Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros.
00:00:03 Ce matin, cette réforme est indispensable quand on se compare en Europe,
00:00:08 aux Pays-Bas hier. Emmanuel Macron a justifié la réforme des retraites
00:00:12 par cet argument d'autorité. On le fait parce que les autres le font.
00:00:16 Cette logique avait aussi prévalu pour le Covid.
00:00:18 L'esprit moutonnier guide le chef de l'État qui oublie le sort que Panurge réserva aux troupeaux.
00:00:25 Il y a deux questions pour cette réforme.
00:00:27 Est-elle nécessaire, utile, essentielle ?
00:00:30 Et manifestement, les experts sont divisés.
00:00:32 Jusqu'au président du Conseil d'orientation des retraites,
00:00:35 Le Corps, qui affirme qu'il n'y a pas d'urgence.
00:00:37 Est-elle juste, honnête, équitable ?
00:00:39 Et manifestement, le cas des femmes notamment, montre le contraire.
00:00:44 J'aurais aimé qu'Emmanuel Macron explique sa réforme, qu'il convainc la France,
00:00:47 qu'il justifie ses choix.
00:00:49 Au fond, je me fiche de ce que font les voisins.
00:00:52 Mais puisqu'il prend cet argument, qu'il n'oublie pas non plus que tous les pays du monde
00:00:56 ont réintégré les soignants non vaccinés.
00:00:58 Il est vrai que le président avait décidé de les emmerder.
00:01:01 Hier, c'était les soignants.
00:01:02 Aujourd'hui, ce sont les manifestants, sans doute.
00:01:04 Circuler, il n'y a rien à voir.
00:01:06 La stratégie est risquée.
00:01:08 Le président est joueur.
00:01:10 Il joue la France à pile ou face.
00:01:12 Il est 9h.
00:01:14 Audrey Bertheau.
00:01:15 Et forte mobilisation aujourd'hui chez les jeunes.
00:01:22 Ils sont à nouveau appelés à se mobiliser dans les lycées, les universités et dans
00:01:27 la rue contre la réforme des retraites.
00:01:29 Regardez ces premières images devant le lycée Hélène Boucher du 20e arrondissement de Paris.
00:01:33 Ce matin, des premiers affrontements policiers et lycéens ont débuté.
00:01:38 Les syndicats enseignants qui prévoient 50% de grévistes parmi les professeurs de la maternelle
00:01:42 au lycée.
00:01:43 Le Sénat examine aujourd'hui une proposition de loi pour mieux protéger les propriétaires
00:01:47 contre les squatteurs.
00:01:49 L'une des mesures emblématiques.
00:01:50 Triple les sanctions encourues par les squatteurs.
00:01:53 Jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
00:01:57 La proposition de loi a été votée en première lecture par l'Assemblée nationale avec le
00:02:00 soutien de la droite et du Rassemblement national.
00:02:03 Et puis le rapport provisoire de la mission d'audit sur la Fédération française de football
00:02:09 à la Câbleson.
00:02:10 Président Noël Legrette n'a plus la légitimité pour représenter le foot français.
00:02:14 Le document pointe également du doigt une attitude problématique vis-à-vis des femmes
00:02:18 qui peut être qualifiée au minimum de sexistes.
00:02:21 On est là, Gérard Leclerc, Vincent Herouet, Joseph Macé Scarron, Fabien Ville-Dieu que
00:02:26 vous connaissez et Gautier Lebret sont avec nous.
00:02:29 Bon c'est une journée importante, on va voir ce qui se passe.
00:02:31 Moi je voulais vous lire ce matin ce que François Langlais, c'est pas un odieux gauchiste
00:02:36 ou un afro-gauchiste, c'est pas un mélangeoniste absolu, dans le Figaro ce matin.
00:02:40 C'est passionnant de lire François Langlais, comme souvent.
00:02:42 Que dit-il ? "Les gens ne croient plus ni aux déficits ni aux milliards car la crise
00:02:46 sanitaire a profondément changé notre perception de l'argent public.
00:02:50 Il n'y avait plus un fifrelin et d'un jour à l'autre des centaines de milliards se
00:02:54 sont trouvés disponibles pour lutter contre les effets économiques de l'épidémie."
00:02:57 C'est un argument important que je retiens.
00:03:00 Deuxième chose, que dit-il sur la réforme ? Il dit "le président, et ça pose aussi
00:03:06 un problème, a changé de pied en permanence.
00:03:09 Étape 1, pendant la campagne électorale de 2017, il n'y a pas de problème de déficit.
00:03:13 Faisons les retraites à point.
00:03:14 Étape 2, en 2019, après tout, allongeons quand même la carrière avec l'âge pivot
00:03:19 tout en gardant le système à point.
00:03:21 Étape 3, campagne électorale de 2022, finalement oublions le système à point, oublions l'âge
00:03:26 pivot et retardons l'âge légal car tout bien considéré, il y a un problème de déficit.
00:03:30 Il n'y a pas un argument utilisé pour justifier la réforme d'aujourd'hui qui n'ait été
00:03:35 contredit à un moment donné par Emmanuel Macron lui-même."
00:03:38 Alors ça pose forcément un problème dans l'opinion publique.
00:03:41 Ça pose un problème quand on dit tout et son contraire, ça pose un problème pour
00:03:45 affirmer une volonté.
00:03:48 "Vous savez très souvent les parents qui vont faire des courses avec les enfants, ils
00:03:55 voient les enfants se précipiter vers les fruits, et surtout ne touche pas parce que
00:03:59 tu vas gâter le fruit.
00:04:00 C'est vrai qu'ils aiment bien toucher le fruit.
00:04:02 Le problème avec Macron c'est que la réforme, il y a une bonne réforme sur le principe
00:04:05 nécessaire au départ, et qu'on a l'impression que vraiment tout ce qu'il touche, il le gâte.
00:04:09 Voilà, c'est ce que vous venez de dire."
00:04:11 Fabien Ville-Dieu, moi ce qui m'intéresse ce matin, c'est que j'ai l'impression que
00:04:14 c'est complètement bloqué.
00:04:15 Et je me dis mais comment ça peut évoluer ? Et ce qui m'intéresse c'est le point de
00:04:19 vue évidemment des syndicats.
00:04:20 Est-ce que les syndicats sont jusqu'au boutiste ? Est-ce que vous irez au fond de toutes les
00:04:28 actions ? Est-ce que vous êtes prêts à vous être sudrail, à bloquer le pays et à ne
00:04:34 rien céder ?
00:04:35 "Vous savez les syndicats c'est un outil.
00:04:37 Ce qui est important ce n'est pas ce que pensent les syndicats, c'est ce que pensent
00:04:41 les gens.
00:04:42 Parce que si demain ou aujourd'hui les syndicats appellent à venir en manifestation et il
00:04:47 n'y a personne ou il n'y a pas grand monde, finalement on ne sert à rien.
00:04:50 Et aujourd'hui on est porté, les organisations syndicales, on est porté par des milliers
00:04:53 de gens, y compris des milliers de gens qui certains ne sont pas syndiqués, dans la très
00:04:57 grande majorité.
00:04:58 Vous imaginez bien quand vous ne mettez plus d'un million de personnes le 19 dans la rue,
00:05:02 c'est que ça dépasse largement les rangs des syndicats, y compris des gens, il y a
00:05:05 même des chefs d'entreprise qui viennent dans les manifestants.
00:05:08 Il y a même l'enseignement catholique.
00:05:09 L'enseignement catholique est en grève, ce qui n'est jamais arrivé, je crois, depuis
00:05:13 1984.
00:05:14 Vous entendez les représentants de la CFTC, ils sont sur la même ligne que monsieur.
00:05:19 On est porté justement par la population, dans une frange importante de la population
00:05:25 française, qui nous demande de ne pas lâcher.
00:05:29 C'est la population qui nous demande de ne pas lâcher.
00:05:32 J'entends aussi beaucoup de gens qui disent "moi je n'ai pas les moyens de faire grève".
00:05:35 Déjà, il y aura moins de grévistes parfois dans certains secteurs, parce que c'est une
00:05:40 journée de perdu.
00:05:41 Par exemple, aujourd'hui, vous faites grève.
00:05:42 Vous avez déjà fait grève, je crois, il y a deux ans ou trois ans longuement.
00:05:46 J'imagine que sur le terrain, c'est un argument que vous entendez.
00:05:49 Oui, certains ne feront peut-être pas grève aujourd'hui alors qu'il avait fait le 19.
00:05:54 Mais certains feront grève aujourd'hui alors qu'il n'avait pas fait le 19.
00:05:57 Et du coup, finalement, tout ça va faire que...
00:06:00 Après, moi, je ne veux pas tirer le bilan ce matin de la journée d'aujourd'hui parce
00:06:03 que voilà, on verra un peu ce qui va se passer soir.
00:06:06 Oui, mais il y a une AG par exemple, à Gare de Lyon, à 10h.
00:06:10 11h.
00:06:11 11h.
00:06:12 Bon, qu'est-ce que vous disent vos camarades ?
00:06:13 Les camarades, en tout cas, les collègues cheminots, ils nous disent qu'ils sont prêts
00:06:17 à se battre, mais qu'ils ne veulent pas se battre tout seuls.
00:06:19 Ça tombe bien.
00:06:20 On se rend compte qu'il y a beaucoup de mobilisation dans énormément de secteurs.
00:06:23 Parce que la dernière fois, vous vous êtes battus tout seul.
00:06:25 Vous avez le sentiment ?
00:06:26 En 2019, alors il y avait la RATP, mais c'est vrai que, comment dire, avant, c'était plus
00:06:31 simple.
00:06:32 On partait billes en tête les cheminots et puis au bout d'une semaine, on se retournait
00:06:35 à droite et à gauche et on regardait s'il y avait du monde qui nous suivait.
00:06:37 Bon, des fois, des secteurs nous suivaient, beaucoup ne nous suivaient pas.
00:06:40 Il y avait une espèce de grève par procuration.
00:06:43 Les collègues ne veulent pas de grève par procuration, on peut le comprendre.
00:06:45 En tout cas, on ne part pas sur une grève par procuration parce qu'il y a énormément
00:06:48 de secteurs.
00:06:49 Il y a plein de petites boîtes où les gens sont en grève tout simplement parce qu'ils
00:06:52 ne se voient pas bosser jusqu'à la prochaine.
00:06:53 Ici, je parle souvent des métiers pénibles et il y en a effectivement.
00:06:56 Mais il y a des métiers parfois qui ne sont pas pénibles et je cite le comptable de la
00:07:00 SNCF, le comptable de la SNCF, il part à 57 ans, il ne sera pas menacé dans son entreprise.
00:07:06 Le comptable de CNews, il part à 64 ans et il peut être viré demain matin.
00:07:10 Bon, c'est injuste.
00:07:12 Donc, est-ce que vous acceptez l'idée que vous bénéficiez parfois de privilèges ?
00:07:18 Le comptable de la SNCF, il n'est pas roulant que je sache.
00:07:22 D'abord, le comptable de la SNCF, aujourd'hui, il est embauché en temps contractuel, c'est-à-dire
00:07:26 comme tout un chinkin en droit privé parce qu'il n'y a plus d'embauche aujourd'hui
00:07:29 au statut depuis deux ans.
00:07:31 Oui, mais peut-être aujourd'hui.
00:07:32 Par ailleurs, le piège de la division, on a beaucoup justifié des réformes.
00:07:37 Ça s'entend.
00:07:38 On a beaucoup justifié des réformes qui concernaient tout le monde au nom de l'équité.
00:07:42 Je pense que les gens, ils ne tombent pas dans ce piège-là parce que tout le monde
00:07:45 a compris que tout le monde sera décalé de deux ans.
00:07:46 Et par ailleurs, je ne veux pas revenir…
00:07:48 Ça s'entend mon argument.
00:07:49 Je veux bien, la pénibilité de certains métiers, je veux bien, mais un métier égal
00:07:55 à comptable et incomptable, c'est deux comptables.
00:07:57 Je vais vous dire ce que j'ai déjà développé ici.
00:07:59 Les régimes spéciaux et d'ailleurs pas que ceux-là de la SNCF n'ont jamais été
00:08:04 mis pour des raisons de pénibilité.
00:08:06 Vous avez raison.
00:08:07 Vous avez raison là-dessus.
00:08:08 Ils ont été mis pour des raisons de fidélisation pour que les gens, ils restent parce que c'est
00:08:13 souvent des entreprises où il y a des particularités.
00:08:15 Le ferroviaire, un caténériste, vous ne trouvez pas des caténéristes partout.
00:08:19 Un conducteur de train, ça ne se trouve pas partout.
00:08:22 Un agent qui bosse sur un TGV, c'est des particularités par rapport à un garagiste.
00:08:27 Si vous voulez que les agents y restent, il y avait un peu la carotte des retraites.
00:08:31 C'est pour ces raisons-là.
00:08:32 Et d'ailleurs, pourquoi les patrons avaient mis en place ces régimes spéciaux ? Pour
00:08:37 justement fidéliser les salariés lorsque vous allez les enlever.
00:08:40 Rapport de force peut-être aussi.
00:08:42 Aussi pour les fidéliser.
00:08:43 Et je rappelle que les régimes spéciaux ont été mis en place par les patrons du
00:08:47 ferroviaire à l'époque.
00:08:49 Et aujourd'hui, les difficultés auxquelles ils vont être confrontés, ça va être l'histoire
00:08:53 de la fidélisation.
00:08:54 J'ai lu les échos.
00:08:55 Hier, ils disent, les échos, problème numéro un, c'est les chauffeurs de bus.
00:08:59 On n'arrive plus à trouver des chauffeurs de bus.
00:09:01 Et donc notamment parce qu'il faut des leviers de fidélisation.
00:09:05 Parce qu'une fois que vous enlevez tous les intérêts de ces métiers-là, la résultante
00:09:09 de quoi ? C'est que vous attendez votre bus ou votre train s'il ne vient pas.
00:09:14 Je sens que vous avez envie d'intervenir.
00:09:16 Je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
00:09:17 Je pense que le comptable de chez Yves Vindy, il va plutôt bien.
00:09:20 Le comptable de SNCF, quand il regarde les comptes de l'entreprise, est totalement déprimé.
00:09:25 Je trouve ça extrêmement stressant d'être comptable de SNCF et de regarder la réalité
00:09:32 des comptes de l'entreprise.
00:09:33 Il fait 2,2 milliards de bénéfices.
00:09:35 Et chaque français, chaque foyer fiscal paye combien pour renflouer les caisses de SNCF ?
00:09:42 1700 euros par foyer fiscal ?
00:09:44 Non, pas du tout.
00:09:45 C'est juste que la SNCF fait du service public.
00:09:47 Les français payent le service public à l'école, dans les hôpitaux, ça fait partie.
00:09:51 Moi, je fais des trains qui ne sont pas rentables.
00:09:54 La ligne entre Melun et Corbeil, c'est les trains qui ne sont pas rentables.
00:09:57 C'est du truc de dingue, c'est du service public.
00:09:59 Mais Vincent, d'abord, je crois que le bilan d'exploitation est positif à la SNCF.
00:10:05 La SNCF gagne de l'argent une année sur l'autre.
00:10:08 Mais cet argument de l'aménagement du territoire et de lignes qui ne sont pas rentables s'entend.
00:10:12 Je suis désolé de vous le dire.
00:10:14 Moi, j'avais été convaincu du monopole naturel de la SNCF pour cette raison.
00:10:18 L'État a quand même repris 35 milliards de dettes de la SNCF.
00:10:21 Oui, mais la dette, c'est l'aménagement du territoire.
00:10:23 C'est-à-dire que tu as investi...
00:10:25 Je ne peux pas lui casser les pieds avec...
00:10:27 Non, mais si, continuez le débat. Dites.
00:10:29 Non, non, mais je veux dire, si les Français avaient un peu conscience de l'ampleur du trou qu'il faut renflouer.
00:10:38 Si on avait dit un jour aux Français, vous savez, la SNCF est en faillite.
00:10:41 Je ne sais pas comment est-ce que le corps social aurait réagi à ça.
00:10:45 On est en train de nous bassiner avec la réforme des retraites qui mobilise,
00:10:48 évidemment, puisqu'elle est une mauvaise loi.
00:10:50 L'essentiel des... Il y a un monde fou dans la rue aujourd'hui.
00:10:54 Mais Vincent, on ne peut pas pleurer en permanence sur la fracture territoriale.
00:10:58 Et d'ailleurs, ça, c'est très intéressant, la fracture territoriale,
00:11:02 parce que qui manifeste aujourd'hui ?
00:11:04 Par exemple, les villes moyennes, ce qui n'arrive jamais.
00:11:06 Et on sera tout à l'heure, notamment avec Jean-François Amadieu.
00:11:10 C'est un des phénomènes marquants de cette grève, de ces mouvements sociaux.
00:11:17 C'est les villes moyennes, voire petites villes qui ne manifestent jamais et qui se...
00:11:23 - Qui ne manifestent jamais ?
00:11:25 - Non, qui manifestent...
00:11:25 - Parce qu'on fait le mouvement des gilets jaunes.
00:11:27 - Oui, c'est ça. C'est la France périphérique. Vous avez raison.
00:11:29 - Prends un exemple.
00:11:30 - Vous avez raison.
00:11:31 - A Cholet, il y a 27 000 habitants.
00:11:34 Il y avait 3 000 manifestants dans la rue.
00:11:35 - Oui.
00:11:36 - 3 000 sur 27 000.
00:11:37 - Et à Nantes, il n'y avait jamais eu autant de manifestants
00:11:40 qu'une ville plus importante, bien sûr, que Cholet.
00:11:41 Alors, on va effectivement écouter quelques voix,
00:11:45 notamment ceux qui sont en galère ce matin.
00:11:47 Les équipes de CNews les ont interrogés.
00:11:49 - Je suis venu plutôt pour être sûr qu'il n'y ait pas de problème.
00:11:53 En crainte un peu des transports.
00:11:55 Et puis sinon, je devais partir de Massy.
00:11:57 Je suis parti de la gare de Lyon.
00:11:59 Voilà, on se débrouille.
00:12:00 Il y a déjà des trains.
00:12:01 - Je suis parti un petit peu plus tôt en métro de chez moi.
00:12:04 Comme c'est la ligne 1, ligne automatisée, je n'ai pas eu de souci.
00:12:08 Je suis même arrivé un peu trop tôt.
00:12:10 - J'imagine que ça va être chiant pour ceux qui devaient aller travailler,
00:12:12 pour ceux qui devaient aller au boulot.
00:12:13 - Pour moi, c'est juste un voyage de loisirs.
00:12:15 Donc, je ne suis pas pressé.
00:12:17 - Les mairies qui sont fermées, ça vous choque ?
00:12:20 Les mairies qui sont fermées, ça vous choque ?
00:12:25 Non, ça ne vous choque pas aujourd'hui ?
00:12:26 Le service public ?
00:12:27 Bon, ça ne vous choque pas.
00:12:28 - Bon, ben les secteurs...
00:12:29 - Non, mais attendez.
00:12:30 - Celle de Paris a été ouverte à un moment.
00:12:32 - L'hôtel...
00:12:33 - C'est tellement... Oui, Gérard ?
00:12:34 - Non, je veux dire, c'est tellement un petit phénomène,
00:12:38 franchement, par rapport à l'ensemble du mouvement.
00:12:40 Je ne sais pas ça.
00:12:41 Je le trouve anormal qu'une mairie ferme ses portes,
00:12:43 parce que les mairies, c'est un service public,
00:12:44 donc ça doit être ouvert.
00:12:45 S'il y en a qui veulent faire grève, ils font grève.
00:12:46 - Bon.
00:12:47 - Donc, je suis...
00:12:48 Mais je veux dire, c'est vraiment prendre le sujet
00:12:49 par le petit bout de la lignette.
00:12:50 Simplement, je voulais en dire un mot sur la SNCF.
00:12:53 Moi, je suis tout à fait d'accord avec vous.
00:12:55 Je pense que c'est un service public.
00:12:56 Je pense que c'est extrêmement important.
00:12:58 - Oui.
00:12:59 - Ça n'empêche que l'on peut quand même se poser des questions
00:13:02 sur la façon dont est gérée la SNCF.
00:13:05 Et deuxièmement, ne pas constater effectivement
00:13:09 que la SNCF coûte quand même très cher.
00:13:11 Moi, j'accepte qu'elle coûte très cher.
00:13:13 À conviction qu'elle fonctionne bien.
00:13:15 Or, quand c'est l'entreprise qui, à elle seule,
00:13:18 représente quasiment la moitié des jours de grève
00:13:20 de l'ensemble du pays pour 130 000 salariés,
00:13:24 je pense qu'il y a un petit problème.
00:13:26 Sur les avantages sociaux, je ne pense pas qu'il fasse tout ça.
00:13:29 Il faut regarder au cas par cas.
00:13:31 C'est vrai que ceux qui sont les roulants, ceux qui...
00:13:33 C'est normal qu'ils aient des avantages sociaux.
00:13:36 Mais sur l'ensemble des salariés,
00:13:39 on peut aussi se poser la question s'ils sont tous justifiés.
00:13:42 Et je ne suis pas le seul à le dire.
00:13:44 Monsieur disait avec tout à fait raison
00:13:48 que la grande majorité des Français
00:13:50 n'ont pas envie de travailler deux ans de plus.
00:13:52 Ils sont contre la réponse, ils ne veulent pas travailler deux ans de plus.
00:13:54 Mais ils ne sont pas du tout d'accord
00:13:57 avec le maintien des régimes spéciaux.
00:14:00 Si vous faites le sondage, vous verrez qu'il y en a une majorité aussi
00:14:03 qui sont contre les régimes spéciaux.
00:14:05 Il ne faut peut-être pas définitivement supprimer les régimes sociaux,
00:14:09 mais tout ça mérite un peu de réflexion.
00:14:13 Au-delà de ce que vous dites, on ne comprend pas,
00:14:16 je le répète, les deux questions.
00:14:18 Est-ce indispensable ? Est-ce juste ?
00:14:20 Ces deux questions...
00:14:22 Ils sont indifférentes.
00:14:24 Oui, c'est indifférent.
00:14:25 C'est indispensable, je pense que oui.
00:14:27 Mais il a dit le contraire.
00:14:29 Il nous a dit le contraire, Monsieur Macron.
00:14:31 Bien évidemment.
00:14:32 Il nous a dit le contraire, Monsieur Macron.
00:14:34 Ce n'était pas indispensable d'avoir deux ans.
00:14:36 Pourquoi ça l'est aujourd'hui ?
00:14:37 Il avait lancé la réforme en 2017.
00:14:41 Mais non, pardonnez-moi, ce n'est pas en 2017.
00:14:44 Le fameux extrait que je passe en permanence, ce n'est pas en 2017.
00:14:47 Non, à l'époque, il y a une réforme qui est engagée,
00:14:51 qui est la réforme par points, donc il y a bien une réforme.
00:14:53 Mais Gérard, soyons objectifs.
00:14:56 Mais justement.
00:14:57 Mais François Langlais, tout le monde le dit.
00:15:00 François Langlais a raison sur les changements de pied.
00:15:03 Mais passer d'une réforme à une autre,
00:15:05 ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire de réforme.
00:15:07 En 2019, il a un éclair de lucidité.
00:15:09 Il dit quoi, Monsieur Macron, président de la République ?
00:15:11 Il dit "bon courage" déjà pour aller jusqu'à 62 ans.
00:15:15 C'est vrai.
00:15:16 Bon courage déjà pour aller dans 62 ans,
00:15:17 parce que dans énormément d'entreprises,
00:15:19 les seniors, on s'en débarrasse.
00:15:21 Évidemment.
00:15:23 Ça fait des semaines, des jours qu'on en parle.
00:15:26 Moi, je veux bien.
00:15:28 Et puis, l'argent public,
00:15:31 on ne peut pas t'expliquer que tu es en peine de 15 milliards
00:15:34 quand tu viens de balancer 400 comme ça.
00:15:36 Je suis désolé.
00:15:37 Un enfant de 10 ans comprend ça.
00:15:40 Le Covid a changé la perception des choses.
00:15:42 Ils ont fait n'importe quoi sur le Covid.
00:15:44 Et maintenant, on paye les conséquences.
00:15:46 Tout ce que dit Langlais est vrai.
00:15:48 Ça ne veut pas dire, il ne dit pas lui-même
00:15:50 qu'il ne faut pas faire de réforme des retraites.
00:15:52 C'est tout.
00:15:53 Pourquoi ne pas dire la vérité ?
00:15:55 C'est-à-dire que cette réforme...
00:15:57 Quelle question !
00:15:59 Pourquoi ne pas dire la vérité
00:16:02 au peuple qui nous écoute ?
00:16:04 Macron lui-même l'a dit, c'est un enjeu politique.
00:16:07 Mais oui !
00:16:08 Cette réforme...
00:16:10 Remettre cette réforme sous le canevas
00:16:13 lui a été murmuré par Nicolas Sarkozy,
00:16:16 qui lui a dit que c'était très simple.
00:16:18 Tu as une majorité relative à l'Assemblée nationale.
00:16:20 Si tu veux qu'il y ait un contrat de gouvernement
00:16:22 avec les Républicains, prends-les à leur propre piège.
00:16:25 Prends-les à leur propre piège.
00:16:27 Et mets cette réforme sur la table.
00:16:29 Et c'est ça qui est...
00:16:31 Encore une fois, Nicolas Sarkozy est persuadé
00:16:34 et va voir député aujourd'hui, député par député,
00:16:37 pour lui dire "il faut que vous votiez cette réforme"
00:16:40 pour ensuite donner une majorité à l'Allemagne.
00:16:43 C'est ça la vérité.
00:16:45 Et c'est pas les étrangers,
00:16:48 et c'est pas l'Europe, et c'est pas ceci.
00:16:50 C'est une histoire de petite politique politicienne.
00:16:53 Sauf que 54% des électeurs LR sont opposés à cette réforme,
00:16:56 ce qui est quand même paradoxal puisqu'il y a quelques mois
00:16:58 ils ont voté pour Valéry Pécras qui proposait ses 65 ans.
00:17:00 Et il y a un autre changement parce qu'à 1995 et à 2010,
00:17:04 aujourd'hui, selon l'IFOP, à peine un retraité sur deux,
00:17:07 alors qu'ils sont plutôt gagnants dans cette réforme,
00:17:09 est favorable à cette réforme.
00:17:10 Il y a ceux qui vont avoir une pension minimale
00:17:12 revalorisée avec les 1200 euros de pension minimale.
00:17:14 Et surtout, ils ne sont pas mis à contribution,
00:17:16 ils sont sauvés par cette réforme puisqu'on ne touche pas
00:17:18 à leur niveau de pension.
00:17:20 Eh bien, un retraité sur deux est quasiment contre cette réforme.
00:17:23 Et qui est en plus l'électorat d'Emmanuel Macron.
00:17:26 40% pour les autres.
00:17:28 C'est intéressant le débat qui a eu lieu depuis deux mois.
00:17:32 Moi, il y a un an, quand on me disait la retraite à 65 ans,
00:17:34 je me disais, oui, il faut regarder les autres pays,
00:17:36 il faut que tout le monde ne travaille plus.
00:17:38 Bon, tu as une approche comme ça, théorique.
00:17:40 Et puis tu rentres dans la réforme.
00:17:42 Et puis tu entends.
00:17:43 C'est ça qui m'a fait évoluer.
00:17:44 Tu entends.
00:17:45 Je dis, tout le monde ne doit pas être traité de la même manière.
00:17:47 Ce que je dis là, c'est une question de bon sens.
00:17:49 Ce n'est pas un techno qui parle.
00:17:51 Je dis effectivement, tout à l'heure, on aura,
00:17:53 je l'espère d'ailleurs, quelqu'un qui fait un marteau piqueur.
00:17:56 Vous n'allez pas lui demander de partir à 64 ans quand même.
00:17:59 Valéry Pécresse, dans son programme, ne demandait pas
00:18:01 la personne qui tenait le marteau piqueur de partir à 65.
00:18:03 Mais chaque profession mérite des ajustements différents.
00:18:09 Vous ne pouvez pas dire tout le monde part à 64 ou à 65.
00:18:11 C'est pour ça d'ailleurs.
00:18:12 Est-ce qu'il y en a 4 sur 10 qui ne partiront pas à 64 ans ?
00:18:15 4 sur 10, c'est presque la moitié.
00:18:17 Est-ce que monsieur, oui.
00:18:19 De toute façon, c'est la règle.
00:18:21 Monsieur Villegueux.
00:18:22 Ils ne partiront pas à 64 ans, mais ils partiront à 62 voire 63,
00:18:25 c'est-à-dire au-dessus d'aujourd'hui.
00:18:27 Par exemple, vous prenez tout ce qui est vibration mécanique,
00:18:29 ce n'est pas considéré comme métier pénible.
00:18:31 Mais ça ne le sera pas, est-il ?
00:18:32 Non, ça ne le sera pas.
00:18:33 La seule chose qu'il y aura, c'est que vous aurez le droit
00:18:35 à une visite médicale.
00:18:36 Et si vous êtes inapte, vous aurez la chance de pouvoir partir
00:18:39 à la vibration mécanique.
00:18:40 Mais les vibrations, j'ai vu hier que vous étiez dans la nouvelle…
00:18:43 Charge lourde, ce n'est pas considéré également comme…
00:18:46 Je vais aller encore plus loin.
00:18:48 On m'a dit que le conducteur de train, ce n'est pas un métier pénible,
00:18:51 donc vous n'avez pas le droit.
00:18:53 Ok, pas de problème.
00:18:55 Vous trouvez que c'est pénible, vous, par exemple ?
00:18:57 Oui, se lever à 4h du matin pour tirer un train
00:18:59 avec les tonnes de responsabilités.
00:19:01 La difficulté qu'on a, c'est qu'à la fois, il faut se lever tôt,
00:19:04 voire se coucher tard, et à la fois, vous avez des responsabilités
00:19:07 de dingue.
00:19:08 Vous avez deux, trois responsabilités quand vous conduisez un train.
00:19:10 Oui, je suis d'accord.
00:19:11 Il y a une pression, je suis d'accord.
00:19:13 Aujourd'hui, les nouveaux conducteurs sont ce qu'on appelle
00:19:15 les conducteurs contractuels, donc ils sont au régime général
00:19:17 de la sécurité sociale.
00:19:18 Ils sont comme tout un chacun.
00:19:20 Eux, ils n'ont pas le droit à la pénibilité.
00:19:22 Pourquoi ? Parce que ce n'est pas un service posté
00:19:24 et ils ne travaillent pas de nuit.
00:19:26 Les seuls qui ont le droit, c'est les conducteurs de fret,
00:19:28 ceux qui font des trains de marchandises, parce qu'ils ne travaillent
00:19:30 que la nuit.
00:19:31 Donc, effectivement, ils ont le droit à avoir des points de pénibilité.
00:19:34 Mais les conducteurs, les collègues à moi qui sont contractuels,
00:19:36 qui sont, moi je bosse sur la ligne D du RER,
00:19:39 ils ne mangent pas des points de pénibilité.
00:19:42 Vous ne levez pas tous les jours à 4h du matin ?
00:19:45 Si vous voulez avoir votre train à 6h du matin,
00:19:48 les gens, ils travaillent, ils prennent leur train
00:19:50 à 6h-7h du matin.
00:19:51 Parce que vous, vous êtes toujours dans le même horaire ?
00:19:53 Vous prenez toujours le train à 4h ?
00:19:55 En gros, les gros moments de travail, c'est les pointes du matin
00:19:58 et les pointes du soir.
00:19:59 Si vous voulez que le train, il arrive à 6h du matin,
00:20:02 le conducteur, il s'est levé à 4h.
00:20:04 Je pensais qu'il y avait un changement, qu'il y avait un roulement.
00:20:07 Vous ne travaillez pas 12h par jour.
00:20:09 Vous faites soit le matin, soit le soir.
00:20:11 Oui.
00:20:12 On n'y peut encore entendre l'escalier.
00:20:14 Jean-François, vous êtes d'accord ?
00:20:16 Quoique vous avez raison, parce qu'aujourd'hui, le grand truc,
00:20:18 c'est le travail en deux fois.
00:20:20 Vous avez entendu parler.
00:20:21 Notamment, ils font ça au niveau des chauffeurs de bus.
00:20:23 C'est-à-dire, vous faites la pointe du matin, vous êtes en coupure
00:20:26 et vous refaites la pointe du soir.
00:20:27 Ce qui vous fait gagner un agent au lieu d'en avoir deux.
00:20:30 Jean-François Amadiou est avec nous, il est spécialiste des mouvements sociaux.
00:20:33 Qu'est-ce qui, paraît-il, et vous allez me le confirmer ou pas,
00:20:37 est tout à fait nouveau dans ces manifestations,
00:20:41 c'est les villes petites ou les villes moyennes
00:20:44 qui descendent dans la rue, la France périphérique.
00:20:47 Ça reprend évidemment le bouquin de Giouly et ça reprend les Gilets jaunes.
00:20:52 Est-ce que c'est vrai ? Bonjour.
00:20:54 Oui, bonjour.
00:20:56 Oui, c'est tout à fait vrai, évidemment.
00:20:59 Factuellement, tout le monde a donné les chiffres dans les différentes petites villes.
00:21:03 Donc, effectivement, c'est tout à fait caractéristique
00:21:09 de ce qui se passe dans les manifestations.
00:21:11 Je pense qu'on le verra aussi aujourd'hui.
00:21:13 Vous savez qu'il y a plusieurs explications,
00:21:16 mais c'est très probablement déjà le fait que cette réforme va impacter,
00:21:23 par exemple, des catégories d'âge qui sont relativement proches de la retraite
00:21:29 ou 20 ans avant, et donc au fond, et des actifs, évidemment.
00:21:34 Et il se trouve que dans les villes concernées, on en trouve pas mal.
00:21:40 Plus des gens du secteur public aussi qui sont là aussi très mobilisés
00:21:45 parce que les retraites représentent le modèle social français.
00:21:50 Et plus généralement, si vous voulez, la défense de nos services publics un peu partout,
00:21:54 dans toutes les villes, c'est important pour les gens.
00:21:58 Bon, moi je suis frappé parce que dès que je parle à quelqu'un,
00:22:00 il n'est pas favorable à cette retraite.
00:22:03 Et par exemple, l'enseignement catholique fait grève.
00:22:09 Est-ce que vous y voyez un marqueur ?
00:22:14 Pour l'enseignement catholique ?
00:22:16 C'est-à-dire que l'enseignement catholique ne fait jamais grève,
00:22:18 l'enseignement privé ne fait jamais grève.
00:22:19 Est-ce que pour vous, vous y voyez quelque chose de significatif ?
00:22:24 Non, mais je pense que là, il y a peut-être une dimension aussi,
00:22:32 je dirais, de mobilisation locale pour d'autres sujets,
00:22:37 peut-être que simplement la question des retraites.
00:22:40 On peut aussi voir ça, soit pour l'ensemble des services publics locaux,
00:22:45 ou pour des questions de pouvoir d'achat aussi.
00:22:47 Parce qu'il faut voir que dans la mobilisation actuelle,
00:22:49 il n'y a pas que le sujet des retraites en réalité qui amène les gens à être dans la rue.
00:22:54 Donc c'est probablement aussi comme ça qu'on peut l'expliquer.
00:22:58 Ça n'est pas qu'une mobilisation, que sur le sujet des retraites,
00:23:02 qu'on observe actuellement tout le monde.
00:23:04 Dernière chose, est-ce que l'expérience que vous avez vous permet d'avoir une intuition
00:23:10 ou un pronostic, pourquoi pas, sur ce qui va se passer ces prochaines heures
00:23:14 et ces prochains jours ?
00:23:16 Si vous deviez, par exemple, faire un pronostic,
00:23:19 est-ce que vous diriez "ça va passer et ça va passer en force" ?
00:23:23 Est-ce que vous diriez "ça va coincer et ça ne passera pas" ?
00:23:26 Ou est-ce que vous allez dire "je n'en sais rien" ?
00:23:28 Ce qu'on peut penser, c'est que les organisations syndicales
00:23:35 vont pendant quelque temps réussir à conserver l'unité assez incroyable syndicale
00:23:42 qui existe actuellement.
00:23:43 Alors ce sera compliqué localement, mais pour le moment ça tient.
00:23:46 Et surtout, le point de faiblesse pour les jours qui viennent
00:23:52 paraît être le fait que les lycéens et les étudiants, pour l'instant,
00:23:57 ne paraissent pas se mobiliser.
00:23:59 On verra dans la journée s'il se passe quelque chose,
00:24:01 mais pour l'instant ça n'est pas le cas.
00:24:03 En revanche, le point qui pourrait amener à mettre en difficulté l'exécutif,
00:24:09 c'est le fait que nous sommes aujourd'hui dans une situation de grande vulnérabilité
00:24:17 dans beaucoup de secteurs, par exemple sur la logistique,
00:24:21 sur les transports, par exemple en Ile-de-France.
00:24:25 Vous savez que la situation des transports du métro est déjà très dégradée.
00:24:31 Donc si vous voulez, dans beaucoup de secteurs d'activité,
00:24:35 il suffit de quelques arrêts de travail,
00:24:39 vous n'avez pas besoin de taux de participation très important,
00:24:41 et vous avez un effet très important.
00:24:43 On n'a jamais connu ça dans le passé,
00:24:46 parce que dans le modèle traditionnel français,
00:24:48 il fallait faire des grèves pendant plusieurs jours,
00:24:51 massives, un peu partout, pour espérer avoir un résultat.
00:24:54 Et encore, ça ne marchait pas à chaque fois,
00:24:56 comme on l'a vu par exemple en 2010, même en 2019.
00:24:59 Donc dans le modèle traditionnel, il fallait faire beaucoup de jours de grève,
00:25:03 et on sait que ça c'est compliqué,
00:25:05 parce que les gens ne veulent pas forcément perdre des journées qui vont être prélevées.
00:25:10 Sauf que là, aujourd'hui, la donnée est différente.
00:25:12 La donnée, c'est ce qui s'est passé dans le transport aérien cet été par exemple.
00:25:16 Il suffit, vous voyez, de quelques grévistes pour que le système se bloque.
00:25:21 Donc le coût, si vous voulez, les répercussions des arrêts de travail sont importantes.
00:25:25 Donc pour faire un pronostic, je pense que si les organisations syndicales
00:25:28 parviennent à maintenir d'un côté la popularité du mouvement,
00:25:31 ça c'est un peu un enjeu,
00:25:34 mais il est possible que les mobilisations se révèlent efficaces dans le contexte actuel.
00:25:39 Merci de cette analyse, on va marquer une pause.
00:25:43 Vous pouvez encore rester avec nous quelques minutes ?
00:25:46 Après il faut que j'aille à mon assemblée générale.
00:25:48 Pardonnez-moi de poser cette question, mais vous y allez comment ?
00:25:51 J'y vais en taxi.
00:25:53 Ah oui ?
00:25:54 C'est même vous qui payez d'ailleurs je crois.
00:25:56 Ah ben hé !
00:25:57 Nous payons la grève camarades !
00:25:59 Il a la question, il connaît la réponse.
00:26:01 Non, non, non, mais alors ça c'est mon job de poser des questions.
00:26:05 C'est tout ça pour me piéger.
00:26:07 Je fais ça tous les jours, poser des questions auxquelles je connais les réponses.
00:26:11 Bon, merci en tout cas, et on essaye toujours de comprendre
00:26:15 et d'avoir la position la meilleure d'une certaine manière autour de la table.
00:26:19 A tout de suite.
00:26:21 9h32, on est un poil en retard, Audrey Bertheau.
00:26:25 L'économie française progresse et atteint 2,6% en 2022,
00:26:32 ce sont les chiffres de l'INSEE.
00:26:34 Elle a cependant ralenti en fin d'année en raison de l'inflation en 2022.
00:26:39 Le PIB a surtout bénéficié du rebond d'activités enregistré fin 2021
00:26:43 en sortie de crise sanitaire.
00:26:45 La guerre en Ukraine et l'envoi d'avions de chasse,
00:26:48 Emmanuel Macron n'interdit rien par principe, ce sont ses mots hier.
00:26:52 Pendant son déplacement au Pays-Bas, le président de la République
00:26:55 réclame une demande formulée de l'Ukraine que cela ne soit pas escalatoire
00:26:59 et que les Ukrainiens ne s'en servent pas pour frapper le sol russe.
00:27:02 Et puis le pape débute sa visite africaine,
00:27:05 il s'envole aujourd'hui pour Kinshasa en République démocratique du Congo.
00:27:08 Le pays fait face à des violences,
00:27:10 l'avion du pape doit atterrir en début d'après-midi.
00:27:13 C'est la première étape d'un voyage qui le mènera ensuite au Soudan du Sud.
00:27:17 Le pape devrait surtout appeler à faire taire les armes.
00:27:19 - Fabien Vildieu est avec nous, il est représentant au Sud-Rhin.
00:27:23 C'est vrai que les discussions on les a sur cette retraite
00:27:26 et sur cette réforme en cours.
00:27:29 Un mot sur le service d'ordre, la dernière fois il n'y a pas eu d'incident.
00:27:33 Est-ce à dire que les manifestations organisées par les syndicats,
00:27:38 vous faites vous-même, j'allais dire le ménage ?
00:27:41 - Je n'aime pas trop cette expression,
00:27:44 mais après il faut attention de ne pas avoir une vision très parisienne.
00:27:47 C'est-à-dire que là où il y a un peu de débordement,
00:27:50 c'est généralement un petit peu Paris, voire les grandes villes.
00:27:54 Mais en vrai, je crois en gros sens,
00:27:56 sur les 240 manifestations nationalement aujourd'hui,
00:27:59 tout se passe très très bien.
00:28:02 Y compris à Paris, il peut y avoir un peu d'agitation devant,
00:28:06 mais finalement vu que les gens sont derrière dans la manif,
00:28:09 ils ne s'en rendent même pas compte.
00:28:11 D'ailleurs, la dernière fois, on voyait les manifestants témoigner,
00:28:15 ils disaient qu'ils avaient entendu dire qu'il y avait eu un petit peu des chauffourées,
00:28:18 mais nous ça s'est très bien passé.
00:28:20 Venez en manif, il ne faut pas faire peur aux gens.
00:28:23 Les manifs sont très sympas, il y a une ambiance de dingue,
00:28:25 j'ai une énergie dans ces manifestations.
00:28:28 C'est un peu comme un concert, les manifestations.
00:28:30 Quand vous arrivez, ça vous recharge les batteries.
00:28:33 Donc venez aux manifestations, et puis d'abord ça fait du bien, c'est sympa.
00:28:37 J'ai vu, il y a des gens qui viennent avec des enfants, en famille,
00:28:40 il y a des retraités, il ne faut pas qu'on...
00:28:43 Il faut faire attention parce que des fois,
00:28:45 il peut y avoir une personne qui brûle une poubelle, ça passe en boucle,
00:28:47 il y a l'impression qu'il y a un million de personnes dans la rue.
00:28:49 - Oui, on voit les banques parfois qui sont attaquées.
00:28:52 Et puis l'autre chose qui m'intéresse dans ces manifestations,
00:28:55 et vous allez me dire si j'ai raison ou pas,
00:28:56 j'ai l'impression que la banlieue n'est pas présente.
00:28:58 J'ai l'impression, parfois, alors l'expression n'est pas terrible,
00:29:01 je l'ai utilisé vendredi déjà,
00:29:03 mais j'ai l'impression que c'est des manifestations de petits blancs,
00:29:05 que je ne vois pas la représentation des jeunes de banlieue présents, etc.
00:29:10 Et notamment, est-ce que je me trompe ?
00:29:13 - Oui, oui, écoutez, moi je suis...
00:29:15 Vous savez, à la SNCF, à la veine politique,
00:29:17 on embauche les gens qu'on transporte.
00:29:19 C'est très black-blanker, la SNCF.
00:29:21 Ils sont en grève, aux assemblées générales,
00:29:24 ils viennent aux manifestations, voilà,
00:29:26 c'est souvent les métiers pénibles, il faut dire ce qui est,
00:29:28 ça a été souvent enrogé dans les critères.
00:29:30 - Bien sûr, mais justement, je trouve ça paradoxal pour tout vous dire.
00:29:32 - Qui ? Les femmes de ménage ?
00:29:34 Voilà, c'est des gens des banlieues qui seraient concernés.
00:29:38 - Je trouve ça paradoxal.
00:29:40 - On voit bien que c'est les syndicats,
00:29:43 et les syndicats d'abord,
00:29:45 que ce n'est pas l'intersectionnalité des luttes,
00:29:48 pardonnez-moi de ce mot affreux,
00:29:50 c'est l'intersectionnalité des luttes,
00:29:52 c'est-à-dire que les jeunes, pour l'instant,
00:29:54 ne sont pas rentrés dans les cortèges,
00:29:56 les jeunes de banlieue ne sont pas rentrés dans les cortèges,
00:29:58 mais notamment les syndicats.
00:30:00 Et d'ailleurs, comme Pascal Praud l'a rappelé,
00:30:02 le fait que l'enseignement catholique
00:30:04 est appelé à la grève
00:30:06 est aussi un signe
00:30:08 qu'il s'agit d'un mouvement social
00:30:10 qui n'est pas comme les autres.
00:30:12 - On va vous remercier,
00:30:14 Fabien Villieu, puisque
00:30:16 vous allez donc à l'Assemblée générale.
00:30:18 Je vous ai dit hier,
00:30:20 j'aimerais bien aller dans cette Assemblée générale
00:30:22 et interroger les uns et les autres.
00:30:24 Vous m'avez dit.
00:30:26 Bon, c'est...
00:30:28 - C'est l'Assemblée générale de grévistes,
00:30:30 il faudra vous mettre en grève.
00:30:32 - C'est jouable. Non mais c'est...
00:30:34 - Il faudra vous mettre en grève.
00:30:36 Je ne suis pas sûr qu'ils soient contents à CNews.
00:30:38 - Ah ben non, vous avez tort.
00:30:40 Je pense que la preuve,
00:30:42 c'est que vous étiez hier chez Laurence,
00:30:44 Ferrari,
00:30:46 vous êtes aujourd'hui présent sur ce plateau.
00:30:48 Évidemment,
00:30:50 tout ce que... d'abord tout s'entend,
00:30:52 bien sûr, il faut entendre tout le monde, mais surtout ce que vous dites
00:30:54 s'entend, c'est surtout ça que je retiens.
00:30:56 Et d'ailleurs, on va être dans quelques instants,
00:30:58 je crois, avec Anthony Bonnard
00:31:00 qui est maçon. Vous pouvez rester
00:31:02 si vous voulez quelques instants avec nous.
00:31:04 Monsieur Bonnard, est-ce que vous êtes avec nous ?
00:31:06 - Oui, je suis là.
00:31:08 - Alors, ça, vraiment,
00:31:10 j'avais envie
00:31:12 d'entendre des témoignages
00:31:14 de gens qui font des métiers
00:31:16 dits pénibles.
00:31:18 Monsieur Bonnard, vous avez quel âge ?
00:31:20 - J'ai 32 ans.
00:31:22 - Vous avez 32 ans. Vous êtes maçon,
00:31:24 mais également vous maniez
00:31:26 le marteau-piqueur, m'a-t-on dit.
00:31:28 - Oui, oui,
00:31:30 souvent. - Souvent ? - Les marteaux-piqueurs
00:31:32 qui vont de 5 kilos jusqu'à 20 kilos
00:31:34 plus gros. - Bon, ce marteau-piqueur,
00:31:36 et c'est ça qui
00:31:38 m'a étonné tout à l'heure,
00:31:40 Fabien Villieu disait qu'il n'entre pas
00:31:42 dans des métiers dits
00:31:44 pénibles.
00:31:46 - Ah oui, je sais pas
00:31:48 dans ces cas-là ce que veut dire
00:31:50 le mot pénible. - Il n'entre pas
00:31:52 dans les critères pénibles. Alors, est-ce que, par exemple,
00:31:54 votre cas, vous, vous avez commencé
00:31:56 à travailler à quel âge, monsieur
00:31:58 Bonnard ? - J'ai
00:32:00 commencé mon apprentissage à 16 ans.
00:32:02 - Ah, donc là, vous
00:32:04 entreriez, a priori, dans les carrières longues.
00:32:06 - Oui, c'est ça.
00:32:08 Ça fait déjà 16 ans que je suis maçon,
00:32:10 et ce que je disais, déjà, je commence à sentir un peu
00:32:12 les douleurs au niveau du dos, des épaules.
00:32:14 Du haut marteau-piqueur, justement,
00:32:16 et aux charges lourdes. - Bon, vous travaillez
00:32:18 sans discontinuer depuis 16 ans ?
00:32:20 - Euh, j'ai
00:32:22 dû arrêter un petit peu, on va dire
00:32:24 3-4 mois, mais pas plus.
00:32:26 - Vous êtes salarié dans une entreprise ?
00:32:28 - Oui, c'est ça.
00:32:30 - Est-ce que c'est indiscret de vous demander
00:32:32 votre salaire mensuel ?
00:32:34 - Je suis
00:32:36 à 1 800 euros net par mois.
00:32:38 - Bon, et a priori,
00:32:40 ce salaire, il va évoluer
00:32:42 dans les prochaines années, ou est-ce
00:32:44 qu'il est plutôt bloqué
00:32:46 lorsqu'on est maçon ?
00:32:48 - Bon, j'ai envie de dire, ça fait
00:32:50 peut-être 10 ans que j'entends ça, que le salaire
00:32:52 va augmenter, et je vois que
00:32:54 pour moi, il n'y a rien qu'à augmenter.
00:32:56 J'ai eu 200 euros de plus en
00:32:58 5 ans, quoi, c'est tout.
00:33:00 - Est-ce que vous avez le sentiment que votre
00:33:02 vie aujourd'hui, sur le plan économique, est plus difficile
00:33:04 qu'elle ne l'était il y a 5 ans
00:33:06 ou il y a 10 ans ?
00:33:08 - Oh oui, complètement. Complètement.
00:33:10 À l'heure d'aujourd'hui, j'arrive même pas à finir les fins de mois.
00:33:12 C'est vraiment très compliqué.
00:33:14 - Est-ce que vous savez quand est-ce que
00:33:18 vous arrêtez de travailler
00:33:20 ou est-ce que vous arrivez à vous
00:33:22 projeter ? Vous avez 32 ans, vous êtes jeune, vous dites
00:33:24 "je suis déjà fatigué" et
00:33:26 on serait à moins. Est-ce que vous
00:33:28 imaginez encore faire ce que vous faites
00:33:30 pendant 30 ans ?
00:33:32 - Ah non, c'est sûr que non. De toute façon, je sais
00:33:34 très bien que mon corps ne le supportera
00:33:36 plus. Je vous dis déjà, à 32 ans,
00:33:38 les douleurs aux épaules
00:33:40 durent pendant des
00:33:42 semaines. Je suis obligé d'aller voir des toucheurs, des
00:33:44 ostéopathes. Donc je pense
00:33:46 que pour moi, je passe encore
00:33:48 15 ans maximum et puis après,
00:33:50 je pense qu'il va falloir que je change de métier
00:33:52 ou je sais pas.
00:33:54 - Mais qu'est-ce que vous ferez après ?
00:33:56 - Je sais pas malheureusement.
00:33:58 Je connais mon métier, j'adore mon métier.
00:34:00 C'est une passion.
00:34:02 Par rapport au métier qu'on fait, je pense
00:34:04 que déjà le salaire,
00:34:06 il suit pas du tout.
00:34:08 - Et l'entreprise dans laquelle
00:34:10 vous êtes, elle gagne
00:34:12 de l'argent ?
00:34:14 - Oui, oui.
00:34:16 - Et quand vous avez un échange
00:34:18 avec votre patron,
00:34:20 que vous lui dites "Voilà,
00:34:22 je gagne pas assez, c'est difficile pour moi",
00:34:24 il a aussi intérêt à ce que vous alliez bien
00:34:26 et donc il a intérêt à ce que...
00:34:28 Alors je sais pas si vous êtes marié, si vous avez des
00:34:30 enfants, si votre femme travaille, si vous avez des
00:34:32 aides aussi, parce qu'il faut savoir si vous
00:34:34 recevez des aides sociales. Est-ce que
00:34:36 avec ces 1800€ d'aide, vous recevez des aides
00:34:38 sociales ? - Ah non,
00:34:40 je touche apparemment trop.
00:34:42 Trop, alors que j'ai trois enfants,
00:34:44 j'ai ma femme qui est à la maison
00:34:46 qui garde le petit pour l'emmener
00:34:48 à l'école, à la cantine et tout.
00:34:50 Donc, je vous dis
00:34:52 que 1800€, on a 600€ d'aide
00:34:54 en plus, c'est tout. - Combien vous avez dit ?
00:34:56 J'ai pas entendu.
00:34:58 - Avec 600€ d'aide. - Vous avez
00:35:00 600€ d'aide sociale, ce qui
00:35:02 est d'ailleurs... parce que vous avez trois enfants.
00:35:04 - C'est ça, parce qu'on a trois
00:35:06 enfants. - Donc vous avez...
00:35:08 Pardonnez-moi, je vous pose des
00:35:10 questions qui sont indiscrètes, mais qui permettent
00:35:12 effectivement d'évaluer
00:35:14 chaque cas.
00:35:16 Est-ce que vous êtes imposé sur le revenu ?
00:35:18 - Non, j'ai pas été imposé.
00:35:22 Enfin, pas l'année dernière, disons.
00:35:24 - Donc vous avez 1800, vous avez 2400€
00:35:26 net par mois,
00:35:28 multiplié par 12,
00:35:30 pour vivre à 5
00:35:32 aujourd'hui. Et effectivement,
00:35:34 j'imagine que vous ne
00:35:36 faites pas... non seulement vous ne faites pas de folie, mais vous avez
00:35:38 peut-être du mal à
00:35:40 finir les fins de mois.
00:35:42 Je voulais vous poser une question également simple. Dans les
00:35:44 loisirs que vous avez aujourd'hui, est-ce que par exemple
00:35:46 l'année dernière, vous avez pris des vacances ?
00:35:48 - Non, j'ai pas pu,
00:35:50 malheureusement.
00:35:52 J'ai pas pu, j'ai un loyer de 800€,
00:35:54 on paie l'électricité de 300€
00:35:56 par mois, les cantines de tous les enfants,
00:35:58 l'essence pour
00:36:00 aller au travail et tout.
00:36:02 Je vous dis, tous les fins de mois, c'est vraiment très compliqué.
00:36:04 - Je trouve évidemment
00:36:08 passionnant et très intéressant
00:36:12 ce que vous dites, et je trouve que ces
00:36:14 exemples-là devraient être
00:36:16 plus médiatisés,
00:36:18 parce que ça
00:36:20 permet aussi de savoir dans quelle société
00:36:22 on a tous envie de vivre,
00:36:24 et que vous, vous travaillez,
00:36:26 que vous aimez
00:36:28 votre travail, vous le dites, que vous bossez depuis l'âge
00:36:30 de 16 ans, et que vous êtes
00:36:32 dans une situation financière qui
00:36:34 n'est pas la plus confortable, et qui
00:36:36 pourrait sans doute être améliorée.
00:36:38 Alors je n'ai pas forcément
00:36:40 les solutions, mais je vous remercie en tout cas
00:36:42 de votre sincérité, de votre authenticité.
00:36:44 Je ne sais pas si Fabien Villelieu a quelque
00:36:46 chose à dire, parce que
00:36:48 c'est toujours facile autour
00:36:50 d'une table, lorsqu'on fait parfois les métiers que
00:36:52 nous faisons, de juger de loin
00:36:54 et de dire, voilà,
00:36:56 comment font les autres pays ? Mais là, vous avez
00:36:58 quelqu'un qui a 32 ans, qui est en pleine
00:37:00 santé, et qui dit, dans
00:37:02 10 ans, je ne pourrai plus faire ce que je fais aujourd'hui,
00:37:04 alors que j'aime mon métier. Et c'est une réalité,
00:37:06 cette réalité, il faut l'entendre. - C'est ça la France.
00:37:08 C'est ça la France qui travaille
00:37:10 dans des métiers pénibles. Les bâtiments,
00:37:12 tout ce qui est travaux publics,
00:37:14 ça demande, c'est des métiers excessivement pénibles.
00:37:16 La vibration mécanique,
00:37:18 je n'ai pas dit que ce n'était pas pénible,
00:37:20 je disais que ce n'était pas reconnu en tant que critère de pénibilité.
00:37:22 Et effectivement,
00:37:24 c'est finalement l'énergie de la
00:37:26 mobilisation, c'est que,
00:37:28 je pense que le monsieur ne se voit pas faire ça à
00:37:30 64 ans. Il faut arrêter de dire ça.
00:37:32 On ne peut pas faire ça à 64 ans.
00:37:34 - Je suis d'accord avec vous. - Et donc,
00:37:36 si vous avez la possibilité,
00:37:38 je sais que ce n'est pas facile, surtout quand on a
00:37:40 des salaires qui ne sont pas si élevés que ça,
00:37:42 n'ayez au moins essayé de venir à la manifestation,
00:37:44 et on va gagner, on va gagner
00:37:46 pour vous, pour nous, et pour
00:37:48 vos trois enfants, parce que c'est aussi
00:37:50 l'avenir de nos enfants. - Mais j'entends ce que vous dites.
00:37:52 - Une de mes motivations, c'est
00:37:54 l'avenir de mes enfants. Il est hors
00:37:56 de question que je me dise "Ah bah moi, j'aurais peut-être
00:37:58 une retraite à peu près correcte".
00:38:00 Et tant pis pour les gosses, enfin c'est quand même dingue.
00:38:02 On passe notre temps à se dire "Il faut que les enfants, ils mangent bien".
00:38:04 Il faut qu'ils aient une planète meilleure,
00:38:06 moins polluée. Par contre, sur les retraites,
00:38:08 on s'en fout. Nous, on sera peut-être
00:38:10 un peu moins touchés que les autres.
00:38:12 Et puis les jeunes générations, ils ont bossé
00:38:14 jusqu'à 70 ans, parce que
00:38:16 je vous signale qu'en Europe, le modèle aujourd'hui, c'est 70 ans.
00:38:18 - Monsieur
00:38:20 Bonnard, vous êtes dans
00:38:22 le secteur privé, bien sûr. Est-ce que vous êtes en grève
00:38:24 aujourd'hui ? - Non.
00:38:26 Non, je pourrais,
00:38:28 j'y aurais été, mais malheureusement, une journée en moins
00:38:30 sur mon salaire, c'est pas possible.
00:38:32 J'y ai été déjà
00:38:34 la semaine dernière, oui, non,
00:38:36 il y a 15 jours. Et du coup, c'est 80 euros
00:38:38 en moins sur le salaire. Je peux pas
00:38:40 me permettre de faire ça tous les mois.
00:38:42 - Vous...
00:38:44 Avant, quand on a préparé
00:38:46 l'émission, vous avez dit "je voudrais vous montrer
00:38:48 ce qu'est
00:38:50 mon travail de marteau-piqueur".
00:38:52 Et vous montrer
00:38:54 combien ça peut être pénible. Alors, je sais pas si
00:38:56 on peut le voir
00:38:58 à l'écran, ou si vous pouvez
00:39:00 nous montrer précisément
00:39:02 de quoi il s'agit. Je sais pas si vous avez la
00:39:04 possibilité de le faire ou pas.
00:39:06 - Oui, je vais vous faire montrer
00:39:08 un petit exemple. Du coup, je vais le mettre en route. Je vais juste
00:39:10 donner le téléphone à mon collègue
00:39:12 pour qu'il filme, parce qu'avec le téléphone, c'est
00:39:14 pas évident. Il faut aller demain, il fait 20 kilos
00:39:16 comme je vous ai dit.
00:39:18 Vous voulez
00:39:20 le trouver ? Vous voulez que je vous fasse montrer ?
00:39:22 - Oui, oui, je vous en prie. Je vous en prie.
00:39:24 On va vous suivre, évidemment, et
00:39:26 regarder ça. C'est
00:39:28 vrai que les cas
00:39:30 concrets sont finalement les plus
00:39:32 intéressants. C'est ce qui nous permet
00:39:34 de... Et ce qui est intéressant dans ce
00:39:36 que dit M. Bonheur, c'est qu'il est pas
00:39:38 malheureux de faire ce qu'il fait. Il dit "j'aime mon
00:39:40 métier". Voilà, "j'aime mon métier,
00:39:42 j'ai envie de le faire, je le fais depuis l'âge de 16 ans".
00:39:44 Bien évidemment, on va pas
00:39:46 faire de misérabilisme du tout, c'est pas
00:39:48 du tout le sujet. Il est...
00:39:50 Voilà, il...
00:39:52 C'est important, d'ailleurs c'est très important, d'aimer
00:39:54 son métier, et
00:39:56 lui c'est le cas. Alors, voyons.
00:39:58 Bon, chacun effectivement a vu
00:40:08 ces scènes qui existent. On a tous vu
00:40:10 effectivement dans la rue
00:40:12 des scènes de "Marc Topickeur"
00:40:14 et effectivement, on s'est tous dit "bah c'est
00:40:16 pas un métier parmi les plus faciles".
00:40:18 Je vais remercier
00:40:20 M. Bonheur, je pense qu'il va pouvoir
00:40:22 reprendre... Il va pouvoir
00:40:24 reprendre d'abord le chantier
00:40:26 et je vais le remercier
00:40:28 vraiment de son témoignage,
00:40:30 parce que je pense que
00:40:32 ce sont des témoignages qui sont...
00:40:34 qui en disent beaucoup plus
00:40:36 finalement que
00:40:38 tout ce que j'entends depuis
00:40:40 des semaines par...
00:40:42 j'allais dire les petits hommes gris
00:40:44 qui défilent sur
00:40:46 les plateaux de télévision. Je voulais vous remercier
00:40:48 M. Bonheur.
00:40:50 M. Bonheur il est là, il m'entend ?
00:40:52 Est-ce qu'il m'entend ?
00:40:54 Non, il ne m'entend plus. En tout cas, je voulais
00:40:56 le remercier et
00:40:58 vraiment d'avoir donné ces
00:41:00 informations-là et ces
00:41:02 précisions-là d'une réalité
00:41:04 française
00:41:06 qu'on devine, mais c'est toujours bien d'entendre
00:41:08 précisément au quotidien
00:41:10 les choses
00:41:12 et puis après, projetez-vous,
00:41:14 dites-vous comment moi je vivrais avec
00:41:16 2400 euros par mois,
00:41:18 ce que je pourrais faire par
00:41:20 rapport à la vie que j'ai, etc.
00:41:22 Je ne veux pas faire de misérabilisme du tout,
00:41:24 ce n'est pas du tout mon
00:41:26 état d'esprit. Merci M. Bonheur.
00:41:28 Vous êtes en prix.
00:41:30 Non, vraiment, merci. Vraiment merci beaucoup.
00:41:32 Fabien Villedieu. Moi, je voulais vous remercier
00:41:34 d'avoir montré justement ces collègues
00:41:36 parce qu'on ne les voit jamais
00:41:38 dans les reportages. Je suis d'accord. Les gens qui
00:41:40 bossent dans le bâtiment, les gens qui bossent
00:41:42 dans la restauration, tous ces métiers
00:41:44 qui sont pénibles.
00:41:46 Il faut les montrer parce que c'est aussi ça.
00:41:48 Des fois, on arrive, il y a de la lumière,
00:41:50 tout est propre.
00:41:52 Tout ça, c'est des travailleurs qui ont bossé
00:41:54 et qui sont souvent levés tôt, qui ont des métiers.
00:41:56 Par ailleurs, c'est quelqu'un qui
00:41:58 bosse souvent au milieu extérieur, parce que non seulement
00:42:00 c'est physique, mais souvent vous vous retrouvez à l'extérieur.
00:42:02 Donc, ça veut dire qu'il fait très chaud l'été
00:42:04 et il fait très froid l'hiver.
00:42:06 En tout cas, je vous remercie parce qu'on ne voit pas
00:42:08 souvent des reportages sur des travailleurs
00:42:10 comme ça.
00:42:11 En tout cas, c'est bien d'entendre
00:42:13 les uns et les autres en longueur,
00:42:15 me semble-t-il. Merci. Bonne
00:42:17 Assemblée générale à vous. Je voulais qu'on écoute peut-être
00:42:19 qu'on fasse un point politique
00:42:21 parce qu'on a peu parlé politique.
00:42:23 On va écouter Emmanuel Macron hier,
00:42:25 ce qu'il a dit à La Haye.
00:42:27 Et effectivement, l'argument
00:42:29 qui est un argument, je trouve, d'autorité.
00:42:31 Les uns et les autres le font, donc je vais le faire.
00:42:33 Emmanuel Macron.
00:42:35 Je pense qu'il ne faut jamais
00:42:37 oublier de dire que cette réforme,
00:42:39 elle est indispensable
00:42:41 quand on se compare en Europe et quand on regarde
00:42:43 la nécessité que nous avons collectivement
00:42:45 de préserver et sauver notre système
00:42:47 de retraite par répartition.
00:42:49 Et vous comprendrez bien que ce n'est pas depuis les Pays-Bas
00:42:51 que je vais vous donner un commentaire sur ce que la Première ministre
00:42:53 dit. Quand elle dit quelque chose,
00:42:55 elle le dit avec des bonnes raisons et je la soutiens.
00:42:57 Il y avait également la citation
00:42:59 de Mme Borne qui disait que
00:43:01 c'était un négociable des soins de 4 ans.
00:43:03 Donc c'est bien pour les gens
00:43:05 qui sont dans la rue aujourd'hui.
00:43:07 Et puis il y avait la bataille
00:43:09 parlementaire qui a commencé hier.
00:43:11 Donc on va voir quelques échanges de ce qui s'est passé
00:43:13 dans cette commission où c'était déjà chaud.
00:43:15 La première étape
00:43:27 d'un parcours parlementaire
00:43:29 agité.
00:43:31 Début des discussions hier
00:43:33 autour de la disparition progressive
00:43:35 des régimes spéciaux.
00:43:37 Le ton est donné.
00:43:39 Et les échanges se sont intensifiés.
00:43:51 Vous êtes des extrémistes.
00:43:53 Si ça déborde dans la rue,
00:43:55 ça sera parce que vous ajoutez
00:43:57 de la colère à la colère en permanence.
00:43:59 Vous rêvez, vous rêvez
00:44:01 de scènes insurrectionnelles.
00:44:03 Vous rêvez de chaos.
00:44:05 Vous rêvez que l'Assemblée nationale
00:44:07 se transforme en ZAD.
00:44:09 Et ça, c'est inacceptable.
00:44:11 Le texte arrivera dans l'hémicycle
00:44:13 le 6 février prochain.
00:44:15 Pour être adopté, il devra recueillir
00:44:17 289 voix.
00:44:19 Pour cela, le gouvernement s'appuie
00:44:21 sur ses 250 députés et les 62 élus.
00:44:23 Les Républicains,
00:44:25 or une trentaine de ses parlementaires,
00:44:27 se sont déjà dit prêts à voter compte.
00:44:29 - Gautier Lebret.
00:44:31 - Oui, alors, Elisabeth Borne, hier,
00:44:33 elle était devant le parti Renaissance,
00:44:35 les cadres de sa majorité, et elle a demandé,
00:44:37 je la cite, à ses cadres,
00:44:39 à la majorité, de se rendre dans les médias
00:44:41 et de faire preuve d'empathie et d'écoute.
00:44:43 Ce n'étaient pas vraiment
00:44:45 les maîtres mots du week-end.
00:44:47 Ce n'étaient pas vraiment
00:44:49 les maîtres mots. - C'est drôle, tout le monde a souri
00:44:51 sur ce plateau.
00:44:53 - Je savais que ça allait vous faire sourire.
00:44:55 Parce qu'effectivement, après les triples interviews
00:44:57 d'Elisabeth Borne,
00:44:59 elle est inflexible sur les 64 ans.
00:45:01 Bruno Le Maire qui fait la liste de toutes...
00:45:03 - Ah mais Bruno Le Maire, il est vice-président.
00:45:05 - Oui, alors il roule peut-être un peu pour lui. D'ailleurs, comme Gérald Darmanin,
00:45:07 les deux ont des calendriers personnels.
00:45:09 - Il est vice-président et vice-premier ministre
00:45:11 désormais. - Gérald Darmanin aussi,
00:45:13 quand il parle de bordélisation du pays,
00:45:15 il a aussi un message, vous savez, pour les Républicains.
00:45:17 - Oui, mais lui, si vous me permettez, Darmanin,
00:45:19 en communication, il est meilleur. Parce qu'il remet
00:45:21 le truc sur le travail. C'est le travail
00:45:23 et la paresse. Donc au moins, ça a le mérite d'être
00:45:25 clair pour les gens. - Mais ça peut aussi
00:45:27 fâcher les manifestants et les remporter à la veille
00:45:29 de la manifestation. - Non mais il fait de la politique.
00:45:31 Il fait du sarcosisme.
00:45:33 Voilà, pareil.
00:45:35 - Non mais en fait, il veut cliver.
00:45:37 - Il fait pareil et je trouve que c'est plutôt habile.
00:45:39 - Il veut cliver. Il veut dire, le parti de la bordélisation,
00:45:41 c'est la nuppes. Les Républicains,
00:45:43 vous n'allez quand même pas en faire partie.
00:45:45 Vous allez voter avec nous cette réforme. Vous n'allez pas
00:45:47 bordéliser le pays, je le cite, avec un dépêche.
00:45:49 - Il est meilleur. En commun.
00:45:51 Il est meilleur.
00:45:53 - Sauf qu'il oublie que dans la rue,
00:45:55 il y a des gens qui, en effet, travaillent.
00:45:57 Juste accessoirement. Et évidemment
00:45:59 que le droit à la paresse
00:46:01 de Sandrine Rousseau, c'est même pas
00:46:03 marginal. Il faudrait inventer un mot.
00:46:05 C'est-à-dire que dans le
00:46:07 gros des manifestants, ce qui fait le soutien
00:46:09 notamment populaire à cette manifestation,
00:46:11 franchement, on redécouvre
00:46:13 la lune. C'est-à-dire que c'est la rue Suisse.
00:46:15 C'est des gilets jaunes, en fait.
00:46:17 Si vous voulez comprendre de plus que ça.
00:46:19 C'est-à-dire que c'est dans les villes moyennes. Ce sont des gens qui,
00:46:21 à l'époque, disaient "On travaille.
00:46:23 On vit mal de notre travail. Par ailleurs,
00:46:25 l'État a disparu de nos vies.
00:46:27 Où passe l'argent public ?". C'est même pas la question
00:46:29 de l'argent qui est devenue magique. Ça, c'est vrai.
00:46:31 On a vu pendant le Covid, il y avait de l'argent partout
00:46:33 subitement alors qu'il n'y en avait plus. Mais surtout,
00:46:35 à quoi sert cet argent ? Comment est-il
00:46:37 dépensé ? Cette question-là
00:46:39 est restée sans réponse. On l'a gérée comme une question
00:46:41 de maintien de l'ordre. Ces gens-là sont
00:46:43 à nouveau dans la rue et disent "Nous, deux ans de plus,
00:46:45 ça va. On va peut-être régler d'autres problèmes avant ça".
00:46:47 Quand on voit que dans un
00:46:49 grand entretien
00:46:51 dans le JDD,
00:46:53 M. Le Maire, Vice-président, comme vous l'avez
00:46:55 rappelé, et Vice-Premier
00:46:57 ministre, dit "Mais il faut lutter
00:46:59 contre la dette publique.
00:47:01 Il faut que vous ayez conscience". 3000 milliards.
00:47:03 Moi, j'ai quelques idées pour lui, si ça l'intéresse.
00:47:05 Il vient de me voir.
00:47:07 - Je vous demande si vous ne rêvez pas.
00:47:09 - J'ai plein d'idées.
00:47:11 - Ce sont évidemment les mêmes qui parlent du déficit
00:47:13 des retraites.
00:47:15 - On va marquer une pause. Il y a des choses essentielles
00:47:17 aujourd'hui à évoquer. La folie des chats.
00:47:19 On va recevoir Claude Beata.
00:47:21 La folie des chats.
00:47:23 - Ça rejoint l'actu de la SNCF.
00:47:25 - C'est pour ça qu'il vient.
00:47:27 Vous me prenez pour un...
00:47:29 Evidemment qu'on l'a évité parce qu'il y a
00:47:31 la SNCF. La folie des chats.
00:47:33 Bien sûr. Ça, c'est bien plus
00:47:35 important que le reste.
00:47:37 La préface est de Boris Cyrulnik.
00:47:39 D'ailleurs, j'ai reçu plein de messages.
00:47:41 Notamment, Luc Ferry m'a envoyé
00:47:43 une photo de son chat qui est sublime.
00:47:45 Très beau chat.
00:47:47 Les gens ont été touchés par cette histoire.
00:47:49 Bien sûr, vous souriez parce que vous n'aimez pas
00:47:51 les bêtes. Mais bon.
00:47:53 Et qui n'aime pas les bêtes n'aime pas les hommes.
00:47:55 - J'adore les bêtes. - C'est bien.
00:47:57 Dans une seconde.
00:47:59 Et puis on parlera un peu étranger quand même.
00:48:01 Je vais être réveillé Vincent Arbate.
00:48:03 Hein ? Comment ?
00:48:05 Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
00:48:07 Bon, hein ? On dit pas
00:48:09 "hein" franchement. Un garçon de la
00:48:11 grande bourgeoisie comme vous,
00:48:13 un garçon de la grande bourgeoisie comme vous,
00:48:15 qui a été élevé quand même avec une
00:48:17 cuillère qui était...
00:48:19 en platine plus encore qu'en argent.
00:48:21 On dit pas "hein". On dit pas
00:48:23 "hein". Bon, à tout de suite.
00:48:25 Oui.
00:48:27 Claude Béata est avec nous.
00:48:29 Bonjour et merci.
00:48:31 Je vous ai demandé
00:48:33 de venir malgré cette actualité lourde
00:48:35 "La folie des chats" et vous êtes venu
00:48:37 spécialement pour nous parce que vous habitez Toulon.
00:48:39 Donc vous êtes parti
00:48:41 il y a une dizaine de jours.
00:48:43 - Vous nous avez traqués d'ailleurs.
00:48:45 - Non, vous avez pris
00:48:47 le chemin de fer
00:48:49 hier soir et il n'y avait donc
00:48:51 pas de soucis. - Il était bien plein.
00:48:53 - J'imagine.
00:48:55 Et vous repartez en revanche demain.
00:48:57 - Je repars que demain. - Parce que là vous pouvez pas repartir
00:48:59 ce soir. - J'ai été prudent on va dire.
00:49:01 - Et Boris Gérulné qui a fait cette préface et ça nous intéresse
00:49:03 parce que j'ai été frappé dans l'affaire
00:49:05 du petit chat d'une différence que je voyais
00:49:07 entre "les élites"
00:49:09 représentées autour de cette table qui ont dit
00:49:11 "oui le train devait partir, écraser le petit chat"
00:49:13 etc. Et puis ce que j'entendais
00:49:15 moi qui suis avec les vrais gens
00:49:17 comme vous le savez, ce que j'entendais
00:49:19 "sur le terrain".
00:49:21 Alors sur le terrain c'est quoi ? C'est
00:49:23 membres de ma famille, c'est des enfants, c'est des
00:49:25 amis, etc. qui ont été incroyablement
00:49:27 choqués. Alors que Gérard Leclerc
00:49:29 il dit "le train il doit écraser le chat"
00:49:31 c'est vrai.
00:49:33 - Gérard Leclerc n'a pas d'enfant.
00:49:35 - Mais non mais...
00:49:37 - Il n'a pas d'amis.
00:49:39 - Mais non mais c'est vrai, vous avez dit "le train devait partir".
00:49:41 Le train devait partir, c'est ce que vous avez dit.
00:49:43 - J'ai dit ça, je le regrette à moitié.
00:49:45 - Ah oui vous avez honte, c'est bien.
00:49:47 - Oui c'est vrai que c'est un vrai sujet.
00:49:49 - Audrey Berthoud. - En même temps on sait comment fonctionnent
00:49:51 les SNCF.
00:49:53 - Non mais c'est très intéressant cette affaire du petit chat.
00:49:55 - Vous allez nous expliquer.
00:49:57 Mais Audrey Berthoud nous rappelle des infos
00:49:59 et les infos c'est la grève ce matin.
00:50:01 (Générique)
00:50:03 - Eh oui journée de grève massive
00:50:05 vous le savez, particulièrement dans les
00:50:07 transports justement. On va voir ensemble les
00:50:09 prévisions. Regardez, pour la SNCF
00:50:11 il y aura de TGV sur 5 sur l'axe nord,
00:50:13 un TGV sur 2 sur l'axe est
00:50:15 et sud-est, un TGV sur 4 sur l'axe
00:50:17 atlantique, deux Ouigo sur
00:50:19 5 et si vous prenez le métro
00:50:21 ce matin, les lignes 1 et 14 fonctionneront
00:50:23 normalement. En revanche pour les autres
00:50:25 le trafic est fortement perturbé
00:50:27 et pour les RER, comptez 1
00:50:29 RER A et B sur 3
00:50:31 1 RER C, D et E
00:50:33 sur 10. Et puis forte
00:50:35 mobilisation également dans les raffineries
00:50:37 et dépôts de carburants de total énergie.
00:50:39 Aujourd'hui il y a 75 à 100%
00:50:41 de grévistes. Les agents d'EDF
00:50:43 ont aussi procédé à des baisses de charges
00:50:45 équivalent à 3 réacteurs
00:50:47 nucléaires. Enfin regardez
00:50:49 cette image, une comète visible à l'oeil
00:50:51 nu, elle atteindra son point le plus proche de la Terre
00:50:53 demain. La comète a été repérée
00:50:55 par des scientifiques il y a environ un an
00:50:57 ce qui la rend exceptionnelle, vous le voyez
00:50:59 c'est cette couleur verte, on ne pourra pas
00:51:01 la revoir avant des milliers d'années.
00:51:03 J'ai souvent parlé
00:51:05 ces derniers jours
00:51:07 de Lilou et Gribouille qui sont
00:51:09 les deux chats de ma fiancée
00:51:11 que je salue d'ailleurs parce qu'ils m'écoutent
00:51:13 ces deux chats tous les matins.
00:51:15 - Appelle-la fiancée.
00:51:19 - Non mais je souris mais
00:51:21 ma fiancée m'a dit "les chats font partie de la famille".
00:51:23 - Bien sûr. D'ailleurs
00:51:25 dans les cliniques vétérinaires, les fiches des animaux
00:51:27 il y a le nom de l'animal et le nom de famille.
00:51:29 Ils font partie du groupe, ce qui ne veut pas
00:51:31 dire du tout qu'il y a une confusion d'espèces.
00:51:33 Mais cette histoire, elle est quand même
00:51:35 très spectaculaire dans la mesure
00:51:37 où elle parle de l'attention aux autres.
00:51:39 Est-ce que Baptiste Morisot qui est un philosophe de l'animal
00:51:41 parle de l'attention politique
00:51:43 aux autres et pour le coup on n'est finalement
00:51:45 pas si loin du reste.
00:51:47 Est-ce qu'on fait attention aux autres
00:51:49 êtres vivants qui vivent avec nous ?
00:51:51 Donc maintenant il y a un consensus pour dire
00:51:53 qu'ils sont conscients et qu'ils ont une intelligence.
00:51:55 Comment on peut décider
00:51:57 de faire partir ce train
00:51:59 si on considère que c'est un être conscient qui est dessous ?
00:52:01 Si on considère que c'est un objet
00:52:03 ce qui a été l'animal pendant très longtemps
00:52:05 alors on fait partir le train parce que
00:52:07 les impératifs économiques des 600 personnes dans le train
00:52:09 valent beaucoup plus que ça.
00:52:11 Mais si on est d'accord
00:52:13 sur le fait que c'est un être conscient qui est dessous
00:52:15 qui a peur, qui a des émotions
00:52:17 et qui vit dans un groupe qui partage
00:52:19 ses émotions, comment on peut faire partir ce train ?
00:52:21 D'accord ? C'est pas possible.
00:52:23 Ça m'a particulièrement touché parce qu'il y a 25 ans
00:52:25 mon chien a eu très peur de l'orage, il s'est échappé
00:52:27 il s'est caché sous un train
00:52:29 à Toulon sur la voie numéro 1
00:52:31 et quelqu'un a vu le chien et a dit
00:52:33 "Ne faites pas partir le train, il y a un chien dessous"
00:52:35 et la SNCF n'a pas fait partir
00:52:37 le train et on a récupéré le chien.
00:52:39 Et ça c'est très intéressant ce que vous dites
00:52:41 parce que c'est la discussion qu'on a tous eue parfois en famille
00:52:43 et je vais citer une nouvelle fois ma fiancée
00:52:45 elle m'a dit "Il y a 25 ans le train ne serait pas parti"
00:52:47 bien sûr.
00:52:49 Précisément. Et que le monde a changé.
00:52:51 Et elle faisait presque un parallèle entre la retraite
00:52:53 et le chasse.
00:52:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui une seule chose compte
00:52:57 la rentabilité dans ce monde-là.
00:52:59 Moi ça m'a paru
00:53:01 très étonnant, alors moi c'est peut-être aussi
00:53:03 personne dépendant, on dit la SNCF
00:53:05 je suis pas sûr que le PDG de la SNCF
00:53:07 ait dit "Faites partir le train"
00:53:09 Vu l'ampleur que ça a pris à mon avis...
00:53:11 Le système. Qu'en pensez-vous Charlotte ?
00:53:13 Moi je pense qu'il y a 25 ans, vous savez pourquoi le train ne partait pas ?
00:53:15 Parce qu'il y a quelqu'un qui s'allongeait
00:53:17 et qui attrapait le chien. Aujourd'hui il y a 14 protocoles
00:53:19 de sécurité pour aller récupérer le chat
00:53:21 et donc 3 jours avant de refaire partir
00:53:23 un train. Donc on est tous devenus fous
00:53:25 ça c'est sûr sur la question de
00:53:27 qui va prendre la décision d'aller chercher le chat.
00:53:29 Imaginez quelqu'un s'électrocute ou que quelqu'un
00:53:31 descende du train au moment où le train a bougé
00:53:33 pour aller récupérer le chat.
00:53:35 Donc le protocole a rendu la chose impossible
00:53:37 donc on avait une relation plus naturelle
00:53:39 au chat, au train, à la sécurité
00:53:41 au départ. Ça je suis absolument
00:53:43 d'accord. Moi la question qui se pose c'est
00:53:45 l'ampleur qu'a pris cette histoire
00:53:47 et la question... Parce que dans cette histoire de
00:53:49 SNCF il y a en effet la question
00:53:51 que se pose le responsable SNCF qui décide
00:53:53 de faire partir le train. Il y a la réaction
00:53:55 de tous les gens qui pensent à leur propre animal
00:53:57 de compagnie à ce moment là, d'accord ?
00:53:59 Il y a la réaction du ministre de l'Intérieur
00:54:01 dans un pays
00:54:03 tel qu'il est aujourd'hui, notamment
00:54:05 sur la question globale de l'insécurité
00:54:07 qui touche directement Gérald Darmanin
00:54:09 et qui nous fait une communication. Mais alors là
00:54:11 franchement je... J'ai pas compris moi.
00:54:13 Il visitait une SPA.
00:54:15 Vous n'avez pas compris qu'ils disent qu'il avait
00:54:17 été choqué par la technique de la SNCF ? Non, pas qu'ils disent qu'il a
00:54:19 été choqué. Qu'il arrive encadré
00:54:21 par un général avec toutes ses étoiles
00:54:23 le préfet, le machin, qui nous explique
00:54:25 qu'il y aura désormais un référent dans chaque commissariat
00:54:27 Enfin je veux dire, un référent dans chaque commissariat
00:54:29 il faut comprendre que ce n'est que de la com. Il y a des référents
00:54:31 sur tout, partout, dans tous les commissariats
00:54:33 Ils ont chacun 700 dossiers
00:54:35 Donc les dossiers vont s'ajouter aux dossiers
00:54:37 Tout sera prioritaire, résultat, rien ne le sera
00:54:39 Vous pensez bien que si vous vous faites cambrioler
00:54:41 et que les policiers vous disent, vous savez
00:54:43 "On n'a plus les moyens de chercher un cambrioleur"
00:54:45 Vous vous faites agresser dans le métro
00:54:47 "On n'a plus les moyens de chercher l'agresseur"
00:54:49 Vous pensez bien que celui qui maltraite le chat...
00:54:51 Et je pense que vraiment ça dénote
00:54:53 une déformation
00:54:55 de l'intelligence élémentaire
00:54:57 de l'empathie même, d'aller maltraiter un animal
00:54:59 Je pense vraiment que c'est un problème
00:55:01 qui est plus grave que la question de l'animal lui-même
00:55:03 pour la société
00:55:05 Simplement, il n'y aura aucune conséquence à ça
00:55:07 si ce n'est des dossiers de plus
00:55:09 sur le bureau des policiers
00:55:11 qui sont déjà...
00:55:13 Si je peux me permettre, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous
00:55:15 dans la mesure où, par exemple, il y a pas mal d'études
00:55:17 aujourd'hui qui montrent qu'il y a une corrélation
00:55:19 entre maltraitance animale et violence familiale
00:55:21 C'est exactement ce que je viens de dire
00:55:23 Vous avez raison, on sait qu'on est violent, on est violent
00:55:25 C'est ce que je viens de dire un jour
00:55:27 Oui, je suis d'accord avec vous
00:55:29 Vous dites qu'ils ne pourront pas les traiter
00:55:31 C'est la porte d'entrée de la plainte à la maltraitance animale
00:55:33 peut-être qu'ils découvriront autre chose
00:55:35 Non, attendez, la porte d'entrée, c'est-à-dire
00:55:37 que quelqu'un qui est violent, qui maltraite
00:55:39 qui torture un animal est capable
00:55:41 d'être violent par ailleurs, mais c'est pas la porte d'entrée
00:55:43 On a déjà une société ultra-violente
00:55:45 envers les personnes aujourd'hui
00:55:47 et les policiers sont déjà dépassés
00:55:49 Ce que je veux vous dire, c'est pas que les policiers ne voudront pas
00:55:51 Ils ne pourront pas
00:55:53 Aujourd'hui, il y a des centaines de dossiers
00:55:55 qui sont classés sans suite parce que les policiers ne peuvent pas
00:55:57 C'est pas qu'ils ne veulent pas
00:55:59 C'est pas que par principe, on n'a pas envie de le faire
00:56:01 C'est juste, c'est de la pure com'
00:56:03 et ça va encore peser sur le dos des policiers
00:56:05 On parlera évidemment de votre bif tout à l'heure
00:56:07 comme on reviendra sans doute sur la galère
00:56:09 et notamment la peur des commerçants, je le dis pour Marine Lanson
00:56:11 parce que ça peut
00:56:13 effectivement inquiéter
00:56:15 les commerçants, d'autant que le secteur
00:56:17 est plus difficile à sécuriser
00:56:19 La manifestation passera par Montparnasse
00:56:21 avec des endroits symboliques
00:56:23 sur le boulevard Montparnasse
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01:10:49 et ça peut être une source de violence
01:10:51 et ça peut être une source de violence
01:10:53 et ça peut être une source de violence
01:10:55 et par ailleurs, le deuxième volet,
01:10:57 c'est que ces animaux aussi peuvent souffrir
01:10:59 de souffrances psychologiques
01:11:01 et qu'elle est dominée par l'inhibition.
01:11:03 C'est-à-dire que quand ils vont mal,
01:11:05 ils ne font rien.
01:11:07 Donc si vous avez un chat à la maison, regardez-le,
01:11:09 si vous avez un chat un peu gros,
01:11:11 un chat qui manque du poil sous le ventre,
01:11:13 ce sont des signes d'anxiété permanente.
01:11:15 Ça veut dire qu'il se lèche beaucoup,
01:11:17 qu'il n'arrive pas à exprimer ses comportements naturels
01:11:19 et qu'il a besoin d'aide.
01:11:21 Le chat doit pouvoir exprimer sa volonté
01:11:23 de contrôler la quantité de caresses
01:11:25 et donc de la limiter à sa guise.
01:11:27 Mettez au point un signal de contact,
01:11:29 par exemple présenter la main fermée
01:11:31 avec le majeur recourbé.
01:11:33 Comme ça.
01:11:35 Moi je fais ça à mes chats, ils viennent
01:11:37 et s'ils se frottent,
01:11:39 ce mouvement de se frotter, ça s'appelle de l'allomarquage,
01:11:41 ils déposent une phéromone qui dit
01:11:43 "tu es quelqu'un de positif"
01:11:45 car le chat fait ça, c'est comme s'il vous donnait
01:11:47 un ticket pour une caresse.
01:11:49 Il y a beaucoup de chats qui souffrent de ça,
01:11:51 quand ils viennent sur les genoux,
01:11:53 les gens se disent "ils viennent pour être caressés,
01:11:55 ils vont les toucher, ils vont les retoucher"
01:11:57 et là le chat va commencer à avoir
01:11:59 des signaux très caractéristiques,
01:12:01 les oreilles qui s'abaissent, la queue qui commence à bouger,
01:12:03 le dos qui commence à vibrer,
01:12:05 ça veut dire "je ne suis pas bien,
01:12:07 je n'ai pas envie d'être touché,
01:12:09 j'avais envie d'être sur tes genoux,
01:12:11 mais je n'avais pas envie d'être touché".
01:12:13 Il faut apprendre à respecter ça.
01:12:15 - Je ne sais pas s'il y a des chats, des chiens,
01:12:17 des chats en l'occurrence ?
01:12:19 - Personne.
01:12:21 - J'ai une question, j'ai un doute.
01:12:23 - C'est plus sympa.
01:12:25 - J'aime beaucoup les animaux de compagnie,
01:12:27 mais je m'interroge sur un chat qui ne quitte pas
01:12:29 un appartement, est-ce que c'est bien pour lui ?
01:12:31 - On avait la même question.
01:12:33 - Ce n'est pas bien pour l'appartement.
01:12:35 - Il y en a beaucoup de gens qui...
01:12:37 - Il y a un chapitre,
01:12:39 chat intérieur, chat extérieur.
01:12:41 - On a fait tout un chapitre là-dessus,
01:12:43 et il y a une conseillère qui a fait son mémoire
01:12:45 de vétérinaire psychiatre là-dessus,
01:12:47 c'est qu'il faut faire en sorte que les chats
01:12:49 ne sont pas au double chez les chats
01:12:51 qui restent à l'intérieur que chez les chats qui sortent.
01:12:53 Le danger, c'est le chat qui a toujours vécu
01:12:55 à l'extérieur et qu'on va faire vivre à l'intérieur.
01:12:57 En revanche, le chat qui s'est développé
01:12:59 dans un élevage ou dans un appartement
01:13:01 et qui continue de vivre en appartement,
01:13:03 à condition qu'on lui offre les conditions nécessaires,
01:13:05 c'est-à-dire par exemple de quoi explorer,
01:13:07 de quoi faire des leurs de chasse,
01:13:09 il peut être parfaitement en équilibre.
01:13:11 - Ce qui me frappe, c'est que de plus en plus,
01:13:13 je vois notamment sur Facebook,
01:13:15 des personnes donner des prénoms
01:13:17 à des enfants, des prénoms à des chats.
01:13:19 - Jean-Claude.
01:13:21 - De plus en plus.
01:13:23 - Ou Jean-Philippe.
01:13:25 - Il m'est arrivé...
01:13:27 - Jean-Louis.
01:13:29 - Il m'est arrivé de lire, par exemple,
01:13:31 un avis sur Facebook d'une personne morte
01:13:33 et de m'apercevoir à la fin
01:13:35 qu'il s'agissait d'un chat.
01:13:37 Jusqu'au bout, je croyais que c'était un humain.
01:13:39 On voit ça de plus en plus.
01:13:41 - La question qui me vient,
01:13:43 c'est pourquoi ça vous choque ?
01:13:45 - Moi, je suis de la vieille époque,
01:13:47 c'est-à-dire l'époque de l'amnitie,
01:13:49 qui pensait que la différence
01:13:51 entre l'homme et l'animal,
01:13:53 c'est que l'homme perçoit ce qu'il perçoit
01:13:55 alors que l'animal perçoit.
01:13:57 - Actuellement, toutes les...
01:13:59 - Pardon d'introduire un peu un élément...
01:14:01 - Toutes les études, et notamment
01:14:03 les équipes de Vienne ou de Budapest,
01:14:05 montrent que l'animal sait qu'il sait.
01:14:07 La limite que vous mettez,
01:14:09 qui est un niveau de conscience...
01:14:11 - Le niveau de conscience,
01:14:13 on le repousse de...
01:14:15 - J'ai plus besoin de considérer
01:14:17 que les études se sont trompées
01:14:19 plutôt que la limite.
01:14:21 - Les études, mais c'est important
01:14:23 ce que vous dites, parce que cette différence
01:14:25 sur la conscience, considérer...
01:14:27 L'animal a été considéré comme un objet.
01:14:29 Et d'ailleurs, dans le droit français,
01:14:31 il n'y a que depuis 2015 qu'il a un peu changé.
01:14:33 Mais sinon, il était un objet qu'on pouvait casser.
01:14:35 - Ce n'est pas la même chose.
01:14:37 C'est pas ce que dit l'amniste.
01:14:39 - Ce qui m'en doute, c'est la perception de la perception.
01:14:41 - Alors, vous avez cité plusieurs fois...
01:14:43 quelqu'un ?
01:14:45 Le public ne connaît pas, vous avez dit l'amniste.
01:14:47 - L'amniste.
01:14:49 Le philosophe allemand.
01:14:51 - Expliquez-moi.
01:14:53 - L'amniste est un très grand philosophe
01:14:55 à qui on doit notamment
01:14:57 ce qu'est la monade.
01:14:59 C'est un grand philosophe du XVIIe siècle.
01:15:01 - Ce qu'est la monade ?
01:15:03 - Il a initié le fait
01:15:05 qu'on puisse à un moment donné
01:15:07 comprendre ce qu'allait être un atome.
01:15:09 Donc l'amniste est un immense philosophe.
01:15:11 - J'entends bien, mais le public ne connaissait pas.
01:15:13 - Pardonnez-moi, entre Descartes et Kant.
01:15:15 - Ceux-là sont plus connus que votre amie l'amniste.
01:15:17 - L'amniste est un des plus grands philosophes.
01:15:19 - De philosophe à philosophe.
01:15:21 Je vous engage à lire
01:15:23 Baptiste Morisot.
01:15:25 Je vous engage à lire
01:15:27 Vincien Dépré, qui sont des philosophes actuels
01:15:29 de l'animal.
01:15:31 Elisabeth de Fontenay.
01:15:33 - Je connais bien pour avoir été en lice.
01:15:35 - Je précise.
01:15:37 - Un coup de chapeau à Elisabeth de Fontenay.
01:15:39 - Il faut leur en donner moins.
01:15:41 - Il y a des tas de philosophes
01:15:43 actuels de l'animal
01:15:45 qui reconnaissent cette capacité de savoir...
01:15:47 - Les gens, j'ai beaucoup de témoignages,
01:15:49 les gens maintenant regardent leurs dépôts
01:15:51 avec un crayon et ils notent.
01:15:53 Ils prennent des notes.
01:15:55 Ils disent "l'amniste".
01:15:57 - C'est écrit hyper intelligent.
01:15:59 - Elisabeth de Fontenay qui avait fait un livre
01:16:01 avec Alain Finkielkraut notamment.
01:16:03 - Tu vas au supermarché...
01:16:05 - C'est pas au supermarché qu'on va trouver des livres
01:16:07 comme cela.
01:16:09 - Elisabeth de Fontenay est quelqu'un en effet
01:16:11 de remarquable qui a...
01:16:13 Le pion-piot a l'idée
01:16:15 de la souffrance animale et qui en a même
01:16:17 convaincu Alain Finkielkraut.
01:16:19 - Et qui a participé à la déconstruction du propre
01:16:21 de l'homme, ce fameux propre de l'homme.
01:16:23 - De déconstruction en déconstruction.
01:16:25 Moi je préfère plutôt la construction
01:16:27 que la déconstruction.
01:16:29 - Chat et féminisme.
01:16:31 - Le chat est iconique de notre époque, écrivez-vous,
01:16:33 parce qu'il est porteur de valeurs féminines
01:16:35 et que nos sociétés modernes sont en train de les adopter.
01:16:37 De mon adolescence à maintenant,
01:16:39 j'aurais vu le monde, en tout cas occidental,
01:16:41 vivre une transition qui le fait passer d'une structure
01:16:43 qui pourrait se qualifier de
01:16:45 canine, masculine, hiérarchique et verticale
01:16:47 dont les valeurs affichées étaient la virilité,
01:16:49 voire l'agressivité et la puissance,
01:16:51 à une structure féminine, collaborative
01:16:53 et horizontale, aux valeurs
01:16:55 centrées sur la qualité de vie,
01:16:57 sur l'attention portée au territoire et aux relations,
01:16:59 ce qui se rapproche d'une conception féline.
01:17:01 - Touche à pourchoi ?
01:17:03 - Je pense...
01:17:05 - La mythe, lisez-le moi,
01:17:07 parce que franchement,
01:17:09 ça vous...
01:17:11 - Je pense vraiment,
01:17:13 et je pense que quand la politique
01:17:15 s'imprégnera de ça,
01:17:17 on aura des décisions différentes aussi.
01:17:19 Des décisions plus centrées sur la qualité de vie,
01:17:21 des décisions qui vont
01:17:23 peut-être moins brutales.
01:17:25 - Vous faites référence à la position du gouvernement
01:17:27 sur la corrida, sur la chasse ?
01:17:29 - Je parle pas de ça.
01:17:31 - Sur les retraites.
01:17:33 - Si vous avez une question à poser, n'hésitez pas.
01:17:35 (Rires)
01:17:37 - Je crois que vous restez sur la thématique animale.
01:17:39 (Rires)
01:17:41 - J'ai jamais assisté...
01:17:43 - Ils s'appellent comment, vos chats ?
01:17:45 - Pardon ?
01:17:47 - Ils ont tous des noms
01:17:49 soit de films, soit de bandes dessinées.
01:17:51 On a Solo et Florum.
01:17:53 On n'a pas de nom, comme disait...
01:17:55 - Vous avez dit de films ?
01:17:57 - Je leur donne pas de nom chrétien.
01:17:59 - De dessin...
01:18:01 - On dirait qu'elle donnait pas de prénom.
01:18:03 - Solo ?
01:18:05 - Solo, comme Han Solo.
01:18:07 - Han Solo, la guerre des étoiles.
01:18:09 Et puis l'autre, c'est ?
01:18:11 - Flora.
01:18:13 - Et les chiens, ils s'appellent comment ?
01:18:15 - Les chiens, ils s'appellent Tetris
01:18:17 et Jedi.
01:18:19 - Ah oui, donc vous êtes très...
01:18:21 - C'est Jedi, parce que c'est
01:18:23 un faux terrier qui est un véritable
01:18:25 guerrier.
01:18:27 - Vous avez des chats, des chiens ?
01:18:29 - Non, pas du tout.
01:18:31 - Ni poisson rouge, ni...
01:18:33 - Le week-end, je vais chasser à court,
01:18:35 m'attendez.
01:18:37 - Le week-end ?
01:18:39 - Non, non, non.
01:18:41 - Les chevaux, ça se dit,
01:18:43 ça se rappelle le naufrage,
01:18:45 ça se rappelle la romantique
01:18:47 où on pouvait faire élire
01:18:49 un désigné à un cheval sénateur.
01:18:51 - Bien sûr, mais c'était Alexandre
01:18:53 qui avait fait élire son cheval,
01:18:55 qui s'appelait Bucéphale, non ?
01:18:57 - C'était Caligula.
01:18:59 - On avait fait un sénateur.
01:19:01 - Il aimait beaucoup les chats aussi.
01:19:03 - Exactement.
01:19:05 - Et Eclair adorait les animaux.
01:19:07 - Et il était végétarien.
01:19:09 - Comment ?
01:19:11 - On peut difficilement finir là-dessus.
01:19:13 - On peut niquer.
01:19:15 - Non, non, mais attendez,
01:19:17 là, on peut plaisanter sur tout,
01:19:19 mais on ne peut peut-être pas...
01:19:21 - On peut difficilement finir là-dessus
01:19:23 sur le fait de dire que les animaux,
01:19:25 ça représente Hitler ou quoi que ce soit.
01:19:27 C'est un foyer sur deux
01:19:29 qui est un animal de compagnie,
01:19:31 pour qui c'est un membre de la famille,
01:19:33 et pour qui c'est quelqu'un d'important.
01:19:35 - C'est le succès incroyable du nom de chat.
01:19:37 - Bien sûr.
01:19:39 - Mais attendez, votre livre,
01:19:41 il marche bien, votre livre,
01:19:43 "La folie des chats" de M. Claude Beata,
01:19:45 et c'est Boris Cyrulnik.
01:19:47 - C'est un livre qui marche bien
01:19:49 parce qu'il montre qu'on vit bien avec les chats
01:19:51 quand on les respecte et qu'on peut vivre en armée.
01:19:53 - On le dit.
01:19:55 - La folie des chats.
01:19:57 Et puis moi, j'aime beaucoup ce petit chat.
01:19:59 Le petit chat est mort.
01:20:01 Dommage, mais quoi, nous sommes tous mortels.
01:20:03 Audrey Bertheau.
01:20:05 - Un cortège de mariage dégénère
01:20:07 à Épinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis.
01:20:09 Le maire de la ville a refusé de le célébrer,
01:20:11 justifiant sa décision par les multiples désordres
01:20:13 provoqués par le cortège.
01:20:15 Il y a eu des rodéos urbains,
01:20:17 des tirs de pétards,
01:20:19 et également l'agression d'un automobiliste
01:20:21 qui a été roué de coups
01:20:23 et transporté à l'hôpital.
01:20:25 La délinquance en France,
01:20:27 la quasi-totalité des crimes et délits
01:20:29 ont augmenté en 2022,
01:20:31 notamment les violences intrafamiliales et sexuelles.
01:20:33 Ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:20:35 Les coups et blessures volontaires
01:20:37 et les escroqueries ont également augmenté.
01:20:39 Oui.
01:20:41 - C'est un livre qui marche bien.
01:20:43 - Oui.
01:20:45 - Je reçois un message,
01:20:47 mais honnêtement, je ne connaissais pas votre...
01:20:49 - Lamnitz.
01:20:51 - Vous l'avez mal prononcé.
01:20:53 - Lamnitz.
01:20:55 - Qui est contemporaine Voltaire.
01:20:57 - Oui, c'est Lamnitz.
01:20:59 - J'ai toujours dit "Lamnitz".
01:21:01 Pardonnez-moi.
01:21:03 - C'est Lamnitz.
01:21:05 - C'est pour ça que tout à l'heure,
01:21:07 je vous ai taquiné.
01:21:09 - L-E-I-B.
01:21:11 - C'est L-I-B-N-I-T-Z.
01:21:13 - Oui, mais il a dit Lamnitz.
01:21:15 - L-I-B-N-I-T-Z.
01:21:17 - Voilà.
01:21:19 - Non, mais vous l'avez très mal voulu dire.
01:21:21 Vous ne l'avez même pas lu.
01:21:23 Là, vous m'avez...
01:21:25 - Vous voulez que je vous parle des nouveaux essais
01:21:27 sur l'entendement humain ?
01:21:29 - L-I-B-N-I-T-Z.
01:21:31 - C'est quoi ce bordel ?
01:21:33 - C'est un homme qui met des lunettes sur le nez
01:21:35 pour qu'on puisse mettre des lunettes.
01:21:37 - Exactement. Vous avez parfaitement raison.
01:21:39 - Est-ce que Mickaël Decaze est avec nous
01:21:41 en direct de Nantes ?
01:21:43 Mickaël Chaillou, pardonnez-moi.
01:21:45 C'est Jean-Michel Decaze et Mickaël Chaillou, pardonnez-moi.
01:21:47 Est-ce que, Mickaël, vous êtes où ?
01:21:49 - Alors, on est devant
01:21:53 le château des ducs de Bretagne,
01:21:55 ici à Nantes, sur cette place qui s'appelle
01:21:57 le "Miroir d'eau" Pascal.
01:21:59 L'enjeu, évidemment...
01:22:01 Alors, tout le monde est en train de se mettre en place.
01:22:03 Vous voyez derrière nous,
01:22:05 les différentes sonorisations de chaque syndicat
01:22:07 sont en train de se mettre en place.
01:22:09 Les gens arrivent. L'enjeu, évidemment,
01:22:11 c'est d'essayer, en tout cas, c'est ce que nous ont dit
01:22:13 les syndicats depuis ce matin, c'est d'essayer
01:22:15 de rassembler davantage que
01:22:17 lors de la première manifestation du 19 janvier,
01:22:19 où ils étaient, selon les syndicats,
01:22:21 45 000 ici-même
01:22:23 à Nantes,
01:22:25 25 000 selon le décompte
01:22:27 de la police. Donc, on va voir
01:22:29 tout à l'heure ce que ça va donner. Les gens sont en train
01:22:31 de se mettre en place pour un défilé
01:22:33 dans la ville qui va partir
01:22:35 vraisemblablement plutôt vers
01:22:37 11h, 11h30, puisque le rendez-vous ici
01:22:39 est à 10h30. Il y a des prises
01:22:41 de parole. Et puis, le défilé
01:22:43 devrait se terminer
01:22:45 du côté des Machines de l'île.
01:22:47 Vous savez, là où il y a ces téléphants
01:22:49 très connus, symboliques maintenant,
01:22:51 de la ville de Nantes. - Michael, est-ce que vous pourriez
01:22:53 aller à l'église Saint-Similien
01:22:55 à Nantes, qui doit être à vol d'oiseau
01:22:57 à 1 km ? Et vous savez pourquoi vous pourriez
01:22:59 y aller aujourd'hui, Michael ? Parce qu'il y a
01:23:01 64 ans de cela.
01:23:03 - Le 31 janvier 1959,
01:23:05 en l'église de Saint-Similien,
01:23:07 eh bien, mes parents se mariaient.
01:23:09 [Rires]
01:23:11 Donc, 64 ans
01:23:13 de mariage ! On peut leur faire
01:23:15 un petit coucou ? Vous vous rendez compte ?
01:23:17 64 ans de mariage.
01:23:19 Merci, Michael. Merci beaucoup.
01:23:21 Amaury Bucot
01:23:23 était avec nous hier.
01:23:25 Sur ces jeunes
01:23:27 qui ont agressé le barbier, je lui avais
01:23:29 demandé de me tenir au courant
01:23:31 s'il avait une information. Le majeur passe
01:23:33 en comparution immédiate cet après-midi.
01:23:35 Donc, les deux autres, je ne sais pas
01:23:37 ce qu'il en est.
01:23:39 Qui étaient mineurs,
01:23:41 mais le majeur passe en comparution.
01:23:43 Vous savez, c'est ces gens qui ont agressé un barbier.
01:23:45 On en a parlé hier.
01:23:47 Marine Lançon est de retour.
01:23:49 Elle a eu très, très peur.
01:23:51 Après quatre heures de vol,
01:23:53 elle m'a raconté
01:23:55 les hôtesses se sont assises
01:23:57 dans l'avion. Et quand les hôtesses...
01:23:59 Donc, elle a repris un Xanax.
01:24:01 Du coup, elle n'a pas vu la fin du vol.
01:24:03 Mais tout s'est bien passé. Elle est avec nous.
01:24:05 Audrey Missirach a été à la réalisation.
01:24:07 Adam était au son.
01:24:09 Ludovic Lieber était à la vision.
01:24:11 Marine Lançon, donc, de retour.
01:24:13 Justine Cerquera était là.
01:24:15 Monsieur Morandini, dans une seconde.
01:24:17 Claude Beata, la folie des chats.
01:24:19 Leibniz...
01:24:21 A lire.
01:24:23 - A lire, si vous voulez quelque chose. - Oui, non, mais j'ai fini.
01:24:25 - Non, c'est fini. - Lisez
01:24:27 "Nouveaux essais sur l'entendement humain"
01:24:29 qui se controverse avec l'autre. - Leibniz.
01:24:31 Bien évidemment que chacun aura reconnu.
01:24:33 Bien évidemment, ce célèbre philosophe
01:24:35 contemporain de Voldemort. Mais tout le monde connaît
01:24:37 Leibniz. Il disait "le nez, c'est fait pour les lunettes".
01:24:39 Donc, c'est dire. Il a dit des choses intéressantes.
01:24:41 Bon, vraiment.
01:24:43 C'était...
01:24:45 On est content de l'avoir, lui.
01:24:47 Comment ? - Quelle émission !
01:24:49 - A demain ! A ce soir ! A ce soir ! A ce soir !
01:24:51 - Je suis drôle, je suis drôle.
01:24:53 *Rires*