Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver en ce début de semaine.
00:00:04 Soir Info vous accompagne de 22h à minuit pour traiter, discuter, débattre des grands thèmes d'actualité.
00:00:10 Au sommaire notamment ce soir, entre 1 et 1,5 millions de personnes sont attendues dans la rue demain
00:00:15 pour le deuxième round de la contestation contre la réforme des retraites.
00:00:19 Perturbations, contestation dans la rue, pourrait-on passer dans une autre dimension
00:00:23 en termes de pression sur le gouvernement dès demain ?
00:00:25 Élément de réponse ce soir.
00:00:27 Les députés, dès ce matin d'ailleurs, ont entamé les discussions en commission des affaires sociales
00:00:31 de ce très contesté projet de réforme, de ce côté l'exécutif d'Ursilton.
00:00:35 La Première Ministre affirme que le décalage à 64 ans de l'âge de départ n'est plus négociable.
00:00:40 Cela va-t-il galvaniser les manifestants ? Est-il judicieux de braquer l'opinion ?
00:00:44 Déjà massivement convaincus que le projet de réforme est injuste, discussion à suivre.
00:00:48 Et puis on parlera également ce soir de ce sujet absolument bouleversant
00:00:52 qui interpelle tous les parents d'élèves.
00:00:54 Le témoignage de la maman du jeune Lucas, 13 ans, qui s'est suicidé le 13 janvier dernier dans les Vosges
00:00:59 après avoir été harcelé en raison de son homosexualité.
00:01:02 Quatre adolescents de 13 ans vont être jugés.
00:01:05 On verra comment on peut prévenir de tels drames.
00:01:08 Voilà pour l'essentiel du programme ce soir, développé autour de Valérie Lecable.
00:01:12 Bonsoir chère Valérie.
00:01:13 Bonsoir Julien.
00:01:14 Journaliste, présidente de HK Stratégie. Merci d'entamer la semaine avec nous.
00:01:17 Merci à Alexandre Devecchio d'avoir récupéré son ronde serviette autour de la table.
00:01:21 Acteur en chef au Figaro.
00:01:23 Beau choix de cravate ce soir. Pour une fois c'est important de le souligner.
00:01:26 Carréma Brick, je vous taquine. Vous le savez.
00:01:30 Carréma Brick est parmi nous.
00:01:31 Bonsoir chère Carréma de la rédaction de CNews, Yoann Usaï du service politique.
00:01:34 Bonsoir chère Yoann.
00:01:35 Et bonsoir monsieur Ferjozan Sébastien, directeur de la publication Atlantico.
00:01:39 Les présentations sont faites. Merci. Hommage à vous.
00:01:44 Qu'est-ce qu'il me reste à faire ? Oui, 22h01.
00:01:47 L'émission.
00:01:48 Et puis surtout, salut à Isabelle Piboulot qui est avec nous pour l'essentiel de l'actualité.
00:01:51 Bonsoir Isabelle.
00:01:52 Bonsoir Julien. Bonsoir à tous.
00:01:54 À la une de l'actualité, Emmanuel Macron persiste.
00:01:57 La réforme des retraites est indispensable.
00:02:00 Une déclaration à la veille de la deuxième journée de manifestation intersyndicale.
00:02:04 En conférence de presse à la Haye, le chef de l'État a assuré soutenir les propos d'Elisabeth Borne.
00:02:09 La Première ministre avait déclaré hier que le report de l'âge de départ n'était plus négociable.
00:02:15 On écoute le président de la République.
00:02:17 Je pense qu'il ne faut jamais oublier de dire que cette réforme est indispensable quand on se compare en Europe
00:02:23 et quand on regarde la nécessité que nous avons collectivement de préserver et sauver notre système de retraite par répartition.
00:02:30 Et vous comprendrez bien que ce n'est pas depuis les Pays-Bas que je vais vous donner un commentaire sur ce que la Première ministre dit.
00:02:35 Quand elle dit quelque chose, elle le dit avec des bonnes raisons et je la soutiens.
00:02:38 Attaque au Couteau à Bruxelles.
00:02:41 Trois blessés sont à déplorer, dont un grave.
00:02:44 La progression est survenue vers 18h dans la station du métro Schumann du quartier des institutions européennes.
00:02:50 L'assaillant a été interpellé rapidement par la police belge.
00:02:53 Les motivations de ce dernier ne sont pas encore connues.
00:02:57 Dans les Vosges à Epinal, quatre adolescents seront jugés au printemps après le suicide de Lucas, 13 ans.
00:03:04 Le collégien, harcelé par des camarades, s'est donné la mort en janvier dernier.
00:03:08 Sa mère s'est exprimée en conférence de presse.
00:03:10 Selon elle, des mesures disciplinaires auraient dû être prises plus tôt par l'établissement scolaire.
00:03:16 Si je l'ai déclaré une fois et que je l'ai redéclaré après, c'est qu'il fallait peut-être réagir quand même.
00:03:23 Ils auraient pu faire plus.
00:03:25 Ils auraient pu faire plus.
00:03:30 Ils auraient dû faire plus ?
00:03:31 Oui.
00:03:32 Oui.
00:03:34 Ah oui, clairement.
00:03:35 Ah oui.
00:03:36 Il y a des choses qui n'ont pas été faites.
00:03:38 Du coup, ils auraient dû faire plus.
00:03:40 Enfin, c'est mon sens, tiens moi.
00:03:43 A noter qu'une marche blanche en hommage à Lucas se tiendra dimanche à Épinal.
00:03:49 Et puis dans l'actualité internationale au nord-ouest du Pakistan,
00:03:52 un attentat présumé est survenu dans une mosquée du quartier général de la police de Peshawar.
00:03:57 Au moins 61 morts et près de 150 blessés sont à déplorer.
00:04:02 Il s'agit pour l'essentiel de policiers.
00:04:04 L'explosion s'est produite ce matin à l'heure de la prière.
00:04:07 Le gouvernement a placé l'ensemble du pays sous haute alerte.
00:04:11 Eh bien, nous sommes de retour.
00:04:16 Merci pour l'essentiel, Isabelle Piboulot.
00:04:18 On marque une très courte pause et on entre dans notre premier thème
00:04:21 avec cette réforme des retraites et cette nouvelle journée de mobilisation.
00:04:26 Dès demain, tout de suite.
00:04:27 Nous sommes de retour sur le plateau de soirée.
00:04:33 Info, Karim Abrik, Valérie Lecable, Yoann Huysa, Alexandre Devecchio, Jean-Sébastien Ferjou,
00:04:37 autour de la table pour parler de cette réforme des retraites.
00:04:40 D'abord, ce lundi marquait, avant de parler de la mobilisation,
00:04:43 évidemment, dans quelques minutes.
00:04:45 Parlons du début du travail qui est colossal pour le Parlement
00:04:49 avec l'examen en commission à l'Assemblée nationale
00:04:51 de cette très critiquée réforme des retraites.
00:04:53 Un peu plus de 5000 amendements examinés en trois jours
00:04:56 pour les 70 députés présents dans cette commission.
00:04:59 L'opposition va essayer de négocier sur certains points, une chose est sûre.
00:05:03 Les discussions entre les membres de la NUPES, notamment,
00:05:06 et la majorité s'annoncent animées.
00:05:08 C'est un euphémisme, d'autant qu'Elisabeth Borne est inflexible
00:05:11 sur le fameux report de l'âge à 64 ans.
00:05:13 Ce n'est plus négociable, a-t-elle rappelé ?
00:05:15 Lisez avec moi la dernière citation de la Première ministre,
00:05:18 c'était chez nos amis de France Info.
00:05:19 Ce n'est plus négociable, la retraite à 64 ans,
00:05:21 c'est le compromis que nous avons proposé.
00:05:23 C'est nécessaire pour assurer l'équilibre du système.
00:05:26 Le Président de la République abonde en déplacement à la haie.
00:05:29 Aux Pays-Bas, aujourd'hui, il envoie un soutien à sa Première ministre
00:05:32 et rappelle que, pour lui, cette réforme est indispensable.
00:05:37 Je pense qu'il ne faut jamais oublier que cette réforme est indispensable
00:05:41 quand on se compare en Europe et quand on regarde la nécessité
00:05:44 que nous avons collectivement de préserver et sauver
00:05:47 notre système de retraite par répartition.
00:05:49 Vous comprendrez bien que ce n'est pas depuis les Pays-Bas
00:05:51 que je vais vous donner un commentaire sur ce que la Première ministre dit.
00:05:54 Quand elle dit quelque chose, elle le dit avec des bonnes raisons
00:05:56 et je la soutiens.
00:05:57 On élude d'abord l'image entre le Président Macron
00:06:02 et le Premier ministre néerlandais ?
00:06:04 Oui, Marc Rousseau, mais vous savez qu'il lui répond.
00:06:06 Je pense qu'Emmanuel Macron fait quand même très attention à son image
00:06:10 et à l'image qu'il renvoie à travers les médias.
00:06:12 Non ?
00:06:14 Oui, c'est sans doute une erreur de communication.
00:06:16 C'est anecdotique ?
00:06:17 Une erreur de podium.
00:06:18 Une erreur de podium.
00:06:19 Un petit erreur de podium.
00:06:20 Bon, parenthèse refermée.
00:06:22 Il lui répond, mine de rien.
00:06:24 Ce n'était pas un message qui s'adresse, enfin, il s'adresse de facto au Français.
00:06:27 Mais dans la journée, le Premier ministre néerlandais avait dit,
00:06:30 puisque la raison du déplacement d'Emmanuel Macron à la haie,
00:06:32 c'était de demander, d'essayer d'obtenir le soutien
00:06:35 des Pays-Bas pour élaborer une loi contre la loi,
00:06:40 enfin, réponse à la loi américaine de subvention aux industries
00:06:44 pour la transition énergétique.
00:06:46 Et les Néerlandais n'en veulent à aucun prix.
00:06:48 Et ce qu'a dit le Premier ministre néerlandais, c'est,
00:06:50 commencez déjà par faire une réforme des retraites
00:06:52 et vous dégagerez les marges budgétaires,
00:06:54 vous n'aurez pas besoin d'autre chose pour soutenir votre industrie.
00:06:56 Non, mais il ne faut pas le sous-estimer.
00:06:57 Non, non, j'entends.
00:06:58 Dans la réalité, la réforme des retraites, elle est aussi largement conçue
00:07:01 comme un signal envoyé et à nos partenaires,
00:07:03 ou en tout cas à certains de nos partenaires.
00:07:04 Mais on commence à le comprendre depuis quelques semaines
00:07:06 qu'elle est également conditionnée par les exigences européennes.
00:07:10 Les députés, Johan, juste pour qu'on pose un petit peu le cadre,
00:07:14 les députés ont donc jusqu'à mercredi 20h pour se prononcer
00:07:16 sur des milliers d'amendements déposés, dont la très grande majorité,
00:07:20 on le sait, par la NUPES.
00:07:22 C'est un marathon qui commence, tout simplement.
00:07:24 Oui, alors ce qui se passe en commission, en réalité,
00:07:26 n'a pas beaucoup d'importance dans le sens où le texte qui arrivera...
00:07:28 Ça donne le ton d'une certaine manière.
00:07:30 Oui, mais le texte qui arrivera de toute façon lundi prochain
00:07:33 dans l'hémicycle est un texte qui ne tiendra pas compte
00:07:35 de ce qui s'est passé en commission.
00:07:36 C'est un peu compliqué, mais en gros, là, c'est vraiment un tour de chauffe.
00:07:40 Et ce qui est voté ou non en commission n'a pas d'influence
00:07:42 sur le débat qui va commencer dans sept jours maintenant.
00:07:45 Mais effectivement, ça va aller très vite parce que le débat
00:07:49 doit être dans un temps limité, 50 jours en tout.
00:07:52 Là, on l'a dit, 20 jours à l'Assemblée nationale.
00:07:55 On verra bien si tous les amendements ont le temps ou non d'être examinés.
00:07:59 Et puis, on verra bien surtout si l'Assemblée nationale
00:08:02 a, au bout de ces 20 jours, le temps ou non de voter.
00:08:05 Parce qu'on n'est pas certain qu'il y ait un vote à l'issue de ces 20 jours.
00:08:09 Ça, c'est quand même une interrogation importante.
00:08:11 Quoi d'autre qu'un vote ?
00:08:12 Si ça n'est pas un vote, compte tenu du fait que ce soit un texte budgétaire
00:08:15 et compte tenu de l'article 47.1, aléna 1 de la Constitution,
00:08:20 si les députés ne vont pas au bout de l'examen du texte au bout de 20 jours,
00:08:23 il est de fait considéré en quelque sorte comme adopté
00:08:25 et il va directement au Sénat.
00:08:27 Donc on n'est pas certain qu'il y ait un premier vote à l'issue de ces 20 jours.
00:08:30 C'est un vote particulier.
00:08:31 Les derniers éléments du week-end et du jour,
00:08:34 c'est donc la Première ministre qui sarc-boote complètement Alexandre de Véquilleau
00:08:38 et annonce que les 64 ans ne sont plus négociables.
00:08:40 À quoi ça sert de braquer à ce point-là les Français massivement convaincus,
00:08:44 d'ores et déjà, que la réforme est injuste ?
00:08:47 Est-ce qu'il n'y a pas encore un mauvais calcul en termes de communication
00:08:50 de la part du gouvernement et de la Première ministre ?
00:08:52 D'une part, ça ne sert pas à grand-chose, effectivement.
00:08:54 D'autre part, je pense que c'est un mauvais calcul,
00:08:57 pas seulement de communication, mais un mauvais calcul politique.
00:09:00 Sur un sujet beaucoup plus dramatique,
00:09:02 on se souvient de Barack Obama qui fixait les lignes rouges,
00:09:05 vous savez, sur la question de la Syrie,
00:09:08 si Bachar al-Assad utilisait des armes chimiques, il envahirait.
00:09:13 Bachar al-Assad a utilisé des armes chimiques et Barack Obama s'est ridiculisé.
00:09:18 Donc là, on est sur un sujet moins dramatique.
00:09:21 Mais en fait, le gouvernement s'enlève un élément de négociation
00:09:25 parce qu'admettons que ça tourne mal,
00:09:28 qu'il ne puisse pas faire passer cette loi,
00:09:31 l'âge après tout pouvait être un élément de négociation.
00:09:35 Là, si ça le devient, ça passera encore plus pour un échec du gouvernement.
00:09:40 Donc je pense qu'il ne faut jamais fixer de lignes rouges en politique,
00:09:43 ça ne sert à rien parce qu'on risque d'être démenti par les faits.
00:09:46 Avantage pour l'instant aux oppositions qui ont l'opinion de leur côté.
00:09:50 Regardez ce sondage qui vient le confirmer,
00:09:53 toujours plus de quasiment 70%, 68% des Français sondés disent non
00:09:58 à cette réforme des retraites, 32% pour.
00:10:01 Il y a un autre élément de ce sondage qui est intéressant,
00:10:05 c'est la réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron
00:10:08 et le gouvernement sera voté et appliqué, disent les Français,
00:10:11 à 67%, à 33% retiré face au mouvement social à l'avenir.
00:10:15 Donc il y a un paradoxe qui est assez amusant,
00:10:18 j'allais dire, je ne sais pas si c'est le bon mot,
00:10:20 mais en tout cas les Français ont donné leur avis contre cette réforme
00:10:24 et pourtant ils sont persuadés qu'elle va passer.
00:10:26 Il y a une forme de résignation latente qui est assez étonnante à analyser.
00:10:30 C'est la situation qu'on connaît depuis le premier jour,
00:10:33 depuis même avant cette réforme des retraites.
00:10:35 Elle n'a rien à faire.
00:10:36 Elle est de moins en moins comprise, mais dès le début,
00:10:39 l'opinion publique a eu le sentiment que cette réforme allait passer.
00:10:42 Et pourquoi Elisabeth Borne défend Mordicus les 64 ans ?
00:10:45 Parce qu'elle sait très bien que c'est le dur sur lequel
00:10:50 elle, en tant que Premier ministre, en tout cas, ne pourra pas reculer.
00:10:53 C'est la mission que lui a confiée Emmanuel Macron,
00:10:55 de faire passer l'âge légal à 64 ans.
00:10:57 Donc très évidemment, si elle n'y arrivait pas,
00:11:00 elle sauterait tout simplement,
00:11:03 parce que cette réforme ne serait plus la même réforme des retraites,
00:11:06 ça ne serait plus le même gouvernement,
00:11:07 ça ne serait plus la même Première ministre.
00:11:09 Et c'est d'ailleurs pour ça peut-être qu'on entend quelques rumeurs,
00:11:11 d'ores et déjà, de changements de gouvernement de Premier ministre.
00:11:14 Mais je voulais revenir deux secondes sur l'image qu'on a vue d'Emmanuel Macron avant,
00:11:19 parce qu'en dehors de la différence de taille qui était assez frappante,
00:11:22 on voit un président de la République française qui vit,
00:11:25 moi je pense qu'il vit son pire moment de sa vie, c'est un cauchemar.
00:11:28 Souvenez-vous, il y a six ans, il est arrivé, il était tout jeune,
00:11:31 il a dit "je vais tout changer, je vais changer toutes les lignes,
00:11:34 tout va exploser avec moi, vous allez voir ce que vous allez voir".
00:11:37 On est revenu dans le plus pire de l'ancien monde,
00:11:41 avec toute la caricature qui existe.
00:11:43 C'est-à-dire le président français qui est à l'étranger en train de rassurer les Européens,
00:11:47 comme ça a été dit très bien par Jean-Sébastien,
00:11:50 l'opinion publique qui est dans la rue contre lui,
00:11:52 le Premier ministre qui essaie de tenir la digue,
00:11:55 et dont on ne sait pas si elle va tenir ou pas.
00:11:57 Et lui, ça va être quoi cette réforme ?
00:11:59 La plus classique des classiques des réformes.
00:12:02 Donc en fait, moi je pense que dans son esprit,
00:12:05 je ne sais pas, c'est compliqué de se mettre dans la tête des autres,
00:12:08 mais il n'y a absolument aucune des cases dont il rêvait,
00:12:11 qui sont cochées en ce moment.
00:12:13 Et je pense que ce n'est pas facile.
00:12:15 Un autre élément que vous avez omis, c'est par-dessus le marché,
00:12:17 des oppositions plus remontées que jamais, à l'image de la gauche.
00:12:21 Écoutez, Martine Panot et François Ruffin en commission aujourd'hui.
00:12:24 Et on poursuit. Écoutez, Valérie.
00:12:26 Plus vous parlez, plus le nombre de Français qui sont contre cette réforme augmente.
00:12:32 Plus vous parlez, plus les gens comprennent que ce sont effectivement les femmes qui vont être pénalisées.
00:12:37 C'est d'ailleurs le ministre Riester qui le dit.
00:12:39 Plus vous faites de la pédagogie, deux semaines de pédagogie du gouvernement,
00:12:43 c'est plus 13 points de Français et de Françaises qui sont contre cette réforme.
00:12:47 Vous êtes au service aujourd'hui avec ce projet,
00:12:49 très clairement des fonds de pension, plutôt que des salariés français.
00:12:52 Contre tous les syndicats de France, contre 7 Français sur 10,
00:12:55 contre 8 salariés sur 10, même contre des patrons.
00:12:58 Vous vous radicalisez. Vous vous radicalisez.
00:13:02 Vous êtes aujourd'hui dans un extrémisme pour imposer cette réforme
00:13:06 contre un corps social qui n'en veut pas, que vous brutalisez.
00:13:10 Les 64 ans, Jean-Sébastien, ont totalement braqué les opposants.
00:13:13 Et le gouvernement a d'ores et déjà perdu la bataille du récit sur cette réforme.
00:13:16 Et ils en ont bien conscience, ce que dit Mathilde Panot.
00:13:19 Plus vous parlez, plus les Français sont contre.
00:13:21 On pense qu'on veut de Mathilde Panot, mais elle a tout sauvetor.
00:13:24 Non, mais effectivement, je pense que le gouvernement a acté qu'il avait perdu la bataille de l'opinion.
00:13:28 Et d'une certaine manière, ça ne servait pas à grand-chose d'essayer de le rattraper.
00:13:31 Parce que ce ne sont pas des petites concessions qui feront une grande différence.
00:13:34 Les 64 ans, ce n'est pas uniquement...
00:13:36 Enfin, j'entends ce que disait Valéry, et ça fait partie de l'équation.
00:13:39 Mais c'est aussi tout simplement, si vous renoncez à ça,
00:13:41 c'est une réforme qui n'a plus aucun intérêt d'un point de vue budgétaire.
00:13:44 Parce que c'est une réforme qui est très peu ambitieuse.
00:13:46 Donc, pour économiser 13 milliards, si vous enlevez la mesure d'âge,
00:13:50 de facto, je pense que vous devez perdre au moins la moitié.
00:13:52 Puisque l'autre volet est très important,
00:13:54 et celui de l'allongement de la durée ou l'accélération du calendrier d'allongement de cotisations.
00:13:59 Donc, en réalité, ils n'ont aucune marge de manœuvre.
00:14:02 Parce que pour que cette réforme ait un intérêt à minima, si elle bloque le pays,
00:14:05 il faut quand même que ça permette de justifier, que ça fasse un peu d'économie.
00:14:08 Maintenant, pour revenir sur ce que disait Mathilde Panot,
00:14:11 et sur les deux sondages que vous montriez tout à l'heure,
00:14:13 elle ne devrait pas se réjouir trop vite.
00:14:15 Parce que les deux sondages, qu'est-ce qu'ils montrent ?
00:14:16 Ils montrent effectivement que les Français sont contre cette réforme,
00:14:19 mais ils montrent aussi qu'ils ont adopté, ou accepté l'idée qu'elle allait être votée.
00:14:23 Et pourquoi l'ont-ils acceptée ?
00:14:25 Parce qu'ils ne veulent pas bloquer le pays.
00:14:27 - C'est totalement pas le même sujet.
00:14:28 Franchement, moi j'ai du mal à le comprendre.
00:14:29 - A lire ce sondage.
00:14:31 - Pourquoi pas la résignation ?
00:14:33 - Mais ça n'est pas que de la résignation.
00:14:36 C'est-à-dire que le récit alternatif ne convainc pas non plus les Français.
00:14:40 Tous les discours sur les milliardaires qui seraient responsables,
00:14:43 tous les malheurs du monde, etc.
00:14:45 Tous les récits des oppositions qui ne proposent rien par rapport au défi du vieillissement.
00:14:49 Parce que la réalité, c'est que le défi du vieillissement, il est majeur.
00:14:52 Il n'y a pas que l'équilibre des retraites.
00:14:53 Il y a financer la dépendance, financer les surcoûts sur le système de santé.
00:14:56 Bref, il y a tout ça.
00:14:57 Ils n'ont rien à dire là-dessus.
00:14:59 Et donc, je pense que ce que les Français montrent dans ce décalage dans les sondages,
00:15:02 c'est que oui, ils sont contre cette réforme parce qu'elle n'a pas vraiment de sens.
00:15:06 Elle est très budgétaire.
00:15:07 Elle ne s'inscrit pas dans une réflexion sur l'avenir.
00:15:09 Mais par ailleurs, aucun des discours de l'opposition ne l'écoute pas.
00:15:12 - Dernier mot avant la pub.
00:15:13 - Je pense qu'ils sont aussi contre cette réforme des Français
00:15:16 parce qu'ils ne veulent pas non plus travailler effectivement plus longtemps.
00:15:20 Mais le 67 %, c'est aussi peut-être une sorte d'intuition
00:15:23 qui se dit que peut-être la France est quand même en décalage
00:15:25 par rapport à plusieurs pays à travers le monde.
00:15:28 Et ils se disent oui, il y a quand même besoin peut-être d'une réforme.
00:15:30 On n'en a pas envie. On n'a pas envie de travailler plus longtemps.
00:15:32 Mais peut-être qu'il y a quelque chose qui est nécessaire à changer.
00:15:35 Donc, je trouve quand même que ce chiffre est important.
00:15:37 - Oui, ça fait un peu le petit ange et le petit diable sur les épaules.
00:15:40 - Oui, et en même temps, pour le gouvernement.
00:15:43 - La passion a raison.
00:15:44 - Moi, je ne suis pas opposé au point. Ils veulent bloquer.
00:15:46 - Je pense aussi pour le gouvernement, il y a une chose quand même.
00:15:49 On parle de la bataille de l'opinion pour l'instant, oui.
00:15:51 Mais le bras de fer vient de commencer aussi.
00:15:54 C'est maintenant que ça va se jouer.
00:15:55 Ça va être au cours des prochaines semaines.
00:15:57 Et si le gouvernement pliait maintenant, abandonnait maintenant,
00:16:00 il perd tout automatiquement.
00:16:02 Alors que s'il continue, s'il reste droit dans ses bottes,
00:16:05 s'il dit non, on va jusqu'au bout, advienne que pourra,
00:16:08 il a quand même une chance de gagner.
00:16:10 - Qui va plier, qui sera responsable d'un éventuel pays bloqué.
00:16:14 Alexandre Devore, prenez juste après la pause.
00:16:16 Mais on va s'arrêter un instant.
00:16:19 On va rester sur ce contexte politique particulièrement crispé,
00:16:22 encore 5-6 minutes.
00:16:23 Et puis, on vous donnera toutes les infos sur la mobilisation
00:16:26 et les différentes grèves prévues demain.
00:16:28 A tout de suite.
00:16:29 22h29, retour sur le plateau de Soir Info,
00:16:35 juste après le rappel de l'actualité.
00:16:37 Elisabeth.
00:16:38 - Un conseil présidentiel de la politique nucléaire
00:16:44 se tiendra vendredi, réuni par Emmanuel Macron.
00:16:47 Il doit aider à fixer sa feuille de route
00:16:49 pour accélérer la relance de la filière.
00:16:51 Il sera question d'approvisionnement en combustible,
00:16:54 de traitement des déchets.
00:16:56 Il s'agira aussi d'établir un calendrier
00:16:58 pour la construction de 6 nouveaux réacteurs.
00:17:01 Dans l'actualité internationale,
00:17:03 Anthony Blinken appelle Israéliens et Palestiniens au calme
00:17:06 et à la désescalade, après la flambée de violence
00:17:09 de ces derniers jours.
00:17:11 A Tel Aviv, le secrétaire d'Etat américain s'est exprimé
00:17:14 aux côtés de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien,
00:17:17 qui effectuera une visite officielle en France le 2 février,
00:17:20 où il rencontrera Emmanuel Macron.
00:17:23 Jair Bolsonaro envisage de rester aux Etats-Unis.
00:17:26 Selon son avocat, l'ex-président brésilien d'extrême droite
00:17:29 a demandé un visa de 6 mois.
00:17:31 Il avait quitté le Brésil pour la Floride
00:17:34 deux jours avant l'investiture de Lula le 1er janvier dernier.
00:17:37 - Et on poursuit les discussions autour de ce projet
00:17:42 de réforme des retraites, cette journée de mobilisation,
00:17:45 demain et avant d'évoquer cette mobilisation
00:17:48 et les grèves prévues.
00:17:50 Cette question, quelle est la stratégie du gouvernement
00:17:53 ces derniers jours, ces dernières semaines,
00:17:55 pour tenter d'imprimer dans l'opinion,
00:17:58 quand on voit que ces dernières heures, la Première ministre
00:18:01 dit que les 64 ans ne sont pas négociables,
00:18:03 et quand on entend également Gérald Darmanin,
00:18:06 qui fait de la Nuppes l'adversaire politique numéro 1
00:18:09 du gouvernement en évoquant une stratégie de bordélisation,
00:18:12 on se demande où veut en venir l'exécutif.
00:18:14 Écoutez Gérald Darmanin.
00:18:16 - Je crois qu'il y a aujourd'hui, mais tout le monde le constate,
00:18:20 chez la Nuppes et singulièrement à la France Insoumise,
00:18:24 des gens qui n'aiment pas le travail, qui n'aiment pas la valeur travail,
00:18:27 qui veulent une société sans effort, sans travail,
00:18:29 et qui mentent finalement aux Français
00:18:31 parce qu'ils disent qu'on pourrait très bien vivre sans travailler.
00:18:34 Cette irrespectueuse envers les classes populaires,
00:18:36 et effectivement, je crois que la stratégie de M. Mélenchon,
00:18:39 c'est de bordéliser le pays, et il faut évidemment tout faire
00:18:42 pour éviter que cela ne soit au rendez-vous.
00:18:44 C'est ce que font les policiers et les gendarmes dans ces manifestations.
00:18:47 Je les en remercie une nouvelle fois,
00:18:49 et c'est ce que va faire l'Assemblée Nationale très bientôt.
00:18:51 On sera tous, je crois, attentifs à ce grand moment de démocratie
00:18:55 à l'Assemblée et au Sénat.
00:18:57 - Yohann Yonuzai, quelle est la stratégie du gouvernement ?
00:18:59 De provoquer, de mettre de l'huile sur le feu
00:19:01 dans un contexte qui est déjà particulièrement crispé ?
00:19:04 - Non, je ne crois pas du tout.
00:19:06 Je crois qu'en l'occurrence, Gérald Damanin, sur ce point-là,
00:19:08 a en grande partie raison quand il dit que la NUPES veut bordéliser le pays.
00:19:11 Oui, pardon, la NUPES veut bordéliser le pays.
00:19:13 Je crois qu'il a raison de dire cela.
00:19:15 - Mais dites à la NUPES qu'elle veut bordéliser le pays,
00:19:17 et vous allez voir qu'elle va vraiment bordéliser le pays.
00:19:19 - Oui, mais excusez-moi de vous dire que quand vous avez des députés de la NUPES...
00:19:21 - C'est contre-productif, j'ai l'impression.
00:19:23 - Pas du tout. Excusez-moi de vous dire que quand vous avez des députés de la NUPES
00:19:25 et que si on vous coupe le courant, ça ne sera pas très grave.
00:19:29 Oui, si on vous coupe le courant, effectivement,
00:19:31 on soutiendra les coupures de courant.
00:19:33 La bordélisation du pays, concernant une partie de la NUPES,
00:19:37 ça ne date pas de la réforme des retraites.
00:19:40 Tandis qu'on va transformer l'Assemblée nationale en ZAD,
00:19:44 effectivement, ça participe d'une bordélisation de la vie politique du pays.
00:19:49 Quand Gérald Damanin dit, pardon je termine,
00:19:51 que une partie de la NUPES n'aime pas le travail,
00:19:54 quand Sandrine Rousseau dit qu'on a un droit à la paresse,
00:19:57 quand certains disent la retraite à 50 ans pour les métiers les plus difficiles,
00:20:01 pardon, ça fosse un peu le débat politique, me semble-t-il.
00:20:03 Après, que voulez-vous que dise le gouvernement ?
00:20:05 Effectivement, il y a une fermeté qui est affichée.
00:20:08 Si Elisabeth Borne dit "64 ans, c'est non négociable",
00:20:11 mais si elle dit autre chose, il n'y a plus de réforme, c'est terminé.
00:20:13 Donc, évidemment, elle ne peut pas dire autre chose.
00:20:15 Imaginez qu'elle commence à dire, à la veille du deuxième jour de la mobilisation,
00:20:19 "Bon, écoutez, les 64 ans, c'est négociable",
00:20:21 mais c'est fini, il n'y a plus de réforme.
00:20:23 Que voulez-vous qu'elle dise ?
00:20:25 C'est toujours pareil.
00:20:27 Et c'est comme pour cette réforme du Ménage Global,
00:20:30 il y a une question de timing.
00:20:32 Mais c'est un bras de fer, Julien.
00:20:34 Vous êtes à la veille d'une mobilisation qui s'annonce peut-être historique,
00:20:37 et vous en remettez.
00:20:39 Julien, c'est un bon moment pour le dire.
00:20:41 On va faire le tour de plateau, et évidemment, chacun va dire ce qu'il a envie de dire,
00:20:44 mais juste pour aller dans le sens de Johan.
00:20:46 C'est vous, Johan, qui m'avez alerté cet après-midi sur cette prise de parole
00:20:49 du député jumelle du Parti communiste français.
00:20:52 En effet, cette espèce de volonté de "zadiser",
00:20:56 ou en tout cas de continuer définitivement ce bras de fer,
00:21:00 elle est affichée.
00:21:02 Regardez ce que disait en commission tout à l'heure le député communiste jumelle.
00:21:05 Si on vous coupe le judo trois heures dans vos permanences,
00:21:09 je ne veux pas vous entendre pleurer.
00:21:11 Si on vient toquer à vos portes pour vous expliquer
00:21:15 la mauvaise réforme, vous ne viendrez pas pleurer.
00:21:18 Moi, j'invite l'ensemble des salariés qui sont victimes de ça
00:21:21 à venir discuter avec les parlementaires,
00:21:24 à venir dans nos permanences et à venir dans vos permanences
00:21:27 expliquer ce qui se passe ici, en commission,
00:21:30 et le faire dans une forme de démocratie sociale active,
00:21:34 dynamique, interactive.
00:21:36 De le faire droit dans les yeux.
00:21:38 En effet, quand on entend des propos comme ceux-là,
00:21:41 c'est vrai que cette zadisation annoncée de l'Assemblée
00:21:44 est en train de prendre forme.
00:21:46 Tellement qu'on ne peut plus se dire.
00:21:48 Comment on réagit à des propos comme ceux-là ?
00:21:50 Je suis tout à fait d'accord que Gérald Darmanin a raison sur le fond.
00:21:53 Et quand il dénonce le fait que la valeur du travail
00:21:56 n'est pas respectée dans ce pays, qu'il est bien placé,
00:21:59 parce que lui, il a gagné son poste à force de travail, de mérite.
00:22:02 On connaît l'histoire de sa mère qui a dû bosser jusqu'à 67 ans,
00:22:06 parce qu'elle était femme de ménage, elle l'est toujours d'ailleurs.
00:22:09 Tout ça, il a raison sur le fond.
00:22:11 Mais le mot "bordélisation", le problème, c'est que la Macronie,
00:22:14 d'une façon générale, a commencé...
00:22:16 - Pardon, Yoann a très bien démontré.
00:22:18 Moi, je voudrais qu'on avance en même temps que les éléments
00:22:21 qu'on entend, Valérie.
00:22:23 Quand vous entendez ce député jumelle dire "eh, les 2-3 heures
00:22:25 de coupure de courant, vous allez pas nous embêter avec ça",
00:22:28 ça, c'est de la bordélisation, pardon.
00:22:30 En effet, là, c'est vrai qu'on ne peut pas dire autre chose.
00:22:32 - Quand on est dans l'opposition, on est là pour se faire remarquer
00:22:34 pour les petites phrases, et la preuve, c'est que ça a marché
00:22:36 parce que Yoann vous a dit "prenez cet extrait
00:22:38 parce que vous avez vu comment il parle".
00:22:40 Et en revanche, quand on est au gouvernement,
00:22:42 quand on est aux affaires, on a une responsabilité.
00:22:44 Et on n'est pas là pour aller taper les autres.
00:22:46 On est là pour essayer de faire consensus,
00:22:48 on est là pour essayer de réunir,
00:22:50 on est là pour essayer de faire passer quelque chose.
00:22:52 - Réunir quoi ? Vous plaisantez.
00:22:54 De quelle manière vous voulez discuter avec des menaces
00:22:56 qui sont inacceptables ? C'est inacceptable, Valérie.
00:22:58 Donc le ministre a raison de le dénoncer.
00:23:00 - Mais moi, je suis d'accord avec ce qu'a dit Julien,
00:23:02 c'est que c'est contre-productif d'utiliser ce mot de bordélisation
00:23:06 parce que ça braque les gens.
00:23:08 - Et en même temps, vous êtes dans un bras de fer.
00:23:10 - Je suis partagé, je pose la question,
00:23:12 je n'ai pas d'avis annoncément.
00:23:14 - Attends, je termine juste, mais l'objectif, c'est juste
00:23:16 de faire passer la réforme.
00:23:18 On n'est pas sur un plateau de télévision d'Armanin
00:23:20 en train d'essayer de convaincre la version de l'OFRE.
00:23:22 - Mais Valérie, le "calculer là", c'est une stratégie.
00:23:24 - Mais je vais vous dire, de toute façon,
00:23:26 le péché originel, c'est les 64 ans.
00:23:30 Je ne sais même pas pourquoi le gouvernement
00:23:32 a mis en avant cet âge de départ.
00:23:34 - Vous êtes concentré la réforme autour des annuités,
00:23:36 43-44 annuités, et là, chacun a envoyé un mot à sa voix
00:23:40 en fonction de l'âge auquel il a commencé à travailler.
00:23:42 - Je pense qu'il leur fallait un marqueur
00:23:44 pour dire qu'il y avait une réforme.
00:23:46 - Vous avez braqué toute l'opinion.
00:23:48 - Et ensuite, je pense, comme Jean-Sébastien Ferjou,
00:23:50 que c'est une stratégie, voire que Gérald Armanin,
00:23:52 pardon, je vais peut-être choquer Yoann Huysary,
00:23:54 mais souhaite la bordélisation,
00:23:56 parce que qui est peut-être plus détesté
00:24:00 par une partie de l'opinion que la Macronie,
00:24:03 elle est fille.
00:24:05 Et donc, ça leur permet d'avoir un adversaire caricatural
00:24:09 face à eux. C'est un peu la faute des autres oppositions
00:24:11 qui n'ont pas de contre-discours à proposer,
00:24:13 mais je pense que ça permettrait au gouvernement
00:24:16 de jouer la carte du parti de l'ordre.
00:24:18 Donc, s'il y avait vraiment le bordel
00:24:20 au cours de certaines manifestations,
00:24:23 je pense que ça réjouirait en partie le gouvernement,
00:24:25 parce que ça leur permettrait, effectivement,
00:24:28 de retourner peut-être l'opinion.
00:24:30 Je pense que Gérald Armanin mise là-dessus,
00:24:32 il veut une opposition violente, caricaturale de LFI
00:24:36 pour pouvoir incarner l'ordre, le travail, etc.
00:24:39 Moi, je trouve que c'est un jeu de rôle
00:24:41 globalement caricatural,
00:24:43 que ce soit du point de vue de LFI
00:24:45 ou du point de vue du gouvernement.
00:24:47 Encore une prise de parole politique
00:24:49 pour alimenter le débat. Marine Le Pen, écoutez.
00:24:51 Je crois qu'elle ne devrait pas trop s'avancer,
00:24:55 parce que parti comme c'est,
00:24:57 il n'est pas du tout impossible que sa réforme de retraite
00:24:59 ne soit pas votée. En tout cas, nous, on fera tout
00:25:01 pour qu'elle ne le soit pas,
00:25:03 tout pour convaincre, y compris des élus
00:25:05 qui sont d'autres groupes,
00:25:07 de ne pas se fourvoyer
00:25:09 dans cette réforme aussi injuste
00:25:11 que brutale et inefficace.
00:25:13 Le problème, c'est que le gouvernement s'est trompé sur la méthode,
00:25:16 s'est trompé sur le timing,
00:25:18 et se retrouve de haut au mur.
00:25:20 Oui, mais je crois que c'est vraiment une stratégie.
00:25:22 Les propos de Gérald Armanin,
00:25:24 il est tout sauf néophyte en politique.
00:25:27 Donc, il assume ces mots-là parce qu'il veut...
00:25:29 J'ai envie de vous dire, si on est très cynique,
00:25:31 peut-être ont-ils été quasiment déçus
00:25:33 qu'il n'y ait pas plus de heurts dans les manifestations
00:25:35 jusqu'à présent. Mais là, ils essayent...
00:25:37 Vous pouvez pas dire ça !
00:25:39 Vous avez des renforts de policiers de main,
00:25:41 vous avez des renforts de force de l'ordre.
00:25:43 C'est la stratégie. Je ne vous dis pas qu'ils l'ont souhaitée,
00:25:45 ni qu'ils auraient fait en sorte de se provoquer.
00:25:47 Si, vous le dites un peu.
00:25:49 Écoutez, écoutez.
00:25:51 Je suis d'accord avec Jean-Sébastien.
00:25:53 Pardon, c'est comme ça qu'ils se sont sortis des gilets jaunes.
00:25:55 Donc, je pense que quand vous en êtes sortis une fois,
00:25:57 vous pouvez le faire une deuxième fois.
00:25:59 Ils sont sortis des gilets jaunes ?
00:26:01 La situation...
00:26:03 Ils sont sortis des gilets jaunes en misant sur le réflexe
00:26:05 du parti de l'ordre.
00:26:07 Je pense qu'il y avait deux attentes.
00:26:09 Un, ils pensaient que les Français seraient résignés.
00:26:11 Par ailleurs, ils pensaient que des images de Black Blocs,
00:26:13 ça ferait aussi basculer les Français dans la résignation
00:26:15 ou du côté du parti de l'ordre.
00:26:17 Mais je pense que ces mots-là, précisément,
00:26:19 ils visent autre chose. C'est le parti de l'ordre économique.
00:26:21 Parce que dans la mesure où on a entendu
00:26:23 des discours tous plus délirants les uns que les autres
00:26:25 sur les milliardaires, comme s'il suffisait de supprimer
00:26:27 les milliardaires pour que la France n'ait plus aucun problème
00:26:29 ou que les pauvres disparaissent
00:26:31 parce qu'il n'y aurait plus de milliardaires,
00:26:33 je pense qu'ils veulent incarner ça,
00:26:35 le parti de l'ordre, non pas pour le coup celui
00:26:37 par rapport au désordre dans la rue,
00:26:39 le parti de l'ordre économique en disant
00:26:41 "les Français ne veulent pas sortir du système capitaliste".
00:26:43 Et je pense effectivement qu'une majorité de Français
00:26:45 ne veulent pas sortir du système capitaliste.
00:26:47 - Alors justement, écoutons les Français.
00:26:49 Et Johanne, vous reprenez. Les Français sur cet âge de départ
00:26:51 à 64 ans, non négociable.
00:26:53 - C'est peut-être dur de le dire comme ça.
00:26:55 Peut-être qu'il faudrait négocier un peu plus.
00:26:57 Être plus souple.
00:26:59 Parce que c'est vrai que les gens
00:27:01 n'aiment pas qu'on leur impose des choses.
00:27:03 - Je crains que la pression de la rue
00:27:05 ne l'oblige peut-être à changer d'avis.
00:27:07 - Je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants
00:27:09 de la réforme.
00:27:11 Mais si elle dit que ça sera sans équivoque,
00:27:13 ça paraît un peu radical.
00:27:15 - Pour moi, il faut qu'elle tienne.
00:27:17 - C'est juste une question de temps.
00:27:19 De toute façon, si ce n'est pas maintenant,
00:27:21 on saura dans 3-4 ans,
00:27:23 il va y avoir des réels problèmes
00:27:25 au niveau de la retraite.
00:27:27 Pour moi, c'est une mesure qu'il faut prendre maintenant.
00:27:29 - Résignation.
00:27:31 Et pourtant, l'affaire est mal engagée pour le gouvernement.
00:27:33 Le paradoxe de cette séquence.
00:27:35 - Mal engagée. Pour l'instant, effectivement.
00:27:37 Il n'a pas le soutien de l'opinion. Il ne l'aura pas.
00:27:39 On verra bien s'il a le soutien politique
00:27:41 d'une majorité à l'Assemblée nationale ou pas.
00:27:43 C'est l'enjeu des débats. On le verra.
00:27:45 Mais je veux revenir sur ce qu'ont dit quand même
00:27:47 Jean-Sébastien Ferjou et Alexandre Devecchio.
00:27:49 On a le droit de se dire que le gouvernement
00:27:51 est en train d'organiser la bordélisation du pays.
00:27:53 Pour reprendre les propos de Gérard Lederman.
00:27:55 - Ça n'a rien à voir.
00:27:57 Je sais ce que j'ai dit moi.
00:27:59 Je suis capable de dire que ce n'est pas ce que j'ai dit.
00:28:01 - Pardon. Redites-moi.
00:28:03 Si vous pouvez le faire en 10 secondes.
00:28:05 - J'ai dit que je pense qu'ils étaient presque déçus
00:28:07 qu'il n'y ait pas eu.
00:28:09 Mais être déçu, ce n'est pas la même chose.
00:28:11 - Non, mais être déçu, pardon.
00:28:13 Si le gouvernement avait souhaité la bordélisation du pays,
00:28:15 le préfet de police de Paris
00:28:17 n'aurait pas tout fait pour que ça se passe bien.
00:28:19 Parce que c'est grâce aux forces de sécurité
00:28:21 sous l'autorité du préfet de police
00:28:23 qui est lui-même sous l'autorité de Gérald Darmanin
00:28:25 que la sécurisation de la manifestation
00:28:27 a été quasiment parfaite la dernière fois.
00:28:29 Donc permettez-moi de vous dire que rien
00:28:31 ne vous permet de dire précisément
00:28:33 que le gouvernement serait satisfait
00:28:35 d'une quelconque manifestation violente,
00:28:37 me semble-t-il. Parce qu'au contraire,
00:28:39 les forces de sécurité ont été
00:28:41 parfaitement positionnées,
00:28:43 ont été parfaitement proportionnées
00:28:45 pour que ça se passe bien.
00:28:47 Donc c'est à mettre quand même au compte du gouvernement,
00:28:49 me semble-t-il.
00:28:51 - Justement, venons-y. Donc la France qui retient
00:28:53 son souffle avant le deuxième ronde des manifestations
00:28:55 contre cette réforme. Au moins un million
00:28:57 de personnes sont attendues dans les rues
00:28:59 dans plusieurs villes de France,
00:29:01 et évidemment notamment à Paris. Les transports
00:29:03 seront quasiment bloqués. Quels sont les secteurs
00:29:05 qui sont les plus mobilisés ? Regardez ce sujet
00:29:07 préparé par Sarah Fenzai.
00:29:09 - Une nouvelle journée noire
00:29:11 est à prévoir. Dans les trains,
00:29:13 les voyageurs sont invités
00:29:15 à reporter leur voyage.
00:29:17 La SNCF prévoit un trafic très fortement
00:29:19 perturbé. De TER sur 10
00:29:21 et seulement 25%
00:29:23 des TGV circuleront.
00:29:25 Dans le métro parisien, seules les lignes
00:29:27 automatiques 1 et 14 fonctionneront
00:29:29 normalement. Un métro sur 4
00:29:31 sera en service. Les bus et les
00:29:33 trams, eux, seront peu impactés.
00:29:35 Ce sera aussi compliqué dans les aéroports.
00:29:37 Air France veut annuler un vol
00:29:39 court et moyen courrier sur 10.
00:29:41 Les liaisons longs courriers ne seront pas affectées.
00:29:43 Dans la fonction publique,
00:29:45 les mairies comme celle de Paris ou Montreuil
00:29:47 garderont porte-closes, tout comme les
00:29:49 écoles. FSU prévoit 50%
00:29:51 de grévistes dans le primaire ce mardi.
00:29:53 Déjà très suivi le 19 janvier
00:29:55 dernier, plusieurs autres syndicats
00:29:57 ont appelé à la grève, avec une
00:29:59 volonté d'amplifier le mouvement.
00:30:01 Un mouvement qui va par ailleurs être suivi
00:30:03 dans le secteur de l'énergie. Les
00:30:05 grévistes d'EDF devraient à nouveau faire
00:30:07 baisser la production d'électricité dans les
00:30:09 centrales nucléaires, sans pour autant
00:30:11 provoquer de coupures de courant.
00:30:13 240 cortèges sont prévus dans toute
00:30:15 la France, où 1,2 million
00:30:17 de manifestants sont attendus, dont
00:30:19 100 000 à Paris.
00:30:21 - On a bien compris que ça s'annonce
00:30:23 très compliqué pour circuler. Comment allez-vous
00:30:25 vous organiser ? Question posée aux
00:30:27 Français dans la rue aujourd'hui.
00:30:29 - Mon train a été annulé, donc j'ai
00:30:31 choisi de partir aujourd'hui, pour être sûre.
00:30:33 Il n'y avait plus d'autres trains disponibles
00:30:35 dans la journée. - Je comptais rester
00:30:37 aujourd'hui et partir
00:30:39 chez moi demain.
00:30:41 Comme il y a grève à partir de 19h,
00:30:43 je rentre chez moi ce matin.
00:30:45 - J'ai dû reporter mon TGV
00:30:47 aujourd'hui, pour pouvoir
00:30:49 y aller sans avoir
00:30:51 de train et de changement
00:30:53 d'horaire à prévoir pour mardi.
00:30:55 - Ce soir, je dois rentrer tôt,
00:30:57 justement pour garantir de rentrer chez moi.
00:30:59 Demain, ce sera du télétravail, pour sûr.
00:31:01 - Perturbations, contestations
00:31:03 dans la rue, batailles politiques,
00:31:05 le ton qui se durcit de part et d'autre.
00:31:07 Valérie, on pourrait passer dans, je disais
00:31:09 en somme maire tout à l'heure, dans une autre
00:31:11 dimension, en termes de pression
00:31:13 sur le gouvernement, demain ?
00:31:15 - On va voir demain comment ça se passe
00:31:17 et surtout les jours d'après.
00:31:19 - Comment vous la voyez, vous, cette journée ?
00:31:21 - Je suis très intéressée par les
00:31:23 micro-trottoirs que vous venez de faire, parce que
00:31:25 ils ont l'air complètement fatalistes. Les gens ne sont
00:31:27 pas du tout en colère. Ils sont en train d'organiser.
00:31:29 - C'est le sondage de tout à l'heure, on y revient. C'est la résignation.
00:31:31 - Attendez, il n'y a aucun problème.
00:31:33 - Je vais rentrer chez moi plus tôt. Finalement, je vais
00:31:35 rester là. Je vais être en télétravail.
00:31:37 - Ce n'est pas comme si c'était une première.
00:31:39 Une journée isolée, ce n'est pas pareil qu'un blocage.
00:31:41 - C'est ce que je dis.
00:31:43 - Il y a des prévues aussi.
00:31:45 - C'est ce que je dis. Pour l'instant,
00:31:47 chacun est dans son rôle.
00:31:49 - Il y a une part d'adhésion grande aussi.
00:31:51 - Il y a les syndicats qui mobilisent les gens.
00:31:53 Il y a des gens qui manifestent.
00:31:55 Je ne sais pas qui disait,
00:31:57 un million de personnes, la population
00:31:59 active, si c'est une trentaine de millions de personnes,
00:32:01 c'est-à-dire qu'il y en a 29 millions
00:32:03 qui ne sont pas dans la rue.
00:32:05 On voit qu'il y a une majorité passive
00:32:07 qui vit avec cette situation
00:32:09 et qui attend de voir ce qui va se passer.
00:32:11 Je pense que c'est très compliqué
00:32:13 d'anticiper.
00:32:15 - On part d'une semaine test, Alexandre.
00:32:17 Les syndicats sont sur une ligne de crête.
00:32:19 La mobilisation, c'est bien. Paralyser le pays,
00:32:21 ça peut aussi retourner l'opinion dans l'autre sens.
00:32:23 Tout le monde est en train
00:32:25 de se regarder en chien de faïence.
00:32:27 - Les syndicats n'ont plus les moyens
00:32:29 de bloquer le pays comme avant.
00:32:31 Souvent, ils finançaient
00:32:33 les grèves.
00:32:35 - On va revoir pour les gens qui nous regardent.
00:32:37 - Il y avait une caisse pour ça.
00:32:39 Ils n'ont pas les moyens.
00:32:41 Ils font ce qu'on appelle une grève perlée.
00:32:43 Je doute de l'efficacité
00:32:45 de ce type de grève.
00:32:47 Ça ne perturbe pas assez.
00:32:49 Je ne suis pas syndicaliste.
00:32:51 Mais je crois que, hélas,
00:32:53 le meilleur moyen pour faire plier
00:32:55 un gouvernement, c'est de bloquer le pays.
00:32:57 Si c'est une grève par semaine,
00:32:59 les gens s'organisent, surtout avec le télétravail.
00:33:01 - Après, ça va monter en puissance.
00:33:03 - C'est le meilleur moyen d'avoir gain de cause.
00:33:05 - C'est le but des syndicats, que ça monte en puissance.
00:33:07 C'est tout le débat CGT-CFDT.
00:33:09 C'est là que la scission
00:33:11 peut se faire entre les syndicats.
00:33:13 - Sauf s'ils n'ont pas les moyens de monter en puissance.
00:33:15 Juste un mot sur la résignation.
00:33:17 Je trouve ça intéressant des Français.
00:33:19 Sans doute, l'opposition
00:33:21 n'est pas à la hauteur. Il n'y a pas d'alternative.
00:33:23 C'est pour ça que les Français acceptent
00:33:25 la résignation. Mais je crois que c'est plus grave.
00:33:27 Il y a un vrai malaise dans la démocratie.
00:33:29 Une partie des Français ne croient plus à la démocratie.
00:33:31 Ils se disent...
00:33:33 A chaque gouvernement, de droite ou de gauche,
00:33:35 du centre, il y a une réforme des retraites.
00:33:37 Depuis 1995, il y en a eu six
00:33:39 de réforme des retraites.
00:33:41 C'est toujours la même politique
00:33:43 qui est menée.
00:33:45 Il y a une partie des Français qui se détachent
00:33:47 de la politique en se disant que c'est une affaire
00:33:49 des narques, de technocrates, que quoi qu'ils votent,
00:33:51 ça ne changera rien.
00:33:53 Il faut se méfier de ça
00:33:55 parce que ce n'est pas bon dans un pays
00:33:57 quand on ne croit plus au système démocratique.
00:33:59 - Carmel, oui?
00:34:01 - Il y a quand même deux écoles de pensée.
00:34:03 On va revenir là-dessus,
00:34:05 sur la question des syndicats aussi.
00:34:07 Deux écoles de pensée. Le côté très radical
00:34:09 et l'autre qui dit que le succès
00:34:11 de ces manifestations va être
00:34:13 justement sur l'engouement et sur la durée.
00:34:15 Cela dit, je comprends pourquoi
00:34:17 le gouvernement ne décide pas de flancher
00:34:19 tout de suite. Il n'a aucun intérêt à faire ça.
00:34:21 - Ah, bien non.
00:34:23 - Je pense qu'il a intérêt...
00:34:25 - Le macronisme est en jeu.
00:34:27 - Au contraire, il a intérêt maintenant
00:34:29 à utiliser l'autre stratégie. Parce qu'il était
00:34:31 sur la défensive les derniers temps,
00:34:33 il encaissait les coups, il semblait très faible
00:34:35 et maintenant, c'est l'inverse.
00:34:37 Je pense qu'il va avoir plutôt ce côté offensif
00:34:39 et de dire qu'on va aller jusqu'au bout.
00:34:41 Et quand il présente, quand on parle de bordélisation,
00:34:43 il a choisi, Gérald Darmanin,
00:34:45 ce mot expressément.
00:34:47 En fait, il veut mettre ça dans la tête des Français
00:34:49 et dire que c'est le chaos si jamais
00:34:51 on suit l'opposition, on suit les syndicats.
00:34:53 Et eux, eh bien oui, ils vont jouer sur
00:34:55 à la fois la fermeté et la compréhension.
00:34:57 Nous serons fermes,
00:34:59 nous serons responsables,
00:35:01 mais nous comprenons, on comprend les Français.
00:35:03 Allez manifester, on comprend, c'est difficile.
00:35:05 Nous aussi, on trouve ça difficile de faire
00:35:07 cette réforme, mais on n'a pas le choix.
00:35:09 Donc, on vous comprend, mais on va se placer
00:35:11 dans le rôle du père,
00:35:13 le côté paternel, sacrificiel.
00:35:15 C'est difficile, on mange les coups symboliques,
00:35:17 mais on est responsables, on est l'autorité,
00:35:19 on va faire passer cette réforme
00:35:21 parce que c'est pour votre bien.
00:35:23 - Oui, bien oui.
00:35:25 Juste un mot de sécurité, parce qu'on a
00:35:27 d'autres sujets à traiter, même si celui-ci
00:35:29 est évidemment majeur. La sécurité
00:35:31 de main pour cette mobilisation un peu
00:35:33 partout en France, le renseignement territorial
00:35:35 qui prévoit des cortèges, a priori
00:35:37 sans violence, et bien réjouissons-nous
00:35:39 dans 240 points du territoire,
00:35:41 tout en gardant toutefois un oeil
00:35:43 sur le phénomène d'ultra-gauche
00:35:45 qui pourrait de nouveau constituer
00:35:47 des black blocs et semer
00:35:49 la zizanie dans les rues des différentes villes.
00:35:51 Regardez le point sur la situation avec Amaury Blucot.
00:35:53 - 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés
00:35:57 sur l'ensemble du territoire,
00:35:59 4000 à Paris, c'est un peu plus que
00:36:01 pour la précédente manifestation
00:36:03 qui avait eu lieu le 19 janvier dernier.
00:36:05 Là encore,
00:36:07 la manifestation devrait être d'une certaine ampleur
00:36:09 puisque 1 million de personnes
00:36:11 pourraient se mobiliser
00:36:13 un peu partout en France,
00:36:15 250 actions ont été déclarées sur tout le territoire,
00:36:17 et puis à Paris, les autorités
00:36:19 tablent sur 80 000 à 100 000
00:36:21 manifestants. La mobilisation
00:36:23 devrait également concerner
00:36:25 de nombreux lycées, puisque
00:36:27 plusieurs syndicats de lycéens ont appelé
00:36:29 à manifester, et puis enfin à surveiller
00:36:31 l'ultra-gauche, déjà présente
00:36:33 dans certaines villes lors de la présente manifestation,
00:36:35 qui pourrait venir à nouveau
00:36:37 perturber certains cortèges.
00:36:39 Quelles sont les prochaines manifestations ?
00:36:43 Demain, j'ai l'impression,
00:36:45 d'abord sur les villes moyennes,
00:36:47 parce qu'elles sont aussi
00:36:49 un petit peu le baromètre
00:36:51 de la contestation, et puis
00:36:53 sur les lycéens, les étudiants,
00:36:55 qui pourraient être ajoutés également à la mobilisation
00:36:57 et qui pourraient également renforcer
00:36:59 cette ampleur de phénomènes
00:37:01 et de contestations. Oui, et c'est là qu'on verra
00:37:03 quelle est aussi l'influence des syndicats, parce que
00:37:05 les syndicats, et notamment la CGT, ont
00:37:07 adressé beaucoup de messages ces derniers jours
00:37:09 aux étudiants, aux lycéens,
00:37:11 en leur demandant parfois de bloquer leur lycée,
00:37:13 de se joindre en tout cas à la mobilisation
00:37:15 et aux cortèges. Donc on verra si ces
00:37:17 messages ont été entendus. Les villes de province, vous l'avez
00:37:19 dit, parce qu'il n'est pas non plus commun d'avoir des grandes
00:37:21 mobilisations en province. Là, on avait
00:37:23 vu la première fois que des villes, y compris
00:37:25 des petites préfectures, comme Mande, je pense à
00:37:27 Mande, qui est la plus petite préfecture de France
00:37:29 en Lauserre, eh bien, il y avait eu une mobilisation
00:37:31 très importante la dernière fois.
00:37:33 Et il y a une vigilance particulière sur
00:37:35 ces villes moyennes, 50, 100 000
00:37:37 habitants. Absolument, on va bien
00:37:39 regarder ce qui est en train de se passer
00:37:41 dans ces villes aussi. Si la contestation
00:37:43 grandit, on regardera le cortège parisien
00:37:45 bien sûr, avec insistance pour les questions de
00:37:47 sécurité que vous avez évoquées. Et puis
00:37:49 on regardera de quoi est composé le
00:37:51 cortège, de quoi sont composés ces
00:37:53 cortèges. Il y avait beaucoup de
00:37:55 primo-manifestants lors de
00:37:57 la première mobilisation, des personnes qui
00:37:59 n'avaient jamais manifesté. Donc ça, c'était
00:38:01 un signal important aussi envoyé au gouvernement.
00:38:03 On verra cette fois si la jeunesse y prend davantage
00:38:05 part. - Gros dispositif, évidemment, toute
00:38:07 la journée sur CNews, on vivra
00:38:09 toutes ces mobilisations un peu partout
00:38:11 en France, en direct. Oui, dernier mot,
00:38:13 Valérie, avant de passer à tout autre sujet. - Non, ce qui
00:38:15 est intéressant, c'est qu'on vit la première grève
00:38:17 et la première manifestation post-Covid
00:38:19 en fait. Et pendant
00:38:21 presque deux ans, les Français ont vécu
00:38:23 enfermés chez eux et la France
00:38:25 a continué à tourner quand même et les gens ont continué
00:38:27 à travailler. Et je me demande si ça n'a pas
00:38:29 complètement tout changé. C'est-à-dire que si
00:38:31 effectivement ce que vous dites se passe, c'est-à-dire
00:38:33 qu'il y a des manifs, mais qu'il n'y a pas de désordre,
00:38:35 qu'il n'y a pas de gens
00:38:37 qui se tapent dessus, mais que ça se passe dans l'ordre et la
00:38:39 sécurité, ça devient très compliqué
00:38:41 pour les syndicats et pour les manifestants
00:38:43 d'obtenir ce qu'ils veulent. En 1995,
00:38:45 souvenez-vous, les Français étaient
00:38:47 exaspérés parce que tout le monde allait travailler,
00:38:49 les gens ne savaient pas comment aller travailler.
00:38:51 Et bien maintenant, avec le Covid, on s'est
00:38:53 organisés et c'est devenu très, très
00:38:55 difficile de bloquer un pays. - Je suis d'accord, mais
00:38:57 moi je fais quand même une distinction entre le blocage et
00:38:59 la bordélisation. Je pense que les Français n'aiment pas
00:39:01 la bordélisation, les violences, etc.
00:39:03 Le côté ZAD de LFI,
00:39:05 le blocage, ils n'aiment pas ça non plus, mais c'est quelque chose
00:39:07 qui est mieux compris par l'opinion.
00:39:09 En 1995, ça a bloqué et l'opinion
00:39:11 a suivi
00:39:13 les syndicats. Mais moi, je crois vraiment que les syndicats
00:39:15 ne le font pas parce qu'ils n'ont plus les moyens de le faire, encore une fois.
00:39:17 Ils sont moins riches qu'avant, ils ont moins
00:39:19 d'adhérents et en période d'inflation,
00:39:21 il faut suivre une grève, ça coûte de l'argent
00:39:23 à ceux qui font grève. - Encore une fois,
00:39:25 justement, la bordélisation, elle n'est pas
00:39:27 que, ce que visait Gérald Darmanin
00:39:29 à mon avis, ce n'est pas que ce qui se passe dans la rue, c'est la
00:39:31 bordélisation au sens de mettre le bordel dans le pays,
00:39:33 dans l'organisation du pays,
00:39:35 dans son économie. On est dans une grande panne d'avenir,
00:39:37 les Français sont angoissés, ils ne voient pas
00:39:39 dans quoi se projeter et c'est là où la bataille,
00:39:41 la pièce, elle est malgré tout en l'air, parce que
00:39:43 le gouvernement a perdu la première manche et effectivement
00:39:45 il était sur la défensive, il repasse à l'offensive.
00:39:47 Le discours alternatif, ça serait
00:39:49 quoi un modèle alternatif ? Eh bien
00:39:51 les syndicats en l'État ou la France insoumise,
00:39:53 ils n'ont pas convaincu les Français qu'ils avaient
00:39:55 un discours alternatif. Et pour info,
00:39:57 les gens qui nous suivent
00:39:59 peuvent revoir le trafic
00:40:01 RATP en Ile-de-France
00:40:03 demain, n'hésitez pas évidemment
00:40:05 à prendre vos précautions si elles ne le
00:40:07 sont pas déjà. Le trafic
00:40:09 SNCF également avec un train sur
00:40:11 3 pour l'A, B, H, U, un train
00:40:13 sur 4 RERK,
00:40:15 alors que là on est sur le trafic des TGV,
00:40:17 2 sur 5 Axe-Nord,
00:40:19 1 sur 2 à l'Est, 1 sur 4 Atlantique,
00:40:21 1 sur 2 Sud-Est, vous voyez la
00:40:23 suite, 2 TER sur 10 et aucun
00:40:25 train intercité demain
00:40:27 en France. Voilà
00:40:29 pour cette journée de mobilisation qui nous tiendra
00:40:31 en haleine évidemment demain, mardi 31
00:40:33 janvier. Ce sujet désormais
00:40:35 auquel on vient, bouleversant,
00:40:37 qui interpelle tous les parents
00:40:39 d'élèves et même bien au-delà bien sûr,
00:40:41 le témoignage de la maman du
00:40:43 jeune Lucas. Lucas c'est ce
00:40:45 gamin de 13 ans qui s'est
00:40:47 suicidé le 7 janvier dernier
00:40:49 dans les Vosges après avoir été harcelé
00:40:51 en raison de son homosexualité. 4
00:40:53 adolescents de 13 ans, 2 garçons, 2 filles
00:40:55 vont être jugés
00:40:57 pour harcèlement ayant conduit au suicide
00:40:59 et sa maman dévastée tenait aujourd'hui
00:41:01 une conférence de presse alors qu'une marche blanche
00:41:03 d'ailleurs aura lieu dimanche à Epinal
00:41:05 à 14h. Écoutez cette
00:41:07 maman en longueur.
00:41:09 J'ai la mémoire de mon fils
00:41:11 pour lui rendre le plus beau des hommages
00:41:13 parce que c'était un
00:41:15 un super petit
00:41:17 garçon en fait.
00:41:19 Et voilà
00:41:21 il vit à travers cet hommage
00:41:23 il vit à travers nous
00:41:25 et voilà je veux pas
00:41:27 qu'on l'oublie
00:41:29 c'est notre manière à nous
00:41:31 de le maintenir en vie.
00:41:33 Aujourd'hui qu'est-ce que vous aimeriez dire à votre fils ?
00:41:35 Je suis désolée.
00:41:39 Je suis désolée parce que je n'ai pas pu le sauver.
00:41:41 Personne ne l'a pu sauver en fait.
00:41:47 Ça fait 3 semaines
00:41:49 et voilà
00:41:51 on réalise toujours pas
00:41:53 et la colère elle va être mise à bonne escient
00:41:55 elle va être
00:41:57 on va mener le combat derrière
00:41:59 et on
00:42:01 on va pas s'en prendre
00:42:03 à qui que ce soit, on va pas pointer
00:42:05 qui que ce soit, ça c'est clair parce qu'on a
00:42:07 on est quand même assez mature
00:42:09 on a autre chose
00:42:11 Lucas il aurait pas voulu ça.
00:42:13 Arrêtez, mettez-vous à la place
00:42:15 et désarcelez
00:42:17 et réfléchissez au mal que ça fait.
00:42:19 Même une parole ça peut faire beaucoup de mal
00:42:21 à certaines personnes
00:42:23 et il y a d'autres manières
00:42:25 de parler, de communiquer
00:42:27 voilà on est libres
00:42:29 on est tous libres en fait
00:42:31 que ça plaise ou que ça plaise pas
00:42:33 on est tous libres.
00:42:35 Alexandre Devecchio, il y a un problème d'éducation
00:42:37 profond dans notre pays
00:42:39 et cette mère, cette famille en a payé le prix fort.
00:42:41 Oui je crois que vous avez raison
00:42:43 et pour comprendre le sujet comme ça
00:42:45 je pense qu'on peut pas décorréler
00:42:47 la question du harcèlement
00:42:49 de la question de la bordélisation
00:42:51 justement dans un certain nombre
00:42:53 d'écoles, même plus que de la bordélisation
00:42:55 de la violence, des effets de meute
00:42:57 On peut plus accepter que des enfants harcelés
00:42:59 dans ce pays se donnent la mort de cette façon
00:43:01 c'est inacceptable.
00:43:03 Mais ça fait réfléchir encore une fois
00:43:05 la question de l'autorité dans l'institution
00:43:07 scolaire, je pense qu'il y a
00:43:09 une trop grande tolérance
00:43:11 de la part de l'institution pour ces comportements
00:43:13 là en réalité
00:43:15 peut-être aussi je pense
00:43:17 un réflexe pas de vague
00:43:19 qu'on voit sur d'autres questions
00:43:21 sur la question du communautarisme etc
00:43:23 de dire "ah c'est des moqueries"
00:43:25 Est-ce qu'on peut lier ça franchement ?
00:43:27 Si parce que les proviseurs
00:43:29 n'aiment pas faire remonter les violences
00:43:31 il y avait d'ailleurs un sujet dans CNews, un proviseur qui disait
00:43:33 les profs faisaient grève
00:43:35 le proviseur disait "non mais c'est pas
00:43:37 un établissement violent"
00:43:39 donc je pense qu'il y a ça
00:43:41 C'est dingue les chiffres qu'on a sous les yeux
00:43:43 Un élève sur dix globalement est touché par le
00:43:45 cyber harcèlement dans la vie
00:43:47 Je pense qu'il y a peut-être aussi une sous-estimation
00:43:49 on peut se dire que c'est des moqueries etc
00:43:51 Or il y a
00:43:53 les effets de meute dans la société
00:43:55 de lâchage collectif, moi je m'en méfie
00:43:57 beaucoup et souvent les plus jeunes
00:43:59 les enfants sont dans cette démarche
00:44:01 là quand on est à l'école il y a un effet
00:44:03 de groupe et donc je pense qu'on devrait être
00:44:05 plus... les adultes
00:44:07 devraient être plus attentifs à ça
00:44:09 Les parents ou le système éducatif ?
00:44:11 Tout, à la fois
00:44:13 les parents parce que l'éducation
00:44:15 c'est d'abord
00:44:17 un problème de parents
00:44:19 mais enfin ce qui se passe
00:44:21 à l'intérieur de l'établissement
00:44:23 doit être quand même signalé
00:44:25 et qui a été à priori signalé par cette mère
00:44:27 doit être pris en compte quand même par les chefs
00:44:29 de l'établissement et les élèves doivent être punis
00:44:31 encore une fois il y a une question d'autorité
00:44:33 alors là ils vont être jugés par la justice
00:44:35 Comment d'ailleurs ? Comment on juge des gamins de 13 ans ?
00:44:37 C'est très compliqué de les juger
00:44:39 On va y venir parce que je voulais chapitrer
00:44:41 C'est bien qu'il y ait ce procès
00:44:43 là mais sans doute
00:44:45 ça aurait dû être fait avant dans le cadre de la
00:44:47 justice. Franchement j'ai aucune idée
00:44:49 de la façon dont on peut juger des enfants
00:44:51 de 13 ans même après avoir
00:44:53 commis des actes comme
00:44:55 celui-là, avait-il conscience
00:44:57 de l'escalade que ça pouvait
00:44:59 provoquer ? Franchement j'ai absolument
00:45:01 aucune réponse là-dessus en même temps je suis pas
00:45:03 magistrat donc c'est pas plus mal
00:45:05 Juste sur cette responsabilité, les parents
00:45:07 l'école, d'ailleurs je sais pas ce que vous en avez pensé
00:45:09 si vous avez entendu cette maman
00:45:11 aujourd'hui, je la trouvais particulièrement digne
00:45:13 elle met aucune huile sur le feu, elle n'a aucune
00:45:15 violence entre elle
00:45:17 en elle pardon et
00:45:19 oui elle pointe d'une certaine manière l'école
00:45:21 du doigt mais sans
00:45:23 montrer une quelconque agressivité
00:45:25 l'école aurait dû en faire plus
00:45:27 elle le dit tout de même, écoutez-la
00:45:29 Si je l'ai déclarée une fois
00:45:31 et que je l'ai redéclarée
00:45:33 après, c'est que, enfin, il fallait
00:45:35 peut-être réagir quand même
00:45:37 Ils auraient pu faire plus
00:45:41 Ils auraient pu faire plus
00:45:47 - Ils auraient dû faire plus ? - Oui
00:45:49 Ah oui, clairement, ah oui
00:45:53 Il y a des choses qui n'ont pas été faites
00:45:55 Donc oui, ils auraient dû faire plus
00:45:57 Enfin, c'est mon ressenti en moi
00:45:59 Ils auraient dû faire plus
00:46:01 dit-elle, avec cette colère un peu
00:46:03 froide, elle avait fait des
00:46:05 signalements au collège de son fils avant qu'il ne
00:46:07 se suicide, en effet
00:46:09 elle peut légitimement
00:46:11 être en colère contre l'établissement
00:46:13 elle est responsable ?
00:46:15 Avant de parler des responsabilités, moi je voudrais juste dire un mot
00:46:17 sur l'histoire elle-même
00:46:19 que je trouve quand même, parce qu'on est
00:46:21 passés directement sur les responsabilités
00:46:23 donc je ne sais pas si vous vous rendez compte
00:46:25 du sujet quand même, un gamin de
00:46:27 13 ans qui suicide, que sa mère
00:46:29 retrouve de cette façon-là
00:46:31 et c'est vrai qu'il y en a beaucoup, je ne sais pas
00:46:33 s'il y en a de plus en plus, parce que je ne sais pas si on a des statistiques
00:46:35 là-dessus, mais il y en a beaucoup
00:46:37 - Malheureusement, oui - En termes de
00:46:39 suicide, je ne sais pas, mais en termes de
00:46:41 harcèlement, c'est exponentiel - En tout cas, il y en a
00:46:43 vraiment beaucoup trop, alors moi
00:46:45 après, une fois qu'on a dit ça
00:46:47 pour moi, il y a deux responsabilités
00:46:49 très évidentes
00:46:51 Oui, l'école, forcément, parce que ça se passe
00:46:53 à l'école et que forcément
00:46:55 il faut mettre en place des systèmes d'alerte
00:46:57 là en plus, la mère
00:46:59 elle dit qu'elle a prévenu l'école, qu'elle
00:47:01 a signalé, etc., qu'il n'y a pas eu de réaction
00:47:03 assez forte, donc ça, ça devrait être
00:47:05 alerte rouge et priorité
00:47:07 absolue de prise en charge
00:47:09 de mettre en place des cellules de veille
00:47:11 - Égal numéro vert, d'ailleurs, qu'on peut montrer
00:47:13 je ne sais pas si on a, on réagit le 30-20
00:47:15 pour signaler une situation de harcèlement
00:47:17 - Je pense qu'il y a une grosse responsabilité
00:47:19 de l'école, ça c'est sûr, et puis après
00:47:21 le deuxième sujet, il est plus compliqué
00:47:23 personne ne sait comment faire, mais c'est cette histoire
00:47:25 de réseaux sociaux, effectivement, sur lesquels
00:47:27 il y a des cabales entières qui se montent
00:47:29 contre des enfants, des groupes
00:47:31 qui se forment
00:47:33 - Il n'y a pas que ça, vous savez, il y a des enfants qui sont malheureusement
00:47:35 suicidés ou qui ont vécu des périodes
00:47:37 très, très, très, grossifiques
00:47:39 même avant les réseaux sociaux
00:47:41 on entendra d'ailleurs un garçon qui a vécu ça
00:47:43 pendant une douzaine d'années
00:47:45 - Mais je pense que les réseaux sociaux, ça amplifie quand même
00:47:47 énormément le problème, parce que ça touche
00:47:49 en permanence et il n'y a pas de pare-feu
00:47:51 il n'y a rien qui protège l'enfant
00:47:53 - Il va falloir peut-être commencer à se poser les bonnes questions
00:47:55 autour des réseaux sociaux, on va poursuivre cette discussion
00:47:57 parce qu'elle est importante et qu'on vient à peine de l'entamer
00:47:59 mais il est 23h, on retrouve Isabelle Piboulot pour l'essentiel de l'actu
00:48:01 - Emmanuel Macron
00:48:07 persiste, la réforme des retraites
00:48:09 est indispensable quand on se compare
00:48:11 en Europe, une déclaration à la veille
00:48:13 de la deuxième journée de manifestation
00:48:15 intersyndicale, en conférence de presse
00:48:17 à la Aé, le chef de l'Etat
00:48:19 a assuré soutenir les propos d'Elisabeth Borne
00:48:21 la première ministre avait déclaré
00:48:23 hier que le report de l'âge de départ
00:48:25 n'était plus négociable
00:48:27 dans le reste de l'actualité
00:48:29 les Etats-Unis ne donneront pas d'avion
00:48:31 de combat F-16 à l'Ukraine
00:48:33 refus catégorique de Joe Biden
00:48:35 alors que les dirigeants à Kiev
00:48:37 en réclamaient, par ailleurs, sans préciser
00:48:39 la date, le président américain a annoncé
00:48:41 qu'il se rendrait prochainement en Pologne
00:48:43 acteur important de la campagne
00:48:45 d'aide occidentale à l'Ukraine
00:48:47 et puis, attaque au couteau
00:48:49 à Bruxelles, trois blessés sont
00:48:51 à déplorer, dont un grave
00:48:53 l'agression est survenue vers 18h
00:48:55 dans la station de métro Schumann
00:48:57 du quartier des institutions européennes
00:48:59 l'assaillant a été interpellé
00:49:01 rapidement par la police belge
00:49:03 les motivations de ce dernier ne sont pas encore connues
00:49:05 on reste autour du sujet
00:49:09 de Lucas, ce collégien
00:49:11 de 13 ans, qui s'est pendu
00:49:13 chez lui le 7 janvier
00:49:15 ses parents, pardon, qui continuent
00:49:17 évidemment d'affirmer qu'il était victime
00:49:19 de brimades répétées de la part de
00:49:21 quelques camarades de classe en raison
00:49:23 de son homosexualité
00:49:25 sa maman, que l'on vient d'entendre
00:49:27 qui dit que l'école aurait dû faire plus
00:49:29 nous avons signalé à plusieurs
00:49:31 reprises que ça n'allait pas
00:49:33 qui ? Les profs, les surveillants, le principal
00:49:35 personne ne voit, ne comprend
00:49:37 ce qui se passe ?
00:49:39 Oui, Yohann et Karimah ?
00:49:41 Non, manifestement, parce que... Mais comment est-ce possible ?
00:49:43 Mais sans doute d'abord sont-ils
00:49:45 submergés par ces cas qui sont
00:49:47 quand même très nombreux, ça n'est pas anecdotique
00:49:49 10% des élèves, alors vous vous rendez compte, il y a
00:49:51 des collèges où il y a 5, 6, 700 élèves
00:49:53 donc vous vous rendez compte, c'est énorme
00:49:55 de gérer tout cela, donc effectivement
00:49:57 et puis ce qui se passe dans la cour de récréation
00:49:59 n'est pas toujours visible de la part des enseignants
00:50:01 de la part de la direction
00:50:03 donc cette maman avait alerté, donc il y a
00:50:05 manifestement eu une faille, mais sans doute
00:50:07 l'équipe pédagogique
00:50:09 n'est-elle pas suffisamment formée
00:50:11 et n'a-t-elle pas les bons réflexes
00:50:13 pour faire face à cela ?
00:50:15 Alors moi, ça m'a rappelé les discours
00:50:17 de certains candidats à l'élection présidentielle
00:50:19 qui nous disaient, par exemple
00:50:21 que les associations n'avaient pas leur place
00:50:23 au sein des établissements scolaires, et notamment
00:50:25 les associations LGBT, et bien moi
00:50:27 je crois qu'elles y ont plus que jamais leur place
00:50:29 notamment quand on voit cela, vous comprenez
00:50:31 parce que des élèves qui sont harcelés
00:50:33 en raison de leur orientation sexuelle
00:50:35 il y en a des milliers et même des dizaines
00:50:37 de milliers dans ce pays.
00:50:39 - Il y a un encadrement compétent et qui a
00:50:41 les bons réflexes ? - Pardon, mais laissez-moi terminer
00:50:43 vous réagirez après. - Est-ce qu'il ne faut pas d'abord
00:50:45 avoir des personnels compétents plutôt que d'y
00:50:47 ajouter des... - Non, pardon, mais qui est-ce qui est compétent
00:50:49 pour faire de la prévention ? Qui est-ce
00:50:51 qui sait très bien faire cela ? Et bien ce sont
00:50:53 les associations parce qu'elles le font depuis
00:50:55 très longtemps et on voit que quand
00:50:57 elles interviennent auprès des élèves, ça
00:50:59 fonctionne, on voit qu'après ce genre
00:51:01 d'intervention de la part des associations
00:51:03 les élèves ont changé de discours, ils sont
00:51:05 très sensibles à cela, donc on sait que ça
00:51:07 fonctionne, donc à l'évidence, je ne dis pas qu'elles
00:51:09 doivent faire tout le travail, mais je pense qu'elles y ont
00:51:11 complètement leur place et qu'elles doivent
00:51:13 faire une partie de ce travail-là parce qu'elles
00:51:15 le font très bien et c'est incontestable.
00:51:17 - La réponse d'Alexandre et Jean-Sébastien
00:51:19 qu'on n'a pas encore entendu. - Johan, pourquoi c'est incontestable ?
00:51:21 Je ne sais pas. - Vous avez dit vous-même
00:51:23 avant que tout cela
00:51:25 augmentait ces dernières années,
00:51:27 donc je ne sais pas si elles font un travail formidable
00:51:29 mais de plus... - Parce qu'elles ne le font pas partout
00:51:31 hélas par manque de moyens, parce qu'elles interviennent
00:51:33 dans peu d'établissements. - Moi je crois que vous
00:51:35 l'aurez un peu parce que
00:51:37 je crois que plus il y a de discours sur le vivre
00:51:39 ensemble, ça apparaît comme de la moraline,
00:51:41 ce n'est pas forcément comme ça qu'on
00:51:43 convainc les conformistes
00:51:45 à l'adolescence, parce qu'il y a
00:51:47 une part d'encadrement et d'autorité
00:51:49 et en plus, je pense que
00:51:51 c'est une période
00:51:53 de l'adolescence où
00:51:55 on est extrêmement conformiste
00:51:57 et ça peut être les homosexuels
00:51:59 mais ça peut être les petits-gros,
00:52:01 ceux qui ont un béguement, ceux
00:52:03 qui se comportent différemment
00:52:05 donc je ne suis pas sûr que
00:52:07 encore une fois, les associations
00:52:09 régleraient tout.
00:52:11 - Les associations de témoignages, je vois qu'il y avait
00:52:13 tout ça et qu'il y a alors... - Là, il y avait besoin, concrètement,
00:52:15 il était harcelé, il avait besoin d'être protégé en réalité,
00:52:17 il n'y avait pas besoin d'un discours
00:52:19 moralisateur et enfin, je pense que
00:52:21 pour justement... - Non, pardon, mais la lutte contre l'homophobie,
00:52:23 la lutte contre l'homophobie, c'est pas moralisateur,
00:52:25 c'est pas de la morale, on ne parle pas de morale.
00:52:27 - Mais la lutte contre l'homophobie,
00:52:29 ça se fait d'abord par une sévérité,
00:52:31 par une autorité, par les... - Par des barrières.
00:52:33 - Des barrières et ensuite, je pense
00:52:35 que ça se fait aussi par l'instruction
00:52:37 et je ne suis pas sûr que les associations
00:52:39 instruisent les élèves
00:52:41 et les rendent finalement plus tolérants.
00:52:43 Je pense que le meilleur moyen de rendre un élève
00:52:45 tolérant, sensible, intelligent,
00:52:47 c'est par la transmission
00:52:49 des connaissances et par l'éducation.
00:52:51 La réelle éducation passe par
00:52:53 l'instruction, à mon avis, beaucoup plus
00:52:55 que par un travail associatif
00:52:57 qui du reste n'existait pas
00:52:59 avant et avant.
00:53:01 - Il n'a pas compris,
00:53:03 l'associatif c'est pour les victimes,
00:53:05 c'est pour que les victimes puissent aussi
00:53:07 se confier à quelqu'un.
00:53:09 - Il y a une assistante sociale,
00:53:11 il y a des assistants sociaux.
00:53:13 - En plus,
00:53:15 vous dites qu'avant il n'y avait pas de harcèlement,
00:53:17 c'est aberrant d'entendre
00:53:19 quelque chose comme ça. Avant, il n'y avait pas
00:53:21 de harcèlement. Vous venez de le dire
00:53:23 à l'instant, c'est quand même aberrant d'entendre
00:53:25 ça. - Ça a toujours existé.
00:53:27 - Je sais, j'ai connu
00:53:29 des gamins harcelés quand j'étais au collège.
00:53:31 - Ça a toujours existé parce que, comme je disais,
00:53:33 c'est un âge conformiste qui n'aime pas
00:53:35 la différence, mais
00:53:37 le glicat de suicide,
00:53:39 l'ampleur que ça prend, c'est exponentiel.
00:53:41 Donc on voit bien que ce n'est pas le travail associatif
00:53:43 qui a réglé tout ça. - C'est un fléau qui touche plus
00:53:45 d'enfants qu'on ne le croit, même si tous,
00:53:47 heureusement, ne vont pas jusqu'au suicide.
00:53:49 - Moi, je vais associer les réseaux sociaux.
00:53:51 - Vous parliez d'association, de témoignage. Écoutez, Hugo.
00:53:53 Hugo, c'est un jeune homme qu'on a
00:53:55 pu avoir aujourd'hui dans nos émissions
00:53:57 sur CNews pendant sa scolarité.
00:53:59 Il a été quotidiennement victime de harcèlement.
00:54:01 Aujourd'hui, il a créé une association qui porte son nom.
00:54:03 Il souhaite replacer la protection
00:54:05 de la jeunesse au cœur de la prochaine élection
00:54:07 présidentielle. Écoutez-le, c'était tout à l'heure chez Laurence Ferrari.
00:54:09 - Ça a duré de 6 à 18 ans.
00:54:13 Donc oui, ça a été assez long.
00:54:15 Ça a duré près de 12 ans, le harcèlement scolaire.
00:54:17 Moi, ça a pris plusieurs formes.
00:54:19 Ça a commencé par des insultes,
00:54:21 parce que j'étais le bigle de service,
00:54:23 j'étais le gros de la classe, j'étais l'un tel ou l'autre service.
00:54:25 C'était vraiment le stéréotype clé.
00:54:27 En passant au collège,
00:54:29 ça s'est plutôt manifesté en plus de
00:54:31 cette violence verbale,
00:54:33 ça s'est manifesté sous forme de violence physique.
00:54:35 J'ai eu cette chance-là, heureusement d'être préservé avant.
00:54:37 Le cyberharcèlement a été sur la fin de ma scolarité,
00:54:39 de la 3e jusqu'à la fin de lycée,
00:54:41 une vraie problématique à laquelle j'ai été confronté
00:54:43 sans être pour autant moi-même au début,
00:54:45 moi-même sur ces plateformes. C'est là aussi
00:54:47 le danger des réseaux sociaux.
00:54:49 On n'est pas forcément sur ces plateformes.
00:54:51 On peut être victime de cyberharcèlement.
00:54:53 - C'est vrai qu'on sait que les enfants,
00:54:55 à l'école, tiens Jean-Sébastien, pardon,
00:54:57 qu'on n'a pas encore entendu sur ce sujet,
00:54:59 les enfants sont d'une grande cruauté.
00:55:01 C'est là que les parents aussi doivent intervenir.
00:55:03 Par quel biais on commence
00:55:05 à essayer de maîtriser ce phénomène ?
00:55:07 Par une meilleure formation des encadrants ?
00:55:09 Par des associations ?
00:55:11 Par des gens qui viennent témoigner ?
00:55:13 Par des parents qui prennent mieux en charge
00:55:15 leurs enfants à cette époque-là de leur âge ?
00:55:17 - Les solutions peuvent se cumuler.
00:55:19 Je suis d'accord avec ce que disait Valéry tout à l'heure.
00:55:21 On sous-estime, bien sûr le harcèlement
00:55:23 a existé avant les réseaux sociaux,
00:55:25 mais on sous-estime totalement l'effet
00:55:27 pervers, toxique que les réseaux sociaux
00:55:29 peuvent avoir. Et regardez le témoignage,
00:55:31 il est très intéressant ce que vient de dire
00:55:33 ce jeune homme, c'est que lui-même n'était pas
00:55:35 sur les réseaux sociaux, mais il n'était pas
00:55:37 échappé parce qu'il peut y avoir des cabales
00:55:39 qui se créent contre vous.
00:55:41 Après, effectivement, l'esprit de conformisme,
00:55:43 l'esprit de groupe, ça a toujours existé.
00:55:45 - Et qu'est-ce qu'on fait sur les réseaux sociaux ?
00:55:47 On ne peut rien faire.
00:55:49 - Si, peut-être qu'il faut avoir une réflexion
00:55:51 de la part des parents sur l'âge auquel
00:55:53 les enfants sont.
00:55:55 - Ce n'est pas les réseaux sociaux qu'on peut contraindre,
00:55:57 mais les enfants par rapport à leur...
00:55:59 - Non, ce n'est pas les réseaux sociaux,
00:56:01 c'est comme pour tout, un instrument,
00:56:03 c'est comme une arme, tant que personne
00:56:05 ne décide de tirer, ça ne fait rien.
00:56:07 - C'est terrible de comparer les réseaux sociaux à une arme.
00:56:09 - Non, mais des cellules, c'est une arme
00:56:11 dans les établissements scolaires.
00:56:13 - Concrètement, c'est le cas, vous parliez des chiffres,
00:56:15 le suicide des adolescents est en train de remonter,
00:56:17 figurez-vous que c'est même plus inquiétant que ça,
00:56:19 c'est qu'ils avaient baissé pendant le Covid,
00:56:21 quand les enfants n'étaient pas scolarisés,
00:56:23 et qu'ils remontent en flèche depuis
00:56:25 qu'il y a un retour en cours, ce qui montre bien
00:56:27 que cette question du harcèlement est vertigineuse.
00:56:29 Sur la question des associations,
00:56:31 il faut distinguer deux choses,
00:56:33 ça peut être très utile qu'il y ait des associations
00:56:35 qui viennent faire un travail de prévention
00:56:37 sur l'homophobie notamment,
00:56:39 il y a eu des campagnes aux Etats-Unis qui ont marché,
00:56:41 ils appelaient ça "it gets better",
00:56:43 ça rend gent, ne vous inquiétez pas,
00:56:45 parce qu'effectivement quand vous êtes un gamin à l'école,
00:56:47 on peut s'en prendre à vous à cause de votre sexualité,
00:56:49 mais vous pouvez grandir, vous en sortir,
00:56:51 et regarder ça va mieux, et ça a marché,
00:56:53 je crois qu'il ne faut pas confondre ça
00:56:55 avec des associations qui viendraient pour faire
00:56:57 la promotion d'études de genre ou autre chose,
00:56:59 ce sont deux registres totalement séparés,
00:57:01 et il peut y avoir une vigilance de l'éducation nationale
00:57:03 de ce point de vue-là.
00:57:05 - Vivre en permanence sous le regard des autres,
00:57:07 ce qu'imposent désormais les réseaux sociaux,
00:57:09 sous le regard des autres et des autres groupes,
00:57:11 ça rend complètement fou, en fait, c'est terrible,
00:57:13 on a l'impression qu'il n'y a rien à faire.
00:57:15 - C'est quasiment de cause.
00:57:17 - Parce que les parents, on parle de restreinte,
00:57:19 mais les parents ont du mal à supprimer ces appareils,
00:57:21 vos ados sont accros, vous allez créer une crise
00:57:23 à la maison sans précédent quasiment,
00:57:25 si vous retirez le réseau social à votre enfant,
00:57:27 vous avez envie d'éviter d'en passer par là,
00:57:29 enfin, c'est pas si simple dans le quotidien des familles,
00:57:31 je pense.
00:57:33 - Non, c'est pas si simple, mais il y a quand même
00:57:35 des choses à faire, c'est-à-dire quand ce sont
00:57:37 les enfants qui sont en retard,
00:57:39 c'est pas si simple, mais il y a quand même
00:57:41 des choses à faire, c'est-à-dire quand ce sont,
00:57:43 par exemple, des élèves d'une classe qui se mettent
00:57:45 en groupe et qui se mettent à harceler quelqu'un
00:57:47 sur les réseaux sociaux, je veux dire,
00:57:49 ils sont facilement identifiables, ça peut se retrouver
00:57:51 à l'école et ils peuvent être convoqués,
00:57:53 les parents peuvent être convoqués, je veux dire,
00:57:55 il y a une prise en charge aussi.
00:57:57 - Mais moi, ce que je ne comprends pas,
00:57:59 c'est pourquoi ça n'a pas été le cas sur ce jeune Lucas,
00:58:01 alors que la mère a signalé plusieurs fois au collège
00:58:03 pourquoi ses gamins n'ont pas été arrêtés,
00:58:05 n'ont pas été empêchés de le harceler
00:58:07 et de ne pas s'identifier.
00:58:09 - Sur le cas en particulier, on ne connaît pas
00:58:11 tous les détails, mais...
00:58:13 - Non, l'enquête est en cours, bien sûr.
00:58:15 - Exactement, donc c'est dur de se prononcer
00:58:17 sur tous les détails de cette enquête en particulier,
00:58:19 mais sur le harcèlement scolaire, l'intimidation,
00:58:21 moi, je pense que ça doit être, à chaque année,
00:58:23 une priorité dans l'éducation nationale,
00:58:25 c'est-à-dire qu'il y a les parents, on le sait,
00:58:27 mais les parents, on ne peut pas contrôler
00:58:29 partout tout ce qui se fait, mais à l'école,
00:58:31 dès le départ, à chaque rentrée scolaire,
00:58:33 le message doit être clair de la part de la direction,
00:58:35 les parents, LGBT, si c'est sur la question,
00:58:37 on va dire, bon, grossophobie,
00:58:39 ou enfin, n'importe quelle différence,
00:58:41 c'est-à-dire n'importe quelle différence...
00:58:43 - C'est pour ça qu'il faut avoir à découvrir
00:58:45 n'importe quel signe disinfectif que vous mettez en marge.
00:58:47 - C'est pour ça qu'on ne va pas commencer
00:58:49 à vous mettre en marge.
00:58:51 - Le point, je pense qu'à la base, pour une école,
00:58:53 les directeurs, les directrices, les professeurs,
00:58:55 déjà dès le début de l'année,
00:58:57 le message doit être assez clair,
00:58:59 et il y a la prévention, et il y a aussi,
00:59:01 ensuite, l'intervention, l'action,
00:59:03 parce que ça a été prouvé, effectivement, sur la question.
00:59:05 - C'est bien ce que je dis,
00:59:07 moi, je ne suis pas contre un discours, effectivement,
00:59:09 de respect des uns et des autres,
00:59:11 mais on en est gavé depuis des années,
00:59:13 croyez-moi, les directeurs d'établissements...
00:59:15 - Si on en était gavé, je ne suis pas sûr
00:59:17 que Lucas aurait fini...
00:59:19 - Le fond sur le vivre ensemble.
00:59:21 - Mais ça va venir chaque année.
00:59:23 - Si nos gamins, comme vous dites,
00:59:25 étaient gavés de discours de tolérance,
00:59:27 je pense qu'on ne l'aurait pas retrouvé.
00:59:29 - Je crois que...
00:59:31 - Je suis désolé, Julien,
00:59:33 mais je pense qu'il n'est pas du tout prouvé
00:59:35 qu'il n'a pas été gavé de ce type de discours-là,
00:59:37 et maintenant, à un moment donné,
00:59:39 il y a deux pieds dans une politique.
00:59:41 Il y a une politique, effectivement, d'éducation à la tolérance,
00:59:43 de respect, qui, à mon avis, passe,
00:59:45 je le dis encore une fois, par l'instruction,
00:59:47 on a suffisamment de grands textes dans la littérature
00:59:49 de Victor Hugo à autres pour faire passer
00:59:51 un certain nombre d'hommes, et ça, chante,
00:59:53 ou te faire venir des associations militantes à l'école,
00:59:55 et ensuite, il y a...
00:59:57 - Vous ne faites pas avec Victor Hugo que vous faites comprendre un gamin...
00:59:59 - Le bossu de Notre-Dame, je pense que ça apprend plus
01:00:01 que n'importe quelle association LGBT à l'école.
01:00:05 Et ensuite, il y a un deuxième pied, à mon avis.
01:00:07 - Vous savez, je crois que je sais où le babelais se trouve.
01:00:09 C'est le mot LGBT qui vous dérange.
01:00:11 - Non, mais...
01:00:13 - On va dire des associations homosexuelles.
01:00:15 - C'est des associations militantes.
01:00:17 - Parce que derrière LGBT, je sais ce que vous mettez.
01:00:19 Vous mettez une idéologie un peu woke,
01:00:21 derrière LGBT.
01:00:23 - Je mets ça, mais encore une fois,
01:00:25 je pense que le babelais ne blesse pas
01:00:27 sur les discours, parce qu'on en a beaucoup,
01:00:29 des discours qui blessent sur l'encadrement
01:00:31 et la fermeté et l'autorité.
01:00:33 Il y a un moment où il faut avoir un discours de respect,
01:00:35 mais il y a aussi un moment où il faut se faire respecter
01:00:37 par l'ordre. Et je pense que ce qui manque
01:00:39 aujourd'hui à l'ÉPCOL, c'est l'ordre
01:00:41 et ce ne sont pas les discours bien pensants.
01:00:43 - Non, mais après, on peut en discuter...
01:00:45 - Non, non, non.
01:00:47 - ...de la question des associations,
01:00:49 mais déjà, le message, la direction de l'école doit être ferme
01:00:51 si jamais il y a des questions d'intimidation,
01:00:53 de harcèlement.
01:00:55 - Attends juste un tout petit mot.
01:00:57 - C'est un problème, ce que je dis, ça doit être
01:00:59 dans l'éducation nationale, ça doit faire partie du programme.
01:01:01 À chaque année, ça revient. À chaque année,
01:01:03 il y a des jeunes qui vont à l'école,
01:01:05 et je lisais des choses sur des études,
01:01:07 écoutez, sur le harcèlement scolaire, l'impact,
01:01:09 le stress que ça fait sur le cerveau,
01:01:11 le stress psychosocial sur le long terme,
01:01:13 ça peut avoir des conséquences même permanentes
01:01:15 des jeunes plus tard.
01:01:17 - C'est déjà peur d'aller à l'école par rapport au regard du reste.
01:01:19 - Non, mais ce que je veux dire, la population,
01:01:21 les émotions, la mémoire, sur beaucoup, beaucoup de choses,
01:01:23 l'estime de soi, c'est énorme, ça empêche les gens
01:01:25 d'avoir des relations même normales
01:01:27 avec d'autres personnes après.
01:01:29 Ils ont été bloqués, même dans le développement.
01:01:31 Donc ça peut avoir des conséquences extrêmement graves,
01:01:33 cette question du harcèlement scolaire.
01:01:35 Ça fait partie des priorités, je pense.
01:01:37 - Oui, oui.
01:01:39 - Pour revenir à la mère de Lucas,
01:01:41 je pense qu'il n'y a pas une directrice d'école
01:01:43 qui ne va pas être sensible à une mère qui dit
01:01:45 « Mon fils ne va pas bien, occupez-vous de lui. »
01:01:47 Simplement, il n'y a pas la compétence dans l'école.
01:01:49 - Je ne suis pas dans l'enquête, je vois juste une mère
01:01:51 qui a été en collège plusieurs fois.
01:01:53 - Il faut juste qu'il y ait une compétence.
01:01:55 On appelle ça « association »,
01:01:57 on appelle ça « écoute »,
01:01:59 on appelle ça « une veille scolaire »,
01:02:01 on appelle ça « ce qu'on veut ».
01:02:03 - Non mais attendez, elle est allée,
01:02:05 je voudrais juste terminer.
01:02:07 - Je veux juste vous dire, elle s'est plainte,
01:02:09 elle est allée dénoncer, elle est allée informer.
01:02:11 - Non mais ce n'est pas la directrice.
01:02:13 - À cette étape-ci, je ne suis pas en prévention.
01:02:15 - Vous n'avez pas besoin, vous n'avez pas besoin.
01:02:17 - Je voudrais juste terminer.
01:02:19 - Vous n'avez pas besoin, j'ai l'impression
01:02:21 que vous n'avez pas besoin d'être une association,
01:02:23 qu'elle soit LGBT, homosexuelle,
01:02:25 de défense de qui vous voulez, pour comprendre
01:02:27 quand vous êtes un professeur
01:02:29 ou un directeur d'établissement,
01:02:31 que quand une maman vient vous voir, mon gamin
01:02:33 se fait harceler parce qu'il est homosexuel,
01:02:35 vous avez des gamins qui, toute la journée,
01:02:37 le harcèlent, le tapent dessus, l'insultent, etc.
01:02:39 Je n'ai pas besoin d'être une association homosexuelle
01:02:41 ou gays-trans.
01:02:43 - J'essaie juste. - Il y a un problème,
01:02:45 je dois agir en tant que responsable éducatif.
01:02:47 - Pardon, alors, des associations, c'est bien,
01:02:49 c'est encore mieux, mais le responsable...
01:02:51 - Je ne peux pas répondre, en fait.
01:02:53 - Je vais vous remédier à la harcèlement.
01:02:55 - Non, mais la directrice de l'école,
01:02:57 c'est comme un chef d'entreprise,
01:02:59 elle dirige des gens qui font des choses.
01:03:01 Aujourd'hui, à l'école, ce n'est la fonction
01:03:03 de personne... - Faire respecter
01:03:05 l'autorité, si. - C'est insupportable,
01:03:07 au bout de secondes. - Faire respecter l'autorité,
01:03:09 si, c'est la fonction d'un directeur d'école.
01:03:11 - Ce n'est la fonction de personne, aujourd'hui,
01:03:13 de s'occuper de ce genre de sujet. - Ah, donc c'est normal ?
01:03:15 - C'est pas... - Mais c'est incroyable
01:03:17 que vous soyez pas capable d'écouter jusqu'au bout.
01:03:19 - Mais si, je vous entends, c'est juste que vous faites 4 fois de suite
01:03:21 la même phrase. - Je vous dis qu'on a besoin... - J'ai compris.
01:03:23 - On a besoin d'avoir quelqu'un de responsable
01:03:25 de ce sujet-là, au sein de sa...
01:03:27 - Je ne suis pas d'accord. - ...d'éducateur.
01:03:29 - Je ne suis pas d'accord entre les surveillants,
01:03:31 les professeurs, les responsables,
01:03:33 les TPE, je pense qu'il y a des gens
01:03:35 qui sont capables de voir une détresse.
01:03:37 - Quand quelqu'un se fait taper dans la cour de récréation,
01:03:39 il faut un dispositif spécial pour...
01:03:41 - Mais les profs, ils sont même pas capables...
01:03:43 - On les laisse se taper dessus sur la cour.
01:03:45 - Les profs, ils sont pas capables de se faire respecter pendant leur cours.
01:03:47 - Mais certains le sont. - Ils sont respectés pendant leur cours.
01:03:49 - Mais non, certains le sont. Valérie, le problème,
01:03:51 certains profs le sont, évidemment, comme ils l'ont toujours été.
01:03:53 Le sujet, c'est le défaut de l'institution.
01:03:55 L'autorité n'est plus assumée.
01:03:57 - Si un directeur d'établissement...
01:03:59 - Tu fais quoi, là ?
01:04:01 - Si un directeur d'établissement n'a plus... - Tu me laisses t'excuser ?
01:04:03 - Mais non, mais tout simplement, on va voir les élèves en question
01:04:05 et il leur dit "maintenant, vous arrêtez,
01:04:07 sinon c'est vous qui serez expulsés".
01:04:09 - S'il vous plaît, s'il vous plaît. Là où on se comprend pas,
01:04:11 c'est que juste un adulte,
01:04:13 où qu'il soit, peut voir
01:04:15 un enfant en détresse.
01:04:17 Après, vous êtes le directeur d'établissement...
01:04:19 - Non, mais je finis juste ma phrase.
01:04:21 - Vous appelez une association, vous appelez machin,
01:04:23 je pense qu'un adulte... - Il y en a 80 dans les établissements.
01:04:25 - Un adulte dans le système éducatif est capable
01:04:27 de voir un enfant en détresse,
01:04:29 surtout si la mère vient dire "mon enfant est en détresse".
01:04:31 Après, les moyens pour parvenir
01:04:33 à l'aider, etc., par des associations,
01:04:35 par telle ou telle personne extérieure,
01:04:37 ok, mais juste, vous voyez la détresse
01:04:39 d'un enfant quand on vous la signale.
01:04:41 - Quand vous allez travailler, vous avez un médecin du travail
01:04:43 que vous pouvez aller voir si vous allez pas bien.
01:04:45 - Mais mon patron, s'il est pas capable de me soigner,
01:04:47 est capable de voir si je vais mal ou si je vais bien.
01:04:49 - Non, pas forcément.
01:04:51 - Et puis il y a un gamin qui se fait taper dans la cour de réaction.
01:04:53 - Bref, en l'occurrence, une comparaison qui n'est pas forcément raisonnable.
01:04:55 Bref, tout dernier mot, s'il vous plaît.
01:04:57 Vous avez 4 adolescents,
01:04:59 de 13 ans, 2 garçons, 2 filles,
01:05:01 qui vont être jugés pour harcèlement ayant conduit au suicide.
01:05:03 Dernière question,
01:05:05 quelles sanctions pour ces enfants ?
01:05:07 La mère, elle-même, qu'on a entendu,
01:05:09 ne veut pas vraiment les condamner.
01:05:11 Qu'est-ce qu'on fait avec des gamins de 13 ans qui...
01:05:13 - Tiens, 13 ans,
01:05:15 qu'est-ce que vous voulez faire ?
01:05:17 - J'en sais rien.
01:05:19 - Qu'ils prennent conscience de ce qu'ils ont fait pour qu'ils puissent
01:05:21 se réinsérer, j'allais dire, de manière quasi normale
01:05:23 dans la société, si ça semble être possible.
01:05:25 - Ou leur donner des travaux d'utilité en public
01:05:27 pendant un mois, par exemple.
01:05:29 - Mais si vous voulez, on va pas mettre en prison un fameux sans-quid.
01:05:31 - La mère, elle-même, le dit.
01:05:33 - Un service collectif.
01:05:35 - Ce que dit la mère, me semble-t-il, c'est qu'ils aillent faire
01:05:37 de la prévention dans les écoles avec des associations.
01:05:39 - C'est une très bonne idée.
01:05:41 - C'est un souhait de la mère, elle-même, qui dit
01:05:43 si mon fils avait entendu ce genre de témoignages,
01:05:45 si les agresseurs de mon fils
01:05:47 avaient entendu des témoignages comme ceux
01:05:49 qu'ils seront peut-être en mesure de livrer,
01:05:51 peut-être que ce qui s'est produit ne serait pas arrivé.
01:05:53 - Ce qui est important de dire, c'est que la loi,
01:05:55 justement, a changé. Il y a des choses qui vont
01:05:57 dans le bon sens. La justice des mineurs
01:05:59 est plus rapide. Là, ils seront convoqués dès le mois d'avril.
01:06:01 C'est pas dans 40 000 ans,
01:06:03 puisqu'on dit suffisamment souvent que la justice
01:06:05 est lente. Là, les adolescents
01:06:07 en question, ça va être dès le mois d'avril.
01:06:09 Et derrière, il y a une période, en quelque sorte,
01:06:11 de mise à l'épreuve qui peut durer entre 6 et 9 mois.
01:06:13 Donc, ils passent une première fois devant
01:06:15 les magistrats, là, au mois d'avril.
01:06:17 Et ensuite, en fonction,
01:06:19 il y a un examen qui sera fait en regardant les parents,
01:06:21 leur comportement, est-ce qu'ils ont compris,
01:06:23 etc. Et la réalité de la peine,
01:06:25 elle sera décidée au bout de 6 à 9 mois.
01:06:27 Et pour répondre à votre question, il peut y avoir
01:06:29 des amendes très fortes et des peines de prison
01:06:31 qui sont prévues, y compris
01:06:33 pour des...
01:06:35 - C'est ce que tu parles ? Des peines de prison pour des gamins de 13 ans ?
01:06:37 - Mais tout dépend de la réalité.
01:06:39 - Non, mais je me pose la question !
01:06:41 - Mais Julien, là, on ne peut pas parler de ce cas spécifique,
01:06:43 puisqu'on ne sait pas exactement ce qui s'est passé.
01:06:45 - Oui, c'est vrai. - Tout n'est pas équivalent.
01:06:47 - Est-ce que, d'une manière générale, pour des adolescents, la prison...
01:06:49 - Le drame est terrible, évidemment, par l'impact que ça a eu sur le jeu de coeur.
01:06:51 - Mais l'enquête est ouverte pour harcèlement.
01:06:53 - Harcèlement ayant entraîné un suicide.
01:06:55 - Mais... - Et ça, pour peine prévue,
01:06:57 ça peut être de la prison et des armes.
01:06:59 - En tout cas, c'est un sujet qui fait énormément réagir,
01:07:01 que vous soyez parent d'élève ou pas,
01:07:03 c'est une situation insoutenable
01:07:05 pour cette mère de famille
01:07:07 et une histoire abominable.
01:07:09 - Je disais simplement, là, il y a eu le suicide,
01:07:11 donc c'est trop tard, d'une certaine manière.
01:07:13 On verra ce que fait la justice.
01:07:15 Peut-être qu'il faut des peines d'enfermement.
01:07:17 Mais avant, ces élèves-là auraient dû, sans doute,
01:07:19 être exclus de l'établissement.
01:07:21 - Quand on j'entends "il faut un référent"
01:07:23 ou je ne sais quoi, je pense que quand on persécute
01:07:25 un élève, il faut des sanctions.
01:07:27 Et j'aimerais savoir...
01:07:29 - Est-ce que la mère savait qu'il persécutait son fils ?
01:07:31 - Je pense qu'elle l'a alertée.
01:07:33 - C'est sûr.
01:07:35 - Peut-être qu'elle ne savait pas,
01:07:37 mais à ce moment-là, c'est au directeur d'établissement
01:07:39 ou responsable de l'établissement de faire l'enquête.
01:07:41 - C'est ça le pire, c'est que le harcelé
01:07:43 se sente coupable, honteux
01:07:45 et a peur de briser le silence.
01:07:47 - Mais ce n'est pas du tout sûr.
01:07:49 - C'est la balance qui a dénoncé les camarades.
01:07:51 - Je ne suis pas du tout sûre que la directrice
01:07:53 savait qui harcelait ses camarades.
01:07:55 - On va changer de sujet, chers amis.
01:07:57 On change de sujet avec les
01:07:59 premières fuites, parce que c'est une affaire
01:08:01 là aussi qui nous a tenu en haleine sur plusieurs
01:08:03 épisodes. Eh bien, les premières
01:08:05 fuites des conclusions de l'audit
01:08:07 de la Fédération française de football
01:08:09 sont tombées. Elles sont très claires.
01:08:11 Elles sont très claires. C'est vrai que Valérie
01:08:13 était sur le dossier.
01:08:15 On ne va pas
01:08:17 pergiverser. Le président Noël Legrède,
01:08:19 je cite les premières fuites de
01:08:21 cette audite qui sera bientôt diffusée.
01:08:23 Le président n'a plus la légitimité nécessaire
01:08:25 pour administrer la Fédération française de
01:08:27 football compte tenu notamment de son
01:08:29 comportement envers les femmes. Ce
01:08:31 rapport provisoire de l'inspection générale
01:08:33 de l'éducation du sport et de la recherche,
01:08:35 diligenté par le ministère des sports à l'automne dernier,
01:08:37 constate par ailleurs que la politique de l'instance
01:08:39 à propos des violences sexistes et sexuelles
01:08:41 n'est ni efficace,
01:08:43 ni efficiente. Les dirigeants
01:08:45 de la Fédération jusqu'au 13 février
01:08:47 pourrent prendre connaissance de ces conclusions
01:08:49 et y répondre avant publication du rapport définitif
01:08:51 ou contre-advictoire.
01:08:53 Un petit tour de table, 5-6 minutes.
01:08:55 On avait du mal à imaginer, Valérie,
01:08:57 cette enquête. Vous l'avez bien suivie,
01:08:59 que l'audite soit favorable
01:09:01 à Noël Legrède après toutes les infos qui sont
01:09:03 passées, tous les témoignages qui sont
01:09:05 passés à son sujet. J'ai envie de dire
01:09:07 chronique d'une chute annoncée.
01:09:09 Chronique d'une chute annoncée. Alors il faut quand même
01:09:11 mettre à son crédit deux passages
01:09:13 de Noël Legrède ?
01:09:15 Ils disent que la Fédération sportive n'a jamais
01:09:17 été aussi efficace et qu'elle n'a jamais été
01:09:19 aussi bien gérée.
01:09:21 Financièrement.
01:09:23 Financièrement.
01:09:25 Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse
01:09:27 ce soir. Je suis d'accord,
01:09:29 mais il faut quand même le dire pour être honnête.
01:09:31 Qu'il ait bien géré la Fédération financièrement,
01:09:33 c'est une chose. Après qu'il ait harcelé
01:09:35 les salariés et eu des attitudes
01:09:37 abominables. La partie noire
01:09:39 de l'histoire, c'est que non seulement lui
01:09:41 mais aussi sa directrice générale, apparemment,
01:09:43 se sont extrêmement mal
01:09:45 comportés, alors de façon différente.
01:09:47 Lui envers les femmes et elle
01:09:49 avec... Elle a l'air d'être d'une autorité,
01:09:51 elle a l'air d'être absolument
01:09:53 pas sympathique du tout, cette femme-là.
01:09:55 Et que donc l'ambiance était absolument
01:09:57 pourrie et épouvantable. - C'est pas pour cause de non-sympathie
01:09:59 qu'elle serait... - Non, non, je pense qu'elle a été...
01:10:01 - Ça va plus loin. - Elle a abusé de son autorité,
01:10:03 de son pouvoir, elle a été...
01:10:05 On n'a pas encore les détails,
01:10:07 mais... Enfin, elle a pas...
01:10:09 - Le rapport parle d'un management
01:10:11 brutal mais qui ne relève pas du harcèlement.
01:10:13 - Oui, oui, exactement. - Alors que lui,
01:10:15 il a harcelé... - Mise à pied,
01:10:17 Mise à pied, il consacre à toi la directrice
01:10:19 générale de FFF, Florence Ardoin, et visée
01:10:21 donc, elle, également, par les inspecteurs
01:10:23 pour son management, qui écrivent-ils
01:10:25 peut-être qualifiés de brutales,
01:10:27 mais pas de harcelants, contrairement
01:10:29 donc à Noël Legret, qui
01:10:31 est plus visée par le... - Donc,
01:10:33 ce qu'on retient de cette audite,
01:10:35 c'est qu'il y avait une ambiance absolument pourrie
01:10:37 - C'est-à-dire qu'on savait déjà tout ce qui se passait
01:10:39 - Dans cet endroit, on savait tout ce qui se passait,
01:10:41 on savait qu'il se comportait de façon odieuse
01:10:43 vis-à-vis des femmes, et qu'elle se comportait
01:10:45 de façon odieuse, point,
01:10:47 donc, apparemment, il n'aurait plus, ni l'un ni l'autre,
01:10:49 la légitimité de diriger
01:10:51 la Fédération française. C'est assez clair.
01:10:53 - Alors, Alexandre, qui a un temps défendu
01:10:55 Noël Legret, est-ce que vous allez être capable encore aujourd'hui ?
01:10:57 - Il va continuer, il va continuer. - Je sais que vous...
01:10:59 Noël Legret n'a pas d'amis,
01:11:01 je n'aime pas les lynchages... - C'est pas qu'il n'a pas d'amis,
01:11:03 c'est qu'il a eu un comportement minable
01:11:05 et qu'il est dénoncé aujourd'hui.
01:11:07 - D'accord.
01:11:09 Mais, moi, ce que je lis, c'est dans le rapport,
01:11:11 il parle d'une attitude problématique
01:11:13 vis-à-vis des femmes qui peut être qualifiée
01:11:15 au minimum de sexiste. Donc, on ne parle pas
01:11:17 de harcèlement, et un peu plus loin,
01:11:19 il parle de blagues, sexistes,
01:11:21 etc. - Alors, quand vous dites
01:11:23 à une agent de joueur,
01:11:25 "Venez boire la quatrième bouteille de champagne
01:11:27 à la maison avec moi",
01:11:29 et peut-être que vos dossiers seront
01:11:31 facilités, pardon,
01:11:33 mais je ne suis pas certain que ce soit
01:11:35 acceptable, et je n'évoque
01:11:37 qu'un élément qui est sorti au grand jour,
01:11:39 je ne suis pas dans les arcanes
01:11:41 de la FED, vous l'imaginez bien. - Non, mais je...
01:11:43 Je n'ai pas de...
01:11:45 de sympathie, on va croire
01:11:47 que j'ai une sympathie particulière pour Noël Legret.
01:11:49 - Ah, ben, on va le chancer par le champagne.
01:11:51 - Mais j'ai l'impression, quand même, que dans cette histoire,
01:11:53 vous dites,
01:11:55 vous balayez le fait que, sportivement et financièrement,
01:11:57 il est bien géré...
01:11:59 - Non, il n'a plus de justice. - Non, non, mais...
01:12:01 Non, je veux lire le balai.
01:12:03 - Il est bien géré, ça, on est pas contre ça.
01:12:05 - Ça compte quand même. J'ai l'impression qu'on demande,
01:12:07 aujourd'hui, à un certain
01:12:09 nombre de gens qui ont une responsabilité
01:12:11 d'être dans une forme
01:12:13 d'aseptisation... - Ah, vous êtes très
01:12:15 informaux, ce soir. - ...d'aseptisation
01:12:17 des rapports humains. C'est ça, la question
01:12:19 d'être moderne, d'épouser le discours
01:12:21 ambiant. Enfin, je pense vraiment
01:12:23 de ce que je lis, que Noël Legret,
01:12:25 ce n'est pas un homme de son époque et que c'est le principal
01:12:27 procès qu'on lui fait. Il a 80 ans...
01:12:29 - Vous faites le procès du néant, vous comprenez ?
01:12:31 - Oui, il a... - Désolée, mais je ne pense pas
01:12:33 que tout le monde avait le même style de gestion, non plus,
01:12:35 que M. Legret. - Non, non.
01:12:37 Je l'entends, mais je vois d'autres...
01:12:39 Par exemple, dans la
01:12:41 fédération de Handball... - Handball.
01:12:43 - ...il y a eu un problème de handball, il y a eu un problème
01:12:45 de pédophilie, ce qui paraît quand même hautement
01:12:47 plus grave que ce qu'on reproche à M. Legret.
01:12:49 - J'essaie de... - En donc, il y a des problèmes de détournement
01:12:51 d'argent. Donc, bon,
01:12:53 il a l'âge de partir à la retraite. - Mais donc, si on trouve
01:12:55 quelqu'un qui fait pire, on dévoie celui qui...
01:12:57 - Non, je ne dis pas ça. Je dis qu'il a l'âge de partir à la retraite.
01:12:59 - Il n'y a pas de mieux ou de pire. - Je dis qu'il a l'âge
01:13:01 de partir à la retraite, que je ne vais pas
01:13:03 pleurer sur son sort, mais je dis que
01:13:05 ça me paraît assez
01:13:07 disproportionné, qu'il y a un côté bouc-émissaire
01:13:09 pour Noël Legret.
01:13:11 Et d'ailleurs, le rapport dit que... Mais en cause,
01:13:13 toute la gestion de la fédération,
01:13:15 il n'est pas le seul... - Oui, ça va jusqu'au commerce.
01:13:17 - En effet, c'est un panier de craves,
01:13:19 en fait, et une gestion absolument
01:13:21 pourrie depuis des années, en termes
01:13:23 de management, même si cette fédé,
01:13:25 en effet, se porte bien, grâce à une équipe
01:13:27 de France, surtout, et un Didier Deschamps
01:13:29 qui font des résultats, parce que Noël Legret,
01:13:31 peut-être que c'est un bon gestionnaire, mais il n'est pas sur le terrain.
01:13:33 Ce n'est pas lui qui est champion du monde. Il ne faut pas non plus
01:13:35 dire tout et son contraire.
01:13:37 Johan, pardon.
01:13:39 - Je dois dire que ce soir, Alexandre Devecchio
01:13:41 me laisse un peu sans voix, sincèrement. - Ah, oui, oui.
01:13:43 - Pardon d'apporter de la contradiction.
01:13:45 - Non, non, mais sincèrement... - C'est bien le cas.
01:13:47 - Vous êtes finalement toujours du
01:13:49 mauvais côté. Ça interpelle, quand même.
01:13:51 - Il en fait du bien. - Vous êtes le seul qui le choisit.
01:13:53 - C'est intéressant pour France, parce qu'il y aura un côté du bien
01:13:55 que vous représenterez, moi je serai du côté
01:13:57 du mal. - Non, mais, alors là, particulièrement,
01:13:59 pardon, mais encore une fois, vous dites,
01:14:01 mais attendez, rendez-vous compte, Noël Legret, il est formidable.
01:14:03 - Je n'ai pas dit qu'il était formidable.
01:14:05 - Attendez, pardon. Vous venez de dire, il a bien géré la fédération,
01:14:07 regardez, économiquement et tout,
01:14:09 c'est quand même ça qui est le plus important.
01:14:11 D'accord, donc, si on gère bien une fédération,
01:14:13 on a le droit de faire des blagues dégueulasses avec des femmes,
01:14:15 on a le droit, manifestement, d'appliquer
01:14:17 une sorte de promotion canapé, c'est ce que
01:14:19 vous défendez. Après tout, si les résultats sont là,
01:14:21 eh bien oui, on a le droit de se comporter comme ça.
01:14:23 On pardonne, regardez, il a tellement bien réussi.
01:14:25 - Vous caricaturez, vraiment, mes propos.
01:14:27 - Mais vous vous rendez compte de ce que vous dites ?
01:14:29 Enfin, c'est extrêmement grave, c'est précisément ce que
01:14:31 vous avez dit, c'est gravissime ce que vous dites, pardon.
01:14:33 - Je dis que gérer
01:14:35 des équipes dans le management, il y a des égos,
01:14:37 il y a des choses...
01:14:39 - Mais on parle de promotion canapé,
01:14:41 de blagues dégueulasses sur les femmes, partout.
01:14:43 - On parle de blagues sexistes, promotion canapé...
01:14:45 - Mais alors, vous savez quoi ?
01:14:47 Si la personne
01:14:49 qui est victime,
01:14:51 le vit mal, est traumatisée dans son existence
01:14:53 et que ça a un impact sur son quotidien
01:14:55 et sa vie privée, en fait, peu importe ce que
01:14:57 vous, ce que moi, ce que Yoann en pense,
01:14:59 si chez les personnes qui ont été visées,
01:15:01 ça a eu des préjudices,
01:15:03 eh bien c'est qu'il y a un problème, en fait.
01:15:05 - Là encore, il y a un souci, c'est qu'il n'y a pas
01:15:07 eu de plainte, donc les choses, il y a eu un audit,
01:15:09 - Parce qu'il y a une emmerdeur.
01:15:11 - Une forme de... - Vous pensez que c'est facile de porter plainte ?
01:15:13 - Je défends pas Noël Legrès, mais d'une manière
01:15:15 générale, sur aujourd'hui, les dirigeants,
01:15:17 par exemple, les dirigeants politiques,
01:15:19 parce que là, c'est la ministre des Sports qui a commandé un audit,
01:15:21 etc., je constate qu'on est
01:15:23 de plus en plus, de manière générale,
01:15:25 dans la transparence, dans
01:15:27 l'exemplarité du comportement,
01:15:29 et qu'on a des dirigeants politiques de moins
01:15:31 en moins efficaces, et de temps en temps, j'avoue,
01:15:33 c'est peut-être pas moral, ça va peut-être déplaire
01:15:35 au camp du bien qui est en face de moi,
01:15:37 mais je préfère les gens efficaces
01:15:39 quand ils ont à gérer un certain nombre de dossiers.
01:15:41 - Ça fait un des désaccords entre nous, c'est certain.
01:15:43 - Parce que, juste, vous et moi,
01:15:45 si on nous enregistre à la pause,
01:15:47 on fait tous des blagues, on a tous des moments
01:15:49 où... - Ah non. - Non, mais c'est vrai,
01:15:51 c'est la phrase de Richelieu, "Donnez-moi quatre mots
01:15:53 et je vous fais pendre à exécuter
01:15:55 un homme", alors je sais pas si ça s'applique
01:15:57 à Noël Legrès, mais je trouve que ça s'applique
01:15:59 de plus en plus, aujourd'hui,
01:16:01 à la société, que c'est une manière
01:16:03 de faire tomber les hommes et les femmes
01:16:05 et que moi, j'aime pas
01:16:07 cette manière-là. - Oui, encore une fois, il y a une différence
01:16:09 entre faire une vanne pendant la pub entre deux
01:16:11 personnes et être le président
01:16:13 et utiliser son pouvoir.
01:16:15 - En fait, Julien, je ne sais pas...
01:16:17 - En fait, quand vous faites une blague, vous n'utilisez pas le pouvoir
01:16:19 que vous avez. - Non, mais je suis d'accord.
01:16:21 - C'est ça, la différence. - Mais vu que je suis pas dans les coulisses
01:16:23 de cette institution
01:16:25 et que je sais qu'aujourd'hui,
01:16:27 il y a un tel politiquement correct que faire
01:16:29 une blague peut conduire
01:16:31 à la mort sociale, je me méfie.
01:16:33 - Voilà, c'est tout. - Des audits commandés par le gouvernement.
01:16:35 - Ce qui est presque le plus grave, et on va conclure là-dessus,
01:16:37 Jean-Sébastien, un petit mot, si vous le voulez bien,
01:16:39 ce qui est presque le plus grave dans cette affaire,
01:16:41 c'est qu'on serait pas en train d'avoir cette
01:16:43 conversation, on serait pas en train
01:16:45 de se déchirer les uns et les autres, si Noël
01:16:47 Legrès n'avait pas juste dit "Zidane, je m'en fiche".
01:16:49 - On n'avait pas bu un dimanche pour rien. - C'est juste ça, en fait.
01:16:51 - Mais, d'où, mais d'où le souci ?
01:16:53 - Ça, c'est abject. - D'où le doute, Julien ?
01:16:55 - On en parlait déjà avant. - Non, non, l'audit,
01:16:57 - C'était dans un petit milieu,
01:16:59 - Je vous dis, c'était dans un petit milieu, il y avait l'enquête
01:17:01 de Sofout, il y avait l'enquête de Sofout
01:17:03 qu'on doit saluer parce que c'est parmi les premiers
01:17:05 à dévoiler tout ça, ça en parle
01:17:07 un petit peu dans le milieu, mais il y avait une omerta
01:17:09 générale, et s'il n'y avait pas eu le coup de Zidane,
01:17:11 qui est finalement le moins grave dans toute cette
01:17:13 histoire, on serait pas en train de faire ce tour de table.
01:17:15 - 30 secondes, concrètement ? - Non, mais l'audit avait été
01:17:17 commandé avant, mais je crois que ce qui protège,
01:17:19 - C'était pas ses soucis, en fait. - Non, mais ce qui protège, c'est finalement ce que
01:17:21 l'audit constate, c'est la réussite financière.
01:17:23 Alors, c'est absurde, mais effectivement, le monde
01:17:25 fonctionne comme ça. Je crois qu'il y a des tas
01:17:27 de comportements de Noël Legrètre qui,
01:17:29 effectivement, étaient tous plus détestables les uns
01:17:31 que les autres. C'est intéressant de voir qu'à côté de lui,
01:17:33 quand même, il y avait une directrice générale
01:17:35 et qu'elle est aussi l'objet
01:17:37 des critiques qu'il y a dans l'audit, ce qui complexifie
01:17:39 quand même un peu la situation
01:17:41 parce qu'elle était présente dans les réunions,
01:17:43 y compris dans toutes les réunions où il y avait des blagues sexistes.
01:17:45 - Donc ça montre bien que la réalité humaine... - C'est toujours une femme qui est complice.
01:17:47 Oui, mais justement,
01:17:49 ça montre bien que la réalité humaine,
01:17:51 elle est complexe et précisément,
01:17:53 j'en viens au management,
01:17:55 parce que parfois, pour le coup, il y a des chasses aux sorcières
01:17:57 parce que je vous assure que dès que vous êtes manager,
01:17:59 on ne peut pas à la fois dire "il faut un principe d'autorité"
01:18:01 et oui, il y a des gens qui ne supportent pas l'autorité
01:18:03 et considérer que tout est brutal,
01:18:05 il y a un moment, c'est quand même profondément absurde.
01:18:07 Allez, il nous reste un dernier thème à évoquer,
01:18:09 mais d'abord à 23h30.
01:18:11 Isabelle Piboulot, encore un rappel de l'actualité avec vous.
01:18:13 À Nanterre, 5 personnes jugées pour avoir vendu près de 11 000 faux passes sanitaires.
01:18:15 Elles ont agi entre mai et novembre 2021,
01:18:17 en région parisienne, dans le Rhône et l'Ain,
01:18:19 pour une recette estimée à près de 400 000 euros.
01:18:21 Elles ont court jusqu'à 10 ans de prison.
01:18:23 La décision du tribunal correctionnel est attendue mercredi.
01:18:25 En Espagne, l'auteur présumé de la taxe contre deux églises d'Algeciras
01:18:27 a été arrêté en juin dernier.
01:18:29 La réaction de l'Etat a été très forte.
01:18:31 La réaction de l'Etat a été très forte.
01:18:33 La réaction de l'Etat a été très forte.
01:18:35 La réaction de l'Etat a été très forte.
01:18:37 La réaction de l'Etat a été très forte.
01:18:39 En Espagne, l'auteur présumé de la taxe contre deux églises d'Algeciras
01:18:41 En Espagne, l'auteur présumé de la taxe contre deux églises d'Algeciras
01:18:43 a été placé en détention provisoire,
01:18:45 radicalisé en un mois.
01:18:47 La justice espagnole affirme que le Marocain de 25 ans
01:18:49 a agi de façon consciente
01:18:51 et dans le cadre d'une idéologie djihadiste.
01:18:53 et dans le cadre d'une idéologie djihadiste.
01:18:55 Mercredi, un sacristain a été tué
01:18:57 et un prêtre grièvement blessé dans une attaque à la machette.
01:18:59 et un prêtre grièvement blessé dans une attaque à la machette.
01:19:01 Et puis au nord-ouest du Pakistan,
01:19:03 un attentat présumé est survenu dans une mosquée
01:19:05 dans le quartier général de la police de Peshawar.
01:19:07 Au moins 61 morts et près de 150 blessés sont à déplorer.
01:19:09 Au moins 61 morts et près de 150 blessés sont à déplorer.
01:19:11 Il s'agit pour l'essentiel de policiers.
01:19:13 L'explosion s'est produite ce matin à l'heure de la prière.
01:19:15 Le gouvernement a placé l'ensemble du pays sous haute alerte.
01:19:17 Le gouvernement a placé l'ensemble du pays sous haute alerte.
01:19:19 Le gouvernement a placé l'ensemble du pays sous haute alerte.
01:19:21 Merci beaucoup Isabelle.
01:19:23 Je voudrais qu'on voit à présent cette image,
01:19:25 ce braquage très impressionnant
01:19:27 qui a eu lieu en plein Paris Week-end.
01:19:29 Un barbier attaqué dans son salon de coiffure
01:19:31 pour sa montre,
01:19:33 qui d'ailleurs était une fausse montre.
01:19:35 Ça s'est passé samedi soir dans le 15e arrondissement.
01:19:37 Ça s'est passé samedi soir dans le 15e arrondissement.
01:19:39 Heureusement pour ce commerçant,
01:19:41 un voisin a vu les agresseurs préparer leur braquage.
01:19:43 Il a pu prévenir la police et filmer...
01:19:45 Qu'est-ce que vous faites ?
01:19:47 Elle prévient la police.
01:19:49 J'ai dit "youpi" parce qu'il y a des gens qui réagissent.
01:19:51 Ah oui, il y a des gens qui réagissent.
01:19:53 Ils ont pu prévenir la police et filmer l'interpellation.
01:19:55 Le barbier, sous le choc, a accepté de témoigner pour CNews.
01:19:57 Regardez.
01:19:59 Le cauchemar de ce barbier n'aura duré que quelques secondes.
01:20:01 Un braquage d'une hyper-violence,
01:20:03 pour une fausse montre de luxe,
01:20:05 le gérant de ce salon n'en revient toujours pas.
01:20:07 Il m'a posé sur un cap,
01:20:09 parce qu'il y a la toilette dedans.
01:20:11 Il m'a demandé directement "donnez-moi votre montre".
01:20:13 Je ne l'ai pas donné à la base.
01:20:15 Après, il m'a vraiment tranglé.
01:20:17 Après, il m'a vraiment tranglé.
01:20:19 Après, il m'a vraiment tranglé.
01:20:21 Après, j'ai pensé sur moi,
01:20:23 il y a un coton, je ne sais pas quoi,
01:20:25 sur lui.
01:20:27 Après, je lui ai donné la montre.
01:20:29 Après, les flics, heureusement,
01:20:31 ils sont rentrés.
01:20:33 D'un coup.
01:20:35 Et ce, grâce à la vigilance de plusieurs voisins,
01:20:37 dont celui à l'origine de cette vidéo.
01:20:39 Les policiers, prêts à intervenir,
01:20:41 ont très vite maîtrisé et arrêté les trois individus
01:20:43 pris en flagrant délit.
01:20:45 Trois jeunes qui ont essayé de pénétrer
01:20:47 dans un immeuble du 15e arrondissement.
01:20:49 Les voisins ont vu le mouvement qui a été provoqué.
01:20:51 Ils ont réagi tout de suite, très vite,
01:20:53 et à raison.
01:20:55 Ils ont appelé le 17.
01:20:57 Les policiers ont pu intervenir,
01:20:59 faire fuir ces jeunes-là,
01:21:01 et ensuite les prendre en filature.
01:21:03 Dans ce quartier, décrit comme calme et paisible,
01:21:05 les habitants craignent de voir s'installer
01:21:07 la violence et l'insécurité.
01:21:09 En 2022, les vols de montres de luxe
01:21:11 ont augmenté de 31% en un an.
01:21:13 Oui, Valérie,
01:21:15 qui levait la main
01:21:17 avant même que j'ai pu lancer le sujet.
01:21:19 Non, non, mais c'est parce que souvent,
01:21:21 sur ce plateau, on parle de gens
01:21:23 qui sont attaqués, qui sont braqués,
01:21:25 qui sont enlevés, qu'on enferme dans des coffres de véhicules.
01:21:27 Est-ce qu'il y a des endroits en France qui échappent
01:21:29 à des problématiques d'insécurité chroniques aujourd'hui ?
01:21:31 Dans les bus et tout ça.
01:21:33 Et souvent, je pose la question en disant
01:21:35 "Mais si les gens réagissaient un petit peu plus,
01:21:37 ça serait peut-être..."
01:21:39 Oui, mais là, il y a réaction et il y a réaction.
01:21:41 Ce voisin, il a très intelligemment réagi.
01:21:43 C'est-à-dire qu'il a appelé la police.
01:21:45 Il n'est pas allé faire le face-à-face
01:21:47 avec des braqueurs.
01:21:49 Je me réjouis que le voisin ait réagi, en fait.
01:21:51 Christophe Couvy du syndicat SGP Police
01:21:53 qui nous donne son analyse
01:21:55 également de ce type de situation.
01:21:57 Ça se fait de plus en plus parce qu'effectivement
01:21:59 il y a des systèmes de surveillance un peu partout
01:22:01 qui sont assez élaborés.
01:22:03 Donc maintenant, les voyous, j'allais dire,
01:22:05 vont vers des endroits un peu moins protégés
01:22:07 pour des petits larcins, en fait.
01:22:09 On voit bien, ils sont prêts à tout pour une montre,
01:22:11 pour un peu de liquide.
01:22:13 Et spéciale dédicace à Jean-Luc Mélenchon
01:22:15 parce que c'est des collègues de la BAC qui ont interpellé
01:22:17 et c'est tout l'efficience de la BAC.
01:22:19 C'est-à-dire qu'on est en civil,
01:22:21 on peut faire des philoches, qu'on appelle ça, nous, c'est des philatures.
01:22:23 Quand on va dans un endroit, un restaurant, un bar,
01:22:25 dans la rue, on a toujours un peu un sens,
01:22:27 un alerte et on est là pour détecter,
01:22:29 même en repos, j'allais dire,
01:22:31 des choses que d'autres personnes ne pourraient pas voir.
01:22:33 Et là, c'est exactement ça, le rôle de la BAC,
01:22:35 c'est ça, c'est du flagrant délit
01:22:37 et c'est toute l'utilité de la BAC.
01:22:39 Brigade anticriminalité, M. Mélenchon,
01:22:41 voilà, ça sert à ça, ça sert à rien
01:22:43 de vouloir l'enlever parce que c'est efficace
01:22:45 et les gens en ont besoin.
01:22:47 - On a une petite place là-bas qui n'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon.
01:22:49 - Oui. - Oui, petite fléchette, comme on dit.
01:22:51 - Comme on dit, dans les dents. - Qui souhaitait supprimer
01:22:53 ces brigades qui sont pourtant bien utiles,
01:22:55 notamment sur les flagrants délits.
01:22:57 Allez, une ou deux prises de parole,
01:22:59 il nous reste deux minutes. - Comme on dit, dans les dents.
01:23:01 - Oui. - Et puis, c'est sûr que
01:23:03 chez une certaine gauche, on va dire,
01:23:05 la police tue, mais c'est bien de rappeler que la police
01:23:07 défend aussi et même si on peut se réjouir...
01:23:09 - Elle défend surtout, d'ailleurs. - Oui, oui, c'est ça.
01:23:11 Et peut-être qu'on peut se réjouir, oui,
01:23:13 il y a quelqu'un qui a appelé la police, mais une chance
01:23:15 qu'effectivement, ils étaient là. Mais moi, par contre,
01:23:17 je m'inquiète qu'il y ait ce genre de braquage,
01:23:19 ce genre d'événement. Je veux dire, on parle quand même
01:23:21 de quelqu'un, d'un barbier qui a son travail...
01:23:23 - Qui ferme son commerce tranquille.
01:23:25 - Exactement. Donc non, ça, je trouve ça extrêmement
01:23:27 inquiétant, ce déplacement aussi dans des endroits
01:23:29 où on a l'impression que c'est sécuritaire,
01:23:31 mais non, il y a encore cette insécurité qui frappe.
01:23:33 - Parce qu'il y a deux mineurs et un majeur
01:23:35 qui sont les auteurs en garde à vue
01:23:37 et probablement,
01:23:39 c'est un peu...
01:23:41 et peut probablement
01:23:43 déférer dans les prochaines heures,
01:23:45 on verra les infos. Deux mineurs
01:23:47 et un majeur, encore cette désinhibition de la
01:23:49 violence, ultra-violence,
01:23:51 chez les plus jeunes. - Parfois,
01:23:53 malheureusement, quand on discute avec des policiers
01:23:55 de la BAC, ce qui les désespère, eux,
01:23:57 c'est que oui, ils peuvent interpeller des gens,
01:23:59 mais qui sont très rapidement dehors, à commencer par
01:24:01 les mineurs. Il y a des cas très précis
01:24:03 de mineurs qui agressent d'autres mineurs
01:24:05 avec des couteaux, l'effet du traumatisme
01:24:07 d'avoir un couteau sur la gorge,
01:24:09 ça peut quand même... c'est pas totalement anodin,
01:24:11 et qui se retrouvent
01:24:13 dehors aussitôt.
01:24:15 Et il y a juste, soi-disant, un suivi.
01:24:17 Il y a un vrai sujet sur la manière dont nous traitons
01:24:19 effectivement les mineurs.
01:24:21 - À part dire que la justice doit faire preuve
01:24:23 de fermeté, qu'est-ce qu'on peut dire d'autre sur une affaire
01:24:25 comme celle-là?
01:24:27 - Il faudrait réussir à dissuader, justement,
01:24:29 que la certitude de la peine arrive beaucoup plus tôt.
01:24:31 - Oui, parce que ça se déplace, comme on disait,
01:24:33 dans des endroits qui, habituellement,
01:24:35 c'est plutôt tranquille. Moi, c'est ça que je trouve inquiétant.
01:24:37 - Ce qui est fou, c'est...
01:24:39 Si j'ai bien compris cette histoire, c'est pour une...
01:24:41 - C'est pas Noël Legrette, hein?
01:24:43 - Oui. Je suis pas du côté
01:24:45 de tous les méchants, puisque
01:24:47 je suis pas du côté des voleurs de montres.
01:24:49 Mais du coup,
01:24:51 ce qui est fou, c'est effectivement que...
01:24:53 - C'est aseptisé.
01:24:55 - Le type est tranquille dans sa boutique
01:24:57 et on vient lui piquer sa montre.
01:24:59 Ça montre, effectivement...
01:25:01 - C'est avec violence, hein? C'est pas...
01:25:03 - Avec violence, oui. Ce qui montre l'état
01:25:05 du pays qui a effectivement
01:25:07 un besoin d'ordre dans bien des domaines.
01:25:09 Et je suis pas sûr que
01:25:11 les associations visant à
01:25:13 rééduquer les uns et les autres suffiront
01:25:15 à remettre de l'ordre dans ce pays.
01:25:17 - Voilà ce que l'on pouvait dire en ce lundi soir
01:25:19 dans "Soir Info". Mais vous savez que je vais pas
01:25:21 vous quitter comme ça. Je suis obligé de
01:25:23 vous donner un peu le sourire,
01:25:25 un peu de légèreté, comme chaque soir,
01:25:27 avant de rendre l'antenne. Et vous connaissez la fable
01:25:29 "L'ours qui voulait faire du hula hoop"?
01:25:31 Vous la connaissez?
01:25:33 - Non. - C'est normal, je viens de l'inventer.
01:25:35 - Ah d'accord.
01:25:37 - J'ai été inspiré par une histoire vraie.
01:25:39 J'ai été inspiré par une histoire vraie
01:25:41 qui a mal commencé mais qui s'est bien terminée.
01:25:43 Regardez cette
01:25:45 histoire et cette image. Ça se passe en Russie,
01:25:47 non loin de Moscou. Regardez bien ce qu'il a.
01:25:49 Le pauvre ours, cette ours de 400 kilos.
01:25:51 Il a bonne idée de jouer avec un énorme pneu,
01:25:53 sauf qu'il se l'est complètement coincé
01:25:55 autour du ventre.
01:25:59 Et bien résultat, il pouvait plus bouger.
01:26:01 Le pauvre était en danger même.
01:26:03 Heureusement que les vétérinaires d'urgence sont arrivés.
01:26:05 La scie sauteuse, la petite
01:26:07 scie tranquillisante, la seringue
01:26:09 tranquillisante, la scie circulaire, le tour était
01:26:11 joué en à peine 7 minutes pour sauver
01:26:13 Fyodor. Fyodor, c'est son nom.
01:26:15 Comme incertain.
01:26:17 - Julien, une chance que vous êtes là. - Fyodor,
01:26:19 des amis de la culture.
01:26:21 Citez-moi un grand Fyodor.
01:26:23 Dostoevsky, pardonnez-moi.
01:26:25 Il réfléchira à deux fois
01:26:27 notre ami Fyodor,
01:26:29 quand il va jouer avec un pneu la prochaine fois.
01:26:31 Voilà. Comme quoi,
01:26:33 l'image de fin est...
01:26:35 - Toujours très importante.
01:26:37 - Elle nous fait réfléchir.
01:26:39 Voilà. Il a cru que c'était un nano-gastrique,
01:26:41 je ne sais pas. Sacré Fyodor.
01:26:43 En tout cas, il est en bonne santé.
01:26:45 Et ça nous fait plaisir. Merci les amis
01:26:47 d'avoir été autour de la table
01:26:49 pour discuter parfois avec...
01:26:51 - Passion. - Avec vivacité
01:26:53 et vérité.
01:26:55 - Je dis toujours ce que je pense.
01:26:57 - Quand la caméra est éteinte,
01:26:59 nous nous éprimions.
01:27:01 - Nous vivons très bien ensemble.
01:27:03 - Avec Yoann Message.
01:27:05 - Je ne harcèle pas Yoann Message.
01:27:07 - L'heure des livres avec Anne Fulda.
01:27:09 L'édition de la nuit dans une poignée de secondes.
01:27:11 On se retrouve demain pour Soir Info.
01:27:13 Bonne nuit.
01:27:15 Joule.