Les informés du jeudi 02 mars 2023

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00:00 *Musique*
00:02 20h, 21h, France Info, les informés de Jean-François Ackilly.
00:08 Bonsoir, faut-il s'attendre à un mars rouge à la une des informés.
00:13 La réforme des retraites au Sénat, ce ne sera pas la ZAD, promet Gabriel Attal.
00:18 Et tout le monde perd dans cette histoire, il est question des personnalités politiques,
00:22 selon le baromètre Ipsos, le point, vous le verrez.
00:27 Également Emmanuel Macron qui enterre la France Afrique à Libreville au Gabon.
00:32 Et toujours l'affaire Noël-Legrette et ce témoignage sur France Info.
00:37 Celui de Sonia Swede, les informés avec Clément Petrault, journaliste politique et société à l'hebdomadaire.
00:45 Le point avec Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info.
00:50 Cécilia Gabison, journaliste, vice-présidente et directrice éditoriale de l'agence de médias ETX Magellan.
00:57 Et Stéphane Zumsteig, directeur du département opinion politique et politique d'Ipsos.
01:03 Bonsoir à tous les quatre, bienvenue, regagnez votre place Cécilia Gabison, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:10 *musique*
01:12 Allons-nous vers une France bloquée, une expression est désormais sur toutes les lèvres, mars rouge.
01:19 Ce n'est pas le dernier voyage d'Elon Musk vers la planète rouge, ce sont les grèves qui se profilent à partir de la semaine prochaine.
01:29 Electriciens, gaziers, raffineurs, cheminots, mais aussi dockers, ouvriers du verre, de la céramique.
01:35 Les représentants des fédérations CGT ont appelé aujourd'hui ces secteurs à monter d'un cran dans la mobilisation contre la réforme des retraites, bien évidemment.
01:44 Et à mettre la France à l'arrêt à partir de mardi prochain le 7 mars.
01:49 Écoutez Sébastien Ménesplier, il est secrétaire général de la CGT des électriciens et des gaziers.
01:56 La fédération promet une semaine noire dans l'énergie.
02:01 Il y aura de nombreuses actions, il y aura des coupures ciblées, il y aura des blocages, il y aura des occupations de sites.
02:12 On poursuivra aussi les robins de bois d'énergie pour les gratuités notamment.
02:18 Donc nous avons décidé, vous comprenez dans mes propos, de repeindre les lignes rouges.
02:25 Donc pour nous, il est très clair, à partir de lundi, c'est la grève reconductible jusqu'au retrait de la réforme et donc jusqu'à la gagne.
02:37 - Voilà, à partir de lundi, on avait bien compris, à la veille de la mobilisation du 7 mars, Clément Pétro, coupure ciblée, blocage, occupation, opération robins des bois.
02:46 La CGT semble vouloir sortir le grand jeu.
02:49 - C'est son moment, en même temps, c'est vraiment son moment. C'est le moment de se régénérer.
02:52 Les syndicats ont vraiment le sentiment de gagner dans la séquence et ils ont gagné des adhérents.
02:58 Je crois que c'est 7000 adhérents pour la CGT et 5000 pour la CFDT de mémoire.
03:02 - Donc ça engrange là.
03:03 - Ça engrange, c'est quand même pas non plus les grandes heures du syndicalisme, mais ça regagne un petit peu.
03:09 Et puis les syndicats ont l'air quand même beaucoup plus crédibles et ça, c'est pas moi qui le dis, ce sont les sondages.
03:15 Mais ils ont gagné la bataille de l'opinion, ils sont beaucoup plus crédibles que les politiques et notamment la France insoumise à l'Assemblée nationale,
03:23 qui est la grande perdante de la séquence dans l'opinion quand on regarde le bilan des sondages qui ont été faits en début de semaine.
03:30 Très clairement, les syndicats sont les grands gagnants et à l'Assemblée nationale, les seuls à surnager un tout petit peu, c'est le RN.
03:36 - Cécilia Gabizon, ça va se jouer dans la rue cette affaire. On va voir ce qui s'est passé au Sénat tout à l'heure grâce à vous,
03:42 Victoria Coussa, puisque vous en venez, vous arrivez du Sénat.
03:46 Victoria Coussa qui arrive du Sénat, mais Cécilia Gabison, ça se joue dans la rue cette affaire désormais ?
03:53 C'est écrit ? C'est écrit à l'avance ?
03:55 - De toute façon, ça va être en deux temps. Un premier temps parlementaire, puisque finalement, il faut que le texte soit voté.
04:01 Alors on a l'impression quand même que c'est noué dans le sens où pour l'instant, on est sur 64 ans.
04:06 Et s'il n'y a pas quelque chose qui se passe sur les 64 ans, l'âge totem, dans ces cas-là, la rue, ça sera en deuxième séquence.
04:13 C'est-à-dire que ça sera une manifestation de force qui peut-être fera basculer les choses après le vote.
04:19 Mais aujourd'hui, là, on est plutôt quand même dans la séquence... C'est le coup de pression en même temps que la séquence parlementaire.
04:24 - Victoria Koussa, l'exécutif, c'est-à-dire l'Elysée, Matignon, le gouvernement, allez, la majorité, ils redoutent cette séquence-là ?
04:31 - Bien sûr, c'est une séquence redoutée par l'exécutif, par le gouvernement qui surveille la situation,
04:36 qui essaye de faire en sorte que, politiquement en tout cas, de ne pas mettre l'étincelle qui puisse embraser le reste,
04:44 parce que la situation se tend du côté des syndicats.
04:46 Et on voit aussi que du côté de la gauche, il y a une volonté d'arriver en appui toujours.
04:51 Là, d'après un stratégien soumis que j'ai pu voir, que j'ai pu rencontrer, lui, il m'a dit...
04:56 Là, il est moins question du nombre de manifestants dans la rue mardi, là, c'est surtout le blocage qui va compter.
05:02 Et à côté, LFI, qui sort d'une séquence un peu compliquée, comme vous le disiez,
05:06 tente vraiment de mobiliser à côté les jeunes dans les facs, les commerçants aussi, et ça, c'est nouveau,
05:12 c'est-à-dire qu'ils distribuent des lettres aux commerçants pour leur dire "Allez, baissez le rideau"
05:15 pour montrer, pour donner en tout cas la sensation que le pays est à l'arrêt.
05:18 Stéphane Zumstek, je vous soumets Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, en visite au salon de l'agriculture,
05:24 qui réfute l'expression de "mars rouge".
05:28 La seule chose qui compte pour moi, c'est que lorsque nos compatriotes font leurs courses,
05:33 ça m'arrive toutes les semaines pour nourrir ma famille de quatre enfants,
05:37 on s'aperçoit que sur ce nombre de produits, effectivement, les prix ne flambent pas.
05:41 Il ne doit pas y avoir et n'y aura pas de mars rouge.
05:45 Je réfute cette expression, qui est une expression qui fait peur aux français,
05:48 qui est une expression commode pour dissimuler des hausses qui pourraient ne pas avoir lieu.
05:53 Je réfute cette expression et je veux, à la place, mettre en place des mesures
05:58 qui protègent le pouvoir d'achat de nos compatriotes,
06:00 et qui reposent sur un engagement des distributeurs et des gros industriels.
06:05 Stéphane Zumstek, là, on est où l'opinion publique vis-à-vis de cet appel à la mobilisation du 7 mars ?
06:12 Plus le temps passe, plus les français se révèlent largement favorables au mouvement de contestation.
06:16 Là, c'est la fin de la drole de guerre. On est passé, ces derniers jours, ces dernières semaines,
06:20 à une zone un peu grise, un peu nébuleuse, où il ne se passait plus rien dans la rue.
06:23 Là, ça va changer. Oui, aujourd'hui, les français soutiennent très majoritairement ce mouvement,
06:28 surtout les actifs. Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit bien que toutes les catégories socioprofessionnelles
06:32 que vous soyez issues de milieux favorisés ou de milieux plus populaires et moins aisés
06:36 sont vent debout contre ce projet de réforme de retraite.
06:39 Ce n'était pas forcément le cas au début. Le cœur électoral de la Macronie, les cadres supérieurs,
06:43 les petits commerçants, à un moment donné, et évidemment les retraités, se révélaient plutôt bienveillants,
06:49 en tout cas très partagés à l'égard de cette réforme. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
06:53 Vous avez raison de le dire, le principal indicateur ne sera pas le nombre de centaines de milliers
06:56 ou de millions de personnes dans la rue mardi prochain, c'est la capacité des syndicats à entamer des grèves reconductibles.
07:02 Après, sur Bruno Le Maire, on voit bien sa fébrilité. Je ne vois pas le lien entre la réforme des retraites
07:06 et le pouvoir d'achat, le lien direct. Il répond un peu à la vieille entienne du parti de l'ordre.
07:11 Non, les Français ne seront pas pris en otage, mais les Français ne souhaitent pas être pris en otage, c'est vrai,
07:15 mais ils soutiennent le mouvement.
07:17 Vous ne voyez pas le lien ? On va évoquer ça dans un instant, rassurez-vous.
07:20 20h10 sur France Info, tout d'abord, c'est l'heure du Fil Info avec Frédéric Bagnala.
07:24 À leur tour, les sénateurs ont entamé aujourd'hui l'examen de la réforme des retraites.
07:28 Après un passage du texte en commission, le débat dans l'hémicycle extrêmement tendu va durer jusqu'au 12 mars.
07:35 11 jours décisifs, plus de 4.700 amendements ont été déposés.
07:40 En attendant, les syndicats se mobilisent avec une importante journée d'action mardi prochain
07:46 avec la possibilité de grève reconductible, notamment dans les transports électriciens, gaziers, raffineurs, cheminots, dockers.
07:53 Appel à mettre la France à l'arrêt. Ce soir, la Direction Générale de l'Aviation Civile
07:57 demande aux compagnies aériennes d'annuler entre 20 et 30% de leurs vols sur les journées des 7 et 8 mars prochains.
08:06 Bruno Le Maire veut lutter contre l'inflation alimentaire avec des hausses de prix frôlant actuellement les 15%.
08:12 En visite au Salon de l'Agriculture, le ministre de l'Economie s'est dit favorable à un système
08:17 qui protégerait tous les Français dès la mi-mars s'il se reproche d'un panier anti-inflation
08:23 avec des produits du quotidien vendus le moins cher possible.
08:26 Emmanuel Macron prépare pour la Journée Internationale des Droits des Femmes le 8 mars un hommage national à Gisèle Halimi.
08:33 Le chef de l'État prononcera un discours au Palais de Justice de Paris.
08:36 L'avocate féministe avait bataillé notamment pour le droit à l'avortement. Elle est décédée en juillet 2020.
08:42 Le bilan de l'accident de train en Grèce est encore alourdi. Ce soir, les autorités parlent maintenant de 57 morts.
08:49 La justice grecque devait entendre aujourd'hui le chef de gare mis en cause dans cette catastrophe ferroviaire
08:55 qui, selon le gouvernement grec, a avoué une erreur. L'individu a été inculpé pour homicide par négligence.
09:02 Il fut l'un des complices de Miles Davis, le saxophoniste américain Wunscharther,
09:07 dont les compositions ont marqué le jazz des années 60 et 70. Il est cédé à Los Angeles. Il avait 89 ans.
09:16 France Info
09:19 20h21, les informés. Jean-François Ackyline.
09:25 Alors Stéphane Zumsteig, vous ne voyez pas, je comprends ce que vous voulez dire, la relation entre le pouvoir d'achat et la mobilisation de mardi prochain.
09:34 Toutefois, est-ce que l'inflation, la baisse du pouvoir d'achat, l'inquiétude face à l'avenir, peuvent être des éléments de démobilisation des Français éventuellement ?
09:43 Probablement pas, non. Après, on peut se dire qu'il y a des gens qui vont hésiter à faire la grève un jour de plus parce que ça a un coût, évidemment, financier.
09:50 C'est évident, mais ça ne concernera que les bataillons habituels de gens qui font la grève et qui manifestent.
09:56 Ce qui compte là, cette bataille de l'opinion que vous évoquiez tout à l'heure, c'est ceux que vont penser et qui vont soutenir les millions de Français
10:03 qui, pour l'instant, je le répète, sont vent debout contre ce projet de réforme.
10:06 Ce qui va se jouer également, c'est la bataille de la crédibilité parce que si l'on saurait faire la dernière grande victoire des syndicats, c'était il y a longtemps, maintenant en 1995,
10:15 ça avait tenu et Juppé avait été obligé de retirer son projet parce que les Français étaient soutenus des syndicats, y compris dans les blocages.
10:23 Aujourd'hui, dans les enquêtes d'opinion en tout cas, les Français se disent que si la France doit être mise à l'arrêt, y compris pour plusieurs jours, nous soutiendrons le mouvement.
10:30 Ça dure ce que ça dure, ça peut durer quelques jours ou quelques semaines, mais pour l'instant, et on le verra la semaine prochaine, le responsable du blocage pour les Français,
10:38 ce sera le gouvernement, le président de la République et pas les grévistes ou les gens qui bloquent des sites.
10:42 Pour l'instant, ce sera ça. Clément Petrault, vous n'êtes pas persuadé que le mouvement prenne...
10:47 On sent quand même une forme de résignation dans l'opinion, c'est-à-dire que oui, il y a un refus et les Français ne veulent pas de cette réforme,
10:55 mais je dirais que c'est presque un peu comme lécher le dentifle, c'est-à-dire que personne n'aime ça et pourtant la nécessité fait loi.
11:00 Donc c'est-à-dire que oui, il y a une forme de résignation là-dessus, très nettement.
11:04 Il y aura les bastions du syndicalisme dans la rue, ça c'est très clair, mais après, une journée de grève, ça coûte très cher, surtout dans un contexte d'inflation.
11:12 Donc on n'y va que si on est sûr de pouvoir gagner quelque chose. Donc il faudra aussi regarder s'il y a des salariés du privé,
11:18 s'il y a aussi un public qui n'est pas, on va dire, habituellement acquis au mouvement de grève.
11:24 Et là, on n'est pas sûr. C'est-à-dire qu'il y a quand même une forme de résignation, l'idée que tout ça est un peu joué,
11:28 que de toute façon le texte ira à son terme, parce que institutionnellement, il peut aller à son terme,
11:33 et que si on arrive à franchir le mur, on va dire, du mouvement social, il est possible que ça se sétiole assez rapidement.
11:41 – La Cécilia Cabizon, il y a eu effectivement, Stéphane Zumsteig le rappelait, 95, Juppé qui retire sa réforme.
11:47 Mais 2010, Nicolas Sarkozy, à l'époque, il y a eu de nombreux jours de manifestations, une forte mobilisation,
11:53 mais là pour le coup, la réforme a été votée, elle est passée. Donc il y a les deux exemples dans l'air.
11:58 – Oui, et donc c'est vrai qu'on ne sait pas, c'est la séquence politique, en fait, elle n'est pas finie cette séquence-là.
12:04 On ne sait pas ce qui est passé. Le blocage, on l'a connu souvent en France. On a eu quand même des semaines,
12:10 les Gilets jaunes, des manifestations, des semaines de manifestations contre déjà la réforme des retraites.
12:17 Là je reviens du Brésil, de l'étranger, en gros, on a l'impression que la vie de la France, c'est une manifestation.
12:23 Je le caricature un peu, mais pas loin.
12:25 – Vu de l'extérieur, c'est le regard qui est posé sur ce qui se passe chez nous.
12:28 – Vu de l'extérieur, en France, on manifeste. Alors parfois, il y a une certaine admiration,
12:32 cette culture politique, même les jeunes, ça les étonne toujours,
12:35 même les jeunes manifestent contre la réforme des retraites.
12:37 Donc il y a une sorte de… et effectivement, il y a en France, et c'est vrai, regardez,
12:41 là on annonce un blocage, ce n'est pas la première fois qu'on va le vivre.
12:43 Là je regarde, dans ma petite entreprise, les gens se préparent, c'est-à-dire qu'on…
12:47 quelque part, on sait qu'il y a le 7, on sait qu'il y aura d'autres jours,
12:50 les gens se préparent à vivre ce blocage et ces manifestations à répétition.
12:55 – Ils s'organisent déjà, les uns et les autres, dans les entreprises.
12:58 – Victoria Coussa, je vous sens très calme ce soir, il se trouve que vous rentrez du Sénat.
13:02 – Oui, c'est apaisant, à côté de l'Assemblée, c'est apaisant.
13:06 – Nous allons évoquer ce qui s'y passe.
13:08 Donc la réforme des retraites passe par le palais du Luxembourg,
13:11 ça démarre dans l'hémicycle, là, aujourd'hui.
13:13 Je sais qu'il n'y a pas de ZAD, c'est un petit peu la phrase du jour,
13:16 lancée par Gabriel Attal, le ministre en charge des Comptes publics.
13:20 Et je veux vous dire, je sais qu'ici, par-delà les divergences politiques, on s'écoute.
13:28 Je sais qu'ici, par-delà les oppositions de fond, on débat.
13:34 Je sais qu'ici, par-delà les parcours de chacun, on se respecte.
13:38 Je sais qu'ici, il n'y a pas de ZAD, il n'y a que la République.
13:43 Et donc je serais tenté d'espérer qu'après le vacarme et l'obstruction des extrêmes,
13:48 s'ouvre à cet instant le temps de la sagesse et de la raison.
13:52 – Victoria Koussas, ça s'appelle "le sens de la formule".
13:54 – Oui, alors cette formule, il la prend de Marine Tondelier,
13:57 la patronne des écologistes, qui avait dit "l'Assemblée, ça va être la ZAD".
14:02 Et derrière, les députés de la majorité ont pris cette phrase pour la dénoncer
14:07 et ont trouvé que la formule était plutôt extrême.
14:10 Donc là, il le fait en conscience.
14:13 Et ce qui est intéressant, c'est que même au Sénat,
14:15 il poursuit le combat avec l'ANUP qui n'est pas au Sénat.
14:18 Il n'y a aucun sénateur insoumis aujourd'hui.
14:21 Donc en fait, il poursuit un peu ce combat-là.
14:24 Et le gouvernement semble vouloir un peu dresser les députés contre les sénateurs.
14:28 Et ça arrange bien les sénateurs parce qu'ils sont dans une séquence
14:31 où ils ont envie de montrer qu'ils jouent l'exemplarité,
14:35 le parlementarisme exemplaire.
14:37 – Oui, le travail de fond, point par point, on va y venir.
14:39 – C'est ça, le travail de fond.
14:41 – Le texte, oui, qui sera amendé, qui sera ficelé, si je puis dire.
14:44 Mais s'ils arrivent au bout, ce n'est même pas écrit, ça.
14:46 – Ce n'est pas écrit. En tout cas, ils veulent aller au bout.
14:49 La majorité sénatoriale de droite veut aller au bout, le répète.
14:53 Gérard Larcher, le patron du Sénat, est même prêt à utiliser l'article 38
14:57 qui permet d'accélérer sur certains points quand il y a des blocages,
15:00 quand il y a de l'obstruction.
15:01 La gauche, en revanche, est un peu plus ambigüe sur sa volonté, ou non,
15:04 d'aller jusqu'au bout du texte.
15:05 – Victoria, très concrètement, qu'est-ce qui va se passer dans les jours qui viennent ?
15:08 Combien de temps ça va durer ?
15:09 Vous qui allez me consacrer vos week-ends à la vie sénatoriale.
15:13 – Ça va durer une dizaine de jours. – Dix jours.
15:15 – Voilà, dix jours.
15:16 À la différence de l'Assemblée, le Sénat ouvre des temps pour débattre le week-end,
15:21 ce qui n'a pas été fait à l'Assemblée.
15:23 Les députés de gauche étaient furieux parce qu'ils voulaient débattre le week-end.
15:25 Donc ça va s'étendre, ça va être des débats de fond,
15:28 peu de vacarme contrairement à l'Assemblée.
15:30 Et dès demain, ils vont attaquer l'article 1 sur les régimes spéciaux.
15:34 Et ça va être très intéressant parce que là, le patron des LR au Sénat,
15:39 Bruno Rotaio, lui, compte défendre un amendement qui peut s'avérer explosif
15:42 en vue du 7 mars, en vue de mardi,
15:45 qui est un amendement pour accélérer la suppression des régimes spéciaux.
15:48 – Donc nous démarrons dès demain avec les régimes spéciaux.
15:51 Cécilia Gabison, ni Insoumis, ni Rassemblement National au Sénat.
15:56 Donc c'est vrai que le scénario sera un peu différent quand même,
16:00 l'ambiance sera différente.
16:02 – Oui, de toute façon, ils le revendiquent au Sénat,
16:05 ça va se passer calmement, on va vraiment discuter.
16:07 Et je reviens deux secondes sur le mot "zad" et sur…
16:10 effectivement, quelque part dans la Macronie,
16:12 ils veulent… c'est quand même les représentants de l'ordre en ce moment.
16:15 C'était un peu la sortie de Véran qu'on a entendue.
16:18 C'est Bruno Le Maire quelque part, c'est Gabriel Attal sur "ici ça sera pas la zade".
16:24 Donc en fait, eux, ils jouent le "nous on est l'ordre"
16:27 et le Sénat a sa manière, Jarrard Larcher aussi,
16:30 il dit "ici ça sera dans l'ordre, ça va se passer jusqu'au bout,
16:33 on va discuter et les choses vont avancer".
16:35 Il faut savoir aussi que la droite a proposé, toutes ces dernières années au Sénat,
16:40 exactement cette réforme.
16:41 Alors parfois l'âge changeait, c'était 65 ou 64 ans,
16:44 mais ça a été une proposition chaque année de la droite sénatoriale.
16:48 – Oui, qui a été votée notamment, les 64 ans ont déjà été votés au Sénat par le passé.
16:52 Nous allons rester là-dessus.
16:53 20h20 sur France Info, détour par Le Fil Info avec Frédéric Bagnadat.
16:58 – Bonjour Décisif, pour une réforme controversée,
17:01 le Sénat a entamé dans une atmosphère nettement plus sereine qu'à l'Assemblée Nationale
17:05 la discussion du projet de réforme très controversée,
17:08 les retraites présentées comme soucieuses de justice
17:11 par le ministre du Travail Olivier Dussopt.
17:13 "Je sais ici qu'il n'y a pas de ZAD mais la République"
17:17 a lancé le ministre chargé des Comptes Publics Gabriel Attal
17:20 dans une allusion au tumulte qui avait régné à l'Assemblée Nationale.
17:23 Mardi Noir en perspective dans les transports en commun,
17:26 la DGAC demande ce soir aux compagnies aériennes
17:29 de réduire leur programme de vol de 20 à 30%.
17:32 L'accord parental sera bientôt obligatoire pour les mineurs de moins de 15 ans
17:37 qui veulent créer un compte sur les réseaux sociaux.
17:39 L'Assemblée Nationale vient de voter la mesure
17:42 dans le cadre de la proposition de loi Marc Angeli sur la réforme numérique.
17:47 Plus de 8 ans après, la justice rouvre le dossier du drame de Puyssega en Gironde.
17:52 La collision entre un camion et un autocar avait fait 43 morts en octobre 2015.
17:56 La Chambre de l'Instruction infirme l'ordonnance de non-lieu rendu il y a deux ans,
18:01 ce qui va permettre d'étudier la conception et les systèmes de sécurité des cars
18:05 qui s'étaient embrasés dans l'accident.
18:07 Le chauffeur du camion et son fils, âgés de 3 ans, étaient décédés également dans cet accident.
18:12 Coq en stock, plus de 2,5 tonnes de cocaïne ont été retrouvées sur le littoral du Cotentin
18:18 depuis dimanche dernier, valeur marchande estimée à plus de 200 millions d'euros.
18:22 La préfecture maritime demande à celles et ceux qui retrouveraient des paquets suspects sur les plages
18:28 de prévenir immédiatement la gendarmerie.
18:31 Et puis la disparition de Wayne Shorter, ancien complice de Miles Davis,
18:35 le saxophoniste américain considéré comme l'un des plus grands compositeurs de jazz des États-Unis
18:40 et décédé à Los Angeles. Il avait 89 ans.
18:43 Outre Miles Davis, il avait également composé et joué pour Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams.
18:51 France Info
18:53 20h21, les informés, Jean-François Aquiline.
18:59 Oui, le tumulte de la nupèce à l'Assemblée nationale n'est pas vraiment la tasse de thé des sénateurs
19:04 de la gauche au palais du Luxembourg. Écoutez le sénateur socialiste de l'ISER, André Vallini.
19:11 Moi j'ai été député pendant 15 ans et quand je vois ce qu'il se passe aujourd'hui à l'Assemblée nationale,
19:16 je ne regrette pas de ne plus être député. De mon temps, si j'ose dire, ce n'est pas si ancien,
19:21 j'étais député dans les années 2000, on savait se tenir à l'Assemblée nationale.
19:25 Les débats étaient parfois vifs, comme sous la 3e République, entre Clemenceau et Jaurès,
19:29 sous la 4e République aussi, mais c'était dans certaines limites.
19:33 On savait quand même garder un minimum de respect les uns pour les autres.
19:37 On pouvait être enflammé dans une déclaration, mais on ne mettait pas en cause les gens sur le plan personnel.
19:42 Ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale est lamentable, lamentable de la part notamment des députés insoumis.
19:47 Stéphane Zumsteig, pas de tumulte dans le Conseil, mais que peut faire l'opposition sénatorielle face au texte de la réforme des retraites ?
19:54 Ça dépend de quelle opposition on parle, parce que ce qui va se passer dans les 10 jours qui viennent,
19:58 c'est quand même la revanche du Sénat, la réhabilitation du bicaméralisme.
20:01 Les sénateurs, quelle que soit leur appartenance partisane, n'auront de cesse de montrer que la 2e Assemblée
20:07 est capable de discuter, de débattre, de s'opposer, voire de voter un texte.
20:13 Ce sera aussi l'occasion, à mon avis, d'un certain nombre de règlements de comptes à distance au sein de la NUPES,
20:17 on vient d'en parler, évidemment. Il n'y a pas de LFI.
20:20 Je pense que Patrick Cannaire a été très clair, le président du groupe socialiste.
20:23 Tout ça va être l'occasion pour une partie de la gauche, la gauche dite de gouvernement,
20:27 de montrer que sans la LFI, les choses se passent mieux.
20:30 C'est une sorte de petite revanche aussi, et ça va être aussi un règlement de comptes à distance au sein des LR.
20:35 Bruno Rotaillot n'aura, lui, de cesse de montrer qu'il sait tenir son groupe parlementaire.
20:39 Ce n'est pas la même chose que la cacophonie qu'on a pu entendre, à un moment donné,
20:43 entre Éric Ciotti et Aurélien Pradié, par exemple, à l'Assemblée nationale.
20:46 Et il aura aussi à cœur d'essayer d'amender ce texte vers une ligne plus conservatrice, plus libérale,
20:53 parce qu'il y a deux groupes parlementaires aujourd'hui des Républicains.
20:56 Les députés LR n'ont rien à voir avec les sénateurs LR.
20:58 Les sénateurs LR, quand on regarde leur profil idéologique, ils sont plus conservateurs,
21:02 d'où notamment les propositions en matière du bonus féminin.
21:05 Ils sont plus libéraux également, d'où leur proposition d'aller plus vite que prévu dans la suppression des régimes spéciaux.
21:11 Donc il y a plein d'arrières-pensées politiques, au-delà du simple jeu des oppositions contre le gouvernement.
21:17 Clément Petrault, cette opposition, elle est quand même un petit peu minoritaire au Sénat.
21:23 C'est couru, c'est connu. Le texte est quasiment voté à l'avance, non ?
21:27 Non, c'est pas certain. Il faut quand même que le texte aille jusqu'au bout, jusqu'au vote.
21:32 Sinon, c'est le gouvernement qui pourra imposer son texte en commission mixte paritaire, et là, tout le monde est perdant.
21:37 C'est-à-dire que tout ce qui n'est pas voté, ou discuté du moins, est voté en hémicycle,
21:41 le gouvernement garde la main sur ce qui reste, c'est ça ?
21:43 Oui. Normalement, il peut reprendre la main dans le cadre de...
21:48 Si le texte n'est pas voté par le Sénat, le gouvernement peut imposer son texte dans la commission mixte paritaire,
21:54 qui est composée de 7 sénateurs et 7 députés, et dans ce cas-là, on discute le texte du gouvernement,
21:59 et non pas le texte voté par l'Assemblée.
22:02 Mais je voudrais juste revenir une toute petite seconde sur le double coup de poker du Sénat.
22:06 C'est-à-dire qu'il y a un coup de poker institutionnel, ils sont en train de montrer que finalement,
22:09 le Sénat, c'est une chambre plus sage, et puis que le Sénat est capable de voter un texte,
22:14 et finalement que le texte qui sera voté aura été le texte qui aura été discuté par le Sénat,
22:18 et pas par l'Assemblée nationale.
22:20 Et puis il y a un coup politique, c'est que c'est la droite qui tient le Sénat,
22:25 et la droite est en train de faire une OPA sur la Macronie.
22:27 C'est-à-dire que la droite arrive à imposer son texte, elle arrive à imposer ses codes,
22:31 elle arrive à imposer ses principes et ses obsessions sur le texte de la réforme des retraites.
22:37 Et c'est en cela que c'est un très bon coup, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron,
22:40 qui n'a pas vraiment de majorité, est capable de réussir à faire voter par d'autres un texte
22:44 qu'il n'arrive pas à faire passer lui-même.
22:46 – Victoria Coussin, là-dessus ?
22:47 – Alors moi je voulais juste revenir sur la commission mixte paritaire,
22:50 mais c'est vrai que le gouvernement va avoir du poids, mais de toute façon,
22:53 il l'a depuis le début, il l'aura jusqu'à la fin de ce texte.
22:56 En revanche, cette commission mixte paritaire, c'est 7 sénateurs, 7 députés qui vont discuter,
23:00 vous l'avez dit, et surtout ils vont devoir accorder leur violon,
23:03 parce qu'ils veulent mettre leur grain de sel, surtout les LR au Sénat.
23:07 – Mais la droite est majoritaire dans cette commission mixte paritaire.
23:09 – Oui, la droite est majoritaire, c'est pour ça que ce qui se passe au Sénat
23:11 va être aussi décisif sur la commission mixte paritaire derrière.
23:13 Et Hervé Marseille, le patron des centristes au Sénat, me disait,
23:17 il ne faut pas qu'on aille trop loin, parce que si on va trop loin,
23:19 ça va être aussi un peu compliqué de discuter avec les députés à l'arrivée.
23:22 – Allez, je vous fais écouter ce qu'en a dit ce matin,
23:25 Gérard Larcher, le président du Sénat, qui était l'invité des 4 vérités sur France 2.
23:31 – Dans tous les cas, je ferai tout pour qu'on aille jusqu'au vote,
23:34 dans le respect des débats, dans le respect du droit d'amendement,
23:39 mais je pense que nous devons enfoncer un débat.
23:42 Et là aussi, je veux que les Français soient éclairés,
23:45 c'est un des rôles du Parlement, c'est bien sûr de voter la loi,
23:48 mais c'est aussi de débattre devant les Français.
23:50 Voilà pourquoi il est si important que nous ayons des débats,
23:53 qu'ils soient clairs, qu'ils soient le plus sereins possible,
23:56 ou dans lequel les opinions, j'allais dire, puissent s'exprimer dans leur diversité.
24:00 – Cécile Agabyzon, ce que vous disiez tout à l'heure,
24:02 c'est une réforme dans laquelle la droite traditionnelle se sent très à l'aise.
24:05 – Complètement, ça pour le coup, alors autant ça a été brouillé à l'Assemblée,
24:09 c'est-à-dire que ses oppositions de la droite, ses chantages, quelque part, etc.
24:13 ont été confus, et d'ailleurs ça va se voir dans le baromètre, en fait,
24:17 de confiance ou d'appréciation de popularité,
24:20 qui visiblement ne vient pas, enfin la droite, pour le coup,
24:25 a perdu des points dans sa confusion.
24:27 Autant là, au Sénat, on retrouve une droite classique,
24:30 favorable à la réforme des retraites, qui va avancer sur ce texte,
24:34 qu'elle soutient globalement, je parle de la droite sénatoriale,
24:37 qu'elle soutient, et il n'y aura pas de surprise.
24:41 Donc c'est assez, je pense que ça va peut-être reclarifier,
24:45 d'ailleurs dans le baromètre, ça va peut-être reclarifier les positions,
24:48 parce que la droite à l'Assemblée, ça a été confus.
24:50 Aujourd'hui, pour savoir finalement où se positionner idéologiquement
24:55 sur la réforme des retraites, l'Assemblée était extrêmement difficile à lire.
24:59 – Victoria Koussa, les sujets qui sont sur la table,
25:02 nous avons brièvement évoqué, donc les régimes spéciaux…
25:06 – Les régimes spéciaux.
25:07 – Une disparition des régimes spéciaux annoncée,
25:10 il y a également les mères de famille.
25:12 – Oui, les mères de famille, leur laisser le choix,
25:16 la lapis qui est en train d'être retenue, c'est d'augmenter les pensions de retraite
25:21 des mères de 5% en leur faisant accepter de travailler un peu plus,
25:26 de travailler jusqu'à 64 ans.
25:28 – Ce qui est proposé Bruno Retailleau dans les pages du Parisien ce week-end.
25:30 – Voilà, exactement, et les centristes sont alignés,
25:34 et puis l'autre point c'est pour les seniors, un CDI senior,
25:38 c'est-à-dire un CDI aménagé un peu à la carte pour les plus de 60 ans,
25:43 avec pour les entreprises une exonération de certaines charges de cotisation,
25:49 mais Agabré Lattal a répondu aujourd'hui sur ce point,
25:52 le ministre des Comptes publics, en disant,
25:54 votre amendement là il coûte 800 millions d'euros,
25:56 donc c'est trop cher, même pour les LR.
25:58 – Vous avez la sensation Stéphane Zumsteig,
26:00 que ces débats-là qui concernent des points très précis,
26:03 des milliers et des milliers, voire plus de Français,
26:06 parviennent jusqu'à l'opinion, qu'elle arrive à s'en emparer,
26:10 ou bien l'opinion regarde ailleurs ?
26:12 – Non, je ne pense pas, enfin oui, je pense que l'opinion regarde ailleurs,
26:15 dans le sens où ce qui se passe au Sénat,
26:17 comme ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale des Fondamentales,
26:20 ça permet de dégager ou de ne pas dégager une majorité,
26:22 parce que le gouvernement a avant tout besoin d'une victoire politique,
26:25 d'une victoire parlementaire, pour l'instant il ne l'a pas,
26:27 mais là encore je reviens sur ce que pense l'opinion
26:30 et la façon dont il appréhende ce projet de réforme,
26:32 il y a une mesure phare, c'est le report de 62 à 64 ans,
26:35 qui ne passe pas, et qui est considéré, et c'est bien ça le problème,
26:39 comme quelque chose de brutal, d'injuste, et donc d'inutile,
26:43 parce que là encore le gouvernement n'a pas été capable de convaincre,
26:46 dans la première phase de cette bataille de l'opinion,
26:48 qu'il était nécessaire économiquement, ou pas, on pense ce que l'on veut,
26:51 mais en tout cas c'était l'argument du gouvernement
26:53 que démographiquement et économiquement il n'y avait pas le choix,
26:56 et que cette réforme devait passer.
26:58 Les français n'y ont pas cru, ce sont des arguments qu'ils ne portent pas,
27:00 donc à partir de là on se focalise sur le 64 ans,
27:03 et tant qu'on ne bougera pas au 64 ans, si on le bouge un jour,
27:06 l'opinion ne devrait pas beaucoup évoluer.
27:08 - Dans la deuxième partie des infos de France Info,
27:10 nous restons sur cette réforme des retraites au Sénat,
27:12 sur le mode de ce qui va donc se passer dans les jours qui viennent,
27:15 nous évoquerons ce baromètre, Ipsos, Le Point,
27:20 c'est pour vous messieurs, mais pour mesdames aussi,
27:22 tous perdants, ça m'intrigue beaucoup cette histoire,
27:25 il est 20h30 sur France Info.
27:27 L'Info avec vous, bonsoir, Elie Habergel.
27:36 - Bonsoir à tous, ici il n'y a pas de ZAD,
27:39 il n'y a que la République, les mots du ministre Gabriel Attal au Sénat,
27:43 cet après-midi, alors que la Chambre haute commence l'examen de la réforme des retraites,
27:47 après des débats tumultueux à l'Assemblée Nationale.
27:50 Les opposants à cette réforme, eux, se préparent au 7 mars,
27:53 et l'appel de l'intersyndicale à mettre la France à l'arrêt.
27:56 Les compagnies aériennes sont priées de réduire leur vol de 20 à 30% ce jour-là.
28:01 Et pendant que la colère sociale frémit dans le pays,
28:04 Emmanuel Macron poursuit sa tournée africaine,
28:07 le président a assuré depuis le Gabon que l'âge de la France africaine évolue.
28:11 En Iran, le français Benjamin Brière, détenu depuis mai 2020 et condamné à 8 ans de prison
28:17 pour espionnage, a été acquitté de toute charge en appel le mois dernier.
28:22 Il reste emprisonné, indique son avocat, qui dénonce une situation totalement ubuesque.
28:27 De drôles de coquillages sur les plages de la Manche, en réalité,
28:31 des pins de cocaïne plus de 2 tonnes, échoués depuis dimanche, c'est un record.
28:36 Un rapport très attendu en Angleterre pointe des failles dans le renseignement britannique
28:41 avant l'attentat de Manchester en 2017.
28:44 22 morts dans l'explosion d'une bombe après un concert d'Ariana Grande.
28:48 Le document assure que des informations qui auraient pu empêcher l'attaque n'ont pas été traitées.
28:53 L'Union européenne va mettre plus de 800 millions d'euros sur la table cette année
28:58 pour la protection des océans. 320 millions iront à la recherche.
29:02 Et puis un kangourou en cavale en Seine-et-Marne, l'animal s'est échappé de chez son propriétaire
29:07 cet après-midi. Il a été vu près d'une ligne de train.
29:10 Les secours essayent de capturer le marsupial bondissant avec un filet ou une fléchette tranquillisante.
29:17 France Info.
29:19 20h21, France Info, les informés, Jean-François Ackilly.
29:25 Dans la deuxième partie des informés de France Info, la réforme des retraites,
29:28 tout le monde perd, nous explique le baromètre Ipsos-Le Point,
29:33 également Emmanuel Macron qui enterre la France Afrique à Libreville au Gabon.
29:40 Et l'affaire Noël-Legrète, nous y reviendrons avec ce témoignage étonnant sur France Info,
29:44 celui de Sonia Souhid.
29:47 Cette deuxième partie des informés avec Clément Pétrault, journaliste politique et société au magazine Le Point,
29:52 avec Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info,
29:55 Cécilia Gabizon, vous êtes journaliste et vice-présidente et directrice éditoriale
29:59 de l'agence de médias ETX Magellan,
30:02 et Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos.
30:08 Nous évoquions les positions des uns et des autres vis-à-vis de cette réforme des retraites,
30:12 cette espèce de grande manœuvre qui se déroule actuellement au Sénat.
30:16 Ce n'est plus la réforme Macron-Borne, mais la réforme Macron-Borne-Retailleau.
30:20 Ça, c'est dit par le sénateur socialiste de Paris, David Asseline.
30:25 – Écoutez, ce qui nous arrive ici, c'est une réforme qui maintenant pourrait porter le nom de Borne-Retailleau.
30:33 C'est une réforme qui est soutenue et qui va être soutenue dans cet hémicycle par la droite sénatoriale
30:41 et par le gouvernement.
30:43 Et donc, nous, notre stratégie va être très combative, en écho avec le mouvement syndical,
30:51 avec cette mobilisation qui convainc une majorité de Français jusqu'à présent,
30:56 mais en même temps en jouant notre rôle de parlementaire,
30:59 c'est-à-dire en argumentant, défendant des amendements, en étant dans la pédagogie.
31:04 – Victoria Couysseux, les éléments de langage à gauche, c'est réforme de droite.
31:08 – Oui, réforme de droite. Et je trouve ce qui est intéressant dans ce que dit David Asseline,
31:13 c'est que nous, on va parler du fond, c'est toujours cette stratégie de se démarquer des députés,
31:17 mais on peut déceler quand même une once de stratégie du côté des sénateurs de gauche,
31:22 c'est-à-dire que là, ils sont en train de négocier en coulisses pour éviter d'atteindre l'article 7
31:27 sur le report de l'âge légal à 64 ans, avant le 7, mardi.
31:31 – Alors expliquez-nous ça.
31:32 – C'est-à-dire qu'ils veulent éviter de voter l'article 7 sur le report de l'âge légal avant la mobilisation.
31:39 – Mais pourquoi ?
31:40 – Pourquoi ? Pour éviter une démobilisation dans la rue.
31:42 Et c'était exactement le même argument que l'ANUP à l'Assemblée.
31:45 – C'est-à-dire, pour bien comprendre, Victoria Couysseux, si ce vote intervenait lundi,
31:49 donc un vote favorable au report de l'âge, j'imagine, puisque la majorité l'est au Sénat,
31:55 en faveur du passage à 64 ans, ça démobiliserait peut-être les Français le 7 ?
32:01 – C'est la crainte des parlementaires de gauche.
32:03 – Je ne suis pas sûr que Néphane Zumsteig soit convaincu par ça.
32:05 – C'est leur crainte à eux.
32:07 – Je n'en suis pas sûr. Clément parlait tout à l'heure de résignation.
32:09 Mais la résignation, on n'est pas en colère quand on sort de chez le dentiste.
32:13 En revanche, je pense que si le gouvernement devait passer ce projet de réforme avant le 7,
32:19 ou même après, même s'il y a cette résignation, et même si la rue n'aurait rien pu faire,
32:24 tout ça pourrait très très facilement dégénérer dans des actes autrement plus brutaux et plus violents.
32:29 On nous a contraints à travailler deux ans de plus, nous étions contre,
32:33 nous avons manifesté notre opposition, nous prenons très mal la chose,
32:35 et le mouvement pourrait se durcir.
32:37 Il y aurait à la fois un mouvement syndical, un mouvement ouvrier ou salarié de blocage,
32:41 mais ça pourrait aussi dégénérer dans la rue.
32:43 Là encore, parce que la résignation peut être source de violence.
32:45 – Cécile Gabizon ?
32:46 – Il faut voir que cet allongement, la durée de travail,
32:50 donc en fait c'est comme si on retirait deux ans mérités,
32:55 perçus par les gens comme mérités de repos, d'épanouissement,
32:58 comme si on raccourcissait les congés payés.
33:00 C'est-à-dire que là on touche à quelque chose qui est perçu comme un acquis social,
33:04 et en fait on voudrait revenir sur le temps de congés payés.
33:07 On vous dirait "c'est fini en fait là, les cinq semaines, c'est fini, maintenant ça va être deux".
33:11 Et donc c'est pour ça que ça traverse à la fois les retraités, les jeunes,
33:16 toutes les classes sociales qui sont contre la réforme des retraites,
33:20 c'est-à-dire que assez profondément, c'est comme si on revenait sur quelque chose
33:24 qui est perçu comme un acquis social important.
33:27 – Vous êtes d'accord avec ça Clément Pétrow,
33:29 il y a quand même un langage vérité aussi sur sauver le système de répartition des retraites quand même,
33:34 c'était Gabizon au passage.
33:36 – C'est aussi une réforme qui parle à la droite, qui parle au cœur de la droite,
33:39 c'est-à-dire que c'est quand même aussi une réforme d'orthodoxie budgétaire,
33:41 d'équilibre budgétaire, de sérieux, de gestion des comptes publics,
33:44 c'est quand même des arguments qui font mouche en général à droite.
33:49 C'est assez intéressant de voir aussi comment effectivement la droite sénatoriale
33:55 essaye de mettre sa patte sur le texte, et c'est pas n'importe quelle droite,
33:59 c'est pas une droite qui se fait sadiser par son aile sociale comme à l'Assemblée Nationale,
34:02 c'est une droite, Bruno Retailleau était quand même proche de François Fillon,
34:06 qui avait dans son programme, qui avait promis quand même du sang et des larmes
34:10 sur la termes de gestion budgétaire, donc c'est quand même une droite
34:13 qui est très rigoureuse sur ces questions-là.
34:17 Donc là-dessus, le gouvernement a tout intérêt politiquement
34:22 à laisser la droite à la manœuvre, satisfaire son électorat traditionnel.
34:27 – Alors Clément Pétro, puisque vous avez la main,
34:30 c'est vous qui signez dans les pages du Point cette semaine un article intitulé,
34:36 ça intéresse également Stéphane Zumsteig, "Réforme des retraites, tout le monde perd".
34:41 Alors le chapeau, c'est le baromètre, c'est le baromètre Ipsos le Point,
34:45 "Le cirque parlementaire ne profite à personne", ça a été évoqué,
34:48 que dites-vous dans ce constat, ça veut dire quoi que tout le monde perd ?
34:53 – Tout le monde perd, on voit que, je laisserai Stéphane commenter son sondage plus précisément,
34:59 mais dans les grandes masses, on voit quand même que le couple exécutif perd beaucoup,
35:04 c'est-à-dire 6 et 7 points, et que globalement l'opposition n'engrange rien au mieux…
35:10 – Donc c'est Emmanuel Macron qui perd 6 points, Elisabeth Borne 7 points.
35:13 – Voilà, perd 7 points.
35:14 Donc on voit que le gouvernement sort un peu abîmé de tout cela,
35:18 on peut même regarder un tout petit peu dans le détail,
35:20 et je crois que la composition est un peu là, même pour tous les membres du gouvernement,
35:23 on a fait un focus sur Olivier Véran qui perd 5 points,
35:26 c'est qu'on voit qu'il y a une forme d'effondrement de la sympathie et du soutien,
35:31 en tout cas de la part des classes moyennes, c'est-à-dire employés et professions intermédiaires.
35:35 Donc c'est intéressant de regarder quand même dans le détail,
35:38 qui soutient encore le gouvernement, et on voit que même les cadres,
35:43 qui sont quand même très forts dans l'électorat macroniste,
35:46 enfin on voit que toute la base classique macronienne, macroniste,
35:49 finit par douter de la réforme et finit par se demander s'il faut continuer à la soutenir.
35:56 – Stéphane Zumsteig, toutes les personnalités de tous bords politiques
36:00 perdent des points dans cette histoire, ou pas ?
36:02 – Tout le monde perd.
36:03 – Ils laissent des plumes, j'ai envie de vous dire.
36:04 – Pour compléter ce que vient de dire Clément, tout le monde perd,
36:07 il y en a qui perdent plus que les autres,
36:08 il y a évidemment le président de la République et la première ministre qui perdent beaucoup,
36:11 et Clément est rentré dans le détail de ce qui se passait.
36:14 Ce qui est intéressant, sur les principaux poids lourds du gouvernement,
36:17 Darmanin, Le Maire, mais aussi Edouard Philippe qui n'est plus au gouvernement,
36:22 mais enfin les grands poids lourds du bloc présidentiel,
36:24 ils perdent, mais ils perdent un ou deux points,
36:26 c'est-à-dire beaucoup moins que Emmanuel Macron et Elisabeth Ban.
36:29 Ce qui est bien la preuve qu'aujourd'hui, l'insatisfaction, le mécontentement des Français,
36:32 ils s'adressent en priorité, ils se focalisent en priorité sur le couple exécutif.
36:37 Ça aussi c'est un motif d'insatisfaction, tout le monde perd,
36:39 mais vraiment ceux qui sont vraiment à la manœuvre perdent plus.
36:42 Après, quand on regarde dans le détail les oppositions,
36:44 parce qu'on en parlait à l'instant, elles ne progressent pas,
36:47 elles peuvent reculer d'un point, de deux points, elles restent stables.
36:49 On pourrait se dire que dans le contexte actuel, et je pense qu'on aurait raison de le dire,
36:53 alors que le gouvernement atteint des niveaux assez records quand même d'impopularité,
36:57 si vous ne progressez pas alors que vous êtes dans l'opposition,
36:59 c'est une petite défaite, mais c'est aussi le résultat de ce qui s'est passé pendant de nombreux jours à l'Assemblée Nationale.
37:04 Tout le monde perd. On va rester un petit peu là-dessus encore avant d'évoquer Emmanuel Macron
37:08 et la France-Afrique, 20h40 sur France Info.
37:11 Le Fil info tout d'abord avec Frédéric Beignada.
37:14 L'accord parental sera bientôt obligatoire pour les mineurs de moins de 15 ans
37:18 qui veulent créer un compte sur les réseaux sociaux.
37:21 L'Assemblée Nationale vient de voter la mesure dans le cadre de la proposition de loi Marc Angéli
37:26 sur la majorité numérique.
37:28 Onjour décisif pour une réforme controversée.
37:31 Le Sénat a entamé aujourd'hui dans une atmosphère nettement plus sereine qu'à l'Assemblée Nationale
37:36 la discussion du projet de réforme très controversée des retraites,
37:40 présentée comme soucieuse de justice par le ministre du Travail Olivier Dussopt.
37:44 Les syndicats se mobilisent.
37:47 Mardi, Noir en perspective dans les transports en commun.
37:50 La DGAC demande aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vol de 20 à 30%.
37:55 Plus de 8 ans après la justice, rouvre le dossier du drame de Puise-et-Guin en Gironde.
38:00 La collision entre un camion et un autocar avait fait 43 morts en octobre 2015.
38:04 La Chambre de l'Instruction affirme l'ordonnance de non-lieu rendu il y a deux ans,
38:09 ce qui va permettre d'étudier la conception et les systèmes de sécurité du car
38:13 qui s'étaient embrasés dans l'accident.
38:15 Le chauffeur du camion et son fils, âgé de 3 ans, étaient décédés dans cet accident.
38:20 Quoiqu'en stock, plus de 2,5 tonnes de cocaïne ont été retrouvées sur le littoral du Cotentin
38:25 depuis dimanche dernier, valeur estimée à plus de 200 millions d'euros.
38:30 La préfecture maritime demande à ceux et celles qui retrouveraient des paquets suspects sur les plages
38:36 de prévenir immédiatement la gendarmerie.
38:38 Et puis la disparition de Wayne Shorter, ancien complice de Miles Davis,
38:42 le saxophoniste américain considéré comme l'un des plus grands compositeurs de jazz des États-Unis,
38:47 est décédé à Los Angeles. Il avait 89 ans, outre Miles Davis.
38:52 Il avait également composé pour Air Biancoc, Ron Carter ou encore Tony Williams.
38:57 Stéphane Zumstek, le baromètre Ipsos-Le Point.
39:10 Tout le monde perd, nous disions à l'instant.
39:12 - C'est étonnant, baromètre, puisqu'on y retrouve en tête, on va dire,
39:16 le classement Édouard Philippe, suivi de Marine Le Pen tout de même.
39:19 - Eh oui, c'est aussi ce qui a changé ces dernières années.
39:22 - Quelque chose a changé quand même.
39:24 - L'institutionnalisation du Rassemblement National,
39:26 cette plus grande respectabilité année après année,
39:29 explique qu'elle se trouve, et de façon permanente,
39:31 ce n'est pas un pic que l'on observe ce mois-ci.
39:33 Oui, Marine Le Pen arrive en seconde position.
39:35 Après, il y a des éléments de nuanciation.
39:37 La défiance à l'égard du personnel politique est telle que vous avez en tête Édouard Philippe,
39:40 très bien, un ancien Premier ministre, c'est assez classique.
39:42 Très longtemps, François Fillon a été la personnalité politique préférée des Français,
39:46 sous le canade de François Hollande, par exemple,
39:49 parce que c'était le candidat, l'héritier,
39:52 ou le candidat suivant à venir pour représenter son propre camp.
39:56 Donc Marine Le Pen, elle est en seconde position,
39:58 mais uniquement, j'allais dire, avec 35% des voix.
40:00 Il y a un tiers des Français qui émettent un jugement favorable à l'égard de son action.
40:04 Alors c'est à saluer pour elle, parce que c'est bien plus,
40:06 c'est infiniment plus que ce que pouvait engranger son père,
40:09 ou même elle, il y a encore quelques années.
40:11 Mais ça reste, et c'est révélateur de ce qui se passe aujourd'hui en France,
40:14 ça reste à des niveaux bas.
40:16 Pourquoi ? Parce que les Français ne se reconnaissent absolument plus dans leur personnel politique.
40:19 - Victoria Koussa, vous ressentez cette défiance à l'égard du politique ?
40:22 Que traduit ce baromètre quand vous les croisez,
40:25 que ce soit à l'Assemblée Nationale ou au Sénat ?
40:28 - Oui, on sent que c'est une préoccupation des parlementaires,
40:31 des députés notamment, qui ont été beaucoup à l'Assemblée,
40:35 et un peu moins en circonscription.
40:36 Donc ça peut alimenter une certaine défiance.
40:38 Moi qui suis la gauche pour le service politique de France Info,
40:41 je vois aussi quand même un effort qui est fait chez certains députés
40:44 d'aller au contact, d'essayer de rendre des comptes aux habitants de leur circonscription.
40:50 Il y en a qui tiennent des permanences mobiles,
40:53 d'autres qui tiennent même un blog pour expliquer tout ce qu'ils font,
40:57 de 8h du matin à 8h du soir à l'Assemblée.
41:00 Il y a des efforts qui sont faits pour essayer de réparer cette fracture,
41:04 mais elle est là, et ils le savent bien, et ça reste très compliqué.
41:06 - Là-dessus, je boucle avec vous Clément Pétrault,
41:09 vous êtes quand même l'auteur de ce papier, de l'hebdomadaire Le Point,
41:13 qui nous raconte, que tout le monde dégringole,
41:15 ça raconte, je répète, cette défiance qui va croissant
41:19 de l'opinion publique à l'égard de la classe politique,
41:22 qui est jugée finalement incapable de faire avancer les dossiers,
41:25 de faire avancer les réformes.
41:26 - Oui, on sent qu'il y a une très très grande défiance dans l'opinion,
41:28 ce dont ont d'ailleurs confiance, en conscience les politiques,
41:32 mais on voit bien qu'en ce moment, l'État ne fonctionne plus
41:36 comme il le devrait, et ça c'est quelque chose qui joue énormément
41:39 dans la défiance à l'égard des institutions et du personnel politique,
41:43 c'est-à-dire que les délibérations politiques ne fonctionnent plus,
41:47 et l'État, qu'il s'agisse des hôpitaux, qu'il s'agisse des transports,
41:51 de la police, de l'enseignement, de l'éducation,
41:53 on voit que ça dysfonctionne sur toute la ligne,
41:55 qu'il manque de bras, qu'on manque de formation, qu'on manque de gens,
41:59 et que l'idée qu'on n'a jamais eu autant, finalement, de contributions,
42:04 autant de redistribution sociale, et autant de gens malheureux,
42:07 malgré une action d'un État extrêmement présent,
42:10 et ça c'est un paradoxe qui est très français, qui est très ancien,
42:14 mais qu'on a du mal à résoudre, et que la crise a beaucoup accentué.
42:18 - Allez, voilà ce que nous pouvions dire ce soir,
42:20 sur cette réforme des retraites qui est arrivée au Sénat,
42:24 et cette annonce de grève reconductible de la part de la CGT
42:28 à partir de lundi, mardi prochain,
42:30 désormais le voyage d'Emmanuel Macron en Afrique,
42:35 et cette déclaration du jour, "L'âge de la France-Afrique est révolu",
42:40 c'est ce que le chef de l'État a déclaré à Libreville, au Gabon,
42:44 qui est la première étape de ce voyage de quatre jours,
42:46 dans quatre pays africains différents.
42:49 - Notre histoire commune, ici, au Gabon, nous ne le cachons pas,
42:54 c'est aussi celle de la France-Afrique,
42:56 et cet âge de la France-Afrique est bien révolu.
42:59 Mais j'ai parfois le sentiment que les mentalités n'évoluent pas
43:02 au même rythme que nous.
43:03 Quand je lis, j'entends, je vois qu'on prête encore à la France
43:06 des intentions qu'elle n'a pas, qu'elle n'a plus.
43:09 On semble encore aussi attendre d'elle des positionnements
43:12 qu'elle se refuse à prendre.
43:14 Je ne suis venu investir personne, je ne suis venu témoigner
43:17 que mon amitié et ma considération à un pays et un peuple frère.
43:21 - Cécilia Gabison dit à Libreville, par le président de la République française,
43:25 au Gabon, c'est la séquence humilité qui se poursuit.
43:29 Elle avait démarré lundi à l'Elysée, nous y voilà.
43:32 - C'est très compliqué pour Emmanuel Macron.
43:35 Ça avait même démarré, il avait déjà fait une déclaration,
43:37 il y a six ans, je crois, dans ce sens-là.
43:39 Mais en fait, il s'est rendu compte, et là je cite l'expert Antoine Glazer,
43:43 il s'est rendu compte qu'en fait, dans la diplomatie française,
43:46 l'Afrique était centrale, c'est-à-dire que le reste du monde
43:49 venait voir la France aussi en matière de diplomatie
43:52 par son lien avec l'Afrique.
43:54 Et que donc, il n'allait pas pouvoir couper ses liens avec l'Afrique
43:57 et avec les autocrates aussi en Afrique,
43:59 parce que ça contribuait à la puissance diplomatique de la France
44:03 et aux relations. Donc ces relations de la France et de l'Afrique,
44:06 en fait, elles sont très ancrées et elles sont difficiles à transformer
44:09 et elles font partie de la puissance française.
44:11 Alors là, il essaye, il répète en fait, c'est fini, on va rentrer dans une nouvelle séquence.
44:15 Et il vient, il le dit quand même à l'occasion du sommet sur les forêts tropicales,
44:18 en disant, il ne faudrait pas que ça soit mal interprété, je viens pour ce sujet.
44:22 Oui, mais nous n'aurons donc que l'autre sujet, pas le sujet des forêts tropicales.
44:26 Oh, le sujet des forêts tropicales, ce serait bien d'en dire un mot.
44:29 Oui, Stéphane Zumsteig sur cette France-Afrique dont l'air serait révolu,
44:33 mais c'est déjà effectif depuis de longues années, la France est en déclin en Afrique.
44:37 Oui, alors la France est en déclin.
44:38 Y compris dans sa zone d'influence.
44:39 La France est en déclin depuis longtemps, elle est challengée de plus en plus
44:44 par des pays comme la Russie, comme la Chine, comme la Turquie également.
44:47 Et l'Inde.
44:48 Et l'Inde, mais quand on entend le président de la République parler,
44:51 très bien, c'est peut-être sincère, peut-être suivi des faits,
44:54 mais combien de fois n'a-t-on pas entendu ce discours depuis plus de 40 ans ?
44:58 Ça a commencé en 1981 avec l'élection de François Mitterrand,
45:01 ça en était fini de la France-Afrique, ça en était fini de Jacques Focard,
45:04 pour ceux qui n'ont pas entendu parler.
45:05 Et de ses réseaux.
45:06 Et de ses réseaux, ça en était fini de cette France post-coloniale.
45:09 Et en fait, rien n'a fondamentalement changé en plus de 40 ans.
45:13 Là, il y a cette opération du président de la République qui, je le répète,
45:15 est peut-être sincère, mais répond surtout à un besoin d'urgence.
45:19 La France n'a jamais été autant challengée militairement, économiquement,
45:22 diplomatiquement sur le continent, et surtout, principalement,
45:25 dans ses anciennes colonies.
45:27 Il y a aussi autre chose qui, quand même, vient nuancer
45:31 tous les propos du président, c'est le choix des quatre pays
45:33 qu'il va visiter.
45:35 Ce ne sont pas tous des modèles de démocratie, évidemment.
45:37 Et le président a beaucoup parlé d'économie, d'absence, d'arrogance,
45:41 de forêt tropicale, évidemment.
45:43 Mais est-ce qu'il a parlé de démocratie ?
45:44 Moi, pas beaucoup, en tout cas.
45:46 Donc, la France n'est pas une donneuse de leçons,
45:48 c'est sans doute pour ça qu'il ne veut plus l'être,
45:50 en tout cas en Afrique, et c'est sans doute pour ça
45:52 qu'il n'a pas abordé ce domaine.
45:55 Mais le choix des pays, quand même, laisse un petit peu songeur.
45:59 – Oui, vous évoquez le Gabon avec Ali Bongo,
46:01 et le Congo, Brazaville, la République du Congo,
46:05 qui s'appelle comme ça aujourd'hui, avec Denis Sassou-Nguesso.
46:08 – Voilà, qui est président depuis maintenant quelques décennies, je crois.
46:11 – Je vais vous faire écouter une réaction, celle de Laurent Jacobelli,
46:13 député RN de La Moselle, et porte-parole du Rassemblement national,
46:16 invité de France Info à 18h20.
46:18 – Je crois qu'Emmanuel Macron a saccagé notre relation avec l'Afrique.
46:22 Évidemment, il ne faut probablement pas retourner à la France afrique,
46:25 pour autant, aujourd'hui, parfois, il est paternaliste dans ses propos
46:29 envers les pays africains, et puis, la semaine d'après,
46:32 finalement, il n'aide plus nos entreprises à s'installer.
46:38 Je pense qu'il faut un juste équilibre, il faut travailler avec l'Afrique.
46:40 La France a une position particulière qu'elle doit préserver.
46:43 C'est utile pour l'Afrique, c'est utile pour la France.
46:45 – À son avis, évidemment, sur la question, Clément Pétro,
46:48 la position française devient compliquée, quand même.
46:51 – Oui, alors, je ne sais pas s'il fallait compter sur Emmanuel Macron,
46:54 enfin, s'il faut faire porter à Emmanuel Macron la responsabilité
46:56 de la dégradation des relations avec l'Afrique,
46:58 ça me semble quand même avoir un rapport un peu large là-dessus.
47:00 – Non, c'est très ancien, ça m'a été, tu as fait toi souligner.
47:03 – Non, on voit bien qu'il faut, effectivement, vexer personne.
47:07 On voit aussi que la faiblesse de la France fait un peu la joie des adversaires.
47:12 Je repense notamment à la propagande Wagner qu'on a vue vraiment prospérer
47:19 dans plusieurs pays africains ces derniers temps.
47:22 Alors, probablement, effectivement, que la présence française
47:25 et la présence des militaires français, symboliquement,
47:27 est quelque chose de très encombrant pour bien des pays.
47:29 Après, est-ce que la présence des mercenaires de Wagner
47:32 réglera le problème et permettra d'endiguer le djihadiste ?
47:35 Ce n'est pas certain non plus.
47:37 Donc, on voit bien que la situation est assez confuse,
47:40 c'est finalement une relation d'affect qui est en train de se décomposer lentement.
47:46 – Notre président de la République, Victor Hécoussa, pour conclure,
47:49 qui s'exprime loin du tumulte de la réforme des retraites.
47:53 – Et le jour des débats au Sénat, d'ailleurs, il se tient à distance,
47:57 c'est comme ça qu'il a fait d'ailleurs, dès le début des débats à l'Assemblée,
48:00 il se tient à distance de la scène nationale,
48:02 après s'être un peu mouillé au salon de l'agriculture
48:05 et avoir pris finalement quelques coups avec des Français
48:09 qui ont réussi à l'interpeller sur les retraites, sur le climat aussi.
48:13 Et cette séquence dans la forêt n'est pas anodine.
48:16 Lui qui remonte les manches et qui se montre du côté
48:20 de ceux qui veulent sauver la planète, ce n'est pas anodin ?
48:23 – C'est ça qu'a dit, on voulait conclure, oui.
48:25 – Oui, c'est important de parler de la forêt, deux secondes.
48:27 Il y a trois grandes forêts primaires, les seules qui restent,
48:29 l'Amazonie, celle du Gabon et en Asie du Sud-Est.
48:32 L'Amazonie est sur le point de sombrer, de devenir de la savane,
48:34 ce qu'on appelle le "tipping point", le point de bascule.
48:37 L'Asie du Sud-Est émet plus de carbone qu'elle en absorbe déjà
48:40 à cause de la déforestation et il reste le Gabon.
48:42 Et cette forêt-là qui est le bon élève et qu'il faut préserver.
48:45 Et là ils essaient de conclure aussi des nouvelles normes économiques
48:48 et de reversement d'argent pour préserver la planète et la biodiversité.
48:52 Donc au-delà des aspects France-Afrique, ce qui se passe en ce moment au Gabon,
48:56 sur ce sommet, sur les forêts tropicales, est important.
48:58 – Merci, ça méritait d'être souligné.
49:00 Merci à vous Cécilia Gabison, 20h52 pour ce léger retard.
49:04 Le Fil-Info avec vous, Frédéric Baillel.
49:07 – A leur tour, les sénateurs ont entamé aujourd'hui
49:09 l'examen de la réforme des retraites.
49:11 Après un passage du texte en commission,
49:13 le débat dans l'hémicycle extrêmement tendu va durer jusqu'au 12 mars.
49:17 11 jours décisifs, plus de 4 700 amendements ont été déposés.
49:22 En attendant, les syndicats se mobilisent
49:24 avec une importante journée d'action mardi prochain
49:27 avec la possibilité de grèves reconductibles,
49:30 notamment dans les transports, électriciens, gaziers, raffineurs, cheminots, dockers,
49:34 appellent tous à mettre la France à l'arrêt.
49:37 La Direction Générale de l'Aviation Civile demande ce soir aux compagnies aériennes
49:41 d'annuler entre 20 et 30% de leurs vols sur les journées des 7 et 8 mars prochains.
49:46 Bruno Le Maire veut lutter contre l'inflation alimentaire
49:49 avec des hausses de prix frôlant actuellement les 15%.
49:52 Visite au Salon de l'Agriculture, le ministre de l'Économie s'est dit favorable
49:57 à un système qui protégerait tous les Français dès la mi-mars.
50:01 Il serait proche d'un panier anti-inflation
50:03 avec des produits du quotidien vendus le moins cher possible.
50:07 Emmanuel Macron prépare pour la Journée Internationale des Droits de la Femme le 8 mars.
50:12 Un hommage national à Gisèle Halmy.
50:14 Le chef de l'État prononcera un discours.
50:16 Palais de Justice de Paris, l'avocate féministe avait bataillé
50:19 notamment pour le droit à l'avortement.
50:21 Elle est décédée en juillet 2020.
50:23 Le bilan de l'accident de train en Grèce est encore alourdi.
50:26 Ce soir, les autorités parlent de 57 morts.
50:29 La justice grecque devait entendre aujourd'hui le chef de gare
50:33 mis en cause dans cette catastrophe ferroviaire
50:35 qui selon le gouvernement grec a avoué une erreur.
50:38 L'individu a été inculpé pour homicide par négligence.
50:41 Il fut l'un des complices de Miles Davis,
50:44 le saxophoniste américain Wayne Charter,
50:46 dont les compositions ont marqué le jazz des années 60 et 70.
50:50 Il est décédé à Los Angeles, il avait 89 ans.
50:55 France Info
50:57 20h21, les informés, Jean-François Aquiline.
51:03 Comme promis, la crise à la Fédération française de football
51:06 qui a viré au bras de fer entre le président démissionnaire Noël Legret
51:09 et la ministre des Sports Amélie Oudéa Castéral.
51:12 La ministre qui a nié, mercredi, avoir menti dans cette affaire
51:15 alors que les avocats du dirigeant déchu
51:17 souhaitent désormais l'attaquer, la ministre, en diffamation.
51:21 Il y a eu, sur France Info, c'était un moment assez émouvant ce matin,
51:25 le témoignage de l'agente de joueurs Sonia Swede
51:29 qui s'est exprimée ce matin au micro de Marc Fauvel.
51:32 Quand il y a un coup monté, je pense qu'il faut avoir quelque chose à gagner, non ?
51:37 Et qu'est-ce que j'aurais eu à gagner à part risquer de compromettre ma carrière, ma réputation ?
51:43 Vraiment la seule chose qui m'a animée et motivée,
51:46 c'est que j'ai fait ça, j'ai témoigné à visage découvert pour ma fille, pour ma petite sœur,
51:50 parce que je pense que toutes les victimes aujourd'hui, on doit dire stop,
51:54 on doit s'exprimer, c'est terminé, on ne peut plus laisser passer tout ça.
51:58 Là-dessus, Cécilia Capbizon, vous avez suivi comme tout le monde,
52:03 ce feuilleton qui vient de cesser de rebondir désormais.
52:06 Qu'est-ce qu'il faudrait faire maintenant ?
52:07 Il faudrait que la ministre publie le contenu de l'audit
52:11 pour en finir une bonne fois pour toutes ?
52:14 Est-ce que, pour le coup, j'ai l'impression que l'opinion est faite,
52:20 c'est-à-dire qu'il n'y a que Legrède qui se victimise, mais il peut,
52:26 voilà, il a des, visiblement, de ce qu'on en sait,
52:29 il y avait des soucis sur sa gestion, il y avait des soucis sur son comportement, répété.
52:34 Elle a raconté ce matin, et c'était effectivement très émouvant,
52:37 parce que c'était, comment dirais-je, c'était cette pression permanente sexuelle.
52:42 C'était pas comme dans un film, un truc où ils vous poussent contre le mur et ils vous embrassent.
52:46 C'est quelque chose de bien plus insidieux, qui vous poursuit,
52:49 qui est libidineux et qui vous oppresse.
52:51 Et elle a raconté tout ça.
52:53 Alors si maintenant, il y a encore besoin d'autres témoignages,
52:56 et puis il y a eu cette audite qui a été faite,
52:58 Legrède a démissionné, si on veut continuer le feuilleton, on peut,
53:02 mais je pense qu'il y a suffisamment d'éléments pour qu'on estime
53:05 que c'est pas sa place à la tête de la Fédération.
53:06 - Clément Pétro, là-dessus, il faut mettre tout, déballer tout ça sur la table,
53:11 il faut que nous accédions à tout pour en finir ?
53:14 - Oui, pourquoi pas. Après, ce qui est raconté est assez abjecte, effectivement.
53:20 Après, je voudrais juste réfléchir.
53:25 On voit quand même qu'il y a, dans cette affaire,
53:28 beaucoup de reproches qui se sont faits.
53:30 On fait ce minime de s'étonner que le milieu du sport serait misogyne, raciste, homophobe,
53:37 ce qu'il est à certains égards, même s'il y a beaucoup d'actions pour l'en empêcher,
53:43 et puis cette démission et finalement la tête de Noël Legrède
53:51 qui a été coupée dans cette affaire, servir à réellement faire progresser cette cause
53:58 et lutter contre la misogynie, l'homophobie, le racisme dans le sport,
54:02 puisque c'est le sujet principal, semble-t-il, de cette affaire.
54:06 - Avec une ministre fragilisée, Victoria Coussa ?
54:09 - Pas vraiment, parce que si elle le fait, c'est qu'elle est soutenue.
54:13 Elle le ferait pas au plus haut niveau.
54:16 Elle doit très certainement être soutenue par le président,
54:19 par la première ministre qui a à cœur de lutter contre toute forme de discrimination.
54:25 C'est vrai que, pour le coup, elle va au contact.
54:31 Elle n'est pas sur la réserve sur ce sujet-là.
54:34 - On voit aussi qu'elle prépare un peu la prenne.
54:36 Noël Legrède, lui, soigne sa sortie avec cette menace de diffamation, etc.
54:39 Mais elle, tout à l'heure, a annoncé l'installation prochaine d'un comité national
54:43 pour renforcer l'éthique et la vie démocratique dans le sport.
54:46 C'est une manière aussi de planter les sujets qui arriveront derrière.
54:49 - Stéphane Zumstek, l'opinion publique là-dessus,
54:51 elle suit cette affaire de très près, j'imagine ?
54:53 - Oui, mais comme toutes les affaires un petit peu sordides.
54:56 C'est toujours le problème du voyeurisme des Français, de l'opinion.
55:00 Ce qui est intéressant, c'est qu'évidemment,
55:02 on parle beaucoup de ces affaires de harcèlement,
55:04 et beaucoup plus depuis qu'il y a eu #MeToo,
55:06 depuis qu'il y a eu #BalanceTonPort,
55:08 mais que l'intérêt des Français, que l'opinion des Français,
55:10 a sensiblement évolué ces dernières décennies.
55:13 Dans un certain nombre d'enquêtes, on leur demande de juger la société.
55:15 Ils déplorent le fait, ils ont le sentiment de vivre encore dans une société trop patriarcale.
55:20 Les Français, que ce soit des hommes, des femmes,
55:22 que ce soit des jeunes ou des moins jeunes, déplorent le fait,
55:24 pointent le fait et déplorent le fait qu'il n'y a pas suffisamment de femmes
55:27 à des postes de dirigeants dans le domaine économique ou politique.
55:30 Ça n'a rien à voir directement avec le harcèlement,
55:32 mais la place de la femme est quelque chose qui, aujourd'hui,
55:35 importe aux Français, en tout cas.
55:37 - Clément Pétro, très vite, la une de l'hebdomadaire,
55:39 le point très beau dossier, je le dis.
55:41 - Adolescents, l'état d'urgence, une enquête sur l'état de décomposition
55:45 de la pédopsychiatrie en France, avec aussi des conseils de psy
55:49 sur ce qu'il faut faire quand son ado ne va pas forcément bien.
55:52 - Merci à tous les quatre. C'est la fin de ces informés.
55:54 Restez avec nous sur France Info. Bonne soirée.

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