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  • 05/02/2023
Ce dimanche matin, CNEWS est parti à la rencontre de Claire, qui a vécu dans l'immeuble touché par les flammes lors de l'incendie de la rue Erlanger, le 5 février 2019. Depuis, sa vie a basculé. De son côté, Pascale a perdu sa fille dans l'incendie. Malgré sa souffrance, elle a prévu d'être la plus présente possible aux audiences

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Transcription
00:00 Claire a quitté Paris. Elle ne pouvait plus vivre à un étage élevé.
00:03 Elle a choisi cet appartement à Orléans, près de sa famille, dans un immeuble moderne.
00:08 Et elle se tient prête en cas de nouvel incendie.
00:11 "Je peux évacuer de ma chambre, du salon, et ici j'ai ma corde.
00:16 Ça, en cas de besoin, je l'utilise."
00:22 Si Claire envisage le pire, c'est parce que le 5 février 2019,
00:26 elle a passé deux heures pieds nus sur son balcon du 8e étage, à attendre les pompiers.
00:31 "J'entends mes voisins hurler, j'entends des cris que j'ai jamais entendus toute ma vie.
00:40 Des hurlements de quelqu'un qui souffre,
00:43 quelqu'un qui se fait attraper par le feu et qui est en train de mourir.
00:47 Brûlés vifs, je sens des odeurs aussi.
00:51 Je sens des odeurs que de plastique, des odeurs... des odeurs."
00:56 "On est désespérés parce que quand on sait ce qui se passe en dessous,
01:02 et quand on voit ce qui se passe en dessous,
01:04 mes voisins du dessous, certains se sautent.
01:09 On se dit que nous, aux étages plus élevés, on ne va pas y arriver.
01:13 Donc je prends un moment pour parler à ma grand-mère, pour parler à ma maman.
01:19 J'ai dit au revoir à toute ma famille, à tous mes amis, dans ma tête."
01:23 Adèle, une voisine, s'est elle aussi réfugiée sur son balcon du 8e étage pour échapper aux flammes.
01:30 Paniquée, elle hésite à monter sur le toit.
01:33 Elle appelle sa mère. Pendant une heure, Adèle, Pascal et un pompier vont se parler au téléphone.
01:38 "Il faut que je monte." Et le pompier lui a demandé de ne pas monter, de rester à terre.
01:43 Et je lui disais "mais si, il faut monter".
01:45 Donc j'expliquais la physionomie des lieux, quel était le dernier étage.
01:48 Et le pompier s'est fâché contre moi.
01:50 Il m'a dit "Madame, arrêtez de donner des consignes contraires aux miennes à votre fille."
01:55 Mais moi, je voulais sauver ma gosse, c'est normal.
01:58 Et du coup, Adèle, elle a écouté le professionnel, elle n'a pas écouté maman.
02:02 Et du coup, elle a assisté à toute la progression du feu, pendant une heure, jusqu'à sa mort.
02:08 Et les dernières paroles de Adèle, c'est "maman, j'ai les flammes sur moi".
02:16 Malgré sa souffrance, Pascale a prévu d'être la plus présente possible aux audiences.
02:21 Elle attend des réponses aux nombreuses questions qu'elle se pose encore.
02:24 Moi, je voudrais juste comprendre pourquoi on en est arrivé là.
02:28 Il n'y aurait jamais dû y avoir 10 morts, en termes clairs.
02:30 Mais encore une fois, moi, je n'ai aucune revanche à prendre.
02:33 Tout ce que je veux, c'est qu'on me ramène ma fille.
02:35 Et ça fait presque 4 ans, ma fille n'est toujours pas là.
02:38 Claire, Pascale et de nombreuses autres victimes seront entendues pendant ce procès, qui doit durer 3 semaines.
02:45 [Musique]
02:48 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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