrêmement rare
00:29:57 qu'on ne va pas prescrire ce genre de médicament à la va vite
00:30:00 ou à la hâte ou pour rien.
00:30:01 C'est qu'on est dans des cas extrêmes.
00:30:03 Alors je comprends évidemment que le Covid n'a pas dû arranger les choses,
00:30:06 mais est-ce que quand même cette vague, elle n'était pas là avant,
00:30:10 ou préalable, justement, avant la crise sanitaire
00:30:12 qui n'a fait qu'accentuer les problèmes ?
00:30:14 C'est exactement ça. La crise sanitaire a cristallisé.
00:30:17 Le problème des écrans, c'est finalement quelque chose
00:30:19 qui est très récent des réseaux sociaux, des écrans.
00:30:22 On a eu les Gilets jaunes.
00:30:23 Il y a quand même eu beaucoup de choses très anxiogènes,
00:30:25 mais surtout, et ça c'est quelque chose sur lequel il faut quand même se réveiller,
00:30:30 les enfants qui aujourd'hui, les ados qui prennent ces médicaments-là,
00:30:34 c'est toute la génération, réseaux sociaux, téléphone portable,
00:30:37 que les parents n'ont pas forcément eu les outils pour gérer.
00:30:40 Et on ne peut pas dissocier ce que disent les neurosciences
00:30:42 et ce qui est biochimique dans le cerveau du facteur écran aussi
00:30:45 et réseaux sociaux, en tout cas à mon sens,
00:30:47 ou des jeux vidéo qui sont beaucoup trop agressifs,
00:30:49 des parents qui ne font pas attention au PEGI 18.
00:30:52 Je pense qu'il y a une déresponsabilisation et il y a aussi autre chose,
00:30:56 et ça c'est pour moi le plus important.
00:30:58 Je vois beaucoup de parents qui m'appellent, qui me disent
00:31:01 "Oui, mon enfant est turbulent, mon enfant est difficile".
00:31:04 Il n'y a pas d'enfant difficile. Un enfant est en réaction,
00:31:07 un adolescent est en réaction.
00:31:08 Et si on ne prend pas le temps de comprendre à quoi il réagit,
00:31:11 si on donne des médicaments trop facilement,
00:31:13 sans comprendre le fond du problème, ce n'est pas suffisant.
00:31:16 Dans les thérapies enfants, on a des enfants qui même à 10 ans
00:31:19 sont obligés de donner un antidépresseur parce que c'est des cas extrêmement lourds.
00:31:22 Mais ça ne se substitue pas à une thérapie.
00:31:24 Ce n'est pas l'un ou l'autre.
00:31:26 Il est important de continuer la thérapie et de pouvoir se socler
00:31:29 et avoir les outils et les ressources nécessaires pour pouvoir affronter la vie.
00:31:33 Vous mettez beaucoup l'accent sur les réseaux sociaux, sur les écrans.
00:31:36 C'est la seule cause. Pourquoi nos enfants vont-ils si mal ?
00:31:40 Je vais mettre ça, mais je vais surtout mettre la démission des parents.
00:31:43 Les écrans, ce n'est pas forcément pour les enfants.
00:31:45 Quand j'allais au restaurant petit avec mes parents, on n'avait pas de téléphone,
00:31:49 donc on communiquait.
00:31:50 Le soir, on avait un moment aux familles à table.
00:31:52 Aujourd'hui, ce que je vois, c'est de plus en plus de familles qui ne dînent plus ensemble,
00:31:56 où il n'y a plus de monde partage, où il n'y a pas de jeu de société,
00:31:58 où chacun est devant son écran.
00:31:59 Je pense que déjà, fondamentalement, si on réinstaure 30 minutes, 40 minutes de paroles,
00:32:04 de partage par jour, déjà on aura de meilleurs résultats.
00:32:07 Ce n'est pas uniquement la faute aux écrans, c'est une faute éducative
00:32:11 où finalement l'écran va remplacer la parentalité.
00:32:15 Et là, ça devient dangereux.
00:32:17 Quel trouble est-ce que vous constatez exactement ? Comment ça se manifeste ?
00:32:23 Beaucoup d'anxiété.
00:32:24 L'anxiété ?
00:32:25 Énormément d'anxiété.
00:32:26 Des patients qui, dès l'âge de 10 ans, 11 ans, n'arrivent plus à dormir.
00:32:30 Beaucoup de harcèlement.
00:32:31 Il y a aussi une hausse du harcèlement, une hausse de la violence dans les écoles
00:32:34 qui crée des climats très anxiogènes.
00:32:36 On va aussi avoir des systèmes d'enseignement qui vont être extrêmement durs
00:32:43 parce que les profs vont parfois peut-être à bout et je jette la bière sur personne.
00:32:46 Mais trop de pression, que ce soit à la maison ou à l'école, sur les notes.
00:32:52 Toutes ces choses-là qui ne valorisent pas le bien-être
00:32:55 et qui ne valorisent pas que l'enfant puisse parler.
00:32:58 La clé pour que nos enfants soient de moins en moins en dépression et puissent s'ouvrir,
00:33:02 c'est de leur permettre d'avoir un espace sans jugement où ils puissent parler.
00:33:05 C'est impératif.
00:33:06 Vous n'avez pas de place chez les psys ? Pas de souci.
00:33:09 Mais au moins, occupez-vous de cette espèce de parole.
00:33:12 C'est tout ce que je dis.
00:33:13 C'est assez alarmant ce que vous dites.
00:33:15 On est d'accord que les médicaments, quand on a recours à des médicaments pour les enfants,
00:33:20 ça soulage peut-être, mais ça ne soigne pas.
00:33:25 Au final, ça ne fait que repousser certainement.
00:33:27 En plus, décaler vers l'âge adulte, certains troubles qu'ils peuvent développer
00:33:32 ou continuer d'avoir un peu plus tard.
00:33:34 J'ai envie de vous dire, même pour les adultes,
00:33:36 un traitement ne se substitue pas à une thérapie.
00:33:39 Fondamentalement, on croit que le médicament va se substituer.
00:33:42 Le médicament, il faut le prendre comme une béquille.
00:33:44 On va dire, j'ai un enfant qui est suicidaire, on va lui donner une béquille.
00:33:48 On va lui donner de l'oxétine, puisque on sait que c'est ce qui marche le mieux avant 18 ans.
00:33:53 On va lui donner le temps qu'il avance dans sa thérapie,
00:33:56 le temps que l'enfant ait des assises suffisamment solides pour supporter l'avancée dans la thérapie.
00:34:01 Et puis surtout, que les parents aient aussi une prise de conscience
00:34:04 de ce qui est dysfonctionnel à la maison, d'un moyen de communiquer entre l'enfant et le parent.
00:34:07 Parce que l'enfant, il n'est pas seul à être en dépression.
00:34:09 Il y a un contexte, il y a un climat.
00:34:11 Et le parent doit apprendre à communiquer avec son adolescent qui a du mal à se construire.
00:34:15 Beaucoup de questions en plateau. On va commencer avec vous, Mathieu Langlois.
00:34:18 Moi, je suis absolument d'accord avec ce qu'a dit madame Lebar.
00:34:22 Hypnotique, le médicament le plus prescrit, ou celui qui a le plus augmenté pour les enfants,
00:34:29 vous avez dit 158% dans le tableau.
00:34:31 Oui, on va revoir le tableau.
00:34:33 C'est les hypnotiques.
00:34:35 Alors les hypnotiques, moi je le connais bien, je suis anesthésiste réanimateur.
00:34:39 Comme son nom l'indique, c'est un coup de massue.
00:34:42 Mais c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus aller à l'école quand on est sous-hypnotique ?
00:34:46 Ça dépend de... Mais de toute façon, ce n'est pas du tout la solution.
00:34:49 Et ça a été très bien dit par madame Lebar.
00:34:51 Et donc vous expliquez 155% ? Plus ?
00:34:54 Oui, mais de toute façon, et ça a été dit...
00:34:57 D'abord, l'article du Parisien, on a l'impression que tous nos enfants qui ne vont pas bien,
00:35:04 qui ont beaucoup d'angoisse, évidemment majorée par, on a dit, la période Covid qui est un accélérateur,
00:35:13 on les mettrait tous sous traitement.
00:35:16 Et en plus, dont on sait l'inefficacité, encore une fois, ça a été très bien dit par madame Lebar.
00:35:23 Parce que ça, ça ne correspond pas à la vérité de la prise en charge.
00:35:27 Heureusement.
00:35:28 Heureusement.
00:35:29 Mais il y a quand même ces chiffres.
00:35:30 Néanmoins, il y a des chiffres qui augmentent, c'est une évidence.
00:35:33 Néanmoins, il y a un défaut aussi de place et d'autres solutions en termes de soutien pédopsychiatrique.
00:35:40 Et il y a eu une alerte de la part des... Justement des professionnels de l'Ontario.
00:35:43 Ce n'est même pas une alerte, c'est une urgence.
00:35:44 Mais encore une fois, moi, si je compare par rapport à l'obésité, par exemple,
00:35:47 j'ai l'impression qu'on ne traite absolument pas la cause
00:35:51 et qu'on essaie juste de mettre des pseudo-solutions plutôt pour nous aveugler qu'autre chose.
00:35:57 Sur la chirurgie bariatrique, on sait très bien que, finalement,
00:36:01 si on luttait réellement sur les causes de l'obésité, ça serait mille fois plus efficace.
00:36:06 Là, sur le problème qui a été très bien expliqué par madame Lebar,
00:36:12 si le but, c'est d'assommer nos enfants, alors là, c'est un échec.
00:36:15 On va encore plus aggraver la situation.
00:36:20 Laura Lebar, vous voulez réagir à ce qui a été dit par Mathieu Langlois ?
00:36:23 Alors, je suis tout à fait d'accord, surtout sur l'obésité.
00:36:26 Alors, vraiment, merci.
00:36:27 On ne le dit pas assez, mais les kilos, c'est psycho-émotionnel.
00:36:30 C'est quand on va apprendre à l'enfant à répondre de façon affective à la nourriture.
00:36:35 Mon enfant rentre à 5 ans, 6 ans de l'école, 7 ans, peu importe, il a passé une mauvaise journée.
00:36:39 Mon enfant rentre, "Oh, mon chouchou, ça va pas, je te fais un chocolat chaud."
00:36:42 Eh bien, le cerveau va enregistrer des arrois, émotions, nourriture.
00:36:47 Ça va créer des mécanismes.
00:36:49 Il peut y avoir plein de causes.
00:36:50 Ça peut être environnemental, ça peut être parce qu'il sent mal, besoin de se remplir, détestia.
00:36:54 Mais effectivement, je vous rejoins complètement.
00:36:56 On prend le problème, il faut prendre les problèmes à l'endroit, il ne faut pas les prendre à l'envers.
00:37:00 Il ne faut pas prendre le symptôme comme étant la cause.
00:37:02 Il faut traiter la cause et pas le symptôme.
00:37:04 On peut atténuer le symptôme, mais sans oublier de traiter en profondeur.
00:37:08 Yvan-Réau Fallon, plein de choses.
00:37:10 Ce que je retiens de votre témoignage, c'est que l'Éducation nationale,
00:37:13 qui par définition doit s'occuper de nos enfants, participe à l'angoisse de ces jeunes enfants-là.
00:37:18 J'ai en souvenir beaucoup de ceux, vous en faisiez peut-être partie,
00:37:22 qui, lors du Covid, ont alerté sur les risques du Covid,
00:37:26 c'est-à-dire de l'enfermement du masque, de cette panique, de cette peur généralisée,
00:37:30 les risques que faisait courir cette politique-là sur les jeunes enfants, par définition vulnérables.
00:37:35 Et je remarque que ces lanceurs d'alerte n'ont pas été écoutés,
00:37:39 que non seulement ils n'ont pas été écoutés, mais que l'Éducation nationale elle-même a aggravé le mal.
00:37:43 Donc ma première question était de savoir si l'urgence n'était pas d'abord de mettre en éveil
00:37:48 ceux qui sont à la tête de l'Éducation nationale, en tout cas les pédagogues.
00:37:54 Et ma deuxième question, vous dites qu'il faut plutôt avoir recours à la thérapie plutôt que aux médicaments,
00:38:00 et ça je l'entends bien volontiers, mais en quoi consiste une thérapie ?
00:38:03 Combien de temps est-ce que cela dure ? Est-ce que cela peut sauver un enfant de cette angoisse qui l'entoure,
00:38:08 qui n'est pas simplement une angoisse due au Covid,
00:38:11 mais une angoisse due également au réchauffement climatique, à la guerre,
00:38:14 enfin à tous ces messages épouvantables qu'il peut recevoir très quotidiennement dans son entourage ?
00:38:20 On est un des pays en France en tout cas où les écoles ont été fermées le moins longtemps.
00:38:25 Alors, par rapport aux enfants, bien sûr que la thérapie va aider un enfant.
00:38:31 Par contre, il faut comprendre que ce qui va aider l'enfant,
00:38:34 c'est quand toute la famille va se soutenir et va être capable d'adapter également ses comportements.
00:38:38 Un enfant qui a 10 ans, qui a 8 ans, qui a 12 ans,
00:38:41 sa vie va souvent être résumée à la maison, à l'école.
00:38:45 Donc on va dire qu'à l'école, il y a eu harcèlement, à la maison, il rentre,
00:38:48 les parents ont mal compris, et là l'enfant va très très mal.
00:38:51 Donc il faut vraiment que ce soit une prise en charge générale,
00:38:53 parents, enfants, qu'on arrive à communiquer, qu'on communique également avec l'école.
00:38:57 C'est une prise en charge globale qui va permettre à l'enfant de grandir en étant soclé.
00:39:01 Combien de temps ? J'ai envie de vous dire, les enfants sont plutôt…
00:39:05 ils n'ont pas le même rapport au temps, ils sont plutôt dans l'action,
00:39:08 ils sont plutôt inscrits dans la thérapie.
00:39:10 Ce qui porte généralement le plus de blocage, c'est parfois quand les écoles nous écoutent pas,
00:39:13 quand on donne des recommandations pour des enfants qui ont des troubles dysorthographiques,
00:39:17 dyspraxiques, dyslexiques, les écoles n'écoutent pas nos recommandations.
00:39:20 Ce qui veut encore plus de manipulation.
00:39:22 On a un petit problème de son, Laura Lebar, on vous entend avec une voix de robot
00:39:27 qui ne vous correspond pas. Ce serait dommage, on va réessayer.
00:39:31 Allez-y, dites-moi que ça va mieux.
00:39:33 Oui, c'est beaucoup mieux, merci.
00:39:36 Alors super. Ce que je disais, c'est que finalement, on va se retrouver,
00:39:40 si on veut qu'une thérapie fonctionne pour un enfant, tout le monde doit soutenir l'enfant.
00:39:44 Les parents, l'école, on se retrouve trop souvent face à des écoles
00:39:47 qui ont même parfois des dossiers MDPH où ils doivent être…
00:39:49 L'école ne suit pas les recommandations parce que trop compliquée.
00:39:52 On va avoir des parents qui ne donnent pas de temps de parole.
00:39:55 Si tout le monde s'implique autour de l'enfant, finalement ça peut aller très vite
00:39:58 avec ou sans traitement en béquille, mais finalement ça va beaucoup plus vite.
00:40:01 Si l'enfant est seul à faire sa thérapie et qu'il a uniquement le médicament en béquille,
00:40:05 effectivement ce sera beaucoup plus lent.
00:40:07 Ça va dépendre de l'investissement de tout le monde.
00:40:09 Mathieu Langlois ?
00:40:11 Ça va compléter. En fait, moi j'ai trouvé très courageux de la part de madame Lebard
00:40:16 d'impliquer tout de suite, en particulier l'usage des réseaux sociaux et des téléphones,
00:40:21 elle a tout de suite impliqué les parents.
00:40:23 Les enfants surtout sont à l'image des parents.
00:40:29 Combien de fois, même moi, ça m'est arrivé de dire à mes enfants
00:40:33 de ne pas abuser de leur téléphone alors que moi j'étais dessus.
00:40:38 Oui, donc au final il faut aussi se responsabiliser nous-mêmes.
00:40:42 Elle l'a très bien dit et je l'écoute et je vais essayer de le mettre en pratique.
00:40:46 Mais c'est-à-dire que ma question c'est quand elle prend en charge,
00:40:50 j'ai un peu la réponse, mais ma question c'est quand elle prend en charge des enfants
00:40:54 justement dont on a parlé, dont le Parisien a parlé,
00:40:58 est-ce que systématiquement, même sur des grands ados, elle impliquait les parents ?
00:41:03 Oui, j'impose une guidance parentale.
00:41:06 Et une présence ou éventuellement ça peut aller plus loin ?
00:41:19 On ne peut pas imposer une thérapie ?
00:41:21 Une guidance parentale, pas une présence, une guidance.
00:41:24 Une guidance, pardon.
00:41:25 Et une prise en charge parentale ?
00:41:27 Non, alors ce n'est pas une prise en charge.
00:41:29 C'est-à-dire que je vais recevoir l'enfant, d'accord, qui va être mon patient.
00:41:32 Moi je ne peux pas prendre les parents et l'enfant, mais par contre je vais imposer aux parents.
00:41:35 Sinon je ne prendrai pas le patient, j'ai la chance aujourd'hui de pouvoir justement agir comme ça
00:41:39 parce que sinon ça ne sert à rien.
00:41:41 Devenir deux fois par mois pour mettre des outils en place
00:41:44 et faire des points le temps qu'on ait des règles qui marchent et qui fonctionnent
00:41:48 et qui font que l'enfant se sent en sécurité.
00:41:50 Rassurez-nous, vous avez des bons résultats.
00:41:52 C'est-à-dire qu'un adolescent qui a souffert d'anxiété,
00:41:57 qui a souffert de troubles dépressifs pendant l'enfance, l'adolescence,
00:42:01 est-ce qu'il peut être "soulagé" de tous ces maux à l'âge adulte
00:42:07 ou est-ce qu'il restera toujours quelque chose ?
00:42:09 Honnêtement, depuis que j'ai moi-même,
00:42:12 vous souvenez que je suis quelqu'un de très courageux, je suis quelqu'un de très intègre.
00:42:15 C'est-à-dire que depuis que j'ai arrêté de prendre des enfants pour soigner les parents,
00:42:19 parce que ça je ne l'accepte pas,
00:42:21 et donc je dis "moi je fonctionne comme ça,
00:42:24 donc vous voulez, c'est bien, vous ne voulez pas vous aller voir quelqu'un d'autre".
00:42:26 Honnêtement, je n'ai jamais eu un enfant qui est resté en dépression plus de 6 mois, 8 mois.
00:42:31 L'enfant se remonte, on le socle et puis c'est terminé.
00:42:33 Ils n'ont pas un parcours de vie significatif pour faire 10 ans de thérapie,
00:42:37 à part très lourdes pathologies.
00:42:39 Une question d'Yvan Rioufol.
00:42:41 Je suis affolé par le recours massif, si j'ai bien compris,
00:42:44 tout de même aux sédatifs, aux antidépresseurs, pour ces enfants-là.
00:42:47 Comment jugez-vous cet usage du médicament qui est cautionné par une partie du monde médical,
00:42:53 si je comprends bien ?
00:42:54 Est-ce qu'il n'y a pas là tout de même une sorte d'irresponsabilité ?
00:42:58 Et surtout, est-ce que cet usage de médicaments, de sédatifs,
00:43:01 peut avoir des effets secondaires dans un avenir proche ou plus lointain ?
00:43:08 Ne serait-ce que sur la vie à l'école ou la vie en société.
00:43:10 Ne serait-ce que sur la vie à l'école, on peut imaginer des somnolences et des choses comme ça.
00:43:13 Alors, ça reste une minorité.
00:43:15 Et le fond du problème, c'est que, ce que je disais tout à l'heure,
00:43:19 on se retrouve avec des médecins généralistes,
00:43:21 alors je n'ai rien contre eux ou pour eux,
00:43:23 mais qui ne sont pas thérapeutes et qui finalement vont prescrire ça
00:43:25 sans s'assurer qu'il y ait un suivi, sans parler au psy.
00:43:28 Et là, on a des vraies problématiques.
00:43:30 Alors, je comprends que les pédopsychiatres soient surchargés,
00:43:32 mais avant tout, on prend un avis psychothérapeutique.
00:43:35 On ne va pas directement voir un médecin généraliste.
00:43:37 Et fondamentalement, moi, ces chiffres-là, je ne les ai jamais vus en cabinet.
00:43:40 C'est tout ce que je dis.
00:43:43 Mais je pense qu'il faut être très clair là-dessus.
00:43:46 Oui, les chiffres, parce que là, il faut arrêter de se faire peur.
00:43:49 Ils font peur.
00:43:51 L'article du Parisien, il est fait pour faire peur,
00:43:53 mais moi, je ne marche pas à ça.
00:43:57 Oui, mais parce que vous avez un certain recul.
00:44:00 Non, mais qu'il y ait une augmentation,
00:44:02 qu'il y ait un vrai problème de la prise en charge de la santé mentale de nos enfants,
00:44:05 c'est une évidence.
00:44:07 Que ça se traduise, et on l'a bien dit,
00:44:10 que c'était par un échec des vraies bonnes solutions
00:44:13 qui n'étaient pas assez suffisantes.
00:44:16 Il y ait une augmentation des médicaments,
00:44:19 mais pour rassurer Yvan Rioufol, c'est à la marge.
00:44:22 Par contre, pour sa question,
00:44:24 est-ce que ça aura des conséquences sur la santé des enfants,
00:44:27 ça, c'est une certitude.
00:44:29 C'est-à-dire que là, on parle de médicaments
00:44:31 qui seront déjà sur les adultes, on le sait, dévastateurs.
00:44:34 Mais sur les enfants, c'est encore pire.
00:44:37 Il ne faut pas qu'éviter,
00:44:40 il faut vraiment prendre le problème à bras-le-corps.
00:44:43 Et on l'a dit, prendre le problème à bras-le-corps,
00:44:45 ça veut dire traiter la cause, ou les causes.
00:44:48 Ça passe par les parents, ça passe par l'éducation,
00:44:51 ça passe par des politiques ?
00:44:53 Est-ce que ça veut dire qu'il faut fermer les réseaux sociaux ?
00:44:56 En tout cas, il faut apprendre à vivre avec les réseaux sociaux,
00:44:59 et pour toute la société.
00:45:01 Mais on reparlait de l'obésité, c'est exactement pareil.
00:45:04 Le problème, c'est qu'au lieu de faire de la chirurgie bariatrique,
00:45:07 on aurait dû probablement bien en amont,
00:45:09 et on voit les sociétés américaines,
00:45:11 travailler sur la malbouffe.
00:45:14 - Laurent Lebar, quels troubles doivent inquiéter,
00:45:17 avant d'en venir, justement, aux médicaments,
00:45:20 ou même à autre, mais quand on est parent,
00:45:23 qu'on a des enfants, adolescents,
00:45:25 quels troubles doivent nous alerter et nous dire,
00:45:28 bon, peut-être aller consulter, justement,
00:45:31 un pédopsychiatre ou un thérapeute ?
00:45:34 - Déjà, quand votre enfant perd la joie de vivre,
00:45:37 quand il rentre dans le mutisme, quand il s'enferme,
00:45:40 ou à l'inverse, quand il va fuir le dialogue,
00:45:42 quand il va fuir la communication,
00:45:44 quand il va vous dire, tous les jours, ça va, c'est pas possible.
00:45:47 Et puis surtout, ce qui empêche d'en arriver là,
00:45:49 c'est que tous les jours, vous devez poser la question à vos enfants,
00:45:52 est-ce que tu es heureux ?
00:45:54 Comment on peut améliorer notre vie ensemble ?
00:45:56 Comment tu peux améliorer ta vie ?
00:45:58 Vous devez vous en faire 5-10 minutes par jour, juste sur ça.
00:46:01 Est-ce que tu es heureux ?
00:46:03 Finalement, vous verrez si votre enfant ne va pas bien,
00:46:06 puisqu'il communiquera.
00:46:08 Vraiment, c'est la communication.
00:46:10 Pour les téléphones, prendre une boîte, les mettre sur le côté,
00:46:12 et puis quand on dîne tous les soirs, une heure, il n'y a pas de téléphone.
00:46:14 On est dans la communication.
00:46:16 La communication se perd, et c'est vraiment ce que je vois,
00:46:19 et ce que je trouve le plus triste,
00:46:21 parce qu'un enfant, il a besoin d'être en sécurité avant tout.
00:46:24 Si votre enfant est en sécurité, il vous parlera.
00:46:26 Alors, une question très courte, s'il vous plaît.
00:46:28 Oui, je comprends très bien ceci.
00:46:30 Je reviens à cette option de l'éducation nationale,
00:46:32 qui a été de promouvoir le numérique,
00:46:34 et précisément les réseaux sociaux.
00:46:36 Est-ce que c'est une bonne option que celle-ci,
00:46:38 ou est-ce qu'effectivement, c'est une priorité qu'il faudrait revoir ?
00:46:42 Alors, nos enfants vont vivre avec ça.
00:46:45 Il ne faut pas avoir peur de l'évolution, du progrès.
00:46:48 Ce qu'il faut, c'est nous-mêmes former nos enfants,
00:46:50 nous former nous-mêmes, apprendre à travailler avec,
00:46:52 savoir quel outil c'est.
00:46:54 Quand je vais sur Gull, moi c'est mon encyclopédie.
00:46:57 Avant, je devais aller à la bibliothèque.
00:46:59 Donc, si on apprend à nos enfants que c'est un dictionnaire,
00:47:01 ou une encyclopédie, que c'est un outil de recherche,
00:47:04 qu'est-ce que j'en fais ?
00:47:05 C'est toujours le même problème.
00:47:06 Je pense que c'est une solution intelligente d'apprendre
00:47:09 j'en fais quoi, l'utilité de ces choses-là,
00:47:12 et non plus en avoir peur et le diaboliser,
00:47:14 parce que c'est leur quotidien.
00:47:16 Oui, donc ils ne vont pas y échapper de toute façon.
00:47:18 Il reste 30 secondes, Mathieu.
00:47:20 Le problème, c'est que la mutation, elle s'est opérée trop rapidement.
00:47:23 C'est vrai, et qu'on n'a pas mis en place les barrières
00:47:25 qui nous permettent, même pour nous d'ailleurs.
00:47:27 C'est nous qui n'avons pas réussi à apprendre suffisamment
00:47:29 avec cette évolution.
00:47:31 Alors évidemment, la transmettre à nos enfants,
00:47:34 là on est pris de court.
00:47:36 Laura Lebar, un grand merci à vous
00:47:38 de nous avoir expliqué ce phénomène, cet enjeu,
00:47:41 et effectivement de nous avoir peut-être rassuré aussi
00:47:43 face à cette une qui est particulièrement angoissante,
00:47:46 pour reprendre ces mots-là.
00:47:48 On se retrouve juste après le journal de 15h.
00:47:50 On reviendra sur le mouvement de grève des éboueurs.
00:47:53 Ça s'amoncèle notamment à Nantes et à Paris.
00:47:56 Vous verrez certaines images.
00:47:57 On entendra également un commerçant qui est très en colère
00:47:59 face à cet amoncèlement.
00:48:02 Et puis un spécialiste des rats également,
00:48:04 parce que beaucoup de Parisiens s'inquiètent de la venue des rats.
00:48:08 A tout de suite.
00:48:09 Il est 15h.
00:48:13 Bonjour à tous.
00:48:14 Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:48:16 C'est la parole aux Français avec le journal.
00:48:17 Pour commencer, Simon Guillain.
00:48:19 Rebonjour, Clélié.
00:48:20 Bonjour à tous ceux qui nous ont rejoints à 15h sur CNews.
00:48:22 On va prendre la direction des États-Unis pour commencer ce journal
00:48:25 où de grands établissements bancaires américains se sont effondrés
00:48:28 en seulement quelques jours.
00:48:29 C'est le cas de la Silicon Valley Bank,
00:48:31 qui a dû fermer ses portes en fin de semaine dernière.
00:48:33 Et on va retrouver tout de suite en direct à New York
00:48:35 notre correspondante Elisabeth Guedel.
00:48:37 Elisabeth, Joe Biden vient tout juste de s'exprimer.
00:48:40 Il devait bien sûr rassurer au plus vite les Américains
00:48:42 à l'ouverture des marchés financiers ce matin.
00:48:45 Que faut-il tout simplement retenir de cette prise de parole, Elisabeth ?
00:48:49 Effectivement, c'est une intervention qui a été ajoutée
00:48:53 à la toute dernière minute dans l'emploi du temps du président.
00:48:56 Il fallait éviter la panique.
00:48:58 Le système bancaire américain est solide, a déclaré Joe Biden,
00:49:02 assurant les Américains clients des deux banques en faillite,
00:49:06 la SVB et Signature Bank,
00:49:09 et bien qu'ils pourront accéder à leur argent à tout moment.
00:49:12 C'était vraiment l'objectif, rassurer cette opinion américaine paniquée.
00:49:17 Elle a souligné aussi ce qui a été fait rapidement,
00:49:19 la prise de contrôle de ces deux banques dès l'annonce de leur faillite
00:49:23 et la mise à disposition des autres banques de prêts spéciaux
00:49:27 pour faire face justement à un manque de liquidité
00:49:30 et répondre à la demande de retrait des clients des banques.
00:49:34 Donc un discours rassurant et très important.
00:49:37 Joe Biden a assuré que les contribuables américains
00:49:41 ne porteront pas les pertes de ces banques,
00:49:43 contrairement à ce qui était fait lors de la précédente crise en 2008
00:49:46 et que les responsables de ces faillites seront tenus responsables
00:49:50 de quoi donc rassurer, en tout cas à court terme,
00:49:53 les Américains, les entreprises et les marchés financiers.
00:49:56 Merci beaucoup Elisabeth Guidel pour ces précisions.
00:49:58 Elisabeth Guidel en direct de New York pour CNews.
00:50:01 Autour en France, la grève des éboueurs se poursuit
00:50:04 et gâche la vie des habitants, celle qu'on sait dans la capitale,
00:50:07 mais aussi dans d'autres grandes villes de France,
00:50:09 comme à Nantes par exemple,
00:50:10 où les rues sont également remplies de poubelles.
00:50:12 Écoutez ces quelques témoignages
00:50:13 qui ont été recueillis ce matin par Michael Chaillot.
00:50:16 Vous voyez vous-même, il y a des odeurs,
00:50:19 quand le vent souffle, il y a des poubelles qui s'envolent jusqu'à la route,
00:50:24 il y a des enfants qui passent.
00:50:26 Donc nous, vraiment, la manifestation, ça nous concerne tous.
00:50:31 On espère qu'ils vont passer, mais on ne sait pas quand.
00:50:34 Ce n'est absolument pas esthétique, les odeurs commencent à remonter,
00:50:39 donc il serait vraiment trop qu'ils ne passent pas.
00:50:42 Il vaut mieux régler le problème à la base,
00:50:44 et puis le service minimum, ça règle.
00:50:47 C'est comme repousser le problème, donc il faut régler le problème
00:50:52 et puis que tout le monde puisse se mettre à la tâche dans le pays.
00:50:58 On a hâte que la grève se termine.
00:51:01 Sachez que Cléli Mathias et ses invités reviendront en détail
00:51:05 sur cette grève des éboueurs dès la fin de ce journal.
00:51:08 Les importations d'armes en Europe ont quasiment doublé l'année dernière,
00:51:11 plus 93% sur une année.
00:51:13 C'est ce que révèle une institut internationale de recherche sur la paix de Stockholm.
00:51:17 Une hausse qui s'explique évidemment par la guerre en Ukraine.
00:51:21 Cela fait 10 ans jour pour jour que le pape François est à la tête de l'église catholique.
00:51:26 Le 13 mars 2013, il succédait à Benoît XVI.
00:51:29 Que faut-il retenir de ce pape argentin ?
00:51:32 On voit tout ça avec ce sujet. Il est signé Vivian Harvey.
00:51:35 Avez-vous ce pape à vous ?
00:51:38 Ce 13 mars 2013, devant une foule immense rassemblée place Saint-Pierre,
00:51:42 le nom du nouveau pape élu est prononcé à la surprise générale.
00:51:46 Le cardinal argentin Giorgio Bergoglio ne faisait pas partie des favoris
00:51:53 pour prendre la succession de Benoît XVI.
00:51:56 Mais lorsqu'il apparaît vêtu d'une simple soutane blanche
00:51:59 et prononce ces quelques mots, les fidèles sont immédiatement conquis.
00:52:03 « Buonasera »
00:52:08 Une nouvelle page est en train de s'écrire avec ce premier pape jésuite
00:52:12 et latino-américain de l'histoire.
00:52:14 Le premier aussi à choisir le nom de François en référence à François d'Assise,
00:52:18 saint patron des pauvres.
00:52:20 Face à une église en perte de vitesse, il va réformer en profondeur
00:52:23 le gouvernement du Saint-Siège, décentraliser, donner plus de place
00:52:27 aux laïcs et aux femmes, assainir les finances du Vatican,
00:52:31 confronter au drame de la pédocriminalité dans l'église,
00:52:34 il va lever le secret pontifical et obliger les religieux
00:52:37 à signaler les cas à leur hiérarchie.
00:52:40 Finie aussi la diabolisation de l'homosexualité, en 2013,
00:52:44 dans l'avion qui le ramène d'un voyage au Brésil, il prononce cette phrase.
00:52:48 « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté,
00:52:52 qui suis-je pour la juger ? »
00:52:54 Il n'hésite pas à se rendre sur l'île italienne de Lampedusa
00:52:57 ou à Lesbos en Grèce pour plaider la cause des migrants.
00:53:00 Depuis 10 ans de pontifical, le pape François a visité
00:53:03 une soixantaine de pays.
00:53:05 A 86 ans, malgré une santé fragile qui l'oblige à se déplacer
00:53:08 en chaise roulante, il semble bien décidé à poursuivre sa mission.
00:53:12 - C'est la fin de votre journal de 15h.
00:53:15 Vous retrouvez tout de suite Clélie Mathias et ses invités.
00:53:18 C'est la parole aux Français.
00:53:20 - Merci Simon.
00:53:22 On va retrouver dans le deuxième arrondissement,
00:53:25 grâce aux images de Sacha Robin et de Jeanne Cancart.
00:53:28 Je vous parle de la grève des éboueurs.
00:53:31 Montrez-nous ce que vous avez devant votre restaurant.
00:53:35 - Bonjour.
00:53:40 Là, vous voyez ma terrasse normale.
00:53:43 Je commence à être encerclé par un lot de poubelles.
00:53:46 C'est juste le départ.
00:53:48 Je ne sais plus où je vais les mettre de ce côté-là.
00:53:51 Je vais devoir commencer à les mettre de l'autre côté.
00:53:54 Je vais être encadré complètement.
00:53:57 - On a vu une personne qui avait du mal à passer.
00:54:00 - Mais vous comprenez le mouvement de grève ?
00:54:03 - Ce qui est assez intéressant, c'est que je comprends
00:54:06 que les gens soient contre la réforme.
00:54:08 Moi aussi, je ne suis pas pour.
00:54:10 Mais à côté de ça, je ne comprends pas qu'il y ait
00:54:13 de services minimum qui ne soient pas installés.
00:54:16 On paie toute l'année un service. Là, il n'y a rien.
00:54:19 C'est quand même compliqué pour tous les commerces en ce moment.
00:54:22 Les restaurants, en ce moment, ont subi de l'inflation.
00:54:25 On a plus de chauffage pendant l'hiver.
00:54:28 Et maintenant, en plus, les terrasses sont dégueulasses.
00:54:31 - Que vous disent vos clients ?
00:54:34 Vous avez constaté une chute de la fréquentation de votre établissement ?
00:54:37 - Honnêtement, pas encore à ce niveau-là.
00:54:40 Ce qui nous gêne le plus, c'est le télétravail.
00:54:43 Avec le mouvement des grèves, les gens ne sont plus capables
00:54:46 d'accéder à leur lieu de travail.
00:54:49 Il y a une grosse chute à ce niveau-là.
00:54:52 Quand on va être complètement encadré de poubelles,
00:54:55 clairement, ils ne vont pas vouloir s'installer.
00:54:58 Moi, le premier, je n'aurais pas envie de me profiler
00:55:01 à travers les poubelles pour me mettre en terrasse.
00:55:04 - Est-ce que vous avez vu des rats ?
00:55:07 C'est une grande inquiétude des Parisiens.
00:55:10 On sait que le rat a tendance à être très présent dans la capitale.
00:55:13 Est-ce que vous vous inquiétez d'une reconnaissance
00:55:16 de la présence des rats ?
00:55:19 - Honnêtement, pour l'instant, je n'ai pas de rats dans la rue.
00:55:22 Du moins, je n'en ai pas encore vu.
00:55:25 Mais après, il y a des quartiers de Paris qui sont complètement infastés.
00:55:28 Si vous allez sur les Halles, j'ai des collègues restaurateurs
00:55:31 qui sont là-bas. C'est un combat déjà habituel.
00:55:34 Mais là, ça va être une horreur.
00:55:37 Après, j'espère que ça ne va pas se déplacer et venir,
00:55:40 même dans les petites rues telles que la nôtre.
00:55:43 - Ce que vous réclamez, c'est un service minimum
00:55:46 pour les gens qui ont besoin de l'aide ?
00:55:49 - C'est trouver une solution. On ne sait pas combien de temps ça va durer.
00:55:52 Clairement, ça ne va pas durer plus d'une semaine.
00:55:55 En une semaine, quand vous voyez ça, vous le multipliez par le nombre de semaines,
00:55:58 on va faire quoi ? Des remparts aux tentes de terrasses ?
00:56:01 - On a vu que les gens avaient du mal à passer.
00:56:04 Un grand merci, Romain. Et bon courage à vous, surtout, dans ces conditions.
00:56:07 Merci à Sacha Robin et à Jeanne Cancard.
00:56:10 Je vous posais la question des rats, mais nous sommes en ligne
00:56:13 et on espère en faune invasive. Est-ce que c'est un problème,
00:56:16 cette grève des éboeurs ?
00:56:19 Est-ce qu'il y a une possibilité pour que les rats arrivent
00:56:22 d'autant plus sur nos trottoirs ?
00:56:25 - Bonjour à tous et bonjour aux auditeurs.
00:56:28 Effectivement, il n'y a pas de génération spontanée.
00:56:31 Les rongeurs qui sont déjà là vont pouvoir profiter de cette situation
00:56:34 puisqu'on a une partie importante des rongeurs qui vivent en surface
00:56:37 qui exploitent déjà de la ressource alimentaire.
00:56:40 Une autre partie qui vit dans les réseaux dans lesquels il y a moins de nourriture.
00:56:43 Là, si on a une recrudescence de nourriture en surface,
00:56:46 on va avoir une multiplication des rongeurs qui viennent en surface.
00:56:49 Et c'est sans rappeler également que ces rongeurs
00:56:52 qui vont fréquenter ces poubelles, à un moment,
00:56:55 ils vont laisser de l'urine, ils vont laisser un certain nombre d'éjections
00:56:58 qui portent les pathogènes, en tout cas les maladies
00:57:01 que les rongeurs sont capables de transmettre à l'homme.
00:57:04 Donc la première question qui me vient en tête, c'est quid
00:57:07 de la situation sanitaire que ça va provoquer dans les différents quartiers.
00:57:12 Et monsieur citait Léal, et effectivement, Léal, c'est hyper simple
00:57:15 de voir des rongeurs en pleine journée, mais quid également
00:57:18 des agents de la mairie de Paris qui vont ensuite ramasser ces ordures
00:57:21 après dix jours de vagabondage dans les rues.
00:57:24 Donc on a une vraie situation sanitaire alarmante
00:57:27 qui est en train de s'installer, qu'un certain nombre de maires d'arrondissement
00:57:30 sont en train de dénoncer, de signaler.
00:57:33 Donc oui, effectivement, c'est pas très responsable parce qu'on va une fois de plus
00:57:36 donner raison aux rongeurs.
00:57:39 Et donc de ces places dans lesquelles on a beaucoup de rongeurs,
00:57:42 comme c'est le cas des Halles, comme le Parvis de Notre-Dame,
00:57:45 ces places vont devenir des sources de rongeurs pour le reste de la ville.
00:57:48 Donc oui, c'est une situation relativement inquiétante.
00:57:50 Une question pour vous de Mathieu Langlois.
00:57:53 Moi, ça fait une question sanitaire. Est-ce qu'on a des études
00:57:56 qui ont été faites sur le risque de transmission
00:58:00 chez l'homme de la leptospirose par exemple, par l'urine des rongeurs,
00:58:05 en particulier des rats, lors des mouvements de grève des éboueurs ?
00:58:10 Alors effectivement, c'est des études beaucoup plus globales que ça
00:58:14 parce qu'on n'a pas vraiment d'observatoire du rongeur en France.
00:58:17 On a d'ailleurs du mal à donner des chiffres.
00:58:20 On est toujours un peu à la louche. On sait que cette année, par exemple,
00:58:23 nos confrères de la Chambre syndicale professionnelle du métier ont démontré
00:58:26 qu'on avait plus de 35% d'intervention des professionnels
00:58:29 pour des questions de dératisation.
00:58:32 Stéphane Bras est intervenu ce matin en direct pour le rappeler.
00:58:35 En fait, la leptospirose, oui, c'est une maladie un petit peu oubliée.
00:58:39 C'est 700 cas humains par an en France. C'est 10 à 12% de mortalité.
00:58:43 Et c'est essentiellement à cause du contact avec l'urine, avec les rongeurs,
00:58:47 avec deux espèces, les ragondins, mais aussi le rat brun en ville.
00:58:50 Il y a de nombreuses études, et notamment une dernière étude
00:58:53 qui avait été faite en 2018 ou 2019, me semble-t-il,
00:58:56 dans un parc à Chantraine, dans les Hauts-de-Seine,
00:58:58 qui démontrait qu'on avait une partie non négligeable des rongeurs
00:59:01 qui était assez pathogène et qui pouvait être transmise facilement
00:59:03 aux gens qui fréquentaient, pour des questions ludiques
00:59:06 ou des questions de déjeuner le midi, ces parcs urbains.
00:59:09 Donc, des études...
00:59:11 L'accumulation des déchets...
00:59:13 L'accumulation des déchets majeure le risque ?
00:59:18 Parce que moi, je n'ai pas cette notion-là, mais...
00:59:20 À partir du moment où on maintient des populations de rongeurs
00:59:24 assez denses en surface, dans des conditions sanitaires dégradées,
00:59:27 et qu'on les laisse uriner, parce qu'ils vont fréquenter
00:59:30 cette nourriture en permanence, le jour, la nuit, de fait,
00:59:32 puisqu'ils vont pouvoir se cacher dans les salles,
00:59:34 de fait, cette surfréquentation en surface,
00:59:37 si on a des individus qui sont porteurs de cette maladie
00:59:39 et donc excréteurs de cette maladie dans l'environnement,
00:59:41 vont donc poser une situation sanitaire plus grave que d'habitude.
00:59:44 Donc, j'aurais plutôt tendance à dire oui.
00:59:47 Les grèves des éboueurs, je dirais, maximisent ce risque de contact
00:59:51 entre les maladies que les rongeurs peuvent disséminer dans la rue
00:59:54 et puis les gens qui vivent là.
00:59:56 On m'a dit que ça serait grave.
00:59:57 Ce sera surtout les éboueurs qui seront les premiers exposés.
01:00:00 Oui, c'est ce que je rappelais tout à l'heure.
01:00:02 Yvan Riffold, rapidement.
01:00:04 Est-ce que vous observez une réticence dans l'éradication des rongeurs,
01:00:08 dans l'éradication des rats, suite à la mobilisation des protecteurs des animaux
01:00:14 qui disent des rats qu'ils ont une utilité dans la vie,
01:00:16 d'ailleurs qu'il ne faudrait pas les appeler les rats, mais des surmulots ?
01:00:20 Oui, alors effectivement, quand on est dans la sémantique,
01:00:22 on n'est pas sur le terrain.
01:00:24 Moi, je suis un homme de terrain, donc je peux vous dire
01:00:26 que effectivement, les propos qui sont tenus par ces associations
01:00:28 qui souhaitent défendre les rongeurs n'ont rien à voir avec ce qu'on vit sur le terrain.
01:00:32 D'ailleurs, ces gens n'ont jamais à souffrir de surpopulation de rongeurs
01:00:34 quand ils descendent dans leur cage d'escalier.
01:00:36 Donc c'est facile de porter ces propos quand on n'a pas à les supporter dans son quotidien.
01:00:40 Et effectivement, on a des protecteurs de toute forme de vie sauvage,
01:00:45 de toute forme d'animaux liminaires, comme on les appelle, en milieu urbain.
01:00:49 Et ça, c'est complètement contraire à la situation sanitaire
01:00:52 dont on a hérité il y a 200-300 ans,
01:00:54 pour lesquels on a mis en place des procédures de régulation de ces espèces.
01:00:58 On ne parle pas d'éradication.
01:00:59 Le rongeur, il a probablement sa place en ville.
01:01:01 Et qui sommes-nous pour juger la place d'un animal ou d'un autre ?
01:01:04 C'est simplement sa surdensité qui pose des problèmes sanitaires.
01:01:07 Et j'ai l'impression que ces associations-là ne font pas bibliographie.
01:01:11 Il est quand même pourtant simple de regarder dans la bibliographie un petit peu sérieuse,
01:01:14 et pas forcément dans les articles qui sortent dans la presse
01:01:16 ou dans les affiches qu'ils sont capables de produire,
01:01:18 un peu sérieuse, que le rongeur est un vecteur de dégradation de la santé humaine.
01:01:22 Et d'ailleurs, dans plein de grandes métropoles mondiales,
01:01:25 c'est un signe de pauvreté dans plein de pays.
01:01:28 Donc on est encore à l'heure de redécouvrir le rôle sanitaire du rat.
01:01:31 Je vous le rappelle, on est quand même un peu à moins de 600 jours des JO.
01:01:34 C'est une honte. C'est une honte.
01:01:36 Et en tout cas, ce sont des propos qui ne devraient pas être tenus dans une société comme la.
01:01:38 Merci beaucoup Romain Lassalle.
01:01:40 Et on retient vos propos, donc inquiétants, votre inquiétude en tout cas,
01:01:43 concernant la situation sanitaire de la ville de Paris tout du moins,
01:01:46 ou même des villes qui sont touchées par cette grève des éboueurs.
01:01:49 Merci également à Mathieu Longlois, Yvan Rieufol et Eric de Ritmaten qui étaient revenus avec nous.
01:01:53 On se retrouve demain dès 14h en attendant Sénélie Dénac et ses invités.
01:01:57 Le débat se poursuit, 90 minutes info.
01:01:59 Elle va revenir évidemment sur la réforme des retraites.
01:02:01 C'est une semaine décisive politiquement.
01:02:03 A tout de suite.
01:02:05 ♪ ♪ ♪

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