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  • il y a 3 ans
De nouveaux tirs de missiles et un regain de tension entre les Etats-Unis et la Corée du Sud d’un côté, et la Corée du Nord de l’autre. A quelques jours d’exercices conjoints entre Séoul et Washington afin d'améliorer leur réaction en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne, la Corée du Nord a effectué deux tirs en 48 heures. S amedi, Pyongyang avait lancé un de ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) les plus puissants, tombé selon Tokyo dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Japon. « Le message de ce week-end est unique et sans précédent. Non pas tant par le type de missile qui a été testé », explique Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique. « La Corée du Nord a testé ce type de missile - Hwasong-15 - pour la première fois en 2017. Elle l’a refait au printemps 2022. Donc le missile n’est pas nouveau en soi. Ce qui est nouveau, c’est la communication qui est faite autour du missile et autour du lancement, puisque la Corée du nord annonce que c’est un exercice opérationnel. Pour faire simple : sans que les unités aient été prévenues a l’avance, le dirigeant Kim Jong Un a donné un ordre de lancement et en l’espace de quelque heures, l’unité balistique a été capable de lancer ce missile ». Lundi, la Corée du Nord a affirmé avoir également tiré deux missiles capables, selon elle, de porter une « attaque nucléaire tactique » et détruire des bases aériennes ennemies, en réponse à des manœuvres aériennes menées la veille par son voisin sud-coréen avec les Etats-Unis. Pyongyang accusant les deux alliés d'être responsables de la détérioration de la situation sécuritaire dans la péninsule.

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00:00 [Musique]
00:24 Le message de ce week-end, il est unique et il est sans précédent,
00:28 non pas tant par le type de missile qui a été testé.
00:32 La Corée du Nord a testé ce type de missile, un Roi-115, pour la première fois en 2017.
00:37 Elle l'a refait au printemps 2022.
00:40 Donc le missile n'est pas nouveau en soi.
00:42 Ce qui est nouveau, c'est la communication qui est faite autour du missile
00:46 et autour notamment du lancement, puisque la Corée du Nord annonce
00:50 que c'est un exercice opérationnel, pour faire simple,
00:54 sans que les unités aient été prévenues à l'avance.
00:57 Le dirigeant Kim Jong-un a donné un ordre de lancement
01:01 et en l'espace de quelques heures, l'unité balistique a été capable de lancer ce missile.
01:06 Le message de la Corée du Nord, il s'adresse avant tout aux États-Unis,
01:10 qui est le principal adversaire considéré par Pyongyang,
01:13 mais également de plus en plus à la Corée du Sud.
01:16 Et on voit ces dernières années se développer des systèmes d'armes,
01:20 notamment à courte portée, qui ne visent pas, il faut être très clair, Washington,
01:24 qui vise Séoul, qui vise les forces coréennes et qui vise les forces américaines
01:28 en Corée du Sud. On a donc une communication extrêmement active
01:32 contre l'alliance, en règle générale, entre les États-Unis et la Corée du Sud.
01:37 L'objectif de la Corée du Nord, c'est de démontrer la crédibilité
01:40 de cette situation, notamment nucléaire, en démontrant des capacités techniques,
01:46 en démontrant des capacités opérationnelles,
01:49 en jouant d'une communication stratégique.
01:53 Et puis quatrièmement, en faisant évoluer sa doctrine,
01:55 comme elle l'a fait en septembre 2022, lorsqu'une nouvelle loi sur les armes nucléaires
02:00 a été présentée à la population et au reste du monde.
02:03 On est dans une situation où la Corée du Nord essaye de profiter
02:06 d'une situation internationale qui lui donne des marges de manœuvre.
02:09 Elle bénéficie notamment d'une forme de banalisation de ses essais.
02:13 Il y en a tellement eu ces dernières années qu'il n'y a plus toujours
02:16 de réaction internationale, alors qu'il en faudrait une.
02:19 Deuxièmement, il y a une forme de diversion avec la guerre en Ukraine
02:23 et logiquement les regards notamment européens, mais aussi américains,
02:27 sont braqués vers l'Ukraine.
02:28 Et puis troisièmement, c'est une conséquence directe de la guerre en Ukraine,
02:32 il y a une forme de diffusion de la communauté internationale,
02:35 puisque pour la première fois, c'était au printemps 2022,
02:39 la Russie et la Chine ont mis un veto, un projet de résolution
02:42 au Conseil de sécurité qui devait condamner et sanctionner la Corée du Nord.
02:47 Banalisation, diversion, division, la Corée du Nord en profite donc
02:52 pour poursuivre ses efforts, pour poursuivre le développement
02:55 de ses capacités et rendre sa dissuasion de plus en plus crédible.
02:58 Il y a une vraie incertitude sur ce qui pourra se passer dans les prochains mois.
03:02 Côté nord-coréen, on attend notamment les essais de nouvelles technologies balistiques.
03:08 Il pourrait y avoir potentiellement un nouvel essai nucléaire,
03:11 que ce soit une arme de très forte puissance, un peu comme celle
03:14 qui a été testée pour la dernière fois en 2017, ou une arme tactique,
03:18 une arme de plus faible puissance, mais qui pourrait équiper un missile à courte portée.
03:22 Et puis plus largement, le risque d'escalade n'est jamais à écarter.
03:26 On se rappelle par exemple qu'en 2010, il y a maintenant 13 ans,
03:30 la Corée du Nord avait attaqué une corvette sud-coréenne,
03:34 causant la mort de quasiment 50 marins sud-coréens,
03:37 puis avait bombardé une île sud-coréenne, causant la mort de 4 personnes,
03:42 dont 2 civils. C'était les premiers civils sud-coréens morts depuis la guerre de Corée,
03:47 qui encore une fois n'est pas terminée à proprement parler.
03:50 Il n'y a jamais eu de traité de paix, mais dont les hostilités ont cessé
03:53 avec l'armistice de Panmunjom en 1953.
03:56 [SILENCE]

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