"C'est douloureux", "Images terribles": dans Kramatorsk, Ukraine, la tragédie dont personne ne parle

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C'est dans cette gare que des milliers de civils - 4.000 selon les autorités - se sont massés le 8 avril pour évacuer la région, sous la menace d'une offensive majeure des troupes russes. À 10 h 30 ce matin-là, un missile Tochka-U équipé de es à fragmentation, selon les experts, a frappé la station. Soixante et une personnes ont été tuées et plus 160 blessées, selon le bilan de la mairie Kramatorsk. Le ardement station fait partie longue liste des crimes guerre imputés à Russie depuis le début du conflit, aux côtés tuerie Boutcha ou du siège Marioupol, pour n'en citer que quelques-uns. Pourtant, rien ou presque ne rappelle l'ampleur du drame qui s'y est déroulé. Les seules traces visibles sont l'impact au sol laissé par l'explosion d'une e à fragmentation, à droite du quai principal, où la majorité des victimes ont été tuées. Des jouets pour enfants sont suspendus près la gare de Kramatorsk, dans la région Donetsk, le 16 janvier 2023 AFP Une petite guirlande d'animaux empaillés est accrochée aux grilles de la gare - au moins sept enfants figurent parmi les tués - et une discrète stèle de granit indique simplement : "Ici sera érigé un mémorial en hommage aux victimes du 8 avril 2022". Arrivée à gare peu après la grève ce jour-là, une équipe de l'AFP avait vu au moins 30 corps dans sacs mortuaires et trottoirs ensanglantés, valises abandonnées, peluches et de nourriture éparpillés sur les quais. Guerre en Ukraine : ces faits qui montrent que la Russie semble préparer une opération de grande envergure La gare de Kramatorsk a rouvert en octobre, six mois après l'attentat, et la directrice de la gare, une petite brune énergique aux cheveux courts, est toujours à son poste. Elle refuse catégoriquement toute interview. "Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Des corps en morceaux, du sang, des cris, c'était horrible, horrible ! Partez !" Elle a crié lorsque l'AFP a tenté de l'approcher en juillet dernier. Autour de la gare, les vendeurs du marché et les chauffeurs de taxi refusent également d'en parler, le visage fermé dès que le ardement est évoqué. « Ça ne fait pas du bien se souvenir », accepte de lâcher Alexandre, qui vend des fruits et légumes sur le parvis la gare depuis 20 ans. « L'horrible odeur de sang » Le lieutenant-colonel Mykola Byba reçoit dans son bureau à la caserne des pompiers de Kramatorsk. Il n'aime pas non plus en parler. "C'est pénible", dit simplement cet homme qui évite le quartier de la gare. "Ce matin-là, j'étais là tôt avec deux de mes hommes pour organiser les opérations d'évacuation, puis je suis retourné à la caserne", raconte-t-il. Un enfant pleure avant départ du train de la ville de Kramatorsk, dans le Donbass, 3 avril 2022 AFP Pompiers, policiers, volontaires, employés municipaux étaient sur place chaque jour pour tenter de canaliser le flux de civils fuyant vers l