Charles Consigny : "La presse est d'une servilité extraordinaire avec le président de la République"

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00:00 Est-ce qu'on peut quand même, moi j'ai rien contre ces déjeuners en off, etc.

00:03 Je pense quand même qu'ils amenuisent beaucoup la capacité de critique derrière.

00:07 Je pense que...

00:08 - Je vous en remercie.

00:09 - Non, non, mais je parle pas spécialement pour vous.

00:11 - Bah si, si !

00:12 - Mais non, arrêtez de tout prendre personnellement.

00:14 Soit vous répondez à cette interview et vous prenez pas la mouche à toutes les remarques,

00:19 soit vous répondez pas.

00:20 Mais on n'est pas là pour faire une interview avec un hyper susceptible.

00:22 Moi ce que je vous dis, c'est que je pense que ça amenuise beaucoup la capacité de

00:27 critique des uns et des autres.

00:28 Je pense que malgré tout les journalistes sont flattés d'être à l'Elysée.

00:31 Je sais même d'ailleurs qu'un certain nombre d'entre eux communiquent directement sur

00:35 Telegram avec le président de la République.

00:36 Je sais qu'ils sont extrêmement flattés d'avoir ce canal direct avec le président,

00:40 que du coup, évidemment, qu'ils disent plus la même chose une fois qu'ils sont à l'antenne

00:44 ou une fois qu'ils s'écrivent.

00:45 C'est une réalité.

00:46 On peut choisir ou pas d'y participer.

00:47 On peut choisir d'ailleurs d'être dur quand même avec le président ou avec un ministre

00:52 après avoir déjeuné avec lui.

00:53 Mais j'observe, moi, je suis désolé que par exemple, par comparaison avec ce qui se

00:58 passe aux États-Unis, la presse française est d'une servilité extraordinaire avec

01:02 le président de la République et ce depuis des décennies.

01:05 Malheureusement, il y a un copinage entre les ministres et les journalistes en France

01:09 qui est hallucinant quand on le voit de près.

01:11 Moi, je le vois de près.

01:12 - C'est l'histoire de la courtisanerie monarchique.

01:13 - Moi, je le vois de près.

01:14 Je le vois régulièrement.

01:15 Je participe moi aussi à des cocktails, des dîners, etc.

01:18 Je vois cette espèce d'entre-soi qui s'est créée.

01:21 Et c'est singulièrement vrai sous la Macronie parce qu'il y a même un changement générationnel

01:26 qui a fait qu'aujourd'hui, ils ont tous un peu le même âge.

01:28 - C'est Guillaume qui est proche par chance.

01:30 - Et là, je suis désolé de dire qu'en France, à part quelques-uns comme Plenel, etc., le

01:35 reste de...

01:36 - Bah oui, désolé, c'est vrai.

01:37 - Mais parce que c'est absolument vrai.

01:40 - Je parle de ces dernières années.

01:42 - Tu plaisantes ou quoi, Plenel ?

01:43 - Sous la Macronie, on te parle.

01:44 - Je trouve qu'il remue la plume.

01:46 - Le visiteur du soir de l'Élysée, vous pensez à lui, mais je ne veux pas...

01:49 - On te parle sous Macron.

01:50 - Non, mais aujourd'hui, je trouve que c'est...

01:52 - Que Guillaume réponde.

01:53 - Je suis désolé de dire que dans la période contemporaine...

01:56 - Charly, va voir, là.

01:57 - Mais je ne dis pas n'importe quoi, Olivier.

01:59 - Plenel, Plenel, Plenel...

02:00 - Dans la période contemporaine, je suis désolé.

02:02 - Le conseiller François-Aurelien Lévis, il m'en répond.

02:04 - Dans la période contemporaine, je ne parle pas sous Mitterrand, je ne parle pas sous

02:07 les Mérovingiens, je parle de la période actuelle.

02:10 - C'était le quinquennat précédent.

02:11 - Il y a très peu de journalistes, il y en a quelques-uns au monde.

02:14 Il y a Plenel, il y a Élise Lucien, il y en a quelques-uns qui remuent la plume dans

02:18 et je suis désolé de dire que les deux ne sont pas dans le même journalisme.

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