Les députés adoptent à l'unanimité la proposition LFI sur l'endométriose
  • il y a 2 ans
Deux jours après les annonces d'Emmanuel Macron, l'Assemblée unanime a voté jeudi une résolution portée par les députés LFI pour reconnaître comme affection longue durée (ALD) l'endométriose dont souffre une femme sur dix en France.


La proposition de résolution défendue par "l'insoumise" Clémentine Autain invite le gouvernement à entamer une réflexion "pour inscrire dans le marbre" des ALD l'endométriose. Cela doit permettre une prise en charge à 100% par l'Assurance maladie.


L'adoption du texte, qui n'a rien de contraignant, par les 111 députés présents a été saluée par des applaudissements debout de l'ensemble de l'hémicycle.


"Nous pouvons créer un plancher de droits pour les femmes victimes", a affirmé la députée de Seine-Saint-Denis avec une pensée particulière pour "les femmes mal rémunérées, pour les précaires, pour les plus pauvres d'entre elles", pour lesquelles la maladie est "encore plus difficile à vivre".


Cela serait "un pas de géant pour des millions de femmes", a-t-elle complété, avec un "effet cliquet" qui permettrait de normaliser la prise en charge de cette maladie pourtant découverte en 1860.


Cette maladie, sur laquelle les connaissances restent lacunaires, est liée à la présence de cellules d'origine utérine en dehors de l'utérus, qui réagissent aux hormones lors des cycles menstruels. Parfois asymptomatique, elle peut aussi se manifester par des règles abondantes et de violentes douleurs.  


L'annonce mardi du chef de l'Etat, qui a lancé une stratégie nationale de lutte afin de mieux faire connaître, diagnostiquer et prendre en charge l'endométriose, a constitué l'arrière fond de la discussion. 


Si le LR Stéphane Viry, auteur d'une proposition de loi sur le sujet, a dénoncé "un calcul politicien" de la part d'Emmanuel Macron, Mme Autain n'a pas souhaité "polémiquer", regrettant toutefois l'absence de calendrier ou de budget précis.


"La communication ne suffira pas", a-t-elle mis en garde.


Pour Lise Magnier (Agir), la proposition de résolution "vient apporter une réponse supplémentaire et nécessaire" à la stratégie du chef de l'Etat.


Le ministre de la Santé Olivier Véran s'est défendu d'en faire "une question idéologique", mais s'est interrogé sur les modalités d'une prise en charge univoque alors qu'il existe trois grands classements des ALD qui exonèrent de frais, avec des protocoles de soins qui varient. 


"Est-ce qu'il faut que 10% des femmes soient classées en ALD 30? Je n'ai pas de conclusion", a lancé le ministre qui s'est dit confiant dans la "méthode proposée par le président de la République: (...) l'appropriation de la maladie revient à celles qui souffrent et qui soignent". 

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